Summary: Hermione est heureuse. Plus de quatre ans ont passé depuis la fin de sa scolarité à Poudlard. Si elle regrette encore de s'être donnée à son pire ennemi au lendemain de la guerre contre Voldemort, elle ne se désole en rien de ce qui en a découlé. Seule véritable ombre au tableau en dehors du chamboulement du monde sorcier: elle voit beaucoup trop ce Serpentard imbu de lui-même à son goût, une fois par semaine en fait. Mais la menace qui plane sur toute la communauté sorcière se rapproche, et ce tableau si blanc risque de basculer totalement noir.
Suite de Harmonie à lire de préférence auparavant.
Categories: Dramione (Drago/Hermione),
Après Poudlard,
Romance (Het) Characters: Autre personnage, Drago Malefoy, Hermione Granger
Genres: Romance/Amour
Langue: Aucun
Warnings: Lime
Challenges: Aucun
Series: Cercles entre un Serpent et une Lionne
Chapters: 40
Completed: Oui
Word count: 71923
Read: 202233
Published: 26/11/2009
Updated: 27/03/2010
1. Chapitre 1 : Anniversaire by Realgya
2. Chapitre 2 : Coup de téléphone by Realgya
3. Chapitre 3 : A cran by Realgya
4. Chapitre 4 : Petit matin by Realgya
5. Chapitre 5 : Chagrin by Realgya
6. Chapitre 6 : Au ministère by Realgya
7. Chapitre 7 : Préparatifs by Realgya
8. Chapitre 8 : Bataille de boules de neige by Realgya
9. Chapitre 9 : Courageuse Gryffondor by Realgya
10. Chapitre 10 : Valises by Realgya
11. Chapitre 11 : Voyage en mer by Realgya
12. Chapitre 12 : Panique by Realgya
13. Chapitre 13 : Débarquement by Realgya
14. Chapitre 14 : Noël by Realgya
15. Chapitre 15 : Luge et pont by Realgya
16. Chapitre 16 : Transplanage by Realgya
17. Chapitre 17 : Badaboum by Realgya
18. Chapitre 18 : Atlantide by Realgya
19. Chapitre 19 : Dôme de glace by Realgya
20. Chapitre 20 : Fleur de glace by Realgya
21. Chapitre 21 : Soir by Realgya
22. Chapitre 22 : Nuit by Realgya
23. Chapitre 23 : Matin by Realgya
24. Chapitre 24 : Les Anciens by Realgya
25. Chapitre 25 : Tu te rappelles ? by Realgya
26. Chapitre 26 : Au revoir Atlantide by Realgya
27. Chapitre 27 : Les miroirs d'Oliade by Realgya
28. Chapitre 28 : Séparation à Anayaska by Realgya
29. Chapitre 29 : Nouveau jeu by Realgya
30. Chapitre 30 : La cascade à l'envers by Realgya
31. Chapitre 31 : Lilia et Dayan by Realgya
32. Chapitre 32 : Le réveil by Realgya
33. Chapitre 33 : Adieu by Realgya
34. Chapitre 34 : Folie by Realgya
35. Chapitre 35 : Cauchemar by Realgya
36. Chapitre 36 : Bleus et blancs by Realgya
37. Chapitre 37 : Le baiser avant le sommeil by Realgya
38. Chapitre 38 : Papi Lucius by Realgya
39. Chapitre 39 : Contrecoup by Realgya
40. Chapitre 40 : Dispute et câlin by Realgya
Chapitre 1 : Anniversaire by Realgya
Author's Notes:
Bonjour tout le monde ! Me revoici avec la suite d'Harmonie. Si vous ne l'avez pas lu, ce n'est pas obligatoire mais il risque d'y avoir certaines zones de flou à certains passages même si je fais de mon mieux pour les éclaircir ^^' A tous les autres, je suis ravie de vous retrouver, et j'espère que le changement d'optique de cette fic par rapport à la précédente vous conviendra :D
Bonne lecture à tous !!!
« Aujourd’hui à l’hôpital Sainte Mangouste, nous avons le regret de vous annoncer que deux nouveaux patients atteints de la maladie des sorciers sont décédés. Comme vous le savez tous, ce terrible fléau qui est né après l’apparition du papillon de l’abysse touche principalement les sorciers dont les ancêtres l’étaient également et est due à l’absence de la magie. Les moldus sont totalement immunisés mais cela n’empêche pas les cracmols de tomber malade, aussi c’est avec beaucoup de peine que nous vous annonçons la mort du très regretté concierge de l’école de sorcellerie de Poudlard, Mr Argus Rusard.
Même si les recherches pour trouver un remède sont approfondies tous les jours de plus en plus, cela n’a malheureusement pas empêché Mrs Alice Londubat de trouver brutalement la mort. Cette dernière est d’autant plus préoccupante que la patiente était déjà internée à Sainte Mangouste et qu’elle a malgré tout attrapé la maladie dans les locaux sécurisés de l’hôpital, ce qui laisse présager même si les scientifiques ne l’ont pas encore confirmé que le mal ne se répand pas par contagion d’un individu à l’autre mais se déclare selon des critères encore aléatoires chez les malades.
Bien entendu, tout serait beaucoup plus simple si les éminents archéologues et bibliothécaires qui passent leur temps aux archives de toutes les villes trouvaient un moyen de se rendre jusqu’au papillon de l’abysse et à lui faire régurgiter la magie. Aux dernières nouvelles, ce dernier pourrait se situer en Egypte ou au Mexique, à moins pardon que ce ne soit en Australie. Bref, ce n’est pas encore aujourd’hui que nos baguettes refonctionneront, j’en ai peur. Mais ne perdez pas espoir, la gazette du sorcier continuera de vous tenir informé de la moindre nouvelle.
Rita Skeeter »
Le journal trônait sur la table de chevet de la chambre d’Hermione. Cet article déplaisant n’avait pourtant pas assombri l’appartement de la jeune femme, qui était plein à craquer. Si Neville ne participait pas totalement à la fête malgré le réconfort manifeste que lui procurait Luna, les parents d’Hermione étaient enchantés de voir leur petite-fille ouvrir ses cadeaux d’anniversaire. Harmonie avait quatre ans aujourd’hui. Elle fêtait son anniversaire avec sa mère la journée, et recommencerait à souffler ses bougies le soir avec son père.
En poussant un petit cri de ravissement, Harmonie courut jusqu’à Ginny et Harry enlacés dans un coin pour exhiber victorieusement la nouvelle palette de trente crayons de couleur qu’elle venait de recevoir. La rouquine sourit, se rappelant les dessins naïfs de la gamine. Après avoir été félicitée comme il le fallait par le couple, Harmonie montra son cadeau à ses grands-parents qui ne demandaient que ça sous l’air exaspéré d’Hermione qui les contemplait agir comme de vieux papi et mamie gâteaux avec son ange. Bien sûr ils n’avaient pas pu la rencontrer avant ses presque trois ans, Hermione ayant coupé toute communication avec ses proches durant ces années, mais était-ce une raison pour entourer ainsi la petite ? Apparemment oui.
Hermione regarda avec amusement la petite tête bouclée qui allait de convive en convive. On aurait pu croire qu’elle aurait les cheveux aussi lisses que son père, étant donné qu’elle en avait déjà la couleur, mais il n’en était rien. Sa jolie chevelure était aussi emmêlée que celle actuelle d’Hermione qui avait bataillé une bonne demi-heure avec cette dernière le matin-même avant de décider de la laisser en état.
Percy passa et lui proposa une assiette de petits fours que Mrs Weasley avait préparés spécialement pour l’occasion. Hermione en prit délicatement un en le remerciant. Son cœur se serra en constatant qu’il en restait beaucoup sur le plateau. Autrefois, Ron se serait jeté dessus en moins de temps qu’il n’en faut pour le dire et les aurait dévorés. Autrefois… avant qu’il ne donne sa vie pour la sauver. Hermione laissa aller son regard sur chacun des membres de la famille Weasley, d’Arthur qui discutait avec Abelforth à Billy aux côtés de Fleur qui surveillait sa fille Victoire en pleine animation avec Teddy. Charlie aussi avait péri, donnant sa vie pour protéger sa sœur et Harmonie lors de l’incendie du Terrier.
Sa fille qui se précipita sur elle avec un nouveau jouet dans les mains la tira de ses sombres souvenirs. Un sourire éclairait son adorable visage angélique et ses grands yeux noisette comme les siens pétillaient.
- Bon anniversaire ma puce, chuchota Hermione en lui déposant un baiser sur le front.
Quatre ans, ce n’était pas rien.
Draco était furieux. Depuis combien de temps patientait-il devant l’immeuble en attendant que Granger daigne descendre lui ouvrir ? Il était déjà huit heures du soir, selon la montre qu’il avait au poignet. Et cette fichue porte moldue qui ne s’ouvrait que de l’intérieur ! Cela devait bien faire un bon quart d’heure que le jeune homme tapait comme un fou sur la sonnette qui donnait sur l’appartement de la sang-de-bourbe pour qu’elle active l’ouverture de la porte. Mais bien entendue, cette dernière devait bien être trop occupée avec tous ses amis pour l’entendre ! Et sans doute que les valises d’Harmonie ne seraient, comble du comble, pas prêtes !
Enfin il entendit une voix dans l’espace de bidule noir à côté des sonnettes. Malfoy haïssait décidemment la technologie moldue. Mais qu’est-ce qui lui avait pris bon sang de sauver la planète ? Parfois vraiment, il se le demandait. En particulier dans le cas présent quand il ne pouvait plus transplaner ni utiliser sa baguette, la faute à la disparition de la magie, et devait attendre qu’une satanée sang-de-bourbe lui parle à travers un machin accroché au mur. Un Malfoy n’attendait jamais !
- Malfoy, c’est toi ?
- Non Granger c’est le père Noël, railla ce dernier. Bon sang envoie-moi Harmonie que je retourne à mon manoir le plus vite possible !
- Tu pourrais être poli, gronda la jeune femme.
- Ca fait un quart d’heure que je patiente devant chez toi sans que tu répondes, s’énerva Draco.
- Je n’ai pas entendu la sonnette, tu n’avais qu’à m’appeler.
L’ancien Serpentard grimaça. Dès les premiers jours, la jeune femme l’avait obligé à s’acheter un téléphone portable qu’il n’avait d’ailleurs jamais sur lui. Le bidule moldu contenant un unique numéro de téléphone était rangé quelque part chez lui à prendre la poussière. Il s’était juré de ne jamais toucher à ce machin, sauf cas d’extrême urgence qui ne se produira jamais, et il tiendrait parole.
- Harmonie, entendit-il à peine, Granger devant s’être éloignée du combiné pour appeler sa fille, papa est là !
- Bonjour papa, fit la petite depuis le truc noir, veux mes jouets dans valise.
- Mais tu auras d’autres jouets chez papa, protesta sa mère.
- Veux mes crayons de dessin, mon doudou, mon nouveau pyjama et ma jolie robe.
- Ta jolie robe est déjà dans la valise, je l’ai préparée tout à l’heure.
- Non, je l’ai enlevée pour montrer à Teddy et Victoire.
Draco entendit Granger pester à l’autre bout du machin noir de manière polie, ce qu’il trouva fort distrayant, avant qu’elle ne reprenne la parole.
- T’as qu’à monter pour attendre que je remette tout en ordre, je t’ouvre, fit-elle.
- Tu ne penses quand même pas que je vais vraiment poser le pied dans ton appartement misérable, s’offusqua Draco. En plus c’est plein de Gryffondors !
- Et bien attends dehors, rétorqua la voix de Granger avant que la communication ne soit coupée.
Draco entendit quand même le bruit caractéristique du déverrouillage de la porte et se résigna à entrer dans l’immeuble. Quel étage déjà ? Le troisième non ? Il monta les marches d’un pas traînant, maudissant intérieurement Granger. Quand il arriva sur le seuil, il vérifia qu’il ne s’était pas trompé grâce à la petite étiquette « Hermione et Harmonie Granger » placardée sur la porte. C’était la première fois qu’il se présentait sur le palier, d’habitude la mère et la fille descendaient le rejoindre hors de l’immeuble.
Il frappa à la porte et entendit le chahut désordonnée derrière.
- Papa ! C’est papa ! disait la voix excitée qu’il reconnut comme étant celle de sa fille.
- Harmonie ! Où as-tu mis ta robe ? criait Hermione.
- Je sais pas, répondit la fillette en lui ouvrant la porte.
Draco sourit à son petit ange qui se jeta dans ses bras. Il la souleva pour pouvoir l’embrasser sur le front. Derrière elle, une foule de gens qu’il détestait tous plus autant que les autres se pressait dans l’appartement. Pas question qu’il ne mette qu’un seul pas dedans. Bien évidemment, sa fille décida le contraire. Dès qu’il l’eut reposée, elle le prit par la main pour l’attirer à l’intérieur afin de lui montrer ses nouveaux cadeaux. L’ancien Serpentard salua toute l’assemblée d’un mouvement sec de la tête avant de porter son attention sur les lieux.
Partout, sur les étagères contre les murs, s’alignaient des quantités impressionnantes de livres en tout genre. Granger n’avait décidemment pas changé de passe-temps favori depuis Poudlard. Un seul mur était dépourvu de support, et on pouvait y voir des photos d’Harmonie dans des cadres. Les photos étaient immobiles, en couleur. Ca avait été un des grands chocs de Draco de découvrir que suite à la disparition de la magie, les images ne bougeaient plus.
Granger apparut, suivie de la fille Weasley qui l’avait apparemment aidée à s’occuper des affaires d’Harmonie. St Potter se précipita aussitôt pour l’aider à porter la valise. Draco la lui prit des mains dès qu’il fut à sa hauteur.
- Tu dis au revoir à tout le monde Harmonie, demanda-t-il à sa fille.
La petite se fit un plaisir de s’exécuter, en commençant par ses grands-parents pas si âgés que cela. Draco détailla ces véritables moldus sourir, et ne put que noter la ressemblance avec Granger. Quand la petite tête blonde eut finit de faire le tour et revint vers lui, il lui prit la main et sortit après un hochement sec de la tête à tous les autres. Granger les raccompagna jusqu’au bas de l’immeuble pour dire au revoir à sa fille.
- Tu es sage chez papa, l’avertit-elle.
- Toujours ! répondit joyeusement la fillette.
Elle lui plaqua un baiser sur la joue et rejoignit son père dont le majordome avait déjà mis l’unique bagage dans la malle. Il ne valait pas un elfe de maison, mais ces derniers ne savaient pas conduire les automobiles. Draco n’aimait pas trop ces dernières, mais c’était sûrement dû à la première expérience qu’il en avait faite, soit cramponné à son siège avec une Granger folle explosant les records de vitesse.
Il croisa le regard envoûtant de cette dernière, attrapa Harmonie et l’attacha sur la banquette arrière avant de faire le tour du véhicule pour prendre place à côté d’elle tandis que le majordome se glissait sur le siège conducteur. La voiture démarra aussitôt et s’éloigna de ce fichu appartement et de cette fichue ancienne Gryffondor.
Chapitre 2 : Coup de téléphone by Realgya
Author's Notes:
Coucou tout le monde ! Ce chapitre-ci est un peu longuet mais bon, j'espère qu'il ne vous lassera pas quand même ^^^
Bonne lecture :D
Note: à tous les anciens lecteurs d'Harmonie, attendez quand même d'avoir lu le dernier chapitre de cette dernière avant d'entamer cette fic-ci xD
Draco pesta en arrivant chez lui. Cela faisait six mois que sa mère était sortie d’Azkaban. On ne la jugeait plus dangereuse, surtout sans magie et sans son mari. Le ministère lui avait offert une nouvelle chance, et ce en partie grâce à Harmonie. Ils avaient apparemment estimé qu’elle allait passer plus de temps à faire des confitures de grand-mère plutôt qu’à essayer de faire libérer son mari. Ce dernier ne risquait d’ailleurs pas de s’échapper. Certes sans la magie, les détraqueurs se mourraient progressivement, se regroupant entre eux pour conserver leurs forces. Comme quoi, il n’y avait pas que les sorciers avec leur terrible maladie qui étaient touchés. Sauf que sans magie, pas d’évasion, surtout pour ses sorciers qui ne juraient que par leurs sortilèges.
Bref, depuis sa libération, le grand but de Narcissa était le mariage de son fils. Autrefois, elle avait hésité entre Pansy et une des filles Greengrass, son mari s’en fichant du moment qu’il s’agissait de l’une des trois. Draco approuvait ou désapprouvait selon les périodes. En réalité, il s’en moquait. Mais maintenant que Pansy était morte et Daphné au bras de Blaise, il ne restait qu’Asteria, que sa mère avait par conséquent invité trois heures avant le début de la réception pour qu’elle puisse passer du temps avec le jeune homme.
Quelle idée stupide cette réception ! Lui qui avait pensé fêter l’anniversaire d’Harmonie tranquille, il allait devoir passer sa soirée avec toutes les pimbêches souhaitant l’épouser. Asteria avait d’ailleurs assez mal prit le fait qu’il s’en aille au moment où elle arrive, et vu le temps qu’il avait mis pour récupérer sa fille, elle risquait même d’être furieuse. C’était dommage, il l’aimait bien. Elle était jolie et ne le collait pas trop, deux des critères les plus importants à prendre en considération.
Draco regarda sa montre alors que la voiture se garait devant le manoir. En théorie il était à l’heure, la réception ne devant commencer que dans une demi-heure. En pratique il était en retard, toutes ses invitées féminines étant déjà là. Enfin, les invitées de sa mère, entendons-nous. Elle avait été on ne peut plus horrifiée d’apprendre qu’il avait eu une liaison avec Granger et devait être persuadée qu’il la voyait encore en cachette pour avoir tenu à inviter autant de jeunes femmes. Elle lui avait même proposé d’aller chercher Harmonie elle-même, pour dire ! Draco avait refusé. Il voyait très mal sa mère, fière Serpentarde, ancienne Mangemorte, sang-pur, se présenter devant l’immeuble miteux d’un coup du soir de son fils pour récupérer sa petite-fille illégitime.
Contre ses attentes Narcissa tolérait Harmonie. C’était un grand retournement de situation. Il se rappelait très bien sa visite à ses parents pour leur annoncer sa paternité l’an passé alors qu’ils étaient encore tous deux à Azkaban.
- Tu as fait une erreur, tu dois l’admettre, avait dit son père. Il est de ton devoir d’épouser cette femme pour en faire Mrs Malfoy.
Tel avait été son discours. Enfin, quand il pensait encore que la mère était une noble sang-pure à la famille riche rejetée par son fils ensuite, comme les Bulstrode même s’il voyait mal son fils avec leur fille. Quand il avait su que la femme en question était la sale sang-de-bourbe Gryffondor collée aux basques de St Potter, le couplet avait été totalement différent.
- Tu as osé te rabaisser à cette vermine ! Espèce de traître ! J’exige que tu renies cette gosse immédiatement !
Il avait si bien crié que tous les Mangemorts dans les cellules voisines s’étaient approchés pour ricaner. Son père était le plus traditionnaliste possible. On ne touchait pas à une sang-de-bourbe, même si c’était un « bon coup ». La discussion s’était vite enflammée quand Draco avait déclaré qu’il s’était battu pour obtenir la garde alternée d’Harmonie, et que maintenant qu’il l’avait obtenue il comptait bien la garder. L’air choqué de son père à cet instant resterait gravé dans son esprit sans doute toute sa vie. Sa mère, dans la cellule d’à côté, avait regardé son fils avec reproche, peine et déception. Son unique fils… se rabaisser de la sorte…
- Papa, c’est qui ? le rappela au présent Harmonie en montrant à travers la fenêtre trois belles jeunes femmes qui s’avançaient en gloussant, sans doute pour être les premières à se présenter devant Draco.
Ce dernier soupira sans répondre, décrocha sa fille et sortit de la voiture. Les trois femmes pouffèrent davantage, comme des adolescentes. Si elles étaient toutes comme ça, la soirée serait vraiment très longue.
- Ah, Harmonie, claqua la voix de la maîtresse de maison en voyant apparaître sa petite-fille sur le palier. Viens, je vais t’aider à enfiler une jolie robe.
Draco voulut protester en voyant sa fille s’éloigner mais il était déjà trop tard, Asteria venait d’arriver, les mains sur les hanches, réclamant implicitement des excuses pour l’avoir laissée en plan. Un Malfoy ne s’excusant jamais, Draco la contourna pour aller saluer Blaise et Daphné, s’attirant le regard courroucé de la jeune femme. Bah, il saurait bien se faire pardonner plus tard dans la nuit.
La soirée fut longue, comme prédit. Un tiers des filles collaient Draco, un autre tiers entourait Harmonie pour se faire bien voir de ce dernier, et le dernier tiers était des femmes prises qui discutaient de ci de là comme le faisait Daphné. Draco et elle étaient sortis ensemble en cinquième année, avant qu’elle ne se tourne vers Blaise. Il n’y avait jamais eu de sentiment entre eux, pas comme avec Pansy. Elle avait beau être souvent pénible, elle restait l’une de ceux qui le comprenait le mieux et avec qui il montait ses mauvais coups. Enfin, elle était restée.
Granger l’avait tuée. C’était un accident, il ne pouvait pas lui en vouloir. Une seule des deux aurait pu survivre à la lutte qui les avait opposées. La seule chose à regretter, c’est que Draco n’ait pas pu la convaincre, elle et Nott de tomber sous l’influence de ce crétin de Montague. La jalousie et la colère de Pansy avaient fait tout le reste. Draco n’ignorait pas qu’elle était restée attachée à lui malgré l’éloignement qu’ils avaient chacun pris par rapport à l’autre, surtout quand le jeune homme avait refusé de coopérer avec eux pour détruire moldus, sangs-de-bourbe et sangs-mêlés. Peut-être était-elle jalouse de Granger, Granger qui avait porté son enfant, même si initialement elle n’en voulait pas. Draco savait très bien que Pansy se serait très bien vue en Mrs Malfoy.
D’ailleurs, Asteria aussi s’y voyait bien également, et ce n’était pas pour déplaire au jeune homme. Cela faisait plusieurs mois qu’ils se fréquentaient. Elle était sa première relation stable depuis Poudlard où la seule avec qui il s’était vraiment engagé était Pansy. Seule ombre au tableau, Asteria ne supportait pas Harmonie. Et à partir de là, tout rapprochement entre eux était impossible. La jeune femme avait plusieurs fois laissé sous-entendre qu’il pourrait laisser Granger s’en occuper, qu’elle avait du sang impur dans les veines, qu’elle n’était pas belle comme lui, que ses boucles et surtout ses yeux étaient… désordonnés, indignes d’une Malfoy.
Mais c’étaient ces boucles et ces yeux, ces yeux noisette si identiques à ceux de Granger, qui envoûtaient totalement Draco. Sa fille était unique, à dessiner naïvement et gronder quiconque passait à table sans s’être lavé les mains. On voyait bien qu’elle avait été éduquée par Granger. De plus elle éprouvait une sorte de fascination pour les livres d’images, elle devait en avoir des dizaines juste au manoir. D'ailleurs Draco lui en avait choisi un très beau pour son anniversaire.
- Bougies ! s’écria la petite fille au bout d’un moment.
Draco rit, sous le regard étonné de Blaise et Daphné. C’était vrai que pour lui rire aussi franchement, c’était rare, même très rare. En fait, jamais, excepté avec sa fille. Un des deux elfes de maison de la famille amena un gros gâteau au chocolat avec quatre bougies allumées dessus. Le visage ravi de l’enfant se gonfla, puis elle souffla de toutes ses forces sur les flammes pour les éteindre, ce qui tira un sourire à son père.
Harmonie rit à son tour en tapant des mains pour dire à l’assemblée d’applaudir, se tourna vers Draco. Il put remarquer à quel point elle était pâle ; c’était anormal. La petite recula d’un pas, vacilla, tomba à la renverse et s’étala sur le plancher. Le jeune homme fut aussitôt près d’elle et porta une main à son front. Elle était brûlante de fièvre. Il la prit dans ses bras, alarmé, et la monta dans sa chambre, laissant en plan ses invités.
- Draco ! s’offusqua sa mère, partagée entre son sens du devoir et son inquiétude pour la petite fille.
- Fais venir un medicomage, lança le jeune homme sans se retourner.
Asteria se glissa dans la chambre. Dans le grand lit, Harmonie dormait, gémissant dans son sommeil. Le medicomage venu en toute hâte sur ordre de Narcissa était près d’elle, lui prenant la température, le pouls, la tension. Draco faisait les cent pas dans la pièce. Il sentit la main froide de la jeune femme sur son bras et s’arrêta pour la regarder.
- Elle va s’en remettre, ce doit être la fatigue, lui dit-elle pour le calmer.
Draco ne répondit pas.
- On passe la nuit ensemble ce soir, comme prévu, n’est-ce pas ? lui rappela-t-elle.
- Oui, si Harmonie n’a pas besoin de moi, lâcha le jeune homme.
Asteria sembla contrariée qu’il fasse passer sa fille avant mais ne dit rien. De toute manière, il serait intransigeant là-dessus, il n’y avait aucune chance pour qu’elle le fasse changer d’avis. Le medicomage se leva, et Draco s’approcha de lui.
- Alors ? demanda-t-il d’une voix sèche.
- Je suis désolé, fit-il, mais il est indéniable que votre enfant souffre de la maladie des sorciers. Je vous conseille de la faire transférer à Ste-Mangouste dès que possible s’il leur reste des lits de disponibles. Bonne soirée !
Le medicomage ne semblait pas vouloir s’attarder plus longtemps dans cette maison, surtout en présence du jeune père qui avait blêmi. La maladie des sorciers… le mal incurable et mortel dont personne n’avait encore guéri. Il se précipita auprès de sa fille et lui prit la main. Celle d’Asteria se posa sur son épaule sans qu’il ne s’en rende compte. Non, non… Il ne voulait pas… Ca ne se pouvait pas, il ne le laisserait pas faire. Harmonie n’allait pas mourir, elle allait vivre, elle allait…
Tout était confus, mais une idée se dessina clairement au milieu du chaos qui avait envahi son esprit. Granger devait être mise au courant, et quand elle le serait, elle serait inconsolable.
- A quoi penses-tu ? s’enquit Asteria.
- Granger, répondit platement Draco sans aucun tact.
La main de la jeune femme se crispa sur son épaule.
- Et moi ? demanda-t-elle d’une voix furieuse. C’est moi qui suis là pour te réconforter, pas elle !
- C’est ça que tu appelles du réconfort ? railla-t-il.
La jeune femme tourna rageusement des talons et sortit. Cela ne lui fit ni chaud ni froid. Il l’avait peut-être vexée. Tant pis, actuellement, il s’en moquait complètement. Sa mère ne tarderait plus à mettre à la porte tous les autres invités. Eux aussi, il s’en moquait. Il se pencha sur sa fille, posa un baiser sur son front brûlant et sortit hâtivement de la pièce pour se rendre dans son bureau, passant sans les regarder devant ses agaçants convives. Il ouvrit tous les tiroirs, cherchant précisément quelque chose. Zut alors, où l’avait-il mis ce bidule à la noix ? Ah !
Draco attrapa la petite boîte noire qui traînait sous une masse croulante de parchemins et l’alluma. Il appuya sur la touche du bas, comme le lui avait recommandé Granger, enfin s’il se rappelait bien. Un unique contact dans son répertoire s’afficha. « Granger, Hermione ». Il le sélectionna, et arriva au bout de plusieurs minutes à faire la composition du numéro.
- Hermione j’écoute ? retentit une voix féminine sortant du boîtier.
- Granger, c’est Malfoy.
Chapitre 3 : A cran by Realgya
Author's Notes:
Bon, voici un nouveau chapitre que j'ai pu posté ce soir au lieu de demain matin. Je suis navrée pour l'attente, et je suis au regret de vous annoncer qu'il risque d'y en avoir encore avant le chapitre suivant :s Enfin, régalez-vous bien avec ce chapitre. Bonne lecture ! :)
- Hermione, j’écoute.
- Granger, c’est Malfoy.
Hermione eut un sursaut et une boule vint lui serrer le ventre. Depuis qu’il l’avait, c’était la première fois que le jeune homme se servait de son téléphone. Il ne l’avait jamais fait auparavant, que ce soit pour la prévenir de son retard, de son avance, qu’il était coincé dehors, qu’Harmonie avait un rhume ou tout autre. Malfoy ne l’appelait jamais. Jamais.
- Qu’est-ce qui se passe ? demanda-t-elle d’une voix alarmée.
- Harmonie a attrapé la maladie des sorciers.
Cette fois le cœur d’Hermione cessa de battre. Son petit ange, son précieux petit ange avait attrapé la maladie mortelle dont personne n’avait encore était guéri. Il ne lui effleura pas l’esprit une seule seconde l’idée qu’il puisse s’agir d’une farce. Malfoy ne se serait jamais abaissé à utiliser un engin moldu pour se moquer d’elle.
- Oh Granger ? T’es toujours là ?
Hermione avait le souffle coupé, et il lui fallut encore une bonne minute avant d’arriver à articuler quoique que ce soit alors qu’elle entendait la voix de Malfoy s’impatienter.
- J’arrive tout de suite, lâcha-t-elle d’une voix blanche.
Elle raccrocha, attrapa ses clefs, se rua hors de son appartement sous les yeux médusés des quelques invités qui étaient encore là.
- Hermione ! s’exclama Ginny. Que…
Elle ne put finir sa phrase, son amie avait déjà dévalé l’escalier de l’immeuble. N’ayant pas encore récupéré son permis de conduire, elle intercepta le premier taxi qu’elle trouva et le fit filer en direction du manoir Malfoy.
Hermione descendit en hâte du taxi devant les grilles ouvertes du manoir de son pire ennemi. Elle passa sans même saluer devant Narcissa Malfoy qui disait au revoir aux derniers invités.
- Granger ? Qu’est-ce que… s’étonna Zabini alors qu’il quittait le manoir au même moment où elle s’engouffrait à l’intérieur comme une furie.
Elle connaissait les lieux, elle n’avait pas besoin de guide. Courant dans l’escalier et dans les couloirs, elle ouvrit la porte de la chambre de sa fille, s’attirant le regard noir de Malfoy. Mais elle s’en moquait, elle ne le voyait pas, il n’existait pas. Seule comptait la petite fille qui dormait paisiblement dans le grand lit à baldaquins au centre de la pièce. Elle se rua à son chevet mais n’osa pas la toucher. Son visage était blafard, plus pâle encore que celui de son père. Quelques mèches de cheveux blonds lui tombaient devant les paupières, son souffle semblait régulier. Hermione prit délicatement la main de son ange sans vouloir la réveiller et blêmit. Elle était glacée.
- Le médicomage conseille de la transférer à Ste Mangouste, chuchota la voix de Malfoy dans son dos pour ne pas réveiller la petite.
- Mais ils ne savent rien de la maladie à l’hôpital, s’énerva dans un murmure la jeune femme en se retournant vers l’ancien Serpentard. Il nous faut chercher dans la bibliothèque du ministère de la magie ou ailleurs. Il doit bien exister un livre avec un remède, un sort…
- Et à quoi ça nous servirait un sort ? demanda froidement Malfoy. Tu n’as pas changé depuis Poudlard, toujours à croire que la solution miracle se trouve dans un de tes fichus bouquins.
- Il est hors de question que je laisse ma fille mourir sans rien faire, haussa la voix Hermione, une lueur affolée dans le regard.
- Alors commence par garder ton sang-froid, rétorqua le jeune homme.
- Tu n’as rien à me dire, Malfoy, s’écria l’ancienne Gryffondor.
- Ne me parle pas sur ce ton espèce de sang-de-bourbe, s’énerva son interlocuteur, crispé.
- Je t’interdis de m’insulter sale pourriture, cria Hermione.
- Maman ! les tira soudainement de leur dispute une joyeuse petite voix.
- Mon ange !
Hermione s’assit sur le lit et prit Harmonie que leur conflit avait réveillée dans ses bras. La petite sourit et se blottit contre sa mère.
- Mais qu’est-ce que tu fais chez papa ? questionna-t-elle.
- C’est ce que je me demande aussi, appuya la voix dure de ce dernier.
L’ancienne Gryffondor le foudroya du regard avant de déposer un baiser sur le front de la petite.
- Tu rentres avec moi, expliqua Hemione.
- Pourquoi ? s’enquit la fillette.
- C’est hors-de-question, coupa Malfoy.
- Tu rêves si tu crois que je vais laisser ma fille une seule seconde de plus sous ce toit, répliqua la jeune femme.
- Je suis responsable de sa garde cette semaine, tu ne peux pas la reprendre, la loi est de mon côté.
- Je n’abandonnerai pas Harmonie à un sang-pur odieux tel que toi !
- Tu crois vraiment que je pourrais lui faire du mal ? ricana Malfoy.
- Sa mère est une née moldue, c’est sûrement un prétexte suffisant pour ta royale petite personne, non ?
- Granger arrête de crier tu me donnes mal à la tête, s’agaça le propriétaire des lieux.
- Va te faire voir Malfoy !
- Maman, t’as pas le droit de dire ça, s’exclama soudain Harmonie horrifiée en plaquant ses mains contre sa bouche. C’est un presque gros mot !
Hermione adressa un regard désolé à sa fille.
- Excuse-moi mon ange je ne recommencerai pas, lui concéda-t-elle. Allez habille-toi on rentre.
- Oh non, geignit Harmonie en se renfonçant sous ses couvertures. Veux pas. Veux rester au dodo.
- Harmo…
- Tu as raison, maman et moi allons te laisser dormir, intervint Malfoy en prenant Hermione de vitesse.
- Maman a dit qu’il ne fallait pas couper la parole, reprocha la fillette en regardant son père.
Ce dernier rit.
- Bonne nuit.
Il s’approcha, embrassa sa fille sur la joue et sortit en ordonnant d’un signe de la main à Hermione de le rejoindre. Cette dernière se résigna à poser un baiser sur l’autre joue de son ange avant de le suivre, bouillant d’une colère contenue. Il ne faudrait pas qu’elle explose devant Harmonie. Elle ferma la porte derrière elle et se retourna face à Malfoy.
- J’étais sérieuse, je ne laisse pas Harmonie toute seule, fit-elle.
- On va dire que nous étions à cran tous les deux, coupa Malfoy. Harmonie est fatiguée, elle a besoin de se reposer, pas de nous voir se disputer pour savoir où elle dormira cette nuit. L’insupportable miss-je-sais-tout ne serait-elle pas aussi raisonnable que tout le monde le dit ? la provoqua-t-il en haussant un sourcil.
Hermione se vit obligée de céder à contrecœur et jeta un regard serré sur la porte derrière elle.
- Comment est-ce arrivé ? demanda-t-elle pour changer de sujet.
- Elle s’est évanouie en soufflant ses bougies, l’informa le jeune homme, impassible. Le médicomage est formel sur sa maladie.
Le visage d’Hermione pâlit davantage si c’était possible, blanc qu’il était déjà. Elle sentit ses jambes en coton et se raccrocha au mur pour ne pas tomber. Son ange, son petit ange… Pourquoi ? Elle avait cru que tout irait bien désormais que la Secte était détruite, mais il fallait que cette maladie s’abatte justement sur sa petite fille.
- Il faut la sauver, s’étrangla-t-elle. Elle ne doit pas mourir, elle ne peut pas mourir.
Des sanglots lui nouaient la gorge et ses yeux retenaient ses larmes à grand peine.
- Bien sûr qu’elle ne mourra pas, rétorqua Malfoy d’une voix sèche.
Hermione ne répondit pas, fuyant la paire d’yeux furieux fixée sur elle. Le jeune homme avait raison, ils étaient à cran tous les deux. Sinon jamais ne se serait-elle laissée aller à se comporter de la sorte.
- Tu peux rester ici cette nuit si tu veux, ajouta l’ancien Serpentard d’un ton radouci.
Elle releva la tête vers lui mais il ne la regardait pas, s’étant déjà détourné. Il appela un de ses elfes de maison et l’ordonna d’installer Hermione dans la chambre voisine de celle d’Harmonie.
- Malfoy, l’appela-t-elle d’une voix hésitante avant qu’il ne s’en aille. Merci de m’avoir appelée.
Il lui adressa un mouvement sec de la tête et disparut après un dernier regard froid à la jeune femme.
Chapitre 4 : Petit matin by Realgya
Author's Notes:
Désolée pour le retard, le prochain chapitre devrait être posté dans le week-end, ne vous inquiétez pas ^^
Bon, je m'y suis mise à plusieurs fois pour écrire cet épisode (ce que je ne fais d'habitude jamais) mais je ne le trouve tout de même pas décousu, donc je me permets de le poster. Toutes vos critiques sont, comme d'habitude, les bienvenues :)
Bonne lecture ! :D
PS: je m'excuse aussi pour la longueur, ce n'est certes pas un des plus longs que j'ai écrit ^^'
Hermione trouva très difficilement le sommeil, et quand enfin elle y parvint, ses rêves furent agités, cauchemardesques. Elle se réveilla en sursaut plusieurs fois, couverte de sueur. Aussi, quand après un énième réveil elle remarqua l’aurore à la fenêtre, bien qu’il soit d’après sa montre encore très tôt elle alla prendre une douche avant de descendre à la salle à manger. Elle eut la grande surprise de constater qu’Harmonie et Malfoy étaient déjà assis autour de la grande table en train de prendre leur petit-déjeuner et elle courut embrasser sa fille qu’elle serra fort contre son cœur.
- Petit-déjeuner ! s’exclama la fillette ravie.
Hermione alla se laver distraitement les mains avant de s’asseoir en face de Malfoy et à côté de son petit ange qui était en bout de table.
- Il y a de tout, je suis prêt à parier que tu trouveras ton bonheur, lança le jeune blond en beurrant soigneusement une tartine.
- Maman prend comme papa, il y a pas besoin de tout ça, releva joyeusement Harmonie.
Hermione fut surprise d’apprendre que son ennemi semblait avoir les mêmes préférences culinaires qu’elle, du moins pour le premier repas de la journée. Elle adressa un sourire à sa fille. Celle-ci semblait en forme ce matin, et seules de légères cernes sous ses yeux témoignaient du malaise qui l’avait saisi la veille. Et pourtant, dans ce corps en si bonne santé en apparence logeait le germe de la maladie des sorciers. Cette pensée fit frissonner la jeune femme.
- Maman a froid ? s’étonna Harmonie.
- Non mon ange, je n’ai pas froid, merci de t’inquiéter pour moi, répondit l’ancienne Gryffondor en souriant.
Malfoy haussa un sourcil en direction d’Hemione qui lui rendit un regard noir. Il savait qu’elle avait peur, et devait s’en moquer intérieurement. Et lui ? S’inquiétait-il pour Harmonie ? On lui aurait posé la question elle aurait répondu d’un « non » catégorique mais ne lui avait-il pas dit qu’il aimait leur fille ? C’était d’ailleurs l’une des raisons pour laquelle elle avait accepté de partager la garde de la fillette, car le juge la lui aurait refusée sans l’accord d’Hermione, c’était certain.
- Tu veux du gâteau ? proposa-t-elle en lui tendant son morceau de brioche à moitié mangé.
- Non merci, c’est gentil, rit sa mère en déposant un baiser sur son front.
La petite haussa les épaules et mordit dans sa tranche sous le regard attendri d’Hermione. Et dire qu’elle risquait de perdre ce rayon de soleil dans sa vie, c’était inimaginable !
- Fais des bouchées moins grosses, gronda gentiment la jeune femme, on ne va pas te la prendre ta brioche.
Harmonie obéit et s’appliqua à manger petit bout par petit bout. Malfoy leva les yeux au ciel, sûrement exaspéré mais n’osant pas quitter la table sans que sa fille ait terminé.
- Papa ? Tu m’apprendras à monter sur un balai aujourd’hui ? demanda l’enfant entre deux bouchées.
- Pas aujourd’hui, répondit son père.
- Mais tu m’avais promis, insista Harmonie.
Hermione s’étrangla avec son verre de jus de pomme quand elle entendit cela et lança un regard meurtrier à Malfoy. Sa fille sur un de ces engins volants ? Il n’y pensait pas !
- J’ai promis quand tu serais plus grande, rectifia le jeune homme.
- Je suis plus grande, j’ai quatre ans, s’exclama la fillette avec un grand sourire.
- Oui mais tu ne l’es pas encore assez, répliqua Malfoy.
- Quand alors ?
L’ancien Serpentard prit le temps de réfléchir mais Hermione remarqua qu’il l’espionnait du coin de l’œil. Il devait s’amuser de sa réaction, car la jeune femme avait blêmit depuis qu’elle avait entendu parler du balai. Elle-même détestait cela, et les rares fois où elle était montée sur l’un d’eux étaient des cas d’extrême nécessité qu’elle ferait tout son possible pour ne pas réitérer, surtout vu comment ils s’étaient achevés.
- Disons six ans, se décida finalement Malfoy.
- C’est beaucoup trop tard ! râla sa fille.
- C’est beaucoup trop tôt ! s’énerva Hermione.
Le jeune homme les toisa tous les deux avec un sourire narquois avant d’attraper la gazette du sorcier qui traînait sur la table et de commencer sa lecture, les ignorant toutes deux superbement. Quand un Malfoy décidait de quelque chose, il fallait se plier à ses règles, un point c’est tout. Et cela agaça davantage Hermione qui le fusilla des yeux sans qu’il ne s’en rende compte, son visage étant caché par le journal.
Un elfe de maison se présenta à eux et appela son maître.
- Miss Greengrass demande à vous voir, couina-t-il.
- Astoria, soupira Malfoy en posant la revue.
Il sortit de la pièce sans un regard pour sa fille et Hermione.
Quand Draco arriva dans le hall d’entrée, Astoria Greengrass s’y tenait déjà, emmitouflée dans un énorme manteau de fourrure justifié par le vent froid soufflant au-dehors en ce 20 décembre.
- Ah, te voilà, fit-elle avec humeur en apercevant le jeune homme, ce qui eut pour effet de l’irriter.
- Je croyais que tu étais fâchée, remarqua-t-il.
- Je ne le suis plus, répondit-elle avec un haussement d’épaules. Je sais que tu te fais du souci pour ta fille. Elle va mieux ?
- Elle prend son petit-déjeuner en toute gaieté, l’informa froidement Draco.
- Tant mieux, commenta la jeune femme d’une voix distraite.
Elle s’approcha de lui, enleva son manteau, voulut passes ses bras autour de la nuque du maître des lieux pour se serrer contre lui mais il la repoussa avec un sourire moqueur.
- Je n’ai pas besoin de tes services aujourd’hui, mais c’est gentil d’être passée, lâcha-t-il d’un ton narquois.
- Comment tu…
La réplique cinglante s’étrangla dans la gorge d’Astoria. Elle était choquée, ne trouvait plus ses mots, et l’ancien Serpentard trouvait cela extrêmement divertissant de la voir suffoquer comme un poisson hors de l’eau.
- Qu’est-ce qui t’arrives ? Tu as perdu ta langue ? de moqua-t-il.
- Tu n’as pas à me parler comme ça, je… tu… Depuis que cette sale morveuse est là, tu ne m’accordes plus aucune attention, tu me traites avec mépris ! Je suis une Greengrass, tu n’as pas le droit de te comporter ainsi avec moi ! Tu m’entends ? Tu n’as pas…
- Et oui, railla Draco en la coupant, depuis que cette morveuse est là tu es passée de mode écoute. Reviens lors des soldes, peut-être que j’aurai de nouveau envie de te voir à ce moment-là.
- Tu…
Astoria était rouge et criait à travers tout le hall sans savoir se défendre. Le jeu était vraiment très drôle.
- Arrêtes de faire cette tête, jeta-t-il d’un ton narquois, de toute manière tu es incapable de me répondre, tu n’es qu’un pion sur mon jeu d’échec.
- Je ne suis pas un pion ! s’égosilla la jeune femme.
- Alors frappe-moi, la mit-il au défi, les yeux brillants. Vas-y, frappe-moi.
Il rit intérieurement devant la mine décomposée de Greengrass. Quelle douce humiliation… Astoria n’oserait jamais le gifler. Il sourit, avec mépris et condescendance ; voulut pousser le jeu encore un peu plus loin.
- Et alors ? Qu’est-ce que tu attends ? railla-t-il.
Et Draco se prit la claque la plus monumentale de toute sa vie.
Le jeune homme ouvrit les yeux, hébété. Elle avait osé, il n’y croyait pas. Il ne pouvait pas croire qu’Astoria l’avait réellement giflé. Et pourtant, sa joue cuisante ne laissait aucun doute sur l’acte en question. Par contre il ne tarda pas à réaliser qu’il ne s’était pas trompé, ce n’était pas Astoria qui lui avait porté le coup. Les mains sur les hanches, les cheveux bruns en bataille tout autour de son visage, la mine furieuse, les sourcils froncés et les yeux lancés des éclairs, Granger se tenait devant lui.
Chapitre 5 : Chagrin by Realgya
Author's Notes:
Je l'avais promis donc voici le cinquième chapitre :D J'espère pour vous qu'il sera publié au plus vite. Bonne lecture !
Draco dévisagea Granger d’un visage impassible.
- On peut savoir ce que tu fais ? demanda-t-il d’une voix tranchante.
- Tu as demandé à Greengrass de te frapper, je me suis permise de le faire à sa place, répondit la jeune femme. A la vérité depuis tout à l’heure que je vous entends discuter je ne savais pas encore lequel des deux allait subir les démangeaisons de ma main, mais il semblerait finalement que ce soit tombé sur toi.
- Et pourquoi donc ? questionna Draco, la voix vibrante de colère.
- Pourquoi ? Tu oses me demander pourquoi ? s’enflamma Granger. Peut-être parce que la peste qui se trouve dans mon dos vient d’insulter ma fille, ce que je ne permettrai pas !
La jeune femme se retourna brièvement vers l’ancienne Serpentard pour lui lancer un regard brûlant avant de vriller ses pupilles d’un noisette en feu sur Draco.
- Peut-être parce que non seulement tu ne relèves pas, mais en plus tu réemploies ses insultes pour parler d’Harmonie ! Peut-être parce que, tout prétentieux, arrogant et insupportable que tu es tu méritais que quelqu’un te remette à ta place ! Greengrass n’est pas un objet et tu es immonde de te comporter ainsi avec elle et de lui parler de cette façon, espèce de crétin de serpent !
Granger avait le souffle court d’avoir crié et les joues rouges. Draco haussa un sourcil. Elle était bien la seule à se permettre d’hausser le ton en présence de deux anciens Serpentards.
- De quoi tu te mêles la Sang-de-bourbe ? s’agaça Astoria.
Granger se retourna vers elle et fit face aux deux jeunes gens. Même à une contre deux, elle était loin de se démonter. C’était fou ce que les Gryffondors pouvaient être stupides.
- Toi, fit-elle d’une voix qu’elle tenta de maîtriser, je t’interdis de reparler une seule fois comme tu l’as fait de ma fille.
- Ah oui ? la provoqua la jeune femme. Et qu’est-ce que tu me feras si je te « désobéis » ?
Astoria jeta un regard méprisant à Granger.
- Je ne sais pas encore, répondit l’ancienne Gryffondor avec un haussement d’épaules. Mais une chose est sûre, c’est que si tu ne te rends compte que maintenant que Malfoy dispose de toi comme d’un objet, c’est que tu n’es vraiment pas futée.
« Ne pas être futée pour un Serpentard, c’était le comble » pensa Draco en riant, spectateur silencieux de l’affrontement verbal des deux jeunes femmes. Le visage d’Astoria passa d’ailleurs au blanc et elle sortit sa baguette magique d’un coup sec pour en menacer Granger. Cette dernière sourit.
- Vous les sangs-purs, on se demande vraiment comment vous faites pour survivre encore dans ce monde sans magie, lâcha-t-elle avant de retourner dans la cuisine après un dernier regard des plus furieux en direction du jeune homme.
Penaude, Astoria rangea sa baguette et sortit en hâte du manoir sous le rire moqueur de Draco.
Hermione traversa le salon en hâte pour retourner près de sa fille qu’elle avait confiée aux deux elfes de maison. Ces derniers l’entouraient d’une étreinte bienfaisante alors que la petite se tenait dans un coin, la mine dépitée. Elle n’avait peut-être pas compris toute la conversation, mais avait retenu l’essentiel, soit les insultes à son égard, dont une provenant de son propre père. Hermione maudit encore une fois ces abrutis d’avoir crié si fort alors que la fillette était dans la pièce d’à côté.
- Viens mon ange, fit-elle doucement en écartant les bras.
Harmonie se rua vers sa mère et se blottit contre elle en quête de réconfort. Hermione l’étreignit un peu plus et caressa doucement ses longs cheveux blonds et bouclés. Elle sentit quelque chose d’humide dans son cou et comprit que sa fille versait quelques larmes. Sa colère contre Malfoy se raviva aussitôt.
- Granger, je t’interdis de laisser ma fille traîner dans ces cuisines, ce n’est pas la place d’une Malfoy, fit à ce propos la voix traînante de l’être détesté dans son dos.
Sans un mot, Hermione se leva et quitta la pièce après avoir remercié les elfes de maison. Elle frôla l’odieux maître des lieux sans lui accorder un regard et se rendit à la chambre de sa fille la tête haute malgré les appels du jeune homme.
- Granger, je t’ai ordonné de revenir ici, finit-il par s’énerver.
Hermione s’arrêta net sur la marche, se retourna de trois-quarts, adressa son regard le plus glacial à Malfoy puis reprit son chemin vers la chambre de son ange. Une main s’abattit sur son épaule et elle fut retournée de force pour se retrouver près du visage agacé du jeune homme. Il affronta quelques instants le regard de la jeune femme avant de reporter son attention sur Harmonie.
- Harmonie, mon ange, ça ne va pas ? s’enquit-il d’une voix douce.
La fillette cacha un peu plus son visage dans les bras de sa mère sous le regard perplexe de l’ancien Serpentard.
- Qu’est-ce qui se passe ? Tu sais je suis ton papa, tu peux tout me dire ? l’encouragea-t-il malgré les yeux brillants de colère d’Hermione.
Cela l’agaçait au plus haut point qu’il fasse exprès de se montrer attentionné pour obtenir quelque chose d’Harmonie.
- Non… chuchota l’enfant.
- Je n’ai pas entendu mon ange, nota Malfoy.
- Tu n’es pas mon papa, murmura Harmonie terrifiée. Un papa c’est gentil.
La déclaration eut l’air d’être un véritable choc pour le jeune homme. Son visage, déjà pâle, devint totalement livide. Il leva les yeux vers elle et sembla étonné de ne pas lire dans le regard d’Hermione du mépris accompagné du goût de la victoire. Actuellement, la jeune femme était triste. Triste et terriblement en colère qu’il fasse souffrir son ange.
Hermione se dégagea de son étreinte sans qu’il ne l’en empêche et s’en alla, sentant braqué dans son dos le regard médusé de Malfoy.
Hermione passa toute la matinée avec Harmonie à jouer à toutes sortes de jeux pour distraire son ange qui au bout de dix minutes oublia totalement ses tracas matinaux. Elles redescendirent toutes deux pour le repas du midi où la jeune femme espéra que Malfoy s’excuserait auprès de sa fille et se réconcilie avec elle. Pas qu’elle ait spécialement envie que le jeune homme continue d’interférer dans sa vie et celle de son petit ange, mais elle savait que cette dernière avait besoin de son papa.
