Le S.A.M.S.U.N.G by MadameGuipure
Summary:


Nés-moldus, Sang-mêlés, il est temps de se faire entendre !

Pourquoi, en 2013, à l’heure des SMS et d’Internet, nous est-il toujours impossible d’échanger facilement et rapidement avec notre entourage moldu ?

Pourquoi serait-ce à nous de nous adapter et de régresser, en revenant aux temps des pigeons voyageurs ?

Pourquoi aucun sorcier n’a l’air de s’inquiéter de la mise à mal du Secret, en raison de notre incapacité à donner le change en continuant d’utiliser les moyens de communication moldus ?

Nés-moldus, Sang-mêlés, en signant notre pétition, vous soutiendrez le Syndicat des Apparentés aux Moldus Souhaitant Utiliser leurs Nouveaux Gadgets (S.A.M.S.U.N.G).

Mobilisons-nous !


Cette affiche, Emily Quibble, née-moldue, l’avait collée dans toute l’école. Elle qui avait plutôt tendance à bougonner dans son coin, elle s'était pourtant décidée à agir. Si cela n’avait tenu qu’à elle, elle se serait attaquée en priorité au Fléau des Repas, le jus de citrouille. Mais puisqu’elle semble être la seule à avoir identifié cette aberration culinaire, elle avait commencé par un combat d’utilité publique : faire rentrer les téléphones portables à Poudlard.

 

Visuel fait maison à partir du dessin Téléphone intelligent par ngupakarti sur pngtree.com


Categories: Durant Poudlard, Personnage original (OC) Characters: Personnage original (OC), Teddy Lupin
Genres: Amitié, Comédie/Humour
Langue: Français
Warnings: Aucun
Challenges: Aucun
Series: Aucun
Chapters: 9 Completed: Non Word count: 20806 Read: 2799 Published: 25/03/2021 Updated: 20/05/2021
Story Notes:

Je tiens à remercier AleynaButterfly pour le temps qu'elle a passé à me supporter ! Plus sérieusement, merci pour ta relecture, tes conseils, ton coaching, pour tout.

De même, un énorme merci Omicronn de m'avoir relue, conseillée et coachée !

L’amertume du jus de citrouille by MadameGuipure

Emily Quibble recracha soudainement la gorgée qu’elle venait de boire. Mais qui avait eu l’idée saugrenue d’ériger le jus de citrouille en boisson nationale ?

 

A chaque rentrée, elle tombait dans le panneau. Elle se servait innocemment un verre, pour découvrir que la carafe ne contenait pas de l’eau, mais du jus de citrouille, cette infâme boisson épaisse aux relents de soupe de légumes.

 

Cette nouvelle année scolaire commençait comme toutes les autres : par une âpre gorgée incarnant à elle-seule le numéro d’équilibriste qu’était sa vie. Après avoir peiné pendant les deux mois d’été à retrouver ses marques dans le monde moldu, Emily devait maintenant se réadapter aux coutumes sorcières.

 

Comme à son habitude, elle avait passé la première semaine de ses vacances à rattraper son manque de culture moldue. Elle avait enchaîné les épisodes des nouvelles saisons des séries à la mode pour pouvoir prendre part aux conversations avec ses amies d’enfance. Elle avait également survolé, avec ennui, la revue de presse soigneusement confectionnée par sa mère, afin de ne pas trahir sa méconnaissance de la récente actualité découlant de longs mois passés loin du monde moldu. 

 

En juillet, elle avait vécu la vie irréprochable de la parfaite petite moldue. Sa mère et son beau-père l'avaient même traînée aux réjouissances organisées pour la naissance du petit prince George. La née-moldue avait passé l’après-midi à papillonner entre les différents groupes de voisins, installés sur les traditionnelles nappes à carreaux de pique-nique, pour ne jamais passer trop de temps avec les mêmes personnes. Elle avait bien trop peur qu’on remarque qu’elle était totalement à côté de la plaque si elle s’aventurait à parler trop longtemps avec quelqu’un. Le goûter s’était éternisé et s’était presque transformé en soirée dansante lorsqu’un des riverains avait mis de la musique. La jeune fille ne connaissait pas la moitié des chansons récentes qui étaient diffusées et la fête, interminable, n’avait qu’aggravé sa sensation de malaise, cette impression de ne pas être à sa place.

