Summary: D’après internet, « L’effet papillon est une expression qui résume une métaphore concernant le phénomène fondamental de sensibilité aux conditions initiales de la théorie du chaos. »
Autrement dit : Le battement d'ailes d'un papillon au Brésil peut provoquer une tornade au Texas. Ou comme dirait Bénabar : petites causes, grandes conséquences.
Je n’ai jamais cru en la magie, la vraie magie. J’en ai rêvé, souvent. Mais j’ai toujours été pragmatique. J’adore les licornes mais je sais qu’elles n’existent pas. Je rêve de connaître la recette d’une potion anti-gueule de bois, tout en sachant que ce breuvage n’est qu’utopie. Bref. Malgré ma passion dévorante pour les aventures d’Harry Potter, je sais que le Survivant n’est qu’une (belle) invention de JK. Rowling. Voilà ce que je pensais. Avant.
Jusqu’à ce que je me retrouve propulsée à ses côtés et que, me croyant dans un rêve, je ne mette le bazar.
Categories: Voyages temporels,
Epoque de Harry Characters: Drago Malefoy, Harry Potter, Personnage original (OC), Sirius Black
Genres: Amitié, Comédie/Humour, Romance/Amour
Langue: Français
Warnings: Lemon soft, Scène(s) gore(s)
Challenges: Aucun
Series: Aucun
Chapters: 17
Completed: Non
Word count: 36700
Read: 8028
Published: 16/09/2021
Updated: 19/11/2024
Story Notes:
Cette histoire, c'est mon exutoire. Mon projet foldingue.
On s'est tous et toutes, un jour dans notre vie, imaginé ce que ça donnerait si on découvrait que le monde des sorciers était réel.
Gaby va faire cette découverte saugrenue et, croyez-moi, ça va swinguer dans les brancards !
Warning : vulgarité (gaby parle comme un charretier !), scènes de sexe soft, discussion sur la sexualité et scènes de violence (batailles, torture)
1. Celle qui, se perdait à Terrington by TheHenriette
2. Celle qui, faisait un drôle de rêve ? by TheHenriette
3. Celle qui, mettait le bazard by TheHenriette
4. Celle qui, voulait rentrer chez elle by TheHenriette
5. Celle qui, avait un tatouage by TheHenriette
6. Celui qui, n'avait pas écouté by TheHenriette
7. Celle qui, n'avait pas besoin d'une assistante by TheHenriette
8. Ceux qui, étaient importants by TheHenriette
9. Celle qui, allait à Pré-au-Lard by TheHenriette
10. Celle qui, allait chercher le collier by TheHenriette
11. Celle qui, étudiait l'occlumencie by TheHenriette
12. Celle qui, ne tenait pas le champagne by TheHenriette
13. Ceux qui, étaient des têtes de pioche by TheHenriette
14. Celles qui, allaient au Pays de Galles by TheHenriette
15. Ceux qui, fêtaient Noël by TheHenriette
16. Celui qui, avait besoin de parler by TheHenriette
17. 17. Celle qui, savait pour R.A.B by TheHenriette
Celle qui, se perdait à Terrington by TheHenriette
Tout a commencé par une chaude journée de juin. Je descendais du Ferry qui venait d’accoster à Portsmouth et je me fis la réflexion que le ciel anglais était particulièrement menaçant. Un ciel noir, des températures avoisinant celles du Sahara et un vent du Sud aussi étouffant que la clim’ défectueuse de mon 20m2 parisien… Un orage se préparait et je sais maintenant que rien dans ce paysage n’était naturel.
Qu’à cela ne tienne, je n’avais pas le temps de rêvasser ! Ma voiture de location m’attendait et j’avais encore la moitié du pays à traverser. Pour valider mon Master en psychologie comportementale, je devais effectuer un stage de plusieurs mois, j’avais choisi un cabinet très réputé qui avait été très attiré par ma double-nationalité franco-anglaise.
Toujours est-il qu’une fois assise au volant de ma voiture de location, une Ford jaune particulièrement indiscrète, je ne faisais pas la maline. Le volant était à gauche, et je n’aimais vraiment pas la couleur de ce ciel. J’ai toujours eu peur de l’orage, une peur raisonnable qui ne m’a jamais conduite à des comportements délirants, mais je ne me suis jamais amusée à brandir un parapluie vers des cieux foudroyants.
J’ai roulé, roulé, roulé. Essayant pourtant de suivre le scrupuleux itinéraire que je m’étais écrit sur un post-it. Et puis je dû me rendre à l’évidence. J’étais perdue. Genre… Complètement perdue ! Arrêtée sur le bas-côté, une vieille carte autoroutière dépliée sur le volant et une clope au bec… J’entendais d’ici ma chère mère si je venais à lui raconter ce périple.
« Ma puce comment as-tu fait ton compte ? » Aurait-elle dit en levant les yeux au ciel. « Avec toutes les cartes que ton père et moi avons à la maison, c’est incroyable que ton sens de l’orientation soit aussi sous-développé. »
Je repensais aux cartes, en effet mes parents ont toujours aimé les voyages. De ce fait, enfin j’imagine, ils décoraient notre appartement non pas d’œuvres d’arts mais de mappemonde et autres planisphères. Ils m’interrogeaient tout le temps pour savoir si j’arrivais à placer tel pays, tel fleuve, telle ville… Je détestais ça !
« C’était pourtant simple. Pour aller à Lowestoft tu suis Londres puis Cambridge et Norwich. Enfin Gabrielle… » Aurait-elle finit par souffler.
Parce que mes parents ont eu la fausse bonne idée de m’appeler Gabrielle.
Comme l’ange oui.
Sauf que j’ai pas de pénis, alors on a rajouté « le » à la fin.
Bref.
Je me trouvais là, au milieu de nulle part, avec une batterie de téléphone complètement à plat. Je décidais de suivre bêtement la route qui se trouvait devant moi et de voir où elle me mènerait. La vitre ouverte pour ne pas succomber sous la chaleur estivale, je fumais une énième cigarette en tentant d’apprécier le paysage de la campagne anglaise dans laquelle je m’étais empêtrée.
Lorsque j’atteignis enfin quelque chose ressemblant vaguement à un village civilisé, le soleil commençait à se coucher, parsemant le ciel de teintes orangées contrastant radicalement avec les nuages noirs qui menaçaient toujours.
La pancarte indiquait « Terrington » mais j’avais beau chercher, pas moyen de trouver ce maudit village sur la carte ! Il faut dire qu’on aurait plus dit un hameau qu’un vrai village. Peut-être l’endroit était-il trop insignifiant pour figurer sur une carte autoroutière ? Sûrement, car il m’aurait suffit de dix minutes à pied pour le traverser. Une grande rue bordée de maison au toit de chaume, une boulangerie, une église et un bureau de poste. Voilà de quoi était composé « Terrington ».
« Excusez-moi monsieur. » Après avoir soigneusement garée ma voiture jaune citron, je me dirigeai vers un homme d’environs cinquante ans qui arrosait les fleurs sur son perron. « Bonsoir. »
« Bonsoir mademoiselle. » Me répondit-il avec un sourire.
« Je cherche à me rendre à Lowestoft. Mais je crois que je me suis perdue… » J’admettai toute penaude. Comme souvent, mon accent français le fit sourire. J’étais parfaitement bilingue, ayant passé une grande partie de mon enfance au Pays de Galles, dans la famille de ma mère.
« Pour sûr ! » Rit l’homme. « Vous avez dévié trop au nord. »
« C’est loin ? »
« Trois heures de route. »
« Oh c’est pas vrai… » Gémis-je en ébouriffant mes cheveux à l’arrière de mon crâne. « Vous savez si un hôtel aurait une chambre libre à proximité ? Pas loin d’une station-service si possible, je vais tomber en panne sèche si je fais pas attention… »
« Pour l’hôtel et la station je sais pas. Mais la vieille Wolsey gère les chambres d’hôtes dans l’ancienne résidence Compton. »
J’écoutais religieusement l’homme m’indiquer où se trouvaient ces fameuses chambres d’hôte, le remerciais chaleureusement et m’en retournais à ma voiture. Je tournais à gauche après la poste, fit demi-tour car j’arrivais à un puits qui indiquait que j’étais allée trop loin. À gauche après la poste pour la seconde fois, je ne ratais pas le chemin qui montait vers la colline. Puis je tournais encore à gauche, au carrefour marqué d’un épouvantail qui était si laid qu’il devait faire fuir autant les touristes que les corbeaux.
Une fois arrivée devant ce qui était indiquée par deux panneaux comme la « Résidence Compton. » « Chambres d’hôtes depuis 1965 » j’arrêtais la voiture et fronçais les sourcils. Devant moi se tenait une immense bâtisse, que je décrirais comme un manoir qui aurait beaucoup plu au comte Dracula. Des pierres noires, deux tourelles et un immense jardin aux buissons sculptés avec soin.
Je commençais à me dire qu’il était tout à fait hors de question que je mette un pied là-dedans. J’ai lu assez de livres, vu assez de films et regardé assez de séries pour savoir qu’une fille seule ne s’aventure pas dans un vieux manoir par une nuit orageuse. C’était sans compter sur ma fatigue et mon manque de foi qui me conduisirent jusqu’à l’entrée, malgré les premiers éclairs qui déchiraient le ciel.
J’ouvris la lourde porte d’entrée et ignorais le grincement lugubre que produisaient les gonds qui manquaient d’huile, pour avancer vers le petit comptoir qui trônait au fond du hall d’entrée.
Quand celle que je devinais être Mme Wolsey arriva devant moi, je soupirais de soulagement intérieurement. Pas de sourire édenté, de dos voûté ou de chapeau avec animal empaillé. Mme Wolsey était certes une vieille dame mais à l’allure dynamique, Iphone en main et du blush sur les joues.
« Bonsoir Mademoiselle. Bienvenue à la résidence Compton ! » Salua-t-elle avec enthousiasme. « Vous aviez réservé une chambre ? »
« Bonsoir Madame. » Répondis-je en souriant à mon tour. « Non je n’ai pas de réservation, mais s’il vous reste une petite place pour la nuit ce serait vraiment formidable ! »
La tenancière du domaine m’annonça que j’étais bien chanceuse, cette nuit aucune chambre n’était louée. Les derniers clients étaient partis quelques heures auparavant et les prochains n’arriveraient que le lendemain. Aussi, comme toutes les chambres devaient être nettoyées elle me proposa la plus belle suite du manoir, que personne n’avait eu les moyens de s’offrir pour le moment.
« Je ne vais pas avoir les moyens non plus vous savez... »
« Balivernes ! Il n’y a que vous alors je vais vous faire un prix. » Avait-elle répondu avec un clin d’œil. « Vous avez l’air fatiguée… Et puis vous me rappeler ma petite-nièce. »
J’acceptais sans demander mon reste. Cette femme était trop heureuse de me faire plaisir et j’aimais l’idée de passer une nuit dans une suite de luxe. M’accompagnant dans les étages, Mme Wolsey m’expliqua que j’avais raté l’heure du dîner, mais qu’elle pouvait me faire monter un sandwich au roastbeef et une part de tarte à la pêche. Je déclinai poliment, m’étant goinfrée de petits gâteaux sur la route.
Mon sac de randonnée sur le dos, je découvrais la chambre avec des étincelles dans les yeux. Si l’ambiance était celle d’un manoir ancien, il y avait cette touche de modernité bienvenue qui enlevait tout côté « vieux manoir hanté » au lieu. La chambre avait même la climatisation ! La salle de bain abritait une baignoire à pieds et un immense coin lavabo en marbre blanc, le lit certes en bois massif était éclairé par des lampes aussi design que les plus chères d’Ikea et le coin salon avec écran plasma et fauteuils en cuir terminaient de me faire écarquiller les yeux.
« Dans cette pochette de présentation vous trouverez toutes les informations dont vous aurez besoin. » Me présenta la vieille dame en me sortant de ma rêverie. « Le code wifi, les horaires du petit-déjeuner, le guide de la région… »
Lorsque Mme Wolsey eut terminé de me montrer le fonctionnement des robinets et du volet de la fenêtre qui avait tendance à être dur, elle se retira, me laissant m’avachir sur le lit. À ce moment précis, je me sentais bien bête d’avoir hésité à entrer quelques minutes plus tôt et même les éclairs et le tonnerre ne pouvaient me faire décrocher de mon sourire béat.
Fatiguée de ma journée, après avoir pris un bain déraisonnablement mousseux qui dura bien trop longtemps, je me décidais à me mettre au lit, me refusant cependant à quitter le confortable peignoir en pilou-pilou que j’avais enfilé. Je ne pris même pas la peine de sécher totalement mes cheveux blonds coupés cours, au grand dam de ma mère. Elle s’était cependant adoucie quand elle avait constaté que des cheveux plus cours frisaient plus facilement, me donnant un air éternellement enfantin.
Ayant branché mon téléphone, je vaquais un moment sur les réseaux sociaux puis sur Google en me renseignant sur la ville de Terrington et le manoir Compton. Je découvris que beaucoup de légendes étaient associés à ce lieu. Des contes de bonnes femmes liés aux courants telluriques qui traversaient cette partie de l’île de Grande-Bretagne et qui, selon les plus puristes, ouvraient des portails entre différents plans astraux.
Mais je ne m’inquiétais pas outre mesure.
Pour finir, je branchais mon casque audio dernier cri à mon smartphone et appuyais sur play. Le thème d’Ombrage du film Harry Potter et l’Ordre du Phénix se fit entendre et je commençais à secouer la tête en rythme. Puis, sans m’en rendre vraiment compte, tandis que je regardais sereinement les éclairs qui perçaient le ciel à travers la fenêtre, je sombrais dans le sommeil.
J’eus l’impression de flotter à plusieurs reprises. De bouger, comme si on me secouait doucement par les épaules.
Et puis, soudainement frissonnante, je me réveillais.
End Notes:
Si vous êtes arrivé·e jusqu'ici, c'est que vous avez lu le premier chapitre de "L'effet papillon" et je vous en remercie.
N'hésitez pas à me laisser vos impressions, les reviews sont les seules rétributions des auteur·es ;)
J'espère que ce premier chapitre vous aura donner envie de lire la suite.
A très bientôt.
- Henriette
Celle qui, faisait un drôle de rêve ? by TheHenriette
Author's Notes:
Après un premier chapitre très (trop ?) introductif, voici venir le chapitre deux, et on va rentrer vraiment dans le sujet !
Merci à Lagertha pour sa review <3
Bonne lecture
La première chose que je ressentis, avant même d'ouvrir les yeux, ce fut le froid. Le froid sur mes pieds, sur mes jambes, se propageant au reste de mon corps. Battant des paupières je me redressais, oscillant entre surprise et peur. Sous mes mains je ne sentais plus le confortable matelas de ma chambre au manoir Compton, mais de la terre froide et des brindilles. D'une manière ou d'une autre, j'étais au milieu d'une sombre forêt, nue sous mon peignoir blanc.
Une fois debout sur mes deux jambes, je me frottais les épaules et les bras en frissonnant et j'avançais prudemment entre les arbres, manquant de tomber à plusieurs reprises. Malgré les bruits inquiétants de la forêt je tentais de me calmer : je devais être en train de faire un rêve particulièrement débile, rien de plus.
Après un moment qui me parut interminable, alors que je commençais à me pincer le poignet pour me sortir d'urgence de ce songe qui n'avait rien de rassurant, j'entendis des voix un peu plus loin. Prudemment je me dirigeais vers elles pour découvrir six adolescents pris au milieu d'une conversation enflammée. Ils ne remarquèrent pas tout de suite ma présence, ce qui me laissa le loisir d'écouter. Et ce j'entendis me fis plisser les yeux, à défaut des oreilles.
« C'est qui, Graup ? » Fit une blonde à la voix doucement aiguë.
« Le petit frère de Hagrid. Mais ça n'a pas d'importance pour l'instant. Harry, qu'est-ce que tu as vu dans la cheminée ? Est-ce que Tu-Sais-Qui a vraiment capturé Sirius ou... »
« Oui. » Dit un garçon brun en mettant sa main à son front. « Je suis sûr que Sirius est toujours vivant mais je ne vois pas comment nous pourrions aller là-bas pour l'aider. »
« Il faudra que nous y allions par la voie des airs, non ? »
« Bon, alors. Pour commencer, si tu t'inclus dans ce « nous », tu te trompes complètement parce que toi, tu ne vas rien faire du tout, et ensuite, Ron est le seul à avoir un balai qui ne soit pas gardé par un troll, alors... »
« Moi, j'ai un balai ! » Intervint une petite rousse.
« Oui, seulement toi non plus, tu ne viens pas avec nous. »
« Excuse-moi, mais ce qui arrive à Sirius m'importe autant qu'à toi ! »
« Tu es trop... »
« J'ai trois ans de plus que tu n'avais quand tu as affronté Tu-Sais-Qui pour l'empêcher de prendre la Pierre philosophale et c'est grâce à moi que Malefoy est coincé dans le bureau d'Ombrage avec des Chauves-furies géantes qui l'attaquent de tous les côtés... »
« Oui, mais... »
« On fait tous partie de l'A.D. On était censés apprendre à combattre Tu-Sais-Qui, non ? Eh bien voilà, c'est la première fois qu'on a l'occasion de faire quelque chose de concret - ou alors, est-ce que ça signifie que nos séances d'entraînement n'étaient qu'un jeu ? »
« Mais qu'est-ce que c'est que ce bordel ? » Lâchai-je.
Graup ? Hagrid ? Balai ? Malefoy ? Tu-Sais-Qui ? Sirius ? L'AD ? Mais enfin à quoi jouaient ces gamins ?
Mon intervention leur fit tourner la tête dans ma direction et la plupart d'entre eux avaient levé vers moi des bouts de bois. Des baguettes ma... Non. Non non non. Je secouais la tête pour m'enlever cette idée absurde de l'esprit et continuais à examiner le petit groupe. Ils étaient plutôt mal en points, égratignés de partout, avec des bleus et des bosses. Ils me regardaient avec méfiance, évidemment je devais avoir l'air d'une folle en peignoir au milieu de la forêt.
« Qui êtes-vous ? » Me demanda la fille rousse d'une voix autoritaire.
« Vous qui êtes-vous ? » Répliquai-je, les bras croisés contre ma poitrine, comme si je m’étreignais moi-même pour me donner des forces.
« Nous sommes les membres de l'Armée de Dumbledore. » Me répondit la blonde, ses grands yeux globuleux lui donnait un air éternellement surpris, comme si le simple fait d'exister était un miracle de la nature. « Et nous allons sauver Sirius Black. » Je clignai des yeux tandis qu'une brune grondait sur la blonde, l'appelant Luna. Luna Lovegood ? Non. C'était impossible.
« On n'a pas le temps ! » S'exclama un brun qui était plutôt maigre, avec des cheveux ébouriffés. Il mettait, à intervalles régulier, sa main sur son front, donnant l'impression que quelque chose le piquait. « Il faut qu'on trouve comment aller à Londres. »
« Mais Harry qu'est-ce qu'on fait d'elle ? » S'enquit une fille brune qui me fixait des yeux.
« J'm'en fiche ! On n'a qu'à la laisser là. »
« Elle retournera au château et nous dénoncera. »
« Alors on l'emmène. »
Et ils m'ont emmenée les cons !
Je ne sais pas trop ce qui s'est passé dans leur tête pour qu'ils pensent que m'avoir avec eux était une bonne idée, toujours est-il que le rouquin m'a prise par le bras, avec son pote ils m'ont hissé sur un cheval squelettique et ailé, et on s'est mis à voler.
C'est là, volant au-dessus de l'Angleterre que j'ai compris ce qui se passait. Je rêvais. Je rêvais que j'étais dans un monde alternatif qui m'étais familier, celui d'Harry Potter. Étant donné que j'écoutais la musique des films avant de m'endormir, cela me parut pertinent, voire même logique. Par la force des rêves, j'étais donc en train de vivre les derniers chapitres de l'Ordre du Phénix.
Fascinant.
Trop impressionnée par ce qu'il se passait, j'étais une otage particulièrement docile. Je laissais ces gamins me trainer avec eux, me faisant entrer dans une cabine téléphonique hors-service, avant que l'on ne descende au fin-fond du Ministère de la Magie, jusqu'au Département des Mystères.
Durant notre parcours, j'examinais la troupe en fronçant les sourcils. C'était tout de même étrange, si je rêvais, pourquoi les personnages n'avaient-ils pas le physique que je leur connaissais ? Harry Potter était parfaitement identifiable bien sûr, avec sa cicatrice et ses yeux verts, mais ce n'était pas Daniel Radcliffe. Il était plus svelte, plus élancé. Je reconnus très vite les deux Weasley, Ron et Ginny, avec leurs cheveux roux et leurs tâches de rousseur. En revanche je n'aurais jamais deviné qu'Hermione Granger et Neville Londubat étaient, et bien, Hermione et Neville, si je n'avais pas eu les connaissances pour le savoir. Elle avait les cheveux plus épais qu'Emma Watson, il était plus châtain que brun.
J'étais dans une sorte de léthargie, de transe. J'étais présente, mais totalement ailleurs. Je suivais les six sorciers comme un toutou qui suivrait son maître, béate d'admiration devant le hall du Ministère de la Magie et sa fontaine. Une fois dans la salle des prophéties, je me rendis à peine compte de l'arrivée de personnes toutes vêtues de noir, cagoulées et masquées. Les Mangemorts. Je crois que ce fut la voix criarde d'une femme au visage si émacié qu'on aurait dit une tête de mort qui me ramena à la réalité de mon rêve. Croiser son regard démentiel me fit même sursauter. C'était sûrement Bellatrix Lestrange, et elle faisait bien plus peur que la femme de Tim Burton.
Je ne sais pas trop d'où m'est venu mon courage. C'est probablement parce que je me croyais dans un rêve, totalement hors de danger, que je me mis à penser que je pouvais m'amuser un peu. Après tout, que risquais-je à titiller un peu ces personnages imaginaires ? J'allais me réveiller très bientôt assurément.
« Je n'ai aucune difficulté à dire Vol... »
« Ferme-la! Tu oses prononcer ce nom avec tes lèvres indignes, tu oses le souiller avec ta langue de sang-mêlé, tu oses... »
« Vous saviez que le père de Voldemort était un moldu ? » Balançai-je. Tout le monde se tourna vers moi, Harry fronçant les sourcils. Prenant une démarche nonchalante, je me mis à côté de l'Élu pour narguer la bande de Mangemort. « C'est quand même dingue non ? Il n'arrête pas de prôner ces conneries de sang-pur, mais faudrait pas oublier que Tom Jedusor Senior... Ben c'était un bon vieux moldus des familles. » Sans qu'il ne puisse songer à se débattre, je pris la prophétie des mains de Harry et me mis à jouer avec. Lucius Malefoy, reconnaissable à ces cheveux d'un blond presque blanc, se crispa de tout son être. « Et si je la cassai ? Voldemort ne serait pas très content. Mais ne t'en fais pas Harry, ce serait pas grave parce que moi je la connaît la prophétie. » C'était assez risible. Je me pavanai, certaine de ma toute-puissance devant tous ces sorciers qui étaient penauds. J'étais totalement imprudente, inconsciente.
« Personne ne connaît cette prophétie. » Cracha Malefoy.
« En fait, si. Il y a Dumbledore. » Répondis-je, la voix toujours un peu chantante. « Et les milliers de lecteurs aussi. »
« Des lecteurs ? » Répéta Hermione, qui fut la seule à soulever ce point. Mais cela ne dura pas.
« Personne ne... » Voulut menacer Malefoy.
« Celui qui a le pouvoir de vaincre le Seigneur des Ténèbres approche. Il naîtra de ceux qui l'ont par trois fois défié, il sera né lorsque mourra le septième mois. » Dis-je, ce qui termina de faire ouvrir grands les yeux des Mangemorts. Toute l'attention était portée sur moi, que ce soit de la part des adultes comme des adolescents, même Harry avait braqué sa baguette dans ma direction. « Tout doux gamin, je suis de ton côté. »
« Qui êtes vous ? » Me demanda-t-il.