Harmonie jeta un regard timide au jeune homme en se cachant derrière Hermione. Malfoy soupira, se leva et s’approcha d’elle.
- Tu peux nous laisser un moment ? ordonna-t-il plus qu’il demanda à l’ancienne Gryffondor.
Celle-ci faillit lui répondre mais préféra laisser à l’ancien Serpentard une chance de se faire pardonner. Elle rassura sa fille d’un sourire et sortit après un dernier regard plein d’avertissements au jeune homme.
Draco soupira et s’agenouilla pour se mettre à la hauteur de son ange. Un Malfoy ne s’abaissait jamais devant personne ; telle était l’une des règles inculpée par son père jusqu’à que ce dernier se traîne aux pieds du Seigneur des Ténèbres. Quel déshonneur ! Draco en grimaça intérieurement avant de sourire à Harmonie.
- Je suis désolé si je n’ai pas été gentil, je ne voulais pas, déclara-t-il. Je t’aime mon ange.
Il ouvrit les bras et Harmonie courut se blottir entre eux. Il n’en fallait pas beaucoup pour se faire pardonner d’une fillette de quatre ans qui n’attendait que cela. Draco la serra fort contre lui et déposa un baiser dans ses cheveux. C’était la deuxième qu’il se voyait admettre à lui-même et à autrui qu’il aimait sa fille, et il espérait bien qu’il n’y en aurait pas de troisième !
- Tu sais, un papa, avant même d’être quelqu’un de gentil, c'est quelqu'un qui t’a donné un petit bout de soi, lui apprit-il.
Harmonie leva vers lui ses grands yeux interrogateurs. Draco se résigna à lui expliquer.
- Tu vois, développa-t-il, ta maman a prit un petit bout de moi, un petit bout d’elle-même, et elle a assemblé les deux pour créer un petit œuf qui a grandit et qui à présent est une jolie petite fille qui s’appelle Harmonie.
Draco espérait de tout cœur qu’il n’aurait pas le droit à la question « comment maman a prit un petit bout de toi » parce qu’il n’était pas sûr d’être en mesure d’y répondre au mieux. A son grand soulagement, Harmonie hocha la tête et se serra de nouveau contre lui.
- Alors tu seras toujours mon papa ? chuchota-t-elle.
- Oui, je serai toujours ton papa, la rassura le jeune homme.
Ses pensées dérivèrent sur la naissance, la vie, la mort. La maladie de la mort… La menace fut ravivée dans son esprit encore plus prégnante que la première fois. Non, il ne laisserait pas un maudit virus s’en prendre à sa fille, il allait trouver un moyen. Si aucun remède n’existait, il fallait éradiquer le mal. La maladie était apparue lors de la disparition de la magie, restaurer cette dernière mettrait fin à ce calvaire. Et puis, il ne supportait décidemment plus le mode de vie des moldus, à commencer par ses elfes de maison qui arrivaient plus lentement, devant marcher d’une pièce à l’autre, à ses propres déplacements en « machins à faire vomir » et l’inutilité de sa baguette.
De fil en aiguille, il en vint à penser à Granger qui attendait de l’autre côté de la porte et avec qui il avait partagé sa première expérience en « machin à faire vomir ». C’était horrible ! Et dire que la jeune femme y était habituée. Elle avait du cran, c’était certain, et aussi un fort caractère qui la différenciait des autres femmes. Il s’était pris deux uniques claques dans sa vie. Et à chaque fois de sa part. Décidemment la lionne ne savait pas à quel serpent elle avait affaire, car il comptait bien se venger, il s’en faisait la promesse.
Hermione compta encore une minute avant de retourner dans le salon. Elle y entra et fut touchée de voir Harmonie blottie contre son père, sans avoir remarqué l’espace d’un instant le sourire diabolique qui avait flotté sur les lèvres de ce dernier.
Chapitre 6 : Au ministère by Realgya
Author's Notes:
Je sais que j'ai été longue, et vous m'en voyez désolée. Mais rassurez-vous, les vacances de Noël arrivent, et j'aurai beaucoup plus de temps pour écrire, donc il y aura moins d'attente entre les chapitres :D En attendant, bonne lecture à tous !!!
- Harmonie, tu peux aller jouer dans ta chambre il faut que je parle avec ta maman, demanda Draco à la fin du repas.
- Pourquoi ? demanda la fillette en levant vers lui ses grands yeux noisette.
- Ce ne sont pas des affaires pour les petites filles, la réprimanda son père.
- D’accord, céda gentiment l’enfant en se levant de table pour filer en courant vers sa chambre avant qu’un de ses deux parents ne remarque qu’elle avait caché dans sa poche un morceau de brownie au chocolat supplémentaire.
- Elle a laissé tomber un peu trop vite, nota Granger, ce n’est pas habituel.
- Tant pis, répliqua le jeune homme en haussant les épaules. Ecoute, je veux te parler de la maladie d’Harmonie.
- Je suis toute ouïe.
- Tu ne peux pas t’empêcher de faire ton intellectuelle, hein ? la railla Draco. Bon, je pense que le moyen le plus simple d’éradiquer la maladie, c’est de retrouver le Papillon de l’Abysse pour qu’il rende la magie au monde.
- Pourquoi ai-je l’impression que tu y vois également un intérêt personnel ? trancha Granger.
- Sûrement parce que c’est le cas, admit le maître des lieux. Je ne supporte plus de jouer au parfait petit moldu. Donc c’est décidé, tu m’accompagnes chercher le Papillon ?
- Tu es totalement fou, murmura la jeune femme au bout d’un moment. Personne ne l’a localisé. Tu ne crois pas que le ministère de la magie fait tous les efforts possibles.
- Ah oui, c’est vrai que Potter y travaille ardemment, se moqua narquoisement Draco.
- Exactement, s’offusqua Granger. Dois-je comprendre que tu veux partir à l’aveuglette : parcourir le monde en espérant tomber sur le Papillon, ou que tu as des informations que tu as caché sciemment au ministère ?
- Et que je ne dévoilerai que maintenant que je me sens concerné à cause du cas d’Harmonie ? Possible, fort probable même.
- Et tu auras laissé mourir tous ses sorciers qui, grâce à ses informations, auraient pu être guéri… murmura la jeune femme, le visage déformé par la peine et la colère.
- Qu’est-ce que ça peut bien me faire, soupira Draco en haussant les épaules. De toute manière, ce que je sais, le ministère s’en doute déjà, et pourtant il ne fait rien.
- Parce qu’il n’a pas de certitude, défendit Granger.
- Tu crois vraiment que c’est la seule raison ? railla le jeune homme. La seule chose que fait le ministère en ce moment, c’est de se barricader en espérant ne pas tomber malade. Peut-être que St Potter essaye de sauver le monde, comme il en a l’habitude, mais il serait bien le seul, cracha Draco.
- Et quel est ton plan ? s’enquit son interlocutrice pour dévier le sujet dans une direction moins épineuse.
- Simple comme bonjour. D’où vient principalement la magie accumulée dans le Papillon ? Je veux dire celle qui constitue son essence vitale, qui lui a donné naissance.
- De tous les sorciers du monde, ça nous aide drôlement à avancer, répondit dédaigneusement Granger.
Draco la dévisagea avec un sourire narquois.
- Faux miss-je-sais-tout, contra-t-il, ses yeux pétillants de joie à l’idée d’avoir piégé cette insupportable sang-de-bourbe qui étalait sa science sans rien savoir.
Cette dernière lui retourna un regard étonné.
- Et d’où alors ? interrogea-t-elle, sa voix teintée d’amertume.
- Des aurores, répondit le jeune homme. De l’aurore boréale, et de l’aurore australe. Et toutes deux se situent…
- Au pôle nord et au pôle sud, coupa Granger d’une voix basse en comprenant où il voulait en venir.
- On va où papa ? demanda innocemment Harmonie.
Malfoy leva les yeux au ciel, l’air crispé qu’il abordait depuis plus d’une demi-heure ne quittant pas son visage aux traits fins. Hermione préféra répondre à sa place.
- Au ministère de la magie mon ange. Si on a de la chance, on croisera Harry.
- Voui, Harry ! se réjouit l’enfant en sautant.
Hermione, habituée, leva la main que tenait sa fille pour qu’elle puisse s’élever plus haut mais Malfoy qui lui tenait l’autre main fut pris au dépourvu si bien que la fillette atterrit tant bien que mal après avoir survolé une distance absolument ridicule.
- Papa ! gronda-t-elle. Tu fais pas comme il faut. On recommence.
Elle sourit et sauta de nouveau alors que ses deux parents levaient les bras, au grand bonheur de la fillette. Ils avaient quitté le manoir en taxi pour prendre ensuite le métro afin de se rendre jusqu’à l’entrée du ministère et marchaient donc tous trois en direction de ce dernier. A cause de la foule Hermione avait été catégorique : Harmonie devait lui tenir la main pour ne pas se perdre. Conséquence logique, la petite avait ordonné à son papa de tenir l’autre main de sa maman pour ne pas qu’il se perde également. Vu qu’il était hors de question qu’Hermione et Malfoy se tiennent la main, le jeune homme avait dû se résigner à prendre celle de sa fille qui était à présent aux anges, entourée de ses deux parents.
Quand le trio arriva devant une cabine téléphonique rouge, Hermione en fit le tour pour emprunter l’escalier taillé qui descendait sous terre. Il avait fallu le creuser pour dégager les personnes coincées au ministère lors de la disparition de la magie, et il permettait depuis de se rendre dans les profondeurs, autant pour les visiteurs que pour le personnel, les portoloins, le transplanage, les cheminées et la cabine téléphonique étant hors service pour un temps encore indéterminé.
Une fois arrivé dans le grand hall d’entrée, Malfoy se dirigea immédiatement vers le comptoir pour récupérer trois badges visiteurs qui étaient à présent uni gris avec la lettre V en plein milieu.
- Hermione ?
- Pavarti ? s’étonna la jeune femme en reconnaissant son ancienne camarade qu’elle n’avait pas vu depuis Poudlard et qui venait vers elle, un bambin dans les bras et suivi d’un jeune homme assez costaud.
- Ernie ? s’enquit-elle sans en être sûre.
- Moi-même, sourit ce dernier. Comment vas-tu Hermione, ça fait longtemps qu’on ne s’est plus vu. Quatre ans si je compte bien.
- Oui, en effet, approuva la jeune femme. Pavarti, c’est ton fils ? demanda-t-elle en dévisageant l’enfant.
- Oui, le mien et celui d’Ernie, on s’est marié il y a deux ans. Beaucoup trouvent que cela fait tôt, juste après notre sortie de l’école et tout. Mais on ne les a pas écoutés.
- Toutes mes félicitations pour vous deux, je suis vraiment ravie, s’enthousiasma Hermione en leur adressant à tout deux un grand sourire.
Ernie prit sa femme par la taille et déposa un rapide baiser sur ses lèvres, ce qui fit rougir la jeune femme et attendrit Hermione.
- Qu’est-ce que c’est ? demanda Harmonie en essayant de se mettre sur la pointe des pieds pour voir le bambin.
- C’est un bébé, expliqua Pavarti en se rendant compte de la présence de le fillette.
Elle se baissa pour que l’enfant puisse le dévisager.
- Comment il est arrivé ici ? s’enquit Harmonie.
- Et bien quand deux personnes s’aiment, répondit l’heureuse maman, elles font un bébé ensemble.
- Donc comme j’aime ma maman plus tard j’aurai un bébé avec elle ? s’étonna Harmonie.
- Non, rit Pavarti, pour qu’un bébé naisse il faut qu’une femme et un homme s’aiment très fort, s’entendent bien, vivent ensemble, se marient… et puis un beau jour un bébé arrive. Comme avec ton papa et ta maman.
Hermione se crispa sous le regard d’Ernie qui contemplait alternativement sa fille et elle. Il devait être en train de comprendre qu’Harmonie était l’enfant de l’ancienne Gryffondor.
- Moi mon papa et ma maman ils ne vivent pas ensemble, fit la fillette blonde en réponse à Pavarti. Avant je vivais que chez ma maman, et maintenant je vis chez les deux à la fois. Et ils ne sont pas mariés, et ils ne s’entendent pas du tout. Est-ce que ça veut dire qu’ils ne peuvent pas être mon papa et ma maman ?
- Harmonie, intervint Malfoy en arrivant avec les badges sous les regards surpris de Pavarti et Ernie, qu’est-ce que je t’ai dit ce matin ?
- Que tu seras toujours mon papa, récita la fillette.
- Alors ça ne sert à rien de poser la question, conclut-il en envoyant un badge à Hermione qui le rattrapa en vol et d’accrocher le second sur la veste de son ange.
- C’est… votre fille à tous les deux ? demanda Ernie, incrédule, en les regardant tous les trois tour à tour.
- Tu as un problème McMillan ? demanda Malfoy en se relevant.
L’ancien Poufsouffle ne répondit pas.
- Je crois qu’on va y aller, décida Hermione pour désamorcer toute dispute. Allez, on a plein de choses à faire, donne-moi la main Harmonie. A une autre fois tous les deux, et encore félicitations !
Ni Pavarti ni Ernie ne lui répondirent, se contentant de la regarder s’éloigner, les visages décomposés après que Malfoy leur ai jeté un dernier coup d’œil moqueur.
Chapitre 7 : Préparatifs by Realgya
Author's Notes:
Je n'ai que de bonnes nouvelles ! :D Non seulement ce chapitre est plus long qu'à l'accoutumé, mais en plus je suis en pleine phase d'inspiration donc j'ai déjà commencé la rédaction du chapitre suivant ! En gros, vous aurez la suite très bientôt ^^ Alors bonne lecture à tous !
Malfoy, compte-tenu de la popularité qu’il jouissait depuis un an pour être le sauveur de tous les non-sang-pur, n’eut aucun mal à réquisitionner tout ce qu’il fallait pour une expédition au pôle. Hermione se contenta de le suivre sagement et le laisse régler les détails, tenant fermement la main de sa fille dans la sienne.
- Il faut qu’on se mette d’accord sur un point, l’interpela soudain le jeune homme. Préfères-tu que nous partions tous deux au pôle Sud ou toi au Nord et moi au Sud ?
- Le mieux serait de mettre toutes les chances de notre côté en allant chacun à un des pôles, nota Hermione en fronçant les sourcils. Pourquoi voudrais-tu que nous allions tous deux au Sud ? Et pourquoi si on se sépare c’est à moi d’aller dans le Nord ?
- Juste parce que je suis persuadé que le papillon est au Sud, mais je ne voudrais pas que tu puisses nous reprocher un éventuel échec, expliqua l’ancien Serpentard.
La langue d’Hermione la brûla devant le regard malicieux de Malfoy. Elle savait très bien où il voulait en venir, et ne la lâcherait pas avant d’avoir obtenu ce qu’il souhaitait. Aussi préféra-t-elle céder tout de suite au lieu de le laisser l’empêtrer dans ses filets, ou plutôt ses anneaux de serpent.
- Je te fais confiance, se força-t-elle à prononcer.
Malfoy lui jeta un regard narquois avant de reprendre sa discussion avec le membre du ministère qui s’occupait de leur procurer des places sur un paquebot à destination de l’Antarctique. Hermione n’avait pu empêcher ses joues de virer au rouge et elle rageait de constater l’air triomphant qu’abordait désormais le jeune homme qui s’était fait un plaisir de la rabaisser. Elle crispa sa main libre sur sa baguette alors qu’Harmonie tirait sur l’autre.
- Harry ! pépia-t-elle en essayant de se dégager de la poigne de sa mère.
Hermione se retourna pour apercevoir son ami qui semblait pressé. Il lui adressa un bref signe de tête avant de disparaître dans des couloirs et Harmonie cessa de se débattre avec mauvaise humeur.
- Voulais voir Harry, bougonna-t-elle.
- Une autre fois mon ange, il est occupé, la consola l’ancienne Gryffondor.
Harmonie cessa bien vite de bouder quand son père voulut la porter. Elle noua ses petits bras autour de son cou et un grand sourire éclaira son visage alors que Malfoy lança un regard dédaigneux à Hermione qui bouillit intérieurement.
Draco quitta le ministère de la magie satisfait que tout se mette en place. Dans moins d’une semaine, ils embarqueraient pour l’Antarctique. Il jeta un bref regard dans son dos et croisa le regard furieux de Granger. Pour l’agacer d’autant plus, il déposa un baiser sur le front d’Harmonie qu’il tenait toujours dans ses bras et qui s’accrochait à son cou. Il remarqua avec délectation les poings de son ennemie se crispaient, ce qui lui arracha un des sourires narquois dont il avait l’habitude. Gratifiant l’ancienne Gryffondor d’un coup d’œil moqueur, il repéra néanmoins sans trop de mal l’endroit où stationnait un taxi pour rentrer.
Les deux jeunes gens eurent du mal à faire monter Harmonie, qui venait d’apercevoir un monsieur déguisé en papa noël arpentait les rues avec une pancarte affichant le menu pour un restaurant. Persuadé qu’il s’agissait du vrai, l’enfant essayait sans cesse d’échapper à ses parents et Draco maudit à voix haute les traditions moldues débiles.
- Tu serais prié d’adopter un langage plus châtié devant Harmonie, le doucha la voix glaciale d’Hermione.
L’ancien vert et argent lui retourna un regard furieux mais ne rétorqua pas. Après tout, même s’il lui en coûtait de l’admettre, elle avait raison. Il crut pourtant bien que Granger allait l’étrangler quand il fit asseoir Harmonie près de la fenêtre et prit lui-même place à côté de l’ancienne Gryffondor, l’empêchant d’être près de sa fille. Cependant, elle ne se permit aucun commentaire en constatant que la fillette était plongée dans l’observation de la fenêtre, dévisageant avec curiosité toutes les mille et une choses qu’elle pouvait apercevoir depuis la vitre. Entre autres, elle suivit des yeux un groupe d’adolescents emmitouflés dans leurs épais manteaux avec tous un bonnet rouge et blanc sur la tête, et son père lut dans ses yeux qu’elle mourrait d’envie d’avoir le même. Il nota aussitôt d’en faire acheter un et se renfonça contre la banquette.
Draco rit intérieurement en voyant Granger, mal à l’aise, faire son possible pour s’éloigner le plus de lui, évitant de le toucher ou le frôler. Il en profita pour s’étirer et prendre autant de place que possible, ce qui énerva d’autant plus la jeune femme qu’elle se rendit compte qu’il le faisait exprès. L’ancienne rouge et or finit par se tourner résolument vers sa propre fenêtre, sans doute dans le but de l’ignorer durant tout le trajet.
Au début, l’ancien Serpentard la laissa tranquille. Puis, alors qu’Harmonie avait fini par s’endormir et que le taxi gardait une allure constante, il finit par s’ennuyer et ne put résister à la tentation d’embêter Granger. Certes, il était un adulte responsable et il n’aurait pas dû, mais ciel que l’atmosphère de la voiture était morne et insupportable ! Il commença par laisser traîner sa main sur la banquette qu’il parcourait en pianotant, arrachant des sursauts à chaque fois que ses doigts passaient un peu trop près de la cuisse de Granger.
Au bout de la troisième fois, elle n’y tint plus.
- Arrête ça tout de suite, s’énerva-t-elle en tournant son visage rouge de colère vers lui.
- Chut ! la réprimanda-t-il d’un air moqueur, tu ne voudrais pas réveiller la petite.
Il pointa de la tête Harmonie qui dormait à côté de lui et l’expression colérique que Granger aborda à cet instant là faillit bien le faire éclater de rire. Heureusement qu’il savait se contenir !
La jeune femme reprit sa contemplation de la fenêtre en essayant de se calmer, mais quand la main de Draco revint à la charge elle la frappa avec énergie. L’ancien Serpentard grimaça, lança un regard venimeux à Granger mais rangea sagement sa main. Il essaya de penser à autre chose mais en vain, il éprouvait une envie irrépressible de faire tourner en bourrique son ennemie. Toutefois, grâce à un superbe effort sur lui-même, il réussit à se retenir tout le reste du trajet, soit une dizaine de minutes environ.
Dès que le taxi fut arrêté Granger bondit dehors et contourna la voiture pour aller décrocher sa fille qui se réveillait en baillant.
- Tu as bien dormi mon ange ? demanda Draco en se décrochant lui-même avant de s’occuper de l’enfant.
- Oui, répondit Harmonie d’une voix ensommeillée.
Ils ne purent échanger plus de paroles que Granger prenait la fillette dans ses bras et s’éloignait en direction du manoir sans un regard pour Draco. Ne s’étonnant guère de sa réaction, il paya négligemment le chauffeur avant de les suivre.
- Maman ! Papa ! Veux jouer dehors ! s’exclama Harmonie en déboulant dans le salon.
Hermione lui lança un regard anxieux. Elle avait déjà fait une rechute la veille et avait passé toute la matinée couchée avec de la fièvre, il n’était guère prudent de la laisser sortir. Ginny devait passer la chercher dans la soirée pour l’emmener. La rouquine avait accepté de garder la fillette pendant tout le temps que durerait l’expédition de Malfoy et Hermione. Il était hors de question que leur fille les accompagne en Antarctique !
- Si tu veux mon ange, répondit son père.
La fillette poussa un hurlement de joie en se précipitant vers la porte. Hermione s’étouffa et fixa son ennemi d’un regard horrifié, totalement paralysée. Elle ne reprit ses esprits qu’in extremis pour empêcher Harmonie de se ruer dans la neige qui recouvrait les pelouses du manoir alors que cette dernière avait déjà entrouvert la porte qui donnait sur l’extérieur.
- Tu es complètement malade ! s’écria Hermione en direction de Malfoy, sa fille gigotant furieusement dans ses bras.
- Si elle est bien couverte elle ne tombera pas malade, je ne vois pas pourquoi tu t’y opposerais, releva le jeune homme, affalé dans un fauteuil en train de lire la Gazette du Sorcier qui continuait d’être publiée, les hiboux ne s’étant pas soudainement arrêtés de voler.
Hermione dut admettre qu’il avait raison. La maladie dont été atteinte leur fille ne l’empêchait en rien d’aller jouer dans la neige, étant donné que qu’elle se dépense dedans ou dehors, le résultat était le même, son état ne s’aggraverait pas pour autant.
- Il faut que quelqu’un sorte avec elle pour la surveiller, avertit la jeune femme.
- Très bien, tu t’en occupes, coupa net Malfoy sans quitter son journal des yeux.
L’ancienne Gryffondor ouvrit la bouche pour protester mais la referma sans mot dire. Très bien, comme il voulait. Elle attrapa le gros manteau d’Harmonie et le lui enfila. La petite se laissa faire, docile, mais ce fut un peu plus difficile quand vint le moment d’enfiler le bonnet.
- Veux pas bonnet, fit savoir énergiquement Harmonie en l’arrachant de sa tête et en le lançant loin d’elle.
- Qu’est-ce que je t’ai déjà dit, on ne jette pas les objets, se fâcha Hermione. Et maintenant tu mets ton bonnet ou tu ne vas pas jouer dehors !
Harmonie fit grise mine mais savait que sa mère se montrerait inflexible. Elle alla ramasser son joli bonnet vert et le tendit à Hermione pour que cette dernière le lui mette sur la tête. Quand ce fut fait, la jeune femme ouvrit la porte après s’être elle-même couverte et la fillette courut au-dehors. L’ancienne Gryffondor ferma d’un coup sec la porte derrière elle et vérifia qu’elle était bien close. Certes, que le froid entre ferait les pieds à Malfoy, mais cela voudrait dire qu’elle-même en y retournant trouverait l’atmosphère peu chaleureuse. Dommage, elle aurait bien aimé que son ennemi attrape un mauvais rhume.
- On fait un bonhomme de neige mon ange ? proposa Hermione.
- Voui, s’exclama Harmonie en jetant la neige qu’elle avait dans les mains en l’air, son manteau déjà tout blanc car elle venait de se rouler par terre.
Chapitre 8 : Bataille de boules de neige by Realgya
Author's Notes:
Bon, j'ai une très bonne nouvelle pour vous, comme cadeau pour les vacances voici un nouveau chapitre, celui que j'ai écrit d'avance hier soir en fait ^^'
Bonne lecture !
La jeune maman sourit franchement et commença à montrer à sa fille comment assembler la neige pour faire la tête d’un bonhomme de neige. La petite écouta attentivement et commença à l’imiter avec application. Draco grimaça en l’observant depuis la baie vitrée du salon du manoir. Sa fille avait le même air que Granger quand elle se concentrait en cours, en écrivant ou en lisant un bouquin.
Elles ne tardèrent pas à avoir fait une grosse boule de neige sur laquelle elles en installèrent une plus petite, formant une masse que Draco jugea hideuse, en plus du fait qu’elle nuisait à l’image parfaite de son jardin. Granger prit sa fille dans ses bras pour la faire tournoyer en riant. Quand elle la reposa, des étoiles dans les yeux, la fillette courut en direction du manoir.
Quelques secondes plus tard, la petite voix fluette d’Harmonie résonnait dans le hall d’entrée, réclamant une carotte, des boutons, une pipe, une écharpe, un chapeau et un balai. Draco fut assez étonné de l’excellente mémoire de sa fille qui devait venir réclamer tout cela selon les indications de sa mère.
- Pourquoi as-tu besoin de tout ça ? s’enquit-il en la rejoignant alors que les elfes de maison étaient déjà partis chercher tout le nécessaire.
Le vent froid qui provenait de la porte ouverte lui hérissa les poils sur la nuque et il s’empressa de la fermer.
- Pour faire le bonhomme de neige, expliqua Harmonie avec ravissement.
Drago se retint à grand peine de ne pas laisser échapper une grimace. Il faudrait qu’il ait une sérieuse discussion avec Granger sur les activités saines que devait fréquenter sa fille. Les elfes revinrent avec tout l’attirail demandé et la porte s’ouvrit de nouveau alors que l’ancienne Gryffondor venait justement chercher tous les accessoires. Harmonie attrapa la carotte, le chapeau et la pipe en pépiant et fila dehors par la porte ouverte.
- Granger !
La jeune femme s’arrêta alors qu’elle allait sortir, emportant avec elle le reste des affaires requises. Elle se tourna vers lui avec un air interrogateur.
- Depuis quand est-ce que ma fille joue à des jeux aussi débiles et moldus ? demanda-t-il d’une voix emplie de mépris.
- Peut-être depuis que la magie a disparu ? supposa Granger avec ironie.
- Ne te moques pas de moi, s’agaça Draco. Il y a des limites, et je ne suis pas sûr de continuer à tolérer longtemps que ma fille s’abaisse à faire des pâtés de neige.
- Dans ce cas tu n’avais qu’à pas l’autoriser à aller jouer dehors ou l’y accompagner pour lui trouver une activité plus saine, répliqua Granger.
- Ma fille…
- Il s’agit de notre fille Malfoy, alors retourne lire le torchon dans lequel tu étais plongé tout à l’heure et fiche-nous la paix ! le coupa l’ancienne Gryffondor.
Estomaqué, Draco ne put rien répondre quand la jeune femme lui claqua la porte au nez en sortant. Pour un comble, c’était un comble ! Non mais de quel droit est-ce que cette sale petite sang-de-bourbe se permettait de lui parler ainsi ? Rageur, il donna un violent coup de pied dans la porte avant de retourner d’un pas vif au salon pour observer les deux filles à travers la baie vitrée.
Il ressentit un pincement au cœur en les voyant toutes deux l’air ravi mettre l’écharpe autour de ce qui devait être le cou du bonhomme de neige. Pourquoi s’était-il énervé aussi vite et aussi vivement ? Pourquoi l’activité du bonhomme de neige lui avait-elle paru plus détestable que toutes les autres ? Pourquoi cela le mettait-il en colère de voir Harmonie sourire ? Etait-ce parce qu’elle souriait avec Granger et pas avec lui ? Etait-il donc jaloux ? Jaloux de ces moments privilégiés entre sa fille et la jeune femme ? Après tout, il fallait l’admettre, les moments qu’il passait avec l’enfant étaient rares, et il n’y avait jamais eu entre eux la complicité qui unissait Harmonie et Granger.
Une nouvelle fois, Harmonie courut vers la maison sur ses petites jambes, laissant derrière elle le bonhomme de neige achevé, chapeau sur la tête et pipe à la bouche, sans compter le balai qu’il devait tenir à la main et des boutons qui formaient ses yeux et qui laissaient imaginer qu’il portait une veste. Elle déboula dans le salon en laissant des traces de neige dans le hall derrière elle, ce qui ne manqua pas de déranger son père.
- Papa, tu viens voir le bonhomme de neige que maman et moi on a fait ? demanda-t-elle avec emphase.
Le froid, la neige, le vent… c’était tout simplement hors de question ! Mais comment aurait-il pu résister aux adorables yeux noisette et suppliants qui se levaient vers lui ? Draco fronça les sourcils, mécontents. Les yeux d’Harmonie étaient indéniablement et exclusivement ceux de Granger, et Granger n’avait pas de beaux yeux. Sauf que si Granger n’avait pas de beaux yeux, sa fille n’en avait pas non plus, or sa fille était parfaite, et avait donc obligatoirement des yeux magnifiques. Mais ce serait admettre que l’ancienne Gryffondor en avait aussi de tels, ce qui était totalement absurde. Et en même temps… Aurait-il laissé cette dernière partager son lit par deux fois si elle était repoussante ? Non, forcément.
Il en était là de ses réflexions embêtantes quand Harmonie le ramena à la réalité.
- Tu veux pas… murmura-t-elle d’une voix chagrine en baissant la tête.
- Bien sûr que si, se rattrapa aussitôt Draco, il faut juste que je mette mon manteau avant.
- Et les gants, l’écharpe et le bonnet, c’est maman qui l’a dit, s’enthousiasma aussitôt la fillette en retrouvant son sourire radieux.
Elle força son père à se couvrir convenablement et Malfoy maudit intérieurement Granger plus d’une fois. Finalement, il sortit dans le parc alors que sa fille le tirait par la main vers son bonhomme de neige. Granger les attendait, assise par terre et l’air rêveur. Elle adressa un sourire rayonnant à Harmonie qui courut jusqu’à elle en sautant partout.
- T’as vu papa, il est beau notre bonhomme, déclara la fillette fière d’elle en se campant près de la jeune femme.
Draco dut alors faire face à un dilemme. Il voulait faire plaisir à Harmonie et dire que le bonhomme était beau, et en même temps ridiculiser Grangee et demander à voix haute ce que c’était que cette horreur. Aussi préféra-t-il garder le silence, mais c’était sans compter sur sa fille qui vint lui tourner autour.
- Il est beau, hein qu’il est beau ? pépiait-elle en guettant son approbation.
- Oui, il est très beau, lâcha Draco dans un soupir en évitant soigneusement de croiser le regard de Granger.
Il avait critiqué la fabrication de bonhommes de neige un peu plus tôt, alors admettre que celui-ci était bien, c’était admettre que l’ancienne rouge et or avait raison. Et ça, c’était très dur à avaler.
Harmonie courut dans la neige et, de ses gants, forma une petite boule de neige qu’elle envoya sur sa mère. Granger ne tarda pas à répliquer, elle attrapa également la poudre blanche, bien qu’en petite quantité, pour en envoyer sur sa fille, en faisant apparemment exprès de viser à côté. Draco leva les yeux au ciel en voyant la mère et l’enfant se courir après et s’apprêta à rentrer au chaud. Un bon whisky pur feu lui ferait le plus grand bien.
- Papa, protège-moi, cria Harmonie en se cachant derrière lui en rigolant.
Draco se retrouva nez-à-nez avec Granger tenant une boule de neige de belle taille dans la main. Leurs regards se croisèrent et le jeune homme se sentit tout de suite mal. Il voulut reculer mais Harmonie qui était accrochée à sa jambe l’en empêchait.
- Non Granger, tu n’oserais pas… fit-il d’une voix blanche.
- Tu crois ? sourit l’ancienne Gryffondor.
La boule de neige atteint sa cible en plein milieu, mais heureusement le jeune homme avait eu le réflexe de fermer les yeux. Quand il les rouvrit en enlevant avec ses gants la neige froide de son visage, ce fut pour découvrir la jeune femme hilare qui se tenait les côtes tellement elle riait. Ses yeux s’assombrirent. Elle le prenait comme ça, hein.
Harmonie lâcha la jambe de son père pour aller faire une nouvelle boule de neige et Draco ne perdit pas une seule seconde. Il s’abaissa lentement, comme pour chercher quelque chose qu’il avait fait tomber, et rassembla de la neige entre ses mains. C’est avec un sourire victorieux qu’il envoya son projectile en direction de Granger, qui avait encore la bouche ouverte quand elle le reçut en pleine figure, avalant à moitié la neige expédiée. Rageuse, elle se baissa aussitôt pour refaire une boule quand Harmonie arriva en riant et jeta à son tour une minuscule poignée de neige sur sa mère.
- Bravo Harmonie, tu l’as eue, félicita Draco en envoyant un regard railleur à l’ancienne Gryffondor.
La nouvelle boule qui lui arracha son bonnet au passage eut pour effet de lui faire ravaler ses paroles et d’ouvrir officiellement les hostilités.
La bataille fit rage pendant plus d’une heure jusqu’à qu’Harmonie, épuisée, se laisse tomber par terre. Draco mit fin à la bataille et porta la fillette jusqu’au manoir. Il lui fit manger tout le repas à la cuillère, si bien que l’enfant épuisée se contentait d’ouvrir et de fermer la bouche, les yeux papillonnant. A la fin du repas, Granger la prit dans ses bras pour monter la coucher, et exceptionnellement, même elle convint que la douche passerait outre. Le regard attendri, l’ancien Serpentard regarda l’ancienne Gryffondor monter les marches du manoir avec la petite tête blonde dans les bras.
Chapitre 9 : Courageuse Gryffondor by Realgya
Author's Notes:
Coucou tout le monde !
Je sais que je vais en décevoir certains, mais je dois vous l'avouer d'emblée, Draco et Hermione ne partent pas encore en expédition dans ce chapitre, désolée...
Par contre j'ai quand même une bonne nouvelle, c'est qu'en plus du fait que je le poste dès maintenant (vous n'aurez pas eu beaucoup à attendre :D vive les vacances et l'inspiration !) il est un peu plus long comme l'accoutumé. En espérant qu'il vous plaise autant que les précédents, voire plus !
Bonne lecture !
Hermione chercha fébrilement son téléphone portable dans sa chambre en l’entendant sonner. Elle avait perçu le bruit de ce dernier juste après avoir couché Harmonie. Quand enfin elle mit la main dessus, elle s’empressa de décrocher.
- Allo ?
- Hermione ? C’est Ginny, ça fait deux heures que j’essaye de t’appeler ! gronda la voix énervée de la rousse.
- Excuse-moi je n’avais pas mon téléphone sur moi.
- Je ne sais pas bien me servir de ces bidules, mais c’est quand même toi qui m’a fait remarqué que son principe c’était de toujours l’avoir sur soi.
- J’étais occupée. Bon, viens-en au fait.
- Mouais… maugréa son amie. Bon, je suis désolée mais les routes chez nous est totalement verglacée, impossible de l’emprunter, que ce soit en voiture, en vélo, en taxi ou tout autre. Harry est coincé à Londres, il va devoir rentrer à pieds, c’est pour dire.
- Zut, il y a eu des accidents ? s’inquiéta aussitôt Hermione.
- Pas encore, lui répondit Ginny. Le gros problème, c’est que je ne peux pas venir chercher Harmonie.
La mère de celle-ci fronça les sourcils, embêtée. Il allait falloir trouver quelqu’un d’autre pour garder sa fille pendant tout le temps que durera l’expédition.
- Hermione, je suis vraiment désolée, fit la voix contrite de la Weasley dans l’appareil.
- Non Ginny ça ne fait rien, je vais me débrouiller, répondit précipitamment Hermione. J’espère qu’Harry n’aura pas de problèmes pour rentrer.
- Je l’espère aussi… soupira la rouquine.
- Je dois te laisser excuse-moi. Fais des gros bisous à toute ta famille de ma part.
- Embrasse Harmonie pour moi.
Hermione raccrocha et resta un instant immobile à regarder son téléphone. Elle en connaissait un qui n’allait pas être content, mais alors pas content du tout.
- Comment ça elle ne peut pas garder Harmonie ? explosa Malfoy, furieux. Je le savais qu’on ne pouvait pas compter sur le balafré et sa copine, mais qu’est-ce qui m’a pris de t’écouter ! Harmonie aurait été beaucoup mieux avec ma mère, sauf que c’est trop tard maintenant qu’elle a repris l’avion pour partir en vacances aux tropiques. Ca m’apprendra à écouter une sale miss-je-sais-tout comme toi !
- Ca suffit maintenant, rétorqua Hermione en se campant devant lui, mains sur les hanches. Non seulement tu vas réveiller la petite, mais en plus crier ne résoudra pas le problème.
- Je crie si j’en ai envie, et ce n’est pas une sang-de-bourbe qui va faire la loi chez moi ! vociféra l’ancien Serpentard.
Le regard d’Hermione se durcit instantanément. Elle se retint de le gifler à grand-peine, lui lança un regard dédaigneux, tourna des talons et alla s’asseoir dans un fauteuil.
- Je peux savoir ce que tu fais ? exigea-t-il.
- J’attends que l’hystérique que tu es se soit calmé, répondit platement Hermione en croisant les bras.
Même si elle l’avait souhaité, elle était incapable de prendre le ton méprisant de Malfoy qui aurait tout à fait convenu dans cette situation. Elle aurait bien aimé pouvoir se plonger dans un livre pour échapper au regard gris étincelant de son ennemi mais il n’y en avait pas à portée. La seule lecture à sa disposition était la dernière parution de la Gazette du Sorcier, et il était hors de question qu’Hermione perde son temps à en lire ne serait-ce qu’une seule ligne. Par conséquence, elle venait d’entrer dans un duel de regard avec le maître des lieux qui semblait dans une colère des plus noires.
- Aurais-tu, articula-t-il en essayant de sa calmer, une solution, miss je-sais-tout ?
- Non, mais j’en cherche au lieu de perdre du temps à râler sur la situation, répliqua Hermione.
Le regard de Malfoy brilla soudainement d’une lueur mauvaise et il marcha jusqu’à elle. Avant même que l’ancienne Gryffondor n’ait esquissé un seul geste il avait attrapé les deux accoudoirs et se penchait sur elle.
- Tu devrais surveiller ta langue Granger, tu l’as beaucoup trop pendue, susurra-t-il, menaçant.
- Et toi tu devrais aller te laver les dents, tu as une haleine de chacal, répliqua furieusement Hermione.
C’était faux, bien entendu, mais la jeune femme manquait un peu d’inspiration. Malfoy était si près d’elle qu’elle pouvait discerner le moindre trait de son visage et sentir son parfum. Menthe fraîche. A croire qu’il portait toujours le même depuis Poudlard.
- Vraiment ? s’étonna Malfoy qui devait parfaitement au courant du mensonge de la jeune femme.
Il approcha dangereusement son visage de celui d’Hermione qui ferma les yeux pour ne plus le voir. Son cœur battait à cent à l’heure. Mais que se passait-il ? Comment en étaient-ils arrivés à une situation aussi… improbable. Elle sentit les lèvres douces du jeune homme effleurer les siennes et dut réprimer une violente envie de s’en emparer. Que lui arrivait-il donc à la fin ? Elle n’était pas dans son état normal.
Malfoy se pencha un peu plus sur elle, leurs bouches entrèrent en contact. Ce fut comme une décharge électrique pour Hermione. Une part d’elle avait beau mourir d’envie d’approfondir leur baiser, ce n’était qu’une réaction charnelle due à ses pulsions hormonales. Oui, c’était cela, elle faisait une sorte de crise d’adolescence à retardement. L’ancienne Gryffondor repoussa le jeune homme avec une violence inouïe et se leva d’un bond du fauteuil. Malfoy tomba sur les fesses et leva vers elle un regard mi-colérique, mi-surpris. Mais cette expression contradictoire laisse bien vite place à de l’amusement et son fameux sourire narquois.
- Dis-moi Granger, tu es toute rouge, tu as chaud ?
Hermione foudroya son ennemi du regard.
- Nous étions en train de parler d’Harmonie, lui reprocha-t-elle. Enfin, je te parlais d’Harmonie, toi tu criais surtout.
Le visage de Malfoy s’assombrit. Il se releva avec souplesse et adressa un regard hautain à la jeune femme en la dominant de toute sa taille.
- Comme je m’y attendais on ne peut pas compter sur tes amis, lâcha-t-il avec nonchalance.
- A mon avis je peux plus compter sur les miens que toi sur les tiens, contra Hermione. Rappelle-moi les vertus de Serpentard ? Lâcheté, fourberie et ruse ? Nous à Gryffondor, nous sommes loyaux les uns envers les autres.
- Et pourtant le balafré vient de te laisser tomber, attaqua Malfoy en évitant de relever la pique de son adversaire.
Hermione lui retourna un regard brûlant. Il haussa négligemment les épaules.
« On est tous les deux fatigués, je pense qu’il vaut mieux remettre cette discussion à demain. » C’est ce que la jeune femme pensait le plus sage. Sauf que d’une part retarder d’affronter le problème ne le résoudrait pas, et d’une autre il était hors de question qu’elle signe ainsi son repli face à son ennemi.
- On pourrait l’emmener avec nous… fit Malfoy à mi-voix.
Hermione ouvrit de grands yeux et lui demanda de répéter, persuadée d’avoir mal entendu.
- Je ne te savais pas sourde Granger, mais il faut dire que ça ne m’étonne pas, railla le maître des lieux. J’ai dit qu’Harmonie pourrait nous accompagner.
- Tu n’y penses pas c’est de la folie, murmura Hermione, trop abasourdie pour se mettre en colère.
- Ecoute, reprit-il après un instant de silence, elle est malade, et le mal qui est en elle va progresser beaucoup plus vite que la moyenne car elle n’est qu’une toute petite enfant. Alors, dans le cas où on ne trouverait pas le papillon, dans le cas où on échouerait, ne crois-tu pas qu’Harmonie voudrait avoir pu passer la fin de sa vie avec nous ?
- Ne parle pas de sa mort, cria Hermione. Harmonie ne va pas mourir, tu m’entends ? Parce que tous les deux, on va aller en Antarctique, on va trouver ce fichu papillon et elle va guérir ! Tu m’entends, on va la guérir !
La voix de la Gryffondor montait de plus en plus dans les aigus et des larmes avaient commencé à rouler sur ses joues sous le regard impassible de Malfoy.
- On va la sauver, elle ne va pas mourir, reprit Hermione, les yeux brillant de détermination malgré sa voix tremblante.
Les yeux gris qui se posaient sur elle l’inquiétaient. Il lui semblait qu’ils reflétaient leur futur échec avec d’autant plus de force que le pourcentage de chance pour qu’ils réussissent était peu élevé. Mais elle irait jusqu’au bout, et elle mourrait en essayant de sauver sa fille. Jamais elle ne l’abandonnerait, jamais !
Ses larmes silencieuses s’étaient faites plus nombreuses et sa vue commença à se brouiller derrière un rideau salé. Soudainement, une étreinte chaleureuse l’enveloppa alors que les bras de Malfoy se refermaient autour d’elle. Elle laissa aller sa tête sur son épaule sans plus réfléchir. Jamais elle n’abandonnerait sa fille.
- Je veux qu’Harmonie vienne avec nous, chuchota-t-elle si bas qu’elle n’était même pas sûre que le jeune homme l’ait entendue.
Elle le sentit cependant hocher la tête et ce fut comme si on lui enlevait un poids des épaules. Car depuis le début, ce nœud dans son ventre, c’était cela. L’impressionner d’abandonner sa fille au moment où elle avait le plus besoin d’elle et de son père. Elle aurait cherché ce papillon sans savoir si sa fille était encore en vie, et celle-ci aurait souffert sans ni sa mère ni son père auprès d’elle. Mais si Harmonie venait avec eux, elle pourrait veiller sur elle jusqu’à son dernier souffle si leur quête se révélait être un échec. Mais ce ne serait pas le cas, elle se battrait ! Elle se battrait jusqu’au bout pour sauver sa fille !
Draco huma le parfum à la violette de Granger, la tête enfouie dans la chevelure de cette dernière. Elle était bien courageuse. Courageuse et déterminée, une vraie Gryffondor. Il laissa ses yeux dériver dans le vague et serra un peu plus ce corps fragile contre le sien. Finalement, quand il sentit que ses larmes s’étaient taries, il se sépara d’elle après un très bref baiser dans ses cheveux et monta se coucher sans lui accorder un regard supplémentaire, le cœur battant la chamade et tout son corps le brûlant.
Chapitre 10 : Valises by Realgya
Author's Notes:
Comme dit un nouveau chapitre avant les vacances. Cette fois encore, le départ en expédition a été retardé contre mon gré. ^^'
Enfin, j'espère que cet épisode supplémentaire non-prévu initialement vous plaira. Personellement je me suis vraiment amusée à l'écrire :D
Bonne lecture à tous et joyeux Noël !!!
C’était décidé, Harmonie allait les accompagner en Antarctique. Hermione trouvait la chose de plus en plus insensée à chaque fois qu’elle y repensait. Elle finit de mettre les gros vêtements d’hiver de son ange dans la valise alors que l’ange en question sautait partout dans la chambre.
- Vais prendre le bateau ! Vais prendre le bateau !
- Allons Harmonie calme-toi, la réprimanda gentiment sa mère.
- Vais prendre le bateau ! Vais prendre le b…
La petite fut coupée dans sa phrase par le pull en laine qu’Hermione lui passa sur la tête. Elle l’enfila docilement avant de reprendre ses bonds.
- Vais prendre le bateau !
- Qu’est-ce que c’est que tout ce raffut ! s’exclama Malfoy en pénétrant dans la pièce, l’air de très méchante humeur. Harmonie, arrête tout de suite de crier. Et toi Granger dépêche-toi, on va bientôt partir.
- D’une tu ne me donnes pas d’ordre, de deux ce serait déjà fait si tu m’aidais ! rétorqua Hermione en lui jetant un regard furibond.
- Oh, tu veux que je t’aide, railla le jeune homme. Miss-parfaite n’est pas assez grande pour faire la valise de sa fille toute seule.
- Miss-parfaite irait plus vite si elle n’était pas incommodée par ta présence la fouine, répliqua l’ancienne Gryffondor en recommençant à s’affairer sur les bagages de sa fille.
Elle nota cependant du coin de l’œil que les yeux de Malfoy se rétrécirent et qu’une ombre orageuse vint danser dans ses pupilles.
- Comment m’as-tu appelé ? demanda-t-il d’une voix doucereuse en s’approchant d’elle à pas lents et mesurés.
- Je n’ai pas le temps de jouer, Malfoy, soupira la jeune femme en se relevant.
Sans lui accorder un regard, elle le contourna pour aller chercher une pile de vêtements dans l’armoire. L’expression furieuse qu’afficha l’ancien Serpentard en la voyant l’ignorer la renseigna très vite sur son humeur actuelle.
- Harmonie, arrête de t’agiter tu vas être toute décoiffée, gronda Hermione en voyant l’interpelée les cheveux tout ébouriffés.
- Au moins elle te ressemblera, attaqua Malfoy. Question tête d’épouvantail tu en connais un rayon, n’est-ce pas Granger.
Hermione poussa un soupir de lassitude mais ne releva pas. Elle se dirigea vers la salle de bain pour faire la trousse de toilettes en lui tournant ostensiblement le dos. Le jeune homme finit par se lasser de ne pas la voir s’énerver et tourna rageusement des talons pour s’en aller. Il claqua la porte de la chambre derrière lui, ce qui fit sursauter Harmonie.
- Papa est fâché ? questionna-t-elle.
- Papa s’est levé du pied gauche, expliqua sa mère.
Elle avait déjà utilisé plusieurs fois l’expression devant la fillette, cette dernière savait ce que cela signifiait.
- Et bien il n’a qu’à aller se recoucher et se relever du bon pied, s’enthousiasma Haronie, ravie d’avoir trouvé une solution.
Et sur ce elle courut jusqu’à la porte, essaya de saisir la poignée deux ou trois fois avant d’y arriver et se précipita dans le couloir sur ses petites jambes. Hermione ne tenta pas de la rattraper, jugeant qu’elle finirait plus vite la valise sans sa fille à surveiller. Et puis Malfoy n’avait qu’à s’occuper un peu d’elle, ça lui ferait les pieds.
- Papa !
Draco grogna mais s’arrêta pour laisser sa fille le rattraper. Qu’est-ce qu’elle faisait là ? Pourquoi Granger n’était-elle pas en train de s’occuper d’elle ? La fillette se cogna à ses jambes et leva les yeux vers lui. Elle lui attrapa une main et le tira vers elle.
- Viens papa, fit-elle avec autorité.
Draco la suivit en grommelant intérieurement. Il n’avait pas le temps de jouer, elle avait intérêt de l’entraîner pour une bonne raison. A sa grande surprise la petite l’emmena dans sa chambre et le força à s’allonger. Le jeune homme obtempéra en fronçant les sourcils. Qu’est-ce que la sang-de-bourbe était encore allée inventer ?
- Maintenant debout ! réclama Harmonie.
Draco se leva vivement, mais à peine eut-il posé le pied par terre que sa fille râla.
- Non ! Re-dodo !
- Harmonie je n’ai pas le temps pour...
- Dodo ! exigea Harmonie en le poussant.
Il se laissa faire et se rallongea.
- Debout !
Franchement exaspéré, l’adulte se leva avec énervement.
- Oui ! s’écria Harmonie. Dis Papa, c’est bien lui ton pied droit ? demanda-t-elle en montrant effectivement son pied droit.
Elle était bien la fille de Granger pour savoir à un si jeune âge où était sa droite et où était sa gauche.
- Oui, c’est lui, confirma Draco.
- Youpi ! Maintenant tu t’es levé du bon pied !
L’ancien Serpentard fronça les sourcils en comprenant soudain. Granger allait l’entendre, ça c’était sûr. Toutefois, il ne put s’empêcher de trouver sa fille adorable. Il lui sourit en sortant de la chambre, la petite enjouée sur ses talons.
- On va sur le bateau ? s’enquit Harmonie.
- Bientôt mon ange, va m’attendre au salon, je vais chercher ta mère avec ta valise.
- Youpi ! s’exclama la fillette en s’approchant de l’escalier qu’elle commença à descendre marche par marche en s’accrochant à la rambarde comme une grande.
- Granger ! cria Draco en se dirigeant vers la chambre de sa fille.
Elle en sortit alors qu’il allait entrer, essoufflée et tenant par la main le bagage.
- Bien, on y va alors, conclut le jeune homme satisfait.
- Mais je n’ai pas encore fait ma valise ! paniqua l’ancienne Gryffondor.
Draco la dévisagea avec des yeux ronds. Pardon ? Qu’avait-elle dit là ? Qu’elle n’avait pas encore bouclé ses affaires ?
- Mais qu’est-ce que tu fiches depuis tout à l’heure ? s’écria-t-il, hors de lui.
- La valise d’Harmonie je te signale, car ce n’est sans doute pas toi qui allait t’en occuper, cingla Granger.
- Tu aurais pu demander aux elfes de maison, tu n’avais pas besoin de le faire toi-même, répliqua Draco.
Un instant, la jeune femme parut décontenancée. Apparemment, l’idée ne lui avait même pas effleurée l’esprit. De plus en plus énervé à chaque instant, Draco s’empara du bras de la jeune femme et la traîna jusqu’à sa chambre.