 

Parce que, quoi qu’elle fasse, le fossé continuait inexorablement de se creuser. Ses efforts étaient vains et ses gaffes de plus en plus nombreuses. Oui, Emily n’avait pas pu s’empêcher de s’indigner en entendant que les cheveux des sorciers se mettaient à boucler quand ils utilisaient leurs pouvoirs, comme c’était le cas dans le chef d'œuvre du septième art qu’était Sublimes Créatures. Oui, un “par Merlin” lui échappait de temps à autre. Oui, il lui était arrivé de sortir malencontreusement les quelques noises qui trainaient au fond de sa poche au moment de passer à la caisse de l’épicerie de quartier. Mais honnêtement, elle en avait sa claque de mesurer chacune de ses paroles et de mentir à tout bout de champ quand elle devait raconter son année au fin fond de l’Ecosse, dans cet internat beaucoup trop strict qui interdisait les téléphones portables.

 

Alors en août, elle avait passé le plus clair de son temps avec sa mère, son beau-père et sa demi-sœur, à boulotter des Tagada et à ruminer sa rancœur, tout en tentant de plancher sur ses devoirs de vacances. Mais exit les travaux pratiques, milieu moldu oblige. Une injustice, encore une ! Comment pouvait-elle travailler et progresser, en métamorphose par exemple, sans toucher à sa baguette ? Lire de vieux grimoires épais et soporifiques n’allait pas l’aider à s’améliorer. La née-moldue allait encore ramer pendant tout le mois de septembre pour essayer de rattraper le retard accumulé. Certes, tous les Sang-purs ou Sang-mêlés ne passaient pas leur été à s’entraîner, mais au moins ils en avaient la possibilité s’ils le souhaitaient. Leur utilisation de la magie pour de bêtes actions quotidiennes passait inaperçue au sein d’un foyer magique, et, mine de rien, cela leur faisait la main. Elle, et tous ceux qui habitaient dans le monde moldu, devaient remiser leur baguette au placard pendant deux mois. Elle était définitivement bonne pour veiller une partie de la nuit afin de réviser un minimum.

 

L’ouverture des portes de la Grande Salle interrompit ses pensées. Le professeur Sinistra entra, suivie d’une longue file d’élèves de première année. La procession s’arrêta au bout de la salle, au pied de la table des professeurs. Les petits nouveaux admiraient, bouche bée, chaque recoin de la pièce. L’un d’eux, absorbé par sa contemplation du plafond magique, se prit même les pieds dans sa robe un peu trop longue et faillit s’étaler de tout son long, sous les rires des élèves déjà attablés. L’enseignante d’astronomie fit apparaître un tabouret, sur lequel elle posa le Choixpeau. Emily le trouvait de plus en plus élimé et rapiécé au fur et à mesure des années. Bientôt, il tombera en lambeaux, pensa-t-elle. Comment ferait alors Poudlard pour répartir les élèves ?

 

L’espace d’une minute ou deux, le silence régna. L’antique chapeau pensant se faisait désirer. Enfin, la déchirure qui lui tenait lieu de bouche s’ouvrit, et le Choixpeau commença à chanter :


J’paye peut-être pas de mine,

Et mes paroles peuvent être sibyllines,

Mais vous pouvez compter sur moi

Pour apaiser tous vos émois.

 

Pour être tout à fait honnête,

J’rêve parfois de prendre ma r’traite

Car après plus de mille ans,

Je ne suis plus aussi pimpant.

 

Mais en vous voyant devant moi ainsi,

A avoir l'inquiétude de votre vie,

Que je trouve belle ma mission,

De vous répartir dans une des quat’ maisons.

 

Si vous allez à Gryffondor,

C’est que vous ressemblez à votre mentor.

Comme ce chevalier ardent,

Vous êtes déterminé et vaillant.

 

Si Poufsouffle vous rejoignez,

Vous avez le goût du travail acharné,

Vos actes sont guidés par l'équité

Et la loyauté fait partie de vos qualités.

 

Si vous êtes curieux et sages,

Que votre priorité est l’apprentissage,

Alors à Serdaigle, parmi les érudits,

Vous pourrez être réparti.

Serpentard vous offrira l’hospitalité, 

Si vous êtes ambitieux et rusé,

Et que grâce à votre indéniable habileté

A vos fins toujours vous arrivez.

Soyez fier de votre étendard,

Poufsouffle, Serdaigle, Gryffondor ou Serpentard.

Mais jamais vous ne devez oublier,

Que c’est ensemble que Poudlard ils ont fondé.

Ne me regarde pas avec défiance,

Tu peux avoir confiance.

Pose-moi sur ta tête quelques minutes,

Pour que ta maison je suppute.