« Une nargole tombée d'une branche de gui. » Plaisantai-je en offrant un clin d'œil au Survivant.
« Ça suffit ! » S'emporta Bellatrix, visiblement énervée par mes bêtises. « Stup... »
« NON ! » Cria Lucius.
« ALLEZ-Y ! » Hurla Harry.
Et là, ce fut un bordel sans nom. Je n'avais encore jamais, de toute ma vie, fait un rêve aussi réaliste. Les sorts fusaient de partout. Je sentis une main m'agripper le bras et m'emmener avec les ados qui courraient. Je passais la majorité du combat la tête baissée, les bras levés comme pour me protéger, ce qui était pourtant totalement vain.
Nous arrivâmes finalement, Harry, Neville et moi à la salle de l'Arcade. Et là, mon cerveau se mit presque à fumer. Sirius Black allait mourir, mais je pouvais l'empêcher. Enfin, je pouvais essayer non ? Tout se passait tellement vite que j'avais du mal à savoir quoi faire, j'étais désespérément passive face à Harry qui m'emmenait avec lui en m'agrippant fermement le poignet.
Les membres de l'Ordre arrivèrent, Tonks fut blessée par Bellatrix et Dumbledore fit son apparition en haut des escaliers, passant devant nous. Je ne sais pas trop comment mon esprit avait fait le calcul, mais je me suis mise à courir en direction de celui qui se battait encore avec Bellatrix, qui était forcément Sirius Black. Je dépassais le vieux sorcier aux cheveux d'argent qui ne pouvait qu'être Dumbledore et je fonçais.
C'était comme dans un film, où en l'occurrence comme dans un rêve. J'eus l'impression que la scène se déroula au ralenti. Moi, dans mon peignoir, qui n'était plus si blanc, sautant pour repousser le sorcier aux cheveux noirs. Je nous fis tomber loin de l'arcade et la dernière chose que je ressentis ce fut ma tête, cognant contre le sol de pierre.
End Notes:
Et voilà ! Gaby, à peine arrivée, change le cours de l'Histoire, persuadée qu'il n'y aura pas de conséquences parce qu'elle rêve.
Les passages en italiques sont tirés du livre "Harry Potter et l'Ordre du Phénix" et sont donc attribués à J.K Rowling.
J'espère que ce début d'histoire vous plaît, n'hésitez pas à me laisser un petit mot pour me le faire savoir ;)
- Henriette
Celle qui, mettait le bazard by TheHenriette
Author's Notes:
Bonjour tout le monde !
Maintenant que Gabrielle a mit son grain de sel sans faire exprès, voyons voir quelles seront les conséquences ...
Merci infiniment à Adso pour sa review ! <3
Quand je repris connaissance, je ne reconnus pas l'endroit où j'étais. Il y avait des murs tapissés d'une moquette grise plutôt laide, les draps du lit sur lequel j'étais installée étaient rêches, sentaient le renfermé. Je n'étais définitivement pas au manoir Compton.
Je ne portais plus mon peignoir mais un pyjama rayé qu'on m'avait enfilé, Dieu sait comment. Même si je me demandais qui avait osé me voir à poil, j'admettais que ce pyjama était plus décent que le peignoir qui avait mal dissimulé les œufs au plat qui me servaient de poitrine.
Je me levais, prise de vertiges à cause d'un mal de crâne du tonnerre, et avançais vers le couloir qui était aussi morne que la pièce. D'un pas mal assuré je descendis des escaliers d'ébène jusqu'à entendre des voix que je ne connaissais pas.
« Harry a dit que cette fille avait provoqué Bellatrix. Tu te rends compte Remus ? En lui parlant des parents de Voldemort. Elle est complètement folle. »
« Le plus étrange c'est le fait même qu'elle sache ce genre de chose. »
Les deux hommes s'arrêtèrent de parler quand ils me virent arriver dans ce qui était visiblement une cuisine. Le premier était celui à qui j'avais sauvé la vie, Sirius Black, reconnaissable à ses cheveux noirs et ses yeux acier, comme la lame d'un couteau à sushis. Le second paraissait plus vieux, il était plus ridé, comme malade, mais avec une voix chaude et rassurante. Rapidement, mon cerveau fit les conclusions qui s'imposaient.
« Vous êtes Sirius Black et Remus Lupin ? » Ils se regardèrent, probablement étonnés que je sois capable de les identifier alors qu'eux ne m'avaient jamais vu de leur vie.
« Envois le signal à Dumbledore. » Dit le premier, alors le second se leva et sorti de la pièce, non sans me fixer longuement.
Je soupirais bruyamment une fois seule avec le brun, avec Sirius Black, que j'avais sauvé de la mort. Je regardais autour de moi cette cuisine, je n'étais pas effrayée. Pourquoi l'aurais-je été ? J'étais en train de rêver, je ne craignais donc rien.
« C'est étrange. » Soufflai-je plus pour moi-même que pour mon interlocuteur. « La sensation de chute aurait dû me réveiller. »
« Vous réveiller ? Mais vous ne dormez pas. »
« Bien sûr que si. » Rétorquai-je comme si c'était évident. « Sinon comment expliquez-vous que je sois au quartier général de l'Ordre du Phénix ? »
Il fronça les sourcils, sans me répondre. Lorsque Remus Lupin revint, ils me fixèrent des yeux, comme si le moindre de mes mouvements pouvait provoquer une potentielle catastrophe. Je crus même qu'ils allaient me sauter dessus quand j'ai tendu le bras vers une carafe d'eau pour me servir. J'avais soif, ce qui m'étonna. Est-ce qu'on peut avoir soif dans un rêve ? Avoir faim ? Froid ?
« Comment vous appelez-vous ? » Finit par me demander le lycanthrope.
« Gabrielle. Gabrielle Mirdin. »
« Mirdin n'est-ce pas ? » Fit alors une voix derrière moi qui me fit sursauter. Le vieux sorcier à la barbe argentée et aux yeux bleus était apparu.
D'un pas lent et mesuré, il vint s'asseoir en face de moi, m'invitant d'un geste de la main à faire de même. De nombreuses fois j'avais lu que le directeur de Poudlard avait le regard perçant, mais je pouvais désormais le vérifier. J'avais l'impression d'être examinée aux rayons lasers, comme si les yeux bleus du vieil homme pouvaient voir jusqu'à mon âme.
C'était terrifiant.
« Vous devriez cesser de vous pincer ainsi Miss Mirdin. » Me conseilla le vieux mage. Je baissais les yeux sur mes bras, je n'avais pas arrêté de me pincer l'avant-bras gauche dans le but de me réveiller et il était devenu rouge. « Vous avez les yeux vairons, comme Merlin. »
« Parce que je suis atteinte d'hétérochromie vous pensez que je descends de Merlin l'Enchanteur ? » Me moquai-je.
« Saviez-vous que Myrddin était le nom gallois de Merlin ? »
« Si je descendais de Merlin je serais une sorcière non ? Alors que je suis tout ce qu'il y a de plus moldu. »
« Merlin n'était pas exactement un sorcier. C'était un druide. » J'éclatai de rire, ce qui déplu visiblement à Sirius Black alors que Dumbledore attendait que j'aie fini.
« Écoutez je vois où vous voulez en venir mais vous n'y êtes pas du tout. Je suis actuellement endormie dans une superbe chambre du manoir Compton à Terrington. Je suis en train de rêver, c'est juste un rêve particulièrement tenace. »
« Et si vous aviez tort ? » Je fronçai les sourcils. « Miss Mirdin, pouvez-vous envisagez que, d'une manière ou d'une autre, tout ceci soit réel ? »
Oui. Non.
Réel, ça ne pouvait pas être réel. Pourtant j'étais forcée de constater que tout ce fatras était sacrément perturbant. J'avais beau me pincer jusqu'à en saigner, être tombée et même avoir dormi, j'étais toujours là, square Grimmaurd.
Muette de réflexion, je repensais à ce que j'avais lu sur Terrington et les courants telluriques. Et je me souvins du ciel, de cet orage qui avait menacé toute la journée, mais avait patiemment attendu le soir pour s'abattre pile sur le manoir. J'évoquais tout cela à mon interlocuteur qui commença à caresser sa barbe, signe qu'il réfléchissait.
« Vous... Vous n'imaginez tout de même pas que je suis ... une descendante de Merlin. Que j'aurais voyagé à travers des plans astraux en étant sensible à des courants telluriques ? Si ? »
Il ne répondit pas, ce qui me servit de réponse. C'était absurde. Complètement absurde. Moi, j'aurais effectué dans mon sommeil un genre de voyage spatio-magico-temporel et me serais retrouvée en plein tome cinq d'Harry Potter.
Bordel à foutre.
Comme piquée par une abeille, je me levais d'un bond et fis les cent pas, faisant sursauter Sirius Black et Remus Lupin qui brandirent leurs baguettes respectives. Fébrile, je murmurais tous les noms d'oiseaux que je connaissais.
« Miss Mirdin. » M'appela doucement Albus, nom d'un chien, Dumbledore.
« Oh putain de merde. Sa mère. Putain putain putain. »
« Miss Mirdin. »
« Bordel de merde. C'est putain de pas possible. Bordel à couilles. »
« MISS MIRDIN. » La voix forte que le sorcier s'était décidé à employer me sortit de ma torpeur et je m'arrêtais, tournant la tête vers lui. « Comment connaissez-vous la prophétie ? »
Je ne savais pas si je devais répondre. Était-il vraiment prudent que j'annonce à Albus Dumbledore que j'avais lu et relu les aventures d'Harry Potter ? Que j'en connaissais l'issue ? Que je savais absolument tout, sur tout. Sur les Horcruxes, sur ce qui allait fatalement arriver à Harry Potter. Je connaissais le secret de Rogue et de la forme de son Patronus. Je savais déjà où était chacune des Reliques de la Mort. Je savais des choses aussi essentielles que le rôle de Kreattur dans l'Histoire, mais je savais aussi des choses un peu plus futiles, comme l'amour de Tonks pour Remus ou celui de Harry qui allait naître pour Ginny.
« Miss Mirdin si vous ne me répondez pas, sachez que j'ai les moyens de vous faire parler. » Me menaça le sorcier en sortant une fiole de sa poche. Une tension se fit sentir, Sirius Black resserrant sa baguette entre ses doigts.
« C'est du véritaserum ? »
« En effet. »
« Il vaut mieux éviter, ça pourrait être dangereux. » Dis-je d'une voix que j'essayai calme, mais qui s'essoufflait vite. Il fronça les sourcils, alors je repris. « D'où je viens, Harry Potter est le héros d'une saga de sept livres. Je les ai tous lu, je les connais par cœur. Je sais exactement comment cette guerre va se dérouler, ou en tout cas comment elle est supposée se dérouler. Vous ne deviez pas survivre à la bataille du département des mystères. » Dis-je en fixant Sirius, ce qui, visiblement, ne l'enchanta guère. Les trois sorciers se lancèrent des regards, doutant sûrement de mon histoire qui devait leur paraître, passez-moi l'expression, abracadabrante. « Je ne suis pas folle. »
« Permettez-moi d'en douter. » Commenta Sirius.
« Vous nous prenez pour des personnages... de fiction ? » S'enquit Remus.
« Elle est folle c'est tout. »
« Quand bien même ce serait le cas. » Interrompit Dumbledore. « C'est là une dangereuse folie. Très dangereuse. » Il s'avança vers moi, je reculais jusqu'à être coincée contre un mur, déglutissant bruyamment. « Vous pourriez tous nous conduire à notre perte. »
« Ou tous vous sauver. »
Dumbledore me toisa un long moment, avant de se retourner dans un mouvement vif et d'ordonner aux deux autres sorciers de me garder à l'œil.
Nous restâmes silencieux et immobiles plusieurs instants, eux méfiants, moi terrifiée. Puis, alors que j'aurais dû savoir que c'était parfaitement stupide, je me mis à courir pour prendre la fuite. Évidemment ils m'emboitèrent le pas et je n'atteignis même pas la porte d'entrée que Sirius Black me rattrapa et me pris férocement le poignet pour me retenir.
Sauf qu'il faut se méfier des filles dans mon genre, les petites s'entend. Du haut de mon mètre cinquante-sept, j'avais dû apprendre à me défendre, ou en tous cas à essayer de me défendre. Sans aucun scrupule, je lui envoyais un coup de genoux bien placé qui le fit se tordre de douleur. Libérée de son emprise je fonçais au-dehors, il faisait jour mais même si la rue était déserte j'avais au moins l'assurance qu'ils n'allaient pas utiliser leurs baguettes, au risque d'être vus par un moldu qui serait à sa fenêtre. J'avais presque atteins le bout de la rue quand Sirius Black m'attrapa par les hanches, d'un bras il me souleva de terre alors que je donnais des coups de pieds dans tous les sens, de l'autre il m'empêchait de crier, sa main rugueuse et sale pressant douloureusement ma mâchoire. Une fois de nouveau dans la maison, il me laissa le loisir de hurler.
« LÂCHEZ-MOI ! LÂCHEZ-MOI ! ESPÈCE DE BRUTE ! »
« ÇA SUFFIT ! » Hurla-t-il à son tour. Il me jeta sur le lit dans lequel je m'étais réveillé. Je fonçais vers la porte mais il la referma trop vite. Alors, je tapais violemment dessus.
« VOUS ÉTIEZ PLUS SYMPA DANS MES BOUQUINS ! » Hurlai-je hors de moi.
Je frappais à la porte de toutes mes forces, je donnais des coups d'épaules, des coups de pieds, des coups de poings. Je criais et je balançais contre la porte tout ce que je pouvais avoir à portée de main, coussins, vase, cadre photo... Épuisée, les nerfs à vif, je me laissais glisser le long de cette foutu porte, éclatant en sanglots.
Finalement la magie, ça craint.
End Notes:
Merci pour votre lecture ! A bientôt pour la suite :)
- Henriette
Celle qui, voulait rentrer chez elle by TheHenriette
Author's Notes:
Bonjour tout le monde !
Je suis heureuse que cette histoire, un peu abracadabrante il faut le dire, semble vous plaire.
Merci infiniment à KaylaStorm et à Adso pour leur review ♥
Bonne lecture - Henriette
Edit modération : TW suicide
J'avais cessé de pleurer, assise à même le sol, dos contre la porte et la tête dans les genoux.
J'avais faim, j'avais soif, j'avais froid. Surtout, j'avais peur.
La maison était redevenue silencieuse. Je crus parfois entendre le bruit d'allées et venues çà et là, ainsi que ce que je déduisis être Kreattur, ruminant le fait que son rôle d'espion ait été découvert.
Plusieurs heures s'étaient écoulées quand j'entendis des pas monter les escaliers et traverser le couloir jusqu'à moi. Je me levais alors et la porte s'ouvrit sur Sirius Black.
« Viens, tu dois avoir faim. » Dit-il d'une voix froide. Je le suivis docilement, m'arrêtant devant la porte d'entrée que je fixais des yeux. « N'y pense même pas. » Menaça-t-il.
« Je vous ai sauvé la vie. » Rappelai-je d'une voix rauque.
« Je sais, merci. »
« Je veux rentrer chez moi. »
« Tu n'iras nulle part. »
Je soupirais, il reprit le chemin de la cuisine et le suivis. Dumbledore était à nouveau présent, pas seul cependant. Un homme au physique disgracieux se tenait dans un coin, appuyé sur un rugueux bâton de berger. Il lui manquait une moitié de nez, il avait une jambe de bois et un œil plus mobile que l'autre. C'était Maugrey Fol Œil.
On me fit assoir face au directeur de Poudlard, quand Sirius posa devant moi une assiette de poulet rôti avec des pommes de terre, je me jetais dessus comme si je n'avais pas mangé depuis plusieurs jours. Ce qui était finalement le cas. Puis un verre d'eau fut également posé devant moi et je le vidais d'une traite. C'est alors que les sorciers présents se redressèrent et je compris immédiatement ce qui se tramait.
« Vous n'auriez pas dû faire ça. » Déclarai-je en posant le verre vide.
« Nous avons besoin d'être sûrs. » Répondit simplement le vieux mage. « Comment êtes-vous arrivée dans la Forêt Interdite ? »
« Je n'en ai aucune idée. » Dis-je sans même essayer de lutter contre le veritaserum. « Je me suis endormie à Terrington et je me suis réveillée là-bas. Je pensais que je rêvais, mais je dois admettre que ça devient de plus en plus difficile à croire. »
« Comment connaissez-vous la prophétie ? »
« Je vous l'ai dit je l'ai lue. Je vous connais tous comme les personnages d'une fiction, une saga de sept tomes que je connais par cœur. Et avant que vous ne me posiez d'autres questions je vous conseille de bien réfléchir. Peu importe que je sois folle, où une descendante de Merlin, ou en train de rêver. Si vous me posez les mauvaises questions alors le cours de l'histoire va changer et ça pourrait être terrible. »
« Est-ce que je dois vous considérez comme un danger ? »
« Je ne vous veux aucun mal. »
Cela sembla lui suffire, car Dumbledore ne me posa pas d'autres questions. Je le soupçonnais de faire usage de légilimancie, ce qui était bête car j'étais déjà sous un sérum de vérité. Il me fixa, longuement, avant de se lever.
« Qu'allez-vous faire de moi ? » Demandai-je d'une voix tremblante.
« Faire en sorte que Voldemort ne vous trouve pas. Dans un premier temps. »
« Suis-je prisonnière ? »
Pas de réponse.
Les jours passèrent et le mois de juin toucha à sa fin. Je me résignais douloureusement à l'idée que je ne rêvais pas, que j'étais vraiment dans l'univers de Harry Potter, ce qui, contrairement à ce que j'aurais pu imaginer, n'avait rien de réjouissant.
Personne n'osait me parler, de peur que le moindre mot que je pourrais prononcer ne déclenche une apocalypse. Les seuls contacts que j'avais étaient quand on m'accompagnait de la chambre du troisième étage à la cuisine, ou à la salle de bain. Je rencontrais Bill Weasley, grand et beau, même sexy avec ses cheveux longs et son oreille percée. Je rencontrais Tonks, que je reconnue à ses cheveux roses. Chaque nouvelle personne que je voyais me regardait comme si j'allais faire s'abattre les dix plaies d'Égypte. Le fait que je prenne des nouvelles de ce qui s'était passé rendit les membres de l'Ordre encore plus méfiants, refusant de me répondre jusqu'à ce que Dumbledore n'en donne son accord.
Donc, Harry avait été mis au courant pour la prophétie, intégrant son statut d'Élu. Sirius avait été gracié de toutes les accusations contre lui, ce qu'il avait apparemment célébré dignement à Pré-au-Lard, et sautait désormais sur la moindre occasion de quitter la maison. J'appris qu'il était allé accompagner Harry à la gare de King's Cross où il rencontra Vernon et Pétunia Dursley. Le jeune Potter allait sûrement passer un bon été puisque son parrain avait menacé les deux moldus qu'ils avaient intérêt à bien traiter son filleul s'ils ne voulaient pas d'ennuis.
En fait, hormis le fait que Sirius Black soit vivant, la situation était telle qu'elle devait être. Seulement c'est précisément maintenant que je pouvais tout changer. J'avais le pouvoir de vie et de mort, notamment sur Albus Dumbledore.
J'avais deux options. Me taire, ou lui intimer de ne pas faire joujou avec la bague des Gaunt quand il la trouverait, ce qui devait arriver dans le courant du mois de juillet. Seulement si je faisais ça, alors il ne serait plus condamné à mourir, et que se passerait-il alors ? Se sacrifierait-il tout de même, demandant à Rogue de le tuer à la place de Drago ? Si non, comment Harry allait-il devenir le maître de la baguette de Sureau ?
Me taire. Sauver Dumbledore.
Je n'avais aucune idée de ce que je devais faire et cela me terrifiait. J'avais dans le creux des entrailles une boule, compacte et mouvante qui m'empêchait de trouver le sommeil, de me détendre ne serait-ce qu'un peu.
Je n'avais qu'une envie, qu'un souhait : Rentrer chez moi. Je n'avais aucune idée de la manière dont j'allais procéder. Devais-je retourner dans la Forêt Interdite ?
Mon retour à la maison devint très vite une obsession. Je voulais m'échapper, m'enfuir. Fuir les regards noirs, fuir la pression que je m'infligeais sans le vouloir. Je voulais fuir ce bordel que j'avais causé.
Et puis un midi, sans trop que je ne sache comment, l'idée me vint. Elle germa dans mon esprit et elle poussa si vite que je n'eus même pas le temps de lutter. Je ne pesais ni le pour ni le contre. Je laissais cette idée folle faire son chemin dans ma tête, emprisonnant la moindre de mes pensées.
Dans la salle de bain, je me déshabillais. Lorsque la baignoire fut suffisamment remplie d'une eau bien chaude, j'y entrais, savourant l'effet que procure toujours un bon bain. Et puis je pris en main le couteau que j'avais subtilisé en cuisine.
Je n'étais pas dans le bon monde, dans la bonne dimension, dans le bon plan astral... Peu importe ! Je n'étais pas à ma place. Et je ne voyais qu'un moyen de retrouver un semblant de normalité : mourir. J'avais d'abord eus peur de prendre ce risque. Mais plus j'y réfléchissais, plus il me paraissait logique que je ne puisse pas VRAIMENT mourir dans cet univers. Ça ne pouvait que me renvoyer chez moi.
Je ne sais pas combien de temps je gardais le couteau en main, l'autre bras tendu. Longtemps à mon avis. Qu'est-ce qui déclencha la sortie de ma torpeur ? Ce serait difficile à dire. Peut-être l'eau qui devenait plus fraîche, le 'Ploc' d'une goutte tombant dans le lavabo ou le grincement du parquet quelque part dans la maison.
Comme possédée, j'appuyais férocement la lame contre mon poignet. Je grimaçais en faisant couler mon propre sang qui alla se perdre dans l'eau du bain. Je répétais l'opération sur l'autre poignet. Ça allait aller vite, déjà je lâchais mollement le couteau qui tomba dans la baignoire. Je souris, ferma les yeux, soulagée à l'idée que j'allais rentrer à la maison. J'allais mettre fin à cette tragi-comédie absurde.
C'était fini.
Je repris conscience avant même d'ouvrir les yeux. Ressentant mon corps, à nouveau maîtresse de moi-même, je tendis l'oreille. J'étais à la recherche d'un son, n'importe lequel, qui m'aurait indiqué que j'étais au manoir Compton. Je feignais d'ignorer la sensation des draps rêches qui ne pouvaient pas appartenir à la suite luxueuse que je devais occuper.
Après des hésitations, et des prières, j'ouvris enfin les yeux.
Vous savez ce qu'il y a de plus nul que le suicide ? Un suicide raté. Quand on se foire, il faut se justifier ensuite. Donner des explications. Dire pourquoi.
J'étais furieuse. Furieuse et humiliée. Assis sur une chaise à côté de moi, Sirius Black me regarda comme on regarde une enfant qui a fait un caprice.
Je soupirais, je grognais, je reniflais. Bref, je montrais par tous les moyens mon profond mécontentement.
« Pourquoi vous m'avez sauvé ? » Grognai-je.
« Quand je trouve quelqu'un baignant dans son propre sang, mon premier réflexe c'est de le maintenir en vie. Et rien ne garantit que mourir ici t'aurais ramené d'où tu viens. On trouvera un moyen pour que tu fasses ton voyage de retour, mais un qui ne nécessitera pas que tu te tailles les veines. D'accord ? » Son ton avait été étonnamment doux. J'imaginais que me trouver à demi-morte l'avait un peu secoué, qu'il s'était sentis coupable.
