Summary:

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Alors que la geurre est finie, que les sorciers tentent de faire leur deuil, elle ne trouve plus le sommeil.
Ce cauchemar, il revient sans cesse.
Categories: Après Poudlard Characters: Hermione Granger
Genres: Tragédie/Drame
Langue: Aucun
Warnings: Aucun
Challenges: Aucun
Series: This is War, What A Nightmare ..., A little music here and there
Chapters: 1
Completed: Oui
Word count: 2239
Read: 2022
Published: 31/01/2010
Updated: 01/02/2010
Story Notes:
Disclaimer : Les personnages et l'univers de Harry Potter appartiennent à J.K. Rowling, je ne fais qu'écrire certains passages de mon invention.
Parce Qu'Ils Ne Savaient Rien. by Akasora
Author's Notes:
Je vous conseille d'écouter Into The Fire - Thirteen senses, pendant la lecture, c'est cette chanson qui m'a inspiré l'histoire, je trouve qu'elle va vraiment bien avec le texte. [Au niveau de la musique]
Enjoy it.http://www.youtube.com/watch?v=-3ZPDX68_Dg
Ses larmes coulaient le long de ses joues, elle hurlait. Mais ils continuaient à marcher, à rire, comme s’ils ne savaient rien.
Doucement, elle referma son livre, s’étira et regarda l’heure sur sa montre. Minuit et demi. Encore une fois, elle n’avait pas vu le temps passer. Le salon du Terrier était désert, elle était la seule personne encore éveillée, et il en était ainsi depuis plusieurs années. Depuis la mort de Cedric Diggory. Depuis qu’elle connaissait les circonstances de la mort des Potter. Depuis la mort de Sirius Black. Depuis la mort d’Albus Dumbledore. Depuis les morts d’Alastor Maugrey, Ted Tonks, Remus et Nymphadora Lupin, Frederik Weasley, Colin Crivey et tous les autres sorciers disparus par la faute du Mage Noir le plus puissant de son temps.
Souvent, elle se demandait ce qu’elle avait de plus que les autres. En effet, pourquoi avait-elle survécu, elle, et non Colin, Fred ou Lupin ? Elle s’imaginait parfois sa vie si elle n’avait pas été une sorcière, peut-être serait-elle plus heureuse, n’aurait-elle pas toutes ces morts sur la conscience. Ou peut-être serait-elle morte de la main de Mangemort en manque de sensations fortes, et n’aurait-elle pas connu les joies de la vie d’adulte. Elle ne saurait jamais, et ne pourrait alors que vivre avec ce hasard qui fit d’elle une sorcière parmi les moldus, avec les choix qu’elle avait fait de s’engager aux côtés du Survivant.
Elle ne regrettait rien de ce qu’ils avaient accompli, Harry, Ron et elle. Ils l’avaient fait pour le bien de la communauté sorcière, et chaque année de sa vie, elle avait aidé à la destruction progressive de Voldemort. Elle en était fière. Très fière. Mais cette fierté n’empêchait pas ses insomnies, ses crises d’angoisse, ses larmes continuaient malgré tout à couler lorsqu’elle se retrouvait seule, car elle avait vu la mort. Et qu’elle aurait voulu l’empêcher.
Elle soupira d’un air las, passant une main nerveuse dans ses cheveux ébouriffés, fermant un court instant ses yeux noisettes cernés. La guerre terminée, elle aurait pu retrouver la paix, connaître enfin le sommeil d’une nuit entière, paisible et douce. Mais elle faisait toujours le même cauchemar. Toujours et encore, il revenait, incessant, identique, effrayant. Elle avait tout tenté, avait consulté un médicomage, pris des potions somnifères, avait même été jusqu’à rendre une visite ‘non officielle’ à une voyante, elle, la pragmatique et intellectuelle Hermione Granger. Rien n’y faisait, cependant, son cauchemar la retrouvait où qu’elle aille, quoi qu’elle fasse, elle était comme hantée.
La jeune femme bâilla longuement, marchant d’un pas lourd vers la chambre de Ron, dans laquelle il dormait d’un sommeil de plomb, ronflant doucement. Elle l’enviait. Lui qui avait perdu son frère réussissait tout de même à dormir, malgré sa tristesse, malgré son cœur lourd.
Elle s’allongea à ses côtés, sans bruit, et fixa le plafond, les yeux grands ouverts. Si toutes ces personnes avaient su ce qui les attendait, se seraient-elles engagées sur le même chemin ?
Auraient-elle tout de même combattu, sauvé toutes ces vies en sacrifiant la leur ? James et Lily Potter auraient-ils choisi Peter Pettigrow comme Gardien du Secret ? Non, ils auraient sûrement convaincu Sirius de le devenir. Et à ce moment-là, peut-être Sirius Black serait-il mort en héros, pour ne pas avoir vendu ses amis au Maître des Ténèbres.
