Summary:
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Recueil de ficlettes écrites au cours des Nuits HPF
Nuits HPF de 2024:
• La bourrasque Hermione Granger et Ron Weasley
• Oui, mon capitaine ! Fred et George Weasley, Angelina Johnson, Katie Bell
• La lavandière Rodolphus Lestrange
• En mars, on se méfie ! Abelforth et Albus Dumbledore
• Le cours de la rivière Luna Lovegood
• Fichues fleurs Lily Evans, James Potter, Severus Rogue
• Juste une gorgée Ginny Weasley
• Un trouble passager Lord Voldemort
• Dans le rêve Narcissa Malfoy
Nuits HPF de 2023:
• Sous l'écorce Neville Londubat et Severus Rogue
• Découverte Luna Lovegood et Rolf Dragonneau
• Tommy le Timbré Tom Jedusor
• Peur du noir Ginny Weasley et Tom Jedusor
• La vengeance est une potion qui se conconcte à feu doux Severus Rogue et Dolores Ombrage
• La traque Fenrir Greyback
• La transparence et le hasard Hermione Granger
• Le concours de citrouilles Harry Potter, Hermione Granger, Ron, Fred et George Weasley
• Ce dont on se souviendra Neville Londubat, Luna Lovegood et Ginny Weasley
• Colère noire Narcissa, Andromeda et Bellatrix Black
• Cogito Ergo Sum Ron Weasley, Harry Potter, Hermione Granger
Nuits HPF de 2017:
• Crédule Ginny et Albus Potter
• Nostalgie Harry Potter, Après Poudlard
• Poudlard va tomber
• Incandescence Severus Rogue et Lilly Evans
• Supplice Bellatrix Lestrange
• Dans les étoiles Luna Lovegood et Neville Londubat
• Au clair de lune Les Maraudeurs
• Maudites Habitudes Molly Weasley
• Les yeux de Luna Dean Thomas et Luna Lovegood
• Possédé Lord Voldemort et Bellatrix Lestrange
• Redoutable Ginny, Fred et George Weasley
Categories: Autres fics HP Characters: Autre personnage, Ginny Weasley, Luna Lovegood, Neville Londubat, Severus Rogue, Tom Jedusor/Voldemort
Genres: Autres genres
Langue: Français
Warnings: Conduites addictives
Challenges: Aucun
Series: Les Nuits d'HPF
Chapters: 31
Completed: Non
Word count: 24141
Read: 14160
Published: 26/03/2017
Updated: 01/05/2024
Juste une gorgée by Josy57
Author's Notes:
Texte écrit au cours de la nuit du 23 février 2024 en réponse à la citation “Un secret, ce n'est pas quelque chose qui ne se raconte pas. Mais c'est une chose qu'on se raconte à voix basse, et séparément.”
(César, Marcel Pagnol) et au prompt 'létal'.
TW: addiction
La vérité, ce n’était pas qu’elle ne l’avait jamais dite, c’est qu’elle l’avait égrenée, par morceaux choisis, à tout un tas de confidents. Elle n’avait dit à personne toute l’histoire, du début à la fin, en un souffle. C’était plus facile comme ça. Ça la laissait tenir le beau rôle. Perle à perle, le chapelet de ses fautes semblait plus pardonnable.
La vérité, même par fragments, elle ne la disait pas haut et fort. Elle la disait à voix basse. Elle l’étouffait entre deux rires, d’un petit ton ironique. Elle la masquait d’un air maussade, comme un simple commentaire sur le mauvais temps ou les derniers aléas politiques. L’espoir était peut-être qu’on n’écoute pas vraiment ses paroles, juste leur musique, et tant que la mélodie restait celle du quotidien, il n’y avait pas de raison de s’alarmer.
Mais, peut-être qu’au fond, qu’on s’alarme, c’était justement ça qu’elle voulait. Qu’on ait plus de peur pour elle qu’elle n’était capable de s’en accorder. Qu’on la secoue, qu’on l’arrache à sa torpeur, qu’on la force à regarder en face ce qu’elle était en train de devenir. Qu’on la sorte de là. Parce qu’elle, elle n’aurait pas la force, pas le courage, de s’en sortir toute seule. L’attrait de la chute était trop fort. La voix de l’abîme, trop suave.
Elle ne se souvenait plus bien comment ça avait commencé. Tout doucement. Une petite omission. Un petit manquement. Un infime mensonge. Il n’y a pas histoire plus galvaudée. Le doigt dans l’engrenage. Si vite, elle n’avait plus pu s’arrêter.