« J'ai peur. » Confessai-je. « J'ai peur de me planter et de provoquer une catastrophe. »
« Et ça prouve que nous t'avons mal jugé. »
Il se fendit d'un demi sourire avant de s'excuser au nom de tous les membres de l'Ordre pour leur attitude. Il argumenta que lui, plus que les autres, aurait dû me comprendre car il savait comme il est affreux d'être enfermé ici.
Après cela, ma vie au square Grimmaurd s'améliora considérablement. Les membres de l'Ordre avaient décidé de ne plus me fuir, et moi j'avais finalement dit à Dumbledore de ne pas manipuler la bague qu'il trouverait.
Peut-être avais-je finalement, un rôle à jouer.
End Notes:
DONC ! Devant les sorciers qui la pensent au mieux folle, au pire dangereuse, Gabrielle décide d'en arriver à ce que j'appelle : des extrémités extrêmes.
Avec ce récit à la première personne, toutes les réactions des membres de l'Ordre (Sirius, Remus, etc) sont laissé à votre imagination.
Ont-ils été surpris ? Se sont-ils sentis coupables ? Se sont-ils rejeté la faute les uns sur les autres ? A vous de vous faire votre propre sauce.
J'espère que les (més)aventures de Gaby continuent à vous plaire !
- Henriette
Celle qui, avait un tatouage by TheHenriette
Author's Notes:
Bien le bonjour,
Merci à celles et ceux qui suivent mon histoire jusqu'ici !
Merci à Bigoudie pour sa review du chapitre précédent
Je crus mourir d'ennui.
C'était un comble. J'étais dans l'univers d'Harry Potter, colocataire avec Sirius Black et Remus Lupin, mais je m'ennuyais ferme. Cloîtrée au 12 square Grimmaurd, je n'étais jamais seule, il y avait toujours Sirius, Remus ou Tonks pour veiller à ce que je ne sorte pas et me tenir compagnie, mais les activités manquaient cruellement dans cette vieille demeure. Alors je cuisinais. Dans la vie j'avais deux talents : me fourrer dans des situations allant du loufoque au dangereux, et la cuisine.
Gâteaux, gratins, rôtis. Je passais mes journées aux fourneaux, même Remus semblait moins maigre à la fin du mois à force d'engloutir mes petits plats. Je rivalisais avec Molly Weasley disait-on, ce qui encourageait les membres de l'Ordre à se réunir le soir autour d'une table pour profiter de mes succulents repas.
« Par tous les caleçons les plus avachis de Merlin. » Ronronna Mondigus Fletcher, le soir du 30 juillet, en avalant sa première bouchée de mes lasagnes.
« C'est délicieux. » Compléta Tonks qui, ce soir-là, avait les cheveux bleus électriques. J'allais les remercier quand nous fûmes interrompus par l'arrivée de Sirius. Une fois tout le monde servit, je pris place à table.
« C'est l'anniversaire de Harry demain. » Lâchai-je en direction du Maraudeur. « J'imagine que vous avez tous envie d'y aller. » Je crois qu'il allait dire quelque chose, je l'en empêchai. « Alors allez-y. tous. »
« Mais, et toi ? » S’inquiéta Tonks.
« Moi je jure solennellement de ne pas bouger d'ici. » Dis-je en reprenant la formule des Maraudeurs.
J'y avais beaucoup réfléchis, je ne voulais priver ni Harry, ni Sirius, ni personne, de passer ce moment ensemble. Alors, dans une totale abnégation, je me sacrifiais. Patmol et Lunard se lancèrent des regards que, d'abord, je ne compris pas.
« C'est très gentil à toi. » Finit par dire Sirius, d'une voix un brin condescendante. « Mais j'en est justement parlé à Dumbledore. »
« Et qu'est-ce qu'il a dit ? » Demanda Remus avec un sourire.
« D'après ses sources, Voldemort est curieux mais il n'a pas conscience de ce que tu es vraiment. » Annonça le brun. « Tu n'es pas encore en haut de sa liste de priorité Gabrielle. Et puis, si le Terrier est un endroit assez sûr pour Harry, il l'est donc pour toi aussi. »
« Qu'est-ce que tu veux dire ? » Demandai-je en fronçant les sourcils.
« Ça te dit de changer d'air ? »
Je bondis de joie comme une enfant, trop heureuse à l'idée de quitter cette fichue baraque, pour aller au Terrier. J'en renversais mon verre qui se vida sur la table, obligeant Remus à donner un coup de baguette pour réparer mes bêtises.
Le lendemain donc, j'étais excitée comme une puce à l'idée de passer ne serait-ce qu'une journée hors du quartier général.
A dix heure, j'étais fin prête devant le miroir de la salle de bain, à examiner mes yeux. Mes yeux étaient la seule chose dans mon physique qui me démarquait du reste du monde, une petite particularité que j'adorais et il m'avait fait tout drôle d'apprendre que Dumbledore prenait cela comme le signe d'une appartenance à la descendance de Merlin. Je rejoignis ensuite les deux Maraudeurs dans le hall d'entrée.
« Bon, t'es prête ? » Me demanda Sirius.
« Oui. » Affirmai-je cachant ma crainte à l'idée de transplanner pour la première fois. Il me tendit son bras que j'agrippai fermement. « Ça va ? » Demandai-je, voyant qu'il inspirait profondément.
« Oui oui. Je m'concentre. » Expliqua-t-il. « Ça fait un moment que j'ai pas transplanné, surtout avec quelqu'un. J'voudrais pas te désartibuler. »
« Quoi ? »
Je n'eus pas le temps de protester plus avant que mon souffle se coupa. Le monde se mit à tourner et j'eus l'impression que tous mes organes internes se ratatinaient dans mon corps. Ils reprirent leur taille initiale alors que je sentis à nouveau le sol sous mes pieds. Mais cette sensation me fit perdre l'équilibre et je m'étalais de tout mon long, mordant la poussière. Après avoir levé les yeux au ciel, Sirius m'aida à me relever.
J'étais béate de découvrir cette maison, et de respirer le grand air, quand Sirius me précéda pour entrer. Mon enthousiasme s'effondra quand je croisais les regards du trio d'or, ainsi que de Ginny, qui étaient en train de finir leur petit-déjeuner. Ils avaient exactement les mêmes regards que les membres de l'Ordre avaient eu à mon arrivée. Comme si le moindre de mes mouvements était annonciateur de malheur. Hermione avait en plus un coquard à cause du télescope frappeur trouvé dans la chambre de Fred et Georges.
Molly Weasley me salua chaleureusement, tout comme Fleur Delacour qui était trop ravie d'avoir quelqu'un avec qui parler en français. La fiancée de Bill m'impressionna par sa beauté, ses yeux étaient d'un si beau bleu que je crus me perdre un instant dans son regard.
« Salut. » Dis-je d'une petite voix en direction des plus jeunes, avec un timide geste de la main. Ils ne répondirent pas, alors je tentais autre chose après un long soupir. « Ok je sais que c'est rageant. C'est vrai j'arrive la bouche en cœur et je connais tous vos secrets. En fait je connais même vos secrets AVANT que vous ayez des secrets. » L'Élu me regardait attentivement, Molly et les Maraudeurs avait un regard sérieux. « Mais au lieu d'imaginer que je vais vous envoyer à la mort, pensez plutôt que je peux anticiper vos besoins. »
« Est-ce que je vais mourir ? » Demanda Harry d'une voix si implorante qu'elle me cloua sur place. Ce n'étais qu'un ado de seize ans, terrorisé à l'idée de mourir, ou de tuer.
« Oh misère. » Soufflai-je en baissant la tête, puis je pris place sur une chaise à côté de lui, coudes sur la table et mains jointes, réfléchissant à mes mots. « Si je te dis que oui, tu vas faire quoi ? Te cacher au fond d'une grotte ? »
« Non mais... »
« Quoi tu voudrais que j'te mâche le travail et que je te prive de la vie qui t'attend ? J'te promets pas que la joie sera constamment au rendez-vous. Mais il te reste plein de trucs à faire, à vivre. Pas seulement à toi, mais à tout le monde. Je pourrais vous dire tout ce qu'il doit se passer. Vous balancer les infos comme ça mais je préfère te dire que cette histoire, votre histoire, elle vaut la peine d'être vécue. Tu n'en as pas conscience, mais vos vies ont fait rêver des millions de personne là d'où je viens. Moi-même j'ai fait la queue des heures entières devant des librairies, des cinémas pour être aux premières loges. Ça en vaut la peine, je t'assure. »
Je ne me savais pas si éloquente, le silence qui suivit ma tirade me laissa moi-même pantoise. Je lançais un regard vers Sirius, qui me fit un clin d'œil, Molly avait joint les mains sur son cœur et Remus posa une main sur l'épaule du Survivant.
« Tu sais, avant j'avais peur. » Me dit Harry. « Mais depuis que t'es là, ça va mieux. Je sais que tu feras ce que tu pourras pour m'aider, nous aider. »
« Oh pitié tu peux arrêter ce genre d'élan mélodramatique ? » Soupirai-je bruyamment, ce qui le fit sourire en coin. « Tu n'as pas idée de la pression que tu mets sur mes toutes petites épaules... »
« Je sais que tu ne pourras probablement pas sauver tout le monde. Mais tu as sauvé Sirius, c'est déjà ça. »
Mince alors, c'est vrai qu'il est intelligent ce gamin. Pas intelligent comme Hermione, qui est capable de vous réciter la troisième loi de Golpalott et de la comprendre. Mais plutôt comme ... comme un type qui aurait vécu tellement de choses, bonnes comme mauvaises, que la vie n'était plus qu'une aventure à savourer.
Je passais le reste de la journée dans le jardin, à l'exception du repas de midi, trop heureuse de profiter du soleil d'été. Les sorciers me proposèrent bien de tenter de me faire voler sur un balai, mais je déclinais avec force. J'avais une peur bleue du vide, le voyage en sombral m'avait amplement suffi. C'était cependant touchant de voir Sirius jouer au Quidditch avec son filleul. Depuis qu'il était un homme libre, qu'il pouvait sortir au grand jour sans avoir à se cacher, ou pas plus que n'importe quel autre membre de l'Ordre, Sirius revivait, tel un phénix renaissant de ses cendres. Il mangeait avec appétit, son visage reprenait des couleurs, son corps tout entier semblait avoir repris forme. Peu à peu, malgré les années de calvaire, se redessinait chez lui cette élégance désinvolte qui devait le caractériser.
Tonks arriva en milieu d'après-midi et nous passâmes du temps toutes les deux. Je la savais très amoureuse de Remus, ce qu'elle avait renoncé à me cacher, et j'étais donc là pour la réconforter face aux refus répétés du lycanthrope d'avoir une relation avec elle. Tonks et moi étions très similaires et je l'appréciais particulièrement. C'était une fille drôle, courageuse, intelligente ... Et surtout elle avait mon âge. Contrairement à tous les autres que j'avais rencontré elle avait quitté l'adolescence, mais n'avait pas encore la maturité due à l'expérience de nos aînés. Bref, elle me comprenait mieux que les autres et j'avais plus de facilité à me confier à elle. Toutes les deux maladroites nous faisions vivre un enfer à Sirius durant l'été, réveillant le tableau de Walburga Black sans cesse. Cette dernière avait d'ailleurs été particulièrement mécontente d'apprendre qu'une moldu vivait sous son toit.
Exceptionnellement, Arthur Weasley termina tôt le travail, tout comme Bill, et il me bombarda de questions sur ma condition de moldu. Il était tout bonnement fasciné à l'idée d'avoir un spécimen comme moi sous son toit, je pouvais ainsi lui expliquer le fonctionnement de sa collection d'objets qui encombrait son atelier.
Le repas fut assombri par la nouvelle des disparitions de Florian Fortarôme et d'Ollivander, mais ce ne fut pas ce qui troubla le plus la soirée d'anniversaire.
Ce qui jeta un froid, ce fut quand je me proposais de débarrasser la table et que, me contorsionnant pour me dégager du banc, Ginny recracha son jus de citrouille.
« Tu... Tu as le nom de Rogue tatoué sur la jambe ? »
Oh bordel.
Je m'arrêtais net, des assiettes dans les mains, dos à l'assemblée. J'avais complètement oublié mon tatouage lorsque j'avais décidé de mettre un short ce matin. Pour mes 20 ans j'avais décidé de me faire tatouer une citation tirée du chapitre 'Le récit du Prince' du dernier tome de la saga de Rowling. Avec la typographie du bouquin original, j'avais donc le 'After all this time ? Always, said Snape.' Tatoué en haut du mollet droit.
Quand je me retournais, je fis face aux bouches ouvertes ainsi qu’aux regards qui allaient de l'incompréhension au parfait mépris. Et je n’avais aucune idée de quoi dire pour me justifier…
« Tu es du côté de Servilo ? » Gronda Sirius.
« Jusqu’à preuve du contraire, nous sommes tous de son côté. Du côté de l’Ordre. » Rétorquai-je. « Mais si tu me demandes qui je choisis entre lui et toi… Voyons… D’un côté nous avons l’un de ceux qui l’ont harcelé pendant sept ans, le gamin arrogant qui a failli le tuer. De l’autre un grand potionniste qui joue un dangereux rôle d’agent double… Cruel dilemme. »
« Je n’étais qu’un gamin. »
« Parce que tu crois vraiment que tu as changé ? » Là, je touchais un point sensible. « Qu’est-ce que tu as dit à Harry déjà ? Ah, oui. Ne juge pas un homme à la manière dont il traite ses égaux, mais à sa façon de traiter ceux qui lui sont inférieur. »
« Et alors ? »
« Tu tiens vraiment à ce qu’on parle de ta façon de traiter Kreattur ? »
Silence. Pendant de longues, très longues, secondes, personne n’osa piper mot. Surtout, personne n’osait regarder vers Sirius, de peur que celui-ci ne lise dans leurs yeux ce petit quelque chose qui disait « Elle n’a pas tort ». Le principal concerné non plus ne disait rien, en revanche il m’assassinait du regard. Évidemment, avec tout ce que je savais, tout ce que j’avais compris sur lui en ayant pris du recul sur le personnage avec les années… J’étais loin de le déifier comme Harry avait put le faire.
Il se leva de toute sa taille, c’est-à-dire un bon mètre quatre-vingt-cinq, et malgré mon faible mètre cinquante-huit je ne me laissais pas impressionner, je maintins son regard bouillonnant. En périphérie, je devinais Remus intimer un geste pour se lever, sûrement pour empêcher Sirius de me péter la figure. Quand le sorcier m’attrapa le bras, le serrant si fort que j’étais certaine d’avoir un bleu, je crus qu’en effet il aller me mettre une rouste. Il se contenta de nous faire transplanner juste après avoir grondé d’une voix grave :
« Il est temps de rentrer. »
End Notes:
Gabrielle n'a donc pas sa langue dans sa poche, et compte bien remettre Sirius à sa place si nécessaire.
Pour la petite histoire, le tatouage mentionné dans ce chapitre existe bel et bien ;)
J'espère que mon histoire continue à vous plaire !
- Henriette
Celui qui, n'avait pas écouté by TheHenriette
Author's Notes:
Bonjour à tous et toutes !
Je tiens à remercier chaleureusement padf3wife, Lagertha, Lbvpog, Bigoudie et KaylaStorm pour leurs reviews <3 <3
J'ai l'impression que cette histoire commence à trouver un public et ça me réchauffe mon petit coeur !
Bonne lecture de ce chapitre 6.
- Henriette
Le samedi, la tension entre Sirius et moi n'était pas encore retombée et il régnait donc un silence pesant au petit-déjeuner. Remus, qui avait fait tampon entre nous le reste de la semaine, était absent à cause de sa mission auprès des loup-garous. Ce fut donc quand Mondingus arriva, que je compris que mon hôte allait s'absenter.
« Je vais accompagner Harry et les autres faire les achats au Chemin de Traverse. C'est Ding qui te surveille aujourd'hui. » Dit-il, répondant à ma question silencieuse en terminant son bol de café.
Il n'ajouta rien, mais je pouvais deviner le message implicite dans son silence. Il aurait pu essayer de demander à Dumbledore la permission de m'emmener, mais par rancœur il n'en avait rien fait. Je soupirais, de toute façon c'était sûrement trop dangereux. Mais j'aurais aimé découvrir cet endroit, aller au magasin des jumeaux Weasley, et peut-être empêcher Harry de suivre Drago dans l'allée des... Oh putain !
« Sirius attend ! » Criai-je une fois sortie de mes réflexions, espérant que le concerné n'avait pas encore transplanné. Cela réveilla le portrait que Sirius ferma avec difficulté. Il me prit le poignet et m'emmena au salon.
« Quoi ? »
« Chez madame Guipure, tu risques de tomber sur Drago Malefoy. Et sur sa mère aussi. » Il eut, comme je le présageais, un rictus mauvais. « Alors garde ton calme. Un duel ne mènera nulle part. » Je vis qu'il doutait, mais il finit quand même par hocher positivement la tête avant de prendre la direction de la porte.
Je ne pouvais m'empêcher de penser que faire appel à Ding pour me surveiller était une preuve implicite de confiance. Il aurait été naïf d'imaginer que ce dernier reste à son poste plus d'une heure, lui qui avait déserté alors qu'il devait surveiller Harry Potter lui-même il y a un an.
Je me retrouvais donc seule dans cette grande et sinistre maison. Je passais d'abord un temps à cuisiner un gratin de patates douces, puis j'errais comme une âme en peine entre le salon et ma chambre.
Mes pas me menèrent finalement dans les étages et j'arrivais au niveau des chambres. A ma droite, une porte avec une plaque arborant 'Défense d'entrer sans l'autorisation expresse de Regulus Arcturus Black'. J'entrais dans la pièce qui ne manquait pas d'élégance. Les murs, recouverts d'une soie verte aux reflets argentés, étaient parsemés d'articles sur l'ascension de Voldemort dans les années 1970-1980. Je m'attardais sur la photo de l'équipe de Quidditch de Serpentard, plissant les yeux pour mieux analyser les visages quand une voix criarde me fit sursauter et manquer un battement de cœur.
« La moldu ose entrer dans la chambre privée du maître Regulus. » Grogna Kreattur. « Kreattur trouve cela inadmissible. Le maître Regulus serait insulté de savoir quelqu'un de son espèce toucher à ses affaires. » Il se mit à trembler de fureur, et si ses yeux avaient pu tuer, je serais morte sur le champ. Heureusement, Sirius lui avait défendu de me faire le moindre mal après qu'il ait essayé d'empoisonner ma nourriture. « Sortez d'ici. Sortez. Sortez ! »
« Monsieur Regulus a été bon avec toi n'est-ce pas ? »
« La moldu parle à Kreattur. Kreattur n'écoute pas. Elle ne sait rien du maître Regulus. »
« Si je sais. Et je te promets Kreattur, qu'un jour, bientôt, nous terminerons ce que monsieur Regulus avait commencé. Dans la caverne. »
Pour la première fois, l'elfe de maison me regarda dans les yeux. Il cessa de trembler, comme stupéfait par ce que je venais de dire. Je sortis de la pièce, émue par la fidélité dont cette petite et vilaine créature faisait preuve.
Je me retrouvais donc devant la porte d'une autre chambre. Celle de Sirius. Je savais que ce que je faisais était mal, ou en tout cas déplacé, et qu'il n'apprécierait pas du tout. Mais la tentation était trop forte, je voulais la voir en vrai. Je poussais alors doucement la porte.
Comme décrite dans Les Reliques de la Mort, c'était une pièce spacieuse, toute décorée de rouge et or et de photos à la moldu. A pas feutrés, j'entrais et commençais à farfouiller. De vieux livres d'école étaient posés dans des coins, çà et là je trouvais des affaires de Quidditch... Et puis, posée sur la table de nuit, je vis la lettre. La dernière lettre que Lily avait envoyé à Sirius, avec la photo de Harry enfant sur son balai et ses parents près de lui. Attendrie, je souriais devant cette image.
« La vie privée est un concept qui t'es inconnu on dirait. »
Et merde !
Je ne l'avais pas entendu arriver, et voilà qu'il me trouvait dans sa chambre, assise sur son lit.
Appuyé contre l'encadrement de la porte, les bras croisés sur la poitrine, il avait haussé un sourcil. Il n'avait pas l'air franchement en colère, plutôt surpris.
Bon, quitte à me faire prendre en flagrant délit, autant y aller à fond, me dis-je.
« Tu sais, tu devrais montrer ça à Harry. Les lettres, les photos. J'veux dire, le pauvre n’est même pas au courant qu'un jour, il a eu un chat. » Cela fit sourire Sirius qui hocha positivement la tête dans un geste teinté d'une tendre exaspération. Il s'assit finalement à côté de moi sur le lit.
« Tu avais raison. » Me dit-il. « On a bien croisé les Malefoy chez madame Guipure. »
« Narcissa a dû être ravie de te revoir. »
« Presque autant que moi. » Je ricanai, il se laissa tomber sur le matelas dans un soupir. « Je t'avoue qu'on a évité le duel de justesse. »
« Oui, j'imagine. Harry, Drago, sa mère, et toi, réunis dans la même pièce... Madame Guipure a dû avoir peur pour son magasin. »
« Je les déteste. » Grogna-t-il, passant les mains derrière sa tête.
« Est-ce qu’au moins tu sais POURQUOI tu les détestes ? » Questionnai-je sur le ton de la plaisanterie, mais ce n’en était certainement pas une. Toujours avachi, les mains croisées à l’arrière du crâne, il me lança un regard sévère.
« Ce sont des Serpentard. »
« Quel argument choc… » Il se redressa sur ses coudes, par instinct je me levai et m’éloignai un peu, m’adossant à l’armoire en bois massif.
« C’est un argument suffisant. »
« Vraiment ? Personnellement je trouve ça un peu réducteurs. Tous les Serpentard ne sont pas des Mangemorts en puissance, tous les Gryffondor ne sont pas des saints. Regarde Pettigrow… » Ouch, attention, sujet sensible abordé. « C’était un Gryffondor, pourtant on sait tous les deux ce qu’il a fait. Gilderoy Lockhart, Serdaigle et l’un des pires escrocs de cette génération. Leta Lestrange était une très bonne amie de Norbert Dragonneau, et j’imagine que ton oncle Alphard n’était pas une si mauvaise personne. Pourtant ils étaient à Serpentard non ? »
« Ils prônent des valeurs qui ne sont pas les miennes, des idées méprisables. » Grogna Sirius dans une dernière tentative.
« Ce n’est pas toujours évident d’aller contre l’éducation que l’on reçoit dès l’enfance tu sais. »
« Moi je l’ai bien fait. »
« Tout le monde ne peut pas être toi, Sirius. »
Il ne répondit pas, se contentant de regarder dans le vide, réfléchissant sûrement. C'est que je leur donnais du grain à moudre à ces personnages, enfin ces gens. D'un côté j'étais explicitement méfiante envers Dumbledore, leur héros, mais je montrais de la compassion pour ceux qu'ils considéraient comme des ennemis jurés.
Parlant de Dumbledore, il vint comme prévu après manger ce jour-là, pour tenir une réunion de l'Ordre. Je ne pus m'empêcher de soupirer en constatant l'état de sa main droite, qui était noircie. Je demandais alors à lui parler seule.
« Je vous avais dit de ne pas jouer avec cette bague. » Dis-je d'une voix neutre. « Vous êtes conscient que vous allez mourir ? »
« Oui. » Souffla-t-il. « Severus a été clair, je me sais condamné Miss Mirdin. Je mourrais d'ici un an tout au plus. »
« Et vous lui avez demandé de le faire j'imagine. » Crachai-je.
« Il vaut mieux que ce soit lui plutôt que Drago Malefoy vous n'êtes pas d'accord ? »
« Vous ne pouvez pas utiliser Rogue comme votre marionnette éternellement. » Grondai-je. « Vous lui cachez des informations. Vous en cachez à Harry. Et vous espérez que tout ira de soi. »
« Tout comme vous. »
Touchée. C'était vrai, j'étais bien hypocrite de reprocher à Dumbledore d'avoir ses secrets quand moi-même je gardais tant d'informations pour moi. Mais nos situations étaient bien différentes ! Je cherchais à protéger ceux que je pouvais protéger, tout en veillant à ce que l'Histoire continue. Lui...