- Aïe ! Malfoy lâche-moi tu me fais mal !
Il la libéra une fois dans la chambre d’ami qu’occupait la jeune femme et ouvrit d’un coup de pied la valise vide que les elfes de maison avaient montée dans sa chambre. Puis il se dirigea vers l’armoire qu’il ouvrit brusquement sous le regard médusé de Granger.
- Je peux savoir ce que tu fais ? demanda-t-elle d’une voix blanche.
- Je fais ta valise, ça ne se voit pas, répondit le maître des lieux.
Il était en partie très en colère, mais aussi amusé de constater que la jeune femme avait blanchi en comprenant qu’il allait s’occuper en personne de sa garde-robe, en plus d’être dégouté de se voir faire le travail de ses serviteurs.
- Lâche-ça tout de suite, ordonna la voix de Granger qui avait monté dans les aigues.
Draco se retourna pour lui envoyer son sourire le plus narquois et se mit à fureter dans les affaires de la jeune femme. Toute trace de colère le quittait peu à peu alors qu’elle laissait place à l’amusement. Voir son ennemie estomaquée ainsi était vraiment très drôle. Elle le bouscula soudainement mais il la rattrapa et se retrouva collé contre elle.
- On peut se partager le travail ? suggéra-t-il. Je m’occupe des sous-vêtements.
- Sors d’ici espèce de pervers ! cria Granger rouge de colère.
- Je suis chez moi je te rappelle.
Chez lui ou pas, l’ancienne Gryffondor le mit proprement à la porte de sa chambre. Mais il fallait avouer qu’il s’était laissé faire.
- Tu as cinq minutes, après je rentre finir le travail par moi-même, déclara-t-il d’une voix forte de l’autre côté du battant.
- Va t’occuper d’Harmonie, répondit furieusement la lionne de derrière la porte.
Un sourire au coin des lèvres, Draco descendit dans le salon où il trouva sa fille en train de regarder par la fenêtre la neige tomber au dehors. Pile cinq minutes après, Granger les rejoignait, l’air plus furibond que jamais, et l’ancien Serpentard ne put s’empêcher de la trouver à son goût alors que des mèches rebelles lui tombaient sur le front, dissimulant en partie ses beaux et furieux yeux noisette.
Chapitre 11 : Voyage en mer by Realgya
Author's Notes:
Bon, je vous préviens d'avance, ce chapitre n'est pas des plus palpitants pour ne pas dire franchement lassant, mais c'est un cap obligatoire alors... J'espère que vous passerez quand même un agréable moment à le lire, surtout que j'ai pris la peine de le poster avant Noël au lieu de travailler (méchante Realgya, méchante Realgye *se tape la tête contre une armoire*).
Bonne lecture à tous !
- C’est par là, indiqua Hermione. Allez viens mon ange.
Sans lâcher de sa main gauche sa fille et de sa main droite sa valise, elle entraîna la fillette dans les coursives. Malfoy les suivit avec mauvaise humeur. Il était tout simplement dégouté, révolté. Et la jeune femme trouvait cela des plus comiques. En effet, il lui fallait porter son bagage et celui d’Harmonie et devait être dans une colère noire de, comme il dirait, s’abaisser au travail des domestiques. Cachant le sourire qu’elle abordait, Hermione accéléra le pas alors que le jeune homme pestait tout bas dans son dos.
Leur petit trio atteignit enfin leur cabine et Hermione entra le code. La porte se déverrouilla et la jeune femme lâcha un instant son ange pour ouvrir la porte.
- Allez entre Harmonie, intima-t-elle avant de pénétrer elle-même dans la petite pièce.
La fillette entra sagement et alla s’asseoir sur un des deux lits.
- Je peux savoir pourquoi il manque un lit ? agressa tout de suite Malfoy en entrant à son tour dans la cabine.
Il laissa tomber les deux valises au sol et s’apprêtait déjà à ressortir pour aller se plaindre à un membre de l’équipage.
- Malfoy, tu es irrécupérable, le rappela Hermione.
Elle attrapa une poignée dans le plafond et tira, dépliant un lit qui se trouvait ainsi en hauteur.
- Hors de question qu’Harmonie dorme là-haut, fit-il, sa mauvaise humeur ne l’ayant pas quitté.
- Bien entendu, ce sera donc le cas d’un de nous deux.
- Je voulais dire que ce serait ton cas Granger, pas question que je…
- C’est bon, pas la peine d’être désagréable, coupa Hermione. Tu aurais pu simplement me demander si tu pouvais prendre le deuxième lit du bas.
A la tête que fit Malfoy, la jeune femme leva un regard exaspéré au plafond. Bien sûr, un Malfoy ne demandait pas, c’était bien connu. Elle jura intérieurement de devoir supporter ce prétentieux durant les longs jours, voire les longues semaines qui allaient venir et rangea sa valise dans un coin avant de faire de même avec celles que le jeune homme avait laissé en plein milieu du passage.
- Tu viens mon ange, on va faire un tour sur le pont ? proposa Hermione à sa fille.
- Oui ! se réjouit la fillette en descendant de la couchette et en se précipitant jusqu’à elle.
Sa mère lui prit la main et sortit sous le regard noir de Malfoy.
Draco tourna en rond, tout seul dans la cabine, avant de secouer la tête avec agacement et d’en sortir. Il ne savait pas par où étaient parties Granger et Harmonie, mais la jeune femme avait parlé de pont. Ce devait être en haut, il ne lui restait plus qu’à monter le plus possible jusqu’à l’air libre. Après plusieurs escaliers, il finit par trouver une porte donnant sur l’extérieur et grimpa encore à une échelle avant de se retrouver sur le fameux pont. Le bateau n’avait pas encore quitté le port et la ville s’étendait devant ses yeux.
Avec un regard dédaigneux, il fit demi-tour et s’approcha de la rambarde de l’autre côté où une grande partie des passagers se massait. Il ne put s’empêcher de reconnaître que la vue était magnifique. Le vent avait beau le décoiffer, ce qui l’énervait, la mer calme devant lui se confondant presque avec le ciel était un spectacle serein qui ne pouvait que l’apaiser. Et là-bas, derrière cette mer, il y avait le papillon. Ce fameux papillon qui pourrait guérir Harmonie, et qui avait intérêt de le faire s’il ne voulait pas essuyer la colère des Malfoy.
Le voyage en avion jusqu’en Afrique s’était déroulé sans embûches, et Harmonie avait adoré la vue. Il fallait admettre que pour combler l’absence de magie, les moldus ne s’étaient pas trop mal débrouillés.
- Papa !
Draco lâcha la mer du regard pour apercevoir sa fille qui l’appelait de gestes de la main, plus loin sur le pont du navire. Il la rejoignit sans se presser, peu désireux de devoir de nouveau se trouver en compagnie de Granger. Il adorait énerver cette dernière, mais malheureusement elle le lui rendait bien.
Le trajet passa, tout simplement, et Draco s’ennuyait royalement. Granger, lassée de se faire embêter était allée se promener dans la galerie marchande du navire en lui laissant la garde d’Harmonie. Rien que ça ! Un choc violent se répercuta soudain dans tout le bateau, les lumières s’éteignirent.
- Papa, il fait déjà nuit, il faut aller au dodo ! décida sa fille en lui prenant la main.
- Mesdames et Messieurs, fit une voix à travers les haut-parleurs, nous vous prions de tous rejoindre le pont, nous avons un problème technique. Veuillez obéir au personnel qui vous guidera pour le mieux.
- Reste là Harmonie je reviens, ordonna Draco.
Il sortit de la cabine et se dirigea vers un hublot. Etait-il normal que celui-ci soit sous l’eau ? Non.
- Et merde ! jura le jeune homme.
L’instant d’après, il se précipita dans la pseudo-chambre où un membre de l’équipage était en train de prendre Harmonie par la main.
- Mon papa m’a dit de rester là, fit la fillette sans bouger.
- Ton papa t’attend dehors, viens avec moi, essaya de la persuader une femme blonde.
- Lâchez tout de suite ma fille ! claqua la voix sèche de Draco.
- Monsieur, vous devez…
- Vous n’auriez pas oublié de nous dire dans votre bidule à parler fort que nous étions en train de couler.
La femme pâlit mais ne broncha pas.
- Monsieur, les consignes…
Mais Draco ne l’écoutait plus. Il attrapa une valise dans une main, Harmonie dans l’autre et quitta la cabine avec précipitation sans plus faire cas du membre d’équipage.
- Vous ne devez pas emporter vos valises, essaya de le rappeler la femme alors qu’il lui claquait la porte au nez.
Ils ne devaient plus être qu’à vingt minutes du continent polaire. Pourquoi fallait-il qu’ils fassent naufrage maintenant ? S’il mettait la main sur le pilote, il l’étriperait vif. Draco se hâta vers la passerelle sans lâcher la main de sa fille. La voix retentit de nouveau dans tout le bateau.
- Nous allons devoir évacuer le navire. Un bâtiment en direction de l’Afrique va nous prendre à son bord. Veuillez suivre les directives des membres d’équipage pour rejoindre ce dernier.
Draco jura, une fois de plus. S’ils rentraient en Afrique maintenant, le temps d’obtenir un nouveau billet pour un voyage en Antarctique, la maladie d’Harmonie pouvait… Le jeune homme se secoua pour ne pas y penser. Il n’était pas allé à Serpentard pour rien, il allait trouver une solution. Tous les bidules moldus avaient des moyens de sauvetage, il devait y avoir des barques ou quelque chose de similaire pour quitter le navire en cas de naufrage.
Sans plus tergiverser davantage, il se dirigea en hâte vers les issues de secours, et finit par trouver ce qu’il cherchait, un canot. Il souleva Harmonie et la mit dedans avec la valise. Jetant un regard en contrebas, il s’aperçut que le bateau coulait décidemment très vite. Le navire devant les ramener en Afrique était déjà là et les passagers commençaient à y monter.
- Bon, alors tu m’écoutes bien, tu restes là et surtout tu ne quittes pas cet endroit, même si des gens comme la dame de tout à l’heure veulent t’emmener, d’accord ?
La fillette acquiesça et Draco repartit en hâte vers sa cabine. Aller en Antarctique sans les valises avec les vêtements chauds, c’était du suicide.
Il revint vite vers Harmonie, les deux valises manquantes en main. Il les jeta dans la barque et regarda sans savoir comment s’y prendre les poulies qui devaient permettre de mettre le canot à la mer. L’eau montait de plus en plus vite et la moitié des passagers avaient déjà été évacués.
- Où est maman ? réclama sa fille.
Et merde ! Amoureuse du règlement comme elle l’était, Granger était peut-être déjà sur le bateau d’évacuation s’il le fallait.
- Ne bouge pas je vais la chercher, intima le jeune homme.
Il se précipita sur le pont, escaladant avec précipitation les échelles.
- Granger ! s’écria-t-il en voyant la masse de personnes défilait devant lui pour évacuer.
- Malfoy ? s’enquit une voix.
- Mais qu’est-ce que tu fiches, s’égosilla-t-il par-dessus les bruits affolés des passagers en s’approchant vers elle. On va en Antarctique nous, pas en Afrique !
- Mais…
Il l’empoigna par le bras et la força à courir avec lui jusqu’à la barque. L’eau avait atteint cette dernière qui flottait, Harmonie blottit contre les valises à l’intérieur. Granger comprit très vite la situation. Actionnant les poulies, elle libéra la barque qui n’était désormais plus raccrochée au bateau, puis sauta à l’intérieur, précédée par Draco.
- Maman ! sourit Harmonie.
Le canot fut emporté par le courant loin du bateau qui commençait à sombrer, les derniers passagers sur le pont évacuant par les passerelles. De grosses vagues vinrent les percuter, faisant tanguer dangereusement le canot.
- Granger assis-toi, ordonna Draco.
Elle ouvrit la bouche, mais le jeune homme ne sut pas ce qu’elle s’apprêtait à répondre. Une vague plus grosse que les autres vint s’abattre sur la barque, et la jeune femme tomba dans l’eau noire et glaciale.
Chapitre 12 : Panique by Realgya
Author's Notes:
Je me suis dis: "allez, je le garde en réserve", et finalement j'ai craqué alors je le poste quand même xD Voyez cela comme un cadeau de Noël supplémentaire ^^
Bonne lecture à tous !
- Maman ? Maman !
Draco se pencha sur le bord alors qu’Harmonie, les yeux écarquillés, appelait désespérément sa mère. La jeune femme ne refaisait par surface. Il jeta un coup d’œil à sa fille. Pouvait-il se permettra de la laisser toute seule à bord du canot ? Non, et pourtant. Il enleva sa veste, la mit sur la fillette pour lui tenir chaud, l’embrassa sur le front et plongea.
L’eau était glaciale et s’infiltra en lui comme un poison. Il suffoqua d’abord et sortit la tête de l’eau sombre pour respirer. Un courant d’air glacé entra dans ses poumons, le gelant jusqu’à la moelle. Il inspecta les alentours, puis replongea sous l’eau. Il finit par apercevoir une forme sous lui, et nagea dans cette direction. C’était bien Granger. Rien qu’à ses cheveux broussailleux répandus tout autour d’elle il pouvait la reconnaître.
Il attrapa la jeune femme par la taille et donna de vigoureux coups de pieds pour rejoindre la surface. De l’air, son organisme réclamait de l’air. Ses poumons le brûlaient de l’intérieur alors que l’eau tout autour de lui s’apprêtait à le transformer en glaçon pour l’éternité. Il aurait été si facile de s’y abandonner. Cesser de se débattre, ne plus bouger, fermer les yeux…
Mais non, il ne fallait pas, il ne devait pas, il ne pouvait pas. Harmonie l’attendait. Là-haut, toute seule sur son canot. Terrorisée et frigorifiée, elle comptait sur lui pour lui ramener sa maman. Granger… Dès qu’ils seraient hors de danger il lui dirait sa façon de penser à celle-là !
Enfin sa tête creva la surface et il s’empressa au prix de violents efforts de tirer la figure de Granger hors de l’eau également. Ses yeux cherchèrent la barque au milieu des remous. Il l’aperçut plus loin, allant à la dérive. Elle semblait loin, si loin… Capable de tout pour sa survie, il songea un instant à lâcher le poids mort qu’était la jeune femme mais il s’en savait incapable.
Après des efforts qu’il aurait cru impossible, il attrapa enfin d’une main la barque, et hissa le corps de Granger dedans. Puis, il attrapa la barque et tenta à son tour de s’extirper de l’eau froide qui engourdissait ses muscles. Avec soulagement, il se laissa tomber dans le canot et ferma les yeux. Mais ce n’était pas encore fini, il ne devait pas dormir, ou c’était la mort assurée.
Draco se redressa, enleva ses vêtements trempés, ouvrit violemment une valise et en sortit de quoi se couvrir convenablement avant de faire pareil avec Granger. Il lui ôta sans pudeur veste et sous-pull pour découvrir ses sous-vêtements. Sa peau était gelée, ses lèvres bleues et son visage blanc à faire peur. Le jeune homme lui enfila un pantalon de velours comme s’il s’agissait d’une poupée tout en couvrant le haut de son corps d’une couverture chaude en attendant qu’il lui fasse passer des vêtements.
Après lui avoir enfilé des chaussettes de laines, il hésita un bref instant à lui ôter son soutien-gorge. Il aurait bien entendu mieux fallu, mais la jeune femme le tuerait après. Bah, tant pis pour elle, elle n’avait qu’à pas tomber à l’eau. Et puis de toute manière, il avait déjà tout vu. Deux fois.
Le jeune homme attrapa dans la valise de la jeune femme un soutien-gorge et fit rapidement l’échange en essayant de ne pas laisser ses pensées dériver du côté de la lubricité. Certes elle était désirable, mais ce n’était vraiment pas le moment vu la situation. Puis il lui passa un tricot de peau, un sous-pull à col roulé, une veste, un pull, un manteau. Lui-même s’agitant se réchauffait peu à peu.
Quand ce fut fait, il frictionna le corps de Granger pour la réchauffer sans savoir trop que faire d’autre. Il lui semblait qu’il y avait une histoire de refaire circuler le sang, mais qu’il fallait le faire avant de la rhabiller. Trop tard, tant pis. Harmonie s’approcha de lui et se blottit dans ses bras près de sa mère. Draco la tint au chaud contre lui, soufflant sur son visage qui reprit un peu ses couleurs. Il aperçut Granger papillonner des cils et quand il attrapa son poignet, il sentit son pouls battre faiblement, mais battre. Il prit grand plaisir à lui donner des claques jusqu’à qu’elle ouvre enfin les yeux.
- Sauvés, murmura-t-il en s’appuyant contre un bord de la barque.
Derrière lui, le navire avait presque entièrement disparu sous les flots.
Hermione entrouvrit faiblement les paupières. La première chose qu’elle vit fut le visage de Malfoy penché sur elle. Ses cheveux blonds autour de son visage formaient comme une auréole de lumière. C’était un ange, elle était au paradis. Et puis il disparut et sa figure fut remplacée par la petite frimousse de sa fille.
- Harmonie ? chuchota-t-elle.
- Maman ! cria de soulagement la fillette.
Hermione se força à se relever, la tête lui tournant. Elle s’appuya contre le rebord du canot, ne tenant pas assise par elle-même. Harmonie retourna se blottir dans les bras de son père sans lâcher la jeune femme du regard. L’attention de cette dernière se porta alors sur les vêtements trempés qui parsemaient le bateau. Que s’était-il passé ? Elle avait du mal à s’en souvenir. Un froid mordant lui revint à l’esprit. Si, elle y était. Elle était tombée à l’eau, puis plus rien, le noir complet. Vu qu’elle était toujours vivante, Malfoy avait du lui sauver la vie.
Elle s’apprêtait à le remercier quand elle reconnut le tas de vêtements sur la barque. Ceux de Malfoy, bien sûr, le jeune homme avait dû se changer après l’avoir tiré hors de l’eau, mais d’autres aussi. Son pantalon, sa veste, son sous-pull… son soutien-gorge ? Les joues d’Hermione la brûlèrent d’un feu ardent alors qu’elle lançait un regard des plus rageurs à son ennemi.
- Ne fais pas cette tête, lâcha-t-il mollement. Je t’ai sauvé la vie, tu te rappelles ?
- Cela ne te donne pas le droit de…
- Si je ne l’avais pas fait, tu serais morte de froid, claqua la voix de Malfoy. Et puis de toute manière, ce n’est rien que je ne connaisse déjà, ajouta-t-il d’un ton narquois.
Le clin d’œil appuyé qu’il lui lança faillit faire perdre son sang-froid à la jeune femme. S’il n’y avait pas eu Harmonie, le jeune homme aurait passé un très sale quart d’heure.
Hermione jeta un coup d’œil à Harmonie. La fillette s’était endormie dans les bras de son père. Derrière elle, les reliefs de l’Antarctique se dessinaient. Vivement qu’ils y arrivent !
- Hey, Granger ! la tira de ses pensées la voix de Malfoy.
- Oui, Malfoy ? répondit-elle sèchement en se tournant vers lui.
- Tu ne m’as pas remercié, lui rerocha-t-il.
La jeune femme le dévisagea sans trop savoir comment réagir. Elle avait bien failli le faire, mais la découverte de son sous-vêtement qu’il avait osé lui enlever avait mis fin à toute envie de remerciement. Et puis de quel droit lui réclamait-il cela ? Il n’avait pas à lui ordonner de le remercier, elle le ferait si elle en avait envie.
- J’ai le droit à quoi en échange de t’avoir sauvé la vie ? continua-t-il avec un sourire moqueur devant son ennemie qui restait coite.
- Ne pas te prendre ma main dans la figure, répondit Hermione.
- Tu n’oserais pas une nouvelle fois, nota le jeune homme en fronçant ses fins sourcils.
- Au contraire Malfoy, ne dit-on pas jamais deux sans trois ?
L’ancien Serpentard la contempla longuement, songeur. Hermione commençait à se sentir mal à l’aise sous son regard insistant mais il finit par reprendre la parole.
- Je veux une récompense, exigea-t-il.
- Tu te comportes vraiment comme un gamin, le réprimanda la jeune femme.
- Non, je me suis comporté comme ton St Potter qui joue les héros et je t’ai sauvé la vie. Depuis la disparition de la magie, il a fallu trouver des occupations et j’ai découvert ce que les moldus appellent « télévision ». Le scénario est toujours le même. Le mec sauve la fille et reçoit un baiser.
- Tu veux un baiser Malfoy ? ria Hermione. Le baiser d’une sang-de-bourbe ? se moqua-t-elle avec amertume.
Aussitôt des souvenirs lui revinrent en mémoire. Une fois qu’il lui avait demandé quelque chose en échange d’une autre, elle s’était retrouvée à passer la nuit dans son lit. Son ventre se contracta douloureusement. Allait-il le réclamer, ce baiser ? S’il en avait envie, oui, il ne se priverait pas. S’il ne le demandait pas, c’est qu’il n’en voulait pas. Après tout, pourquoi souhaiterait-il se salir avec elle ? Cette pensée la brûla de l’intérieur sans qu’elle ne sache trop pourquoi. Etait-elle vraiment en train de souhaiter qu’il lui demande de l’embrasser ? Non, non sûrement pas. Elle se disait juste que… que quoi au fait ? Ah si, qu’il était un blond insolent, imbu de lui-même, insupportable et égoïste et que s’il osait lui réclamer un baiser, elle lui mettrait la troisième baffe de sa vie.
- Oui, lâcha finalement le jeune homme après un silence.
La gifle ne vint pas. Hermione avait beau se dire qu’il fallait qu’elle lui en mette une, comme elle se l’était dit, c’était impossible, son bras refusait de bouger. Bah, après tout elle était trop loin de lui, et elle risquait de réveiller Harmonie. Elle la lui mettrait plus tard, c’était plus prudent. Des fois qu’il soit capable de la pousser à l’eau. Mais elle savait qu’il ne le ferait jamais. Après tout, il n’était pas obligé d’aller la repêcher à ses risques et périls. Et pourtant il l’avait fait, il l’avait tirée de l’eau noire et mortelle. Alors ce n’était sans doute pas pour la noyer juste après.
- Alors, ça vient ? s’impatienta Malfoy en la regardant avec moquerie. Ne me dis pas que tu es trop timide ? Décidemment, tu es toujours la coincée que tu étais à Poudlard.
Elle n’aurait pas dû relever l’insulte, elle le savait. Et pourtant, ses yeux brillant de colère, elle se déplaça lentement jusqu’à lui.
- Ferme les yeux, exigea-t-elle.
Il ricana mais obtempéra. Hermione se pencha sur lui, et elle était persuadée qu’il pouvait sentir son souffle dans ses cheveux. Il sentait bon, il était beau, et sa peau était douce. Elle en gardait d’ailleurs un souvenir incroyable. Mais à quoi était-elle en train de penser là ? Se secouant la tête pour se reprendre, la jeune femme posa ses lèvres sur la joue du jeune homme puis s’éloigna précipitamment avant qu’il n’ait eu le temps de comprendre ce qui s’était passé.
- Ca, ce n’était pas un baiser, commenta-t-il froidement en rouvrant les yeux, et en constatant sombrement que la jeune femme avait repris sa place loin de lui.
- Si, répondit distraitement Hermione, essayant de dissimuler les battements frénétiques de son cœur. Si ça ne t’a pas plu, tu n’avais qu’à pas me le réclamer, ou alors préciser où tu le voulais.
Malfoy lui renvoya un regard noir, mais un mince sourire narquois finit par éclairer ses lèvres. Cela ne présageait rien de bon.
Chapitre 13 : Débarquement by Realgya
Author's Notes:
Tout d'abord Bonne Année 2010 à tous et Meilleurs Voeux pour l'année à venir :D
Je suis désolée, désolée, désolée pour le retard. Je sais que j'avais dit que j'essayerais de poster avant le nouvel an et en fait... ben je pense que vous constatez l'ampleur des dégâts par vous-même. Du coup pour me faire pardonner mon chapitre est bien plus long que d'habitude (en tout cas en terme de lignes sous Word, après en mots il est possible que je ne sorte pas tant que ça de la moyenne).
J'espère qu'il vous plaira car il y a un peu de tout (sauf de l'action xD). Très bonne lecture à tous ! :)
- Tu sais que tu as de la chance que je tienne Harmonie, lâcha anodinement Malfoy.
- Pourquoi ? demanda Hermione.
- La dernière fois que tu m’as fait ce coup-là, je m’étais bien rattrapé, fit-il en la fixant avec amusement.
La jeune femme s’empourpra. C’est vrai que maintenant qu’il le lui rappelait, ce n’était pas la première fois qu’il exigeait d’elle un baiser. Et la dernière fois, ça avait été… enfin, il avait raison, il s’était bien, très bien même, « rattrapé ».
- Fais attention de ne pas la réveiller, lui reprocha Hermione avant de détourner la tête pour observer la terre gelée et couverte de neige qui se rapprochait.
Ils avaient de la chance que le courant les emmène là où il fallait, car Malfoy avait apparemment oublié de munir le canot de sauvetage de rames.
- On ne va pas pouvoir rejoindre un port, commenta la jeune femme alors que son ennemi ouvrait la bouche, sûrement pour continuer leur semblant de discussion précédente.
- Tant mieux, on n’aura pas de problèmes administratifs ou autres pour partir se balader.
- Ca ne va pas être évident sans magie, s’inquiéta Hermione.
- Et c’est la sang-de-bourbe qui dit ça, railla Malfoy.
- Arrête de m’appeler comme ça, s’énerver soudainement la Gryffondor en se retournant vers lui pour lui envoyer un regard des plus brûlants.
- Comme dit le proverbe : il n’y a que la vérité qui blesse.
- J’en ai marre que tu m’insultes sans arrêt, on va devoir se serrer les coudes pour trouver ce fichu papillon alors ce serait bien si tu commençais déjà par être aimable.
- Dans tes rêves Granger, depuis quand est-ce que je devrais être -comment as-tu dis ? - « aimable », avec toi ?
- Tu n’es vraiment qu’un petit crétin, pesta la jeune femme en lui tournant le dos.
- « Tu n’as pas changé depuis Poudlard », « tu es toujours un gamin »… et cætera et cætera… fais-moi plaisir Granger, garde tes leçons de morales pour toi ou pour tes d… ton imbécile d’ami balafré.
- Depuis quand devrais-je te faire plaisir Malfoy ? demanda sèchement la jeune femme en ayant noté que son ennemi avait failli faire une gaffe monumentale mais sans la relever.
Harmonie bougea dans ses bras, se retournant dans son sommeil, et le jeune homme usa de ce prétexte pour garder le silence. Hermione lui lança un regard dédaigneux par-dessus son épaule.
Draco sourit. Ces yeux chargés de dédain ne correspondaient pas à Granger. « Elle commence à prendre mes soi-disant mauvaises habitudes », ria-t-il intérieurement. Son regard balaya le dos de la jeune femme, s’attardant sur les boucles emmêlées et broussailleuses qui formaient sa chevelure. Que n’aurait-il pas donné à cet instant pour passer une main dans ces cheveux et sentir son adorable parfum de violette. Mais bien sûr il s’en gardait bien. Il y avait deux raisons à cette envie soudaine : le fait que cela énerverait au plus haut point Granger, et en plus sûrement un rapport avec les hormones car cela faisait assez longtemps qu’il n’avait pas passé la nuit avec une femme.
Il faut dire que sa mère l’avait étroitement surveillé, ne voulant pas qu’une de ses conquêtes d’une nuit lui ruine une chance de se trouver une épouse. Une épouse… Comme s’il voulait se marier et avoir des marmots piaillant partout comme ces abrutis de Weasley. Même simplement un héritier l’agacerait profondément. Il avait déjà son petit ange qu’il ne voyait qu’une semaine sur deux, cela lui allait très bien. Et ça irait encore mieux s’il ne la voyait pas du tout, il ne voulait pas d’enfants.
Le jeune homme soupira. Ca ne servait à rien d’essayer de se mentir à lui-même, ça ne marchait pas. Le petit être fragile qu’il tenait dans ses bras, il s’était battu pour pouvoir être avec lui, cette fameuse semaine sur deux, et si Granger le lui avait réclamé dans l’instant, il aurait trouvé n’importe quel prétexte pour le garder dans ses bras. Ses cheveux avaient beaux être du blond platine des Malfoy, les boucles qu’ils formaient provenaient indéniablement de Granger. Granger la mal-coiffée, Granger l’épouvantail. Et pourtant Granger qui se tenait là, à quelques mètres de lui sans qu’il puisse la toucher. Pourquoi voudrait-il la toucher d’abord ?
L’ancien Serpentard se secoua en se rendant compte qu’il était vraiment en train de devenir fou. Il préféra diriger ses pensées sur un chemin moins sensible que ses envies, qui étaient sûrement de simples pulsions hormonales passagères, et s’intéressa plutôt à trouver une vengeance digne d’un Malfoy. D’une il y avait eu ce fameux épisode au manoir où il avait promis qu’il le lui ferait payer, on ne frappait pas impunément un Malfoy, et de deux quand il voulait un baiser, il avait un baiser. De quel droit se jouait-elle de lui comme ça ?
Décidemment, elle avait raison, il était un vrai gamin. Non, il était pire qu’un gamin. Qu’est-ce qui lui avait pris de vouloir qu’elle l’embrasse d’abord ? C’était une sang-de-bourbe, ça aurait dû le répugner. Et pourtant en se souvenant de leurs deux nuits ensemble, de leurs corps collés l’un contre l’autre à plusieurs reprises et de leurs baisers échangés il ne pouvait s’empêcher d’en vouloir encore. Non, ça ne l’avait pas dégouté. Au contraire, il avait aimé cela et il en revoulait. Mais qu’est-ce qu’elle avait bien pu lui faire ? Un philtre d’amour ? Lui, le grand Draco Malfoy se serait fait avoir par un philtre d’amour ? C’était révoltant et méprisable, mais sûrement moins que d’admettre qu’il était « tombé sous le charme » d’une moins que rien.
« Les hormones, c’est juste les hormones », se persuada-t-il.
Et en même temps, leur nuit avant ce qui aurait dû être le sacrifice de la jeune femme lui revint en mémoire. Si ça n’avait été que les hormones, il l’aurait prise, cette fois là. Surtout qu’elle était plus ou moins consentante, que c’était elle qui avait engagé les choses. Mais non, ils n’étaient pas allés plus loin. Ils n’étaient pas allés plus loin parce que lui l’avait empêché. Comme quoi son histoire d’hormones était un peu bancale sous certains aspects.
« Bon allez, stop les réflexions sans queue ni tête, concentre-toi sur ce fichu papillon Draco », se ressaisit-il.
Ils accostèrent sur l’île tard dans la nuit. Hermione ôta les trois valises de l’embarcation alors que Malfoy tenait toujours leur fille dans ses bras. Cette dernière se réveilla vaguement et s’agita. La jeune femme s’approcha immédiatement et se pencha sur sa fille en fusillant son ennemi des yeux alors qu’il reculait avec une grimace de dégoût trop forcée pour être naturelle, ce qui la rassura intérieurement. « Pourquoi cela me rassurerait-il d’ailleurs ? » se demanda-t-elle avant de le chasser de ses pensées, déposant un baiser délicat sur le front de son ange qui cessa de se débattre pour ouvrir faiblement les yeux.
- Rendors-toi mon ange, ce soir c’est la nuit de Noël, si tu as été sage il va t’apporter des cadeaux.
- Papa Nowel… bailla la petite en souriant avant de refermer les paupières et de se caler confortablement dans les bras de son père.
- Il faut monter un campement pour la nuit, décida Hermione en se redressant et en mettant une distance respectable entre Malfoy et elle.
- Je suppose qu’un honorable Serpentard ne s’est jamais aventuré à en dresser, ironisa-t-elle.
- Pas sans baguette magique non, répliqua Malfoy.
- Parce qu’avec oui ? s’étonna la jeune femme.
- La coupe du monde de Quidditch, grinça le blond entre ses dents. Et toi ?
- Mes parents m’ont déjà emmenée camper, fit-elle d’une voix neutre.
- Moldus… grommela Malfoy en se laissant tomber dans la neige.
Hermione lui adressa un regard interrogateur et se mit en position d’attente jusqu’à ce qu’il reprenne la parole.
- Tu n’espères tout de même pas que je vais t’aider ?
- Tu dormiras dehors, constata simplement Hermione.
- Il faut que je tienne Harmonie.
La jeune femme lui retourna un regard des plus brûlants avant d’ouvrir sa valise et d’en sortir une tente dépliable en quelques secondes trouvés dans un magasin d’affaires de camping.
- On va se geler dans un truc comme ça ! s’écria Malfoy.
- Désolée mais je n’ai rien d’autre, répliqua Hermione.
Elle sortit un maillet et ancra solidement les sardines de la tente dans le sol enneigé avant de se glisser à l’intérieur avec une lanterne électrique choisie avec soin qui dégagerait de la chaleur en plus de les éclairer. Elle tira péniblement les trois valises dedans et les installa dans les coins en même temps qu’elle en sortait des couvertures isolantes dont elle tapissa les parois de la tente, en particulier le sol glacial. Malfoy se faufila dans l’ouverture et, calant Harmonie dans ses bras, ferma d’une main toutes les fermetures éclairs dans son dos.
L’ancienne Gryffondor sortit des couvertures des valises dont elle se vit obligée d’envelopper Malfoy, action qui lui était impossible avec une seule main. Au passage, si elle put s’empêcher de le toucher, elle ne put échapper au parfum qu’il dégageait et bloqua sa respiration pour trouver le courage de s’éloigner de lui et de la source de chaleur que formait son corps. Elle se retourna vivement vers sa valise pour cacher le rouge qui lui montait irrationnellement aux joues puis fit face à son ennemi une fois reprise, deux énormes paquets cadeaux dans les mains.
- Pour Harmonie, nota-t-elle simplement en les déposant dans un coin.
- Tu nous as encombré de ces énormes trucs ! s’offusqua Malfoy à voix basse pour ne pas réveiller sa fille.
- Vu que c’est peut-être le dernier noël d’Harmonie, oui ! rétorqua avec sauvagerie Hermione en se roulant en boule dans un coin, des larmes gelées au bord des yeux.
- Moi aussi je lui ai amené un cadeau, mais pas aussi volumineux, remarqua-t-il radouci en jetant un regard méprisant sur les paquets de la jeune femme.
Il tira un tout petit sachet d’un repli de sa veste et le déposa sur la pile avant de serrer un peu plus fort sa fille contre lui.
- Je peux ? demanda presque timidement Hermione tant sa voix était faible.
Malfoy opina et s’approcha d’elle pour lui passer leur ange. La jeune femme la prit dans bras et la berça doucement en l’étreignant contre son cœur. Une main vint lui caresser la joue, la faisant sursauter. Elle plongea ses yeux dans le regard du jeune homme dont les doigts étaient à l’abri dans un gant sans qu’elle se souvienne quand est-ce qu’il l’avait enfilé.
- Tu es glacée, se contenta-t-il de remarquer.
Hermione soupira en détournant la tête. Elle ne manqua cependant pas du coin de l’œil le sourire narquois que lui envoyait l’ancien Serpentard. Elle crut un instant qu’il allait lui proposer de la réchauffer, ce à quoi elle lui aurait renvoyé une réplique des plus cinglantes mais il n’en fit rien, aucune lueur lubrique n’éclairant son visage. L’ancienne Gryffondor se détendit, relâchant sa vigilance. Le jeune homme dut s’en apercevoir car il passa un bras autour de ses épaules. L’impression de sécurité et de chaleur que ce geste dégagea empêcha Hermione de se dégager. Elle posa sa tête sur l’épaule de Malfoy en même temps que celui-ci appuyait sa joue dans ses cheveux bruns.
Tout près de sa bouche, elle entendit sa respiration se faire calme et apaisée sans savoir si ses yeux étaient ouverts ou fermés. Elle finit par décider de baisser ses paupières et se laissa doucement sombrer dans les bras de Morphée, la lanterne serrée entre leurs deux corps pour les réchauffer.
Chapitre 14 : Noël by Realgya
Author's Notes:
Et voilà un nouveau chapitre ! Rien de bien excitant, côté action le taux est encore plus bas que dans le précédent mais bon, je croise les doigts pour que vous aimiez quand même. Il n'est pas très long, mais je me suis amusée à l'écrire, alors j'espère que vous vous amuserez à le lire. Bonne lecture !
- Papa Nowel !
Le cri d’enthousiasme poussé par Harmonie fit sursauter ses deux parents qui se cognèrent la tête.
- Merde Granger, tu peux pas faire attention, râla d’emblée Draco.
- C’est quand même pas ma faute si…
La jeune femme fut coupée au milieu de sa phrase par sa fille qui lui avait glissé des bras pour se précipiter sur les paquets, un large sourire éclairant son visage. Elle prit le premier du tas, soit le plus petit qui lui venait sans qu’elle le sache de son père, et l’apporta à sa mère.
- Pour qui ? demanda-t-elle en le lui tendant.
Draco vit Granger lui adressait un regard exaspéré alors qu’elle constatait l’absence d’étiquette sur le paquet.
- C’est pour toi ? sourit-elle.
Mais déjà Harmonie était allée chercher le deuxième paquet et l’amena comme le premier à sa mère.
- Pour qui ?
- Ah, il y a marqué « Harmonie ». Mais il n’y a pas d’Harmonie ici, le père Noël s’est trompé, il va falloir qu’il vienne rechercher le cadeau.
- Si c’est moi ! éclata de rire la fillette en allant chercher le troisième et le plus gros des paquets.
- Pour qui ? demanda-t-elle une dernière fois.
- « Harmonie », lui sourit Granger.
- Pour moi ! déclara la petite en levant les bras au-dessus de sa tête.
- Et oui, confirma sa mère.
Draco lui jeta un regard dédaigneux. Elle était totalement gaga devant la gamine et ses paquets, ridicule !
- Et vous ? Y a pas de cadeaux pour papa et maman ? fit soudain Harmonie en fronçant les sourcils.
Les deux jeunes gens échangèrent un regard. Ben non, bien sûr que non qu’il n’y avait pas de cadeaux pour eux.
- Nous sommes des adultes, les cadeaux c’est pour les enfants, expliqua Draco en voyant que Granger avait du mal à trouver une excuse.
- Les adultes sont de grands enfants, c’est maman qui l’a dit, lui opposa la fillette.
Draco fusilla Granger du regard. C’était quoi encore ces histoires de grands enfants ? Elle ne pouvait pas élever leur fille comme tout le monde. Harmonie aurait été contente, aurait déballé ses paquets et point. D’où sortaient ces histoires de cadeaux pour adultes ? Quand il était petit, tous les cadeaux étaient pour lui, pas pour ses parents, et il n’avait jamais trouvé cela bizarre. Mais Harmonie si. Après que Granger lui ait inculqué tous ces préceptes moldus débiles comme le « papa Nowel », c’était à prévoir aussi.
- Le papa Noël n’amène des cadeaux que pour les enfants qui ont été sages, exposa Granger. As-tu été sage ?
- Oui, sourit Harmonie. Et vous non ?
- Et bien non, sinon on aurait des cadeaux, expliqua Granger en dernier recours.
- Ce n’est pas très gentil de la part de papa Nowel, commenta Harmonie en s’asseyant.
Granger ne sut quoi ajouter mais à voir la grimace sur son visage, elle devait être drôlement embêtée que la petite croit que le « papa Nowel » n’était pas gentil. En désespoir de cause, Draco leva les yeux sur le plafond de la tente et décida avec un soupir de rectifier le tir sans trop savoir pourquoi, après tout ce que sa fille pensait du « papa Nowel » il s’en fichait bien.
- Le père Noël sait ce que tous les petits enfants veulent, mais pour les grands enfants il ne sait pas, c’est pour ça qu’on doit lui envoyer une liste. Mais maman et moi avons oublié de lui en envoyer une, donc il ne savait pas ce qu’on voulait. C’est pour ça que nous n’avons pas de cadeaux.
- Ah ! comprit Harmonie dont le petit cerveau tournait à plein régime. Donc en fait il est gentil. Mais vous avez été sages ou pas ?
- Ca dépend, répondit Draco avec un sourire énigmatique sur le visage.
Il se tourna vers Granger qui le remercia du regard pour son intervention, et cela lui fit plaisir sans qu’il sache très bien pourquoi également. Décidant de ne pas prêter attention à ses sentiments, il reporta son attention sur sa fille.
- Alors ? Tu les ouvres ces cadeaux ?
- D’accord, accepta la fillette avec bonne humeur. Quoi en un ? Choisis papa !
- On dit «quoi en premier », pas « quoi en un », rectifia gentiment sa mère.
- Choisis papa, quoi en premier ? répéta docilement Harmonie.
Draco fut pris au dépourvu. Il jeta un coup d’œil interrogateur à Granger qui prit la parole.
- Commence par le plus petit pour ne pas le perdre, prévint-elle.
- C’est papa qui choisis en un, non en premier, et maman tu choisis en deux.
- On dit en deuxième, lui indiqua la jeune femme.
- Tu choisis en deuxième maman, répéta Harmonie. Papa, quoi en premier ? redemanda-t-elle ensuite en se tournant vers le jeune homme.
Pour le principe, il aurait dit autre chose que celui choisit par Granger mais il devait admettre qu’elle avait raison, il y avait des chances pour qu’il se perde s’il n’était pas ouvert au début, surtout quand pleins de papiers d’emballages déchirés joncheront la tente.
- Le plus petit en premier, se décida-t-il en omettant volontairement de mentionner le fameux « ta mère a raison » dit habituellement en famille.
- D’accord, sourit l’enfant en attrapant le paquet désigné.
Quelques secondes plus tard, le papier argenté était ôté et révélait une gourmette en or que la petite tenait dans la paume de sa main avec ébahissement devant son éclat.
- Viens je vais te la mettre, ne put se retenir Draco alors que Granger n’intervenait pas.
« C’était elle la maman, c’était à elle de lui mettre le bijou », grommela mentalement le jeune homme. Et pourtant, quand il croisa le regard de la jeune femme, il sut que son inaction était volontaire et calculée pour que lui-même puisse passer à sa fille le cadeau qu’il lui avait fait. Comme si ça allait changer quoique ce soit…
- Y a marqué quoi ? s’enquit la fillette en tendant la gourmette à son père alors qu’elle avait remarqué les inscriptions.
- « Harmonie », répondit ce dernier en même temps que cette dernière lui tendait son petit poignet.
Il lui accrocha la gourmette avec précaution et le visage de l’enfant s’éclaira, ses yeux pétillant de joie. Une sorte de boule se forma dans la gorge du jeune homme. De la fierté ? Peut-être. Après tout, il avait une fille parfaite, à son image.
La fillette resta un moment à regarder avec ravissement le bijou, puis alla le montrer à sa mère qui lui rappela avec un sourire qu’il lui restait deux paquets à ouvrir.
- Quoi en deuxième ? demanda Harmonie à Granger.
- Celui-ci, décida la jeune femme, sembla-t-il à Draco au hasard.
Il s’agissait du plus gros des deux, enveloppés dans du papier rouge et doré. « Typiquement Gryffondorien », songea le Serpentard en regardant sa fille ouvrir son cadeau.
- Luge ! s’exclama-t-elle dès qu’elle reconnut l’engin. Papa, Maman, on va faire de la luge ?
- Pas maintenant, tu n’as pas ouvert ton dernier paquet.
Pressée d’aller glisser sur la neige sans pourtant avoir pris son petit-déjeuner, la fillette arracha avec énergie le papier cadeau aux couleurs du courage. Il s’agissait de toute une collection de livres imagés pour apprendre à lire et Draco reconnut bien là le caractère de Granger.
- Youpi ! s’écria Harmonie en sautillant partout dans la tente déjà étroite.
- Bon allez, c’est l’heure de manger, décida Hermione. On doit avoir des gâteaux dans nos valises, et j’ai même quelques fruits. Et ce midi on mangera toutes nos réserves qui ne peuvent pas se conserver.
- Banane ! décida d’emblée Harmonie en cherchant dans les sacs que sa mère défaisait.
- Je n’ai pas bien compris, nota Granger.
- Banane s’il te plaît, rectifia la petite.
- Tiens mon ange.
- Merci, sourit Harmonie en s’asseyant en en commençant à ouvrir son fruit.
- Elle commence à prendre tes mauvaises habitudes, reprocha Granger à Draco.
- Vu toutes les mauvaises manies déjà prises de toi, je ne pense pas que tu sois bien placée pour commenter, contra celui-ci en attrapant une poire dans la poche à fruits de la jeune femme.
- Joyeux Noël ! s’écria soudain Harmonie.
- Joyeux Noël mon ange, répondit sa mère.
La petite tourna son visage angélique vers son père, attendant visiblement qu’il dise quelque chose.
- Joyeux Noël, bougonna-t-il, craquant face à sa fille.
- En fait, il est gentil le papa Nowel, déclara l’enfant.
Son visage se décolora soudain, son regard se fit vitreux avant que ses paupières ne se baissent. Draco, la mémoire encore vive de la première manifestation de la maladie de sa fille, se précipita pour la retenir alors qu’elle s’évanouissait. Granger affolée fut à l’instant à ses côtés alors qu’il prenait Harmonie dans ses bras. Elle posa une main tremblante sur le front de la fillette.
- Elle est brûlante de fièvre ! paniqua-t-elle en retirant ses doigts.
Draco croisa son regard déboussolé avant de reposer le sien sur la petite sans connaissance. Il semblerait que le « papa Nowel » ne leur ait pas apporté ce que tout deux désiraient : la guérison de leur ange.
Chapitre 15 : Luge et pont by Realgya
Author's Notes:
J'espère que vous vous rendez tous compte de la chance que vous avez d'avoir ce chapitre si tôt, alors pensez à remercier la neige de m'avoir bloqué chez moi (devant mon clavier, bien entendu :p). Bonne lecture à tous, j'espère que vous apprécierez ce chapitre avec enfin un peu d'action (j'ai dis un peu hein ? ne vous attendez pas à la super bagarre du siècle).
- Harmonie ou les valises ?
- Pardon ?
Hermione dévisagea Malfoy sans comprendre. Qu’est-ce que c’était encore que ce choix ridicule.
- Tu préfères porter Harmonie ou les valises ? répéta-t-il plus explicitement.
- Tu ne comptes quand même pas la bouger alors que…
- Le temps nous ait compté, on n’a pas le temps d’attendre, la coupa sèchement le jeune homme. Alors pour la troisième et dernière fois, Harmonie ou les valises ?
- Aucun de nous deux ne pourra porter les trois valises à la fois, contra Hermione.
- Moi si, claqua la voix de Malfoy en réponse. Alors dépêche-toi de commencer à ranger toutes tes affaires moldus, je m’occupe d’elle pendant ce temps.
Il n’eut pas besoin de se répéter, quelques secondes plus tard Hermione avait plié la tente et l’avait repliée dans une valise avec toutes les autres affaires sorties. Elle prit sa fille des bras de Malfoy tandis que celui-ci les disposaient dans la luge offerte à l’enfant. « Ingénieux », pensa la jeune femme, mais il ne fallait pas en attendre moins d’un Serpentard habile à se sortir de n’importe quelle situation.
Ils commencèrent leur marche, dans le froid et la neige, en s’éloignant de la côte où les vagues venaient lécher les glaces. Harmonie commença à aller mieux vers le milieu de l’après-midi, et réclama de faire de la luge et qu’elle était assez grande pour marcher toute seule. Le dos d’Hermione souffrant le martyre, elle supplia son compagnon du regard pour qu’ils fassent une pause.
Ce dernier refusa, mais trouva un compromis. Il déposa Harmonie dans la luge dont il donna la ficelle à Hermione et se chargea des trois valises, en arrivant assez miraculeusement aux yeux de l’ancienne Gryffondor à tenir deux des bagages dans une seule main.
Les jeunes gens marchèrent sans s’arrêter jusqu’au soir et Harmonie finit par s’endormir dans la luge, roulée en boule bien au milieu et calée pour ne pas tomber. Alors que la nuit tombait, ils arrivèrent devant un large gouffre si profond qu’ils n’en voyaient pas le fond. Quand Malfoy y fit tomber un morceau de glace, ils l’entendirent chuter indéfiniment mais aucun son d’impact ne leur revint.
- On sait à quoi s’attendre, commenta Hermione en soufflant sur ses mains endolories d’avoir tirées la luge pour les réchauffer. On va faire une pause pour la nuit, ça nous permettra de manger et de nous reposer.
- D’accord, mais uniquement une fois qu’on aura franchi ce gouffre, accepta Malfoy.
- Et comment tu comptes le traverser ? demanda sévèrement la jeune femme.
- Il doit y avoir un pont quelque part, on va le longer pour le trouver.
- Hors de question que je fasse un pas de plus dans le noir ! décréta-t-elle. Il suffit d’un pas de travers pour glisser et se retrouver au fond de ce ravin. On va s’éloigner d’une bonne dizaine de pas et dresser la tente.
- Je ne me rappelle pas t’avoir demandé ton avis la sang-de-bourbe, lui jeta Malfoy avec hargne.
Hermione se retint à grand peine de lui mettre une claque retentissante, blessée par ses paroles. Elle lui tourna le dos d’un air hautain et s’éloigna avec la luge et Harmonie qui commençait à se frotter les yeux, réveillée par la dispute de ses parents. L’ancienne Gryffondor arracha ensuite sa valise et celle de sa fille des mains de Malfoy et en sortit la tente et le nécessaire pour la nuit.
- Libre à toi de poursuivre, nous, nous dormirons là cette nuit, déclara-t-elle avec aplomb en disparaissant à l’intérieur de la tente.
Draco contempla la tente sans bouger, les poings serrés. Il était resté immobile durant toute son intervention. Quel crétin ! Il aurait dû réagir et lui imposer sa volonté. Depuis quand un Serpentard devait-il se plier aux exigences d’une Gryffondor ? « Sûrement depuis que la Gryffondor en question a raison », lui souffla une petite voix. Rageur, il donna un violent coup de pied dans le sol, ce qui eut pour effet de l’éclabousser de neige. Sa valise à la main, il finit par rejoindre l’abri érigé par la jeune femme et se glissa rapidement dedans pour ne pas laisser le froid rentrer. Hermione lui jeta un regard noir mais ne commenta pas. Il mangea en silence et se coucha dans un coin.
- Maman, pourquoi papa boude ? demanda innocemment Harmonie.
- Papa est de mauvaise humeur parce qu’il est fatigué, expliqua Hermione.
- Il s’est couché du mauvais pied, se souvint la fillette en faisant l’amalgame avec le lever.
- Non, sourit Hermione. Ne t’inquiète pas, dès demain ça ira mieux.
« Que tu crois », grommela intérieurement le jeune homme avant de plonger dans un sommeil réparateur.
Le lendemain, Harmonie eut beau être réveillée avant tout le monde pour vérifier que son père se levait avec le bon pied, la mauvaise humeur de Malfoy ne décrut pas et il foudroya Hermione du regard au petit déjeuner. Ils passèrent leur matinée à longer la faille jusqu’à trouver, perdu entre les neiges, un pont bringuebalant aux planches de bois gelées et à l’air franchement instable.
- C’est là qu’on traverse, indiqua Malfoy.
Hermione le dévisagea avec scepticisme mais au regard mortel qu’il lui renvoya, elle préféra ne pas commenter.