 

Toute la Grande Salle se mit à applaudir, à l’exception des petits première année qui semblaient tétanisés. Le professeur Sinistra attendit quelques instants que le calme revienne, puis elle déroula le rouleau de parchemin qu’elle tenait à la main.

 

— Lorsque je prononcerai votre nom, vous pourrez vous avancer, coiffer le chapeau et vous asseoir sur le tabouret, expliqua-t-elle. Quand le nom de votre maison sera annoncé par le Choixpeau, vous pourrez aller vous installer à la table correspondante. Alchin, Gillian !

 

Un garçon se détacha du groupe compact que formaient les petits nouveaux et se dirigea d’un pas incertain vers le tabouret.

 

Emily écoutait d’une oreille. Elle tortillait une mèche de ses épais cheveux bruns, tout en préparant dans un coin de sa tête son programme de révisions express de ce soir. Elle ne réalisa que la répartition était terminée que quand ses camarades de maison recommencèrent à remuer et à chahuter.

 

Et de un, et de deux et de trois petits Harry répartis cette année. La née-moldue voulait bien croire que ce type avait sauvé le monde des sorciers quelques années plus tôt, mais de là à donner son prénom, tout héros qu’il soit, à autant de nouveau-nés… Un peu d’originalité que diable ! Le summum avait été atteint dans l’actuelle promotion de quatrième année dans laquelle il n’y avait pas moins de cinq Harry. La Gryffondor était bien contente d’avoir un an de plus et de ne pas les avoir dans sa classe, elle aurait sinon passé son temps à s’emmêler les pinceaux entre tous ces homonymes !

 

Le professeur Flitwick s’était levé. Ou plutôt, il s’était mis debout sur sa chaise. La jeune fille adorait l’ancien professeur de sortilèges, il était patient et pédagogue, mais pendant toute sa première année, elle avait eu un mal fou à le prendre au sérieux. Avoir comme professeur un homme qui lui arrivait à l’épaule, alors qu’elle-même n’était déjà pas bien grande à l’époque, c’était assez déconcertant.

 

De sa petite voix flutée, il entama son discours de bienvenue.

 

— Bonjour à tous ! A ceux dont c’est la première année à Poudlard, bienvenue ! Et aux autres, bon retour parmi nous. Vous le savez déjà, le professeur McGonagall a pris sa retraite, je la remplace donc au poste de directeur. Comme vous avez pu le remarquer, le sous-directeur, ou devrais-je dire la sous-directrice, est maintenant le professeur Sinistra. Le professeur Babbling me remplacera à la tête de la maison Serdaigle et le professeur Puff succédera au professeur Chourave, elle aussi partie à la retraite, en tant que directrice de Poufsouffle. Et je vous demande de souhaiter la bienvenue aux deux nouveaux membres du corps professoral : le professeur Viridian, qui vous enseignera les sortilèges, et le professeur Londubat, qui sera votre professeur de botanique et le directeur de la maison Gryffondor. Même si vous les connaissez déjà, je compte sur vous pour inclure le reste de vos enseignants dans l’ovation que vous n’allez pas manquer de faire. Pour nos nouveaux élèves, ne vous inquiétez pas, vous retiendrez le nom de vos professeurs rapidement. Il ne me reste plus qu’à vous souhaiter un bon appétit !

 

Les acclamations qui suivirent l’intervention du nouveau directeur de Poudlard furent brèves et accompagnées par un concert de gargouillements d’estomacs. Il y avait des priorités dans la vie : manger ou applaudir, il fallait choisir. Les plats vides disposés sur la table se remplirent par magie. Mais plus encore que de remplir son estomac, Emily avait besoin d’étancher sa soif, et donc de dégoter un verre non contaminé par du jus de citrouille. Elle leva les yeux vers le garçon assis en face d’elle.

 

— Adrian ? Tu as bu dans ton verre ? On peut échanger ?

— Je me suis servi du jus, répondit-il. Demande à Elladora.

 

Emily se tourna vers sa voisine de droite, le regard suppliant.

 

— Tiens, vas-y, consentit la jolie blonde. Et d’ailleurs, la prochaine fois que tu oublies encore que tu n’aimes pas le jus de citrouille, si tu pouvais éviter de postillonner à tout va. Ce n’est vraiment pas élégant, et pas très agréable pour ceux qui sont assis à côté de toi.

— Désolée, Ella. Je t’assure qu’il n’y aura pas de prochaine fois, cette boisson ne touchera plus jamais mes lèvres !