Les goulots des potions desserrés, les quelques centimètres qui manquaient au niveau de chacune. Et puis les ‘erreurs’ d’inventaire. Les fioles vides qui tintaient au fond de son sac quand elle quittait son poste en fin de journée. Elle les jetait dans des bennes à ordures le soir, en rentrant chez elle. Une bouteille à la fois. Une poubelle à la fois. Lançant, tous les deux cents mètres, le regard coupable du criminel par-dessus son épaule.
« Ça va finir par te rattraper. » Ça, c’était Hermione qui le lui avait dit. Hermione qui, évidemment, ne se laissait pas si facilement abuser par sa nonchalance de surface. Elle lui avait pris les mains, l’avait regardée dans les yeux. Elle voulait en parler davantage. En parler sérieusement. Ginny s’était défilée. Elle lui avait ri au nez. Lui avait dit, avec une pointe de méchanceté, que sérieuse, Hermione l’était déjà trop. Elle devrait prendre exemple. Ça lui ferait du bien de s’amuser un peu.
« Ça va finir par te rattraper. » Ginny avait déjà un pied dehors quand la voix d’Hermione lui avait asséné ce verdict. Cette phrase, elle lui avait emboîté le pas alors qu’elle partait sans un aurevoir, la talonnant obstinément. La conversation qu’elle avait voulu éviter s’était déroulée toute seule dans son crâne. Ça finirait par la rattraper. Un jour ou l'autre. Les conséquences, même si elles ne se voyaient pas encore, ne tarderaient plus. Les conséquences, c’était comme des étrangers qui la suivaient le soir et qui disparaissaient dès qu’elle se retournait. Elles étaient toujours juste au détour de la rue, juste dans l’angle mort de son regard. Mais elles se rapprochaient, lentement et surement. 1, 2, 3, soleil. On viendrait tôt ou tard lui taper sur l’épaule pour lui présenter la note de ses transgressions. Elle ne l’emporterait pas au paradis. Ça, elle le savait bien. Mais elle ne serait pas la seule à payer l’addition.
Il n’y avait qu’à sa famille et à Harry qu’elle n’avait rien dit. Ni tout, ni partie. Et certainement pas le fin mot de l’histoire.
Elle ne voulait pas que sa mère pose sur elle ses yeux larmoyants et furieux. Ses yeux qui lui diraient qu’elle avait déjà perdu un enfant. Un, c’était assez. Un c’était déjà trop. Ils avaient déjà tous trop souffert. Est-ce qu’elle voulait vraiment en rajouter ?
Elle ne voulait pas que Harry cesse de l’aimer de la même manière. Que ses mains sur elle ne soient plus pleines de désir mais de peur, d’un adieu qui s’esquisse déjà. Lui ne dirait rien et ce serait pire. Il ne lui demanderait pas comment elle osait, comment elle pouvait le laisser, lui qui avait déjà perdu tant de ceux qu’il avait aimés. Il ne dirait rien, mais il essayerait de la sauver. Il échouerait. Et au lieu de lui en vouloir, il se détesterait pour son impuissance.
Il fallait qu’elle arrête. Il fallait qu’elle arrête parce qu’elle allait tout détruire. Mais il y avait un gouffre en elle et les lèvres entrouvertes du précipice susurraient avec tant de douceur. Elles avaient réponse à tout. Une solution pour chaque peine, chaque fatigue, chaque frustration. Une gorgée et tout devenait simple. Une gorgée qui, bien sûr, en appelait une autre. Toujours une autre. Il n’y avait rien qu’elle craignait davantage que l’éclat de lumière au fond de la bouteille vide.
La voix se faisait plus forte alors, haussant le ton pour couvrir sa panique. Il suffisait de faire comme ça, exactement comme ça, de se laisser guider, et tout irait pour le mieux. Il suffisait de prendre. On expliquerait plus tard. Les explications aussi, la voix les dicterait. Il suffisait de prendre pour pouvoir goûter à nouveau à la paix. Alors elle était sage, elle faisait ce qu’il fallait. Ce n’était qu’après qu’elle s’en voulait. Tant qu’elle était lovée bien au chaud dans le petit monde où n’existait que les volutes de la potion et la voix satisfaite qui lui murmurait à l’oreille, il n’y avait ni culpabilité, ni conséquence, ni trahison, ni aucun besoin d’arrêter. Qui voudrait renoncer à cela ? À cette douce euphorie hors du temps, où elle n’était jamais ni fatiguée, ni inquiète, ni quelconque, ni seule. Elle n’était plus jamais seule. La première fois qu’elle avait porté le philtre à ses lèvres, c’était cela qui l’avait frappée, combien l’étreinte rassurante était familière. Combien, cette crevasse comme un cocon, cela faisait des années qu’elle la cherchait à tâtons. Des années que la voix attendait son retour.
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