- On va faire plusieurs allers-retours pour faire passer la luge et les valises qu’on ne pourra pas tirer derrière nous. Granger, tu passes en premier ?
- Pourquoi moi ? répliqua celle-ci d’une petite voix car elle voyait ce pont d’un très, très mauvais œil.
- Le courage légendaire des Gryffondors te ferait-il défaut ? railla Malfoy.
- Mon cerveau me dit surtout que ce pont va casser à l’instant même où l’un d’entre nous s’appuiera dessus.
- Ah oui, j’avais oublié que tu étais un cerveau sur pattes, se moqua méchamment le jeune homme.
Trop raisonnable pour céder à la provocation, Hermione ne répondit rien et Malfoy dut se résoudre avec un soupir à passer le premier. La jeune femme se doutait cependant que lui-même n’était guère rassuré, raison pour laquelle il aurait souhaité la voir s’engager avant lui. Après tout, Malfoy était assez réputé pour sa lâcheté.
Il posa néanmoins le pied sur la première planche du pont, et, après s’être assuré de sa stabilité, avança sur plusieurs planches en tenant la luge.
- Fais pas tomber le cadeau du papa Nowel, hein papa ? l’avertit Harmonie qui regardait anxieusement la scène.
Malfoy leva un regard exaspéré vers le ciel.
- Mais non mon ange, ne t’en fais pas pour ça, soupira-t-il.
- T’as vu maman, papa boude plus, se réjouit la fillette en se tournant vers sa mère.
« Il n’y a que toi qu’il ne boude plus », songea Hermione en se rappelant l’attitude moqueuse du jeune homme à son égard et les paroles blessantes qu’il avait formulé à son encontre la veille.
Malfoy fit encore plusieurs pas sur le pont jusqu’à qu’un horrible craquement se fasse entendre. Hermione jeta un regard affolé sur le pont qui tanguait dangereusement. Le jeune homme dessus s’immobilisa en fronçant les sourcils. Et soudain, sans avertissement préalable, le pont se défit et tomba, entraînant l’ancien Serpentard avec lui sous les hurlements de l’ancienne Gryffondor.
Hermione se laissa tomber dans la neige et jeta un regard en contrebas. Le noir, le vide, le néant. Rien, il ne restait aucune trace de Malfoy, juste des morceaux de cordes encore reliés aux piquets qui maintenaient autrefois le pont. Le cœur de la jeune femme fit une brusque embardée dans sa poitrine. Se pouvait-il que le jeune homme ait définitivement quitté ce monde ? Des larmes se mirent à rouler sur ses joues sans qu’elle s’en aperçoive. Elle avait chaud et froid, encore trop choquée pour croire que ce qu’elle avait vu était réel. Cela s’était passé si vite !
Une petite boule vint se loger contre elle. Harmonie… Ne pas penser, ne plus penser. Son ange était malade, il fallait qu’elle se re-concentre pour la sauver. Un immense poids tomba sur les épaules d’Hermione. Elle se sentait affreusement seule et minuscule face à la grandeur de sa tâche. L’entreprise qu’elle parcourait lui avait toujours paru impossible. Comment deux jeunes gens et leur enfant pouvaient parcourir l’Antarctique des jours et des jours pour retrouver un papillon que tout le monde sorcier cherchait depuis un an sans avoir trouvé aucune trace de lui ? C’était impossible. Mais Malfoy était là, il lui avait fait croire le contraire. Il s’était engagé dans cette quête, et elle l’avait suivi. Et à présent… à présent…
« Il n’est plus là », lui souffla une voix. Son cœur se comprima dans sa poitrine. Le fait d’admettre, mais mentalement, que le jeune homme était réellement mort la torturait. Si seulement elle avait fait valoir que ce pont n’était pas assez solide. Si elle l’avait dissuadé d’y aller. Si elle s’y était engagée à sa place… « Il ne serait pas mort », réalisa-t-elle. Mais il aurait insisté pour emprunter ce passage. C’était le seul accès possible pour traverser le gouffre, et les jours d’Harmonie étaient comptés, ils n’avaient pas le temps de faire demi-tour pour aller chercher un hélicoptère ou autre.
« Il aurait voulu que je continue », essaya-t-elle de s’encourager en refermant ses bras autour d’Harmonie. « Il aurait voulu que je sauve notre ange. » Une vague de désespoir s’empara d’elle. Désespoir face à la tâche à accomplir. Il n’y avait même plus de passage. A vrai dire, c’est comme s’il n’y en avait jamais eu.
- T’en fais une tête Miss-je-sais-tout, railla quelqu’un dans son dos.
Hermione ouvrit grand les yeux. Elle se retourna d’un bond pour découvrir le jeune homme, luge en main, à quelques pas d’elle. Ses yeux s’agrandirent dans ses orbites, ses larmes redoublèrent.
- Papa ? murmura Harmonie, peu certaine de la réalité de ce qu’elle voyait.
Hermione ne réfléchit pas. Elle se leva, courut, et se jeta dans ses bras.
Chapitre 16 : Transplanage by Realgya
Author's Notes:
Avant tout, certains d'entre vous m'ont fait remarqué que le pont qui s'écroule dans le chapitre précédent ressemble beaucoup à un passage écrit par crypto dans sa fic "les morgoles", et si j'adore énormément cette fiction, c'est un passage que j'avais complètement oublié. Du coup je présente toutes mes excuses à cette auteur et à vous lecteur pour la redondance absolument involontaire, et si le chapitre précédent ou celui-ci posent vraiment problème il ne fait aucun doute que je les enlèverai. Sinon j'espère juste que vous apprécierez ce chapitre. Bonne lecture à tous.
Elle le tenait, elle sentait sa chaleur. Il était vivant, il était là, serré contre elle. Les larmes de soulagement qui coulaient sur ses joues ne s’arrêtaient plus. Draco était vivant. Cette dernière pensée fit un grand tilt dans sa tête. Il lui fallut seulement quelques dixièmes de secondes pour réaliser ce qu’elle était en train de faire. Elle se dégagea en un mouvement brusque du jeune homme et s’éloigna en rosissant.
- Quel accueil ! fit la voix narquoise de Malfoy. Je ne te pensais pas si attachée à moi pour ne pas te réjouir de ma mort.
- Oublie-moi la fouine, rétorqua Hermione avec humeur en essuyant rageusement ses larmes avant qu’il ne les remarque.
- Papa ! s’exclama Harmonie, coupant la réplique cinglante que Malfoy s’apprêtait à renvoyer.
Il lâcha la luge pour la prendre dans ses bras et la serrer contre lui. Il déposa ensuite distraitement un baiser sur son front en observant Hermione à la dérobée, ce que celle-ci ne manqua pas de remarquer.
- Bon, on traverse comment alors ? demanda agressivement Hermione.
- Miss-je-sais-tout ne sait pas tout finalement, remarqua-t-il.
- Arrête de m’appeler comme ça, hurla la jeune femme en se retournant pour planter ses yeux furieux dans les siens.
Il ne répondit pas mais le sourire narquois qu’il avait sur les lèvres ne le quittait pas.
- Tu ne me demandes pas comment j’ai survécu ? s’étonna-t-il.
Hermione le dévisagea un moment.
- Comment as-tu survécu ? se résigna-t-elle à questionner d’une voix sèche.
- En transplanant.
Granger le fixa un long moment, sans doute incrédule de sa réponse. Draco lui renvoya un sourire avant de reporter son attention sur Harmonie. Ignorer la jeune femme alors qu’elle attendait des explications allait la mettre en rage. Et en effet, cela ne manqua pas.
- Tu te moques de moi ? demanda-t-elle d’une voix tremblante.
- Pas du tout, lui répondit-il. Arrivé à une certaine profondeur et ne m’écrasant toujours pas par terre, j’ai pu transplaner. Donc le problème pour trouver le papillon est réglé, nous allons nous laisser tomber tous ensemble puis dès que possible effectuer un transplanage d’escorte pour Harmonie, la luge et les valises, à l’instar de moi tout à l’heure.
- Sauf qu’on ne peut transplaner que dans un lieu que l’on connaît déjà, or on ne sait pas où se trouve le papillon, contra froidement la jeune femme.
- Bon, dans ce cas disons qu’on ne fera que transplaner de l’autre côté de ce ravin, lâcha négligemment Malfoy.
- Et tu ne te demandes pas pourquoi la magie fonctionne à une telle profondeur ? s’enquit Granger.
- Non, je ne me suis pas vraiment poser la question, parce qu’après tout je m’en fiche.
- Moi non, répliqua l’ancienne Gryffondor. S’il faut, le papillon est sous nos pieds !
- Le fait que la magie fonctionne à cet endroit ne signifie que le papillon en est proche, contra posément le jeune homme.
Granger fronça les sourcils comme à chaque fois qu’elle était confrontée à un problème. Il la trouvait adorable comme ça, et il devait reconnaître qu’il avait apprécié la tenir dans ses bras. Finalement, le fait d’avoir frôlé la mort l’avait mis de bonne humeur. C’était assez paradoxal.
- Bon, on tente ? proposa-t-il.
- Oui la tente ! s’exclama Harmonie.
- Non, c’est le verbe « tenter », ça veut dire « essayer », rectifia aussitôt Granger. Ca ne veut pas dire qu’on va monter la tente.
- Oh, soupira la fillette déçue en comprenant sa méprise.
Draco sourit devant la naïveté de sa fille. Elle aussi il la trouvait adorable. Avait-il inhalé des vapeurs spéciales pour être dans un état d’esprit aussi joyeux ? Ce ne serait pas étonnant.
Granger attrapa les valises comme elle put et lança un coup d’œil interrogateur dans sa direction.
- Accroche-toi bien à mon cou, ordonna-t-il à sa fille.
La petite obtempéra, de sorte que son père put se libérer une main pour attraper la luge. Ils s’avancèrent tout trois, enfin tout deux, Harmonie se contentant de se faire porter, vers le gouffre.
- Tu es sûr de toi au moins ? demanda anxieusement Granger.
- Si je ne l’étais pas je serais mort à l’heure qu’il est, lui signala Draco.
La jeune femme poussa un soupir. Ils se tinrent encore quelques secondes l’un à côté de l’autre avant de sauter.
Hermione atterrit en catastrophe sur la neige, les valises se dispersant tout autour d’elle alors que Malfoy arrivait debout et bien droit à quelques pas. Comme il l’avait indiqué, à une certaine profondeur la magie fonctionnait, et le couple avait pu transplaner avec leur fille et leurs bagages. Un instant, depuis quand pensait-elle à eux comme à un couple ? Mauvais ça, très mauvais.
La jeune femme se secoua la tête en tout sens pour chasser cette idée de sa tête.
- Ben tu vois, pas la peine d’avoir peur, ce n’était pas si effrayant, fit la voix narquoise de Malfoy à côté d’elle.
- Maman pourquoi t’es par terre ? demanda innocemment Harmonie.
Hermione foudroya le jeune homme du regard. Qu’il ose seulement se permettre un commentaire et… en fait il en avait déjà fait un. Elle soupira et se releva en époussetant la neige qui la recouvrait. Son compagnon d’infortune lui lança un regard dédaigneux avant de reprendre la marche.
- Hé, où tu vas ? le héla-t-elle.
- J’avance, on n’a pas de temps à perdre, répliqua-t-il sans se retourner. Je te laisse la luge pour les valises, dépêche-toi.
Hermione serra les poings mais chargea la luge et reprit la marche alors que Malfoy et Harmonie étaient déjà loin dedans. Cet insupportable crétin prétentieux, arrogant, égoïste et… ah, elle était vraiment trop bête de s’être fait du souci pour lui ou d’avoir regretté sa mort. C’est sa non-mort qu’elle devait maudire, comme il le lui avait signalé. Dommage qu’elle ait besoin de lui pour porter Harmonie ou tirer la luge…
Midi était déjà passé depuis plusieurs heures quand Harmonie réclama à manger. Draco se résigna à s’arrêter et à s’asseoir, laissant sa fille jouer avec la neige alors que Granger les rattrapait enfin. Elle se laissa tomber dans la neige, les joues rouges, et entreprit sans un mot de sortir de quoi se nourrir. Le repas fut frugal et ils ne tardèrent pas à repartir. Quand Draco voulut reprendre Harmonie dans ses bras elle refusa.
- Je suis grande, je marche, déclara-t-elle avec aplomb.
Aussi attrapa-t-il la luge des mains de Granger et reprit-il la marche en essayant de ne pas distancer la jeune femme et la fillette qui avançait plus longuement derrière lui. Il observa l’horizon devant lui avec perplexité. Combien de temps à vivre restait-il à Harmonie ? Certainement pas suffisamment pour qu’ils traversent tout le pôle Sud de long en large, et c’était sans compter leurs réserves de nourriture qui étaient au plus bas. La situation semblait assez critique.
Un craquement se fit soudain entendre sous leurs pieds à tout trois et des zébrures se mirent à parcourir la glace. La glace ? Quand étaient-ils passés de la neige à la glace ? Draco se maudit de ne pas y avoir prêté attention et rejoignit en hâte Granger et Harmonie qui avait agrippé la jambe de sa mère.
- Que se passe ? demanda-t-elle d’une voix chevrotante.
- Il semblerait qu’on va retomber, répondit Granger sans exceptionnellement corriger la faute grammaticale de sa fille.
- Encore ? s’exclama la fillette.
- Ca devient une habitude, renchérit Draco alors que la glace se fendait de plus en plus.
Le bloc de glace sur lequel ils étaient s’enfonça dans le sol.
- Où est-ce qu’on transplane ? demanda avec affolement Granger.
- Au pont, répondit Draco sans réfléchir, ne savant pas où était la limite entre la neige et la glace.
Et avant que Granger ne puisse répliquer, le sol se déroba sous leurs pieds.
Chapitre 17 : Badaboum by Realgya
Author's Notes:
Et voici un nouveau petit chapitre qui, j'espère, vous plaira. Bonne lecture à tous ! :)
Granger chuta, Harmonie accrochée à sa jambe. Sa tête heurta violemment une congère de glace et il la vit fermer les yeux alors qu’elle tombait. Dès qu’il passa une certaine limite, tombant de plus en plus vite au milieu des blocs froids, l’appréhension le saisit en constatant que la jeune femme ne transplanait pas. Harmonie ne criait pas, ne pleurait pas. Elle avait confiance en ses parents ; elle attendait. Il aurait pu transplaner, lui. Ses yeux rencontrèrent ceux de sa fille. Noisette, comme ceux de Granger. Comment pouvait-il les abandonner toutes deux dans ce précipice ? Avec fatalisme, il n’usa pas de sa magie et essaya de se rapprocher d’elle tout en dégringolant. Il pouvait désormais presque les toucher ; était-ce trop tard pour effectuer un transplanage d’escorte ?
Des vertiges le prirent alors que le sang affluait vers sa tête. Il n’arrivait plus à se concentrer. Prendrait-il le risque de se voir désartibuler ? Le regard implorant d’Harmonie disparut alors qu’elle fermait les yeux. Avant de sombrer dans l’inconscience, Draco arriva à les atteindre. Il attrapa le bras de Granger, et perdit connaissance.
Hermione souleva faiblement ses paupières. Elle ne savait pas où elle se trouvait, mais elle était allongée sur quelque chose de mou et de confortable.
« Harmonie ! »
Ce fut comme si quelqu’un l’avait crié dans sa tête. Elle se redressa d’un bloc pour découvrir sa fille juste devant elle en train de la fixer avec ses grands yeux innocents.
- Bonjour maman, t’es réveillée ! s’exclama en chuchotant l’enfant.
La jeune femme éberluée serra sa fille contre elle avant d’examiner l’endroit autour d’elle. Il s’agissait d’une pièce de la taille d’une chambre moyenne, avec des parois d’une étrange roche d’un bleu sombre mais brillant composé de différentes taches plus ou moins clair. Le sol, bleu également, était zébré de stries mauves, dorés et argentés, et le plafond au-dessus d’eux semblait constitué du même matériau. Des encoches dans les murs abritaient d’énormes coquillages dans lesquels brillaient des cristaux turquoises qui dégageaient la lumière éclairant la salle.
Hermione était couchée à même le sol sur une substance molle qu’elle avait tout d’abord pris pour un matelas et dont la couleur jaune pâle contrastait avec le reste des lieux. Une sorte de tissu la couvrait, drap blanc aux motifs étranges où se mêlaient spirales, étoiles et nombre d’arabesques. Lors de sa deuxième inspection, la jeune femme nota un rideau dont la couleur était si semblable à la pierre qu’elle se fondait dans la paroi, mais les reflets qu’elle apercevait ne laissaient aucun doute quand à sa nature.
- Peut réveiller papa ? murmura Harmonie, ramenant l’attention d’Hermione sur elle.
Celle-ci jeta un coup d’œil à côté d’elle et fut frappée d’horreur. Sous le même drap blanc qu’elle se trouvait son pire ennemi profondément endormi. Elle contempla son visage un instant en réfléchissant. Il semblait si paisible en dormant. A bien y réfléchir, c’était la première fois qu’elle le surprenait dans cet instant de faiblesse. Bien qu’ils aient passé deux nuits déjà dans le même lit, jamais elle ne l’avait vu dormir. Il paraissait si… angélique ? La jeune femme se rembrunit en se rappelant qu’il n’avait rien d’un ange, si ce n’était peut-être dans ces rares moments l’apparence. Soudain furieuse contre lui sans trop savoir pour quoi, elle adressa un sourire rayonnant à sa fille.
- Mais bien sûr ma chérie, fais le badaboum !
Elle était peut-être un brin sadique sur ce coup-là, mais avec Malfoy jamais assez. Et puis, tous les dimanches matins pendant trois ans et demi si on enlevait les semaines où Harmonie était chez son père, elle avait été réveillée aux aurores par le badaboum. Alors pour une fois, à lui de goûter à ce plaisir inconnu qu’était le réveil par sa fille.
En prévision de ce qui allait se passer, Hermione mit ses mains sur ses oreilles. Harmonie se leva fièrement sur ce qui était le lit, cherchant à garder l’équilibre sur le truc mou qui servait de matelas. Puis, quand ce fut fait, elle se laissa tomber d’un coup sur Malfoy.
- Badaboum !
Le cri que poussa la fillette vrilla les tympans de la jeune femme malgré le rempart formé par ses mains, et elle pensa avec presque une pointe de remords à ce que le pauvre cerveau de Malfoy devait subir. Ce dernier sursauta brusquement et se redressa, hagard, attrapant au passage sa baguette magique qui bien que théoriquement inutile depuis près d’un an il gardait toujours sur lui. « Vieux réflexe », rit intérieurement Hermione. Les cheveux totalement en pagaille et l’air paniqué, il chercha des yeux son agresseur avant de se reculer précipitamment en voyant sa fille surgir devant lui.
- Papa réveillé ! s’exclama-t-elle en bondissant.
Sous le coup de la frayeur, Malfoy ne put retenir un nouveau sursaut. Et à sa grande surprise ainsi que celle d’Hermione, des étincelles vertes jaillirent du bout de sa baguette.
Hermione ne réfléchit pas une seconde de plus que nécessaire. Elle se jeta sur sa fille et roula avec elle sur le sol de pierre froid alors qu’un rayon vert allait se fracassait contre le mur, laissant cependant à leur grand étonnement la paroi intacte.
- Malfoy ! fulmina la jeune femme en se relevant, plus enragée que jamais. Espèce d’abruti incompétent et analphabète, comment as-tu osé ?
- La ferme Granger, j’ai été pris au dépourvu, c’est tout, rétorqua l’agressé.
- Est-ce que tu te rends compte de ce que tu viens de faire ? s’époumona Hermione dans une colère des plus noires. Tu as attaqué Harmonie ! Et tu l’aurais réduite en cendres si je n’avais pas été là !
La concernée était recroquevillée sur le sol, le regard fixé sur ses parents, les bras autour de ses genoux. Elle les regardait sans comprendre, terrifiée par ce qui venait de se passer. Sa maman n’était habituellement jamais en colère, mais désormais, elle lui faisait plus peur que quiconque.
- Arrête de crier tu fais peur à la petite ! changea de sujet Malfoy.
- Ce ne serait pas le cas si pour une fois dans ta vie tu t’étais comporté correctement, répliqua furieusement la jeune femme en lui tournant le dos, sa main la démangeant affreusement de gifler cet ordure qui avait failli faire du mal à son ange.
Elle s’agenouilla près de ce dernier, totalement radoucie, et la prit dans ses bras. La fillette s’y réfugia et se blottit contre elle, son petit cœur battant follement dans sa poitrine.
- Chut, chut, c’est fini, la rassura Hermione tout en la berçant.
Elle décocha au passage un regard meurtrier au responsable de cette situation qui lui en renvoya un noir en retour, mais loin d’égaler l’animosité que témoignait à son encontre la jeune femme. Sous les yeux de cette dernière, il effectua un petit moulinet du poignet et des étincelles crépitèrent de nouveau au bout de sa baguette, mais inoffensives cette fois.
- La magie fonctionne… murmura-t-il.
- On doit être au fond du gouffre, lança sèchement Hermione en guise d’explication. Ca va mon ange ? demanda-t-elle ensuite à sa fille d’une voix rassurante.
- Oui, affirma l’enfant. Veux un câlin papa maintenant.
A contrecœur, la jeune femme laissa sa fille aller se lover dans les bras de son père qui se garda cependant de la narguer, sachant sa faute précédente impardonnable.
- Excuse-moi mon ange, c’est un vieux réflexe, l’entendit-elle marmonner à l’oreille de la fillette.
- J’ai faim, déclara cette dernière en s’écartant.
Ses deux parents se regardèrent, embêtés. Hermione refit le tour de la pièce des yeux mais aucune trace de leurs valises ou de la luge.
- Je suis désolée mon ange, mais nous n’avons rien à manger pour l’instant, s’excusa-t-elle.
- Il faut aller voir Goubo, expliqua l’enfant en sautant par terre, quittant la texture molle sur laquelle était encore allongé son père.
Et sur ce, avant qu’un de ses parents ne puisse la retenir, elle courut jusqu’au rideau et disparut de l’autre côté.
Draco remit ses idées dans l’ordre. Méfiant, il garda sa baguette en main malgré le regard de reproche que Granger posait dessus. Elle devait cependant être d’accord avec lui qu’il valait mieux qu’il la garde, car elle ne commenta pas. Il se leva et se dirigea vers le rideau à la suite de la jeune femme. De l’autre côté, il eut la surprise de découvrir sa fille, le visage rayonnant, qui tirait par la main un homme d’âge mûr. Ses yeux étaient grands et d’un bleu très clair, son nez long, ses joues creuses, ses cheveux d’un gris décoloré, sa peau bleue.
- Bonjour, je suis content de voir que vous êtes réveillés. Je vais être votre interprète. Je m’appelle Goubo.
Chapitre 18 : Atlantide by Realgya
Author's Notes:
Oups ! Je me suis un petit peu emballée à la fin du coup le chapitre est plus long que prévu et la dernière scène (rajoutée sous le coup de l'inspiration) ne vous plaira peut-être pas. A vous, juges, de me donner votre avis sur le sujet. Bonne lecture !
- Pardon ? demanda Draco d’un air incrédule.
Goubo ouvrit la bouche, sans doute pour répéter, mais Harmonie le devança.
- Papa et maman dorment plus maintenant et j’ai toujours faim, fit-elle savoir en tirant sur le bas de la tunique argentée porté par l’inconnu.
- Asseyez-vous sur la table pour manger, invita ce dernier en désignant une table en pierre dans un coin de la nouvelle pièce dans laquelle Draco et Granger venaient de pénétrer.
Le jeune homme fronça les sourcils sans se décider à bouger, mais déjà sa fille avait attrapé la main de sa mère pour la forcer à aller s’asseoir avec elle.
- Pourrait-on savoir qui vous êtes et où nous sommes ? s’enquit Granger après avoir constaté son propre état d’humeur.
« Ce que vous êtes » aurait sûrement été mieux adapté, mais elle ne voulait pas vexé leur hôte apparent. Elle avait bien fait de prendre la parole, lui n’aurait pas du tout demandé les choses de cette manière. Il garda d’ailleurs sa baguette en main, bien que non pointée sur le dénommé Goubo.
- Je suis Goubo, comme dit, et votre interprète, reformula celui-ci sans rien leur apprendre de plus. Et ici, nous sommes à Atlantide.
- Atlantide ? La citée engloutie sous les eaux ? Je croyais que ce n’était qu’une légende… s’exclama la jeune femme avec un peu trop d’enthousiasme au goût de Draco.
- Non, déclara Goubo. La vraie Atlantide a existé et a été noyée, mais notre peuple a continué de vivre grâce à notre science et a reconstruit une nouvelle Atlantide ici.
Draco jeta un regard dédaigneux autour de lui. Cet atlante lui écorchait les oreilles avec son anglais moyen, c’en était très agaçant. N’était-il pas interprète à ce qu’il avait dit ? Il pourrait au moins parler correctement !
- Mais ici, nous sommes où exactement ? demanda Granger avide de savoir. Sous terre ?
- Sous glace, rectifia Goubo. Elle forme grand bouclier opaque et incassable tout au-dessus de nous et est maintenue grâce à magie.
Le jeune homme qui s’intéressait à sa baguette en se demandant comment cela se faisait que ses pouvoirs soient revenus redressa d’un coup la tête en direction de leur interlocuteur. Le papillon avait aspiré toute la magie de toute la planète. Si l’espèce de bouclier dont il parlait tenait grâce à cette dernière, il devrait s’être écroulé, mais ce n’était visiblement pas le cas.
- Vous voulez voir le bouclier ? proposa Goubo.
- Oui, lui sourit immédiatement Granger.
- Nan, protesta Harmonie. J’ai faim avant.
- Oh oui excuse-moi mon ange, se rattrapa sa mère.
- Il n’y a pas de problèmes. J’ai à manger, répondit l’atlante. Vous devriez vous asseoir, ajouta-t-il à l’attention de Draco qui rejeta ses cheveux en arrière en affichant une grimace méprisante.
- Malfoy, ne recommence pas, le rappela la voix polaire de Granger.
Il la dévisagea avec un petit sourire en coin. Elle osait lui donner des ordres. Sans doute avait-elle peur de vexer l’atlante. Il pouvait bien lui accorder cette victoire, il la récupérerait bien après. C’était rebondir pour mieux sauter. D’ailleurs en y repensant, il ne s’était toujours pas vengé de cette claque mémorable qu’elle lui avait mise peu de temps auparavant. Mais un Malfoy n’oubliait jamais !
Il se laissa tomber sur le banc en pierre avec flegme sans lâcher Granger du regard, si bien qu’elle finit par s’agiter sur sa chaise, mal à l’aise, ce qui accentua son sourire. Après un regard noir de sa part, il décida cependant que son petit jeu avait assez duré pour l’instant et s’intéressa enfin à ce que l’atlante leur avait servi pour manger.
Il s’agissait de longs bâtons de glace au travers desquels on pouvait apercevoir une danse de couleurs chatoyantes. Harmonie avait déjà mis le sien dans sa bouche, s’adoptant sans doute tout à fait à cette nourriture qui faisait office de sucette. Draco attrapa le sien avec suspicion en rangeant sa baguette et fit tourner l’aliment glacé plusieurs fois entre ses doigts avant de le goûter. Finalement, ce n’était pas mauvais, juste terriblement froid.
Le jeune homme lança un coup d’œil lubrique à Granger qui, à l’image de sa fille, avait mis le sien tout entier dans sa bouche et l’en sortit vivement en surprenant son regard. Ses joues prirent une jolie teinte rouge alors qu’elle ne savait plus comment manger sans se mettre dans une position délicate, ce qui raviva la bonne humeur de Draco.
- Ce sont des bâtons de rubis, leur indiqua Goubo. Il existe aussi les bâtons d’or, d’argent, de saphir, d’émeraude, d’onyx et de nacre. Tous ont des goûts différents.
- Vous ne mangez que ça ? interrogea Granger.
- Oh non, nous mangeons plein de nourriture différentes, mais les bâtons sont les plus nourrants.
- Nourrants ? répéta la jeune femme sans comprendre.
- Les plus ceux qui après nous avons le moins faim, essaya d’expliciter l’atlante.
- Ah, les plus nourrissants, sourit Granger en articulant bien le mot.
- Oui, nourrissants, répéta Goubo en sage élève qui insupporta Draco.
- Toi aussi tu es un enfant ? sauta vite aux conclusions Harmonie.
- Non, rit l’atlante, j’ai 320 ans.
- 320 ans ! s’exclama la fillette alors que ses deux parents fronçaient les sourcils.
- Oui, 3 fois 10 plus 2, confirma l’homme.
- Non, ça fait seulement 32 alors, le corrigea gentiment Granger.
- Que j’ai dis ?
- 320, 3 fois 100 plus 2 fois 10.
- Ah non, c’est trop vieux ! Nous mourrons à environ 120 ans dans Atlantide.
Granger sourit ; Draco grimaça. Cette conversation l’horripilait. Il s’en moquait de l’âge de cet homme, ce qu’il voulait savoir c’est pourquoi la magie fonctionnait ici, où était le papillon et comment guérir Harmonie.
- Pourquoi t’es bleu ? demanda justement la fillette.
- Et toi, pourquoi t’es blanc ? lui retourna Goubo, une lueur amusée dans le regard.
- Je suis née comme ça, déclara la petite.
- Moi aussi, lui répondit simplement l’atlante. Il y a les hommes blancs, les hommes jaunes, les hommes noirs, les hommes marron, les hommes roses, les hommes rouges et les hommes bleus.
L’enfant lui retourna un regard rayonnant mais ne répondit pas, trop occupée à sucer sa friandise.
- Je vais laisser vous manger, je reviens vite avec vêtements pour que vous pouvez aller dehors. Les murs gardent le chaud mais dehors vous mourrez de froid sans rien pour conserver le chaud sur vous, déclara l’atlante en se levant.
- D’accord Goubo, acquiesça Granger.
L’atlante leur sourit puis sortit, pensant sans doute laisser la petite famille tranquille. Comme s’ils formaient une famille… Le visage de Draco s’assombrit. Cet atlante commençait sérieusement à lui taper sur le système, il n’avait pas que ça à faire.
- Granger, l’interpela immédiatement Malfoy quand Goubo les eut laissé seuls.
- Oui ? demanda Hermione en inspirant profondément pour ne pas s’énerver.
- Je peux savoir à quoi tu joues ?
- Qu’est-ce que…
- Je t’ai laissée parler en espérant que les choses allaient se dérouler calmement, maintenant on fait à ma façon, la coupa-t-il en sortant sa baguette.
- Que…
- Il revient, il répond à mes questions, point. Et que je n’entende une seule de vous deux dire quoique que ce soit…
- Mais ça ne va pas de t’énerver comme ça ? s’exclama Hermione. Tu as complètement…
- Complètement quoi, Granger ? La vie d’Harmonie est en danger et toi tu…
- Nous sommes dans un lieu où la magie est présente, Harmonie ne risque rien pour l’instant, alors ne commence pas avec tes méthodes de Mangemort ! s’écria la jeune femme hors d’elle.
Malfoy pâlit considérablement, sa mâchoire se crispa, son bras de leva par automatisme.
- Expelliarmus !
Le sort fusa à l’instant même où Hermione attrapait sa baguette et elle n’eut pas le temps de se protéger que son arme lui sautait des mains.
- Ca suffit Mal…
Ses mots s’étranglèrent dans sa gorge alors que la baguette du jeune homme se posait sur sa gorge et qu’il rapprochait son visage d’elle, cachant tant bien que mal derrière un masque de dureté une colère rougeoyante.
- Ose répéter ce que tu as dis, siffla-t-il, ses yeux plus sombres que jamais dans lesquels se déchaînait une véritable tempête.
- Nous n’avons pas besoin de tes méthodes brutales alors que Goubo et son peuple nous ont soigné et nourri, tu peux ranger ta baguette, déclara la jeune femme d’une voix sèche.
- Ce n’est pas ça que tu as dit, souffla Malfoy en s’approchant encore plus d’elle, leurs visages n’étant plus séparés que par quelques centimètres et la baguette du jeune homme s’enfonçant dans la gorge d’Hermione. Alors ? Tu fais moins la fière maintenant, hein ?
La jeune femme ne répondit pas, se contentant de le défier du regard de passer à l’action, ce dont elle l’espérait incapable.
- Harmonie.
Sa voix ne fut qu’un murmure, mais Malfoy l’entendit. Il approcha sa bouche de son oreille sans baisser sa baguette.
- Elle ne sera pas toujours là, alors fais attention à toi.
- Elle serait triste, contra Hermione.
- Potion d’oubli, sortilège de confusion… elle sera triste uniquement si je veux qu’elle le soit.
- Je ne te savais pas si ignoble, cracha la jeune femme, un éclair de dégoût dans les yeux.
- Oublies-tu que je suis comme tu l’as si bien dit un Mangemort ?
Un frisson parcourut Hermione. Il s’écarta d’elle, baissa sa baguette sans pour autant la ranger et se rassit sur le banc non loin de sa fille qui avait observé la scène avec de grands yeux. La jeune femme se massa la gorge et adressa un regard rassurant à sa fille. Malfoy était dangereux avec une baguette dans les mains, sans doute la rancoeur de l’absence de la magie durant presqu’un an se faisait-il ressentir. Se promettant d’éviter de trop le contrarier, elle se rassit et attendit avec angoisse que l’atlante revienne avec ses fameux vêtements.
Chapitre 19 : Dôme de glace by Realgya
Author's Notes:
Et voici un nouveau chapitre qui, j'espère, vous plaira. N'hésitez pas à me dire ce que vous en pensez. Le prochain devrait être écrit pour ce week-end (en théorie ^^). Bonne lecture !
- Voilà, j’ai vos vêtements, déclara Goubo d’une voix enjouée en repassant le lourd rideau menant sur l’extérieur identique à celui qui séparait la pièce où ils étaient de la chambre dans laquelle ils s’étaient réveillés.
L’atlante fronça les sourcils et Hermione devina sans peine pourquoi. L’ambiance entre eux était plus que tendue, et largement palpable. En attendant le retour de leur hôte, elle avait eu le temps d’examiner plus en détail la pièce. Deux autres rideaux en plus de celui donnant sur l’extérieur et celui sur la chambre étaient dans la pièce, mais elle n’était pas allé voir ce qu’il y avait de l’autre côté, sentant encore le regard dévoreur de Malfoy posé sur elle.
Qu’est-ce qui lui avait pris de s’énerver à ce point ? Le fait de retrouver la magie lui avait fait perdre tout son calme. Il exigeait des réponses, c’était normal, mais ne lui avait-on jamais appris la patience ? Il fallait admettre que si cela s’était envenimé de la sorte, c’est parce que le mot « Mangemort » lui avait échappé. Sinon, il aurait sans doute fini par se rasseoir avec sa moue méprisante habituelle.
- Mettez-les, je vais vous montrer dehors. Ah, et n’oubliez pas les chaussons.
- C’est pas trop tôt, fit Malfoy de sa voix traînante en attrapant l’une des immenses capes.
Hermione prit la plus petite des trois pour l’enfiler à Harmonie, puis après avoir ajusté correctement la capuche de la petite s’enveloppa rapidement dans la sienne.
- N’oubliez pas chaussons, indiqua Goubo en désignant des bottes bleues qui montaient jusqu’aux genoux.
Les jeunes gens se chaussèrent en un tournemain, Harmonie râlant un peu parce que son père avait interverti les pieds droits et gauches, avant de suivre leur interprète au-dehors. Hermione s’arrêta net sur le seuil en contemplant l’endroit, stupéfiée.
Ils étaient sur un promontoire de neige qui leur donnait une vue en contrebas sublime. Sous eux se dressait Atlantide, la cité perdue. Formée d’arabesques, de ponts, d’avenues suspendues ou de dédales emmitouflés sous les glaces éternelles. A un endroit, Hermione pouvait apercevoir des atlantes se déplaçaient sous un sol de glace transparente. Mais le plus majestueux restait les tours blanches et bleues qui s’élevaient jusqu’au dôme de glace d’une couleur si transparente qu’il prenait la teinte bleu clair du ciel au-dessus de lui.
- Personne n’a jamais découvert votre existence ? arriva-t-elle à s’étonner.
- Non. De votre monde, la glace est opaque, expliqua Goubo.
- C’est fabuleux…
Elle finit par s’arracher à la contemplation de la cité et se retourna pour découvrir le bâtiment dans lequel ils se trouvaient auparavant. Ce n’était pas des beaux bâtiments semblables à ceux de la cité mais un simple igloo blanc.
- Vous avez dit que vous étiez interprète, lança la conversation Hermione en repérant les signes d’impatience chez Malfoy.
Elle avait appris à le connaître, et ressentait avec netteté son agacement. Ses traits étaient tendus, sa main dans sa cape sans doute serrée sur sa baguette, et il changeait sans cesse de point d’appui, le pied droit et le pied gauche, de manière presque imperceptible mais dont Hermione pouvait s’apercevoir.
- Oui, mon peuple ne parle pas votre langue. Mais j’apprends. Je parle très bien latin.
- Vraiment, s’étonna la jeune femme en souriant. Je saurai le traduire, mais uniquement des écrits. Chez nous c’est une langue morte, on n’apprend pas à le parler.
- Ah, je comprends, hocha lentement la tête l’atlante.
- Comment est-ce que ce dôme tient en place ? s’enquit Hermione.
- Par magie, répondit Goubo.
- C’est-à-dire que vous ne savez pas comment…
- Si, si, si, nous savons. C’est par magie. A un moment la magie a disparu, et la glace a failli fondre et tous noyer nous, non, nous noyer.
- Mais depuis quand la magie refonctionne-t-elle ?
- Longtemps. C’était il y a trois cycles. La disparition de la magie a duré quelques jours à peu près.
- Juste quelques jours ? fit Hermione avec incrédulité.
- Et comment ça se fait ? intervint Malfoy qui jusque là s’était contenté d’écouter en fronçant les sourcils.
- Papiya est venu et nous livre sa magie. C’est grâce aux Anciens.
- Papiya ? Les Anciens ? répéta Hermione sans comprendre, perdue.
- Papiya est un grand papillon. C’est notre divinité. Les Anciens ont appelé lui pour qu’il nous livre magie et depuis Papiya permet de maintenir glace.
- Où est ce Papiya ? demanda brutalement Malfoy.
- Loin au-dessus des glaces, après Anayaska. Anayaska est la plus loin des cités atlantéennes. Elle est au bord de la cascade à l’envers qui permet de monter sur votre monde, et à côté d’Oliade, aussi appelée la Nouvelle Atlantide. C’est la deuxième cité la plus grande après Atlantide et…
- D’accord, d’accord, je crois qu’on a compris, l’interrompit Malfoy. Comment peut-on se rendre là-bas ?
- Vous voulez voir Papiya ? questionna Goubo, soudain soupçonneux.
- Bien sûr ! Le papillon de l’abysse a drainé toute la magie du monde, il doit la rendre ! s’exclama le jeune homme.
- Mais la glace va…
- Non ne vous inquiétez pas, intervint Hermione en constatant l’expression apeurée sur le visage de Goubo. Quand la magie sera libérée, Papiya va disparaître mais le dôme de glace ne fondra pas car la magie va naturellement revenir prendre sa place.
- Sûr ?
- Sûr, affirma la jeune femme.
- Mais pourquoi avez-vous besoin de magie ?
- Je rêve ou quoi ! s’écria Malfoy, ses yeux virant à l’orage. Tu nous demandes pourquoi nous, sorciers, nous avons besoin de la magie ? Mais tu es…
- Malfoy, tais-toi ! le coupa Hermione en se plantant devant lui, les mains sur les hanches. Ce n’est pas en criant que le problème se résoudra, alors va faire un bonhomme de neige avec Harmonie pendant que je m’occupe de ça.
- Ne me donne pas d’ordres, Granger ! rugit le jeune homme en retour.
Hermione ne répondit pas, se contentant de le fixer avec fureur mais sang-froid. Malfoy lui jeta un regard noir avant d’obtempéra en donnant un coup de pied rageur dans la neige.
- Viens Harmonie, intima-t-il.
- Et ne parle pas comme ça à ma fille, ne put s’empêcher d’ajouter Hermione, la voix vibrante de colère.
- Je te rappelle que c’est aussi la mienne, rétorqua le jeune homme en s’éloignant.
Harmonie, docile, rejoignit son père en sautillant. Hermione soupira avant de se retourner vers leur hôte.
- Vous dites que vous ignorez ce que sont les sorciers ? s’étonna Hermione.
Goubo hocha la tête pour confirmer. La jeune femme sortit sa baguette, qu’elle gardait toujours sur elle malgré l’absence de magie, et la lui montra. De petites étincelles rouges jaillirent à son extrêmité.
- Une nouvelle arme de mort, s’horrifia l’atlante.
- Non, le détrompa Hermione, les sorciers utilisent la magie depuis très très longtemps, sûrement déjà à l’époque où Atlantide n’était pas encore sous les eaux. Et si elle peut tuer, comme n’importe quel objet, ce n’est pas sa fonction première. Je vais vous montrer. Avis !
Une nuée de petits oiseaux apparut en gazouillant. A voir l’expression de béatitude sur le visage de Goubo, il n’en avait jamais vu de sa vie.
- Les écrits en parlent… mais ces animaux sont une légende… souffla-t-il.
- Dans notre monde, l’Atlantide aussi est une légende, le taquina Hermione. Au fait, merci d’avoir pris soin de nous.
- C’est normal, répondit l’atlante. Nous vous avons trouvé plus loin dans les champs de bâtons. Vous êtes tombés de là-haut. Les Anciens ont demandé à ce que nous faisons une maison pour vous.
- C’est cet igloo ? interrogea Hermione en désignant celui-ci.
- Oui. C’est vite à faire, nous n’avions pas le temps de faire une vraie maison comme celles d’Atlantide.
- Je comprends, ça nous convient très bien, sourit la jeune femme.
- Nous sommes le soir. Les Anciens veulent vous rencontrer demain. Si vous voulez vous pourrez rester ici vivre avec nous ou rentrer chez vous si les Anciens acceptent et que vous promettez de ne pas dire que nous vivons ici, exposa Goubo.
- C’est très gentil, c’est une offre généreuse que vous nous faîtes là, le remercia Hermione.
L’atlante lui sourit en retour.
Chapitre 20 : Fleur de glace by Realgya
Author's Notes:
Ce chapitre est un peu court, peut-être le plus bref de tous ceux écrits jusqu'alors, mais j'espère qu'il vous satisfaira toutefois. Bonne lecture à tous !
Goubo proposa à Hermione d’aller faire un tour dans la cité en constatant que Malfoy et Harmonie étaient joyeusement occupés à leur bonhomme de neige. La jeune femme accepta sans hésiter et se laissa conduire. Sur leur passage, les atlantes se retournaient en la dévisageant avec de grands yeux, et hélant régulièrement son guide pour avoir quelques précisions à son propos. Hermione contemplait la belle architecture de pierres bleues autour d’elle avec ravissement, les yeux brillants.
- Ah, voici Anahak, mon neveu, s’exclama soudain Goubo.
La visiteuse releva les yeux du sol dallé qu’elle avait entrepris de détailler avec soin pour se retrouver en face de l’atlante désigné. Il était grand, la dépassant d’une bonne tête. Ses longs cheveux d’un noir d’ébène lui tombaient sur les épaules, et une mèche lui barrait le front. Son front était haut, ses yeux de jais, ses lèvres épaisses. La seule pensée qui vint à Hermione en le regardant fut qu’il était beau, tout simplement. Et quand il lui sourit, dévoilant ses dents d’un blanc parfait, elle se sentit fondre devant ce jeune homme qui devait être à peine plus âgé qu’elle.
- Bonjour, salua Anahak.
- Vous aussi vous êtes interprète, se réjouit la jeune femme.
- Non, non, rectifia Goubo devant la mine perplexe de son neveu, il vient de vous sortir tout son vocabulaire de votre langue d’un coup, je le crains.
- Oh, fit Hermione, un brin déçue.
- Dans notre langue, « bonjour » se dit « ayo ».
- Ayo Anahak, s’enthousiasma Hermione.
Ces brèves paroles eurent pour effet de faire s’élargir le sourire du jeune homme. Ce dernier entra en conversation avec son oncle, sans cesser de lancer des regards en coin à l’ancienne Gryffondor qui ne comprenait rien de ce qu’ils se disaient.
- Hermione ? demanda soudain Anahak en se tournant vers elle.
- Oui, approuva la jeune femme en comprenant qu’il venait d’apprendre son prénom.
- Nyia ju klessandr bilist ga.
Hermione le regarda sans comprendre et se tourna vers Goubo, perdue.
- Il dit que c’est un très beau prénom, traduisit l’atlante. Il m’a proposé de continuer à te faire visiter la cité pour que je puisse me rendre à ma conférence. Cela te convient-il ?
- Oh oui, surtout je ne me veux pas vous empêcher de vaquer à vos occupations habituelles, répondit précipitamment la jeune femme.
- Bien, dans ce cas je vous laisse. Anahak vous raccompagnera à votre logement quand vous aurez terminé.
- D’accord.
L’atlante s’éclipsa, laissant les deux jeunes gens seuls. Anahak désigna une artère secondaire de la cité du bras, en invitation, et Hermione hocha la tête pour approuver. Galamment, le jeune homme lui proposa son bras et la visiteuse le lui prit en riant.
Hermione avait perdu toute conscience du temps. Anahak l’avait conduite sur les plus hauts balcons de la cité, là où poussaient les fleurs de glaces. Semblables à des roses ciselées sur du verre, la jeune femme était tout de suite tombée sous leur charme. Le jeune homme en avait saisi une du bout des doigts et l’avait glissée dans la chevelure d’Hermione. Elle avait rosi, elle le savait, avant de se hausser sur la pointe des pieds pour déposer un baiser sur la joue de l’atlante. La vue était magnifique.
Ils se séparèrent devant l’igloo de la jeune femme, qui après un sourire radieux à Anahak disparut à l’intérieur.
- Te voilà enfin, où étais-tu ? l’accueillit Malfoy avec hargne dès qu’il la vit franchir le rideau.
Hermione retira sa cape et ses chaussons et les rangea dans un coin à côté de ceux du jeune homme et de sa fille. Elle les rejoignit à table sans un mot, et attrapa un bâton de glace.
- Tu pourrais répondre quand je te parle, s’énerva l’ancien Serpentard.
- Ca ne te regarde pas Malfoy, coupa la jeune femme d’une voix neutre avant de mettre la nourriture dans sa bouche.
- Joli, s’extasia Harmonie en remarquant la fleur de glace dans ses cheveux.
- Merci mon ange, lui sourit sa mère.
- D’où elle sort ? exigea de savoir Malfoy.
- Au risque de me répéter Malfoy, ça ne te regarde pas, fit simplement Hermione.
Le jeune homme la foudroya du regard.
- Goubo t’a fait du charme, ricana-t-il méchamment.
- A 32 ans, Goubo doit être marié, remarqua l’ancienne Gryffondor.
- Alors qui ? insista l’ancien Serpentard.
- En quoi cela te regarde-t-il ? répliqua la voix cassante d’Hermione.
- Je veux savoir.
- Ne compte pas sur moi pour te le dire.
Malfoy se renfrogna, avant de se lever brusquement et d’aller dans leur chambre s’allonger sur le lit. Hermione attendit que sa fille ait fini avant de se lever pour aller satisfaire sa curiosité en découvrant les deux autres pièces de l’igloo. Derrière le premier elle put découvrir la même surface molle que celle qui servait de matelas pour Malfoy et elle.
- C’est mon lit ! s’exclama Harmonie, son visage rayonnant.
- C’est l’heure de la sieste, au dodo, déclara Hermione.
Sa fille obéit sans rechigner, et courut joyeusement jusqu’au lit dans lequel elle s’allongea.
Le deuxième rideau menait à une petite salle au centre de laquelle se tenait un grand trou dans le sol rempli d’eau, qu’Hermione identifia comme une baignoire. A sa surprise, en y trempant la main elle trouva que l’eau était tiède, soit chaude comparée à la température ambiante. Prise d’une envie irrépressible de se baigner, elle se défit de ses vêtements et se glissa dans l’eau avec délice, y noyant ses cheveux.
Hermione ferma les yeux et passa dans un demi-sommeil. De nouveau, le temps n’avait plus d’importance et elle n’aurait su dire quand elle souleva ses paupières s’il venait de s’écouler quelques minutes ou plusieurs heures.
- Granger, qu’est-ce que tu fiches encore ?
La voix de Malfoy dans la pièce d’à côté suffit à lui faire perdre toute la sérénité obtenue par ce bain. Il surgit soudain dans la pièce et son regard s’agrandit en se posant sur la jeune femme, avant d’être remplacé par un sourire narquois.
- Dehors ! s’époumona la jeune femme alors que ses joues se teintaient d’un rouge vermeil.
- Pourquoi, après tout je t’ai déjà…
- Dehors !
Le ton sans appel et le morceau de savon qui fut balancé à travers la pièce suffit pour faire sortir le jeune homme, mais non sans lui tiré un coup d’œil amusé en direction d’Hermione. Bouillante de rage, elle sortit de l’eau et se couvrit d’une des serviettes blanches étendues un peu plus loin, avant de se rhabiller.
Quand elle émergea de la salle de bain, sa colère n’était nullement retombée et si ses yeux avaient pu lancer des éclairs, Malfoy aurait été tué sur place.
- Fais pas cette tête, lâcha-t-il d’une voix traînante.
- Puis-je savoir pourquoi a-t-il fallu que tu viennes me déranger, coupa-t-elle d’une voix glaciale sans tenir compte de sa remarque.
- Je croyais que tu étais de nouveau partie, c’est tout, fit-il négligemment.
- C’est tout ? lui répondit la voix polaire de la jeune femme.
- Oui, c’est tout, confirma-t-il mi-amusé, mi-blasé.
- Tu n’es vraiment qu’un espèce de…
Les mots manquèrent dans la bouche d’Hermione, ce qui arracha un petit rire suffisant à Malfoy.
- Un quoi ? s’enquit-il d’une voix polie.
- Je te souhaite de mourir dans d’atroces souffrances, se braqua l’ancienne Gryffondor.
- Mais bien sûr, se moqua-t-il. Tu serais la première à me tendre la main pour m’aider, ne le nie pas.
- Tu rêves tout éveillé mon pauvre Malfoy, réfuta-t-elle.
Cela eut le don de faire rire le jeune homme, mais certainement pas de lui faire perdre son petit sourire supérieur qui agaçait tant Hermione.
Chapitre 21 : Soir by Realgya
Author's Notes:
Coucou tout le monde !
Voici donc le nouveau chapitre qui, je vous préviens d'avance, marche de paire avec le suivant qui ne devrait pas trop tarder à suivre, donc si la fin vous énerve, c'est normal ^^' Mais bon, il a fallu choisir entre deux chapitres courts et un long, et ce dernier aurait vraiment été trop long, j'ai donc préféré couper, désolée d'avance à tous ceux que cela va agacer.
L’après-midi passa, tout simplement, Hermione et Malfoy se relayant pour jouer avec Harmonie. Une étrange grisaille finit par recouvrir l’igloo et la jeune femme déclara qu’il était temps pour son ange d’aller au lit. L’air tout guilleret, la petite obéit, exigeant que ses deux parents viennent la border. Hermione soupira mais se résigna, et posa un baiser sur le front de sa fille alors que son coéquipier la dévisageait avec mépris.