Cedric Diggory aurait-il mis son nom dans la Coupe de Feu ? Non, il n’aurait pas risqué sa vie pour mille Gallions d’or. Et peut-être Harry serait-il mort de la main du Seigneur des Ténèbres dans ce cimetière.
Albus Dumbledore aurait-il porté cette bague, avalé ce poison ? Non, il aurait détruit la bague dès le départ et cherché le médaillon à Square Grimmaud. Et peut-être aurait-il été le sorcier ayant battu le Mage Noir durant la Bataille de Poudlard.
Alastor Maugrey aurait-il pris la tête du groupe pour emmener Harry au Terrier le jour de ses dix-sept ans ? Peut-être, mais peut-être aussi se serait-il mieux protégé, et alors quelqu’un d’autre aurait-il été sacrifié à sa place. Bill, George, Harry.
Elle ressassait encore et encore ces pensées sombres jusqu’à ce qu’un sommeil empli de cauchemars ne vienne l’emporter dans les profondeurs obscures du monde des songes.
Lily et James Potter se tenaient dans leur maison à Gordic’s Hollow, souriant à leur bébé d’un air attendri. Il dormait dans son berceau, son père tenait sa mère contre lui et ils l’observaient sans ciller. Cette scène se déroulait chaque soir lorsque les deux parents couchaient leur enfant. Tous deux se laissaient aller à la contemplation de leur progéniture. Il deviendrait un grand sorcier, dont ils seraient fiers. Et il leur ramènerait une jolie jeune fille de Poudlard. Peut-être serait-il un joueur de Quidditch émérite, un élève modèle. Et peut-être s’occuperait-il très bien de leur deuxième enfant, lorsqu’ils en auraient un. Et de leur troisième.
Cedric Diggory se trouvait dans un couloir de Poudlard, embrassant fiévreusement sa petite-amie Serdaigle, son cœur battant la chamade. Il était heureux, il l’aimait et prévoyait de passer plus de temps avec elle, après la dernière épreuve. Il gagnerait pour elle, pour voir de l’admiration, de l’amour, de la fierté dans ses yeux. Car il l’aimait. Peut-être vivraient-ils ensemble, après Poudlard. Peut-être seraient-ils encore ensemble vingt ans plus tard. Il ne savait pas, et n’osait pas trop imaginer. Mais la perspective de passer sa vie aux côtés de la belle Cho Chang l’attirait énormément.
Albus Dumbledore était assis à son bureau, ses mains intactes soutenant avec nonchalance sa tête, le regard perdu dans les profondeurs de l’horizon rougeâtre. Il réfléchissait à la vitesse de la lumière. Il devait trouver ces Horcruxes et les détruire, avant que Voldemort ne les reprenne. Peut-être, après cela, pourraient-ils enfin tous vivre en paix. Il partirait alors pendant deux mois autour du monde, se recueillir sur les tombes qu’ils n’avaient plus vues depuis des années, manger ces sucreries qu’il aimait tant dans les pays orientaux, se reposer au bord des chutes Victoria, comme il l’avait fait plus de soixante-dix ans plus tôt, avec son ami Gellert Grindelwald. Lorsqu’il pensait à cet ami qu’il avait perdu malgré lui, Albus Dumbledore ne pouvait empêcher son cœur de ressentir cette douleur aigue. Comme lorsqu’il repensait au jour où sa sœur avait été tuée. Il les avait aimé, tous les deux, mais chacun était parti par sa faute. Il secoua la tête. Après la destruction de tous les Horcruxes, il se reposerait.
Sirius Black se trouvait dans la cuisine morbide de Square Grimmaud, l’air morose. Le temps passait, et il ne pouvait pas sortir. Sa seule activité était alors d’imaginer sa vie après la mort définitive de Voldemort. Peut-être pourrait-il trouver l’amour, comme Remus. Peut-être aurait-il des enfants, des petits-enfants, qui n’auraient pas peur de dire que leur ancêtre était Sirius Black. Peut-être pourrait-il courir libre dans la forêt, sentir enfin l’herbe et les branchages sous ses pattes de chiens, humer l’air frais et humide des landes anglaises, apprécier le soleil sur sa peau, allongé sur le sol à côté d’une rivière. Ecouter les différents bruits de la forêt, puis s’endormir paisiblement, comme il n’avait plus dormi depuis près de seize ans. Etre heureux était ce dont il rêvait vraiment.
Ted Tonks dormait sur le canapé, tenant la main libre de sa femme qui lisait un roman, un léger sourire sur son visage endormi. Sa fille était enceinte, et même s’il craignait le Loup-garou qu’était son mari, Ted Tonks n’avait que rarement vu sa fille si heureuse. Alors, il était heureux. Le lendemain, il irait au chemin de Traverse avec Andromeda, et le couple ferait quelques emplettes, avant d’aller dîner dans un restaurant, ce dont elle n’était pas au courant. Il jubilait à l’idée de la voir sourire devant l’enseigne de son restaurant préféré, de sentir sa petite main serrer la sienne avec force et amour.