« Et tout ça pour quoi hein ? La pierre de résurrection... »
« Un vieux rêve, une vieille tentation... » Me coupa-t-il dans un soupir de confession.
« Pour le plus grand bien ? » Insistai-je.
Il me transperça du regard, ses yeux bleus pâles laissant transparaître comme un éclat de défi. Et oui, ça aussi je le savais. Je restais encore quelques instants, enjoignant le directeur à se confier à Harry prochainement. Qu'il lui parle au moins de son frère, de Godric's Hollow. Qu'il ne laisse pas Harry apprendre cela après sa mort, le laissant désespéré face à son ignorance.
Quand tout le monde fut finalement arrivé, la réunion officielle put commencer et chacun y alla de son petit rapport. J'étais invitée à participer à ces réunions, comme un membre à part entière de l'Ordre, mais je me contentais la plupart du temps d'écouter avec attention. Et j'observais aussi.
Ce jour-là, je rencontrais Severus Rogue pour la première fois et la première chose que je pensais, c'est qu'il ressemblait à un Batman. L'homme chauve-souris. Bon un Batman pas franchement charismatique, avec son nez crochu et sa dentition très imparfaite, mais Batman quand même. Quand je le saluais, il me lança un regard parfaitement méprisant et refusa de me serrer la main.
« Tu as tort Servilo. » Ricana Sirius, assis sur une chaise qu'il balançait d'avant en arrière à côté de moi, comme un ado insolent. « Ici c'est la seule qui t'apprécie un peu. » Severus renifla avec dédain, mais je ne lui en tins pas rigueur.
Albus Dumbledore expliqua les nouvelles dispositions prises pour la rentrée. Sirius allait faire partie d'une équipe assignée à la protection de Harry, de Poudlard et de moi-même, au plus grand déplaisir de Rogue qui allait devoir partager le château avec lui. Visiblement, l'idée d'être à nouveau à Poudlard en sa compagnie, aussi grand le château fusse-t-il, ne l'enchantait guère.
L'Ordre me voulait également à l'école. Non seulement pour ma protection, mais aussi pour que, éventuellement, j'agisse plus facilement auprès de Harry et ses amis. Mais comment intégrer une moldu dans l'école ?
« Comment se fait-il que Gaby arrive à voir les lieux magiques ? » Demanda alors Tonks. « Que ce soit Poudlard, le quartier général ou le Ministère... Tous ces endroits sont censés être protégés par des sortilèges de repousse-moldu. »
« Le fait est que Miss Mirdin n'est pas une moldu ordinaire. » Répondit Dumbledore en me fixant des yeux. « J'ai fait quelques recherches, et le nom gallois Myrddin a bien évolué, au fil des siècles, en Mirdin. »
« Vous pensez vraiment que je viens de la lignée de Merlin ? »
« Pourquoi pas après tout ? Vos yeux vairons sont un signe de proximité avec la magie, et cela expliquerait votre sensibilité aux courants telluriques. Je pense que vous avez en vous encore des traces de la magie de vos ancêtres. Des traces si infimes qu'elles ne peuvent s'exprimer d'une manière conventionnelle. Vous êtes presque une Cracmol, une moldu sensible à la magie. »
Je hochais la tête, pas convaincue pour autant. La question revint sur la manière dont on allait m'intégrer à Poudlard. J'étais trop vieille pour être élève, et de toute façon comme j'étais incapable de pratiquer la magie je ne pouvais pas assister aux cours.
« J'ai pensé que vous pourriez devenir l'assistante de notre bibliothécaire, madame Pince. » Annonça le sorcier à barbe blanche. « Ainsi votre manque de pouvoirs magiques ne sera pas trop flagrant, et vous pourrez accéder à toutes les informations nécessaires à l'éclaircissement de votre... situation. »
Je ne pus m'empêcher de sourire. J'allais aller à Poudlard !
End Notes:
Et voilà !
Dumbledore succombe à ses anciens travers, Sirius (miracle !) garde son sang-froid devant Narcissa et Gabrielle s'immisce de plus en plus dans la vie de(s) Black, que ce soit en fouinant dans les chambres ou en parlant avec Kreattur.
J'ai aussi tenté une petite explication plus concrète au fait que mon OC puisse voir les lieux magiques. Comprenez : lien avec les courants telluriques = tu vois Poudlard.
J'espère que ce chapitre vous aura plu, n'hésitez pas à me laisser vos impressions.
A très bientôt pour la suite :)
- Henriette
Celle qui, n'avait pas besoin d'une assistante by TheHenriette
Author's Notes:
Bonjour cher-es lecteurs/trices,
Je tiens à remercie Adso, Padfooot, YuiDeath et Padf3wife pour leurs dernières reviews.
Bonne lecture !
- Henriette
Nous étions le 31 août 1996, ma valise n'était pas encore bouclée, malgré le peu d'effets personnels que je possédais, et j'entendais Sirius descendre les escaliers, sa malle flottant devant lui.
« On part dans dix minutes. » M'annonça-t-il.
« Oui oui, je descends. » Répondis-je distraitement.
Contrairement à la malle de mon nouvel ami, qui devait regorger d'objets magiques en tous genres, ma valise était bien ordinaire. Mes vêtements, mes affaires de toilette et les quelques bricoles apportées par Tonks. C'était assez frustrant d'ailleurs de vivre dans le monde magique créé par JK. Rowling, mais sans avoir ma propre magie. Je comprenais de plus en plus la jalousie de Rusard envers les élèves qu'il voyait à longueur de journées, et d'années, apprendre à maîtriser leurs pouvoirs, sans pouvoir prétendre aux mêmes dons qu'eux.
Lorsque j'arrivais finalement dans le salon, ma valise à la main, Sirius donnait ses dernières instructions à Kreattur, qui jubilait de nous voir partir enfin. Puis, l'animagus remarqua ma mine un peu basse.
« Tu n'es pas contente d'aller à Poudlard ? Je pensais que tu serais folle de joie... »
« Si bien sûr, c'est juste que... »
« Quoi ? »
« J'aurais bien aimé prendre le Poudlard Express. » Avouai-je timidement.
« Mais dis donc, c'est qu'on est exigeante. » Sourit Sirius.
« Avoue qu'aller à Poudlard mais sans prendre le train, c'est pas pareil. »
« C'est vrai. » Admit-il. « Mais ce serait trop risqué de t'exposer comme ça, tu n'as plus l'âge de passer pour une élève donc tu te ferais remarquer. »
« Je sais bien. »
Il me tendit alors la main, j'hésitais à l'attraper en me souvenant de mon dernier transplannage et j'eus parfaitement raison. Je détestais ces sensations ! En plus, je tombais à la renverse une fois arrivée devant les grilles de l'école.
« Alors, qu'est-ce que ça fait ? De revenir ici, en homme libre ? » Demandai-je dans un léger sourire une fois à nouveau debout.
« Ça fait du bien. » Me répondit simplement Sirius Black.
Ému, l'ancien Gryffondor contemplait le château de Poudlard devant lequel nous nous trouvions. Lors de mon arrivée deux mois plus tôt, j'avais été trop occupée à mettre le bordel pour prêter attention à l'endroit. Mais j'avais désormais tout le loisir de savourer la vue qui était magnifique. Poudlard était exactement tel que décrit dans les livres. C'était un immense château composé de tours pointues, sa silhouette de pierre grises contrastant radicalement avec le ciel bleu. Ce fut le professeur McGonagall qui vint nous ouvrir le portail. Étant demandé par Dumbledore, Sirius me laissa à ses bons soins et elle me guida à travers les couloirs de l'école. J'écarquillais les yeux devant les tableaux animés qui me saluaient. On m'avait affecté un appartement au troisième étage de la tour sud, sur le chemin je me mis à penser que j'allais sûrement me perdre plus d'une fois tant l'école était grande.
L'appartement était simple mais confortable. La pièce principale était composée d'un coin cuisine et d'un coin salon, avec une grande fenêtre et une cheminée. La chambre était meublée d'un lit double à l'allure confortable, de deux tables de nuit, d'une grande armoire avec un miroir si grand que je m'y voyais toute entière et un bureau. La salle de bain, la plus petite pièce, comportait une baignoire, un lavabo et les wc.
Après une rapide découverte de mon nouveau chez moi, il fut temps que j'aille rencontrer Madame Pince. La directrice des Gryffondor m'escorta donc jusqu'au quatrième étage où la bibliothécaire s'affairait entre les étagères.
« Irma. » Salua Minerva McGonagall. « Voici Miss Mirdin, votre ass... »
« Oui oui je sais. » S'exclama la sorcière mince au visage de vautour. Visiblement elle n'était pas du tout contente d'avoir une assistante.
« Irma... » Reprit la directrice de maison d'une voix agacée. « Nous en avons longuement parlé. Elle va vous aider, rien de plus. »
« M'aider ? M'aider ? Et je peux savoir comment vous pensez que cette petite peut m'aider ? » Je me vexai au mot 'petite', après tout je n'avais plus douze ans. Mais je n'en dis rien.
« Je pourrais, m'occuper des emprunts et des retours... » Proposai-je.
« Tu penses que je ne sais pas faire mon travail ? » Cracha la sorcière.
« Madame Pince. Nous vous avons expliqué que cette jeune fille a besoin de protection. » Rétorqua McGonagall d'une voix sévère. « Elle doit s'intégrer à l'école sans éveiller de soupçons, il nous est donc apparu que cette place était la meilleure. Ce sont les ordres du directeur, alors ne discutez plus. »
Et la sorcière au chignon des plus serrés s'en alla, nous laissant planté là madame Pince et moi. Je tentais un sourire d'excuse tandis que la bibliothécaire me foudroyait des yeux. Puis, se résolvant à sa condition, elle entreprit de me faire visiter la bibliothèque et de m'expliquer son rangement.
Les centaines de milliers de livres étaient rangés par section : Section consacrée aux anti-sorts, Section de l'Invisibilité, Section des dragons, Section juridique, Section des magazines, Section des potions ou encore la Réserve.
« La bibliothèque ouvre à 9h et ferme à 20h. »
« Ça fait de sacrées journées ! » Commentai-je spontanément.
« Si cela vous paraît exagéré vous êtes libre de vous en plaindre au directeur. » Me rétorqua la sorcière.
« Euuuh... Non non. C'est bon. » Bredouillai-je.
Sans prendre plus de gants, elle commença à m'interroger sur les différentes sections du lieu et leurs emplacements, pour voir si j'avais tout retenu. Évidemment ce n'étais pas le cas et nous passâmes le reste de l'après-midi à zigzaguer entre les étagères, la bibliothécaire me sermonnant durement dès que je ne répondais pas correctement à ses questions.
L'heure du dîner arriva, ma nouvelle patronne m'accompagna jusqu'à la Grande Salle où les autres professeurs et membres du personnel étaient déjà présents. Les quatre tables des quatre maisons n'étaient pas dans la pièce, seule une longue table dominée par le directeur meublait la Grande Salle. Le corps enseignant avait donc pour habitude de dîner ensemble la veille de la rentrée. Après tout, pourquoi pas. Je pris place sur la dernière chaise libre, entre Madame Pince et Severus Rogue. Un peu plus loin, en diagonale, Sirius me fit un clin d'œil d'encouragement, assit entre Flitwick et madame Pomfresh.
« Mes chers collègues, bienvenue à tous. » Salua solennellement Albus Dumbledore. « Comme chaque année je suis absolument ravi de tous vous retrouver. Vous l'aurez sans aucun doute remarqué, quelques changements ont été effectués au sein de notre grande équipe. Horace Slughorn a aimablement accepté de reprendre son poste de professeur de potions. » Le susnommé Slughorn sourît d'un air benêt, et je fronçai le nez en le voyant, il ressemblait vraiment à un morse. « C'est donc le professeur Rogue qui enseignera cette année la défense contre les forces du mal. » Sirius lança un regard noir à son ennemi de toujours qui l'ignora totalement, mais ne put m'ignorer moi.
« Félicitations. » Lui glissai-je à voix basse. « Ça fait longtemps que vous vouliez ce poste. »
L'ancien maître des potions me regarda comme si la simple idée que quelqu'un soit aimable avec lui relevait du surnaturel, ce qui me fit me ratatiner sur ma chaise.
Devant cette ambiance des plus tendues de mon côté de la table, je soupirais pendant que le directeur expliquait que Hagrid avait repris ses fonctions de Garde-Chasse mais aussi de professeur ou que Firenze le centaure allait continuer à enseigner la divination en parallèle avec Trelawney. Il insista sur la nécessité d'une équipe de sorciers assignés à la sécurité des élèves et de l'école. Sirius serait le seul permanent, les autres seraient des aurors se relayant entre Tonks, Fol Œil ou encore Emmeline Vance.
Dumbledore termina par ma présentation et la majorité des professeurs me saluèrent d'un cordial sourire, même si je n'ignorais pas le reniflement dédaigneux de madame Pince à côté de moi.
Le repas fut délicieux, mais il me parut long. Du coin de l'œil je voyais Sirius discuter gaiement avec ses voisins de table et je regrettais de ne pas être à leurs côtés. Eux au moins m'auraient offert une conversation et la journée était loin de s'être déroulée comme je l'avait espéré.
C'est donc avec une pointe d'amertume que, une fois le repas finit, je me dirigeais vers le parc du château, recherchant l'air doux de cette dernière nuit d'août. Je m'assis par terre sur la pierre des dernières marches de l'école et allumais une cigarette.
Soudain, une masse noire bondit devant moi. Je sursautais violemment tandis que ce que je distinguais être un chien aboyait comme pour jouer avec moi.
« C'est pas vrai Sirius ! Tu m'as foutu la trouille. » Rageai-je. Il reprit sa forme humaine, les sourcils froncés.
« Comment fais-tu pour être aussi triste ? Tu es à Poudlard bon sang ! »
« C'est facile à dire pour toi ! » Rétorquai-je un peu durement. « Tu es à nouveau libre, à Poudlard. Tu vas pouvoir voir Harry quasi quotidiennement... »
« Tandis que toi tu vas découvrir l'école. Tu seras la première moldu de l'histoire à avoir ce privilège... C'est vraiment nul. » Me coupa-t-il avec sarcasme.
« Je suis à Poudlard, la prestigieuse école de magie, mais je n'ai pas de pouvoirs magiques. Tu imagines comme c'est frustrant ? Madame Pince me déteste, je serais étonnée si elle n'ordonne pas à ses bouquins de me manger un bras ou une jambe d'ici Noël. Rogue me prend pour une folle parce que j'ai l'audace de lui témoigner un peu d'amabilité. Et pour finir je suis supposée aider Harry et tout le monde à accomplir votre destin sans trop de pertes, mais plus je réfléchis plus j'ai la trouille de créer encore plus de problèmes ! »
Sirius me regarda avec compassion et il me sembla qu'il comprenait mon désarroi. Bien sûr que l'idée d'être à Poudlard était enchanteresse, mais les événements étaient tels que je n'arrivais pas à profiter de ma chance. Il posa une main sur ma joue, essuyant une larme qui coulait le long de mon visage. Pendant un instant je cru qu'il allait me prendre dans ses bras, me murmurer à l'oreille des paroles réconfortantes, me dire que tout irait bien. À la place il se contenta de me dire d'un ton moqueur...
_ « T'as pas finis de te plaindre ? T'es à Poudlard ! »
Le lendemain, alors que tout le monde s'activait pour préparer l'arrivée des élèves, je terminais la matinée dans un piteux état. Madame Pince m'avait donné des livres à ranger toute la journée. Elle m'ignora totalement lorsque je fis remarquer que je ne pouvais pas utiliser la magie, j'eus donc recours à une échelle aussi haute que lourde que je trimballais, d'étagère en étagère, grimpant sur les barreaux et manquant à plusieurs reprises de tomber à la renverse.
Ma patronne m'accorda finalement mon après-midi. Je crois qu'elle n'avait surtout pas envie de m'avoir dans les pattes, mais qu'à cela ne tienne, j'allais en profiter pour faire le tour du propriétaire.
Je me rendis au premier endroit que je voulais voir, la cabane de Hagrid, ce qui m'amena à la lisière de la Forêt Interdite. Là, Buck, rebaptisé Ventdebout, trônait dans son enclos. Quand il me vit arriver, je fis une révérence à la manière des dames dans les séries d'époque, il me rendit mon salut et je m'approchais, avec prudence, pour lui caresser le bec.
« Tu es douée avec les bêtes on dirait. » Fit la voix de Hagrid derrière moi, je me retournai vivement et il lança un furet mort à l'animal. Je ne pouvais m'empêcher d'être impressionnée par l'immense taille du demi-géant, qui n'avait rien de comparable à ce que pouvaient montrer les films que j'avais vu dans mon adolescence. « Mirdin c'est bien ça ? »
« Vous pouvez m'appeler Gabrielle. » Souris-je. « Même Gaby si ça vous chante. »
« Très bien Gabrielle. Je vais nourrir les Sombrals, pour qu'ils soient bien en forme ce soir, tu veux m'accompagner ? »
J'acquiesçais et le suivi à l'orée de la forêt, de jour ces créatures étaient quand même bien moins effrayantes, je n'eus donc aucun mal à me diriger vers le premier arriver pour lui caresser le flanc.
« Alors tu les vois également. » Constata le garde-chasse.
« Ma grand-mère, l'année dernière. »
Face à moi, de l'autre côté de l'animal, il me fit un sourire compatissant et je soupirais de bien-être.
On ne peut pas ne pas être touché par Rubeus Hagrid.
End Notes:
Et voilààà :)
Un chapitre assez transitoire, je l'admet bien volontiers.
Que pensez-vous de l'arrivée de Gaby à Poudlard, de son duo avec la bibliothécaire ?
N'hésitez pas à me laisser vos retours !
A très bientôt.
- Henriette
Ceux qui, étaient importants by TheHenriette
Author's Notes:
Hello :)
Merci à Adso, Padf3wife et YuiDeath pour leurs reviews ! <3
Bonne lecture.
- Henriette
Vous avez déjà travaillé avec un supérieur qui vous déteste ? Et bien c'est épuisant.
Madame Pince ne me laissait que les tâches les plus ingrates, me lançait des remarques acerbes et se fichait pas mal que les élèves me voient me comporter en moldu. Je prétextais dans un premier temps avoir perdu ma baguette, mais très vite la rumeur courut que j'étais une Cracmol, comme Rusard. Et évidemment la vision de moi poussant ma lourde échelle à travers la bibliothèque au lieu d'avoir recours à la magie ne faisait que nourrir cette rumeur. Résultat, à mon plus grand étonnement, je me rendis compte que Rusard me témoignait une affection particulière. J'imagine qu'il voyait en moi une sorte d'alliée naturelle, de partenaire. Comme si notre manque de magie nous liait. Il me parla un jour du traitement proposé par Vitmagic et je fis semblant de m'y intéresser, beaucoup plus concentrée sur Miss Teigne qui se frottait contre mes jambes, comme un chat affectueux.
Heureusement pour moi, j'avais dans l'école des personnes qui tenaient à rendre ma vie meilleure.
« Bonjour Gabrielle ! » Entendis-je soudainement.
Trop soudainement. Cela me fit sursauter alors que je rangeais Promenade avec les vampires de Gilderoy Lockhart, étonnée d'ailleurs que Madame Pince s'encombre de ce genre de torchon. Enfin bref ! Mon pied glissa sur le barreau de mon échelle de bois et j'atterris sur les fesses. Tout en me plaignant, je relevais la tête et découvris Harry et Sirius, que je n'avais guère vu depuis notre arrivée ici, il y a deux semaines.
Ma chute fit évidemment du bruit, il fallut à madame Pince moins d'une minute trente pour arriver et me lancer un regard noir.
« Nom d'une chouette ! » Souffla Sirius d'exaspération. « Tu n'arriveras donc jamais à tenir sur tes deux pieds ? »
« Et toi, c'est comme ça que tu protèges l'école ? » Rétorquai-je alors qu'il me tendait la main pour m'aider à me relever.
« Bill a pris la relève, j'ai quelques heures à tuer. » Me dit-il. « Madame Pince, vous permettez que je vous empreinte votre assistante ? »
« Si je permets ? Vous pouvez même la garder ! »
Je fis une moue vexée. Cette vieille bique exagérait car je faisais de mon mieux, je me plaignais peu, en tout cas à voix haute, et j'exécutais les ordres. Je fus néanmoins contente de sortir de la bibliothèque pour suivre Harry et mon ancien colocataire. Ils m'emmenèrent au terrain de Quidditch où Harry devait faire passer les essais. C'était encore l'été indien, un simple pull suffisait à nous tenir chaud.
« Pourquoi on ne va pas avec Hermione ? » Me demanda Patmol alors que je nous faisais assoir à l'écart, sur le gradin des Serdaigle.
« Parce qu'elle est censée faire quelque chose. » Comme lancer un sortilège de confusion, ajoutai-je pour moi-même. « Mais si on est là elle risque de ne pas le faire. »
Il haussa les épaules et s'avachit sur un banc, le dos appuyé sur celui derrière lui, les mains dans les poches et une jambe repliée, faisant preuve d'une charmeuse nonchalance. Je remarquais cependant que ses traits étaient tirés, ses yeux cernés et il bailla sans retenue.
« Comment tu vas ? » Demandai-je, assise en tailleur tournée vers lui.
« Comme un charme pourquoi cette question ? »
« T'as vu ta tête, on dirait que t'es retourné à Azkaban. » Reprochai-je, il leva les yeux au ciel.
« Patrouiller pour surveiller les environs c'est pas une promenade de santé Gaby. » Dit-il en prenant un ton détendu.
« Tu n'es pas le seul en charge de notre sécurité j'te rappelle. Tu ne crois pas que tu en fait un peu trop ? Tonks m'a dit que c'est toi qui faisait le plus de rondes en plus de faire le planning. Tu ne manges jamais à la table des professeurs. Depuis quand tu n'as pas dormi ? J'veux dire dormi plus de 3 heures d'affilé ? »
« Je vais bien Gaby... »
« Sérieusement, tu crois que j'ai pas une idée de ce qui se passe dans ta caboche ? » Insistai-je en m'approchant de lui, tapotant sa tempe de mon doigt.
« Ah oui ? Tu sais ce genre de choses toi ? » Se moqua-t-il.
« Sirius, pas besoin d'être légilimens ou d'avoir fait 5 ans de psycho pour comprendre comment tu fonctionnes. »
« Et bien je vous écoute madame la psy... Analyse-moi puisque tu es si maline. »
La provocation, c'était tout à fait typique de lui ça. Comme tout le monde il pensait être un être complexe, mystérieux. Mais pas pour moi. Et si monsieur Black avait besoin de quelqu'un pour lui dire les choses, alors j'allais être ce quelqu'un.
« Toute ton enfance on t'as fait comprendre que tu ne comptais pas. Chaque chose, chaque choix que tu faisais n'était jamais le bon. Tu n'étais qu'une déception pour ta famille. Et le fait est que, jusqu'à présent, les événements n'ont pas vraiment démentis cette version. » Il fronça les sourcils, je savais bien que j'abordai un sujet délicat. « Tu n'as pas pu sauver James et Lily, tu as pensé le faire. Je suis même certaine qu'en proposant Peter comme Gardien du Secret tu pensais vraiment faire ce qu'il y avait de mieux. Mais ça a été l'inverse. » A cette mention il se redressa et je cru, pendant un instant, qu'il allait me jeter dehors à grands cris. Mais je continuai. « Et quand tu as compris ce qu'il s'était passé, tu n'as pas réussi à arrêter Peter et à venger ton meilleur ami. Il y a eu Azkaban mais malgré ça tu as réussi à t'enfuir et à retrouver Pettigrow. Sauf que c'était encore un échec, il s'est enfuit et a retrouvé Voldemort. Tu t'es retrouvé tout seul, enfermé dans ton ancienne maison que tu détestes. Une maison dont tu ne pouvais pas sortir, avec Rogue qui te répétais que tu ne servais à rien. Je suis sûre que le jour où il t'a accusé d'avoir accompagné Harry à la gare sous ta forme de chien, exprès pour ne plus avoir à sortir, tu as douté. Tu as douté de toi. » Il respirait de plus en plus profondément, sans un mot, en regardant droit devant lui. « Alors maintenant tu veux aider. Tu veux compenser. Tu veux prouver que tu comptes, que tu es utile. » J'attendis patiemment qu'il réagisse. Je devais lui laisser le temps d'accepter cette vérité que j'avais osé énoncer à voix haute.