A peine Harmonie fut-elle endormie que de discrets coups leur parvinrent de l’extérieur.
- Va voir, ordonna Malfoy.
Hermione serra les dents mais obtempéra, soupçonnant Anahak d’être présent. Sous le regard surpris du jeune homme qui s’attendait à plus de résistance de sa part, elle se couvrit de la cape, enfila les chaussons et s’en fut.
Et effectivement, il l’attendait là, devant l’entrée, un grand sourire sur les lèvres. Devait-elle prévenir Malfoy qu’elle ne rentrerait pas avant un bon bout de temps ? Pff… Comme si elle allait perdre du temps à aller avertir cet arrogant, vaniteux et insupportable goujat !
Draco regarda sa montre. Cela faisait plus deux heures que Granger était sortie, mais qu’est-ce qu’elle faisait à la fin ? De très mauvaise humeur sans qu’il ne sache se l’expliquer, il ôta ses chaussures et alla s’allonger sur la surface moelleuse au niveau du sol qui lui servait de matelas. Croisant les bras derrière la tête, il attendit. La situation était quand même assez insupportable quand il n’avait personne à qui parler, ou plus simplement de qui se moquer.
Il l’entendit enfin rentrer, à moins que ce ne soit Harmonie qui se soit levée pour satisfaire un besoin essentiel. N’ayant rien d’autre à faire, il se décida d’aller voir, et à l’instant où il écarta le rideau se retrouva nez à nez avec l’insupportable miss-je-sais-tout. Cette dernière bondit en arrière, surprise.
- Tu m’as fait peur, lui reprocha-t-elle en chuchotant pour ne pas réveiller sa fille.
- Je ne te savais pas froussarde, lâcha-t-il d’une voix traînante dans laquelle perçait plus de rancœur que de moquerie. Où avais-tu encore disparue ?
- J’étais allée faire un tour, lui répondit Granger d’un ton hautain en se glissant entre lui et le mur pour entrer dans la chambre.
- Toute seule ? railla-t-il pour se donner une contenance alors que le parfum à la violette de la jeune femme venait chatouiller ses narines.
- Non, fit-elle en haussant les épaules.
Draco se tendit imperceptiblement.
- Goubo ? lâcha-t-il d’une voix moqueuse.
- Non, répéta Granger en s’asseyant sur le lit.
- Et qui alors ? Un bonhomme de neige qui s’est mis à parler ? répliqua-t-il méchamment en espérant l’énerver suffisamment pour glaner quelques informations qu’elle laisserait échapper sous le coup de la colère.
- Comme je l’ai déjà dit, je ne vois pas en quoi ça te regarde, contra simplement la jeune femme.
- J’y crois pas, un de ces atlantes te ferait-il du charme ? Comme pour la fleur de tout à l’heure ?
L’absence de réponse suffit pour lui confirmer ses dires, et l’énerver profondément. Granger était à lui, de quel droit est-ce qu’un parasite à la peau bleue viendrait la courtiser ?
- Vous vous êtes embrassés ? lança-t-il méchamment, espérant l’agacer.
Cela fonctionna, mais pas dans le sens dans lequel il l’espérait. Au lieu de s’énerver et de crier que ça ne le regardait pas ou tout autre, les joues de la jeune femme s’empourprèrent et elle se détourna pour l’empêcher de la regarder. Malfoy crut qu’il venait de rater une marcher en sentant son cœur faire un saut périlleux dans sa poitrine. On avait embrassé Granger, sa Granger. Celle qui n’avait pas eu de relations depuis quatre ans, lui excepté, et il en était certain car les trois premières années, s’occuper d’Harmonie devait être un travail à plein temps et qu’ensuite il s’était toujours arrangé pour se tenir informé.
Une bouffée de colère remonta dans ses muscles, mais de manière totalement inexpliquée. Rageur, il se laissa tomber sur le matelas. La jeune femme se retourna vers lui et croisa son regard en fronçant les sourcils. Ah, nouveau problème.
- On ne va quand même pas… dormir tous les deux dans le même lit, n’est-ce pas ? demanda Granger d’une voix blanche, espérant sans doute qu’il la détromperait.
- Dommage qu’il n’y ait pas d’autres lits, tu vas devoir dormir par terre, jeta-t-il.
- Hors de question ! Le lit est pour la fille.
- Tu rêves toute éveillée Granger, je ne bouge pas d’ici. Et ce n’est pas discutable.
- Je refuse de dormir avec toi !
- Va dormir avec Harmonie.
- Le lit est trop petit. Par contre on peut dormir toutes les deux ici et toi là-bas.
- Elle dort, ça la réveillerait, contra Draco.
- Et bien dans ce cas trouve une solution parce que je n’ai absolument pas envie de passer la nuit avec toi, s’énerva Granger.
- Parce que tu crois que dormir à côté d’une sang-de-bourbe me convient peut-être ? rétorqua-t-il.
Ca y est, il l’avait de nouveau dit. Il repéra aussitôt ses joues se décolorer doucement, ses yeux perdre de leur éclat, ses poings se serrer. Tout ça pour une insulte vieille comme le monde, Granger était décidément trop sensible. Mais en même temps, si elle se décidait à aller dormir dans la baignoire, ce ne serait pas plus mal. Une autre image lui vint à l’esprit, celle d’un atlante sans visage serrant dans ses bras sa Granger. La jeune femme se leva, et se dirigea vers le rideau. Elle n’allait quand même pas aller le retrouver, qui qu’il soit, si ?
- Où tu vas ? la rappela-t-il.
Elle ne répondit pas, et sortit. Draco se renfrogna, s’agita. Qu’elle y aille, de toute manière il s’en moquait ! Elle pouvait faire ce qu’elle voulait, ce n’était pas son problème. Ca c’était la théorie. Un Malfoy n’a besoin de personne, un Malfoy ne retient personne, un Malfoy ne s’abaisse pas à toucher une sang-de-bourbe. Enfin, ce dernier précepte c’était uniquement celui de son père, parce que lui il ne comptait plus le nombre de fois où ses doigts étaient entrés en contact avec la peau délicieusement douce de la jeune femme.
Et zut ! Autant voir les choses autrement. Il passerait une nuit sûrement plus agréable s’il l’avait collée contre lui, ses petits pieds froids exceptés, et seul le moment présent comptait. Arrivant à se convaincre qu’au niveau de l’éthique Malfoy, il n’avait rien à se reprocher, que c’était juste « j’en profite au passage » et non pas qu’il « avait besoin d’elle ou la retenait », il se leva pour aller voir si elle était encore là, juste pour voir.
Granger n’était malheureusement pas dans la salle centrale, et Draco jura intérieurement. Si elle était déjà sortie, c’était fichu. Cependant, il nota que sa cape et ses chaussons étaient toujours là, or miss-je-sais-tout ne serait sans doute pas sortie sans. Et en effet de petits bruits provenant de la salle de bain attirèrent son attention. Il se rappela l’épisode s’étant déroulé peu auparavant. Il faudrait peut-être qu’il frappe. Sauf qu’un Malfoy ne frappait pas, et puis si au passage la jeune femme avait décidé de reprendre un bain, il n’allait pas s’en plaindre, de toute manière.
Aussi écarta-t-il le rideau pour passer, et surprit Granger en train de chercher quelque chose sur des étagères de glace, qui sursauta et se retourna violemment.
- Tu ne peux donc pas prévenir quand tu entres ? lui jeta-t-elle avec humeur.
Apparemment, elle n’était pas triste et esseulée comme il aurait pu s’y attendre. Tant mieux, ce serait plus drôle. Et en même temps bien plus difficile de la convaincre de se résigner à passer la nuit avec lui, mais bon, tant pis. De toute manière, sans obstacles il n’y aurait plus d’intérêt.
- Qu’est-ce que tu fiches encore ? demanda-t-il en retour.
- Je cherche un pyjama, ou quelque chose de ressemblant.
- Tu ne trouveras pas, j’ai déjà jeté un œil pendant ta balade de tout à l’heure.
- Merci, je venais de m’en rendre compte, répliqua-t-elle.
- Et ?
- Et donc je n’ai pas l’intention de dormir par terre alors que ça te plaise ou non, il va falloir s’entendre.
Draco jubilait. Il n’avait rien à faire, rien à dire. La lionne refusait de battre en retraite, à son plus grand plaisir. En fait, c’était presque trop facile. D’un pas furieux, elle sortit de la salle de bain, passant tout près de lui en prenant cependant soin de ne pas le toucher, ce qui arracha un sourire narquois au jeune homme.
Chapitre 22 : Nuit by Realgya
Author's Notes:
Bon, après la soirée la nuit, logique ^^' J'avoue, je n'ai pas cherché bien loin pour les titres de ces deux derniers chapitres mais bon, tant pis !
Voici donc la suite qui finit une nouvelle fois... pas vraiment comme vous allez l'apprécier, désolée d'avance ^^'
Sinon bonne lecture à tous ! :D
Granger se rendit dans la chambre, Draco sur ses talons, passa sous les draps après s’être débarrassée de ses chaussures et commença ensuite seulement à se dévêtir pour rester en sous-vêtements, s’assurant que le drap la couvre entièrement. L’ancien Serpentard rit sous cape sans commenter et ôta à son tour ses vêtements mais s’en s’embarrasser de se cacher, et vêtu uniquement de son boxer se glissa sous le drap blanc.
- Soyons clair, tu restes dans ta moitié, je resterai dans la mienne, déclara aussitôt Granger.
- Comme si j’allais m’aventurer à m’approcher de toi, cracha Draco.
Il dévisagea la jeune femme, qui afficha une mine indifférente mais dont les yeux prouvaient la peine.
- Alors ? fit-il d’un ton narquois mais dont toute trace d’animosité avait disparu, il embrasse bien ?
Granger devient d’un joli rouge écarlate et se tourna, lui présentant son dos.
- Mieux ou moins bien que moi ? insista le jeune homme, ravi de la voir dans l’embarras.
- Je t’en pose moi des questions Malfoy ? rétorqua-t-elle.
- Non, mais je ne t’ai pas interdit de le faire, contra-t-il. Alors ? Lequel est le meilleur ?
- Je ne sais pas… maugréa-t-elle. Tu me laisses dormir maintenant ?
- Comment ça tu ne sais pas ? se vexa aussitôt Draco.
- Je ne l’ai pas embrassé, donc je n’ai aucun moyen de comparer. Et maintenant par pitié laisse-moi tranquille, supplia Granger.
Une lumière s’alluma dans le regard de l’ancien Serpentard, et en même temps une petit vague de soulagement se faisait entendre, selon quoi personne ne lui avait volé un baiser auprès de l’ancienne Gryffondor.
- Le problème est qu’il ne l’a pas fait alors que tu aurais bien aimé ou qu’il a essayé et que toi, comme une idiote, tu l’as repoussé ? s’acharna-t-il, perfide.
Aucune réponse ne lui vint, et les cheveux châtains dissimulaient à la perfection les oreilles de la jeune femme. Ne pouvant constater la couleur de ces dernières, Draco se pencha au-dessus d’elle pour apercevoir avec un plaisir évident le teint écrevisse qu’elle affichait, et également son air morfond. Ainsi elle l’avait éconduit…
- Hey ! s’exclama-t-elle. Tu as dépassé ta moitié du lit !
- La moitié ne me suffit pas, il me faut beaucoup plus de place, se justifia-t-il.
- Je croyais que tu ne voulais pas te salir à toucher une sang-de-bourbe comme moi, lança-t-elle avec ironie, espérant sans doute le faire déguerpir.
- Tout juste, mais tant pis, je prendrai un bain après, répondit Draco en lui adressant un sourire narquois.
Granger se releva violemment, et lui-même se recula juste à temps pour éviter qu’ils ne se cognent.
- Tu es malade ! Préviens avant de faire des mouvements de brusques ! s’écria-t-il.
- Chut, tais-toi ! Tu vas réveiller la petite ! le morigéna Granger.
Draco grimaça mais ne répondit pas, se contentant de se laisser retomber sur l’espèce de matelas mou et jaune et sans lâcher l’ancienne Gryffondor du regard. Elle était quand même attirante, avec ses grands yeux noisette, et sa tignasse emmêlée de lionne. Pas qu’elle l’attirât, ce serait reconnaître une certaine dépendance à son égard. Il la trouvait juste attirante, nuance. Un Malfoy a un prestige à conserver, quand même. Prestige qu’il avait sacrément mit à mal lors de leur première nuit, et peut-être aussi la deuxième.
Mais était-ce sa faute si cette diablesse avait tout pour le tenter ? Dans son cas, c’était plutôt elle le serpent et lui Eve. Et ça, c’était mal parti, car Draco détestait ne pas dominer. C’était lui le Serpentard, enfin l’ancien, c’était à lui d’endosser le rôle du reptile. Et puis de toute manière son prestige, il n’y avait que lui pour savoir qu’il l’avait piétiné lors de ces deux fameuses nuits, et en compensation de ce qui en avait résulté, il ne le regrettait absolument pas.
Pas que Granger soit la seule fille qui se soit invitée, ou, pour parler plus franchement, qu’il ait attiré dans son lit, mais c’était la seule avec qui il n’avait pas eu entière satisfaction. Il n’avait pas eu l’impression de la posséder. Son corps peut-être, mais certainement pas ses pensées, ni, et c’est ce qui le révoltait au plus haut point, son cœur. A des moments il sentait que ce dernier penchait dans ses filets, mais dès qu’il franchissait un certain cap, il s’en échappait. De manière plus explicite, il avait l’impression de capturer ce dernier dans leurs échanges, leurs disputes, leurs câlins, mais dès que s’ensuivaient baisers enfiévrés et plus, ce cœur le fuyait de manière automatique sans qu’il puisse le retenir.
Bref, s’il voulait que Granger s’attache à lui et devienne dépendante, partager avec elle des nuits et des nuits sans dormir ne suffirait, ne conviendrait pas. Alors que sur les autres, si, et c’est ce qui faisait la particularité de miss-je-sais-tout. La question était donc la suivante : souhaitait-il vraiment se l’attacher ? Et à quel prix ? Car si au final elle serait sous sa coupe, il ne faisait aucun doute qu’avant d’y arriver, il allait lui aussi devoir faire pas mal de sacrifice, et il n’était pas sûr qu’au final il s’en retire indemne et libre de toute emprise. Au moment où elle serait dépendante de lui, arriverait-il lui à ne pas être devenu dépendant d’elle ?
- Ca va ? le tira de ses pensées une voix.
Conservant le masque impassible qu’il affichait depuis le début de son débat intérieur, il reporta son attention sur la jeune femme allongée à ses côtés et dont le drap laissait deviner les formes.
- Tu te fais du souci pour moi Granger ? demanda-t-il d’une voix narquoise.
- Non, j’espérais juste. Vu que tu ressembles à une statue depuis tout à l’heure, peut-être avais-tu fait une crise cardiaque.
- Harmonie serait triste, lui fit-il remarquer.
- Potion d’oubli, sortilège de confusion, rétorqua Granger en réutilisant ses propres armes contre lui.
- Tu n’auras jamais le cran de t’en servir, railla-t-il.
- Oui, et c’est bien ce qui fait la différence entre toi et moi Malfoy.
Sur ce, elle se retourna une nouvelle fois. Draco balaya son dos du regard, des frissons commençant à se répandre sur ses bras. La chair de poule ? Il n’avait pourtant pas froid.
- Et bien à demain Granger, ne fais pas l’erreur de m’approcher de trop près, ricana-t-il tout bas.
- Je saurai m’en souvenir, ne t’en fais pas, chuchota la jeune femme en retour.
Draco mit du temps à trouver le sommeil. A côté de lui, il pouvait percevoir la respiration calme et régulière de Granger, preuve qu’elle dormait. Il se redressa sur les coudes pour mieux la détailler, n’arrivant de toute manière pas à dormir. Le drap avait légèrement glissé, dévoilant le haut de ses épaules dénudées si on exceptait les bretelles de son soutien-gorge.
N’y tenant plus, il attrapa la jeune femme par la taille et la ramena doucement contre son torse. Elle remua dans son sommeil, mais se calma sitôt qu’il l’eut collée à lui, la rapprochant bien plus que la décence ne le permettait de son ennemie. Car Draco ne s’y trompait pas, elle devait le voir comme un ennemi. Le serpent tentateur, quoi de plus normal ?
Il cacha sa tête au milieu des boucles défaites et entremêlées de la jeune femme, quêtant l’odeur de violette qui vint aussitôt enivrer son esprit alors que sa chaleur se répandait dans son propre corps. Ses bras se resserrèrent autour du corps fragile de la lionne et il ferma les yeux. La fatigue eut tôt fait de le rattraper, et après avoir lutté quelques instants contre le sommeil, voulant profiter de la présence de la demoiselle dans ses bras, il s’endormit en tenant serré contre lui l’objet de ses rêves.
Quand Hermione se réveilla, elle était bien, envahie par une sensation de calme et de plénitude. Sereine, voilà ce qu’elle était, enveloppée dans une douce et chaude étreinte. Elle ne savait pas où elle était, ni comment, ni pourquoi, mais elle savait une chose : c’est que c’était agréable et qu’elle n’avait pas envie d’en bouger. Curieuse, elle essaya cependant d’identifier ce qui l’entourait.
Son visage était blotti contre quelque chose de chaud qui montait et qui descendant à un rythme régulier. Cela lui fit penser à un cœur qui bat, ce qui était tout à fait possible car quelque chose en mouvement avait de fortes chances d’être vivant, surtout, maintenant qu’elle y repensait, perdu sous les glaces éternelles de l’Antarctique. La situation lui revint en mémoire et un horrible doute l’assaillit.
Elle souleva soudainement ses paupières et ses yeux s’écarquillèrent quand elle reconnut le torse nu de Malfoy sous elle. Ah, la limite ! Où était la limite ?
Affolée, elle tenta de calmer la respiration saccadée adoptée par son organisme. Même si son premier réflexe aurait été de repousser le jeune homme au loin, ce n’était absolument pas une bonne idée, car il se serait réveillé et alors après, bonjour les ennuis ! Non, il fallait garder la tête froide, et arriver à s’extirper le plus délicatement possible du piège dans lequel elle se trouvait.
Elle chercha tout d’abord à repérer tous les membres de son corps, ce qui la fit grimacer d’horreur. Les bras du jeune homme l’enlaçaient, et elle-même était roulée en boule contre lui. Comment avait-elle pu se retrouver dans une position pareille ? Avait-elle eu si froid que ça pour aller chercher de la chaleur auprès de son pire ennemi ? En remuant très légèrement, elle constata cependant qu’il ne faisait pas, mais alors absolument pas froid dans la salle et cela accentua ses doutes. Son corps avait dû réagir tout seul à quelque chose de manière automatique, ce n’était pas son subconscient qui l’avait poussé à se lover dans les bras de Malfoy, si ?
Perplexe, elle s’écarta de la peau du jeune homme et glissa le long de ses bras. Une fois passée sous les draps, elle n’aurait plus qu’à se déplacer de ci de là en cherchant le sol. De toute manière elle ne risquait pas de tomber, le matelas jaune n’était pas surélevé. Cependant, alors qu’elle réussissait plutôt bien son entreprise de glissage, les bras se refermèrent autour d’elle, la serrant contre Malfoy et surtout, lui bloquant toute fuite.
- Bien dormi ? s’enquit une voix traînante.
Chapitre 23 : Matin by Realgya
Author's Notes:
Bon, après "soir" et "nuit", voici enfin "le matin" ! Mais promis, le prochain s'appelera bien "Les Anciens", enfin *soupir* (Petite explication: c'est le titre que je voulais donner au chapitre 19 ou 20 et que je ne fais que reporter. Décidément, je n'ai pas envie que mes personnages les rencontrent ^^')
Bonne lecture ! :D
PS: à tous ceux qui voulaient un réveil calme et romantique, comment vous dire... c'est raté !!!
Hermione se raidit.
- Lâche-moi Malfoy, arriva-t-elle à lui ordonner malgré son cœur qui battait à cent à l’heure.
- Pff… et si je n’ai pas envie ?
- Lâche-moi !
- Depuis quand est-ce que tu me donnes des ordres ? fit-il d’une voix tendue en la pressant un peu plus contre lui.
- Tu veux vraiment qu’on commence à se disputer dès le matin, soupira la jeune femme.
- Non, ça me gâcherait ma journée, concéda-t-il.
- Ta journée est donc gâchée quand tu te disputes avec moi ? s’enquit Hermione avec ironie mais sans pouvoir empêcher son cœur de battre avec espoir.
- Oui et non, uniquement si l’échange me met de mauvaise humeur parce que tu oses me tenir tête.
- Je ne suis pas une de ces pots de colle qui te coure après à longueur de journée, n’imagines même pas que je vais être docile, lui fit-elle remarquer.
- Heureusement ! Je finirai par tomber malade si je devais supporter ta tête d’épouvantail tout le temps ! Déjà que ces temps-ci je suis sur le point de faire une dépression.
Il rit tout seul, satisfait de sa blague.
- Je croise les doigts pour que cette dépression te conduise tout droit au suicide, lâcha Hermione avec acidité, toute refroidie, et essayant de s’arracher à l’étreinte du jeune homme.
Elle y réussit presque mais Malfoy la rattrapa et la tira à lui et elle tomba lourdement contre son torse.
- Vexée ? susurra-t-il à son oreille.
- Pas le moins du monde, claironna-t-elle. Qu’ai-je à faire de toute manière de l’avis du Serpentard arrogant que tu es ?
- Bonne question, lui souffla le jeune homme en enfouissant sa tête dans ses boucles, ce qui colora ses joues d’un joli rose alors que la température moyenne de son corps s’élevait de plusieurs degrés.
Le jeune homme la colla un peu plus contre lui et emprisonna ses jambes des siennes, faisant sursauter Hermione. A présent d’un teint cramoisi qu’il ne pouvait bien heureusement pas voir, elle essaya de nouveau de lui échapper en vain. Il l’aplatit soudain sur le lit et se positionna au-dessus d’elle avec un sourire triomphant, l’emprisonnant sous lui.
- Malfoy, j’ai prévu de prendre un bain avant de me présenter devant les anciens, et en plus s’il faut Anahak est déjà là alors ne commence pas, le menaça-t-elle.
- Anahak hein ? releva le jeune homme, une ombre passant brièvement dans ses yeux.
De la colère ? Malfoy serait-il jaloux ?
- Je ne vois vraiment pas ce qu’il peut bien te trouver, cracha-t-il en la toisant avec mépris.
Apparemment non.
Hermione se rembrunit et roula sur le côté, faisant céder le bras de Malfoy qui délimitait sa pseudo-prison. Il la rattrapa assez vite et la bloqua de nouveau sous lui, mais la jeune femme était désormais suffisamment près de ses affaires personnelles. Avec une joie difficilement dissimulée, elle vit le jeune homme loucher quand elle lui brandit sa baguette sous le nez.
- Recule ! intima-t-elle.
Une grimace surgit rapidement sur le visage de l’ancien Serpentard avant que ses traits ne se figent en un masque impassible, seuls ses yeux orageux témoignant de sa colère. Il la libéra et se leva, la laissant quitter le drap et la substance molle et jaune qui leur servait de matelas.
Un bruit attira l’attention d’Hermione en provenance de l’autre pièce. Erreur ! En un instant, Malfoy lui avait arraché sa baguette des mains. Il la fit basculer sur le lit où elle tomba avec un bruit sourd et entreprit de se débattre alors qu’il la maîtrisait, positionné assis en califourchon sur elle et ayant attrapa chacun de ses poignets qu’il lui plaquait des deux côtés de la tête.
- Ne me menace plus jamais, gronda-t-il à son oreille.
La respiration haletant, Hermione le défia du regard. Ils se fusillèrent des yeux un petit moment, avant que la jeune femme ne sente le désir du jeune homme pressé contre elle.
- Pour la troisième et dernière fois Malfoy, lâche-moi, ordonna l’ancienne Gryffondor.
Le regard de son ennemi se fit plus orageux, et des éclairs zébraient ses pupilles pour venir foudroyer sur place Hermione. Mais cette dernière ne se laissa pas intimidée, affrontant vaillamment des yeux son adversaire alors qu’elle frémissait et que son cœur explosait dans sa poitrine. L’odeur de menthe qui commençait à s’insinuer en elle n’était pas pour aider.
Son visage s’approcha dangereusement du sien, sans pour autant qu’il ne la lâche du regard. Hermione aperçut ses lèvres. Proches, trop proches. Et terriblement tentatrices. Essayant vainement de reprendre ses esprits, elle remua. Un nouveau bruit leur provint d’à côté.
- Harmonie est levée, laisse-moi aller lui donner son petit-déjeuner, le pria-t-elle plus qu’elle le lui ordonna.
- Je suis sûre qu’elle peut attendre, lui sourit narquoisement le jeune homme.
- Je vais te souiller, lâcha-t-elle en dernier argument.
Malfoy grimaça sans pour autant s’éloigner d’elle.
- C’est déjà fait, murmura-t-il pour lui-même, bien que la jeune femme ne pu faire autrement qu’entendre.
Et sur ce il se jeta férocement sur sa proie qui eut néanmoins le réflexe d’écarter la tête. L’ancien Serpentard cracha en se redressant. Il venait de mordre dans la texture moelleuse et jaune qui portait désormais une belle trace de dents à l’endroit où s’était tenue juste auparavant le visage de sa victime. Hermione se tortilla pour essayer de lui échapper mais il resserra sa prise. La jeune femme crispa les poings en adressant à son ennemi un regard noir.
- Ca suffit maintenant, libère-moi.
- Tu te répètes, ça devient lassant, jeta-t-il méchamment avant de plonger sur elle.
De nouveau Hermione essaya de l’éviter, relevant sa tête pour mettre sa bouche hors de portée. Cela ne dérangea pas le serpent qui attrapa sa gorge et entreprit d’y faire courir sa langue. La jeune femme trembla, mais ce n’était pas de la peur. C’était… autre chose. Quelque chose d’indéfinissable qu’elle n’osait pas chercher à identifier, de peur de ce qu’elle découvrirait.
- Ar…arrê… rête, formula-t-elle d’une voix rauque alors que Malfoy remontait sa gorge pour, sans aucun doute, venir cueillir ses lèvres.
Il avait perdu la colère et la fougue qu’il avait juste avant et ses multiples baisers s’étaient faits plus doux, mais ça n’empêchait pas Hermione d’appréhender qu’il l’embrasse. Si tel était le cas, elle savait qu’elle n’arriverait pas à lui résister. Elle se laisserait porter par son baiser, s’enivrerait de son parfum, adopterait une attitude des plus répréhensibles et finalement ne se pardonnerait jamais de lui avoir prouvé qu’il lui procurait du plaisir. S’il devait de nouveau coucher ensemble une troisième fois, il la rejetterait comme auparavant. Et elle, elle serait bien pitoyable de l’avoir laissé profiter d’elle. Encore une fois… En fait, déjà en ce moment-même elle était pitoyable.
Les baisers de Malfoy s’arrêtèrent et elle sentit son souffle chaud sur son visage. Elle le regarda. Il était près, si près. Elle pouvait détailler chaque détail de son visage, du haut de son front à son menton pointu, en passant par ses yeux ensorceleurs, l’arrête parfaite de son nez, et ses lèvres. Ses lèvres si diablement diaboliques. Sans qu’elle put contrôler son mouvement elle éleva légèrement la tête comme pour les atteindre. Le jeune homme recula, restant hors de portée, alors qu’il toisait avec amusement Hermione.
Il l’avait attrapée, elle avait passé le cap. Un sourire se dessina sur son visage et Hermione détourna la tête, gênée. Mais pourquoi avait-elle bougé ? Ne pouvait-elle pas contrôler son corps ? Riant sous cape, Malfoy la laissa mariner encore un peu avant de se pencher vers elle. Lentement, il se pencha sur les lèvres de la jeune femme qu’elle ne résista pas à entrouvrir légèrement. Plus rien n’existait à part ce souffle qui se mêlait au sien, et leurs deux respirations synchronisés.
Et soudain, tout le corps du jeune homme s’écrasa sur celui d’Hermione et leurs fronts se heurtèrent avec force.
- Badaboum !
Chapitre 24 : Les Anciens by Realgya
Author's Notes:
Comme promis un nouveau chapitre, décidément ces temps-ci vous êtes gâtés ^^ J'espère qu'il vous plaira, même si c'est plus un chapitre de transition qu'autre chose. Bonne lecture à tous !
- Harmonie ! Nom d’un chien qu’est-ce qui t’as pris ! pestiféra Draco en se relevant.
- Ben le badaboum, répondit avec innocence la fillette.
- Mais on ne dormait pas bon sang ! s’exclama son père.
Son petit diable, parce qu’après un coup comme celui-là il ne pouvait décidément pas la qualifier d’ange, le regarda d’un air bizarre qu’il identifia comme du scepticisme.
- Si pas dodo pourquoi encore dans le lit ? demanda Harmonie en mettant les mains sur les hanches dans l’imitation parfaite de sa mère.
Draco la dévisagea avec incrédulité alors que le visage de la petite était rayonnant de contentement. Apparemment, son raisonnement était indiscutable. Granger se redressa à son tour et adressa un sourire lumineux à l’enfant. Elle semblait ravie de son intervention, ce qui fit se renfrogner le jeune homme. Sa meilleure chance de mettre son ennemie dans le plus profond des embarras venait de s’envoler. Zut !
- J’ai faim ! fit savoir Harmonie en montrant la salle principale du doigt.
- Je vais te donner à manger, la rassura Granger.
Elle fit le tour du lit, ramassa sa baguette abandonnée par terre et suivit sa fille de l’autre côté du rideau, laissant derrière elle un Draco plus que frustré. Il songea aussitôt à tirer vengeance plus tard, et se rappela avec colère qu’il avait encore laissé la baffe retentissante qu’elle lui avait mise à son manoir impunie. Non décidément, ça n’allait pas du tout.
En quittant leur igloo après s’être bien emmitouflés dans les capes, ils trouvèrent Goubo qui leur sourit avant de les conduire jusqu’au cœur de l’Atlantide. Après avoir déambulé dans plusieurs ruelles, ils entrèrent enfin dans le plus grand des bâtiments, et finirent par se retrouver face à une assemblée de vieux atlantes qui les dévisageaient qui avec ennui, qui avec curiosité, qui au regard scrutateur, qui complètement endormi.
Goubo leur servit d’interprète, et relata leur histoire et leur problème à la suite de leurs remerciements, avant de plaider leur cause au sujet de la recherche du papillon.
- Que disent-ils ? chuchota Hermione à l’atlante bilingue en voyant les Anciens se regroupaient pour délibérer.
- Ils disent que vous avez raison, si vous trouver Papiya la glace ne fondra pas comme j’avais peur.
Hermione s’en réjouit intérieurement.
- Ils ont décidé, fit l’interprète alors que chacun retournait à sa place.
Il y eut un bref échange avant que Goubo n’adresse un signe de tête affirmatif aux jeunes gens. Les Anciens ne feraient pas obstacles à ce qu’ils continuent leur recherche du papillon. Leur interprète parlementa encore un peu avec les Anciens avant de prendre congé, les trois invités sur ses talons.
- Alors ? demanda aussitôt Hermione.
- Ils sont d’accord et vous prient, une fois retour là-haut, de ne pas révéler notre existence. Nous ne voulons pas être embêtés.
- Ils ne nous le font pas jurer ? s’étonna la jeune femme.
- Ils ne jugent pas nécessaire, exposa Goubo. J’ai demandé le droit pour vous d’avoir un guide.
- Vous allez nous conduire à la cascade à l’envers ? s’enthousiasma Hermione.
- Non pas moi, rit l’atlante. La marche n’est pas vraiment mon affaire. C’est Anahak qui va vous servir de guide. Il se séparera de vous à Anayaska.
- Mais ça ne le dérange pas ? s’inquiéta la jeune femme.
- Non, c’est lui qui a proposé, la rassura Goubo.
Hermione sourit et se tourna pour appeler Harmonie qui traînait. La petite se tenait juste devant Malfoy qui avait stoppé sa marche et dont les traits traduisaient un profond mécontentement.
- Harmonie ! Dépêche-toi !
- Mais papa il bouge pas, répliqua la fillette.
- Papa est grand, il nous rattrapera plus tard. Allez !
L’enfant obéit, s’empressant de rejoindre sa mère en courant après un dernier regard à Malfoy. Les yeux de ce dernier rencontrèrent ceux d’Hermione, qu’elle détourna aussitôt, peu désireuse d’affronter ces pupilles glacées. Qu’est-ce qu’il avait encore ?
Draco n’était pas content, mais alors vraiment pas content. Anahak, l’atlante qui courtisait Granger allait les accompagner, et ça le mettait en rogne. Pourquoi ? Parce que lui et la miss-je-sais-tout allaient passer le voyage à flirter et que ça allait être à lui de s’occuper de tout, évidemment ! Sans compter qu’il allait devoir endurer leur vision de couple. Couple… Granger en couple… Ca sonnait tellement mal !
Enervé, il rejoignit les trois autres devant l’igloo.
- Vous partirez demain matin, leur annonça Goubo. Jusque là, profitez-en pour vous reposer.
- Pas de souci, nous allons bien dormir, lui répondit joyeusement Granger. Merci beaucoup pour tout ce que vous avez fait pour nous.
- Il n’y a pas de quoi, sourit l’atlante. Bonne journée !
Il s’en alla sur ce après un signe de la main, rejoignant la cité en contrebas.
- Maman, pas dodo ! annonça d’emblée Harmonie qui avait pressenti les choses arriver.
- Pas maintenant mais après manger tu feras une bonne sieste, d’accord ?
- Hm… sembla réfléchir la fillette. D’accord. Mais bain avec toi avant.
- Bien sûr ma puce.
- Pardon ? demanda Draco, tiré de ses pensées par cet échange insolite.
- Un problème Malfoy ? demanda Granger.
- Comment ça « bain avec toi » ? interrogea-t-il en citant sa fille.
- Peut-être que tu ne le sais pas, à vrai dire, tu ne le sais pas, mais Harmonie et moi prenons souvent nos bains ensemble, et vu que je n’ai pas eu le temps d’en prendre un ce matin, on se demande à cause de qui, je ne vais pas dire non.
Et sur ce elle fila dans la salle de bain, rejoignant Harmonie qui y était déjà et pépiait allégrement.
- Ah, et au fait Malfoy, tu n’as vraiment, mais alors vraiment pas intérêt de me refaire le coup d’hier et d’y entrer pendant que nous y sommes.
- Tu es sûr que tu ne préférerais pas prendre un bain avec moi plutôt qu’avec Harmonie ? fit-il avec ironie en la rattrapant par le poignet alors qu’elle s’apprêtait à disparaître derrière le rideau.
- Anahak je ne dirai pas non mais toi aucune chance, cassa froidement la jeune femme avant de se dégager vigoureusement et de passer le rideau.
Draco était figé sur place. Elle n’allait quand même pas lui préférer cet atlante à la peau bleue ! Si ? Oh, et puis qu’elle fasse comme elle veut. Qu’est-ce qui lui avait pris d’abord de lui proposer un bain commun. Comme s’il en avait envie… Bon d’accord, il en avait envie, sauf qu’il aurait fallu qu’il retienne un peu sa langue au lieu de donner des occasions à la jeune femme de l’envoyer bouler. Et qu’on soit bien d’accord, s’il en avait envie c’était uniquement hormonal, n’est-ce pas ?
Cette réflexion lui fit mal à la tête et il alla se laisser tomber sur le pseudo-matelas jaune.
Quand Draco voulut aller prendre une douche une fois que ces demoiselles eurent fini, il crut qu’il venait de s’évanouir quand il constata une accumulation accrue de vapeurs et de nuages. Mais non, tout cela était bien réel, la salle de bain ressemblait à… à rien en fait. On ne voyait pas à deux pas devant soi, un vrai brouillard.
- Granger !
- Oui Malfoy ? demanda cette dernière d’une voix maîtrisée, essayant apparemment tant bien que mal de garder son self-control.
- C’est quoi cette fournaise ? hurla-t-il en désignant le mur de brume opaque derrière le rideau.
- Excuse-moi, j’avais oublié que le serpent que tu étais préférait les bains froids, se moqua-t-elle avant de retourner dans la chambre d’Harmonie pour sans doute poursuivre le jeu auquel elles étaient toutes deux en train de jouer.
Draco jura.
- Papa ! s’exclama Harmonie en surgissant. Il faut pas dire de gros mots.
- Harmonie ! l’appela sa mère depuis la chambre.
- J’arrive, répondit la fillette en disparaissant de nouveau.
Le jeune homme donna un coup de poing rageur contre le mur, avant de se rappeler que la magie re-fonctionnait. Il s’était décidément trop habitué à vivre sans. D’un coup de baguette magique, il fit disparaître la vapeur d’eau avant de se laisser couler dans un bon bain chaud. Il tourna sa baguette entre ses doigts un petit moment avant de la poser. Anahak n’avait vraiment, mais alors vraiment pas intérêt à marcher sur ses plates-bandes.
Chapitre 25 : Tu te rappelles ? by Realgya
Author's Notes:
Et voici, encore un nouveau chapitre dans lequel l'histoire n'avance pas beacoup. Désolée, j'ai l'impression que mes personnages stagnent depuis une demi-douzaine de chapitres mais bon... j'y peux rien, c'est mes doigts qui tapent tout seuls sur le clavier XD
Bonne lecture !
Hermione se glissa sous le drap blanc avec délice. Le lendemain matin, Mafloy, Harmonie et elle reprendraient la route, c’était la dernière nuit avant longtemps où elle allait pouvoir dormir aussi confortablement. L’arrivée bruyante de son compagnon dans la pièce cassa ses illusions de doux sommeil.
- Assurdito, entendit-elle murmurer.
Elle fut aussitôt aux aguets.
- Qu’est-ce que tu fais ? lança-t-elle.
- C’est pour ne pas être réveillé, se justifia Malfoy d’une voix agacée.
Il ne devait pas apprécier le fait qu’elle l’ait entendu jeter son sortilège.
- Si Harmonie fait un cauchemar il faut qu’on puisse l’entendre, alors lève ton sortilège idiot.
Le contre-sort ne vînt pas. Hermione râla, se redressa, et s’étira jusqu’à sa baguette. A l’instant où elle allait la saisir celle de Malfoy vint se poser sur le bout de son nez. La jeune femme s’immobilisa, serra les dents et leva vers son ennemi un regard rougeoyant.
- Qu’est-ce que tu veux, encore ? demanda-t-elle froidement. Encore en colère pour la douche.
- Entre autres. Tu te souviens de cette superbe gifle ? s’enquit-il d’un ton nonchalant en la forçant à s’éloigner de sa baguette.
- Hm… Quand est-ce que je t’ai… ah si je me souviens, chez toi, après une entrevue avec Astoria, c’est ça ?
- Exact, approuva Malfoy d’une voix glaciale.
Le fait qu’elle fasse semblant de ne pas s’en souvenir tant c’était insignifiant ne semblait pas lui plaire. Cette gifle l’avait décidément marqué pour qu’il lui en reparle maintenant.
- Et alors ? demanda-t-elle avec un haussement d’épaules.
- Et alors on ne frappe pas impunément un Malfoy, répliqua-t-il.
- Si tu le dis, lâcha-t-elle. Je peux dormir maintenant ?
Elle crut qu’il allait se jeter sur elle tant son visage exprimait l’énervement.
- Je peux savoir ce qui te prend de m’en parler maintenant ? Tu ne pouvais pas aborder ce sujet dans la journée ? Et puis pas la peine de te mettre en colère comme ça pour un truc aussi vieux !
- Granger tais-toi, tu m’énerves ! jeta-t-il.
- C’est toi qui…
Elle n’eut pas le temps de finir sa phrase qu’il venait de lui jeter un silencio. La jeune femme lui retourna un regard furibond.
- Je t’ai demandé de te taire non, fit-il en arquant un sourcil. Et pas la peine de faire cette tête-là, depuis quand je devrai être loyal avec toi.
Les éclairs imaginaires qui jaillirent des prunelles d’Hermione lui tinrent lieu de réponse. Il rangea sa baguette et s’assit en tailleur à côté d’elle.
- A quoi est-ce qu’on joue ? lui souffla-t-il à l’oreille.
Hermione essaya de le frapper mais il intercepta son poignet avec facilité et l’attira à lui, humant un instant son parfum avant de la repousser en arrière.
- Ce n’était pas dans ce sens là que je l’entendais, exposa-t-il. C’était plutôt une question rhétorique, forcément de toute manière puisque tu ne peux pas répondre. Ce n’est pas : « à quoi est-ce qu’on joue maintenant », mais « à quoi est-ce qu’on est en train de jouer depuis… Poudlard ? non, disons l’enlèvement d’Harmonie, c’est à partir de là qu’on s’est revu ».
La jeune femme le regarda sans pouvoir répondre. Malfoy commençait enfin à se poser la question comme un adulte au lieu de s’amuser comme un gamin, net progrès. Elle le dévisagea, cherchant sur ses traits les signes trahissant généralement sa moquerie mais ne les trouva pas. Elle chercha des mains à tâtons derrière elle, espérant mettre la main sur sa baguette pour pouvoir reparler.
- Et cet abruti qui va nous accompagner demain, ricana-t-il soudain, s’attirant un regard offusqué de la muette. Tu veux que je te dise ? Tu me rends fou Granger, complètement fou.
Il s’allongea sur le lit en croisant les mains derrière la tête, fixant son regard sur le plafond. Hermione trouva enfin sa baguette. D’un sort informulé elle se libéra de l’emprise du silencio avant de pointer son arme sur le visage de Malfoy. Celui-ci ne tressaillit même pas, se contentant de continuer à regarder le plafond.
- Toi, à quoi tu joues ? interrogea-t-elle. Moi, je sais très bien là où je m’en tiens.
- Vraiment ? répondit l’ancien Serpentard d’un ton narquois. Donc si je te réclame un baiser, tu n’auras absolument pas envie de m’en donner un.
Hermione ne répondit pas, tenant fermement sa baguette dans sa main.
- Je ne peux pas dormir sans un doudou, se décida finalement à lâcher Malfoy en se tournant sur le côté. Pose ta baguette, ôte mon sortilège de tout à l’heure et viens te coucher.
- Je ne suis pas à tes ordres, Malfoy, répliqua-t-elle.
Lasse, elle fit quand même comme il le lui avait demandé, si ce n’est qu’elle prit soin de s’allonger loin de lui. Il roula pour la rejoindre et passa ses bras autour de sa taille.
- La limite, rappela-t-elle sèchement.
- Oh ne commence pas, je suis fatigué, grogna le jeune homme sans bouger.
- Admets-tu dis-moi que tu as envie de dormir, juste dormir, donc rien d’hormonal, serré contre la sang-de-bourbe que je suis ?
- C’est toi qui va dormir serrée contre moi, contra Malfoy.
- Et qu’est-ce que ça change ?
- Il y a une nuance, c’est moi qui domine.
Hermione se retourna pour lui faire face et découvrit le petit sourire arrogant et supérieur du jeune homme.
- Tu t’abaisses quand même à me prendre dans tes bras, fit-elle remarquer.
Il planta ses yeux dans les siens.
- Tu te rappelles la salle sur demande, à Poudlard ?
La jeune femme s’interdit de rougir.
- Oui, et alors ?
- Tu te rappelles de la petite salle au quartier général de la secte. Celle dans laquelle tu as attendu, on a attendu ce qui devait être ton sacrifice.
Oh oui elle s’en souvenait. Et même trop bien. Sa relation avec Malfoy était tellement différente alors. Près de la mort, tous deux avaient fait tomber leur masque. Un peu comme quand elle avait cru qu’il était mort en tombant dans la faille. Son cœur entier s’était déchiré.
Elle hocha la tête en guise d’affirmation. Depuis le premier sauvetage d’Harmonie, ils se tournaient autour, il fallait l’avouer. De manière lamentable. Ils étaient retombés en pleine adolescence.
- Si je te dis que j’aimerai qu’on passe la nuit de la même manière, tu serais d’accord ?
Hermione dévisagea Malfoy. L’avait-elle bien entendu ?
Elle ferma les yeux, se lova contre lui, satisfaite de sentir ses bras se refermer autour d’elle.
- Ne rêve pas, j’ai toujours l’intention de me venger, lui chuchota le jeune homme à l’oreille.
- Silence Malfoy, répliqua-t-elle.
Elle sentit le jeune homme rire doucement en enfouissant sa tête dans ses boucles. Apaisée, elle ne tarda pas à s’endormir, blottie dans les bras de son ennemi.
Draco entendit la respiration de la jeune femme dans ses bras se faire lente et régulière. Elle semblait s’être enfin endormie. Les yeux ouverts, il contempla le mur en face de lui. Sa colère feinte n’avait pas très bien réussi, heureusement qu’il avait fini par trouver la piste qu’il cherchait pour apaiser sa proie. En fait avec Granger c’était simple, il suffisait de la prendre par les sentiments. Son jeu, une fois établi, avait fonctionné à la perfection.
Seul détail troublant, il avait trouvé le visage de Granger un peu trop… un peu trop confiant. C’était ça, elle était persuadée de la sincérité de ses paroles. Bon, la majeure partie, à sa plus grande surprise personnelle, l’étaient, mais quand même. Il lui avait laissé penser qu’il tenait à elle, et elle avait directement marché ! C’était louche, très louche. Ou elle-même était en train de lui jouer un mauvais coup, ou il y avait une part de vérité dans tout ça, qui avait poussé Granger à le croire. Pff… Comme s’il tenait réellement à elle. Autrement qu’hormonal s’entend, il fallait avouer que ce petit brin de femme pouvait être une partenaire incroyable et que ses baisers avaient un goût délicieux encore inégalé malgré toutes ses autres conquêtes.
Il respira encore une fois le parfum de violette qui émanait de ses cheveux propres. Ce jour-là, alors qu’elle était condamnée à mourir, ils étaient sales. Elle était sale, couverte de poussière, n’ayant pas pris de bain depuis un temps indéterminé, le visage émacié, les joues creuses, les yeux cernés. Et pourtant, il avait eu envie de la prendre dans ses bras.
Ses bras se resserrèrent autour du petit corps fragile de la jeune femme. Qu’importe toutes ses questions, il avait atteint son but. Avec le petit numéro qu’il lui avait joué, Anahak n’allait pas la lui voler de si tôt !
Chapitre 26 : Au revoir Atlantide by Realgya
Author's Notes:
Bon, je sais que pour le titre j'aurai pu trouver plus original, mais sinon j'aime bien ce chapitre, donc j'espère que ce sera également votre cas. Bonne lecture à tous ! :D
PS: après son absence dans le chapitre précédent, ne vous en faites pas Harmonie est là ;)
- Anahak, voici Harmonie, présenta Granger en espérant sûrement qu’il comprendrait alors qu’elle désignait du bras sa fille.
- A… mo… ni ? répéta l’atlante, interrogatif.
- Harmonie, le reprit la jeune femme en insistant bien sur le r. Mon ange, voici Anahak.
- Bonjour Anak ! s’exclama l’enfant avec un grand sourire.
- Bonjour Amoni, répondit le jeune homme en retour.
Draco bouillait d’une rage contenue. Ce fichu atlante n’était même pas capable d’appeler sa fille par son prénom. C’était réciproque, mais Harmonie avait quatre ans, c’était excusable.
- Non, non, intervint Granger. Harmonie.
- Aronie, essaya tant bien que mal d’imiter l’atlante.
- Ce n’est pas encore ça, soupira l’ancienne Gryffondor. Et toi mon ange il s’appelle Anahak. Pas Anak.
- Anaaaak ? Non, Anak, se buta la petite en fronçant les sourcils de dégout dans une expression purement malfoyenne qui fit sourire Draco de fierté.
Granger leva les yeux au ciel, désespérée. L’atlante et sa fille échangèrent un regard pétillant de malice qui déplut tout de suite au jeune homme. Non mais ils n’allaient quand même pas commencer à s’entendre tout de même ?
- Bon allez, en route, déclara la jeune femme. Ah, et au fait, Anahak voici Malfoy, ajouta-t-elle en le désignant. Malfoy, Anahak.
L’atlante lui tendit une main chaleureuse avec un grand sourire. Draco, la tête haute, lança un « bonjour » avec acidité avant de dépasser la jeune femme sans un regard de plus pour son rival. Son rival, depuis quand était-il un rival ? On ne pouvait pas rivaliser avec lui. Cet atlante était juste son inférieur, sûrement pas son rival.
En jetant un coup d’œil discret au-dessus de son épaule, il nota d’ailleurs que le fameux Anahak ne semblait pas très déconcerté par le fait qu’il ait été dédaigné et portait désormais Harmonie sur ses épaules. Draco s’arrêta brutalement, et Granger lui rentra dans le dos. C’était une blague, l’atlante ne portait quand même pas sa fille sur ses épaules ? Il s’étrangla en constatant que si, la vision n’était pas le fruit de son imagination.
- Est-ce que je peux savoir pourquoi tu t’arrêtes en plein milieu du chemin, Malfoy ? lança Granger en reculant de trois bons pas, et affichant un instant un visage décontenancé et légèrement troublé.
- Ce serait plutôt à toi de t’excuser pour m’être rentrée dedans, jeta-t-il d’un ton narquois.
Comme prévu, les joues de l’ancienne Gryffondor rosirent, ce qui le fit rire intérieurement.
- Tu n’avais qu’à pas t’arrêter sans prévenir ! rétorqua-t-elle furieusement avant de le contourner.
L’atlante le double à son tour sans lui accorder une attention aucune.
- Dépêche-toi papa ! lança Harmonie depuis les épaules de ce dernier alors qu’elle constatait que Draco ne bougeait pas.
Il jura intérieurement et les suivit. Il allait détester ce voyage.
Hermione adressa un regard discret à Malfoy qui traînait derrière eux. Il semblait contrarié. Elle poussa un soupir de consternation. S’il était jaloux, il n’avait qu’à prendre Harmonie sur ses épaules avant. C’était ça le problème avec lui, il allait toujours en vouloir aux autres pour avoir fait ce que lui-même ne faisait pas. Terrible, il était vraiment terrible.
C’était comme pour elle. Il avait semblé terriblement offusqué qu’Anahak lui ait offert une fleur, mais est-ce que lui ne l’avait jamais fait et n’aura jamais l’idée de le faire ? Non, alors qu’il se taise et reste dans son coin. Elle savait, même si c’était douloureux de l’admettre, qu’elle ne pouvait rien attendre de lui. Alors qu’il la laisse en paix une bonne fois pour toutes !
L’aimait-elle ? Question délicate. On ne passe pas comme ça de la haine à l’amour. Disons qu’il était loin d’avoir conquis son cœur, mais qu’elle sentait que chaque jour de plus avec lui menaçait de le voir le lui ravir. Et ça, c’était une idée dont elle frémissait d’avance. Car ce n’était pas comme si, dans le cas hypothétique où elle tomberait amoureuse de lui, ils s’établiraient et élèveraient tranquillement Harmonie. Elle était une née-moldu, jamais quelqu’un qui comme lui qui se croyait supérieur à tous les autres avec son sang soi-disant pur ne pourrait épouser, ou même aimer tout simplement quelqu’un comme elle. Il avait juste joué avec elle, s’était fait plaisir.