Remus Lupin regardait sa femme dormir, un air doux et heureux sur son visage fatigué et marqué par le temps. Depuis son altercation avec Harry, Remus avait réalisé à quel point il aurait été égoïste et cruel de quitter sa femme dans cet état. Il avait décidé de lui donner tout l’amour qu’il était capable d’éprouver, d’élever leur enfant à ses côtés, et n’avait rien regretté lorsqu’elle lui avait sourit, quelques larmes perlant au coin de ses beaux yeux. Il avait fait le bon choix, elle semblait soudain plus gaie, plus vivante. Perdu dans ses pensées, le lycanthrope se surpris à imaginer la vie qu’ils auraient avec leur enfant.
Fred Weasley attendait devant le Chaudron Baveur. Le manteau relevé sur son cou, la tête rentrée dans les épaules, tentative désespérée de trouver un peu de chaleur, il attendait la venue de sa petite-amie. George lui avait assuré avec un sourire en coin qu’il tiendrait seul au magasin pendant une après-midi, et il avait décidé de contacter Angelina. Elle arriva avec quelques minutes de retard en transplanant, lui expliquant que son instructeur l’avait gardée plus longtemps pour approfondir un point de la leçon, et fut coupée par les lèvres du roux se posant délicatement sur sa bouche. Elle le serra dans ses bras et répondit au baiser avec amour. La crainte permanente causée par la présence de Mangemorts dans tout le pays disparut quelques minutes, et ils oublièrent tout autour d’eux, plus rien ne comptait à part l’autre. Ils s’aimaient.
Colin Crivey était affalé dans un fauteuil de la salle commune, serrant contre lui une jeune Gryffondor de son année. Elle dormait, une larme encore présente sur sa joue humide. La jeune femme revenait d’une retenue avec les Carrows, et avait eu droit à un sortilège de Doloris. Il l'avait consolée, rassurée, lui avait promis une fin rapide de cette période d’horreur. Cependant, à présent qu’elle dormait, il n’était plus obligé de cacher son inquiétude. Le regard perdu à l’extérieur, il observait sans vraiment les voir les gouttes de pluie qui tombaient en ce mois de janvier. Le Survivant les avaient-ils vraiment abandonnés ? Alors qu’il repensait au courageux Harry Potter, Neville se leva d'un fauteuil, le salua d’un signe de tête et monta dans le dortoir des septième année, l’air encore plus éreinté qu’à l’habitude. Non, le grand Harry Potter ne pouvait avoir fui. Il allait venir, et à ce moment-là, Colin se battrait avec lui. Pour cette jeune fille qui pleurait contre son épaule, pour les quelques élèves qui restaient à Poudlard, pour les sorciers morts durant cette guerre. Il se battrait, et serait un héros.
Des dizaines de personnes se tenaient devant elle, souriant et plaisantant ensemble. Elle les connaissait tous, certains seulement de vue, comme certains élèves de Poudlard, les frères de Molly Weasley, Fabian et Gideon Prewett, ou encore Emmeline Vance. Les autres, elle les avait appréciés, aimés, et ils avaient disparu.
Aucun d’entre eux ne la voyait, ils semblaient heureux, riant sans penser à plus tard, sans se demander ce qu’il pourrait se passer le lendemain. Ils vivaient.
Mais elle savait que cela ne durerait pas, elle savait qu’ils allaient mourir, certains partiraient dans d’atroces souffrances. Elle tenta alors de les prévenir.
Ses larmes coulaient le long de ses joues, elle hurlait, les suppliait de ne pas partir, de ne pas y aller. Elle tentait de les prévenir qu’ils mourraient en avançant, mais ils ne l’écoutaient pas. Ils continuaient à marcher, à rire, comme s’ils ne savaient rien. Parce qu’ils ne savaient rien.
Hermione se réveilla en sursaut, le souffle court, une pellicule de sueur recouvrant son corps. A côté d’elle, Ron grogna, puis se retourna et continua à dormir.
Les larmes aux yeux, elle descendit dans la cuisine et observa ensuite le soleil se lever, un chocolat chaud entre les mains.
Eux aussi, ils vivaient sans craintes du lendemain. Peut-être la semaine suivante seraient-ils tous morts. Alors pourquoi personne ne semblait s’en soucier ? Pourquoi tous continuaient à vivre, sans peurs de ne pas pouvoir voir ‘demain’ ? Elle soupira, observant la boule rouge feu qui apparaissait derrière les montagnes.
Parce qu’ils ne savaient rien.
End Notes:
Voilà, j'espère que ce texte vous a plu, comme d'habitude, ce n'est pas grand chose, mais j'ai eu cette idée qui ne voulait pas partir, alors je l'ai adaptée =)
A bientôt.
Akasora.
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