« J'ai besoin de réussir ça. » Finit-il par dire d'une voix rauque, sûrement parce qu'il se retenait de verser quelques larmes. « J'ai besoin de savoir... De savoir que j'aide. Il faut que je sois utile parce que... Si personne n'a besoin de moi alors... »
« Harry a besoin de toi. Tu es son parrain, la seule personne qu'il puisse appeler sa famille. Remus a besoin de toi. À vous deux vous êtes encore les Maraudeurs, mais lui tout seul il n'est plus qu'un ancien élève avec ses souvenirs... Sirius regarde-moi. » Lui ordonnai-je en attrapant son menton pour qu'il me regarde dans les yeux. « Tu comptes pour eux. Tu comptes pour tout le monde, et tu n'as pas besoin d'être un héros pour ça. On n'a pas besoin de héros, on a besoin de toi, Sirius Black. Tu es important. »
Je crus pendant une seconde qu'il allait pleurer, mais il n'en fit rien. Verser une larme, c'était en attendre bien trop d'un gars comme lui. A la place, il prit ma main, qui avait migré sur son épaule, et il déposa un léger baiser en signe de gratitude avant de reconcentrer son regard sur le terrain de Quidditch où Harry tentait d'avoir l'attention des postulants.
« Ça te dirait d'aller à Pré-au-Lard demain ? » Balança-t-il.
« C'est pas sympa Sirius. » Grommelai-je. « Tu sais bien que j'ai pas l'droit. »
« En fait... » Je sursautai sur place, pleine d'espoir alors qu'il commençait à sourire. « J'ai vu avec le directeur. Étant donné que le village est surveillé par l'Ordre, et puis Voldemort n'ose pas l'attaquer, c'est trop près de l'école, et donc de Dumbledore. On pourrait boire une verre au Trois Balais, avec Remus et Tonks. »
« Seulement si tu me promets de faire une bonne nuit de sommeil ce soir après ta garde. » Provoquai-je.
Il sortit son poing de sa poche et je le checkai, souriant de toutes mes dents ce qui le fit rire, comme s'il aboyait.
Le soir venu je me rendis à la bibliothèque. J'avais commencé à me renseigner sur les courants telluriques dans l'optique de pouvoir, un jour, rentrer chez moi. Outre le fait que l'idée de ne jamais revoir ma famille m'angoissait, si bien que j'évitais d'y penser, il fallait garder en tête que ce monde n'était pas le mien.
Globalement, je compris que les courants telluriques étaient de forts concentrés d'énergies magiques qui parcouraient la terre, à l'instar des courants marins. Là où devait se trouver le manoir Compton il y avait un important croisement de courants telluriques, tout comme au niveau la Forêt Interdite et, d'une manière ou d'une autre, un passage pouvait se créer entre les deux.
Comment mettre en place ce passage ? Mystère et boule de gomme.
Il me faudrait en parler à Dumbledore car mon cerveau seul ne suffisait pas à trouver toutes les réponses. Voilà la réflexion que je me fis, seule dans la bibliothèque, lisant à la lumière d'une unique lampe à m'en défoncer les yeux.
Madame Pince ne voulait jamais me laisser fermer la bibliothèque, refusant de me laisser seule avec ses précieux livres. Mais j'avais repéré où était sa clé et, n'étant pas une élève, j'avais le droit d'aller dans les couloirs à n'importe quelle heure. J'avais donc pris l'habitude de retourner sur mon lieu de travail après le dîner jusque tard dans la nuit. C'est donc sur le chemin qui me menait à mes appartement que je croisa un de mes collègues.
« Bonsoir Rogue. »
« Professeur Rogue. » Me corrigea-t-il avec un regard sévère.
« Je ne suis pas une de vos élèves. » Répondis-je avec détermination. J'avais décidé de ne pas me laisser faire.
« Miss Mirdin que me voulez-vous ? »
« Comment va Drago ? » Ma question le surpris et il sembla se rappeler de qui j'étais en soupirant.
« Mal. »
« Oui c'est évident. J'aimerais l'aider cela-dit. » Severus Rogue me toisa, comme s'il me jaugeait et je refusai de baisser les yeux. « Pourquoi vous refusez mon amitié ? »
« Je n'ai pas besoin d'avoir quelqu'un comme vous pour amie. » Cracha l'ancien Serpentard.
« Vous voulez dire une moldu ? Désolée mais vous n'aurez rien d'autre sous la main. »
« Pourquoi tenez-vous tant à être mon... amie ? »
« Parce que je sais qui vous êtes vraiment. Et je pensais que vous auriez aimé avoir quelqu'un à qui parler. »
« Parler de quoi ? »
« De Lily. » Son visage se figea et je crus pendant un instant qu'il allait devenir violent. Alors je décidai de lui montrer mon tatouage en soulevant le bas de mon jeans. Inutile de dire que son souffle se coupa le temps d'une seconde en découvrant sa réplique inscrite dans ma chair. « Je sais que vous l'aimez, depuis toujours. Je sais que vous êtes déchiré parce que quand vous regardez Harry vous voyez d'abord un reflet de son père. Mais si vous regardez ses yeux, vous retrouvez Lily. Et c'est pour ça que depuis maintenant plus de quinze ans vous le protégez. Que vous continuerez à le protéger malgré ce que vous avez appris l'été dernier, que je sais également. Vous le protégez parce qu'il est une partie d'elle. Un dernier fragment de la femme que vous aimez et qui ne soit pas mort. »
« Si jamais, vous révélez... » Me menaça-t-il férocement, mais je répondis sur le même ton.
« Jamais je ne trahirais votre secret. »
« Retournez à votre appartement. » Finit-il par dire.
Je soupirai avant de me retourner. J'espérai cependant qu'il se souviendrait que je voulais l'aider, ou au moins rendre son fardeau plus léger.
Contre toute attentes, je pus voir les effets de ma performance dès le lendemain au déjeuner. Sirius, qui avait pour une fois suivit mes conseils, occupait sa chaise, or c'était là que je m'asseyais jusqu'ici, pour éviter d'avoir à m'asseoir près de madame Pince. Je m'arrêtai donc plusieurs instants, cherchant une place où je serais acceptée. C'est là que l'ancien professeur de potions vint me chercher et m'invita à prendre la place libre à côté de lui. Il m'avait invité d'une voix neutre, presque glaciale, mais j'interprétai ce geste comme une main tendue vers de nouveaux échanges.
End Notes:
Décidément, Gabrielle a le don pour dire les choses, mais c'est peut-être ce dont Sirius et Rogue ont besoin.
Que pensez-vous de son comportement vis à vis des deux sorciers ? De sa relation spéciale avec un certain concierge ? Le prochain chapitre se déroulera donc à Pré-au-Lard, où Gabrielle sera la première moldu à mettre les pieds. Pour le meilleur ou pour le pire ? ;)
- Henriette
Celle qui, allait à Pré-au-Lard by TheHenriette
Author's Notes:
Bien le bonjour,
Merci à Adso pour sa dernière review :)
Bonne lecture !
J'étais infernale.
Je courrais partout, pressant mon visage contre les vitres comme une enfant. Je m'émerveillais avec un entrain qui, apparemment, était épuisant. Il fallait se mettre à ma place aussi, j'étais la toute première moldu du monde à découvrir Pré-au-Lard ! J'avais de quoi être excitée comme une puce, non ?
Je dévalisais Honeydukes, financée par Sirius à qui je promis de tout rembourser quand j'aurais ma première paye de sorcière, enfin de Cracmol. Chez Zonko je me montra curieuse, mais prudente. Les farces et attrapes de sorciers pouvant s'avérer quelque peu dangereuse pour quelqu'un d'aussi vulnérable que moi.
Remus nous rejoignit chez Derviche et Bang, où son ami venait s'acheter une radio magique. Il avait toujours cet air fatigué qui contrastait drastiquement avec la chaleur de sa voix et la douceur de ses paroles.
« Et bien Patmol, on dirait que tu viens de dompter tout un troupeau d'hippogriffes. » Sourit Remus.
« Comment est-ce qu'un être aussi chétif peut-il être aussi agaçant ? » Fit-il en me désignant.
« Le talent. » Répondis-je sans cesser de sourire.
Nous fîmes ensuite une halte à la poste du village, où les rangées de chouettes et de hiboux me laissèrent muette tant c'était impressionnant.
Finalement, nous retrouvâmes Tonks après sa garde, au pub des Trois Balais. Je lui lançais un regard compatissant, ces cheveux étaient gris souris et Remus, malgré qu'il soit assis à côté d'elle, évitait scrupuleusement ne serait-ce que de l'effleurer.
J'étais aux anges, je savourais mon soda à la branchiflore comme une vraie écolière de Poudlard et je crus que rien ne pourrais entacher cette journée.
Je me trompais lourdement.
Nous fûmes à peine sorti des Trois Balais que des silhouettes encagoulées de noir nous encerclèrent, Remus, Tonks, Sirius et moi. La panique gagna le village, certains sorciers qui étaient dehors se dépêchèrent de rentrer dans les enseignes, d'autres levaient leurs baguettes pour commencer le combat. D'instinct, Sirius me prit le poignet et me fit me mettre derrière lui, moi la pauvre petite moldu sans magie pour répliquer. Le Mangemort en face de lui, qui était en fait une Mangemort, découvrit son visage et je reconnus la cruelle Bellatrix Lestrange.
« Donnez-nous la Cracmol. » Ordonna-t-elle. « Le Maître a quelques questions à lui poser. »
« Comment ils savaient qu'elle serait au village ? » S'inquiéta Tonks, les sens en alerte, trop bas pour que les assaillants l'entendent.
« Aucune idée. » Répondit Sirius.
« Qu'est-ce qu'on fait ? » Fis-je, apeurée.
« Tu restes bien derrière moi. Remus, envoie un signal à l'école, je vais transplanner devant les grilles pour la mettre à l'abri. »
« On te couvre. »
Le loup-garou lança alors une nuée d'étincelles rouges, ce qui sonna le début des hostilités. J'eus à peine le temps de voir les sorts fuser de partout, des rouges, des blancs, des verts.... Que Sirius serra ma main encore plus fort, ce que je ne pensais pas humainement possible, et transplanna avec moi.
Sauf que les Mangemorts, même si nous aimerions que ce ne soit pas le cas, ne sont pas totalement débiles. Ils avaient anticipé qu'on m'emmènerait vers l'école, et Sirius et moi fûmes donc reçus sans cérémonie par trois sorciers cagoulés. Si Patmol aurait pu les gérer seul, c'était sans compter sur Bellatrix qui arriva derrière-nous.
« Je vais t'emmener au quartier général. »
Ce fut la dernière chose que j'entendis clairement, car ce qui se passa ensuite est flou. Nous avons commencé à transplanner, mais je crois que Bellatrix se joignit à nous, comme pour nous attraper en vol. Je sentais mon corps s'étirer comme un chewing-gum avec lequel on joue, je sentais mes entrailles se contracter et je ne voyais rien de clair autour de moi.
Quand soudain, la douleur. Une douleur lancinante me prit à l'épaule, comme si on m'arrachait des lambeaux de chair avec un couteau rouillé. Je me sentis tomber violemment sur le sol, rebondissant comme une balle de tennis. Il y avait de la lumière, des lumières colorées. Quelqu'un me tourna, pour me mettre sur le dos, de mes yeux embués je ne distinguais qu'une silhouette. J'entendis, comme un son lointain, des 'Maugrey couvre-moi' et des 'Merde merde merde !'.
Peu à peu, je redevins consciente de ce qu'il se passait. Je sentis une main sur ma joue, dans mes cheveux. Je sentis que je tremblais, que je convulsais même.
« Episkey. » La douleur, le bruit d'os qui craquent et une douleur déchirante sur mon bras. « Désolé. Merde ! »
« Oh mon dieu, Bill ! »
« Il faut l'emmener ailleurs ! »
« Elle a été désartibulée elle peut plus transplanner ! »
Je sentis qu'on me soulevait, que la personne qui me portait se mit à courir. Seules trois choses étaient claires pour moi à ce moment-là : la douleur qui semblait suinter de chaque nerf de mon bras gauche, l'air que je continuais pourtant inlassablement à inspirer jusque dans mes poumons et les mots encourageant d'une voix familière que j'entendis, avant de perdre connaissance.
« Tiens bon Gabrielle. Tiens bon. »
Je me réveillais dans ce que j'identifiai rapidement comme l'infirmerie de Poudlard. Je ne tentais même pas de me redresser, ne pouvant ignorer la douleur sourde qui me lançait dans l'épaule jusque dans le bras gauche. Je regardais autour de moi. A ma gauche, assis sur une chaise et les coudes sur les genoux, Sirius avait calé son menton sur ses mains jointes. Devant moi, Tonks était appuyée sur le pied de mon lit tandis que du monde semblait s'agiter au-delà de mon champ de vision.
« Bien sûr cela ne compte pas à quoi il ressemble.... ce n'est pas vraiment important....mais
il était un garçon vraiment très b-beau.... toujours très beau.... et il al-allait se marier ! » Entendis-je.
« Et que voulez-vous dire par ça ? Que voulez-vous dire 'il allait se marier ? »
« Et bien ... seulement que. »
« Vous pensez que Bill ne voudra plus se marier avec moi ? Vous pensez qu'à cause de ces morsures il ne m'aimera plus ? »
« Non ce n'est pas ce que je... »
« Car il le fera ! Il faudrait plus qu'un loup garou pour empêcher Bill de m'aimer ! »
« Et bien je suis sûre. Mais je pensais que peut-être, vu comment il... »
« Vous pensiez que je ne souhaiterais plus me marier avec lui ? Ou peut-être vous l'espériez ? Qu'est-ce que ça peut me faire à quoi il ressemble ? Je suis assez belle pour nous deux je pense ! Toutes ces cicatrices montrent que mon mari est brave ! Et je le ferais ! »
Personne n'avait remarqué que j'étais éveillée, trop concentré à suivre l'incroyable réconciliation entre Molly Weasley et Fleur Delacour. Je compris vite que Bill avait bien été attaqué par Greyback, ce qui aurait dû arriver bien plus tard dans l'année. Mais qu'à cela ne tienne, il y aurait au moins une bonne chose qui arriverais plus tôt également.
« Tu vois ! » Dit une voix tendue, Tonks regardait Lupin « Elle veut toujours se marier avec lui, même s'il a été mordu ! Elle ne s'en soucie pas ! »
« C'est différent. » dit Lupin, bougeant à peine ses lèvres et paraissant soudainement tendu. « Bill ne sera pas un loup garou à part entière. Ce cas est complétement ... »
« Mais je m'en fiche également ! Je te l'aie dit des millions de fois... »
« Et je t'ai dit des milliers de fois...Que je suis trop vieux pour toi, trop pauvre...trop dangereux... »
« J'ai toujours dit que tu avais une opinion ridicule à ce sujet Remus. »
« Je ne suis pas ridicule. » Dit Lupin fermement. « Tonks mérite quelqu'un de jeune et intact. »
« Mais c'est toi qu'elle veut. » Lâchai-je d'une voix un peu plus rauque que d'habitude.
Les têtes se tournèrent vers moi dans un mouvement presque synchronisé. Sirius se leva d'un bond, Tonks se précipita à ma droite pour me prendre la main et Madame Pomfresh arriva en trottant pour m'aider à me redresser en position assise. Je constatais qu'on m'avait mis le bras gauche en écharpe et bandé l'épaule.
« Et puis la jeunesse, la santé... tout ça, ça passe. » Continuai-je.
« C'est... C'est pas le moment de parler de ça. »
« Écoute-moi bien tête de mule. » M'énervai-je. « C'est toujours le moment pour parler d'amour. Alors arrête d'écouter cette stupide voix dans ta tête qui te dit que tu ne mérites pas d'être aimé, c'est faux. Tout le monde mérite d'être aimé. Alors sois gentil, tu l'embrasse et tu la ferme. AÏE ! » J'avais terminé ma tirade en grognant, l'infirmière m'examinai et me fis faire un mouvement douloureux. Tonks prit alors la main de Remus, qui lui lança un regard à la fois implorant et affectueux.
« C'était écrit, n'est-ce pas ? » Finit par me demander le lycanthrope. Je lui envoyai un demi-sourire.
« Bah ouais tu vois. C'est l'destin, alors fais avec. »
Ils ne s'embrassèrent pas, peut-être par pudeur, mais je savais que leur histoire était en marche.
Madame Pomfresh me fit quelques recommandations, du repos surtout, et Sirius put ensuite se rapprocher de moi.
« Il y a d'autres blessés ? » Demandai-je. Il me fit non de la tête, l'air visiblement contrarié. « Eh, tu as fait ce que tu pouvais. »
« Tu as été sévèrement désartibulée, ça aurait pu te tuer. » Souffla le Maraudeur dans un souffle coupable.
« Ça n'a pas été le cas. » Le rassurai-je.
« Je n'aurais pas dû t'emmener au village. C'était stupide. »
« Bon, est-ce qu'on peut zapper la partie où tu culpabilises pour aller directement au moment où tout le monde m'envoie des chocolats pour que je me rétablisse vite ? » Grommelai-je. Il esquissa un sourire, mais ce qui termina de le faire rire fut quand je me rendis compte que nous avions oublié quelque chose au village. « Oh non ! Mes Dragées Surprise ! »
End Notes:
Les passages en gras sont tirés du livre "Harry Potter et le Prince de Sang-mêlé" et sont donc attribués à J.K Rowling.
Pour la première fois, mais certainement pas la dernière, Gabrielle se retrouve donc officiellement en danger. C'était pas évident de décrire l'attaque de son point de vue, j'espère que ça vous plaît ! :)
Le résultat, certains événements ont lieu avec beaucoup d'avance ! Notamment la blessure de Bill par Greyback, entraînant les débuts amoureux de Tonks et notre lycanthrope préféré. Que pensez-vous de tout ça ?
A bientôt !
- Henriette
Celle qui, allait chercher le collier by TheHenriette
Author's Notes:
Salutations,
A nouveau, nous allons voyager à travers le village de Pré-au-Lard.
Un grand merci à Padfooot, Adso, Lagertha et padf3wife pour leur review ♥
Bonne lecture à tous et toutes.
Après une semaine de convalescence à l'infirmerie, la vie reprit son cours normal. Enfin, aussi normal qu'il peut l'être à Poudlard.
Dumbledore m'avait informé que c'était Drago Malefoy qui avait informé sa tante que je serais à Pré-au-Lard le jour de l'attaque. Ses camarades Serpentards nous avaient entendus, Sirius et moi, dans les gradins du stade de Quidditch alors qu'ils espionnaient les essais des Gryffondors. En effet tout le monde avait fait le lien entre la mystérieuse folle en peignoir du Département des Mystères et la nouvelle assistante Cracmol de la bibliothécaire. Je n'étais, à priori, toujours pas la principale priorité du Seigneur des Ténèbres, mais il avait fait agir ses sbires par pure opportunité. Depuis, avec l'accord des habitants et des commerçants, un bouclier anti-transplannage avait été installé autour du village qui n'avaient plus que deux entrées étroitement surveillées.
Pour des raisons qui me sont toujours obscures, Madame Pince refusa de me rendre mon poste une fois sortie de l'infirmerie. Une histoire de maladresse dangereuse pour ses livres anciens paraît-il. Si à contrecœur Madame Pince continua de m'accorder l'accès à la bibliothèque, il était devenu hors de question que nous collaborions à nouveau. Je devins l'assistante de Madame Pomfresh. Il se trouva qu'elle était beaucoup, beaucoup plus aimable que mon ancienne patronne et à son contact, je devenais curieuse et avide d'apprendre. Certes je ne pouvais pas pratiquer la magie, mais je pouvais ranger l'infirmerie et même effectuer quelques soins mineurs. Comme appliquer l'essence de Murlap sur les blessures des joueurs de Quidditch blessés ou préparer des onguents.
La mi-octobre arriva, et avec elle la première sortie officielle des élèves à Pré-au-Lard. Lors de cette journée, je savais que Katie Bell allait recevoir de madame Rosemerta un collier d'opale à offrir à Dumbledore. Une tentative infructueuse de Drago qui n'aboutira qu'à blesser grièvement la jeune fille. Et il me paraissait un peu cruel de laisser cela arriver. J'avais fait le lien que si Katie n'allait pas à Sainte-Mangouste, Harry ne prendrait pas Dean comme remplaçant dans l'équipe de Quidditch. Mais je considérais que cela n'empêcherait pas l'Élu de se rendre compte de ses sentiments pour la jeune Weasley. Au contraire, passer du temps sans que la rouquine ne soit avec son petit-copain ne pouvait que les aider.
C'est après ce raisonnement que je décidais de mettre un plan en place. Je rencontrais cependant quelques difficultés.
« C'est de la folie ! » S'exclamait Sirius.
« J'essaye d'éviter qu'une personne innocente ne soit blessée. » Me défendis-je.
« En prenant sa place ? Tu es complètement folle ! »
« Pré-au-Lard a été sécurisé depuis la dernière fois. »
« Fol Œil, soutiens moi ! »
« Elle n'a pas tort Black. » Grogna l'ancien auror. « Même si je trouve ça très imprudent... Et après tout, Dumbledore est d'accord. »
« Exactement ! Maintenant excusez-moi, je dois aller chercher mes gants. »
Et je laissais Sirius et Fol Œil plantés au rez-de-chaussée.
J'avais tout prévu. Je me rendrais au Trois Balais et irait directement dans les toilettes des filles après m'être vanté haut et fort de mon poste à Poudlard. Là-dessus, la barmaid viendrait me soumettre au sortilège de l'Imperium pour m'obliger à remettre un paquet au directeur. Dumbledore était prévenu, il ne devait pas ouvrir le paquet que je lui offrirais. J'avais pris soin d'avoir des gants non-troués, ce qui avait été l'erreur de Katie Bell.
Même si le passage où je devenais esclave d'un Imperium m'effrayait un peu, c'est confiante que je descendis le chemin qui menait au village. Pourtant, je levais les yeux au ciel en découvrant le chien noir qui me dépassait.
« Sirius. » Soupirai-je alors qu'il me grognait dessus. « Je fais ça pour aider ok ? » Je continuai à avancer résolument vers les Trois Balais. S'il ne m'arrêta pas, Sirius me suivit de près. « Oh et puis reprend forme humaine ! Je vais passer pour une folle si je cause à un clébard. »
« Ça c'est parce que tu ES folle. » Me gronda-t-il une fois debout sur ses deux jambes. Il s'était naturellement transformé tout en marchant, avec une incroyable agilité.
« Écoutes Sirius. » Dis-je en m'arrêtant alors que nous arrivions devant l'enseigne. « Je vais entrer là-dedans ok ? Et quand je vais en sortir, j'aurais dans les mains un paquet que je voudrais absolument emmener à l'école. Tu ne dois pas m'en empêcher c'est compris ? Tu ne dois pas me le prendre des mains, essayer de me convaincre ou quoi que ce soit. Je serais sous Imperium alors... Non écoutes-moi je ne risque rien. » M'emportai-je alors qu'il allait me couper. « Je ne serais que l'intermédiaire. Il faut que tu me fasses confiance Sirius. S'il te plaît. »
Le visage crispé, il céda pourtant en me libérant d'un signe de tête vers les Trois Balais. J'y entrais le pas assuré et tout se passa comme prévu. Je me présentais à Madame Rosemerta qui fut particulièrement intéressée de me savoir à Poudlard. Puis je fis savoir haut et fort, beaucoup trop fort d'ailleurs, que j'allais aux toilettes et je me dépêchais de dépasser l'innocente Katie Bell. Cela ne loupa pas et la tenancière du pub me tomba dessus à peine avais-je franchis la porte.