Cette idée l’écœura, sans trop savoir pourquoi. Ca avait toujours été ainsi, pourquoi cela lui ferait-il plus de mal à présent ? Allez savoir ! Peut-être parce qu’ils avaient traversé des épreuves ensemble, qu’ils s’étaient rapprochés. Et plus encore, qu’ils poursuivaient le même but. Celui de sauver leur adorable petit ange.
Alors qu’ils allaient quitter la cité d’Atlantide, une voix les héla dans leur dos :
- Anahak ! Hermione !
La jeune femme s’arrêta et se retourna pour reconnaître Goubo. Malfoy grommela dans son coin, mais c’était habituel.
- J’ai oublié de dire quelque chose de très important à vous, déclara enfin l’atlante quand il les eut rejoint, légèrement essoufflé. Harmonie malade ?
- Oui, Harmonie est malade, confirma Hermione en apercevant Malfoy du coin de l’œil faire la grimace.
- Ici elle n’est pas malade, mais si elle monte elle le sera encore, exposa maladroitement Goubo.
- Bien sûr ! s’exclama la jeune femme. La magie ne fonctionne que sous le dôme, et donc n’annihile la maladie des sorciers qu’ici.
- Super ! railla Malfoy. Et vous croyez qu’on n’y a pas déjà pensé ? On le savait bien avant de s’embarquer dans cette expédition pour l’Antartique.
- Mais réfléchis idiot, répliqua Hermione en se tournant vers lui. Harmonie peut rester ici sans être en danger, il est donc inutile qu’elle nous accompagne, il suffira de revenir la chercher une fois qu’on aura trouvé le papillon et que la magie sera revenue !
L’horrible grimace que l’ancien Serpentard lui retourna laissait clairement comprendre qu’il n’était pas du tout d’accord pour laisser sa fille avec les atlantes. Pendant ce temps, Goubo avait engagé une conversation avec son neveu. Finalement l’interprète se tourna vers eux.
- Anahak peut ramener Harmonie ici après vous avoir amené à Anayaska. Nous prendrons soin d’elle, proposa-t-il.
Son neveu hocha la tête pour confirmer ses dires. Hermione accepta malgré les protestations de Malfoy. Pas question de mettre la fillette en danger.
- Veux rester avec maman et papa, signala l’enfant en comprenant qu’on parlait d’elle.
- Tu restes avec nous pour l’instant, et après papa et moi on fera un tout petit voyage avant de revenir te chercher, et Anahak s’occupera de toi. Tu es d’accord ?
Harmonie fronça les sourcils en serrant ses petits poings, en proie à une profonde réflexion intérieure. Sa mère ne la brusqua pas.
- Rester avec Anak ? s’enquit-elle.
- Oui, avec Anahak et Goubo. Tu ne seras pas toute seule, la rassura Hermione.
- D’accord, accepta l’enfant avec un grand sourire. Bisous maman.
La jeune femme ôta sa fille des épaules de l’atlante qui la portait et l’embrassa sur le front en la serrant dans ses bras. Elle ne quittait pas encore son petit ange, mais juste l’idée de la séparation lui faisait mal.
Finalement, après avoir salué Goubo le petit groupe repartit, et Malfoy insista cette fois pour porter Harmonie sur ses propres épaules, ce qui fit soupirer d’exaspération Hermione.
- Tu préférerais être à sa place ? lui lança narquoisement le jeune homme.
- Si je te dis oui, tu me porterais, voulut le déconcerter la jeune femme.
Cela fonctionna, l’ancien Serpentard ne s’attendait pas à ce qu’elle rentre dans son jeu, mais le prendre au dépourvu n’eut pas pour effet de le faire taire.
- Tu es sûrement trop lourde, il faudrait que tu maigrisses d’abord, lui jeta-t-il. Mais s’il s’agit juste d’avoir ma tête entre…
- Tais-toi Malfoy, je ne veux pas en entendre plus ! le coupa abruptement Hermione, persuadée de ne pas du tout, mais alors pas du tout aimer la suite. Et je te prierai de t’abstenir de ce genre de remarques devant Harmonie. En fait, je te prierai de t’abstenir de ce genre de remarques tout court.
- Mais à vos ordres ma maîtresse, rit-il sous cape.
Hermione se crispa et lui retourna un regard noir. Elle se détourna de lui pour se rapprocher d’Anahak qui les écoutait sans comprendre. Il sortit de sa poche un bâton de glace sucré et le proposa à la jeune femme qui accepta la friandise avec un sourire auquel il répondit sans hésitation, ravi d’avoir su remonter le moral de son amie. Dans leur dos, un serpent faisait grise mine.
Chapitre 27 : Les miroirs d'Oliade by Realgya
Author's Notes:
Coucou ^^ à tous, je suis désolée du retard, j'ai eu une semaine plus que chargée, heureusement qu'il ne me reste plus qu'un jour avant de goûter à des vacances bien méritées :) En attendant bonne lecture à tous avec ce vingt-septième chapitre !
Le voyage se poursuivit sans incidents notables. Le petit groupe s’arrêtait régulièrement dans les auberges qu’ils croisaient sur leurs routes ou une foule d’atlantes curieux dévisageaient le petit trio venu de la surface.
- Ils n’en ont pas marre de nous regarder ? finit par lâcher d’une voix traînante un Draco excédé.
- Tiens-toi Malfoy, le rappela sèchement à l’ordre Granger.
- Mêle-toi de ce qui te regarde Granger, je ne t’ai rien demandé, répliqua le jeune homme.
- J’en ai marre de t’entendre te plaindre à longueur de journée, même Harmonie ne fait pas autant de caprices que toi.
- Anak, bâilla cette dernière. Dodo ?
L’atlante hocha la tête et se leva pour aller louer une chambre. Il avait appris plusieurs nouveaux mots depuis le début du voyage, et plus particulièrement « dodo », « faim », « merci », « câlin ». Le premier qu’elle lui avait demandé avait fait tellement enrager Draco qu’il s’était isolé pour laisser libre cours à sa fureur, surveillé de près par Granger qui s’inquiétait qu’il finisse par sortir sa baguette. Inquiétude tout à fait légitime, même si ce dernier n’en avait pas usé.
- Hermione, appela Anahak en revenant vers eux.
D’un signe de tête il leur indiqua l’escalier qui menait à l’étage et la petite troupe se leva pour s’y rendre. A l’instant où Harmonie tendit les bras en quête de quelqu’un pour la porter, Draco se précipita sur elle en apercevant l’atlante s’apprêtant à le faire. Celui-ci se détourna pour marcher à côté de Granger. Le jeune homme les fusilla tous deux du regard avant de bien caler sa fille dans ses bras.
- Gros dodo, chuchota Harmonie en se lovant contre sa poitrine.
- Oui mon ange, gros dodo, murmura Draco en ne résistant pas à déposer un baiser, quoique très léger, dans ses cheveux.
Oliade. La nouvelle Atlantide. Hermione en resta muette de stupéfaction en découvrant la cité. Elle ne ressemblait pas du tout à son aînée. Si cette dernière était majestueuse dans ses arabesques et tours élevées, Oliade l’était aussi mais d’une toute autre manière. Il s’agissait en réalité à la fois d’un énorme bloc de glace et de cette roche qui constituait les igloos et conservait si bien la chaleur. L’édifice devant eux était un bloc, un simple bloc, mais d’une taille assez incroyable et avec une ouverture au centre, autour de laquelle avaient été gravées des roses et des sculptures de personnages, chacun arborant un visage bienveillant.
Anahak à côté d’elle afficha un petit sourire. Il pointa son index vers le haut pour indiquer la première fois, se mima en train de marcher et de s’arrêter devant le bloc, et enfin afficha une expression de pure étonnement en écarquillant les yeux dans la parfaite imitation de la jeune femme. Celle-ci sourit.
- On peut savoir à quoi il joue ton copain ? railla Malfoy dans son dos.
- Il dit que la première fois qu’il est venu ici il était aussi ébahi que nous, répondit Hermione avec une pointe d’agacement.
- Comment ça « il dit » ? Il n’a pas ouvert la bouche le muet.
- Malfoy, arrête d’être désagréable ça en devient lassant, soupira la jeune femme.
- Je ne vois pas de raison d’être aimable, grinça l’ancien Serpentard.
- Dans ce cas ne t’attends pas à ce que moi je le sois, coupa court à toute discussion Hermione. On y va ?
Et sur ce elle attrapa le poignet d’Harmonie qui essayait d’apercevoir le haut du bloc, tant et si bien qu’en penchant sa tête en arrière elle perdit l’équilibre et n’évita la chute que parce que sa mère la retint. Hermione désigna l’ouverture de la tête et Anahak hocha la tête. Tous trois plantèrent là Malfoy sans un regard de plus, ce qui ne fit qu’accroître son énervement, et le força à enfin se taire, faute de public pour l’entendre geindre.
L’intérieur de la cité n’était que galeries tapissés d’un bleu clair, et Hermione jeta plusieurs fois des coups d’œil inquiets par-dessus son épaule en ayant peur que Malfoy ne finisse par les perdre de vue. Bien entendu, elle prit soin à ce qu’il ne remarque pas son manège ; il n’en deviendrait que plus intenable. On aurait vraiment dit qu’il avait replongé en adolescence, lui qui avait su se montrer si froid et maître de lui lors de l’affaire avec la Secte. A ce simple souvenir la jeune femme frissonna et serra plus fort la main de son ange. Jamais plus elle ne laisserait quelqu’un lui enlever sa petite, même s’il s’agit de la mort en personne.
Anahak pointa du doigt une galerie adjacente et Hermione aperçut l’éclat blanc du dehors. C’est à cet instant précis que son cœur s’arrêta quand Harmonie lui lâcha la main pour s’enfuir en courant, mais pas en direction de la sortie. Elle fit volte-face et s’élança derrière sa fille qui avait déjà disparu en riant dans une autre galerie. Elle sentit le souffle de quelqu’un sur sa nuque mais n’y prit pas garde. Son cœur explosait dans sa poitrine alors qu’elle accélérait et, en dérapant, manquait de se briser la nuque. Malfoy qui était derrière elle la rattrapa in extremis, avant de la laisser s’affaisser au sol comme une poupée de chiffon et de reprendre sa course en appelant sa fille.
Hermione se releva à la hâte, s’appuyant sur Anahak qui lui proposait son aide, et se remit à courir derrière l’ancien Serpentard, l’atlante sur ses talons. Ils tournèrent plusieurs fois avant de découvrir face à eux rien d’autre que leurs reflets avec des éclats colorés. Le jeune homme à ses côtés grimaça. Il ne semblait pas enchanté de découvrir qu’ils avaient atterri face à un miroir.
La jeune femme voulut se précipiter dans le passage d’où il lui semblait résonner la voix de Malfoy appelant Harmonie mais l’atlante la retint fermement par le bras.
- Qu’est-ce qui te prend ? s’énerva-t-elle aussitôt.
Elle se dégagea brusquement mais Anahak lui coupa le passage en faisant de grands signes de dénégation de la tête. Il lui montra les miroirs, puis les galeries, de nouveau les miroirs.
- Un labyrinthe… souffla Hermione.
L’atlante acquiesça de la tête avant à la forcer à faire demi-tour pour retrouver la sortie, faisant semblant de s’enrouler une solide corde autour de la taille. Il ne fallut qu’un quart de seconde à Hermione pour comprendre et se ruer dans les galeries pleines de vie d’Oliade, cherchant désespérément un vendeur de cordes. Elle en repéra un juste à l’entrée du labyrinthe et se précipita à sa rencontre.
Impatiente, la jeune femme s’agita durant tout le temps que dura l’entretien entre Anahak et le vendeur avant qu’il ne prenne enfin un rouleau de corde et s’engouffre dans le labyrinthe des miroirs. Il accrocha un bout à sa taille, puis passa l’autre à Hermione pour qu’elle fasse de même. L’instant d’après, celle-ci s’élançait dans les galeries désertes, sachant pertinemment qu’Anahak ne bougerait pas de l’entrée, attendant son retour.
- Harmonie ! Harmonie ! s’époumona Hermione en courant à vive allure dans les galeries.
Ses pieds lui faisaient mal mais elle ne le sentait pas. Ses mains, écorchées à cause de ses maintes chutes, saignaient mais elle ne s’en souciait pas.
- Harmonie !
- Harmonie !
Son cœur s’arrêta en entendant une voix masculine faire écho à la sienne.
- Malfoy ! cria-t-elle. Ne bouge pas et viens vers moi.
Le jeune homme à force de déambuler avait du comprendre la mauvaise situation dans laquelle il était, perdu dans le labyrinthe, car il ne lui lança aucune des répliques agressives et désagréables dont il avait le secret pour commencer à marcher dans sa direction.
- Où est-ce que tu es ? demanda-t-il d’une voix neutre.
- Par là, répondit Hermione.
- Granger, ça ne va pas m’aider, alors sois gentille et continue de parler pour que je puisse me guider à ta voix...
Alors qu’elle s’apprêtait à ouvrir la bouche, Malfoy l’interrompit cependant.
- En fait laisse tomber, je peux suivre ton parfum à la trace.
Et effectivement l’instant d’après il apparut non loin d’elle et regarda d’un œil critique la corde.
- Rassure-moi, elle est bien attachée à l’entrée ?
- Oui, Anahak tient l’autre bout, répondit-elle froidement en lui lançant un regard noir.
- Génial, on est sauvé, ironisa le jeune homme avec une moue méprisante.
Hermione voulut s’énerver mais il ne lui en laissa pas l’occasion et s’engagea dans une galerie, lui tournant le dos par la même occasion. La jeune femme se dépêcha de le rattraper et joignit ses appels aux siens.
« Harmonie, Harmonie… Où es-tu mon ange ? » se morfondit-elle.
Chapitre 28 : Séparation à Anayaska by Realgya
Author's Notes:
Alors ce coup-ci petits chanceux on peut vraiment dire que vous êtes gâtés, car j'ai beau posté ce chapitre qu'aujourd'hui je suis plutôt... contente ? satisfaite ? bref, en tout cas, pour un chapitre plus long que d'habitude, croyez-moi il est plus long que d'habitude ;) Mais bon, ne commencez pas à prendre goût aux longs chapitres sinon les courts vont vous faire un drôle d'effet ^^
Allez, bonne lecture à tous ! :D
Hermione suivait Malfoy, appelant sa fille dans les dédales. Plusieurs fois elle aperçut des lumières colorées, plusieurs fois elle croisa le regard du jeune homme dans les miroirs. Un regard inquiet malgré ses traits qui se voulaient impassibles.
- Harmonie !
Hermione hoqueta soudain.
- Là !
Dans un des miroirs elle reconnut le visage de sa fille qui, toute joyeuse, souriait en sautant pour essayer d’attraper de petites lucioles multicolores qui s’amusaient à lui tourner autour.
- Harmonie ! Harmonie ! s’époumona la jeune femme en cherchant de tous côtés.
Malfoy lui attrapa soudain le bras pour l’entraîner dans une direction où l’image de leur fille était visible sur les miroirs formant la galerie. De petits bruits leur parvinrent, comme un rire.
- Harmonie ! appela de nouveau Hermione en accélérant.
- Maman ?
Au détour d’un croisement, la jeune femme aperçut enfin sa fille, son petit ange en chair et en os et pas en reflet sur une glace. Elle courut vers elle.
- Regarde maman, les lumières ! s’exclama Harmonie en sautant pour essayer d’attraper une luciole rouge.
- Mais ça ne va pas de t’enfuir en courant ? Qu’est-ce qui t’a pris ? On ne lâche pas la main de maman ! Combien de fois faudra-t-il que je te le répète ?
L’écho des hurlements d’Hermione lui revint mais elle n’y prêta pas attention. Les grands yeux de la fillette se remplirent de larmes alors qu’elle levait la tête vers elle. Hermione se jeta au sol, l’attrapa et la serra contre son cœur. Elle tremblait ; elle avait eu tellement peur.
- Maman est désolée, maman a eu peur, ne refais jamais ça, pleura la jeune femme en embrassant son ange sur le front.
Harmonie ne répondit pas, se blottissant contre Hermione.
- Allez on sort de là maintenant, on n’a pas toute la journée, résonna la voix traînante de Malfoy au-dessus d’elle.
L’ancienne Gryffondor chassa ses larmes d’un geste de la main, et se releva en portant sa fille qui enroula ses jambes autour de sa taille.
- Tu t’accroches, d’accord, fit-elle doucement à Harmonie.
La petite hocha la tête en guise de consentement alors que Malfoy soupirait d’exaspération avant de prendre la tête de leur petit groupe, remontant la corde.
Ils retrouvèrent Anahak, rendirent la corde qu’ils avaient louée à son propriétaire et quittèrent Oliade sans qu’une parole n’ait été échangée. Le trajet passa. Lourd, pesant, étouffant. Et puis Anayaska se dévoila à leurs yeux, copie presque conforme d’Atlantide si on omettait que les matériaux de construction étaient différents et qu’elle semblait bien plus jeune et pleine de vie. Hermione serra la main de sa fille dans la sienne. Et voilà, ils allaient devoir se séparer. C’était prévu, bien sûr, mais ça faisait mal.
Ils passèrent tous la nuit dans une auberge, et le lendemain à l’aube, durent se séparer.
- Anak va s’occuper de toi, d’accord, expliqua Hermione en s’agenouillant pour se mettre à la hauteur de sa fille. Nous reviendrons te chercher dans très peu de temps, c’est promis.
Harmonie opina de la tête pour montrer qu’elle avait compris.
- Je t’aime mon ange, prends soin de toi, souffla-t-elle en déposant un baiser sur son front.
- Calin maman, réclama l’enfant en se jetant au cou de sa mère, l’enlaçant de ses petits bras.
La jeune femme la berça un moment avant de se détacher d’elle à contrecœur. Malfoy s’avança, embrassa sa fille, la serra brièvement dans ses bras, se releva et s’éloigna. Hermione échangea une brève étreinte avec l’atlante avant de le rejoindre en hâte. Il ne se retournait pas, ne serait-ce que pour un dernier regard, et elle savait qu’elle devait faire de même. Le visage de sa fille lui ferait trop de mal. Elle faillit craquer, se retourner, croiser une dernière fois la paire d’yeux identiques aux siens.
- Granger, non, la ramena brutalement à la réalité la voix de Malfoy près d’elle.
Elle ne dit rien, se contentant de le suivre en silence en gardant les yeux baissés sur le sol.
- Rappelle-moi où on se rend ? sortit Hermione de sa torpeur la voix traînante de Malfoy.
- Les cascades à l’envers, l’eau monte au lieu de descendre, ne me demande pas pourquoi, répondit-elle avec lassitude.
- Quelque chose que miss je-sais-tout ignore, railla aussi l’ancien Serpentard.
- Pas du tout, Goubo me l’a expliqué, mais ce serait trop long de te répéter. Et en plus non seulement tu t’en ficherais, mais en plus tu ne comprendrais pas.
- Pff…
Vexé, le jeune homme garda le silence. Hermione détailla attentivement son dos avant de reprendre.
- En fait, tu es resté un gamin Malfoy.
Etonné, il ralentit le pas pour marcher à sa hauteur et la fixait d’un regard interrogatif.
- Tu te comportes comme un adolescent, tu n’as pas changé depuis Poudlard, développa Hermione. Au début j’ai cru que c’était le cas, à cause de ce qui s’est passé avec la secte et tout ça. Mais depuis le début de notre voyage pour trouver la Papillon de l’Abysse, j’ai l’impression que ton comportement a changé. Je retrouve le Malfoy de Poudlard. Celui qui m’appelait Sang-de-Bourbe pour un oui ou pour un non.
- Ne te méprends pas, tu n’as toujours été qu’une Sang-de-Bourbe à mes yeux, rien n’a changé, même pendant l’affaire de la Secte. Mes idéaux restent intacts, ne t’imagines pas des choses. Ce n’est pas par bonté d’âme que j’ai arrêté les Acrognias.
- Non, je sais, confirma Hermione. Mais je ne parlais pas de ça. Juste de… tes paroles, ton attitude… Lors de cette affaire, tu étais entouré d’un mystère perpétuel, tu avais toujours un coup d’avance sur tout, tu étais le masque de la froideur incarnée, et désormais… tu m’embêtes, joues avec Harmonie, piques des crises de jalousie…
- Comment ça des crises de jalousie, coupa Malfoy.
- Ose prétendre que tu n’étais pas jaloux en voyant Harmonie sur les épaules d’Anahak, lui opposa Hermione.
- Tu confonds tout Granger, je ne supporte juste pas qu’on touche à mes affaires, claqua la voix du jeune homme en réponse.
L’ancienne Gryffondor stoppa net sa marche, le forçant à en faire autant et à se retourner vers elle.
- Tu m’as dit « aimer » Harmonie, articula-t-elle. Elle est ta fille, pas ton objet, pas ton jouet.
- Bien sûr, sourit-il. Et tu ne m’entendras pas dire le contraire. Elle est mon héritière, je ne laisserai personne l’approcher de trop près. Mais ne crois pas que je ne sais pas où tu veux en venir. Tu prends l’exemple d’Harmonie mais c’est à toi-même que tu penses. Alors oui, je ne supporte que cet atlante t’approche, mais ce n’est certainement pas pour les raisons que tu crois.
- Et qu’est-ce tu crois que je crois ? répliqua la jeune femme. Et quelles sont ces fameuses raisons ?
- Ce que je crois que tu crois, fit-il avec un sourire diabolique, ne te mets vraiment pas à ton avantage. Et ces raisons sont simples, c’est la propriété. Tu es à moi, au cas où cet imbécile ne l’aurait pas compris, et je ne lui permettrai pas de venir empiéter sur mes loisirs sans réagir.
- Ton loisir, répéta avec dégoût Hermione. Me harceler est pour toi un loisir. C’est bien ce que je disais, tu n’es pas encore sorti de l’adolescence.
- Ne te méprends pas, adolescent ou adulte, ça ne change rien, tu restes à mes yeux une simple distraction.
- Je ne t’appartiens pas Malfoy, hurla la jeune femme. De quel droit deviendrais-je ta propriété ? Ton vouloir ? Désolée mais ça ne prend pas.
Le jeune homme se rapprocha d’elle, légèrement menaçant, et elle dut contracter chacun de ses muscles pour ne pas reculer, ne serait-ce que d’un pas.
- Bien sûr que si, tu m’appartiens tant que je ne t’aurai pas remplacée, contra-t-il posément en lui jetant un regard méprisant. Et tu es devenue ma propriété le jour où tu m’as laissée te toucher dans la salle sur demande. Quoique… Tu aurais encore pu te défaire de moi à ce moment-là, c’est Harmonie qui nous lie ; tu aurais dû avorter.
Hermione hoqueta. Jamais elle n’aurait pu donner la mort à son enfant, et jamais elle n’aurait cru que Malfoy lui reprocherait de ne pas l’avoir fait.
- Et après ça, tu avais encore une chance, une chance de me chasser définitivement de ta vie. Je ne suis pas sûr, si tu ne m’avais pas accordé cette semaine sur deux, que j’aurai continué à influencer ta misérable existence. Peut-être que oui, peut-être que non. J’aimais bien Harmonie, mais je n’étais pas encore très attachée à elle, à l’époque. C’est ta faute Granger. Si je suis encore là à te pourrir la vie et à me délecter de tes souffrances, si tu m’appartiens, et continueras à m’appartenir tant que je n’aurai pas décidé du contraire, c’est ta faute.
Il fit une pause dans son discours pour lui laisser le temps d’assimiler ce qu’il venait de dire et l’estomac d’Hermione se retourna. Chacune de ses paroles, chacun de ses mots étaient un poignard enfoncé dans son cœur.
- Je te l’avais bien dit, reprit-il sans la regarder, un sourire sadique au bord des lèvres, ce jour-là, que tu le regretterais.
Malfoy vrilla ses yeux dans ceux de la jeune femme.
- Si tu savais comme j’aime voir cette lueur de détresse dans tes yeux Granger, lui sourit-il méchamment en se rapprochant d’elle d’un pas.
Leurs visages étaient désormais si près qu’ils pouvaient se toucher, et leurs nez se frôlaient. Malfoy s’avança effleurant de ses lèvres la bouche d’Hermione. Ce parfum, cette voix, cette présence… Elle aurait tant souhaité qu’il l’embrasse, qu’il démente tous les propos horribles qu’il avait tenu juste un instant auparavant. Mais ce ne serait pas le cas, et elle le savait. Alors elle n’entrouvrit pas la bouche, même si son corps lui dictait de le faire. Ses lèves ne s’écartèrent même pas d’un millimètre, mais frémirent en sentant son souffle chaud sur son visage. Ne pas craquer, ne pas céder.
Elle cilla ; Malfoy sourit. Il recula, laissant aussitôt Hermione désemparée à cause de son absence soudaine. Mais elle n’était plus une petite fille, ni une adolescente. Elle était une adulte, il fallait qu’elle se ressaisisse. Le jeune homme lui tourna le dos, poursuivit son chemin sans lui accorder un seul regard supplémentaire. Hermione le fixa, avant de commencer à le suivre.
- Tu te trompes Malfoy, je ne t’appartiens pas, murmura-t-elle sans vraiment y croire.
Un souffle inaudible à qui ne savait pas l’entendre. Draco sentit ses entrailles se contracter douloureusement même s’il n’en laissa rien paraître. Non, elle ne lui appartenait pas, et il le savait. Il n’avait jamais réussi à la posséder toute entière. Ses nuits qu’ils avaient partagées, il avait eu son corps, mais certainement pas son cœur. Et cette défaite le faisait bouillir d’une rage sourde qui ne se tarirait pas avant qu’il n’ait totalement obtenu ce qu’il voulait de l’ancienne Gryffondor qui perpétuait à lui résister.
Chapitre 29 : Nouveau jeu by Realgya
Author's Notes:
Nouveau petit chapitre qui ne fait pas trop avancer l'histoire mais que j'ai quand même apprécié d'écrire. Bonne lecture :)
Note: le pardon de Draco ce n'est pas pour tout de suite. Certains verront de quoi je parler ;)
- Amonie ! appela Anahak.
La fillette releva la tête vers lui, lâchant des yeux les silhouettes de ses deux parents disparaissant loin d’elle. Son petit cœur gonflé de tristesse menaçait d’exploser et les larmes roulaient à flots sur ses joues, rideau de pluie noyant son visage.
L’atlante tira doucement sur la main frêle de l’enfant au creux de la sienne, et la petite se détourna. Le jeune homme se baissa, se retourna et fit grimper la fillette sur son dos. Accrochant ses bras sur épaules, elle posa la tête sur son dos et chacun de ses jambes de chaque côté de la taille de l’adulte.
- Anak ? demanda-t-elle timidement.
Un bref son lui répondit, signe qu’elle avait toute son attention.
- Ils vont revenir, hein ?
N’ayant pas compris la question, l’atlante fut bien en peine de répondre mais il se mit en commençant à chantonner une chanson atlante. L’air doux et les paroles firent leur effet, il ne fallut pas longtemps à Harmonie pour fermer les yeux et, se laissant bercer, s’endormir.
- Malfoy ? réclama Hermione d’une petite voix, le souffle court et suivant de plus difficilement la cadence du jeune homme.
Il ne se retourna pas, ne ralentit pas, ne fit même pas signe de l’avoir entendu.
- Malfoy ! répéta-t-elle plus fort.
- Je ne suis pas sourd, répliqua celui-ci. Qu’est-ce qu’il y a ?
Devant son mécontentement, la jeune femme faillit renoncer à réclamer une pause mais ses jambes souffraient le martyr.
- Est-ce qu’on pourrait s’arrêter un instant, ou tu du moins ralentir, s’il te plaît ?
Les derniers mots lui écorchèrent la bouche mais elle savait qu’elle n’obtiendrait rien sans ça. Ils avaient marché sans interruption toute la journée, et lui ne semblait pas prêt de s’arrêter. Cependant, un besoin pressant commençait à se faire sentir pour Hermione, en plus de son ventre affamait qui grognait régulièrement.
La jeune femme, dans son élan, ne se rendit même pas compte que Malfoy s’était arrêté et lui rentra purement et simplement dedans. Il se retourna en grommelant, visiblement pas le moins enchanté du monde du fait qu’elle soit venu percuter son dos de plein fouet.
- Je croyais que tu voulais qu’on s’arrête ? l’agressa-t-il aussitôt.
- Oui, répondit Hermione, confuse. Attends-moi là je n’en ai pas pour longtemps.
- Je n’ai pas d’ordre à recevoir de toi, lâcha le jeune homme d’une voix méprisante en la regardant de haut.
- S’il te plaît Malfoy, je n’ai pas envie de me disputer avec toi, supplia presque sa camarade.
Et avant qu’il n’ait eu le temps d’ajouter quoique ce soit, elle s’éclipsa pour aller sa soulager derrière une motte de neige.
Quand elle revint, elle le trouva assis en tailleur, les yeux fermés.
- Tu dors ? chuchota-t-elle pour ne pas le déranger.
- Je ne risque pas avec ta présence à côté, répondit-il d’un ton neutre.
Que devait-elle comprendre ? Qu’elle faisait trop de bruit ? Qu’il se méfiait qu’elle lui plante un poignard dans le dos ? Qu’il s’inquiétait pour elle ? Non, cette dernière possibilité était impossible, il n’y avait pas de danger à… des kilomètres de kilomètres à la ronde.
La jeune femme s’allongea et baissa les paupières. Le sommeil vint la cueillir presque aussitôt, et elle bénit au moment de sombrer dans les rêves les capes chaudes que leur avaient offertes les atlantes.
L’aube venait à peine de pointer le bout de son nez que la voix de Malfoy tira Hermione du sommeil.
- Je n’ai pas que ça à faire, grommela-t-il. Plus vite on aura trouvé ce papillon plus vite je serai débarrassé de tout ça alors dépêche-toi.
- Malfoy, bailla-t-elle en s’étirant, je viens de penser à quelque chose.
- La première fois en vingt-deux ans ? Bravo Granger, je te félicite ! railla-t-il.
- Idiot ! souffla-t-elle avant de poursuivre d’une voix normale. J’ai rêvé de balais cette nuit.
- Et je peux savoir ce que tu veux que ça me fasse, soupira-t-il en levant vers le dôme de glace un regard exaspéré.
- J’ai deux théories : la première c’est que comme la magie fonctionne ici, si on utilise un accio il fonctionnera. La seconde qu’il ne marchera pas car la magie ne pourra pas atteindre le balai, s’évanouissant dès qu’elle sortira de la zone de fonctionnement.
- Brillant, se moqua le jeune homme. Accio balai !
Hermione compta dix secondes sans que rien ne se passe avant que Malfoy ne lui jette un regard méprisant et reprenne sa marche.
- Attends-moi ! l’appela-t-elle.
- Tu me fais perdre mon temps Granger, désespéra le jeune homme sans daigner ralentir.
- Tu es vraiment d’une humeur exécrable ce matin, bougonna-t-elle.
- Tu trouves ? lança Malfoy de son éternel ton narquois.
- Non, en fait tu es exécrable à longueur de temps, mais c’est encore plus flagrant depuis hier soir…
Elle fut coupée dans sa phrase par son camarade qui se retourna soudain, l’attrapa par la taille pour l’attirer à lui et plaquer férocement ses lèvres sur les siennes sans signe avant-coureur.
- Là aussi, je suis exécrable ? susurra-t-il à son oreille.
Hermione sentit le rythme de son cœur s’accélérer et sa peau prendre feu à son contact. Cependant Malfoy la relâcha tout aussi subitement qu’il l’avait attrapée et la repoussa, si bien qu’elle alla s’écraser dans la neige sur les fesses.
- Mais qu’est-ce qui te prend ? s’écria-t-elle. J’aurai pu me faire mal !
- Tant mieux, lui lança l’ancien Serpentard de sa voix traînante, son visage habité par l’expression de supériorité qu’il préférait.
Et avant que la jeune femme n’ait pu répliquer il avait tourné les talons et reprenait la marche. Hermione se releva rapidement et s’élança derrière lui.
- Stupefix ! cria-t-elle en dirigeant sa baguette dans son dos.
Malfoy ne dut qu’à ses excellents réflexes d’éviter le sort, alors qu’il plongeait dans la neige.
- C’est bas d’attaquer dans le dos, tu aurais peut-être mieux fait d’aller à Serpentard, siffla-t-il en s’emparant de sa propre baguette.
- Pour côtoyer chaque jour ta face de serpent ? Plutôt mourir, cracha-t-elle.
- De toute manière une sale sang-de-bourbe de ton espèce n’aurait jamais été admise.
Hermione tressaillit. Ils s’affrontaient du regard, se tenaient en respect de leurs baguettes, se détestaient, et pourtant l’insulte lui faisait mal. C’est comme si son cœur se compressait dans sa poitrine, l’étouffant presque.
- Tu ne dis plus rien, se moqua Malfoy en se relevant et en époussetant la neige qu’il avait sur le manteau de la main comme il sied à un noble.
- Va voir ailleurs si j’y suis Malfoy, murmura la jeune femme.
Elle rangea sa baguette, baissa la tête et reprit sa marche sans plus lui prêter attention. Au moment où elle le dépassait cependant il lui attrapa soudain les poignets qu’il joignit dans son dos et approcha ses lèvres de son oreille. Hermione essaya de se débattre et de lui écraser les pieds en vain, et se cambra en arrière en le sentant tirer sur ses mains dans son dos.
- Ne me dis pas que je t’ai… blessée ? rit méchamment l’ancien Serpentard.
La jeune femme ne répondit pas, tentant de lui donner un bon coup de pied dans l’entrejambe mais son adversaire était assez habile pour éviter ce genre d’ennuis.
- Tu es vraiment pathétique Granger, ricana-t-il en enfouissant sa tête dans sa chevelure.
- Je croyais que tu n’avais pas que ça à faire, répliqua Hermione.
- Hmm… en fait si. Harmonie est hors de danger, rien ne presse.
- Et tous les gens malades au-dehors ? s’énerva la jeune femme.
- Je ne les connais pas, et franchement, je me contrefiche qu’ils meurent ou qu’ils vivent.
- Tu es d’un égoïsme…
- Je suis un Serpentard, je pense d’abord à moi, fit la voix amusée du jeune homme à son oreille.
Hermione se débattit de nouveau sans résultats et pesta entre ses dents.
- Tu me fais mal, laissa-t-elle échapper alors qu’il la forçait à se cambrer encore plus en arrière.
- Ma pauvre petite sang-de-bourbe… tourna-t-il en dérision.
- Je ne t’appartiens pas Malfoy, s’écria l’ancienne Gryffondor.
- Au moins tu es d’accord sur la nature de ton sang, il y a du progrès.
Il la força à se cambrer toujours plus, si bien qu’il put poser sa bouche sur son front, à la racine de ses cheveux. Puis il la fit rapidement tourner tout en la libérant, et elle se retrouva à genoux devant lui.
- J’ai un jeu, proposa-t-il, une lueur malveillante dans le regard. A partir de maintenant je ne m’abaisserai à te toucher qu’à chaque fois que tu m’appelleras « maître », qu’en dis-tu ?
- Meurs, rétorqua-t-elle en relevant la tête pour le foudroyer du regard.
- J’étais sûr que ça te plairait, se moqua-t-il en la dépassant.
Chapitre 30 : La cascade à l'envers by Realgya
Author's Notes:
Coucou ! Alors je préviens d'avance, j'avoue, je me suis bien inspirée du livre "la rivière à l'envers" lu quand j'étais petite, inutile de le nier, même si le contexte et son utilisation est très différente.
Sinon, à tous les fans d'Harmonie, et bien... heu... comment dire ? Elle est totalement absente ? inexistante ? de ce chapitre. *"protego" pour éviter d'éventuelles attaques de fans inconditionnels du petit ange*
Et puis sinon à part ça, que dire ? Bon chapitre ! :D
Si, petite note: ce chapitre est un petit peu plus long que d'habitude, mais n'y prenez pas goût ;)
Hermione contempla la cascade formée par la rivière à l’envers. L’eau s’élevait au lieu de chuter, donnant bien son nom au lieu.
- Ne me dis pas qu’on va devoir plonger dans cette eau, s’inquiéta Malfoy. On mourrait geler avant même d’avoir dit « baguette » !
- Wingardium Leviosa ! lança en réponse la jeune femme en pointant sa baguette sur lui.
Elle crut qu’il allait l’assassiner du regard, voire pas que du regard quand elle remarqua ses doigts serrés sur sa baguette, mais il ne dit rien alors qu’elle le faisait lentement léviter vers le haut de la chute d’eau. Jusqu’à que la magie se dissipe, que le sortilège lâche et qu’il tombe comme une masse. Paniquée, Hermione eut juste le temps de lui lancer un levicorpus avant qu’il ne s’écrase par terre.
- Laisse-moi descendre tout de suite ! ragea le jeune homme, la tête en bas, suspendu désormais à à peine un mètre du sol, ce qui rendait la chute envisageable, et non plus mortelle.
Hermione se retint de prendre plaisir à le laisser suspendu. Elle n’était pas de ceux qui, sadiques, se réjouissaient de la mauvaise posture de leurs ennemis.
- Liberacorpus !
Malfoy s’écrasa dans une éclaboussure de neige au sol. Finalement, en constatant la couleur noire de ses prunelles quand il se releva, elle aurait peut-être dû le laisser dans les airs. Il lui semblait extrêmement menaçant avec sa baguette.
- Je crois qu’il va bien falloir plonger, détourna-t-elle son attention en se rapprochant de la surface de l’eau, s’éloignant en même temps prudemment du jeune homme.
- Non, tu crois ? lui lança-t-il avec ironie et mauvaise humeur. Locomotor Mortis !
Les jambes d’Hermione se bloquèrent l’une contre l’autre, lui faisant perdre l’équilibre. Elle agita les bras sous le regard narquois de Malfoy et tomba dans l’eau. Le liquide gelé qui emplit ses poumons la terrorisa. Elle voulut prononcer le contre-sort mais rien n’y faisait, elle était incapable de formuler n’importe quelle syllabe cohérente et sa baguette restait un simple bout de bois inefficace entre ses doigts.
Elle battit des bras pour remonter vers la surface alors que ses jambes immobilisées l’attiraient vers le fond. La peur habitait chaque pore de sa peau alors que l’air lui manquait. Une main s’empara soudainement de son bras et la tira vers le haut où sa tête creva la surface pour inspirer en grandes goulées le gaz vital.
Elle cracha, inspira, expira, et cracha de nouveau, le tout sous l’œil moqueur de Draco qui la maintenant toujours par le bras, l’aidant à garder la tête hors de l’eau.
- Espèce de…
Elle n’eut pas le temps d’achever sa phrase qu’il l’avait relâché et elle but la tasse. C’est avec difficultés qu’elle parvint à garder la tête hors de l’eau, dévisageant le jeune homme avec fureur qui était tranquillement assis sur un bloc de glace et se mouillait progressivement. Son bras qui avait plongé pour la récupérer était déjà trempé, ainsi que ses pieds qui traînaient dans l’eau.
- Un problème Granger ? demanda-t-il. Je viens de te faire une immense faveur en te ramassant, j’espère que tu t’en rends compte. Selon les règles de notre nouveau jeu, je n’aurais pas dû.
Elle brandit sa baguette sans tenir compte de ses paroles et formula le contresort. En un instant ses jambes furent libres et elle se propulsa vers la rive où elle se raccrocha à des blocs de glaces.
- Idiot, arriva-t-elle à articuler alors qu’elle reprenait son souffle.
- Dommage que tu te sois libérée, j’aimais bien te voir barboter, entièrement à ma merci.
Hermione crut vraiment que cette fois, elle allait le frapper, mais elle fut prise d’une terrible quinte de toux et ne put prononcer aucun des sortilèges qui venaient de lui traverser l’esprit. Quand elle réussit à se reprendre, le jeune homme avait déjà de l’eau jusqu’au torse. Elle pointa sa baguette, et un jet rouge en jaillit mais il plongea la tête sous la surface pour rejaillir plus loin, ses cheveux blonds lui collant à la peau.
Il lui adressa un dernier regard narquois avant de commencer à nager vers la cascade. La jeune femme regarda l’eau avec anxiété. Après avoir failli se noyer, retourner s’aventurer sans point d’accroche ne lui semblait pas très réjouissant, surtout que Malfoy était trop loin pour lui porter secours en cas de pépin. Comme si, s’il avait été près, il l’aurait aidée !
Elle lâcha le bord à contrecœur et nagea à son tour jusqu’à la cascade, se laissant la majeure partie du temps porter par le courant. Dès qu’elle l’eut atteinte elle s’éleva en même temps que l’eau, et put à loisir, si on excluait la boule d’angoisse logée au fond de son ventre, contempler la vue qui lui était offerte. Au loin, elle pouvait distinguer les contours d’Anayaska.
Il lui fallut passer la tête sous l’eau pour sortir du dôme de glace, et c’est avec soulagement qu’elle s’extirpa ensuite de l’eau pour aller s’affaler dans la neige. Elle prononça d’une toute petite voix son sortilège de flammes bleues avant de se souvenir que la magie ne fonctionnait désormais plus.
Une envie irrépressible de se rouler en boule naquit dans sa conscience. Mais elle ne devait pas, ne devait pas. S’endormir, c’était la mort assurée.
- Granger, bouge ! la somma Malfoy en lui donnant un petit coup de pied dans les jambes.
Elle ouvrit les yeux, se redressa, chancela et retomba allongée.
- Bon, apparemment tu n’es pas trop en état de marcher, alors on va attendre midi avant de reprendre la marche.
Il ne lui demanda pas si elle était d’accord, après tout elle n’avait pas son mot à dire.
- T’endors pas, lui lança-t-il avant d’aller s’asseoir en tailleur dans un coin.
En passant, il la frôla involontairement et ce contact raviva aussitôt les sens d’Hermione. Il était chaud, très chaud. Sa cape donnée par les atlantes avait déjà séchée alors que celle de la jeune femme était en train, et ses vêtements semblaient presque l’être également. Dire que les siens étaient trempés, froids… Claquant des dents, elle rampa plus qu’elle alla à quatre pattes jusqu’à lui et voulut se blottir contre lui. Son cerveau gelé ne réfléchissait plus vraiment. Il n’était plus Malfoy, son ennemi juré, juste une source de chaleur ambulante contre laquelle il fallait à tout prix qu’elle se colle.
- Hé ho, je peux savoir ce que tu fais là ? sursauta-t-il en s’écartant d’elle à l’instant même où elle posait ses cheveux humides et gorgés d’eau sur son épaule.
- J’ai froid, gémit-elle en essayant de se rapprocher de lui.
Il ne semblait apparemment absolument pas d’accord pour la laisser faire car il s’écarta derechef.
- Ca, ça m’est complètement égal Granger. Reste dans ton coin et tout ira bien pour tout le monde.
- J’ai f-froid, répéta Hermione, les yeux larmoyants sous la morsure de la basse température.
- Pas question que tu me touches, claqua la voix de Malfoy. A moins bien sûr que tu ne me reconnaisses comme ton maître, ajouta-t-il en faisant allusion à son jeu stupide.
Mais s’il fallait ça pour qu’il la laisse se blottir contre lui pour se réchauffer, alors tant pis.
- Maître, implora-t-elle faiblement.
Il ne pouvait pas ne pas avoir entendu. Sur le coup de la surprise, il se raidit et la dévisagea avec stupeur. Hermione en profita pour se précipiter sur lui et se lover contre lui, enfouissant son visage contre sa cape. Elle chercha l’ouverture de celle-ci et y glissa son petit nez, de telle sorte qu’il vint se frotter contre les vêtements du jeune homme.
Hermione se laissa envahir par un sentiment de plénitude quand les bras de Malfoy se refermèrent autour d’elle. Certes sa cape aurait bientôt chauffé et elle n’aurait plus besoin de la source de chaleur qu’était Malfoy, mais en attendant, elle ne bougerait pour rien au monde. Et on verrait plus tard pour les complications.
Draco passa sa main dans les cheveux de Granger et grimaça. Il attrapa savamment l’ensemble de sa chevelure et l’essora en arrière, tirant un peu sur la tête de la jeune femme, ce qui la fit gémir. Il n’allait quand même pas lui essorer les cheveux sur elle, elle finirait par attraper la mort. Les capes des atlantes faisaient des miracles mais autant ne pas trop les pousser.
Il entreprit ensuite machinalement de passer ses doigts dans les cheveux humides et emmêlés. « Maître ». Le mot résonnait en boucle dans sa tête. Granger devait vraiment être mal en point pour s’être abaissée à l’employer. Et lui qui pensait que si elle le faisait, il serait enfin comblé. Mais non seulement elle l’avait dit sans avoir toute sa tête, ce qui lui volait une part de la victoire, mais en plus ce mot ne faisait que renforcer son malaise.
Il avait compris qu’il devait la dominer, la posséder. Avant de pouvoir se débarrasser d’elle, il fallait qu’elle lui appartienne, comme toutes les autres. Ces deux fameuses nuits, il avait échoué. Désormais, il se sentait idiot d’avoir pensé que l’appellation qu’elle lui donnerait comblerait le vide qu’il avait éprouvé ces deux nuits-là. Ce n’était pas un amour réciproque qu’il désirait, lui n’avait jamais aimé. Plutôt de l’attachement de sa part, pour qu’il se sente dominant, supérieur, tout puissant. Pourquoi cela fonctionnait-il avec toutes les autres ? Pourquoi pas avec elle ?
Il lui manquait son cœur, et alors ? Ne pouvait-il pas s’en passer ? Visiblement non. Il avait tout tenté pour essayer d’éprouver ce sentiment de possession, en vain. Ses discours glaciaux, ses sorts, son jeu… Rien n’y faisait, elle se défilait systématiquement à lui. « Comme ces deux fameuses nuits », lui rappela un morceau de son esprit. Bon sang qu’il haïssait ces nuits d’avoir soulevé le problème. Il aurait mieux fallu qu’il ne couche jamais avec elle. Et pourtant… il serait vraiment passé à côté de quelque chose. Granger n’avait rien à voir avec toutes les autres ; elle était unique. Ca c’était certain.
Elle bougea contre lui. Sa cape avait fait son office, son corps était désormais à la même température que le sien. Il s’attendait à ce qu’elle se dégage, le repousse, s’éloigne, mais au contraire elle papillonna des paupières avant de se laisser glisser vers une semi-somnolence. Là, dans ses bras.
Il resserra un peu son étreinte autour du corps frêle de la jeune femme. Un sentiment de satisfaction l’envahit à l’idée qu’elle reste blottie contre lui. Satisfaction parce qu’elle commençait à s’attacher à lui. Mais satisfaction parce qu’il était de ce fait en bonne voie pour finir par la posséder ou parce qu’il éprouvait un petit quelque chose de très répréhensible envers ce petit brin de femme ? Redoutant la réponse encore plus que la question, il préféra laisser divaguer ses pensées vers d’autres voies moins dangereuses et se mit lui aussi à somnoler.
Chapitre 31 : Lilia et Dayan by Realgya
Author's Notes:
Coucou tout le monde ! J'espère que vous êtes conscients d'être des petits veinards, car vous ne devriez pas être en train de me lire, et pourtant c'est le cas ^^' Tout ça pour dire que j'ai eu le temps d'écrire et de poster ce chapitre avant de m'absenter pour la semaine, profitez-en bien ;) J'espère que ce chapitre vous plaira, même si je pense que vous resterez sur votre fin en faim de chapitre (jeu de mots pourri, l'inversion est faite exprès XD). Bonne lecture à tous !
Note: vous noterez que le fait que nous soyons du point de vue d'Harmonie justifie l'appelation Anak à la place de Anahak tout le long de la première partie.
- Bonjour Harmonie, je suis Lilia, la cousine d’Anahak, déclara une atlante avec de longs cheveux d’un blanc soyeux à la fillette.
- Cousine d’Anak ? répéta la petite.
- Oui, approuva son interlocutrice. Je vais m’occuper de toi, tu viens ?
Harmonie leva les yeux vers son ami qui lui fit un signe encourageant de la tête. Elle reporta son attention sur l’atlante qui lui souriait et décida qu’elle ne risquait rien à la suivre, et la rejoignit donc en quelques pas. La femme lui tendit la main et l’enfant la prit, entremêlant ses petits doigts aux siens.
Elle se laissa conduire au milieu des ponts suspendus, des façades, des allées, des escaliers et des arches recouvertes de glace, examinant le tout avec ses grands yeux d’enfants. Anak les suivait à quelques pas derrière, veillant sur la petite du coin de l’œil. Il n’avait sans doute pas envie qu’elle s’échappe de nouveau comme à Oliade.
Finalement l’atlante s’arrêta devant une porte d’un bleu azurée et l’ouvrit, les deux autres à sa suite. La jeune femme prononça quelques mots qu’Harmonie ne comprit pas et un homme approcha, accompagné de deux petits garçons. Le lieu ressemblait beaucoup à l’intérieur de l’igloo dans lequel avaient dormi Draco, Hermione et leur fille.
- Harmonie je te présente mon fils, Dayan, et son ami Julian, déclara Lilia en la poussant légèrement vers les deux autres enfants.
La suite n’était pas compréhensible pour la petite mais aussitôt après les deux garçons récitèrent d’une même voix « bonjour Harmonie » en la dévisageant. Lilia sembla satisfaite, prononça encore quelques paroles puis laissa Harmonie avec les deux enfants pour entamer une discussion avec l’homme inconnu, sûrement son époux, et Anak. La petite s’approcha timidement des deux enfants. Il lui semblait qu’ils étaient un peu plus âgés qu’elle, mais pas de beaucoup. Le premier, Julian, avait la peau bronzé et était le plus grand. Dayan, le fils de Lila, avait de courts cheveux noirs, des sourcils fins, un petit nez et une grande bouche.
Tous deux sortirent de la pièce et Harmonie les suivit, ne sachant que faire d’autre. Ils entrèrent dans une petite salle avec une balle, s’assirent l’un en face de l’autre et commencèrent à jouer avec en se l’envoyant, ignorant totalement la petite. Après quelques instants de silence ils se mirent à parler dans leur langue que la fillette ne comprenait pas. Elle alla s’asseoir dans un coin contre le mur et se contenta de les regarder. Elle n’avait jamais fréquenté beaucoup d’autres enfants de son âge, pour ne pas dire aucun. Les amis de sa maman n’en avaient pas, ni ceux de son papa que de toute manière elle voyait très rarement. N’allant pas à l’école, la fillette ne jouait avec personne de son âge.
Elle resta longtemps à regarder les deux petits garçons parler, sourire, rire, et s’envoyer la balle. A un moment l’homme vint en les appelant, et les enfants se levèrent pour le suivre. Harmonie hésita à les imiter, n’ayant pas envie de se lever, mais finit par se relever. En arrivant dans le hall de la maison elle aperçut une grande dame embrasser les deux petits garçons avant de s’en aller avec Julian qui faisait au revoir de la main à son ami.
Lilia refermait la porte au moment où un nouvel arrivant l’en empêchait, souhaitant entrer. Le sourire d’Harmonie s’élargit sur tout son visage.
- Goubo ! s’exclama-t-elle en courant jusqu’à lui.
- Tiens Harmonie, comment vas-tu ? demanda-t-il.
- Bien, répondit la fillette. Et toi ?
- Moi aussi, rit l’homme en s’approchant de Dayan.