— Tu dis ça au moins une fois par mois, Emily…, l’interrompit Adrian.

 

Vexée, la petite brune partit à la recherche d’une carafe d’eau sans répondre à son ami. Ce n’était pas sa faute si elle tombait toujours sur le jus de citrouille ! Ils ne pouvaient pas mettre un panneau lumineux “attention boisson hautement infecte, à n’ingérer sous aucun prétexte” ?

 

En faisant un tour de la table des Gryffondor à la recherche d’eau, elle remarqua que le professeur Londubat était au cœur de la plupart des conversations. Un héros de guerre comme enseignant ! Et bien sûr, il y en avait toujours une pour parler plus fort que les autres : Victoire Weasley.

 

— C’est un ami proche de mes oncles, je le connais bien. Bien sûr, je ferai comme si de rien n’était, et je doute que Neville soit du genre à faire du favoritisme. Mais c’est sûr que ça va faire bizarre. Enfin c’est ça d’être une Weasley, on connaît des gens importants.

 

Et blablabla, et blablabla. Cette peste arrogante avait toujours besoin de se mettre en avant. Emily ne pouvait pas la voir en peinture et l’évitait comme la peste. Malheureusement, elle était à Gryffondor et la croiser dans la salle commune était inévitable. Mais de surcroît, elle était une amie d’enfance de Teddy Lupin et était si fière de montrer qu’elle connaissait un cinquième année qu’elle ne perdait jamais une occasion de venir lui parler. Et là où était Teddy, était souvent Emily.

 

Bougonnant dans sa barbe, la cinquième année retourna à sa place, une carafe d’eau à la main. Le repas continua sans encombre. Adrian et Elladora spéculaient sur leur emploi du temps, tentant d’inclure Emily dans la conversation, sans succès.

 

— Allez, il est temps de monter aux dortoirs, je dois aider les autres préfets à indiquer le chemin aux première année, dit Elladora.

 

Le troupeau désorganisé de Gryffondor, les petits nouveaux en tête, suivirent les préfets hors de la Grande Salle. Même après quatre ans à Poudlard, Emily était toujours émerveillée par le château, ces tableaux vivants accrochés ci et là, les impressionnantes armures, les tapisseries et autres portes cachées. Il y avait des inconvénients à vivre dans une vieille forteresse humide, mais ça avait quand même de la gueule. Enfin, le groupe s’arrêta au milieu d’un couloir. Emily n’entendit pas le mot de passe communiqué par les préfets, trop éloignée qu’elle était du portrait de la Grosse Dame. Il fallait qu’elle pense à le demander à Elladora, histoire d’éviter de se retrouver à passer la nuit dehors.

 

Arrivée dans son dortoir, elle câlina rapidement Toulouse, son gros chat roux, et s’attaqua au déballage de ses affaires, à commencer par ses manuels de cours. Elle avait à peine eu le temps de sortir deux livres de sa malle qu’Elladora débarquait pour leur demander, à elle et à Lauren, son autre camarade de dortoir, de redescendre. Le professeur Londubat attendait l’ensemble des Gryffondor dans la salle commune.

 

— Bonjour à tous ! Je suis ravi de vous rencontrer, et très fier d’être votre nouveau directeur de maison. Je préfère vous prévenir, la mémoire n’est pas mon fort et il se peut que je mette quelques temps à retenir tous vos noms. Mais ne doutez jamais du fait que ma porte vous est toujours ouverte, quelles que soient vos préoccupations. J’ai cependant une famille qui m’attend sur le Chemin de traverse, je ne serai donc pas présent à Poudlard à toute heure du jour et de la nuit. A chaque début de mois, j’afficherai dans la salle commune mes soirées et éventuels week-ends d’absence. Je serai également régulièrement absent lors des vacances scolaires. En cas d’urgence, lorsque je ne suis pas là, n’hésitez pas à vous tourner vers le directeur d’une autre maison. Avez-vous des questions ?

 

Un garçon fit un pas en avant, s’écartant de l’amas d’élèves de première année regroupés près de la cheminée.

 

— Où est-ce que je pourrai charger mon portable s’il vous plaît ? J’ai promis à mes parents de leur dire que j’étais bien arrivé, mais je n’arrive pas à allumer mon téléphone. Je comprends pas, j’étais sûr d’avoir de la batterie, mais là l’écran est tout noir. Et je n’ai trouvé aucune prise nulle part.

 

 

End Notes:

J'espère que vous avez passé un bon moment et je vous dis à jeudi prochain !

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