Être sous l'emprise de l'Imperium était une expérience tout à fait étrange. J'étais consciente, mais comme si j'étais spectatrice de mon propre cerveau. Je me voyais, me sentais accepter le paquet et jurer de le donner au professeur Dumbledore. Mais je n'y étais pour rien. Je sortis des WC et oubliais subitement qui m'avait donné ce paquet. Je ne savais qu'une chose, je devais le livrer au directeur immédiatement. C'était une question de vie ou de mort. Je passais devant la table où était installé le trio d'or qui me regarda avec inquiétude et pris la porte qui menait au-dehors. Sirius, qui n'avais pas bougé, se rua sur moi et je serrais un peu plus fort le paquet entre mes mains.
« Il faut que je rentre à Poudlard. » Déclarai-je d'une voix absente qui le fit froncer les sourcils.
Il ne répondit pas et se contenta de m'escorter. Je marchais sans pour autant contrôler mes pas, ce qui me faisaient l'effet d'un automatisme terrifiant. Je croisais Hagrid sur le chemin, il voulut me saluer mais Sirius le fit taire d'un geste de la main. Et je continuais, sans relâche. Je voulais parler, dire à Sirius que je n'étais pas en danger, qu'il n'y avait rien à craindre. Mais ma bouche refusait de s'activer et je restais muette. Je devais emmener ce paquet à Dumbledore, c'est tout ce qui comptait.
« Suçacide. » M'entendis-je prononcer.
La gargouille se mouva et j'entrais dans le bureau du directeur, qui visiblement m'attendait.
« Un cadeau pour vous professeur. J'espère qu'il vous plaira. »
Le sorcier me fixa du regard et, maintenant que mon œuvre était accomplie, je sentis les effets du sortilège disparaître. Comme si un liquide chaud fondait à l'intérieur de moi. Reprenant mes esprits je secouais la tête, bien contente que cela soit fini.
« Tout s'est bien passé ? » Me demanda le directeur.
« À merveille. » Répondis-je en souriant, j'étais très fière de moi.
« Puis-je savoir désormais... »
« C'est Katie Bell qui devait recevoir le paquet. » Coupai-je. « Mais si ça avait été le cas, son amie Leanne aurait essayé de l'en empêcher. » Je jetai un regard un peu moqueur à Sirius, qui ne me le renvoya guère. « Katie aurait effleuré le collier, car c'est un collier là-dedans, par un trou dans son gant et ça l'aurait blessé. Grièvement. »
Dumbledore me félicita pour mon action, il ajouta que si j'avais été élève il aura accordé 50 points à ma maison. Je souriais de toutes mes dents, je n'avais jamais eu l'occasion d'être brave dans ma vie d'avant. J'étais assez satisfaite de voir que, lorsque je le devais, je savais me montrer à la hauteur.
Lorsque je sortis, Sirius était toujours d'aussi mauvaise humeur et avait à peine décroché un mot devant le directeur.
« C'était imprudent. » Me gronda-t-il alors que je prenais le chemin des cuisines, cette histoire m'avait donné faim.
« Je savais très bien ce que je faisais. » Soupirai-je un peu agacée.
« Non, tu étais sous Imperium. Tu n'en savais rien du tout. »
« Mais si... Enfin non mais... Oh et puis zut ! C'est quoi ton problème ? »
« TU ES ... » Il allait crier, mais il s'arrêta. Il regarda furtivement autour de nous et repris d'une voix plus basse, mais tranchante. « Tu es une moldu Gabrielle. Ça veut dire que tu es vulnérable. Souviens-toi quand les mangemorts sont venus, tu étais totalement sans défense. »
« Merci de me le rappeler. » Crachai-je.
« Tu ne peux pas t'amuser à jouer les héroïnes. » Continua-t-il en ignorant ma remarque.
« Alors ça tu vois, de la part d'un Gryffondor. » Raillai-je en méprisant le nom de sa maison. « C'est vraiment déplacé. »
J'étais furieuse. Comment osait-il, alors qu'il avait passé l'année précédente à reprocher à son neveu de ne pas prendre assez de risques, me dire à moi que je jouais les héroïnes ? Quel culot !
J'étais tellement énervée que je n'allais pas aux cuisines, je pris la direction du parc et m'installais dans un coin un peu caché que je m'étais approprié, pour fumer une cigarette. Mais je n'arrivais pas à rester en place. Sirius me traitait comme une enfant de dix ans alors que, bordel à foutre, je lui avais sauvé la vie ! Éteignant mon mégot, je pris la direction de la cabane de Hagrid et de son potager, où Buck/Ventdebout, était tranquillement installé. Caresser l'animal me calma et quand je retrouvais mon appartement en fin de journée, mon envie de tabasser tout le monde était passée.
Mais le lendemain, on cogna à ma porte. Fort, sans arrêter. Je fus obligée de me lever, jurant de faire payer celui ou celle qui mettait fin à ma sacro-sainte grasse matinée... Bien qu'il soit déjà plus de onze heure.
« Salut. » Me fit Sirius alors que j'ouvrai la porte. « J'peux entrer ? »
« Désolée. » Répondis-je faussement. Il en avait du toupet de se pointer comme ça un dimanche matin après son sermon de la veille. « Je suis trop occupée à jouer les héroïnes. » Et je fermai la porte. Enfin, je tentai de la fermer car Sirius la bloqua d'un seul bras. Je voulus pousser un peu plus fort mais je n'avais aucune chance et il entra sans cérémonie. « Bah vas-y fais comme chez toi. Je suis en pyjama Sirius. » M'énervai-je.
« Oui je vois ça. D'ailleurs j'adore les p'tits oursons. » Se moqua-t-il en voyant mon ensemble short-débardeur rouge avec des têtes d'oursons genre Petit Ours Brun partout.
« Tonks le trouvait rigolo. » Grognai-je en croisant les bras, soudainement gênée par ma tenue. « Qu'est-ce que tu m'veux ? »
« Je n'aurais pas dû m'énerver contre toi hier. » Accorda le brun. « Ce que tu as fait, pour empêcher Katie d'être blessé. C'était courageux de ta part. »
« Mais c'est que ça ressemblerait presque à des excuses ! »
« Je suis cependant persuadé d'avoir en partie raison. »
« Ça m'aurais étonné... »
« Je t'ai pris ça. » Il me tendit un sac et je haussai un sourcil.
Je vis rapidement que le sac provenait de « Weasley, Farces pour Sorciers Facétieux » ce qui attisa grandement ma curiosité. Il me sourit et moi, faible dans mon pyjama à tête d'oursons, je capitulais et lui renvoyais son sourire. A l'intérieur je trouvais trois capes et cinq paires de gants ainsi que deux pots couleurs bleu nuit.
« C'est de la... »
« Poudre d'Obscurité Instantanée du Pérou. » Terminai-je.
« Exactement. Avec des gants et des capes boucliers. J'aimerais que tu en ais toujours sur toi. Au moins une paire de gant et un pot de poudre. » Me confia Sirius d'un ton qu'il voulait détaché en s'asseyant sur mon canapé.
« Je dois admettre... » Cédai-je en m'asseyant sur le fauteuil face à lui, de l'autre côté d'une petite table basse. « Que ces machins pourraient être utile à la faible moldu que je suis. » Terminais-je en voulant plaisanter.
« J'ai dit que tu étais sans défense. Je n'ai jamais dit que tu étais faible. »
Je ne répondis pas à cette remarque et me contentai de sourire timidement. Je n'étais pas sûre de bien faire la différence entre 'faible' et 'sans-défense' mais tout ce que je comprenais, c'était que Sirius Black était inquiet pour moi, et cela me touchait énormément. Je sentais le rouge m'embraser les joues et me maudis moi-même.
Bordel à foutre, étais-je vraiment en train de craquer sur Sirius Black ? C'était tellement cliché que je me serais bien mis une baffe...
End Notes:
Pour la première fois depuis son arrivée, Gabrielle agit. Elle agit pour de vrai, et ne fais pas qu'informer ou subir. Qu'avez-vous pensé de sa petite mission sauvetage ?
Face à ça le pauvre Sirius, qui a failli la perdre un peu avant, réagit plutôt vivement avant de mesurer ses esprits.
J'espère que ce chapitre vous a plu :)
N'hésitez pas à me laisser vos impressions en reviews ;)
- Henriette
Celle qui, étudiait l'occlumencie by TheHenriette
Author's Notes:
Bonjour tout le monde,
Je remercie Padfooot pour sa review sur le chapitre précédent.
Crédits :
En italique sont des extraits de chansons listées ci-dessous =
- Céline Dion & Garou, Sous le vent
- Bigflo et Oli, Alors alors
Bonne lecture :)
- Henriette
Ajout modération : Trigger Warning Suicide.
ous le vent... Si tu crois que c'est fini, jamais. C'est juste une pause, un répit, après les dangers. Et si tu crois que je t'oublie, écoutes. Ouvre ton cœur au vent de la nuit, ferme les yeux et... Fais comme si j'avais pris la mer. J'ai sorti la grand-voile, et j'ai glissé sous le vent.
Un éclair blanc se fit dans ma tête et je me revis chez ma tatoueuse, accompagnée de ma meilleure amie pour mon premier tatouage...
Et merde.
J'étais en fait dans le bureau de Severus Rogue, assise sur une chaise. Mon visage était légèrement humide de sueur et mon souffle court.
« Désolée... »
« Ne vous excusez pas Mirdin. Vous vous en sortez bien. L'idée d'une chanson... C'est assez intelligent. » Je ne pus m'empêcher de sourire. Venant de Severus Rogue ce n'était même plus un compliment, ça relevait carrément de l'éloge.
Après l'attaque des Mangemorts à Pré-au-Lard et ma mission sauvetage, le directeur Dumbledore avait demandé à son meilleur occlumens de me donner des cours d'occlumancie. J'étudiais donc, comme Harry avant moi, cet art subtil depuis maintenant deux semaines.
« Bien reprenons... » Dit-il en relevant sa baguette.
« Attendez... je sais que le Seigneur des Ténèbres ne se repose pas mais... Je pourrais avoir un verre d'eau ? » Demandai-je timidement. Un peu agacé, Rogue obtempéra cependant et je pus me servir un verre d'eau bien fraîche avant de me rasseoir.
« Legilimens. »
Alors, dis-moi qu'est-ce qu'tu deviens ? C'est vrai, ça fait longtemps. Alors, dis-moi qu'est-ce qu'tu deviens ? C'est vrai, ça fait longtemps, qu'tu dis rien.
J'ai cherché dans le quartier mais non, non. J'ai fait le tour de la Terre mais non, non. J'ai demandé à ta mère mais non, non. Pas d'nouvelles (pas d'nouvelles).
J'ai attendu tout l'été mais non, non. J'ai espéré tout l'hiver mais non, non. Mais comme dit le proverbe, (ah!). Bonne nouvelle !
Je me voyais, nue dans mon bain, coupant la peau de mes poignets... Non ! Il fallait que je me reprenne...
Alors alors. Dis-moi qu't'es resté avec elle. Tu m'disais : "C'est la bonne et bordel, qu'elle est belle". On refaisait le monde, sur le canap' de l'appart. Maintenant j'voudrais savoir où tu te caches sur la carte.
J'avais 18 ans, j'étais à la plage. Je relisais pour la centième fois le tome quatre d'Harry Potter. Je relisais la deuxième tâche. Harry était vraiment bête de penser que les autres mourraient s'il ne les ramenait pas...
"Repoussez-moi Mirdin".
Alors alors. On s'est promis de pas s'lâcher, alors alors, et je crois bien qu'on s'est raté. T'as changé de numéro ou t'avais pas envie de me parler quand je t'ai appelé, hein ?
En pleine crise d'adolescence, je faisais le mur de chez mes parents pour aller picoler avec mes copains.
"Repoussez-moi. Faites barrage !"
Alors alors. T'es parti, chercher ton Eldorado ? Tout le monde t'adore-adore. On s'kiffait à mort, amore. T'es peut-être à Bora-Bora, en maillot ou en tongs. Si c'est une de tes blagues, celle-là elle est trop longue.
Confortablement installée dans mon lit, je lisais avidement Harry Potter et les Reliques de la Mort pour la première fois. Digérant chaque mot du chapitre 'Le récit du Prince' je versais des larmes en découvrant la vraie nature de ce personnage si longtemps méprisé.
« Ça suffit... »
Je repris place dans la réalité, la tête un peu embrouillée. Devant moi, Rogue paraissait décontenancé. Oui, j'avais pleuré en découvrant ses sentiments pour Lily Evans.
« Tenez, prenez ça. » Me dit-il en me tendant quelques carrés de chocolat.
« Vous n'étiez pas aussi avenant avec Harry. » Remarquai-je.
« Vous n'êtes pas aussi prétentieuse que Potter. » Je souris en coin tout en croquant dans le chocolat, ce qui me fit un bien fou. « Ce sera tout pour ce soir. Vous vous en sortez bien. »
« Vous voulez dire en général, ou pour une moldu ? » Taquinai-je. Il ne me répondit pas, se contentant de renifler avec dédain Je décelai tout de même une pointe de contentement. J'attendis que l'ancien Serpentard rebondisse, mais il n'avait visiblement aucune envie de discuter. Comme d'habitude. « Bon... Demain même heure ? »
« Vous épuisez serait inutile. Jeudi soir sera suffisant. »
« Bien. »
Cédant face à la non-conversation du professeur le moins loquace de l'école, je sortis de son bureau et entrepris de retourner à mon appartement. C'était ma troisième leçon d'occlumencie, comme j'avais déjà lu celles d'Harry je savais à quoi m'attendre. Cela me donnait un avantage. La nuit était tombée, je croisais Miss Teigne et son maître dans les couloirs mais il ne m'embêta pas. Je n'étais pas une élève, et puis il m'aimait bien. Ce que je trouvais toujours aussi bizarre mais bien pratique car je me perdais souvent dans le château.
Sur le chemin, je passais un coup d'œil à travers une fenêtre et mon cœur manqua un battement à la vue de la pleine lune. En ce moment, Remus était au square Grimmaurd avec Sirius, sous sa forme de Patmol. Je savais que le lycanthrope avait pris sa potion Tue-Loup toute la semaine et que Sirius ne risquait rien sous sa forme canine. Je fus cependant incapable de ne pas imaginer un loup affamé déchiquetant le flanc d'un chien noir qui finissait par agoniser.
Une fois arrivée devant ma porte, que j'éclairais de ma lampe torche, je fus prise de court par le Survivant qui sortit de dessous sa cape d'invisibilité.
« BORDEL À FOUTRE ... » Criai-je en sursautant. Faisant grogner les tableaux endormis. « Harry qu'est-ce que tu fous là, j'ai failli avoir une attaque ! »
« Sirius et Remus m'ont dit que tu avais des leçon d'occlumencie avec Rogue. J'me suis dit que t'aurais besoin de soutien. »
« Entre. » Ordonnai-je en faisant tourner ma clé dans la serrure.
« Je t'ai apporté du chocolat. »
« T'es gentil Harry, mais Severus m'en a déjà donné. »
« Sérieux ? »
« Figure-toi que quand on ne le traite pas comme un sale mangemort, il peut devenir presque aimable. » Raillai-je.
« C'est vraiment bizarre... »
« Harry, tu te rappelles l'an dernier ? » Commençai-je en m'installant dans un fauteuil face à la cheminée pour fumer une cigarette. « Quand tu prenais toi-même ce genre de cours, et que tu as fouillé dans la Pensine avec les souvenirs de Rogue. »
« Oui, il était furieux. » Souffla-t-il en se laissant tomber sur le canapé à côté de moi.
« Et ce jour-là tu as découvert que ton père... Enfin que ton père, quand il avait 15 ans, c'était vraiment un p'tit con. Le genre à racketter le p'tit gros d'la classe. » L'Élu baissa la tête, ce souvenir étant toujours un peu douloureux pour lui. « Et bien de la même manière tu pourrais un jour découvrir que Rogue n'est pas seulement un adepte de la magie noire. Mais aussi un homme avec... avec des sentiments et une histoire. »
Comme souvent, Harry me regarda avec des yeux oscillants entre méfiance et incertitude. Je lui donnais du grain à moudre le pauvre petit !
Il me raconta ensuite la soirée qui avait suivi le premier match de Quidditch de la saison, durant laquelle Lavande Brown avait goulument embrassé Ron, rendant Hermione jalouse.
« J'imagine que tu sais déjà comment va finir cette histoire. »
« Évidemment. » Dis-je malicieusement.
« Ça va durer longtemps ? C'est infernal quand ils sont fâchés. »
J'hésitais à répondre. En principe, la querelle entre Ron et Hermione devait durer jusqu'à l'anniversaire de ce dernier, en mars. Jour où il avalerait par erreur le poison dissimulé dans une bouteille d'hydromel que Slughorn destinait à Dumbledore. Mais devais-je laisser cet événement arriver ? Après tout, j'avais empêché Katie Bell d'être blessée, il était normal que je fasse la même chose pour Ron non ? Mais si Ron ne finissait pas à l'infirmerie, comment les réconcilier lui et Hermione ? Je me demandais si je ne devais pas laisser faire, mais j'allais sûrement subir les foudres de Harry si je ne faisais rien... Bref, un vrai casse-tête !
« Disons que j'y réfléchis. » Répondis-je. Cette réponse ne convenait pas vraiment au Survivant, mais il devrait, pour l'heure, s'en accommoder. « Et toi, comment va la bête féline qui gronde dans ta poitrine ? »
« Elle gronde. » Soupira l'Élu en pensant à Ginny. « Des conseils à me donner ? »
« T'es vraiment impayable ! » Dis-je en riant. « Ça fait des années qu'elle rêve de toi sans que tu ne bouges un sourcil. Et maintenant qu'elle passe à autre chose, PAF ! Fuis-moi je te suis. »
« Merci Gaby. » Raillât-il. « Tu sais vraiment remonter le moral toi. »
Je lui tapais amicalement dans le dos, souriant en pensant à ce qui l'attendait sur ce terrain escarpé qu'est l'amour. Puis nous discutâmes longuement de ses séances avec Dumbledore. L'Élu, bien que très intrigué par les souvenirs qu'on lui montrait, n'arrivait pas encore à en voir l'utilité et je le rassurais sur ce sujet. Au besoin, je serais là.
Le lendemain, j'arrivais en retard à l'infirmerie parce que, avec tout ça, je n'avais pas eu mon quota d'heure de sommeil, ce qui arrivait régulièrement ces temps-ci.
A peine eussè-je franchi la porte que madame Pomfresh me prit le bras pour m'emmener doucement dans un coin.
« Mirdin, tu m'as bien dit que tu étais psychologue ? »
J'avais en effet eu de longues conversations avec ma patronne sur mes études de psychologie. Dans son monde, tout se règle à grands coups de sorts et de potions, aussi elle avait été très intriguée par la profession de psy, consistant à écouter les gens et leurs problèmes.
« Euh... Oui enfin, encore en formation... »
« Le jeune Drago Malefoy vient d'arriver ici, il s'est évanoui, le fantôme de Mimi Geignarde nous a prévenu, il était dans ses toilettes. Je l'ai examiné, il est épuisé. » Je commençai à comprendre où elle voulait en venir. « Je pense que si tu allais le voir, ça pourrait lui faire du bien. »
Après quelques secondes d'hésitation et un déglutissement, j'approuvais. Certes j'avais peur de mettre à nouveau le bazar, même de me mettre en danger. Mais je savais que Drago était vulnérable, seul et terrorisé. Je voulais l'aider et on m'en offrait l'occasion sur un plateau d'argent.
« Bonjour Malefoy. » Saluai-je avec un sourire poli alors que je tirais les rideaux autour du lit pour nous isoler. Drago fronça les sourcils, il était blanc comme un linge tant et si bien qu'on distinguait à peine la couleur de ses cheveux à celle de son visage. « Tenez, prenez un peu de chocolat ça va vous remettre d'aplomb. » Avec méfiance, le jeune homme prit la tablette de chocolat que je lui tendais, je m'assis sur une chaise à côté du lit. « Vous étiez en cours quand vous vous êtes évanoui ? »
« Ne faites pas l'idiote, vous savez où j'étais. » Cracha le blond. OK, je recommence.
« C'est vrai oui. » Admis-je. « D'ailleurs mon cher Drago, tu permets que je t'appelle Drago ? Madame Pomfresh vouvoie les élèves mais j'ai toujours du mal. » Souris-je pour détendre mon patient qui grimaça. « Bref, tu devrais faire attention à Mimi, la pauvre à le cœur sur les oreilles. Un peu d'attention et elle tombe amoureuse. » Je m'attendais à ce qu'il réponde, peu importe quoi, mais il ne dit rien. Alors je continuai. « Qu'est-ce que tu faisais dans les toilettes des filles ? »
« Ça ne vous regarde pas. »
« C'est dommage, peut-être aurais-je pu t'aider. »
« Je n'ai pas besoin de l'aide d'une sale Cracmol ! » S'emporta le Serpentard. Intérieurement je me vexai, s'il savait ce dont était capable la Cracmol il ferait moins le malin ce morveux. Une phrase de ma part et je changeais le cours de l'histoire après tout ! Mais qu'importe, je pris sur moi de prendre cela comme un compliment.
« C'est vrai je suis une Cracmol. C'est d'ailleurs pour ça que je n'ai pas été à Poudlard étant plus jeune. Tu comprends, comme je n'avais pas de pouvoir, à quoi bon se ruiner à m'envoyer ici ? » Racontai-je, alliant vérité et mensonges. « Alors j'ai étudié chez les moldus. La psychologie tu sais ce que c'est ? C'est l'étude des comportements et des processus mentaux. En gros j'ai étudier la manière donc les gens pensent et agissent. C'est une discipline qui exige beaucoup d'empathie. »
« Que voulez-vous que ça me fasse ? »
« J'imagine que tu as beaucoup de choses en tête, avec l'arrestation de ton père, les affinités de ta tante avec le Seigneur des Ténèbres... Si tu as envie de parler de ce que tu ressens à quelqu'un, je suis là. »
« Parler ne m'aidera pas. » Gronda Drago en se levant, je ne le retins pas, en tout cas pas physiquement.
« Tu ne sauras pas si tu n'essayes pas. Par exemple qu'est-ce que tu ressens vis-à-vis de ton père Drago ? » Il décala le rideau avec fougue avant de se diriger vers la sortie. « De la peur... De la colère ? » Il s'arrêta net. J'avais vu juste, évidemment.
« Pourquoi serais-je en colère contre mon père ? » Demanda-t-il sans pour autant se retourner. Il me testait.
« Parce que toi tu n'as rien demandé à personne. Parce que c'est lui qui s'est fait arrêter, et maintenant c'est toi qu'on puni. »
« Comment savez-vous ... ? »
« Je ne sais rien. Mais j'imagine. » Coupai-je brusquement, afin qu'il ne comprenne pas que j'en savais bien plus encore. « Ton père était en charge de ramener la prophétie du Ministère et il a échoué. Il a échoué contre un gamin de 16 ans et il est à Azkaban. Je suppose que si le Seigneur des Ténèbres veut le punir, c'est toi qui en fait les frais non ? » Il tourna la tête sur le côté, me tournant cependant toujours le dos. Mais j'avais son attention. « Tu as le droit d'être en colère Drago. Tu as le droit d'être en colère contre cette famille qui ne t'as jamais laissé le choix. Contre ton père qui a enchaîné les conneries et qui est bien au chaud en sécurité à Azkaban alors que toi tu es ici, obligé de fréquenter des types comme Greyback. Contre ta mère qui fait ce qu'elle peut, mais ce n'est malheureusement pas assez. Contre ta tante, cette folle qui rêve de sang. Tu as le droit d'être en colère. »
Nous restâmes ainsi, au milieu de l'infirmerie vide. Lui me tournant le dos, moi à quelques mètres. J'eux l'impression que quelque chose se passait, se créait entre nous. Comme un fil invisible qui tentait de nous lier l'un à l'autre, mais Drago luttait et le fil ne pouvait pas s'attacher à lui. Le jeune Serpentard sorti de l'infirmerie sans un mot, et moi je me jurai de ne pas le laisser tomber.
