Je sens que je suis sur une bonne affaire, j’ai le nez pour les sentir. Or, il s’agit d’un pari entre moi et un vieux guignol un peu excentrique sur les bords de La Tête de Sanglier. Il m’a dit exactement ceci :

- Fais-toi bannir de ce pub et je te donne cent galions.

Hé, hé, on s’entend que je ne pouvais pas laisser passer cette occasion en or. Donc, mon plan est très simple : faire sortir Alberforth Dumbledore de ses gonds en rendant ses verres plus propres que lorsqu’il les a achetés. Il déteste la propreté, c’est simple, non ?

Je déteste le seigneur des ténèbres, on s’entend, mais là, grâce à ses petits amis Mangemorts et à leur attaque à la Coupe du Monde de Quidditch, je vais pouvoir faire une petite somme très facilement.

- Excusez-moi, c’est vous le responsable du site ?

- Effectivement.

- J’ai perdu une tente de douze pièces, cuisine, salle de bains avec Jacuzzi. Je crois que j’ai le droit de me faire rembourser, non ?

- Ce n’est pas le temps, monsieur, mais vous pouvez toujours remplir une réclamation.

L’homme s’en va sans savoir que ce n’est que du bluff. Ah, ah, trop simple !

Je sais que je suis membre de l’Ordre du Phénix, mais je ne me suis jamais engagé à faire du gardiennage d’enfant (pas assez payant). En plus, il faut que je passe mon temps avec Figg. Elle me déteste, mais je ne sais pas pourquoi. Je ne l’ai jamais fraudé pourtant…enfin, je crois que je ne l’ai jamais fait.

- Pssst, Mondingus, par ici.

- Bon sang, Creg, qu’est-ce que tu veux ?

- Il y a une excellente affaire de chaudrons volés pas très loin d’ici. Tu ne peux pas rater ça.

- C’est sûr que non. C’est où ?

- Mais attends une minute, tu ne devais pas protéger Potter ou je-sais-pas quoi ?

- Nan, qui t'as dit un truc aussi stupide ? Ce gosse n'a pas besoin de protection, il a déjà vaincu Tu-sais-qui une fois, il peut bien recommencer s'il lui arrive malheur. C'est plus moi qui aurait besoin qu'on me protège !

Depuis que j’ai sauvé l’enfant de cette bonne vieille Molly, elle me traite enfin le respect qu’elle me doit. Non, mais je suis quelqu’un de bien, je ne mérite pas de me faire traiter comme une vieille chaussette.

- Hé, Mondingus, tu aurais, par hasard, des graines de Tentacula vénéneuse à nous vendre ?

- Et pourquoi donc ? Pour que vous expérimentiez encore une nouvelle invention de votre cru ?

- Oui.

- Parfait ! C’est dix gallions la graine, les enfants.

- Tu ne nous fais pas un prix d’ami ?

- Les affaires sont les affaires, les gars.

Depuis la mort de Sirius, tout le monde est triste. C’est déprimant, ça craint ! Mais lorsque je déprime, j’ai un truc sensationnel pour me sortir de ma torpeur : voler, frauder, vendre. Là, j’ai vu quelques belles argenteries chez les Black lorsqu’on s’y retrouve. Personne ne le remarquera si j’en prends quelques-unes, n’est-ce pas ? Vous savez ce qui est le plus beau dans tout ça ? Je sais exactement à qui les vendre ces choses.

- Alberforth, mon ami, comment vas-tu ?

- Je t’ai banni de mon pub, Mondingus, que fais-tu ici ?

- J’ai quelque chose d’alléchant à te vendre…

Nous nous faufilons à pas de loup à la cage, là où repose une famille que nous avons stupéfixié en rentrant. Je dois dire que, si je n’avais pas été déguisé en Inferius, nous n’aurions eu aucune chance de voler quoi que ce soit dans cette foutue baraque. Quel boulot merveilleux que d’être fraudeur professionnel !

Nous sortons de la maison lorsqu’une bande de crétins du ministère débarquent en renfort pour nous arrêter, direction Azkaban.

- Creg, tu n’as pas vérifié si tout le monde était bien sous l’emprise de nos sorts, pas vrai ?

- J’ai dû sauter cette étape, je l’avoue.

Décidément, je suis maudit...