Il parla dans la langue que la petite fille ne comprenait pas et ébouriffa les cheveux du garçon d’un geste de la main affectueux. L’enfant hocha la tête avant de s’avancer vers Harmonie et de planter son regard dans le sien. Cette dernière eut une impression très bizarre face à ces deux yeux bleus qui la scrutaient.
- Tu vouloir manger ? demanda-t-il.
Goubo qui contemplait la scène avec attention lança quelque chose en atlante à l’enfant qui grimaça.
- Tu veux manger ? reprit-il.
Harmonie hocha la tête en guise d’accord et Goubo se tourna vers Lilia avec un grand sourire.
- Il apprend vite, sourit la jeune femme en passant volontairement en anglais pour que la nouvelle venue de la surface ne se sente pas trop perdue dans le flot d’une langue étrangère.
- Oui, comme sa mère, répondit Goubo.
- Et puis pour une fois il comprend à quoi ça sert, ajouta Lilia. Il dit tout le temps qu’apprendre la langue de la surface est inutile car il ne rencontrera jamais de gens qui la parlent.
- Tu me disais pareil à son âge, fit remarquer son interlocuteur.
- Mais je suis contente que tu m’as forcé, sourit la femme.
- Que tu m’ais forcé, pas m’as forcé, rectifia Goubo.
Lilia soupira en marmonnant que certaines choses ne changeraient jamais sous le regard curieux d’Harmonie. Dayan s’en aperçut car il lui dit :
- Goubo est papa de maman.
Harmonie mit du temps à comprendre qu’il voulait dire que l’atlante était le père de Lilia, donc son grand-père à lui. Finalement ils s’assirent tous autour de la table, la fillette placée en bout à côté d’Anak et en face de Dayan.
Après le repas Lilia demanda de nouveau à son fils d’emmener jouer Harmonie. En tout cas c’est comme ça que le comprit la fillette en voyant Dayan soupirer et l’appeler d’un geste de la main. Elle aurait préféré rester avec Anak et Goubo mais apparemment elle n’avait pas vraiment le choix. Les adultes semblaient décider à tout faire pour que les deux enfants jouent ensemble, et si possible loin d’eux.
Elle suivit donc Dayan dans la petite pièce de la fois d’avant. Le garçon s’assit dans un coin, attrapa un livre avec des images et quelques mots et commença à déchiffrer les symboles. Harmonie le regarda avec envie à l’idée qu’il sache déjà un peu lire. Elle-même avait l’habitude de voir sa mère avec un livre mais était trop petite pour comprendre quoique ce soit.
Elle attrapa la balle avec laquelle Dayan et Julian jouaient précédemment, s’assit et s’amusa à la faire rouler entre ses jambes écartées. Son papa et sa maman lui manquaient.
Cela faisait longtemps qu’Hermione et Malfoy marchaient, et tous deux commençaient à avoir mal aux pieds, même si aucun ne l’admettrait jamais à l’autre. Ils étaient en train d’escalader un immense col derrière lequel Goubo leur avait certifié qu’ils trouveraient Papiya, comme l’appelaient les atlantes. La jeune femme dérapa soudain et glissa sur la neige, se retrouvant allongée aux pieds de son ancien condisciple de Poudlard. Malfoy la toisa avec mépris, la surplombant de toute sa hauteur.
- Tu pourrais m’aider à me relever au lieu de ricaner, pesta Hermione en essayant vainement de se redresser.
- Pardon Granger ? lâcha le jeune homme d’une voix traînante. Tu voudrais que je t’aide ? fit-il en appuyant bien sur le dernier mot.
- Oui, répliqua-t-elle, se retenant de l’envoyer balader car elle n’arrivait pas à se remettre debout toute seule, s’étalant de nouveau à chaque fois qu’elle essayait.
- T’aider, ça sous-entend te toucher, fit-il remarquer.
Hermione le fusilla du regard.
- Allez vas-y dis-le, lui sourit-il en retour, j’adore entendre ce mot sortir de ta bouche.
La jeune femme lui attrapa soudain les jambes et tira, le faisant basculer en avant. Il s’écrasa de tout son long dans la neige, la bouche ouverte de surprise, en mangeant sans doute une bonne quantité au passage. Quand il releva sa tête recouverte de blanc, ce fut pour assassiner Hermione du regard.
- Toi, articula-t-il avec fureur.
Il se jeta sur elle, la plaquant dans la neige. L’ancienne Gryffondor se débattit pour lui échapper et tous deux se mirent à rouler sur plusieurs mètres avant qu’Hermione n’arriver à stopper leur descente.
- Stop Malfoy ! s’exclama-t-elle. Je n’ai pas envie d’avoir à remonter tout ce qu’on va dévaler.
Le jeune homme fit une moue dédaigneuse mais se rangea à son argument et s’extirpa à grand mal de la neige. Sa camarade s’accrocha à sa jambe pour l’imiter, et arriva tant bien que mal à se retrouver sur ses jambes. Tous deux reprirent leur ascension sans un mot, mais avec le rire au bord des lèvres pour Hermione en constatant la traînée dans la neige que leur passage avait laissée.
Après moult effort Malfoy finit par atteindre le haut du pic en premier, la jeune femme à quelques pas de lui. Peinant, elle reprit son souffle quand une main tendue vers elle la surprit. Elle leva la tête vers l’ancien Serpentard qui la lui tendait mais ce dernier ne la regardait pas, le regard fixé sur la vue qui lui était offerte depuis le sommet. Elle la prit, perplexe, et se hissa à ses côtés, découvrant ce que lui-même voyait.
Au centre d’une grande cuvette de neige reposait le gigantesque papillon des abysses.
Chapitre 32 : Le réveil by Realgya
Author's Notes:
Coucou tout le monde !
Désolée pour le retard, panne d'inspiration. Mais c'est désormais reparti, et bien reparti :D Ce chapitre-ci a failli s'appeler "L'ouverture de l'oeil", mais en fait non, je préfère celui-ci, même s'il est plus vague.
Voili voilou, bonne lecture :D
PS: on approche de la fin ;)
- Alors, on fait comment ? demanda Hermione, la première à reprendre ses esprits.
- Aucune idée, répondit platement Malfoy sans lâcher le papillon des yeux.
- Tu m’as entraînée dans cette quête épique sans avoir la moindre idée de ce qu’il faudrait faire à l’arrivée ? s’exclama la jeune femme, choquée.
- Tu ne me l’as pas demandé que je sache, répliqua l’ancien vert et argent.
Hermione lui jeta un regard noir mais ne se démonta pas.
- Si on le détruit, la magie qui est en lui sera libérée, non ? proposa-t-elle en se forçant à adopter un ton calme.
- Pas obligatoirement. Certes il y a des chances vu que quand les sorciers meurent, par exemple, leurs pouvoirs magiques se dispersent dans le monde, dans la nature. Mais pas toujours. En cas de grands pouvoirs, comme je suis sûr que c’est le cas pour ce vieux fou de Dumbledore par exemple, la puissance magique passe dans l’autre monde.
- Et ? l’encouragea à poursuivre Hermione.
- Et la magie se retrouve dans l’au-delà. Rien ne se perd, rien ne se crée. Cette magie n’est pas disparue, juste ailleurs. Puis elle revient dans notre monde en s’attachant à un enfant qui naît, ce qui fera de lui un sorcier. Les enfants de sorciers ont plus de chance d’en être eux-mêmes, car plus ils ont du sang sorcier dans leurs veines, plus ils attirent ces particules magiques, et sont donc susceptibles d’en avoir suffisamment pour avoir des pouvoirs.
L’ancienne rouge et or le contempla sans commenter. Malgré tous les livres qu’elle avait lu, et dieu savait qu’elle en avait dévorés, elle n’avait jamais trouvé aucune information relative à cela. La différence entre Draco qui avait été élevé parmi les sorciers et elle parmi les moldus lui sauta aux yeux. Il y avait des choses que tout le monde savait, et que personne ne retransmettait par écrit. C’était oral, c’était culturel. Et c’est ça qui faisait que même en avalant volume sur volume, elle ne faisait pas partie intégrante de la continuité sorcière. Ce qui, soit dit en passant, ne l’empêcherait pas d’y appartenir un jour, selon la famille à laquelle son mariage la rattacherait, ou tout simplement les gens qu’elle côtoyait. Grâce aux Weasley, elle avait déjà comblé beaucoup de lacunes au niveau du mode de vie au quotidien des sorciers.
Mais ce qui la marqua le plus dans ce discours, ce qui ressortit nettement du flot de ses pensées, c’est le ton employé par Malfoy. Il n’avait pas été rabaissant, méprisant, humiliant ou tout autre. Il avait juste évoqué une vérité, de manière totalement neutre, comme le ferait un livre. Ce n’était peut-être pas très gentil de le comparer à un volume, mais c’était le seul exemple qu’elle trouvait. A condition bien sûr que les auteurs de l’œuvre soient eux-mêmes impartiaux.
- Conséquence de cela, reprit le jeune homme, d’une part, la magie filera dans l’au-delà à la mort du papillon, et le taux de bébés sorciers dans les années à venir va dépasser les sommets, mais nous ne retrouverons pas nos pouvoirs. D’autre part, elle réinvestira ses propriétaires d’origine et tout ira pour le mieux. Sauf que jouer le sort de ma fille à pile ou face, je ne suis pas pour. Si la magie n’est pas rétablie tout de suite, elle sera condamnée à rester bloquée à Atlantide pour ne pas être touchée par la maladie des sorciers.
- Et beaucoup de gens qui ont déjà cette maladie mais ne sont pas en Atlantide mourr…
Hermione stoppa net sa phrase et dévisagea Malfoy avec de grands yeux horrifiés.
- Si la magie part dans l’au-delà, la petite quantité drainée par l’Atlantide pour empêcher le dôme de glace de s’effondrer aussi.
A la grimace qu’afficha le jeune homme, il n’y avait pas pensé. Et cela ne faisait qu’un argument en plus pour ne pas tuer le papillon. Les conséquences en cas de mauvais jugement seraient trop importantes. L’avenir de tout le peuple des atlantes ne pouvaient pas se jouer à pile ou face, comme avait si bien utilisé l’expression l’ancien vert et argent.
- Tu crois qu’on peut communiquer avec lui ? questionna soudain Hermione en reportant son regard sur le papillon.
- Ste Granger en mission, se moqua son compagnon de quête.
La jeune femme l’ignora superbement et commença à descendre dans la fosse. Pas après pas, elle s’approcha du papillon somnolant sans doute, ses yeux étant fermés. Elle avança une main hésitante vers lui. Derrière elle, un rapide coup d’œil lui apprit que Malfoy l’avait suivie, bien qu’en se tenant à une distance respectable. Ses sourcils étaient froncés, et il semblait aux aguets. Ne voyant pas ce qu’il pourrait lui arriver de mal, elle effleura le papillon.
L’œil qui se trouvait de son côté s’ouvrit brusquement, et le sang d’Hermione se glaça. La pupille n’était pas en partie rouge, elle était feu ; ni même en partie noire, elle était sang. La jeune femme se sentit happée par ce regard alors qu’une vague de rage se déversait dans toute la fosse, repoussant Malfoy derrière elle et la balayant comme une simple brindille. Elle alla s’écrasa plus loin dans la neige, et eut à peine le temps de se relever qu’une plainte inhumaine s’élevait jusqu’au ciel, lui vrillant les tympans. Un vent se leva ; un vent de tempête.
- Qu’est-ce qu’il se passe ? s’égosilla-t-elle par-dessus le vacarme, en espérant que Malfoy l’entende.
- Bouge de là Granger, éloigne-toi ! hurla le jeune homme en retour.
- Mais qu’est-ce qu’il se passe ? répéta Hermione en restant immobile, à moitié pétrifiée par les bourrasques et immobilisée par sa fascination pour le papillon qui continuait de la fixer de son regard de destruction et qui commençait lentement à bouger.
- Mais pourquoi il faut toujours que tu ais besoin de tout savoir bon sang ! rétorqua Malfoy par-dessus le sifflement du vent. Bouge !
- Qu’est-ce qu…
- Il est en colère car il n’a pas pu libérer l’énergie censée détruire les moldus et les non sang-purs la dernière fois à cause de mon enchantement ! la coupa brusquement les cris de son interlocuteur. Et maintenant que tu as ta réponse, bouge !
Le papillon releva ses antennes et des plaintes assourdissantes s’élevèrent alors que les bourrasques redoublaient d’intensité. Hermione ne se le fit pas dire une nouvelle fois. Elle se redressa sur ses jambes, chercha Malfoy du regard, l’aperçut près du rebord de la fosse où il s’apprêtait à remonter pour se mettre à l’abri et se dirigea résolument vers lui. Quelque chose de gluant vint soudain s’enrouler autour de sa cheville. Déséquilibrée, elle battit faiblement l’air des bras avant de s’écraser au sol.
- Granger ! Qu’est-ce que tu fiches encore ? s’époumona le jeune homme.
Elle releva les yeux vers lui. Il n’avait toujours pas entamé l’ascension pour sortir de la cuvette. L’attendait-il ? Une nouvelle substance gluante vint s’enrouler autour de sa jambe encore libre. Hermione jeta un coup d’œil en arrière et se pétrifia d’horreur. Des fils blancs comme ceux des araignées étaient enroulés autour d’elle, la serrant fermement. Et ces fils commençaient à l’attirer doucement vers le papillon aux yeux de brasiers. L’enfer se déchaînait.
Hermione chercha à sa ceinture. Un couteau, elle était sûre d’avoir un couteau. Avec horreur elle se rappela l’avoir confié à Malfoy. Elle voulut s’accrocher à la neige mais l’être magique la tirait fermement et ses efforts n’eurent aucun effet.
- Envoie-moi le couteau ! hurla la jeune femme en désespoir de cause. Et sauve-toi !
Elle ne le voyait plus, n’arrivait plus à le distinguer au milieu des tourbillons blancs. Les vents soulevaient la neige dont les flocons venaient douloureusement fouetter son visage, et restreindre son champ visuel.
Les fils cessèrent soudain de la tracter, et tombèrent au sol, comme pourris, libérant la jeune femme. Elle se dégagea en hâte avant de se retourner pour trouver l’origine du phénomène. Malfoy était près d’elle, le couteau en main. Il lui attrapa brutalement le bras, la mit debout et la poussa en avant pour s’enfuir. Hermione trébucha mais se mit à courir, essayant d’échapper à la multitude de flocons qui s’abattaient sur elle, mettant la peau découverte de son visage à vif.
Le jeune homme dans son dos se jeta brusquement sur elle, la prenant au dépourvu, et la plaqua au sol contre la neige alors que les fils du papillon frôlaient leurs têtes.
- Qu’est-ce qu’on va faire ? murmura Hermione, affolée.
- Je ne sais pas, répondit avec sincérité Malfoy. Je ne sais pas.
Chapitre 33 : Adieu by Realgya
Author's Notes:
Coucou à tous, et désolée pour mon énorme retard... ^^' Je me suis enfin débarassée de mon bac blanc, je suis aux anges :D
Bref, chapitre mi-Hermione, mi-Draco, dont vous allez détester la fin, qui a prit du retard mais qui enfin est là, et qui fait parti des derniers. Bientôt la fin de cette histoire, du coup je vous remercie tous du fond du coeur de m'avoir suivie jusqu'ici. Bond spectaculaire sentimental, mais vous risquez fortement de me haïr malgré cela. Que voulez-vous, je suis une éternelle sadique XD
Enfin, bonne lecture ! :)
Malfoy se releva, attrapa Hermione par le bras et la força à courir jusqu’au bord du cratère où ils s’enfoncèrent dans un petit trou dans la neige. Les fils vinrent fouetter l’air à quelques centimètres de leurs têtes, les flocons en tourbillonnant écorchèrent leurs visages rouges vifs.
- Est-ce que tu crois qu’on peut faire exploser le papillon pour qu’il libère sa magie ? songea soudain à voix haute Hermione en fronçant les sourcils.
- Qu’est-ce que tu veux dire par-là ? demanda hargneusement le jeune homme en tranchant un fil blanc qui s’aventurait dans leur abri.
- Imagine que tu mettes une aiguille dans un ballon remplie d’eau, de farine ou de tout ce que tu veux…
- T’as vraiment des idées bizarres, retourna Malfoy en lui adressant un coup d’œil franchement sceptique.
Imperturbable, Hermione continua d’exposer son idée.
- Si au bout d’un moment l’aiguille perce le ballon, il explose, mais son contenu, eau, farine ou tout autre n’est pas perdu.
- Autant faire exploser le papillon de l’extérieur dans ce cas, coupa sévèrement Malfoy.
Hermione se rembrunit, faisant fonctionne son cerveau à plein régime. Un fil vint lui attraper le poignet, et d’un brusque mouvement elle se trouva projetée sur Malfoy qui s’interposa pour la retenir. D’un mouvement habile il coupa le fil et la repoussa sans ménagements vers le fond de la minuscule cavité. Hermione se sentit trembler.
- Cependant ton idée n’est pas mauvaise, reprit le jeune homme en se rapprochant le plus d’elle pour ne pas être vulnérable aux fils. Si l’un de nous deux était à l’intérieur du papillon, il serait alors récepteur de la magie qui y est emmagasinée, et pourrait provoquer l’explosion du papillon sans que les fluides magiques ne passent dans l’au-delà. Enfin, sauf s’il meurt.
- Dans ce cas, comme il se sera approprié la magie cette dernière le suivra dans la mort. C’est ça ? s’enquit Hermione.
- Exactement, confirma Malfoy. Il faudra donc qu’il aie le temps de se vider de toute la magie qu’il aura récupérée une fois le papillon disparu, et ensuite seulement éventuellement mourir.
- Et le fait de libérer cette magie, ça ne risque pas de provoquer la destruction de tous les moldus et né-moldus ? s’inquiéta la jeune femme.
- Non, il faudrait qu’elle soit relâchée d’une certaine manière que seul sait mettre en place le papillon, réfuta Malfoy. Ca ce n’est pas une hypothèse, c’est une connaissance sûre.
Un tremblement des parois de neige les fit sursauter. Le cœur d’Hermione explosa dans sa poitrine. Mourir étouffée… C’était quelque chose qui la faisait frissonner d’horreur en permanence. Déjà en première année, quand Ron et Harry avaient été emprisonnés par le filet du diable, elle avait été totalement paniquée. La mort par suffocation… Un frisson d’horreur la parcourut et elle dut faire une grimace vraiment horrible car Malfoy s’aperçut de son malaise et la tira vers l’air libre, tout en surveillant les fils qui s’acharnaient à l’entrée.
- Sauf que celui qui effectuerait cette opération, en se vidant de la magie y perdrait à coup sûr la vie, continuait-il de résonner alors que la jeune femme avait décroché.
Elle se reconcentra et fit appel à tout son sang-froid. Quand elle ouvrit la bouche, elle s’était légèrement calmée, bien que ses pupilles soient toujours dilatées par l’inquiétude.
- De toute manière, si on ne fait rien on est mort, annonça-t-elle d’une voix blanche. Je prends les choses en main.
Hermione se releva, tremblante, et l’écarta pour se retrouver à quelques centimètres des fils qu’elle essaya tant bien que mal d’éviter.
- Et quelle est ta brillante idée pour te retrouver à l’intérieur du papillon ? railla Malfoy.
La jeune femme releva cependant une pointe d’inquiétude dans sa voix.
- C’est simple, déclara-t-elle en forçant son cœur à se calmer. Je vais me faire attraper par les fils.
Elle jeta un coup d’œil à Malfoy et s’aperçut qu’il n’avait jamais été aussi pâle. Le visage vide de toute expression, il la dévisageait, n’évitant même plus les petits fils qui, trop minces pour s’enrouler autour de lui, claquaient cependant dans l’air et sur ses vêtements et son visage.
- Saleté de Gryffondor, jeta-t-il d’une voix étrange, un éclat de colère dans les yeux.
Les yeux d’Hermione devinrent humides mais elle tint le coup, gardant la tête haute.
- Adieu Malfoy, je te confie… Harmonie, sa voix se brisa sur ce dernier mot, souffle parmi le vent rugissant, mais elle savait que le jeune homme l’avait entendue.
Un fil s’enroula autour de sa gorge ; l’ancien Serpentard le trancha. Un autre autour de son ventre ; il le coupa aussi.
- Abruti, s’énerva Hermione, comment veux-tu que je me fasse attrapée si tu t’acharnes à couper tous les…
Avant qu’elle n’ait pu finir la phrase, Malfoy lui avait mis le couteau dans les mains et avait fait trois pas hors de leur cachette sous les yeux médusés de la jeune femme.
- Non… murmura-t-elle.
Un long fil lui attrapa une jambe, un autre le bras gauche.
- Malfoy ! s’écria-t-elle, recouvrant ses esprits.
Elle se jeta sur lui, et il la toisa d’un regard noir.
- Je peux savoir ce que tu fais ? demanda-t-il d’une voix glaciale en lui lançant un regard méprisant.
- Tu es un Serpentard, les Serpentards sauvent leur vie avant tout, hurla-t-elle en réponse pour couvrir le bruit du vent. Ce sont aux Gryffondors de se sacrifier…
- Et c’est à toi de protéger Harmonie, la coupa Malfoy.
Ne sachant quoi répondre, elle trancha un de ses fils, et se mit à s’acharner sur les liens qui le retenaient sans se soucier de ceux qui commençaient à l’emprisonner elle-aussi sinueusement. Le bras droit de Malfoy se referma soudain sur son poignet, et il la força à s’immobiliser.
- Hermione…
Le mot fit l’effet d’un poignard dans la poitrine de la jeune femme. Il venait de l’appeler par son prénom… Des larmes de rage lui montèrent aux yeux.
- Lâche-moi Draco, lâche-moi, répliqua-t-elle. Je dois te lib…
- Non, coupa-t-il sèchement.
Elle releva les yeux vers lui. Ses grands yeux noisette si identiques, si semblables à ceux d’Harmonie. Son cœur se déchira dans sa poitrine. Son regard s’attarda sur les fils qui commençaient à s’enrouler autour de la jeune femme. Il fallait qu’elle arrête de jouer à la petite fille, qu’elle cesse de pleurer et qu’elle aille se mettre à l’abri en attendant qu’il règle cette affaire.
- Je… je ne veux pas… que tu meures, sanglota-t-elle soudain en s’appuyant contre lui.
Ne s’y attendant pas du tout, Draco ne sut comme réagir. Il la regarda un instant, éberluée, ses cheveux bruns emmêlés lui chatouillant le visage. Les fils commencèrent à le tracter vers le papillon. Commencèrent à les tracter tous les deux.
- Tu crois vraiment qu’un simple papillon comme lui peut me tuer, lui chuchota-t-il à l’oreille.
Avant qu’elle n’ait pu répondre, il la rejeta de toutes ses forces et elle tomba sur les fesses dans la neige, à un bon mètre de lui. Les fils auxquels il l’avait soustrait s’agitèrent, puis se refermèrent sur lui.
- Moi qui croyais que les Gryffondors étaient dignes, lui jeta-t-il en espérant la faire réagir. Tu es pitoyable, Granger !
Mais ses mots n’eurent pas l’effet escompté. La jeune femme le regarda, ses grands yeux noisette se remplissant de nouveau de pluie. Les flocons dans ses cheveux et sur ses vêtements la rendaient totalement blanche, la faisant se confondre avec les tourbillons au fur et à mesure qu’il était éloigné d’elle. A un moment, des fils commencèrent à s’en prendre également à elle.
- Harmonie ! Pense à Harmonie ! lui cria-t-il par-dessus le tumulte que faisaient les tourbillons de neige.
Enfin l’ancienne Gryffondor réagit. Elle coupa un fil, un deuxième, se leva. Enfin, c’est ce qui lui sembla. Car déjà, elle n’était plus qu’une ombre au milieu des flocons. Un souffle dans son dos le rappela à la réalité. Il tourna un léger regard derrière lui. Il était plus proche du papillon gigantesque que jamais. Ses yeux s’arrêtèrent sur la petite silhouette encore à peine visible, au loin. Celle d’Hermione.
- Et dire, que je crois bien que je t’aime… murmura-t-il pour lui-même.
Sa vision devient noire ; le papillon l’avala.
Chapitre 34 : Folie by Realgya
Author's Notes:
Et voilà, j'ai eu trop pitié de vous laisser sur la fin de la dernière fois et je m'en suis trop voulu de mon retard, du coup voici le chapitre suivant, sans queue de poisson à la fin, rassuez-vous ^^ J'ai adoré l'écrire, j'espère que vous adorerez le lire. Bonne lecture !
Hermione éclata en sanglots en voyant Draco disparaître. Non, non… Non ! Il ne pouvait pas être mort, il ne pouvait pas lui avoir fait ça, il ne pouvait pas… Et pourtant c’était le cas. Draco Malfoy, l’arrogant petit Serpentard égoïste, méprisant et méprisable venait de donner sa vie pour sauver la sienne et celle de sa fille, atteinte de la maladie de la mort.
Un fil vint s’enrouler autour de sa cheville et elle le coupa rageusement, découpant en même temps son vêtement et frôlant de peau sa peau. Le vent glacé s’engouffra par l’ouverture mais elle n’y prit pas garde. Il ne fallait pas que le sacrifice de Draco soit vain. Il fallait qu’elle se lève et qu’elle aille se réfugier hors de portée des fils. Pour Harmonie. Harmonie qui venait de perdre son père.
Un soubresaut secoua sa poitrine, et c’est avec peine et difficultés qu’elle se releva sur ses jambes. Autour d’elle, le tourbillon s’était intensifié. Elle ne voyait pas le papillon, elle ne voyait plus le petit abri dans lequel Draco l’avait poussée peu auparavant. Elle ne voyait que du blanc, du blanc et encore du blanc. Une multitude de flocons qui voltigeaient en tous sens, et les fils qui fouettaient l’air et essayaient de se saisir d’elle pour la happer.
Un premier s’agrippa à sa jambe sans qu’elle n’arrive à lui faire lâcher prise. Il était trop épais, son couteau ne parvenait pas à l’entailler. Un deuxième, un troisième, un quatrième… Avec horreur, Hermione se vit lâcher le couteau qui disparut dans la neige à ses pieds. Elle se débattit avec la rage du désespoir sans parvenir à se défaire des liens. Elle tomba à genoux, les fils se resserrèrent, l’étouffèrent. A plusieurs endroits, ils avaient entaillés ses vêtements et sa peau, et de minuscules gouttelettes de sang carmin gouttaient sur la neige.
La jeune femme s’arrêta en les remarquant et fixa son regard dessus, comme hypnotisée. Ces gouttes de sang sur le blanc immaculé lui firent penser au conte pour enfants Blanche-Neige que lui récitait sa mère, et qu’elle-même récitait à Harmonie, le soir. Harmonie… elle ne pouvait pas l’abandonner, elle lui avait promis de revenir la chercher.
Une bourrasque la poussa violemment et elle tomba à genoux. Les fils commencèrent à la traîner dans la neige, bien qu’Hermione recommence à se débattra de plus belle. Elle avait le souffle court, elle était épuisée, elle avait mal, et pas seulement dans son corps, mais aussi dans son cœur.
Soudain les fils s’immobilisèrent, le vent s’arrêta, les flocons restèrent en suspens, immobiles. Le silence se fit, terrifiant comparé au vacarme d’auparavant. Et puis une explosion retentit. Immense, multicolore. Les flocons s’écrasèrent au sol, des rais de toutes les lumières éclairèrent la neige, la tempête tomba, les fils s’enflammèrent pour disparaître, ne laissant sur Hermione que des traces et cicatrices d’un rouge marqué prouvant que sa peau était encore à vif.
La jeune femme se retourna en quête de l’explosion. C’est là qu’elle le vit. Le papillon avait disparu, laissant place à un corps, allongé dans la neige, nu, rouge. Il avait dû commencer à être attaqué par les acides du papillon avant d’en être libéré. Ainsi, il avait réussi.
- Draco…
Hermione se leva péniblement, fit quelques pas dans sa direction, trébucha, tomba, se releva.
- Draco… Draco…
Répétant le prénom comme une automate, elle s’avança jusqu’au corps, n’écoutant plus les supplications de son corps pour qu’elle s’arrête, se repose. Son cerveau était resté bloqué sur la présence du garçon, silhouette inanimée sur le tapis blanc.
Au bout d’un temps qui lui paru infini, elle arriva à côté de lui et se laissa tomber. Immobile, son visage était paisible, détendu. Hermione approcha une main timide, le secoua. Aucune réaction. Son cœur avait cessé de battre. Elle se pencha, se pencha encore, présentant sa joue au visage du garçon… et ne sentit aucun souffle venir l’effleurer. Tout son être sembla se déchirer.
- Draco ! Je te déteste !
De rage, elle abattit ses poings dans la neige.
- Tu m’entends, je te déteste ! Je te déteste !
Les larmes dévalaient ses joues sans discontinuités, ses cheveux lui tombaient sur le visage, s’imprégnant de la pluie salée. Hermione se jeta sur le corps du jeune homme, haïssant l’être qui l’abandonnée. Elle se redressa un peu, contempla son visage à travers sa vision brouillée. Ses lèvres percutèrent maladroitement les siennes. Elle était brûlante, brûlante de fièvre, brûlante de maladie. Si Harmonie était délivrée de la maladie de la mort, à présent Hermione avait celle de l’amour. Son corps était en ébullition malgré la température plus que basse. Ses mains fébriles qui griffaient le torse du jeune homme n’obéissaient plus à aucun ordre de son cerveau. Elle implosait de l’intérieur, elle se faisait dévorée par un feu ardent et inatteignable.
Elle voulait raisonner mais en était incapable. Peut-être qu’Harmonie l’attendait, qu’il fallait aller la chercher, la rassurer. Mais Hermione était incapable de penser à cela. S’il était encore vivant, elle aurait pu transplaner à Ste Mangouste où partout ailleurs dans un hôpital magique du monde. Mais c’était fini, c’était trop tard. Il était mort, mort… Ne plus y penser, d’accord, mais penser à quoi ? Que s’il le fallait, il était mort avant d’avoir pu libérer la magie, et que donc toute leur quête avait été en vain ? Qu’Harmonie était toujours malade ? Qu’en plus de cela le dôme de glace allait fondre ? Il aurait fallu qu’elle vérifie ; elle avait sa baguette sur elle. Mais elle en était incapable.
C’était comme un puits sans fond dont on ne peut remonter les parois. Un abysse d’obscurité et de peine. Si Harry avait été là, peut-être aurait-il pu la remonter. Si Harmonie était là, elle aurait joué son rôle de mère et réconforter sa fille. Mais aucun des deux n’étaient là, elle était seule avec son chagrin. Seule avec sa peine, seule avec la mort.
On lui rendit son baiser, et c’est à ce moment-là qu’Hermione comprit qu’elle devenait folle. Elle s’était tant laissée aller à le pleurer que son esprit lui recréait l’illusion qu’il était encore là. Elle le savait, mais elle s’y abandonna. Après elle souffrirait, après elle se rendrait compte qu’elle avait embrassé un mort, après la dure réalité la frapperait : elle, seule, avec un macchabée. Après elle endosserait ses responsabilités de mère. Après, après, après… elle n’avait qu’une vingtaine d’année, celui qu’elle aimait venait de mourir pour la sauver, et elle ne pouvait rien faire d’autre que pleurer et délirer, elle pourtant si rationnelle d’ordinaire. Perdue, elle s’était perdue, égarée… Mais il y a une chose qui était désormais certaine, c’est que oui, elle l’aimait. Et elle s’en rendait compte maintenant qu’il était mort, qu’il n’était plus.
Alors quand les lèvres illusoires devinrent avides et que des bras imaginaires se refermèrent sur elle, elle perdit toute raison. Finirait-elle en asile, ou à l’hôpital, dans le même cas que Mr et Mrs Longdubat ? Peut-être, peut-être pas… Elle n’en savait rien, et elle s’en fichait. Elle voulait juste goûter à sa peau, rester blottie dans son étreinte, et l’embrasser pour l’éternité. Elle ne respirait plus à cause de leurs lèvres scellées, et elle s’en fichait. Qu’elle meure n’avait aucune…
Hermione rouvrit les yeux, se redressa brutalement, s’arracha à l’étreinte et recula sur les fesses du macchabée. Non, il ne fallait pas qu’elle meure. Il ne le voulait, il ne l’aurait pas voulu. Harmonie, Harmonie… Elle ne devait pas abandonner Harmonie. Sous ses yeux effrayés le corps de Draco se redressa, ses yeux plongèrent dans les siens.
- Moi j’aimais bien quand tu m’embrassais, râla sa voix, boudeuse.
La jeune femme fit non de la tête. Elle ne devait pas céder à la folie, elle devait se ressaisir. Elle était une Gryffondor, elle était courageuse, et elle avait déjà vu la mort. Harmonie, Harmonie, elle ne pouvait pas abandonner Harmonie.
Alors elle voulut se lever, sur ses jambes flageolantes, et retomba comme une masse s’affaisser dans la neige. Le Draco de sa folie s’avança vers elle, et elle sortit sa baguette pour la pointer sur lui. Une expression de totale surprise passa sur le visage de ce dernier.
- Granger, je peux savoir ce qui te prend tout d’un coup ? demanda-t-il. Vu mon état de fatigue, je suis totalement inoffensif, je ne pense pas que tu ais besoin de me menacer de ta baguette. Par contre, si tu pouvais métamorphoser n’importe quoi en coupe comme tu sais si bien le faire pour me servir à boire, ça m’arrangerait. Et puis ça me prouverait que j’ai réussi.
Le fait qu’il l’ait appelée « Granger » sortit soudain Hermione de sa torpeur. Elle le dévisagea attentivement alors qu’il s’asseyait en tailleur.
- Draco ? demanda-t-elle d’une voix tremblante. C’est vraiment toi, tu es vivant ?
- Depuis quand est-ce que les morts parlent ? railla-t-il en lui lançant un coup d’œil dédaigneux.
Le cœur d’Hermione explosa. Elle se jeta à son cou, se serra contre lui, pleura de nouveau en s’agrippant désespérément à sa nuque.
- Tu es vivant, tu es vivant… répéta-t-elle entre deux sanglots. Tu avais dit que…
- Qu’un simple papillon ne pouvait pas me tuer, la coupa-t-il.
- Non, répliqua Hermione avec véhémence. Que celui qui relâcherait la totalité de la magie de ce monde après qu’elle ait habité son corps en mourrait de fatigue.
- Ah mais ça c’était dans le cas où le pauvre et fragile petit être que tu es ait à le faire, jeta Draco avec mépris. Je ne suis pas à classer dans la même catégorie.
Hermione ne trouva pas la force de s’offusquer. Pendue au cou du jeune homme, elle se serra un peu plus contre lui, et sentit quelque chose de très bizarre durcir sous elle.
- Sans vouloir te froisser, lâcha Draco en prenant un masque impassible. Je sais bien que tu es couverte et que tu ne t’en rends pas compte, mais nous sommes au pôle Sud, et il fait extrêmement froid. Mais vraiment extrêmement. Or ce serait bête que je me transforme en glaçon maintenant. Donc si tu voulais bien me lâcher pour que je puisse attraper ma baguette qui aurait dû théoriquement résister aux acides du papillon et qui doit être quelque part sous la neige près de nous, ça m’arrangerait. Ainsi je pourrai allumer un feu, chose que dans l’extrême bêtise qui est celle des Gryffondors tu n’as toujours pas pensé à faire, et surtout me couvrir.
La jeune femme se rappela soudain qu’il était entièrement dévêtu ; elle rougit.
Chapitre 35 : Cauchemar by Realgya
Author's Notes:
Coucou tout le monde ! Et voici le nouveau chapitre de cette histoire. Régalez-vous, parce que la fin est proche ^^'
Hermione attendit que Draco se soit rhabillé pour lui adresser de nouveau la parole.
- On devrait essayer de transplaner à Atlantide, maintenant que la magie est rétablie, ce devrait être possible.
- Entièrement d’accord, il fait meilleur là-bas qu’ici, bien qu’en ce moment je rêve plutôt d’une belle plage avec du soleil et des filles.
La jeune femme, surprise, lui jeta un regard noir. Elle s’apprêtait à lui demander si elle n’était pas assez bien pour lui avant de se reprendre. Elle n’allait quand même pas se ridiculiser en lui faisant une crise de jalousie, surtout qu’ils n’étaient même pas ensemble.
La main de l’ancien Serpentard passa dans sa main et elle sursauta avant de la regarder avec incrédulité.
- C’est quand tu veux que tu transplanes, lâcha Draco avec lassitude.
- Pourquoi tu me prends la main ? demanda-t-elle sans réfléchir.
- Transplanage d’escorte, miss-je-sais-tout-mais-je-suis-vraiment-lente-quand-je-le-veux, soupira le jeune homme. Je ne me sens pas les forces de le faire tout seul après ça, et pas question que je risque me retrouver tout seul ici avec toi partie devant.
Hermione ne répondit pas et se concentra pour transplaner. Malheureusement, la main froide de Draco dans la sienne lui donnait bien du mal et elle était incapable d’aligner deux pensées cohérentes à la suite. Espérant qu’il ne remarquerait pas son trouble, elle se força à se calmer, inspira, expira, transplana… et ne bougea pas d’un poil.
- J’ai froid, Granger, lui reprocha le jeune homme à ses côtés.
- Je n’y arrive pas, paniqua l’ancienne Gryffondor.
- Comment ça tu n’y arrives pas ? répliqua Draco avec acidité, une pointe d’affolement dans la voix.
Il sortit sa baguette, lança un sort au hasard et un tourbillon de neige s’éleva avant de retomber en s’éparpillant.
- La magie est rétablie, conclut-il. Peut-être que l’Atlantide possède une protection anti-transplanage, essaye à un autre endroit.
Hermione obtempéra sans succès. Elle avait beau tenter sur tous les lieux qui lui venaient à l’esprit, son corps ne bougea pas, et celui de Draco non plus. Ce dernier disparut soudainement dans un pop pour réapparaître trois mètres plus loin.
- Je croyais que tu ne pouvais pas transplaner, s’exclama la jeune femme, persuadée de s’être faite bernée.
- Je me débrouille sur de courtes distances, évinça-t-il ses dires d’un geste de la main. Le problème vient de toi.
- Perte de capacité après un trop grand manque de pratique ? formula Hermione avec scepticisme. Ca m’étonnerait.
- Moi aussi. Transplaner c’est comme marcher, une fois que c’est acquis c’est pour la vie.
- Comme le vélo, approuva sa camarade d’infortune.
- Le quoi ? laisse-tomber, ajouta-t-il alors qu’elle ouvrait la bouche. Sans doute un truc moldu.
- Tu as passé un an sans magie et tu ne sais pas ce qu’est un vélo ? s’étonna Hermione.
- Non, coupa froidement le jeune homme.
L’ancienne Gryffondor leva les yeux au ciel, exaspérée.
- Alors miss-je-sais-tout, la solution miracle ? railla Draco.
L’interpelée lui jeta un regard glacial.
- On dirait que j’ai touché une corde sensible, constata-t-il avec un sourire narquois.
Hermione lui tourna le dos et fit quelques pas pour s’éloigner. Elle aspira une grande goulée d’air froid et frissonna. L’atmosphère glacée commençait à traverser ses vêtements. Elle entendit derrière elle les pas de Draco qui s’approchait d’elle.
- Laisse-moi tranquille, intima-t-elle en regardant dans le vide devant elle.
- Ca m’énerve, mais il faut bien que je m’y résigne, répondit le jeune homme sans tenir compte de ses propos. Il va falloir retourner chercher Harmonie à pieds, du moins tant que mes pouvoirs ne sont pas revenus.
- Tu raisonnes comme un moldu, fit remarquer Hermione.
- Tu vois une meilleure solution ? jeta amèrement Draco.
Pour toute réponse, elle leva sa baguette.
- Accio balai de Draco Malfoy, déclara-t-elle.
Puis elle s’assit pour attendre.
- Laisse tomber, soupira l’ancien Serpentard, j’y ai déjà pensé. Il est enfermé dans la cave, il ne pourra pas en sortir. Et de toute manière, même si on appelle un autre balai comme celui de Potter, le temps qu’il arrive jusqu’ici nous aurons largement eu le temps de rejoindre l’Atlantide par nos propres moyens.
- Tu préfères donc marcher ? s’enquit la jeune femme.
- Je l’ai déjà fait à l’aller, soupira Draco avec un air désespéré qui fit légèrement sourire son interlocutrice.
Il se laissa tomber à côté d’elle dans la neige, les yeux résolument braqué sur les sommets enneigés les entourant.
- Malfoy, demanda Hermione après un silence, pourquoi tu ne peux pas t’empêcher de m’insulter ?
- T’insulter ? répéta ce dernier en haussant un sourcil.
- Miss-je-sais-tout, sang-de-bourbe… énuméra la jeune femme.
- Hm…
Elle s’attendait à une réplique cinglante selon quoi il ne faisait que dire la vérité mais n’y eut pas le droit. Draco ne la regardait toujours pas, les yeux perdus quelque part loin devant eux.
- Oublie, finit-elle pas souffler alors qu’il ouvrait la bouche.
Il la referma et se tourna légèrement vers elle. Hermione se releva d’un bond avant d’épousseter la neige collée à ses vêtements.
- Allez en route, Harmonie nous attend ! s’exclama-t-elle en collant un sourire forcé sur son visage.
Draco la dévisagea sans bouger. Puis il finit par tendre la main vers elle. Elle lui jeta un regard perplexe.
- Je ne vais quand même pas me lever tout seul alors que je suis fatigué, se justifia le jeune homme en la toisant, attendant qu’elle l’aide.
Hermione se dit qu’elle pourrait en profiter pour prendre une vengeance bien méritée, haussant les épaules et lui tournant le dos, mais après tous les efforts qu’il avait fait et l’air résolu qu’il affichait, elle céda et lui prit la main. Il sembla surpris, et une fois debout, la toisa.
- Tu es trop gentille, lâcha-t-il avec dédain.
- Si tu le dis… répondit la jeune femme sans lui prêter plus d’attention que nécessaire et en commençant à faire demi-tour malgré le sang qui affluait plus vite dans ses veines.
Une main empoigna soudain son bras, la retenant. Draco la retourna sans brusquerie et effleura ses lèvres des siennes, en un baiser délicat et si bref qu’avant d’avoir compris ce qui venait de lui arriver, il était déjà loin devant elle. Ses joues rosirent légèrement alors qu’elle se remémorait ce si fragile échange. C’était sans doute sa manière de la remercier.
***
- Bonne nuit Amonie, sourit Anak avant de quitter la pièce.
- Bonne nuit, souffla Lilia en déposant un baiser sur son front avant de s’éloigner vers le lit de son fils pour lui murmurer quelques mots en atlantéen.
Harmonie, blottit sous les draps, la regarda embrasser son fils, puis quitter les lieux, les plongeant dans l’obscurité une fois le rideau tombé. Alors seulement elle laissa couler quelques larmes. Sa maman et son papa lui manquaient. Cela faisait déjà plusieurs nuits qu’elle dormait sans eux, et elle n’aimait pas ça. Elle renifla brièvement, et un grognement de Dayan qui était couché à plusieurs mètres d’elle lui parvint en réponse. La fillette essaya de se faire la plus discrète possible et essuya ses larmes d’un revers de la main.
Ses yeux se fermèrent progressivement, et ses pensées divaguèrent. Une silhouette encapuchonnée se dressa devant elle. La petite fille ne pouvait pas distinguer son visage. Un rire glacial retentit qui lui fit dresser les cheveux sur la tête. Elle se sentit empoignée, puis envoyée brutalement taper contre quelque chose. Elle ne voyait plus grand-chose, juste des barreaux noirs, sombres. Elle se mit à pleurer, à réclamer sa maman. Une lumière rouge l’atteignit ; elle eut mal. Une voix rauque lui ordonna d’arrêter de geindre, alors elle cessa de crier. Sa maman allait venir, sa maman allait la sortir de cet enfer.
Un grincement, une porte qui se ferme. Harmonie releva la tête pour découvrir que la porte de sa prison était close. Et quelle prison que cette minuscule cage dans un coin de laquelle elle était recroquevillée ! Ses cheveux collaient à ses tempes, sa respiration était sifflante, ses genoux tremblaient. Elle avait peur, elle voulait sa maman. Et les rires ne finissaient plus de retentir dans sa tête. Elle ferma les yeux.
Une autre vision s’imposa à elle. Elle était secouée de toutes parts sans reconnaître les lieux. Il faisait chaud, très chaud. C’était Ginny qui la tenait, courant, courant. Il y avait du feu partout autour d’elle. Elle pleurait, elle criait. Soudain Ginny sauta par une fenêtre, mais elles n’allèrent pas s’écraser au sol. Au contraire, elles filèrent sous le ciel orangé et Harmonie cessa d’hurler, se serrant contre sa protectrice. Elle aurait tant voulu, que sa maman soit là.
Et soudain, sa maman était là, à plusieurs pas d’elle, en train de la regarder. Elle voulut courir jusqu’à elle mais une main la retint. Elle se débattit, cria, griffa… Tout était vain, la main ne voulait pas la lâcher. Il l’entraîna vers une forme posée au sol, et Harmonie reconnut l’album photo de sa maman et d’elle-même qu’elle adorait regarder. Mais en ce moment-là, elle s’en fichait de ce volume, elle voulait rejoindre sa maman. Une deuxième main vint s’ajouter à la première pour l’emprisonner et la forcer à prendre l’album dans ses bras. Elle continua de crier, ne comprenant pas pourquoi son père l’empêchait de courir se jeter dans les bras de sa maman.
Un truc au niveau du ventre la tira vers le haut. Elle s’éleva dans les airs, l’album en main, en continuant de crier et de pleurer, et d’appeler sa maman. Pourquoi ne venait-elle pas la voir, pourquoi sa maman ne la rejoignait-elle pas ? Son papa la lâcha, le truc l’emporta, l’emportant au loin de sa mère qui la regardait sans bouger.
Harmonie criait, criait sans s’arrêter. Elle ouvrit brusquement les yeux et se tut. Son cœur battait à tout rompre dans sa poitrine, son corps était trempé de sueur. Elle ne reconnut pas tout de suite le visage penché au-dessus d’elle.
- Dayan ? murmura-t-elle d’une faible voix.
- Nogaryo, répondit ce dernier.
La fillette le regarda sans comprendre, la respiration encore haletante et n’arrivant pas à se calmer.
Le garçon se redressa et s’éloigna sans lui accorder plus d’attention. Il se coucha dans son lit et lui tourna le dos. Harmonie le regarda un moment avant de ne plus y tenir. Les joues encore ruisselantes de larmes, elle se leva sur la pointe des pieds et avança en chancelant jusqu’au lit de Dayan. Elle se glissa sous les draps et se colla contre lui, le faisant grogner de nouveau. La fillette ferma les yeux en voyant qu’il ne la chassait cependant pas. Des souvenirs, ce n’étaient que de mauvais souvenirs, ses parents allaient revenir.
Chapitre 36 : Bleus et blancs by Realgya
Author's Notes:
Coucou tout le monde ! Et voici le dernier chapitre avant l'épilogue (qui comprendra lui-même plusieurs chapitres, soyez rassurés) J'espère que l'absence d'action ne va pas trop vous ennuyer. Bonne lecture !
- Dis Granger, l’appela soudain Draco alors qu’ils avançaient dans la neige en espérant ne pas se tromper de direction. Ca ne te dirait pas de venir vivre au manoir, une fois que toute cette histoire sera finie ?
Hermione sursauta et se retourna pour le regarder, n’étant pas sûre d’avoir bien entendu.
- Tu peux répéter ? demanda-t-elle, soupçonneuse.
- Tu as très bien entendu, refusa le jeune homme. Cette saleté de maladie elle n’a pu l’attraper que chez toi, je ne veux plus qu’elle vive dans un endroit aussi miteux. Mais comme tu ne voudras pas la lâcher, viens vivre avec elle au manoir.
L’ancienne Gryffondor le dévisagea en silence. Elle devait être en train de rêver, tellement ce que venait de dire Draco était insensé. Elle se pinça la joue sous son regard impassible, et constatant que cela faisait mal fut forcée d’admettre qu’elle était bien réveillée. Les mots de l’ancien Serpentard finirent enfin par atteindre son esprit.
- Je vis là où je veux, et je t’interdis de traiter mon appartement de miteux, s’exclama-t-elle. Et puis d’abord, cette maladie, si elle s’attrapait réellement par contagion, ce qui n’est pas le cas, elle aurait eu plus de chance à l’attraper chez toi où toutes ces pimbêches te tournent autour à longueur de journée.
- Jalouse Granger ? railla le jeune homme.
- De ne pas avoir de cerveau ? Non, répliqua-t-elle en faisant volte-face et en s’éloignant à pas furieux.
- Ne le prends pas comme ça, la rappela Draco avec un soupir exaspéré. Ce serait quand même bien plus facile pour toi et pour elle si tu acceptais ma proposition. Alors ce cerveau dont tu es si fière, fais-le marcher une minute avant de déblatérer tes objections stupides.
- Objections stupides ? répéta glacialement Hermione. Sache que je refuse de vivre aux crochets de l’ennemi.
- Aucun sens de la survie, fit remarquer son interlocuteur.
- C’est bien pour ça que je n’ai pas été à Serpentard, fit-elle fièrement en se retournant pour lever le bout de son nez, le défiant du regard.
- Non, c’est pour autre chose mais ne rentrons pas dans un sujet fâcheux maintenant, évinça Draco. Tu me considères à ce point comme un ennemi ?
- Oui, répondit férocement l’ancienne Gryffondor.
- Il m’a pourtant semblé que tu t’inquiétais beaucoup de ma vie tout à l’heure, lui rappela le jeune homme. Tu veux que je cite chacune des paroles que tu as prononcée ? Sans compter tes gémissements, bien entendu.
Hermione serra les poings, se retenant de lui en envoyer un bien senti en pleine mâchoire.
- Si tu veux je te laisse un peu de temps pour y réfléchir, ajouta Draco avec complaisance.
- Ne prends pas cette peine, c’est tout décidé, claqua la jeune femme en réponse.
Elle voulut lui tourner de dos mais il la rattrapa par le bras.
- Hermione…
Sa voix n’était qu’un souffle, et un petit nuage de buée se forma devant ses lèvres. L’ancienne Gryffondor affronta un instant son regard mais ne trouva aucun adversaire à combattre. Ce n’était plus du défi qu’elle lisait dans les yeux du jeune homme, mais une prière. Elle baissa la tête.
- Tu ne peux pas me demander de passer l’éponge sur tout ce qui s’est passé, fit-elle d’une voix blanche. Mais je vais y réfléchir.
Elle tira sur son bras pour se dégager, et il la laissa faire. Tous deux restèrent silencieux un moment, chacun évitant de rencontrer le regard de l’autre.
- Je pense que j’ai récupéré suffisamment de force pour transplaner, finit par lâcher Draco. On essaye ?
Hermione opina de la tête, mais ne fit pas signe de le toucher. De son air impassible, il lui prit la main. Un pop plus tard, ils avaient disparus.
Hermione rouvrit les yeux, et découvrit la maison igloo qui les avait hébergé, Draco et elle, pendant les quelques nuits qu’ils avaient passées à Atlantide. Une vague de nostalgie l’envahit mais elle tourna des talons pour partir vers la cité, en quête de sa fille. Le jeune homme la suivit.
Elle marcha de rues en rues, essayant de trouver un moyen de retrouver son ange au parmi les enchevêtrements d’allées de la cité. Soudain, des paroles non atlantéennes la firent se retourner, et Draco se raidit.