End Notes:
Bon. On a donc Gabrielle qui étudie l'art subtil de l'occlumancie. Étant donné qu'elle a lu les leçons de Harry auparavant, je pense qu'elle a moyen de mieux s'en sortir que le jeune Potter. Qu'en pensez-vous ? Est-ce que la mise en page pour distinguer ce qui se passe dans sa tête et le reste est clair ? Pour finir, elle s'est donné une mission : venir en aide à Drago. Car contrairement aux autres elle sait que ce pauvre gamin n'est qu'un enfant terrorisé, non un mangemort en puissance. Que pensez-vous de ça aussi ?
A bientôt pour la suite !
- Henriette
Celle qui, ne tenait pas le champagne by TheHenriette
Author's Notes:
Bonjour à tous et toutes,
Merci à celles et ceux qui lisent cette histoire !
Merci à Adso et Ewa09 pour leurs dernières reviews <3
Trigger Warning : Ce chapitre contient une scène évoquant EXPLICITEMENT le sexe. il s'agit de ce que l'on appelle un lemon.
Bonne lecture
- Henriette
« Pour invoquer des courants telluriques, les sorciers et sorcières de tous temps ont procédé à diverses expériences :
_ Le sacrifice d'une vierge lors d'une lune de sang – Edgar Pompeo, chercheur italien du XXIIè siècle
_ Le sacrifice de trois créatures surnaturelles – Ignotus Carapol, sorcier français du Xè siècle
_ Le sacrifice d'un bouc ou d'un bœuf à la nouvelle lune – Viktor Petrof, alchimiste russe du XVè siècle
... »
Bande de malades, me dis-je en refermant violemment le livre poussiéreux dans lequel j'avais espéré trouver des infos. À part évoquer des sacrifices rituels, le « Manuel des forces naturelles terrestres – niveau 7 » ne me servait à rien. Je n'avais eu besoin de sacrifier personne pour arriver ici après tout !
Je me laissais tomber sur le dossier de ma chaise en soupirant. En fait, vivre à Poudlard était épuisant. Entre mes recherches quotidiennes sur les courants telluriques, mes cours d'occlumancie avec Rogue et mon travail à l'infirmerie, je n'avais pas tellement de loisirs et beaucoup de sommeil en retard.
« Bonjour Gabrielle. » Me fit sursauter une voix que je reconnus comme celle de Granger.
« Salut Hermione. » Répondis-je en baillant.
« Ça n'a pas l'air d'aller. » S'enquit-elle en s'asseyant face à moi.
« Je suis juste un peu fatiguée, ces bouquins sont terriblement compliqués, regarde-moi ce pavé. Et c'est écrit en tout p'tit ! »
« Tu tiens tant que ça à rentrer chez toi ? »
Cette question me cloua sur place. Avais-je vraiment envie de quitter ce monde dans lequel j'évoluais depuis maintenant plus de trois mois ? Maintenant que j'avais connus la magie, voulais-je vraiment retourner à ma petite vie de psychologue en devenir ? Désirais-je vraiment retourner dans un monde sans magie, sans sorciers ? Avais-je vraiment si envie de quitter tous ceux que j'avais rencontré ici ? Je soupirai.
« C'est vrai que l'idée de tous vous quitter n'a rien de réjouissant. » Admis-je. « Mais ma famille me manque, et on ne peut pas faire comme si ma présence ici était anodine. J'veux dire, on ne sait pas comment je suis arrivée là Hermione. Est-ce que le temps s'est arrêté dans mon monde ou est-ce qu'on me cherche ? Madame Pomfresh est formelle, mon corps ne vieillit pas je suis comme... Comme sur pause. Alors quoi, je vais rester ici éternellement, immortelle ? » Hermione fit une moue, les yeux dans le vide, deux signes qu'elle réfléchissaient. « À quoi tu penses ? »
« Ce qu'il faudrait c'est retrouver des témoignages, dans la Gazette du Sorcier par exemple. » Dit-elle en fronçant les sourcils. « Trouver des récits racontant ce genre d'expérience. Peut-être que ça a déjà été fait mais sans que la personne ne sache le lien avec les courants telluriques. »
Génial. Maintenant en plus des livres anciens sur le druidisme et le lien entre les druides et les courants telluriques, j'allais me taper les journaux à fouiller à la recherche d'expérience étranges.
Les sorciers ont des réflexes vraiment étranges…
Pour les 37 ans de Sirius, Harry et moi avions organisé une petite sauterie. Rien de bien extravagant, quelques bouteilles de champagne, un gâteau demandé aux cuisines et quelques cadeaux. L'occasion pour moi, comme pour les autres, d'égayer un peu le train-train quotidien. Il y avait le trio d'or, Remus et Tonks qui terminaient leur ronde dans l’école, Hagrid et moi. Le truc simple en somme.
Mais quand, rentrant de sa ronde, Sirius franchit la porte de son appartement, que nous avions crocheté grâce au couteau qu'il avait lui-même offert à Harry, et nous trouva criant 'SURPRISE' il sortit sa baguette et se mit en position d'attaque. Il finit tout de même par ouvrir des grands yeux émus devant le gâteau avec ses bougies.
La soirée se passa aussi bien que l'on était en droit de l'espérer. L'ambiance étant légère, Sirius et Remus se mirent à évoquer de vieux souvenirs devant un Harry plus qu'attentif, comme toujours lorsqu’on lui apportait la moindre information sur la vie de ses défunts parents. Sauf qu'il y avait eu trop de champagne et que j'étais trop fatiguée pour tenir le coup. Enivrée par la bonne humeur de chacun, je m'étais laissée allée à boire plus que de raison. Or j'ai un problème avec le champagne, j'ai le champagne lubrique. Comprenez, au-delà de 3 coupes je deviens nymphomane. Je n'ai jamais su pourquoi, peut-être qu'il y a dans cette boisson un ingrédient qui agit sur ma libido, ou sur mes hormones. Toujours est-il qu'après trois coupes je n'ai plus qu'un sujet en tête : le cul. Je perdais toutes mes inhibitions, toute pudeur.
C'est pour cette raison que, une fois tous les autres repartis, je me retrouvais à regarder Sirius avec un regard langoureux qu'il tentait d'ignorer.
« Merci d'avoir organisé ça. »
« De rien, ce n'est pas grand-chose. Et puis Harry m'a aidé. »
« Je sais, mais il ne connaissait pas ma date de naissance lui. »
Et perspicace en plus. Effectivement c'est moi qui avais annoncé à Harry que son parrain allait fêter son anniversaire le 3 novembre. Triturant sa coupe de champagne alors que nous terminions la énième bouteille écoulée dans la soirée, Sirius se mit à rire devant mon sourire qui devait, très certainement, être plein de lubricité.
« Gaby c'est quoi ce regard ? » Ria-t-il.
« A priori ça fait quinze ans que tu t'es pas envoyé en l'air. » Il recracha son champagne à même sa coupe, s'éclaboussant le visage avant de tousser. Retrouvant son souffle, et un peu de contenance, il me regarda lui sourire en haussant un sourcil.
« Je ne te savais pas aussi au point sur ma vie privée. » Se moqua-t-il.
« Tu as été douze ans à Azkaban, je doute que tu te sois tapé un Détraqueur. Et t'es sorti y a trois ans, en cavale à te cacher dans des grottes. Alors à moins que toi et Buck vous ayez une relation particulièrement intime... »
Il éclata de rire, ce rire qui ressemblait à un aboiement et qui, à mes oreilles, à ce moment précis, était tout à fait attirant. J'étais, pardonnez le langage, chaude comme la braise, pouvant sentir pulser le bas de mon ventre. Foutu champagne !
« J'sais pas comment tu fais. » Continuai-je d'une voix que j'essayai suave. « Moi ça fait... » Instant de réflexion. « À peine six mois et j'en suis déjà à donner un p'tit nom au pommeau de ma douche. Il s'appelle Gérard. »
« Gaby, tu as bu combien de coupes ? » Me demanda Sirius, se retenant de rire à nouveau.
« J'sais pas. Peut-être 5 ou 6...» Non, j'en avais bu bien plus encore. « On s'en fou non ? J'aime bien quand tu m'appelles Gaby. » Comprenant l'invitation qui était à peine déguisée, Sirius étouffa un ricanement avant de se lever et de me tendre la main.
« Je crois qu'il est temps de te ramener chez toi. » Me dit-il en souriant. Je me levai d'une manière que j'imaginais sensuelle, mais qui ne l'était probablement pas, et m'avançai vers sa cheminée. Il me suivit du regard, tout en gardant ses distances et je l'entendis lâcher un 'Oh putain' en me voyant enlever mon t-shirt. « Gaby tu ne sais pas ce que tu fais. »
« Oh que si je t'assure. » Dis-je alors que j'enlevai négligemment mes baskets en même temps que je déboutonnai mon pantalon. Il détourna le regard pour ne plus voir ma poitrine à peine cachée mon soutien-gorge blanc. « Regarde-moi Sirius. » Il m'obéit, il ne souriait plus. Je crois que ce que je faisais, ce que je disais, l'atteignait. Là, en sous-vêtements blancs devant sa cheminée, je le défiais des yeux de me résister. Sans me considérer comme un canon de beauté, j’avais eu assez de partenaires pour savoir que mon corps, malgré mes petits seins, plaisait. « Ça ne te manque donc pas ? » Il se mit à sourire, levant le menton pour éviter de me regarder trop longtemps, il soupira, les mains sur les hanches.
« Écoutes, c'est gentil de te préoccuper de mes... mes besoins. Mais pour le moment je vais gérer ça tout seul. »
« Seul ? Enfin Sirius, ne me dis pas que la masturbation te suffit. » Dis-je d'une voix provocante. Décidément le champagne avait sur moi un effet décapant. « Moi ça ne me suffit pas. » Je commençais à m'avancer vers lui, il ne recula pas. « Moi je te parle de donner du plaisir à un autre, j’adore donner du plaisir. Je te parle de toucher un corps, mon corps. Je te parle de caresses, de sentir mon souffle dans ton cou… » Tout en maintenant mon regard, je le vis déglutir, comme s’il se retenait de me sauter dessus. Par-dessus sa chemise, je caressai d’abord sa hanche, je remontai sur ses pectoraux qui s’étaient reformés, il frissonna sous mes doigts. « Je te parle de me goûter, de me serrer fort contre toi. »
« Gaby… » Souffla-t-il en fermant les yeux alors que j’avais pris sa main, la guidant pour qu’il caresse l’intérieur de ma cuisse. Je me mis sur la pointe des pieds afin d'approcher mon visage du sien, une main dans sa nuque, l'autre, désormais libre, descendant dangereusement le long de son dos.
« Un mot Sirius, un mot et je suis à toi. Je n’attends que ça, j’ai envie que tu me prennes, là, maint… »
Ma phrase ne trouva jamais de fin, il m’embrassa avec fougue. Tout dans ce baiser était fait pour m’enivrer, de ses mains un peu rugueuses sur mes fesses à la fébrilité qu’il n’arrivait pas à cacher. Il avait le goût du champagne et une odeur de cuir, mélange aphrodisiaque pour mes sens en ébullition.
Lorsque je n’eus plus d’autre choix pour respirer que de me défaire de ses lèvres, nous étions tous les deux à bout de souffle. Je m’attaquai alors à son cou, à sa gorge, que je m’amusai à mordre, ce qui lui arracha un rauquement guttural qui me fit vibrer de tout mon être.
Je ne sais pas ce qui l’arrêta. L’avais-je mordu un peu trop fort ? Était-ce de sentir que je commencer à le pousser vers sa chambre ? Ou bien était-ce de comprendre ce que mes mains essayaient désespérément de faire avec la ceinture de son pantalon ?
Toujours est-il que, soudainement, il me saisit les poignets, me retourna dos à lui et croisa mes mains sur mon buste, donnant cette impression qu’il me serrait dans ses bras.
« Arrête. » Me demanda-t-il à l'oreille, ses longs cheveux noirs allant chatouiller mon épaule, tandis que je pouvais parfaitement sentir, dans le bas de mon dos, tout l'effet que je lui faisais, ce qui m’excitait encore plus.
« Tu réfléchis trop Sirius. » Rétorquai-je.
Il me balança sur son épaule, comme si j'étais un vulgaire sac de pommes de terre, et me posa sur son lit. Je me mis rapidement sur mes genoux, attrapant sa main pour la ramener à moi avant qu’il ne fuie hors de sa propre chambre.
« On en a envie tous les deux. » Je tentai de l'embrasser à nouveau, il m'esquiva. Il prit mon visage entre ses mains, fixa mes yeux pourtant bouillonnant de désir et se contenta de me faire une bise sur le front.
« Bonne nuit Gabrielle. » Me dit-il comme une fleur avant de m'enfermer dans sa chambre.
Et il me laissa là, comme une conne. Je me laissai tomber sur le lit, crispée de frustration. Cela ne m'empêcha pas de trouver le sommeil quelques minutes plus tard, après avoir discerné, au loin, le bruit d'une douche froide.
Le lendemain matin, je me réveillais avec une sublime gueule de bois. Le champagne à souvent cet effet, de faire mal à la tête. Il me fallut quelques secondes pour comprendre pourquoi j'étais dans un lit inconnu, avant de me rappeler les événements de la veille. Grimaçant, je me levais en redoutant de croiser le propriétaire de ce lit aux draps rouges dès que j'aurais franchis la porte. Mais l'heure indiquée par le réveil, neuve heure trente, me rassura, il était certainement parti faire sa ronde. Heureusement il avait pensé à rouvrir la porte de sa chambre afin que je puisse en sortir. Une fois debout, je trouvais sur la table basse du salon, une fiole accompagnée d'un mot.
« Gaby,
C'est une potion anti gueule de bois, quelque chose me dis que ça pourrait t'être utile.
Tes vêtements sont sur le fauteuil.
Sirius. »
Ce qui était chiant avec les années 90, c'est que les émojis n'existaient pas encore. Sirius était-il en colère ou se moquait-il de moi ? Le connaissant, la seconde option était peut-être la bonne, mais je n'avais aucun moyen d'en être sûre. Sauf aller lui parler évidemment, m'excuser platement et assumer mes actes, acceptant soit son courroux soit ses moqueries.
Foutu champagne !
End Notes:
Eeeeeet voilà ! Une nouvelle facette de Gaby que l'on n'avait pas encore vu. Qu'en pensez-vous ? Ayant toujours trouvé les personnages de la saga très prudes (bien sûr la saga était d'abord destinée aux enfants c'est donc bien naturel) je trouvais intéressant/amusant d'avoir un personnage beaucoup plus libéré avec son corps et sa sexualité.
J'espère que ce chapitre ne vous aura pas trop déstabilisé ! Que pensez-vous de la réaction de Sirius ? Sans parler de la première scène avec Hermione ;)
A très bientôt.
- Henriette
Ceux qui, étaient des têtes de pioche by TheHenriette
Author's Notes:
Bonjour tout le monde !
Je remercie Ewa09 et Padfooot pour leur review sur le chapitre précédent :D
Bonne lecture.
- Henriette
Les jours qui suivirent, j'évitais Sirius du mieux que je pouvais ce qui n'était pas compliqué puisqu'il était de garde au village et moi à l'infirmerie. Je baissais cependant les yeux quand il mangeait dans la Grande Salle, feignant un intérêt démesuré pour mon assiette. Ou je prétendais avoir de l'essence de Murlap à filtrer en urgence quand je le voyais arriver dans un couloir.
Le samedi soir, je sortis de ma douche en me demandant quel prétexte je pourrais trouver pour me cloîtrer chez moi tout le week-end. Une gastro carabinée peut-être ?
Quand mon cœur manqua un battement à la vue inattendue d'un Sirius Black au milieu de mon salon, je sursautai et glissai car mes pieds étaient encore humides.
« Nom d'une chouette ! Tu vas bien ? »
Je grommelai un 'oui oui ça va' en me relevant, resserrant au passage ma prise sur la serviette éponge qui me couvrait et qui était, décidément, trop petite pour l'occasion.
« Comment t'es entré ? J'avais fermé à clé. » Demandai-je. Le sorcier haussa les sourcils et secoua sa baguette entre ses doigts. « Ok alors je te signale que ce n'est pas parce que tu as des pouvoirs magiques que tu peux entrer chez les gens sans leur permission ! »
« Tu m'évites. »
Ce n'était pas une question, mais un constat qui me fit rouler des yeux. Il n'ajouta rien, se contentant de rester planté là, les mains dans les poches. Après un moment beaucoup trop long d'un silence gênant, je finis par répondre.
« Ça ne te donne pas le droit d'entrer chez moi par effraction pendant que je suis sous la douche. »
« D'ailleurs en parlant de douche... Gérard ? » Se moqua-t-il avec un sourire amusé alors que je soupirai.
« Oh misère. Pourquoi je t'ai raconté ça. » Devant mon désarroi, il éclata de rire. Attendant qu'il ait fini, je tapotai du pied pour exprimer mon mécontentement.
« Oh Gaby... » Finit-il par dire en essuyant une larme. « Merci. »
« Pourquoi ? »
« Tu me fais rire. Ça faisait longtemps que je n'avais pas eu quelqu'un pour me faire rire comme ça. » Dit-il attendri, un silence s'installa durant lequel j'eus l'impression qu'il était ailleurs. Dans ses souvenirs visiblement. « Avant il y avait James. »
« Tu veux que je me passe la main dans les cheveux et que je joue avec un vif d'or ? » Plaisantai-je pour détendre une atmosphère qui devenait tendue.
« Il me manque. »
« Je sais... »
« Il me manque tellement que... Molly avait raison, j'ai fait un genre de transfert sur Harry et je l'ai mis en danger je crois. Il lui ressemble tellement. » Sortant de ces songes mélancoliques, il se redressa. « Je sais pas pourquoi j'te parle de ça d'ailleurs. »
« Ça doit être mon côté psy. »
« En tous cas je voulais que tu saches que, tu n'as pas à m'éviter. »
« Tu veux dire que tu ne vas pas me rappeler cet incident à chaque fois que tu voudras m'embêter ? »
« Bien sûr que si. » Se moqua l'animagus, je commençai alors à le pousser vers la porte. « Enfin Gabrielle, cinq mois d'abstinence et tu en arrives déjà à de telles extrémités. »
« C'est parce que toi ça fait si longtemps que t'as pas pratiqué, qu'en fait t'es redevenu puceau. » Ma réplique le fit rire à nouveau et je me permis un sourire moqueur à mon tour. « C'est d'ailleurs pour ça que tu m'as repoussé, en fait t'as peur de plus savoir comment on fait. »
« Tu étais saoule Gaby. » Me répondis Sirius soudainement plus sérieux.
« Et bien ce soir je n'ai pas bu une goutte. »
Je n'avais aucune idée de pourquoi je le défiais ainsi, à nouveau. Étais-je sérieuse ? Ou était-ce de la plaisanterie ? Nul doute que si le sorcier avait répondu à ces nouvelles avances, je l'aurais laissé faire sans sourciller. Que voulez-vous, j’ai des besoins qui vont au-delà des compétences de Gérard !
Il fronça légèrement les yeux, comme pour essayer de savoir si c'était oui ou non des paroles en l'air.
« Bonne nuit Gabrielle. » Finit-il par dire avec de la malice dans le regard.
« Bonne nuit Sirius. » Et il s'en alla.
Le mois de novembre allait bientôt toucher à sa fin, les jours qui suivirent furent marqués par une routine que maîtrisais à merveille.
Mon travail auprès de Madame Pomfresh me plaisait beaucoup. Sous ses directives je commençais à préparer moi-même certains onguents, à déterminer toute seule des traitements simples. J'eus du mal à ne pas rire quand elle alla elle-même à la bibliothèque pour vanter mes mérites à Madame Pince.
Je déléguais mes recherches sur les courants telluriques au professeur Dumbledore. J'étais dans une impasse à ce niveau, lui pouvait avoir accès à d'autres bibliothèques, d'autres ouvrages.
Et puis, quelques jours avant les vacances de Noël, Dumbledore convoqua des membres de l'Ordre dans son bureau. J'assistais à la majorité des réunions, comme un membre à part entière de l'histoire.
« Et comment vont vos leçons avec Miss Mirdin ? » Termina Dumbledore pour conclure cette longue et tardive réunion.
« Je constate que c'est une élève passable. » Répondit Rogue, je levai les yeux au ciel. J'étais plus que passable. « Après les vacances je suggère que nous passions au niveau supérieur. Si vous l'estimez toujours nécessaire. »
« Il faudrait savoir Severus. Soit je suis passable, soit je suis assez douée pour passer au niveau au-dessus. » Provoquai-je. Il prétendait ne pas aimer que je l'appelle par son prénom, pourtant je distinguais à chaque fois une petite moue qui n'était pas si mécontente.
« Et c'est quoi exactement le niveau supérieur ? » Demanda Tonks.
« Apprendre à fermer son esprit, sous la torture. » Annonça le légilimens, ce qui fit peser un silence sur notre petite assemblée. Tonks me lança un regard compatissant, je sentais l'œil fou de Maugrey me sonder et j'entendis Sirius grogner.
« Sous... sous la torture ? » Fis-je timidement.
« Si le Seigneur des Ténèbres vous attrape, il n'hésitera pas. »
Je me ratatinai sur mon siège, effrayée. Les autres faisaient débat sans me demander mon opinion, comme cela arrivait souvent. Sirius, Remus et Tonks trouvaient intolérable qu'on envisage de me torturer. Fol Œil, plus pragmatique et enclin aux mesures drastiques, ne niait pas l'utilité d'un tel apprentissage. Le directeur, lui, tentait de modérer les uns et les autres.
« Cela suffit ! » Interrompit Dumbledore en haussant la voix. « Miss Mirdin, vous êtes la principale concernée. Que pensez-vous de la suggestion du professeur Rogue ? »
« Et bien... Sur le principe c'est vrai que ça se tient. Dans la pratique, j'ai une tolérance zéro à la douleur. » Admis-je. « Et l'idée de me faire torturer trois fois par semaines... »
« Si je constate que cet entrainement n'a aucun effet je n'insisterais pas. » Modéra Rogue.
« Ben voyons... » Railla Sirius en haussant les épaules.
« Miss Mirdin, bien évidemment nous ne ferons rien contre votre volonté. C'est à vous de décider. » Trancha Dumbledore.
Tous les visages se tournèrent vers moi et je soufflai de dépit. Je détestais ce genre de situation...
Nous arrivâmes au Terrier, où j'étais autorisée à passer les vacances, le matin du premier jour des congés hivernaux. Et franchement, ce premier jour aurait pu mieux se passer.
D'abord, Harry avait entendu la veille son ancien professeur de potions dire à Drago qu'il pouvait l'aider. Évidemment il ne pouvait s'empêcher d'en faire part à son parrain et aux autres adultes.
« Tu es sûr de ce que tu as entendu Harry ? Le Serment Inviolable ? » Demanda Remus.
« Certain ! »
« C'est vrai que c'est troublant. » Commenta Sirius.
« Dumbledore a confiance en Rogue. Alors moi aussi. » Affirma Lupin.