- Harmonie, reviens ici !
Elle eut à peine le temps de voir la petite boule lui foncer dans les jambes, et aurait basculé en arrière si Draco, qui s’y tenait, ne l’avait pas rattrapée.
- Maman ! entendit-elle sa fille crier.
La jeune femme se pencha, attrapa sa puce par les aisselles et la fit tournoyer autour d’elle avant de la serrer contre son cœur.
- Tu es revenue, souffla Harmonie.
- Je tiens toujours mes promesses mon ange, répondit Hermione. Et tu sais que je ne t’abandonnerai jamais.
Elle reposa ensuite sa fille qui alla cette fois-ci se jeter dans les bras de son père. Hermione fit ensuite face à l’atlante qui s’était approchée d’eux, et qui selon tout évidence parlait leur langue.
- Miss Granger je crois, déclara-t-elle. Je suis Lilia, la fille de Goubo. C’est moi qui me suis occupée d’Harmonie.
- Merci beaucoup, je vous en suis très reconnaissante, la salua Hermione en lui prenant la main.
L’atlante lui sourit. Hermione remarqua brièvement un petit garçon qui se tenait droit derrière elle.
- Voici mon fils, présenta Lilia. Dayan.
Le garçon inclina la tête en murmurant un « bonjour » du bout des lèvres auquel Hermione répondit joyeusement.
Quelques heures plus tard, la famille blanche disait au revoir à la famille bleue.
- On se reverra, hein Anak ? demanda Harmonie avec de grands yeux suppliants.
Pour toute réponse, l’atlantéen la prit dans ses bras sous les regards attendris de l’assemblée, excepté celui totalement indifférent de Dayan qui attendait sans rien dire dans un coin que les étrangers quittent les lieux.
- Votre visite a fait de l’agitation, déclara Goubo aux deux sorciers. Les Anciens commencent à entrevoir la possibilité de venir visiter votre monde. Après tout, si noirs, jaunes, blancs et rouges sont mélangés, pourquoi pas les bleus ?
- C’est une excellente remarque, répondit une Hermione ravie.
- Vous nous quittez donc, j’espère que vous ferez un bon voyage, continua l’interprète.
- Vous savez, il ne va durer qu’une seconde vu que nous allons transplaner, lui expliqua la sorcière. Harmonie, tu as dit au revoir à tout le monde ?
La fillette survola l’assemblée du regard en réfléchissant, avant de se diriger vers Dayan. Elle se posta en face de lui, le forçant à relever les yeux vers elle.
- Au revoir, déclara-t-elle.
En réponse, elle reçut un regard froid du garçon qui détourna aussitôt la tête, se moquant apparemment éperdument de ses paroles. Harmonie fronça les sourcils et le laissa tranquille pour aller attirer l’attention de Lilia.
- Un problème ? questionna cette dernière.
- Dis Lilia, chuchota l’enfant, ça veut dire quoi « Nacorio » ?
- Ca ne veut absolument rien dire, lui apprit l’atlante.
- Mais si, insista la fillette. Nocario, ou peut-être Gogario…
- Nogaryo ? proposa Lilia en riant.
- Oui, approuva l’enfant. Alors, ça veut dire quoi ?
- Ca veut dire « cauchemar », lui enseigna la jeune femme. Pourquoi tu me demandes ça ? ajouta-t-elle avec un froncement perplexe de ses sourcils.
- Merci Lilia, sourit Harmonie en déposant un baiser sur sa joue avant de filer retrouver ses parents.
- Encore merci pour tout ce que vous avez fait, précisa une dernière fois Hermione alors que Draco s’impatientait à côté d’elle.
- C’est à nous de vous dire merci, car maintenant nous ne sommes plus dépondants de Papiya, répondit Goubo.
- Dépendants, le reprit gentiment la jeune femme.
- Vous serez toujours les bienvenues, sourit Lilia.
Anahak salua d’un bref signe de tête, jetant des regards méfiants à Draco dont les yeux semblaient tuer sur place. C’était sans doute pour cela qu’il avait évité d’enlacer Hermione trop amicalement. Dayan jeta un bref regard à la petite famille avant de retourner dans sa chambre, totalement désintéressé.
- Au revoir, s’étrangla Hermione, les yeux brillants.
Les atlantes lui sourirent en retour.
Elle prit la main de sa fille, Draco s’occupa en maugréant des valises. Dans deux pop, ils transplanèrent tous deux simultanément.
Chapitre 37 : Le baiser avant le sommeil by Realgya
Author's Notes:
Coucou tout le monde !
Ce chapitre est posté de manière très rapprochée du précédent, mais on m'a encore fait remarquer que mes chapitres étaient décidément bien courts, et je ne peux que confirmer ce fait. Par conséquent, je vous ai écrit ce petit épisode (surtout que ça permet de me déstresser avant d'aller me coucher ^^').
Petit avertissement, ce chapitre n'est pas encore la fin de la fic. Je précise au cas où vous seriez porté à le croire. Et oui, vous allez encore devoir me supporter pendant un ou deux chapitres ;)
Hermione regarda sa chambre, passant du cadre avec une photo de sa fille et elle sur la table de chevet à ses étagères remplies de livres. De quel droit ce prétentieux traitait-il son appartement de miteux ? Il était très bien ainsi ; elle s’y était habituée, ne voulait pas s’en aller. Avec un soupir las, elle se laissa tomber sur son lit et regarda le plafond blanc au-dessus de sa tête. Ses yeux finirent par se fermer tous seuls. C’était fini, définitivement fini. La magie était revenue, sa fille était sauvée. Elle allait pouvoir reprendre sa petite vie comme avant, quand elle vivait avec son ange coupée de l’extérieur après qu’elle ait abandonné ses études. Sauf que désormais, elle revoyait ses amis qui lui avaient tant manqué durant cette période. Une vie paisible semblait s’offrir à elle, si on exceptait les difficultés financières, et le fait que bientôt, Harmonie doive entrer à l’école. Elle ne plaignait pas ses futures institutrices ; sa fille était sage comme une image.
Comme pour contredire ses dires, une masse lui sauta dessus, coupant son moment de tranquillité, et des cris envahirent la pièce.
- Badaboum ! Maman, c’est pas l’heure de dormir ! Goûter ! s’exclamait le démon qui venait de l’attaquer.
Hermione se redressa et croisa le regard de sa fille. Elle prit un air sévère.
- S’il te plaît, ajouta l’enfant en suppliant la jeune femme des yeux.
Cette dernière leva les yeux au ciel avant de prendre Harmonie dans ses bras pour se rendre à la cuisine. La petite tapa dans les mains, ravie.
- Qu’est-ce que tu veux pour goûter ? demanda-t-elle.
- Yahourt, répondit immédiatement la fillette en se dirigeant vers le réfrigérateur.
Sa mère s’interposa entre elle et ce dernier.
- Qu’est-ce qu’on mange au goûter ? questionna Hermione.
- Un fruit, bougonna Harmonie en faisant demi-tour pour aller s’asseoir.
- Lequel tu veux ? s’enquit sa mère.
- Une banane s’il te plaît, répondit sagement l’enfant en balançant ses jambes dans le vide.
Hermione en attrapa une, l’ouvrit et la lui tendit. La fillette l’attrapa, formula un « merci » en souriant et mordit dans son fruit. Sa mère s’assit à ses côtés, attendrie, replongeant lentement vers ses pensées. Le visage de Draco s’immisça dans son esprit. Il avait eu un air très détaché quand il lui avait déclaré qu’il lui laissait du temps pour réfléchir à sa proposition. Mais la jeune femme commençait à le connaître, et avait su déceler le soupçon de tristesse qui animait sa voix.
Elle se leva, fit le tour de son appartement, pesa le pour et le contre. Résignée, elle finit par pousser un long soupir. Son petit appartement allait lui manquer.
- La Maîtresse peut déposer ses affaires ici, déclara le petit elfe de maison en s’inclinant plus bas que terre.
- Tu peux m’appeler Hermione tu sais ? proposa gentiment la jeune femme.
La créature leva de grands yeux horrifiés vers elle.
- La Maîtresse ne doit pas permettre au pauvre Fowki d’être si familier avec elle, s’offusqua-t-il.
La jeune femme eut une grimace agacée mais ne contesta pas. Elle saurait se montrer patiente pour obtenir ce qu’elle souhaitait, mieux valait commencer en douceur sans faire d’esclandre.
Sa fille passa devant elle plus vite qu’un éclair de feu pour aller sauter sur le lit.
- Harmonie ! s’exclama Hermione. On ne saute pas sur les lits !
La fillette bougonna mais arrêta ses bonds.
- Alors, les lieux te plaisent ? retentit une voix narquoise dans son dos.
L’interpelée se retourna vivement, surprise, pour envoyer automatiquement un regard noir à Draco.
- J’ai l’impression que ta mère voit ma présence ici d’un très mauvais œil, commenta la jeune femme.
Son interlocuteur haussa les épaules en signe d’indifférence.
- Elle a fini par se ranger à mes arguments, déclara-t-il avec ennui. Je te fais visiter le manoir ? proposa-t-il ensuite galamment.
- Non, s’interposa furieusement Harmonie en s’intercalant entre son père et sa mère. C’est moi qui fais visiter, défia-t-elle Draco en levant le menton.
- Ton portrait craché Granger, aussi casse-pied que toi, commenta le jeune homme en sortant.
- Tu es obligé de me traiter comme ça ? le rappela Hermione.
- C’est-à-dire ? questionna Draco en se retournant.
- Pour être franche, la manière méprisante dont tu prononces mon prénom me déplaît, répondit la jeune femme sans tergiverser. Or nous allons nous côtoyer à longueur de journée, ce serait peut-être bien de se parler correctement.
- Tu oublies les nuits ma petite lionne adorée, précisa le maître des lieux avant de disparaître dans le couloir, laissant sur place une Hermione muette d’indignation.
- Tu peux toujours rêver espèce de sale serpent ! cria-t-elle dans la direction qu’il avait empruntée.
Il l’avait sûrement entendue, et elle bouillonnait sur place de l’imaginer avec son petit sourire arrogant sur les lèvres en train de se moquer d’elle.
- Tu viens maman ? l’appela Harmonie en lui prenant la main et en la tirant vers la chambre.
- Je croyais que tu voulais me faire visiter ? lui rappela sa mère.
- Oui, mais on commence par les toilettes. C’est très important les toilettes, expliqua l’enfant.
Hermione coucha sa fille et la borda.
- Fais de beaux rêves mon ange, chuchota-t-elle en l’embrassant sur le front.
Elle éteignit les lumières et sortit en fermant doucement la porte. Elle se retourna et étouffa un cri en se rattrapant à la poignée de la porte.
- Je ne savais pas que je te faisais cet effet-là, remarque Draco d’un air intéressé.
- Imbécile, tu m’as fait peur, fulmina Hermione en se retenant de le taper.
- Elle dort ? demanda innocemment l’ancien Serpentard.
Hermione opina de la tête.
- Je te raccompagne ? proposa galamment le maître des lieux.
- Je pense pouvoir retrouver le chemin de ma chambre toute seule, merci, répondit froidement la jeune femme.
- Je croyais que tu désirais que nous nous parlions correctement, releva Draco.
- Bonne nuit, évinça son interlocutrice en tournant les talons.
- Ma mère est déjà couchée, soupira le jeune homme d’un air désolé en s’appuyant contre le mur. On ne m’a jamais bordé.
Hermione s’arrêta dans sa marche, et jeta un bref regard derrière elle. Il semblait perdu, les yeux tournés vers le mur en face de lui, totalement absent de la réalité.
- Ni même embrassé avant de dormir d’ailleurs, ajouta-t-il à mi-voix en baissant la tête. Mais ce n’est sûrement pas maintenant que je pourrai voir ce que c’est, que de s’endormir sous le regard attentif d’un être cher, n’est-ce pas ?
La jeune femme se sentit aussitôt horriblement mal à l’aise, et revint sur ses pas. Elle attrapa doucement la main de Draco, et ce dernier releva le visage vers elle avec un regard éperdu.
- Viens, je vais te coucher, chuchota Hermione en l’entraînant à sa suite.
Après un chemin silencieux dans les couloirs, ils entrèrent tous deux dans les appartements du jeune homme et ce dernier se déshabilla avant de se mettre au lit. Sa maman improvisée tourna la tête quand il se retrouva en boxer, et ne reporta son attention sur lui que quand il fut sous les draps. Elle s’approcha et s’assit sur un bord du lit.
- Bonne nuit Draco, murmura-t-elle en lui remontant bien les draps en-dessous de la tête et en éteignant d’un coup de baguette les lumières.
Elle hésita, mais finit par se pencher pour déposer un baiser à son front, comme elle faisait avec Harmonie. Une bouche happa cependant la sienne, mais elle se laissa faire. Le baiser était doux, délicat, comme le vol d’un oiseau qui se pose un instant avant de s’envoler de nouveau.
Une main se perdit dans ses cheveux alors qu’une autre se posait sur sa nuque pour l’attirer vers le jeune homme. Elle se retrouva bientôt allongée sur Draco sans trop savoir comment, et ce dernier eut tôt fait d’écarter ses draps pour qu’elle puisse venir s’y réfugier dessous avec lui. Les baisers doublèrent d’intensité, les mains de son ancien amant se firent plus aventureuses alors qu’Hermione se laissait totalement aller à cette étreinte. Il lui caressa le visage et souffla sur ses paupières closes. Une délicieuse odeur de menthe titilla ses narines. Il sentait décidément toujours aussi bon.
Elle sentit une main entrer en contact avec son ventre pour le caresser, puis remonter lentement jusqu’à son cou, ses épaules, son dos. En quelques habiles mouvements, le jeune homme la débarrassa du sous-pull qui lui collait à la peau et entreprit de l’embrasser avec toujours plus de passion, entremêlant ses jambes avec les siennes. Son nez vint frotter contre celui de sa partenaire, puis sa bouche alla mordiller gentiment le lobe de son oreille.
- C’est bien ce que je disais, murmura l’ancien Serpentard, nous n’allons pas nous côtoyer que les journées.
Une sorte de brume envahissait peu à peu le cerveau d’Hermione, la plongeant dans une délicieuse langueur. Cependant, il lui restait encore d’esprit pour rouvrir les yeux et froncer les sourcils.
- Dis-moi, demanda-t-elle, soudain soupçonneuse. Ta mère ne t’a jamais vraiment couché, bordé et embrassé ?
- Bien sûr que si, des milliers de fois, répondit Draco avec un sourire carnassier avant d’aller embrasser la gorge de sa prisonnière. Mais je préfère quand c’est toi.
Chapitre 38 : Papi Lucius by Realgya
Author's Notes:
Ceci est théoriquement l'avant-dernier chapitre. Vous avez vu, il n'a pas tardé hein ? :D Bref, j'espère qu'il vous plaira. Bonne lecture à tous !
Hermione était assise en face de Narcissa pour le repas du soir. Harmonie était joyeusement placée en bout de table à gauche alors que Draco était positionné à l’opposé de sa fille. Hermione détestait cette table. Etait-il obligatoire qu’il y ait des mètres de distance la séparant de son ange ? Non, mais bien entendu, la maîtresse des lieux l’aurait avada kedavrisée sur place si elle avait osé émettre l’idée de manger à une table plus petite.
- Dis papa, intervint Harmonie alors que le dessert était servi par deux elfes de maison sous les crissements de dents de sa mère. Quand est-ce que je rencontrerai papi ?
Hermione jeta un regard à Draco, se demandant comment il allait pouvoir se tirer de cette situation délicate. La fillette avait été enchantée de se trouver un papi et deux mamies, mais l’absence de son grand-père paternel la troublait.
- Je pense dans à peu près une semaine, lui répondit le jeune homme.
- Youpi ! s’exclama l’enfant avant de planter sa petite cuillère dans une crème au chocolat alors que sa mère adressait au maître des lieux un regard interrogatif.
- Il est autorisé à sortir d’Azkaban sous surveillance relative, expliqua Draco. Notre mariage à tous deux fera preuve de sa bonne foi, et même si ça ne lui plaît pas, mais alors absolument pas, il a bien fallu qu’il se range à cette solution pour être libre.
Hermione crut qu’elle allait l’étrangler sur place, et c’est sûrement ce qu’elle aurait fait si elle n’était pas occupée à essayer de ne pas s’étouffer avec l’eau avalée de travers.
- Depuis quand suis-je censée t’épouser ? demanda-t-elle à mi-voix.
- Mais depuis que je l’ai décidé, répondit Draco avec désinvolture en se servant une cuillerée de crème anglaise.
La jeune femme le dévisagea avec horreur, cherchant le sourire narquois qui lui prouverait qu’il se moquait d’elle, et qu’aucune de ses paroles n’était fondée. Elle ne le trouva pas.
- Quoi ? s’exclama-t-elle en se levant brusquement. Ca fait à peine un mois que je vis ici et toi, d’un coup, tu décides que l’on va se marier. Je ne me rappelle pas que tu me l’ais demandé.
- Tu n’as pas ton mot à dire, répliqua froidement Draco.
- Bien sûr que si, j’ai mon mot à dire, cria Hermione, ses phalanges blanchissant alors qu’elle serrait le bord de la table.
- Un riche héritier d’une longue famille de sang-pur comme moi te fait l’honneur de t’épouser, toi misérable s… née-moldue, se reprit-il de justesse en se rappelant la présence d’Harmonie. Je ne vois pas de quoi tu te plains, alors ne pousse pas trop ta chance.
- Harmonie, coupa brusquement Narcissa en interrompant Hermione qui s’apprêtait à riposter furieusement, va te coucher.
- D’accord mamie, répondit sagement la fillette en faisant grincer des dents la maîtresse des lieux qui détestait cette appellation.
Hermione attendit que sa fille soit sortie pour reprendre.
- De quel droit est-ce que tu diriges ma vie ? jeta-t-elle à Draco.
- Depuis que je te nourris, répondit le jeune homme d’une voix glaciale en lui lançant un regard pénétrant. Et je le répète, tu n’as pas ton mot à dire.
Chacune de ses syllabes, détachées, fut comme une lame passée au travers du corps d’Hermione. Elle quitta la table d’un pas furieux, tremblante de rage.
Draco poussa la porte de la chambre de sa fille pour venir lui souhaiter la bonne nuit. Il se glissa dans la chambre et nota d’un froncement de sourcils que les rideaux n’étaient pas tirés, éclairant la pièce du clair de lune. Il penserait à punir ses elfes de maison pour ce manque flagrant de méticulosité.
A pas de loups, il s’approcha du lit, s’assit sur le bord et se pencha pour découvrir avec désappointement que les draps étaient vides. Eclairant les lieux d’un lumos agacé, il alla voir dans la salle de bain qui jouxtait la chambre et étouffa un grognement en comprenant que la fillette devait être avec sa mère. Cependant, décidé à ne pas empêcher cette dernière de souhaiter le bonsoir à Harmonie, il quitta la pièce et se dirigea à grands pas vers la chambre d’Hermione.
Il hésita avant de frapper, mais finit par s’y résigner pour ne pas attiser davantage la colère de l’ancienne Gryffondor. N’obtenant pas de réponse et étant légèrement agacé, il ouvrit la porte, et se figea. La pièce était totalement déserte, propre, rangée, vide. Il ouvrit les placards à la volée pour découvrir les étagères absentes de tout vêtement. Tiroirs, coffres, rideaux, salle de bain… Il retourna chaque endroit de la pièce pour découvrir avec horreur qu’il ne restait rien pour témoigner du passage d’Hermione dans la pièce. Et aucun indice pour lui dire là où elle était partie, en osant lui ravir sa fille sous le nez.
Rageur, il sortit sa baguette et éventra les oreillers, renversa les armoires, brisa les miroirs et déchira les rideaux. Un cri de rage jaillit de sa gorge alors qu’il donnait un violent coup de poing contre un mur, se faisant saigner.
- Sale garce, marmonna-t-il, ses cheveux en sueur tombant en partie sur son visage et collant à son front.
***
Hermione regarda son calepin. Elle avait pris rendez-vous avec un médicomage le lendemain, tout se passerait bien.
Quelqu’un toqua à la porte. Hermione se raidit, redoutant la présence, et surtout la colère de Draco. Courageuse, elle força Harmonie à s’allonger et à dormir alors qu’elle descendait au salon. Son père traversa le hall d’entrée en grognant qu’il y avait des heures où on ne dérangeait pas les gens. Il ouvrit, et dévisagea de haut en bas l’inconnu qui se tenait dans l’embrasure de la porte. A son visage qu’elle apercevait de profil, Hermione pouvait parfaitement deviner ce qu’il pensait. La veille, c’était sa fille qui venait frapper à sa porte à une heure incongrue, et maintenant un drôle de bonhomme que la jeune femme ne pouvait pas apercevoir de là où elle se tenait.
- Hermione, c’est pour toi, l’appela inutilement son père.
- Si c’est Malfoy je ne veux pas le voir, trancha sèchement la jeune femme.
Elle était désolée de mettre son père dans l’embarras, mais elle savait qu’il saurait expulser le prétentieux avec fermeté, ce dont elle se savait incapable.
- Je suis bien Mr Malfoy, éclaira le visiteur Mr Granger, mais je ne pense pas être celui que votre fille évoque.
Hermione se figea sur place en reconnaissant la voix du père de Draco. Un frisson lui parcourut l’échine quand elle se rendit compte que l’ex-Mangemort se tenait à quelques pas seulement de son père, un moldu.
- C’est bon papa, je m’en occupe, intervint-elle rapidement en rassurant son père du regard.
Ce dernier s’éclipsa avec un haussement d’épaules pour retourner voir son match de football.
- Puis-je entrer ? demanda Lucius Malfoy d’une voix glaciale.
Hermione acquiesça de la tête en le laissant passer, la gorge nouée d’appréhension. Qu’est-ce qu’il fichait ici ? Il était sensé être à Azkaban ! A moins qu’il n’ait trouvé un quelconque moyen de s’évader. Et maintenant, il venait se venger de l’humiliation qu’elle avait fait subir à son fils et éliminer l’élément compromettant qu’était Harmonie. Instinctivement, la jeune mère se plaça devant l’escalier, interdisant à Lucius l’accès à la chambre de sa fille.
- Je n’aurai jamais cru qu’une fille comme vous puisse mettre ma famille dans un tel état, jeta l’ancien Mangemort avec mépris en lançant un regard dégoûté aux objets moldus étant dans le hall. Ma femme a beaucoup de mal à garder mon fils à la maison, il semble totalement fou.
- De rage ou juste de folie ? s’enquit poliment Hermione, ne sachant sur quel pied danser.
- Vous faites bien de ne pas supposer de tristesse, répondit son interlocuteur en la toisant froidement du regard. De rage, ajouta-t-il. Si on le laissait faire, il viendrait ici sur le champ pour commettre je ne sais acte des plus répréhensibles.
Hermione se força à garder une respiration calme alors que Lucius parlait. Elle n’avait pas besoin de beaucoup l’observer pour constater que le simple fait d’être ici le révulsait profondément et qu’il aurait donné beaucoup de choses pour faire autrement que lui parler. D’ailleurs, sa main gauche s’agitait nerveusement près de la poche contenant sa baguette alors que l’autre était crispée sur le pommeau de sa canne.
- Et puis-je vous demander la raison de votre visite ? questionna-t-elle.
- C’est pourtant évident, répondit sèchement l’homme. A cause de votre soudaine fuite, je vais devoir retourner à Azkaban, et vous aurez compris que c’est quelque chose qui ne fait pas vraiment partie de mes projets. Peut-on savoir ce qui vous prend de rejeter la chance de votre misérable vie ?
- Sachez Mr Malfoy que chez moi, on se marie pas à cet âge, se raidit Hermione.
- En effet, approuva Lucius. A cet âge, on est plus porté à être mère en détresse que femme bien placée.
Son interlocutrice ne répondit pas, forcée d’admettre qu’il marquait un point. Elle ne baissa cependant pas le regard, les pupilles ancrés dans celle de l’homme qui lui faisait face.
- Chez la haute-société par contre, dont nous faisons bien évidemment parti, continua l’ex-Mangemort d’un ton froid, un mariage ne se prend pas à la légère. C’est un engagement à vie dont on ne peut pas se défaire, qui demande mûre réflexion et dans lequel il faut un minimum d’entente entre les deux époux, même s’il est arrangé.
- Avez-vous également beaucoup l’habitude de vous marier sans que l’un des deux partis ne soit même prévenu, ou n’est donné son accord ? demanda Hermione en contenant sa colère et en essayant de ne pas réfléchir à ce qu’essayait de lui dire Lucius.
- Quand il s’agit d’une personne issue des bas-fonds de la société sorcière, il est tellement évident que la réponse sera une acceptation que l’on peut se permettre de ne pas le demander. Il ne manquerait plus qu’on vous laisse la possibilité de refuser. J’espère que vous ne croyez pas que mon fils se traînerait à vos pieds pour quémander votre main, attaqua le visiteur dont les yeux étaient désormais animés d’un éclat meurtrier. Le simple fait qu’il ait posé les yeux sur vous est une absurdité. Et croyez bien que si votre mariage ne me permettait pas d’être libéré d’Azkaban, il y aurait longtemps que vous auriez goûté à ma colère.
Les pupilles de Lucius rougeoyèrent soudain et Hermione ne put s’empêcher de trembler, en gardant cependant ses yeux plantés dans ceux de son adversaire en signe de défi. Elle ne devait pas lui montrer que ses menaces avaient une emprise sur elle.
- Moldu, né-moldu, sang-mêlé ou sang-pur, nous sommes tous sur un pied d’égalité, déclara-t-elle d’une voix blanche. Alors inutile de prendre vos grands airs ici. Je décide de ma vie comme je l’entends, et je suis une personne à part entière qui prend ses décisions toute seule.
Le sorcier la fixa intensément, passablement énervé.
- C’est bien ce qu’on m’avait fait comprendre, lâcha-t-il d’une voix maîtrisée avant de tourner les talons.
Il sortit sans ajouter un mot, mais Hermione savait bien que derrière le « on » se cachait « Draco ». Ainsi il avait parlé d’elle à son père ? Qu’il fasse ce qu’il lui chante. Cette discussion l’avait fatiguée, un affreux mal de crâne commençait à poindre et elle n’avait qu’une envie : aller se coucher.
Chapitre 39 : Contrecoup by Realgya
Author's Notes:
Attention, nouvelle importante: ceci n'est pas le dernier chapitre ! Car bien évidemment, entre la théorie et la pratique il y a un grand fossé. Donc voici cette fois-ci le vrai avant-dernier chapitre qui me permet d'exprimer les sentiments d'Hermione et Draco comme je le souhaite. J'espère qu'il vous plaira (surtout que pour un chapitre bonus, il a une taille assez conséquente ^^). Bonne lecture ! :D
Hermione remonta lentement les escaliers. Sa confrontation avec Lucius Malfoy était encore plus insupportable que celles qu’elle entretenait auparavant régulièrement avec Narcissa. Il ne s’agissait parfois que d’un duel de regards, ou de petites remarques lancées semblait-il au hasard mais destinées à mettre l’ancienne Gryffondor mal à l’aise. Cependant, il était arrivé plusieurs fois que les deux femmes tiennent une véritable joute verbale, en particulier quand il s’agissait de l’éducation d’Harmonie. Plusieurs fois si Draco n’était pas intervenu Hermione aurait fini par foudroyer la maîtresse des lieux sur place. De quel droit décidait-elle de ce qui était bon ou non pour sa fille ? Harmonie n’avait pas besoin d’un précepteur, elle irait à l’école publique comme tous les enfants de son âge pour s’y faire des amis. Et sa grand-mère n’avait rien à y dire.
Dans ces cas là, elle finissait toujours par plus ou moins occulter l’affrontement de son esprit en se disant que de toute manière, Narcissa ne pouvait pas imposer l’éducation qu’elle souhaitait à Harmonie, puisque c’était elle qui était sa mère. Là où les discussions devenaient le plus délicates, c’était quand elle parlementait avec Draco, qui bien entendu soutenait l’opinion de sa mère. Plusieurs fois Hermione lui avait rappelé que jusqu’à présent elle s’était occupée de leur fille toute seule, et qu’il n’aurait pas droit au chapitre si elle ne l’avait pas permis en lui accordant la garde alternée. Cette méthode était mesquine et indigne d’elle, mais l’éducation de son ange passait en priorité sur ses principes, surtout que les coups-bas, son adversaire ne s’en privait pas. Elle avait cessé de relever les allusions au fait qu’elle vive sous son toit et que par conséquent, elle était dépendante de lui.
La discussion de la veille avait été la goutte d’eau qui avait fait déborder le vase. Non, Hermione n’était pas dépendante et ne se soumettrait pas à ses volontés sous prétexte qu’il hébergeait, chose sur laquelle il avait d’ailleurs insisté lui-même. Elle était partie, avec Harmonie. Il ne pouvait pas lui imposer son modèle, et il fallait qu’il le sache. Ses pensées la ramenèrent à leur dernière grosse dispute si on exceptait celle où il lui avait annoncé qu’ils allaient se marier.
Draco avait déclaré une nouvelle fois qu’une décision au sujet d’Harmonie dont elle ne se rappelait même plus lui revenait, car il était l’homme de la famille.
- Je peux savoir où est-ce que tu as vu une famille ? avait-elle répliqué.
Le jeune homme avait gardé un masque impassible, mais n’avait pu cacher la lueur décontenancée dans ses yeux. Hermione parvenait de mieux en mieux à lire en lui et à briser la barrière qu’il avait dressée entre le monde extérieur et son esprit. Et puis finalement, il avait pris un air hautain, lui avait jeté un regard dédaigneux qui avait fait bouillir de rage la jeune femme et avait tourné les talons, jugeant la discussion close.
Hermione détestait cela, mais devait bien admettre que si elle ne pourrait jamais le changer, il n’essayait pas non plus de même avec elle. Quand elle lui tenait tête, il ne cherchait pas à la faire plier. Lors de l’unique soirée à laquelle étaient conviés des amis à sa mère, il ne l’avait pas forcée à y participer, c’était elle qui en avait éprouvé le désir. Et par la suite il ne l’avait pas obligée à rentrer dans le moule de la femme de bonne société. Elle avait été libre, totalement libre. La seule réprimande qu’elle avait eue était un regard un peu noir quand elle avait accordé une danse à Blaise Zabini.
Il l’avait acceptée comme elle était, et c’est pour cela qu’elle faisait de même, ne cherchant pas à lui faire perdre cet éternel sourire supérieur et son arrogance. Enfin, acceptée comme elle était uniquement en partie, puisqu’il semblait qu’elle ne méritât pas qu’il lui demande son avis au sujet de leur mariage. Elle avait très bien compris ce que lui avait dit Lucius à ce sujet. Ce n’était pas tant un honneur que lui faisait Draco qu’une marque d’affection puisqu’il voulait qu’elle reste à ses côtés. Mais Hermione ne pourrait jamais endosser le rôle de la femme parfaite qui s’occupe des enfants et organise de grandes réceptions. Elle aspirait à une vie tranquille, par à rentrer dans le moule qu’avait voulu cette fois-là lui imposer Draco. Car si elle était libre sur tout sujet, il avait quand même voulu l’enfermer dans un statut social qui ne lui correspondait pas.
Finalement, ils venaient chacun de deux mondes trop différents pour pouvoir s’entendre. Et même si le dernier mois passé avait été un des plus heureux de sa vie, avec une monotonie tranquille, il n’était que la vision illusoire d’un avenir impossible.
Elle se glissa dans son ancienne chambre où elle partageait le lit avec sa fille, se changea en vitesse et se laissa tomber sur le matelas. La respiration calme de son ange à ses côtés l’apaisa. Une pointe de nostalgie l’envahit cependant. Elle avait fini par s’habituer à la présence de Draco, et son absence se faisait cruellement sentir. Cependant, fatiguée qu’elle était, elle ne tarda pas plus longtemps avant de s’assoupir.
Draco n’arrivait pas à croire qu’elle était partie. Tournant comme un lion en cage, il cherchait encore dans son manoir une trace d’elle. Un effluve de son parfum, un vêtement oublié, un cheveu tombé… Pour une fois, il regrettait presque que ses elfes de maison travaillent bien. Et le pire dans cette affaire, c’est qu’elle avait osé emporter Harmonie avec elle ! S’il la tenait, il se ferait un plaisir de s’emparer de sa gorge et de l’étrangler.
A l’instant même où il imaginait la sang-de-bourbe à sa merci, il sentit comme un frisson le parcourir. Malgré sa colère il n’arriverait jamais à la tuer, il s’était trop attaché à elle, et c’était ça qui le mettait en colère. Lui, un aristocrate ! C’était impensable. Et il ne pouvait même pas l’accuser elle de lui avoir fait boire un philtre d’amour ou autre, car si c’était le cas elle ne serait pas partie.
Partie… Le mot sonnait bizarrement. Alors qu’il pensait enfin avoir réussi à se l’attacher définitivement avec ce mariage, et sans perdre la face auprès de ses amis et sa famille puisqu’il se sacrifiait en fin de compte pour libérer son père, Hermione était partie. Elle avait fui ce mariage, refusant de devenir sa femme. Ou plutôt refusant de n’être qu’un outil entre ses mains.
Le dernier mois qu’ils avaient passé ensemble avait été l’un des meilleurs de son existence. Cette chose après laquelle il courait depuis la fin de Poudlard, il commençait peu à peu à se l’approprier. Et si ce mariage n’était pas venu sur la table, sans doute aurait-il fini par s’en emparer. Le cœur d’Hermione, l’objet de tous ses désirs. Ce qui faisait la différence entre les deux relations qu’ils avaient eu bien auparavant et chacune des nuits qu’ils avaient vécues au manoir. Il n’y avait aucun moyen de comparaison tellement c’était différent. Ce cœur il le voulait ardemment, et il savait pourquoi, bien qu’il peina encore à se l’admettre. Elle lui avait volé le sien, et il était bien destiné à s’emparer d’une compensation.
Il se détestait de penser ainsi. Et dire qu’elle avait osé emmener Harmonie avec elle. Ca le mettait dans une rage incommensurable. Depuis le début du moins, il sentait qu’il manquait quelque chose, que ce cœur était encore hors de sa portée. Leurs silences diurnes en étaient le reflet. Elle avait beau lui accorder de plus en plus de sourires, il avait toujours l’impression que si le vent soufflait elle prendrait aussitôt son envol, tel un oiseau qui n’attend qu’un signe pour libérer ses ailes. Elle n’était pourtant pas prisonnière au manoir, elle avait le droit de partir quand elle le souhaitait, même si elle ne l’avait pas fait.
Et à l’instant même où il avait voulu se l’attacher, espérant combler se sentiment qu’il manquait quelque chose, il lui avait retiré le droit de s’en aller, et c’était la première chose qu’elle avait faite. Les femmes étaient décidément pleines de contradictions, et en particulier Hermione ! On lui donnait des droits qu’elle n’usait pas, puis des interdictions qu’elle semblait prendre un malin plaisir à enfreindre.
En passant à pas vifs dans un couloir, il s’arrêta devant un miroir et eut l’impression de voir le visage de la jeune femme le narguer. Il donna un violent coup de poing dans la glace, s’entaillant profondément. Le sang commença à couler mais il n’y prit pas garde. Si elle croyait pouvoir le ridiculiser comme cela, elle se trompait. Et si jamais ça s’apprenait, sa famille serait la risée de toute la haute-société. « Le fils Malfoy s’est fait posé un lapin par sa fiancée » riaient des gens imaginaires dans sa tête. « Une sang-de-bourbe, vous imaginez ? »
Une nouvelle fois il eut envie de tout briser autour de lui. Pourquoi est-ce qu’elle n’était pas là ? Pourquoi elle ne l’attrapait pas doucement par les épaules pour le ramener dans une de leurs deux chambres ? C’était ce qu’elle avait fait, une fois, quand il s’était mis dans une colère noire parce qu’une des nombreuses invitées à une énième réception de sa mère avait parlé d’Harmonie qui dormait à l’étage comme « la bâtarde Malfoy ». Si son père avait été là, il lui aurait fait remarquer que quelqu’un de sa classe méprise, menace, coupe froidement mais ne laisse surtout pas sa colère transparaître sur ses traits. Comme quoi l’incarcération de ce dernier l’avait fait lui manquer. A moins que ce ne soit la présence d’Hermione. Ca avait beau être sa fille qui venait de se faire insulter, et elle avait beau être aussi si ce n’est plus en colère que lui, elle l’avait tiré à part, forcé à s’asseoir, calmé. Chacune des paroles qu’ils avaient prononcées étaient encore inscrites dans sa mémoire.
- Et toi, tu les laisses parler comme ça d’Harmonie ? avait fulminé le jeune homme avec fureur.
- J’ai appris à ignorer ce genre de personne, avait répondu Hermione d’une voix maîtrisée.
- C’est vrai que j’oubliais, avait ricané Draco. Miss-je-sais-tout est une élève exemplaire. Tu as lu un bouquin sur le sujet, c’est ça ?
- Non, j’ai six années d’entraînement avec toi derrière moi, avait répliqué Hermione.
Sa voix était froide, ses yeux brillants d’une fureur difficilement contenue mais à travers lesquels il avait pu apercevoir des larmes. Sang-de-bourbe, miss-je-sais-tout… Il n’arrivait pas à s’empêcher de l’insulter quand elle l’énervait, même s’il faisait des efforts devant Harmonie. Ses efforts, s’il les faisait pour sa fille, pourquoi pas pour elle ? Il voyait bien que ça la blessait. Avait-il envie à ce point de lui faire mal ?
Cette fois-ci en tout cas, il l’avait pris dans ses bras, avait embrassé son front. Aucun mot n’avait franchi ses lèvres, ni les siennes. Il ne manquait plus qu’il s’abaisse à s’excuser ! Et pourtant, dans cette étreinte, c’était comme s’il lui demandait pardon.
Un cri perçant d’un des elfes de maisons le ramena brutalement à la réalité. La petite créature disparut et réapparut presque instantanément dans un double pop et entreprit de soigner sa main avec les baumes et potions qu’elle était allé chercher. Draco se laissa faire, regrettant que les petits doigts qui effleuraient sa peau n’appartiennent pas à Hermione. Lui qui la croyait courageuse, elle venait de lui prouver le contraire en s’enfuyant. A moins que ce ne soit justement cela, le courage.
- Ah Lucius, tu es de retour, entendit-il sa mère annoncer depuis le hall d’entrée.
Il écarta l’elfe de maison et se précipita dans les escaliers sans prendre attention, sa main presque cicatrisée. Ca risquait juste de le picoter, voir l’élancer pendant plusieurs heures car il n’avait pas bu la potion anti-douleur, mais il était trop pressé pour retourner en avaler ne serait-ce qu’une gorgée.
- Draco, où tu vas ? s’enquit froidement son père en le regardant passer.
- Maman a dit : tu ne bouges pas d’ici tant que ton père n’est pas revenu, cita le jeune homme en ouvrant la porte. Désormais tu es là, alors je bouge.
Et sans lui laisser le temps de répliquer, il claqua la porte dans son dos.
Chapitre 40 : Dispute et câlin by Realgya
Author's Notes:
Et voilà, cette fiction s'achève ici... pour continuer ailleurs. J'espère que ce dernier chapitre répondra à vos attentes et ne vous décevra pas, ou pas trop. A tous, bonne lecture !
Il semblait à Hermione n’avoir pratiquement pas dormi quand une petite main vint tirer sur son bras.
- Qu’est-ce qu’il y a mon ange ? demanda-t-elle d’une voix ensommeillée.
- J’entends des coups, déclara-t-elle.
- C’est ton imagination, rendors-toi…
La jeune femme fronça cependant les sourcils. Sa fille avait raison, des coups retentissaient bien à intervalles réguliers. Elle se leva, força Harmonie à se rallonger et sortit de la chambre. Aussitôt les coups se firent plus distincts, et elle put localiser leur provenance. Il semblait que quelqu’un tambourine contre la porte d’entrée. La main crispée sur sa baguette, elle descendit les marches et put bientôt distinguer des jurons étouffés. Le salon était désert, et en passant devant la porte de la cuisine elle aperçut le micro-onde qui affichait 3 :00. Quel était l’imbécile qui venait toquer chez les gens à trois heures du matin ?
Elle enfila une robe de chambre et déverrouilla la porte. Dès qu’elle eut ouvert cette dernière, Draco – car ça ne pouvait être que lui – se jeta violemment sur elle et la plaqua contre le mur. Ses cheveux blonds étaient collés sur ses tempes, sa respiration était rapide et ses yeux reflétaient sans nul doute la colère. Il étouffa un grognement de rage qui voulait sans doute dire « enfin tu m’ouvres » avant d’enserrer les poignets de la jeune femme.
- Ne recommence plus jamais ce coup-là, menaça-t-il à son oreille d’un ton hargneux.
Hermione le défia du regard.
- Lâche-moi, ordonna-t-elle en sentant un courant d’air glacé s’infiltrer à travers sa robe de chambre.
« Il aurait pu au moins fermer la porte ! » pensa-t-elle en jetant un regard noir à l’encadrement d’où provenait le vent d’hiver. Le jeune homme ne bougea pas, et Hermione orienta habilement sa baguette. Elle ne pouvait pas la pointer sur Draco, mais d’un sort informulé elle referma la porte d’entrée. Ce mouvement ne tira aucune réaction à l’ancien Serpentard qui continuait de la fixer intensément.
- Tu me fais mal, fit-elle remarquer avec acidité.
Cette fois-ci ses paroles eurent l’effet escompté et Draco relâcha sa prise. Hermione en profita pour se couler contre le mur, libérant ses poignets endoloris qu’elle entreprit de masser.
- Je peux savoir ce qui te prend à débarquer chez moi en pleine nuit ? demanda-t-elle.
- Je peux savoir ce qui te prend à t’enfuir sans un mot en pleine nuit ? Et en plus en emportant Harmonie avec toi ! fulmina son interlocuteur.
La jeune femme haussa les épaules.
- Tu n’imaginais quand même pas que j’allais rester pour t’aider à faire libérer ton père, répliqua-t-elle avec un regard noir.
- Tu ne veux donc pas m’épouser.
Hermione dévisagea Draco. Sa voix était amère, son visage froid. Il avait repris le masque distant qu’il abordait avec tous, mais la brève lueur dans ses yeux ne la trompait pas sur le désespoir qu’il éprouvait. Attendrie l’espace d’un instant, elle essaya de se reprendre sans y parvenir.
Depuis combien de temps se tournaient-ils autour en silence ? Depuis combien de temps voulait-elle se réfugier dans ses bras et y rester ? Leur expédition en Antarctique ? Avant, après ? Elle n’avait jamais l’impression qu’il était sincère avec elle, mais elle ne pouvait pas le lui reprocher, ne l’étant pas entièrement non plus.
Quand ils étaient au manoir, elle avait cessé de compter les nuits qu’ils avaient partagées, parfois dans sa chambre à lui, parfois dans sa chambre à elle. Et même si au matin chacun jouait le jeu qu’il ne s’était rien passé, que les évènements de la nuit étaient tout ce qu’il y avait de plus ordinaire et que cela n’avait aucune répercussion, ça en avait.
Depuis la toute première fois où elle s’était endormie dans ses bras, elle n’avait jamais pu oublier ses caresses, effacer ses baisers. Et désormais qu’il la regardait froidement, elle eut soudain peur de le perdre à tout jamais après avoir foulé au pied le présent qu’il lui faisait en la suppliant implicitement de le contredire.
- Bien sûr que si, je veux t’épouser, murmura-t-elle sans le regarder directement dans les yeux alors qu’il gardait un visage impassible. Mais parce que tu ressens quelque chose pour moi, pas pour faire libérer ton père.
Le silence qui suivit fut celui qui parut le plus long de toute sa vie à Hermione. Son cœur explosait dans sa poitrine, ses cheveux la cachaient à Draco et elle n’osait pas relever la tête pour affronter ses yeux d’un gris perçant. Elle imaginait déjà sa voix froide déclarer que dans ce cas, rien n’était possible entre eux. Elle reprendrait son petit appartement, et Harmonie passerait de nouveau une semaine chez l’une, une semaine chez l’autre. Pauvre petite ange qui avait eu l’air si heureuse d’avoir à la fois son papa et sa maman.
- Regarde-moi, lui ordonna la voix dénuée d’émotion de Draco.
Hermione releva courageusement la tête, les mains tremblantes, les yeux brillants sur le point d’être envahis par les larmes. En face d’elle, le jeune homme captiva son regard pour ne plus le lâcher, l’emprisonnant de ses simples pupilles aussi froides que des lames. Il prit une grande inspiration avant de reprendre.
- Je t’aime.
Le cœur de la jeune femme s’arrêta brutalement et ses yeux s’écarquillèrent. Elle avait du mal entendre, il n’y avait pas d’autres possibilités. Son rythme cardiaque reprit plus vite que jamais. Les bras ballants le long du corps, elle dévisagea longuement le jeune homme en face d’elle. Comment trois petits mots pouvaient-ils la chambouler à ce point ? Elle n’osait y croire, elle devait être en train de rêver. Dans quelques instants, elle ouvrirait les yeux, à côté de son ange. Et à ce moment-là, elle savait qu’elle pleurerait. Elle pleurerait, parce que ces trois mots qu’elle désirait entendre, il ne les lui dirait jamais. D’ailleurs, elle pleurait déjà.
- Hermione Jean Granger, veux-tu m’épouser ?
Si c’était un rêve, autant le vivre jusqu’au bout. Elle savait qu’elle se faisait mal. Elle savait qu’au réveil, elle tremperait ses draps. Elle savait que la fiction ne rejoindrait jamais la réalité. Mais même si elle devait en souffrir, elle voulait voir. Elle voulait savoir, ce que c’était que le bonheur.
- Oui, murmura-t-elle dans un souffle.
Elle s’approcha de lui, monta sur la pointe des pieds et déposa furtivement un baiser sur ses lèvres. Draco, d’abord visiblement sonné, la retint soudain alors qu’elle s’écarta et l’embrassa avec passion. Hermione se sentit transportée. Tout se mêlait dans sa tête et elle n’avait plus aucune conscience de la réalité qui l’entourait. Les seules choses qui lui importaient, c’étaient les bras du jeune homme autour d’elle et ses lèvres sur les siennes.
Il s’écarta pour reprendre son souffle, à regret, et elle fit de même, croisant son regard gris brillant. Une moue amusée vint orner ses lèvres, mais elle ne s’en fâcha pas, car elle lisait sur son visage qu’il était heureux, qu’il ne se moquait pas d’elle. Décidément, ce rêve était parfait, son inconscient arrivait à reproduire à la perfection ses moindres désirs.
Un détail l’inquiéta soudain. Depuis quand le Draco de ses rêves, car ce n’était pas la première fois qu’il envahissait son sommeil, pouvait être « sonné » ? La douce idée de ce qu’elle vivait puisse être la réalité l’effleura. Le jeune homme se pressa contre elle et enfouit sa tête dans son cou. Elle rougit en le sentant humer son parfum contre sa peau, alors que le sien titillait ses propres narines. Elle glissa les mains dans sa chevelure blonde, et lui impliqua une petite pression vers l’arrière pour qu’il relève la tête.
Le jeune homme ne se fit pas prier et vint planter ses iris de marbre dans les siennes. Leurs nez frottèrent doucement l’un contre l’autre avant que Draco n’aille déposer un baiser sur le front d’Hermione qui fit courir des frissons sur tout son corps.
- Avec moi pour toujours, souffla-t-il avant d’attraper l’une de ses mèches de cheveux et de jouer avec en reprenant le visage narquois qu’il arborait généralement.
Hermione ne releva pas. Il avait dit « avec moi », et non pas « à moi », et la différence la touchait. Se pouvait-il qu’il soit sincère ? Elle n’en doutait plus. La main libre de Draco qui loin de se balader la retenait simplement contre lui le prouvait, ainsi que cette lueur dans ses yeux clairs, et non sombres de désir. Il avait beau essayer de lui dire à travers son sourire « tu vois, tu ne peux plus te passer de moi, tu m’appartiens », de lui indiquer à travers son regard dédaigneux « je n’arrive pas à croire que je m’abaisse à toucher quelqu’un d’aussi basse classe sociale que toi », ou de lui insuffler par le ton de sa voix « vois comme je te suis supérieur », il y avait des signes qui ne trompaient pas.
Elle lui sourit alors qu’il l’embrassait de nouveau, délicatement. Son regard s’assombrit, comme quoi le désir n’était quand même jamais loin. Il lâcha sa mèche pour aller lui attraper la nuque, et la main sagement posée sur sa taille s’infiltra à travers la robe de chambre et passa sous le haut de son pyjama pour venir caresser le bas de son dos. Hermione se laissa faire, fermant les yeux pour mieux goûter au délice qu’était la valse de leurs langues.
Les doigts dans sa nuque passèrent sur son cou, avant de descendre pour aller caresser son ventre. La jeune femme se crispa soudain et mit fin à leur baiser malgré le soupir frustré de Draco.
- Dis… demanda-t-elle d’une petite voix, incertaine, en repensant au rendez-vous pris le lendemain, ou plutôt plus tard dans la journée, avec le médicomage. Que penserais-tu si Harmonie avait… quelqu’un pour jouer avec elle ?
Draco se tendit et ouvrit de grands yeux. Sa main posée sur le ventre d’Hermione appuya soudain un peu plus contre la peau. La jeune femme sentit un violent spasme de stress agiter son estomac. Nerveuse, elle attendit sa réponse en se tordant les mains.
- Uniquement si c’est un garçon, déclara-t-il d’une voix qui n’admettait aucune contradiction en la défiant du regard.
La jeune femme ne se décrispa pas malgré le fait qu’il accepta l’évènement futur, et qu’il plaisantait sans doute. Sa voix n’était qu’un souffle quand elle poursuivit.
- Et deux pour le prix d’un ?
Abasourdi, Draco mit un moment avant d’hocher lentement la tête. Hermione, rassurée, se lova dans ses bras. Il remonta la main qui était dans son dos pour lui caresser les cheveux en posant son menton sur le haut de son crâne.
- Il faut leur trouver des prénoms, fit-elle remarquer à voix basse.
Le jeune homme laissa passer un silence avant de répondre en embrassant la racine de ses cheveux.
- Antartik et Atlante.
Sans que personne ne les remarque, une petite paire d’yeux observait la scène, de derrière le battant d’une porte. Harmonie rejoignit son lit en souriant. Elle n’aimait pas quand ses parents se disputaient ; elle préférait de loin quand ils se câlinaient.
Fin
End Notes:
Voilà, désormais, j'attend votre jugement. L'histoire s'achève comme je le voulais, et le titre est enfin clairement justifié. A tous, merci de m'avoir donnée vos avis jusqu'ici, de m'avoir encouragée, de m'avoir tout simplement lue.
A ceux qui se sont attachés à Harmonie, j'ai quand même le plaisir de vous annoncer qu'une troisième partie est prévue. Et aussi je vous invite à venir découvrir la suite de cette histoire dans ma nouvelle fiction,
Lys.
Aux autres je vous dis "au revoir", et vous remercie d'avance de bien vouloir me laisser un petit mot pour me dire ce que vous avez pensé de cette histoire.
PS: Ca ne dispense pas ceux qui ont décidé de lire la suite de me donner également leur opinion sur le sujet ;)
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