« Mais ... » Intervins Ron. « Peut-être que Dumbledore se trompe. »
« Bon finissons-en... Gaby, est-ce que Rogue a juré d'aider et de protéger Drago ? » Finit par me demander Tonks. J'en fus un peu agacée, me demander de trancher était devenu la solution de facilité à tout.
« Oui c'est vrai... »
« Ah ! Tu vois, Rogue nous mens... »
« Harry tu voulais qu'il fasse quoi exactement ? » M'emportai-je. « Rogue est espion. Il doit se mêler parmi les Mangemorts d'accord ? Alors quand Narcissa Malefoy s'est pointée, accompagnée de Bellatrix, pour le supplier de protéger son fils... Que voulais-tu qu'il fasse ? Il ne pouvait pas l'envoyer bouler. Et de toute façon, Dumbledore est tout à fait au courant. »
« Dans ce cas nous n'avons rien à craindre. » Concéda Remus.
« Est-ce que Harry a raison ? Quand il dit que Malfoy est devenu un Mangemort ? »
Marre, marre, marre ! J'en avais marre. Ces gamins sont épuisants, et bornés aussi !
« Dans le train à la rentrée je l'ai entendu se vanter. » Cracha l'Élu, je soupirai bruyamment.
« Mais il n'a que seize ans ! » S'exclama Ginny.
« Mon frère n'était pas plus âgé quand il est devenu lui-même Mangemort. » Grogna Sirius. « C'est pour ça que tu joues les psys avec lui ? »
« Pour que je puisse jouer les psys comme tu dis, il faudrait que Drago me parle. Or, il est fermé comme une huître. »
Le problème avec Sirius, c'est qu'il était pire que Molly Weasley. Je sais que je n'étais qu'une moldu vulnérable, mais tout de même ! Il s'inquiétait dès que je m'approchais de quelqu'un sortant du cadre de l'Ordre...
« Pourquoi tu veux aider Malefoy ? »
« Harry tu crois vraiment qu'il a le choix ? » M'énervai-je. « Que Voldemort lui a fait la marque pour lui faire honneur ? C'est une punition. Lucius Malefoy a foiré sa mission au Ministère, il devait ramener la prophétie. A la place, Voldemort à perdu une dizaine de ses sbires qui ont été arrêtés et tout le monde est au courant de son retour. » Harry fronçait les sourcils et moi je me levai. « Il n'a pas le choix Harry. Je te laisse imaginer le sort que réserve Voldemort à ceux qui le défient. Ce n'est qu'un garçon de seize ans effrayé et pris au piège. Alors sois gentil, concentre-toi sur tes leçons avec Dumbledore et laisse-moi gérer ça. »
J'avais terminé ma tirade d'une voix forte et imperturbable, faisant comprendre mon sérieux. J'en avais assez des questions auxquelles je ne devais pas répondre, assez de la pression constante et de Harry qui refusait de laisser couler.
Agacée, je sortis fumer une cigarette. J'étais pourtant d'excellente humeur en arrivant, très enjouée à l'idée de passer les vacances au Terrier. Mais Sirius était grognon parce que j'avais accepté d'intensifier mon entrainement avec Rogue à la rentrée, et Harry était en boucle sur Drago... Deux têtes de pioche !
Leur mauvaise humeur était camouflée par Molly et les jumeaux Weasley, Fred et Georges trouvaient très drôle de me voir réagir, moi la moldu de service, à leurs tours de magie. Cela ne m'empêcha pourtant pas de me prendre le bec avec Sirius. Je voulais vérifier quelque chose d'important, une chose sur laquelle mon esprit cogitait depuis plusieurs semaines. Mais Sirius avait catégoriquement refusé de m'emmener où que ce soit qui ne soit pas Poudlard ou le square Grimmaurd.
Qu'à cela ne tienne, j'allais me débrouiller sans lui.
End Notes:
Et voilà !
Sirius a finalement confronté Gaby sur ce qu'ils appelleront plus tard "l'accident de champagne". Que pensez-vous de sa réaction ?
D'après-vous, quel est ce projet secret qui trotte dans la tête de notre moldu préférée ?
A bientôt pour la suite !
- Henriette
Celles qui, allaient au Pays de Galles by TheHenriette
Author's Notes:
Bonjour à tous et toutes,
Bonne année bien sûr :D Meilleurs voeux !
Merci à Meldch pour sa review sur le chapitre précédent.
Bonne lecture !
Deux jours étaient passés depuis le début des vacances. L'ambiance au Terrier était chaleureuse, comme on pouvait s'y attendre. Les jumeaux taquinaient Ron, Fleur préparait son mariage, Sirius montait la garde autour de la maison et Ginny se rapprochait subtilement du Survivant, au nez et à la barbe de tous ses frères.
Je n'en perdais pourtant pas de vue mon obsession. Je devais aller à Porthcawl, dans le Pays de Galles afin de vérifier qui habitait au 98 Fulmar Road. Bien sûr, je pouvais envoyer quelqu'un, mais si ce que je soupçonnais s'avérait exact, je voulais le vérifier de mes yeux. Le problème avec les gens têtus comme moi, c'est que quand j'avais une idée en tête, je ne l'avais pas ailleurs. C'est donc déterminée que, ce matin-là, je parla en privé et en français avec Fleur, profitant de son isolement alors qu'elle travaillait sur un plan de table. Utilisant notre langue maternelle commune, je m'assurais que même si on nous entendait, personne ne comprendrait de quoi je parlais.
« Écoutes ... hum... J'aurais besoin de ton aide. Pour aller quelque part... » Commençai-je, mais elle me lança un regard entendu avec un demi-sourire.
« Gabrielle... Tu sais que tu n'as pas le droit de sortir. Et puis Sirius... »
« Ok alors... » M'emportai-je en fermant la porte de la chambre que nous partagions avec Ginny dans un claquement agacé. « Primo, Sirius n'est ni mon père ni mon tuteur. Je suis pas sous ses ordres. Deuxio, il pense peut-être que je ne suis qu'une petite moldu vulnérable, mais jusqu'ici j'ai survécu à un voyage tellurique, une attaque de Mangemorts, une désartibulation et j'ai sauvé Katie Bell. »
« Je sais bien tout ça mais... »
« Et tertio...Je ne te demanderais pas si ce n'était pas important. » Je la fixai du regard, tentant de lui faire comprendre l'urgence de ma requête. Je vis qu'elle hésitait. « Écoutes, que vous le vouliez ou non je vais aller vérifier mon truc ok ? Alors soit j'y vais toute seule, ce qui va me prendre des heures. Soit tu m'accompagnes, on transplane et dans trente minutes on est rentrées. »
« Et tu espères que les autres nous laisserons sortir ? »
« J'ai un plan, alors, tu me suis ? » Elle soupira.
« T'es prête à tout toi hein... »
Avec une pointe d'amertume, elle capitula et je lui donnais rendez-vous dans cinq minutes devant le portail de la maison.
J'avais choisi d'embarquer Fleur dans mon plan pour plusieurs raisons. La première, j'avais confiance en elle, c'était une sorcière loyale et aguerrie avec qui je serais en sécurité. Après tout, elle avait participé au Tournoi des Trois Sorciers. La seconde, c'était l'une des rares personnes présentes qui pouvait éventuellement tenir tête à Sirius ou Fol Œil. Enfin, je la savais assez mature pour comprendre l'importance de mes décisions, aussi dangereuses soient-elles, contrairement à ses jumeaux de beaux-frères par exemple.
Je redescendis dans la cuisine où Harry et Ron terminaient de prendre leur petit-déjeuner. Je profitais de l'agitation ambiante qui régnait toujours dans cette maison pour me faufiler à l'arrière. J'avais subtilisé quelques pétards à Fred et Georges et je m'en servis pour faire diversion. Comme prévu, tout le monde fut alerté par le bruit et se rua à l'arrière du jardin. Moi j'en profitais pour courir dans la direction opposée, Fleur m'attendait, comme convenu quelques minutes plus tôt.
« Alors, où tu veux aller ? » Me demanda-t-elle une fois que nous eûmes franchi le portail, et donc les protections magiques.
« GABY ! » Entendit-on, Sirius nous avait repéré.
« Peu importe, il faut seulement qu'ils ne nous suivent pas pour commencer. »
La sorcière acquiesça, me prit la main et je fermais les yeux avant de ressentir ces détestables sensations que procure le transplanage d'escorte. La future madame Weasley nous avait emmené tout près, à l'autre bout du village de Loutry Ste Chaspoule.
Je lui indiquai alors la ville de Porthcawl, au Pays de Galles. Nous y arrivâmes en quelques secondes. C'était une ville portuaire de taille moyenne, environs 15.000 habitants. Elle avait la coquetterie des stations balnéaires, avec ses maisons blanches qui me rappelaient toujours celles de Deauville, sa jumelle française. Nous marchâmes pendant une petite demi-heure, en silence, Fleur étant parfaitement aux aguets et moi cherchant à ne pas nous perdre. Mais pour une fois, cela avait peu de chances d'arriver. Je connaissais très bien la ville de Porthcawl pour y avoir passé de nombreuses vacances. C'était d'ailleurs sur la plage que j'avais embrassé un garçon pour la première fois, il s'appelait Benjamin et avait un appareil dentaire, ça avait été un horrible baiser. Les caissières de la supérette étaient réputées pour ne pas être trop regardantes sur l'âge des clients, aussi j'avais gonflé le chiffre d'affaires à plusieurs reprises en achetant des packs de bières, puis de la téquila, avec des copains avant nos dix-huit ans.
Bref, c'est le pas sûr que j'avançai, tournant à gauche, puis droite, puis re-droite et une dernière fois à gauche avant de m'arrêter devant le numéro 98 de Fulmar Road. La maison était telle que dans mes souvenirs, sa devanture vert clair, presque pastelle, et ses volets noirs. Aucune voiture n'était garée devant et quand j'avançai prudemment vers les fenêtres, je constatai qu'il n'y avait personne.
Après avoir grimpé les marches du perron, sous lequel régnait une rocking-chair à la peinture déjà bien écaillée, j'intimai à mon escorte méfiante d'ouvrir la porte qui était close. Elle accepta non sans quelques grognements et à peine eut-elle lancé le Alhomora que j'entrai comme si j'étais chez moi. Sans la moindre hésitation, je me dirigeai vers le salon, puis vers un imposant buffet en bois massif sur lequel étaient alignées des dizaines de photos encadrées.
Je pris dans les mains une photo qui présentais un couple sur la plage, la femme blonde que je connaissais très bien, tenais dans ses bras un bébé aux yeux vairons...
« Bon Gabrielle ça suffit. » S'énerva Fleur devant mon mutisme. « Qu'est-ce qu'on fiche ici ? »
« Tu vois ce bébé ? » Dis-je en lui montrant la photo. « C'est moi. »
« Quoi ? »
« Cette maison, c'est celle de mes grands-parents maternels. Là c'est ma mère, et mon père, et moi, regarde mes yeux. » Elle examina attentivement le cadre-photo tandis que j'essayai d'intégrer la dimension de ce que je venais de vérifier.
« Donc ça veut dire... »
« Que je n'ai pas voyagé entre les dimensions, ou entre des plans astraux. » Coupai-je. « J'ai remonté le temps. J'ai fait un bête voyage spatio-temporel de 20 ans. »
Quelque peu abasourdie, la sorcière se laissa choir sur l'accoudoir du canapé derrière lui. Nous serions sûrement restés plusieurs minutes ainsi, à encaisser la nouvelle, si nous n'avions pas entendu la voiture de mes grands-parents arriver devant la maison. Rapidement je reposais la photo à sa place et pris la main de Fleur pour retourner au Terrier.
« Ils vont nous tuer. » Soupirai-je en voyant, Molly, Bill et Fol Œil sortir de la maison.
« NOUS tuer ? Tu plaisantes j'espère, c'est toi le cerveau de cette escapade. »
« Lâcheuse. »
Nous avançâmes vers la maison, je soufflais d'exaspération. J'allais, encore, me faire sermonner pour une irresponsabilité qui devenait notoire. Mais je ne me considérais pas comme irresponsable, ce que je venais de faire était très important et si on m'écoutait un peu plus, les autres membres de l'Ordre s'en seraient rendus compte. Je lançais un regard à Fleur, priant intérieurement pour qu'elle prenne un peu mon parti, démontrant l'urgence de ma mission.
« J'espère que ça valait le coup. » Me fit Maugrey alors que je franchissais la porte. Effectivement, Sirius était assis à l'autre bout de la cuisine, mais je ne saurais dire s'il était fou de rage, ou indifférent.
« Où étiez-vous ? » Demanda-t-il d'une voix impassible.
« A Porthcawl dans le Pays de Galles, je... »
« Non tu sais quoi en fait j'm'en fou ! » Me coupa le brun d'une voix qui n'était plus aussi neutre. « Tu sais, on aurait pu te laisser toute seule à Poudlard pour les vacances. Ou même au square Grimmaurd. Mais non, j'ai demandé à Dumbledore de te donner la permission d'être avec nous, pour Noël. Et toi t'en profite pour faire des conneries. »
« Sirius elle ne risquait rien... » Tenta Fleur.
« Remarque je sais pas laquelle de vous deux est la plus irresponsable. Je te croyais plus sage que ça. On dirait que finalement tu n'as pas plus de jugeote qu'un Veracrasse. »
« Je t'interdis de parler sur ce ton à ma future-femme Black. » Gronda alors Bill Weasley avec une voix forte. Pour la première fois, je le trouvai presque effrayant, avec son visage dur et émacié. Il dégageait de lui une autorité incontestable.
« Alors rappelle-lui les enjeux si Gabrielle se fait enlever par les Mangemorts. »
« Je suis parfaitement consciente des enjeux, Sirius Black. » Gronda alors Fleur qui, pour la première fois également, me parut menaçante. « Ne me prenez pas pour une sotte, ne nous prenez pas pour des sottes. Gabrielle est parfaitement consciente de ce qu'elle fait, et si vous l'aviez écouté plus de trente secondes vous auriez su que ce qu'elle voulait faire était important. »
Il y eut un silence pesant durant lequel Sirius me regarda plus froidement que jamais. Même si j'étais consciente de certains de mes torts, je maintins son regard. J'en avais assez qu'il me traite comme une enfant ou comme une petite chose fragile, j'avais prouvé que j'étais plus forte que ça tout d'même !
Allongée dans mon lit, enfin, sur le matelas posé à terre qui me servait de lit, je fixais le plafond vaguement éclairé par la lumière d'un quartier de lune. Les mains croisées derrière la tête, je repensais à cette longue, longue journée qui s'était écoulée.
D'abord j'avais découvert la vraie nature de mon voyage. Je n'avais pas traversé des dimensions ou des choses dans ce genre. Non, j'avais effectué un banal voyage spatio-temporel à la Docteur Who. En ce moment même, dans la campagne Normande, mon moi de trois ans dormait paisiblement dans son berceau. Je n'étais cependant pas certaine de ce que cela impliquait. Allais-je rester ainsi pour les vingt prochaines années, veillant à bien retourner au manoir Compton le moment venu de boucler la boucle ? Ou bien devais-je trouver comment invoquer des courants telluriques ?
Toujours était-il que mon escapade en Pays de Galles n'avait pas été du goût de tout le monde. Fleur avait réussi à convaincre les Weasley ainsi que Remus du bien-fondé de ma petite fugue, mais Maugrey me sermonna et Sirius ne m'adressa pas un mot de la journée. Il avait passé tout le jour dehors, sous sa forme de chien, à monter la garde. Harry m'avait reproché de 'lui en faire baver' et j'avais rétorqué que je n'avais aucun devoir envers le maraudeur. J'avais eu un pincement au cœur quand, à ce moment précis, nous avions entendu un couinement triste et canin venir de l'extérieur.
Prise de soif, je me levais veillant à ne pas réveiller mes camarades de chambre. Je descendis les escaliers avec mille précautions. J'arrivais dans la cuisine, éclairée par un vif feu de cheminée devant lequel était installé un imposant chien noir. Cela m'avait beaucoup fait rire, Sirius préférait dormir sous sa forme de chien, par terre au milieu de la cuisine, plutôt que dans sa chambre au QG. Quand je fis grincer la dernière marche, ses oreilles se redressèrent sur sa tête, ce qui, je devais l'admettre, était toujours très cocasse à voir. Il releva la tête et, me voyant, il reprit sa forme humaine. Nous ne nous adressâmes qu'un regard encore teinté d'amertume, je me dirigeais vers l'évier pour me servir un verre d'eau fraiche et il me regarda faire, négligemment appuyé sur la table.
« T'es chiante Gaby. » Lâcha-t-il.
« Ça a le mérite d'être clair. » Raillai-je en me préparant à remonter.
« Il faut que t'arrêtes de te mettre en danger comme ça. »
« Quoi t'as peur de ne pas pouvoir dire mission accomplie ? »
« Qu'est-ce que tu racontes ? » S'exclama-t-il avant de redescendre d'un ton, il ne fallait pas réveiller toute la maisonnée. « Ça n'a rien à voir avec le fait de réussir une mission ou pas. Il s'agit de toi. » Alors que je réalisais vaguement ce qu'il essayait de me dire, il s'approcha de moi, me prit la main pour m'attirer à lui et m'éloigner de l'évier sur lequel je m'étais adossée. « Je ne veux pas qu'il t'arrive du mal. »
Il repositionna une mèche de mes cheveux derrière mon oreille, en profitant pour me caresser la pommette. Il cherchait à me regarder dans les yeux, moi je fuyais ce regard sans pour autant être capable de lui échapper totalement.
Depuis son anniversaire, et mon 'accident de champagne', Sirius et moi avions entretenue une nouvelle complicité, désormais conscients de notre attirance physique mutuelle. Bien sûr j'avais, telle une adolescente fleur-bleue que je n'étais pourtant pas, espéré que les choses entre nous se concrétiseraient, mais les événements du jour me faisaient voir les choses sous un angle nouveau.
Il approcha son visage du mien, il était si près que je pouvais sentir sa chaleur irradier ainsi que son souffle sur mon nez et le haut de mes lèvres. Avec toute la douceur dont cet homme, pourtant empreint d'une bestialité sauvage, était capable, il m'embrassa. Un baiser d'abord timide, pudique, presque chaste, cependant quand il prit sur lui de me goûter du bout de la langue, je laissai mon cerveau se déconnecter et devint plus fougueuse. Une main sur ma hanche et l'autre dans mon cou, il me serra contre lui, tandis que sa langue se frayait un passage pour danser avec la mienne, je senti nos bustes se soulever et s'entrechoquer, comme s'ils applaudissaient pour féliciter ce que nous faisions. Une main dans son cou, je resserrai mon autre poing sur le tissu de son t-shirt. Je commençais à être passionnée, enivrée par la danse sensuelle que nos lèvres, que nos bouches, que nos mâchoires s'offraient l'une à l'autre.
Ma passion, et probablement celle de Sirius, chuta subitement lorsqu'un son parvint à mes oreilles. Un toussotement, le genre de toux que quelqu'un fait pour prévenir de sa présence. Nous tournâmes nos visages vers la source de ce bruit et purent voir Fred, ou peut-être était-ce Georges, qui nous regardait l'œil malicieux.
« Voyons, ne vous arrêtez pas pour moi. » Se moqua le rouquin dans son pyjama à rayures. « Je venais juste prendre un verre d'eau. » Il se servit, profitant de la gêne qu'il nous transmettait, avant de reprendre la direction des escaliers. « Au fait... Je me permets de vous rappeler que vous devez modérer vos ardeurs... Nous mangeons sur cette table. » Le Maraudeur ricana mais je m'éloignai de lui, lui tournant le dos. Il chercha à me prendre la main, je m'éloignai encore plus.
« Gaby... »
« Non Sirius je... » Le coupai-je d'une voix tremblante d'émotions. « Ce qu'on a appris aujourd'hui, sur la nature de mon voyage... Tu sais ce que ça implique ? » Je me retournai et il eut le bon ton de ne pas répondre à ma question rhétorique. « J'ai voyagé dans le temps Sirius, depuis toujours nous vivons dans la même réalité. Je... Ça veut dire qu'à un moment donné, on va devoir trouver le moyen de me renvoyer dans mon époque. Et pour que tout ce que je fais ici ne soit pas vain, il ne faudra pas que j'apprenne votre existence avant de faire ce voyage en 2016. Sirius... » Alors que je sentais mes yeux s'embuer de larmes de colères, il restait impassible, ce qui était pire que tout. « Sirius tu m'attendrais pendant vingt ans ? » Il ne répondit pas, se contentant de se redresser et d'avoir un sourire doux. Comme si tout cela n'était pas si important.
« Et toi, quand tu seras en 2016 avec toujours vingt-trois ans à ton actif, tu voudras d'un vieux de presque soixante balais ? »
Il avait dit cela comme si c'était parfaitement anecdotique, ce que je ne comprenais absolument pas. J'avais envie d'être avec lui, il voulait visiblement être avec moi, mais nous savions tous deux que cela ne pourrait pas durer. Tôt ou tard nous serions séparés pour deux dizaines d'années, sans garantie que nous aurions le désir de nous retrouver par la suite. Alors à quoi bon ?
« Tu m'fais rire Gabrielle. » Reprit-il. « Tu m'fais rire et tu me fais me sentir vivant. Tu me fais me sentir vivant alors que j'avais l'impression d'être mort depuis que James... J'ai cru revivre quand j'ai retrouvé Harry, mais ça n'était rien comparé à ce que je ressens depuis que tu es là. » Il attrapa ma main, m'approcha de lui alors que mon souffle se coupait. « J'ai vécu tellement de choses Gaby. Tellement de trucs moches, de trucs sales, de trucs qui ont failli me bousiller. Aujourd'hui j'ai juste envie d'être un peu heureux, même si n'est que pour quelques mois, pour quelques jours. »
Il y avait cette petite voix dans ma tête, qui me répétait que ça ne mènerait à rien, qu'au bout du compte ça nous ferait souffrir, tout simplement. Le regard d'acier de Sirius la fit taire, tant et si bien que je pus même la sentir exploser comme une bulle de savon, certaine qu'elle me laisserait désormais tranquille. Débarrassée de cette petite voix qui s'appelait Raison, je me mis sur la pointe des pieds et embrassai ce foutu sorcier. Devenue incontrôlable, je souriais. Je savourais ce baiser, comme je prévoyais de savourer tout ceux qu'il aurait l'intention de me donner par la suite.
Mon regard attiré par une chose inhabituelle derrière lui, je pouffais de rire.
« Qu'est-ce qu'il y a ? »
« Je crois que Fred et Georges nous espionnent avec leurs oreilles à rallonge. » Il sourit à son tour et je pus distinguer deux formes roses disparaître vers les escaliers, ce qui confirmait mon hypothèse.
Un bâillement, peu gracieux évidemment, fut le signe que je devais aller me recoucher. Je souhaitais la bonne nuit à mon nouvel amant d'un baiser et passais une nuit plus douce que jamais.
Le lendemain, je me réveillai au son de l'agitation qui régnait toujours au Terrier. D'ordinaire, cela m'aurait mise de mauvaise humeur, d'être réveillée par le vacarme d'autres que moi. Mais je n'en avais rien à faire et je souriais bêtement sur mon oreiller. Je descendis pour le petit déjeuner, affublée d'un ample pull en laine angora que Tonks m'avait déniché. C'était un pull dont les manches étaient trop grandes de cinq bons centimètres et qui m'arrivait à mi-cuisses, parfaitement informe donc sur mon petit corps. Mais je l'adorais tant il était confortable.
Tout le monde était à table, exceptée Molly qui s'affairait autour de ses casseroles. Remus et Tonks étaient également là, passant la journée de ce 24 décembre avec nous. Je m'assis alors à la dernière place disponible, entre Fleur et Ron, face à Sirius à qui je souriais plus ou moins discrètement. Il me rendit mon sourire, accompagné d'un furtif clin d'œil. Je fus touchée de voir que l'on se comprenait, il n'était pas franchement question qu'on se jette l'un sur l'autre pour s'embrasser goulument devant tout le monde. Même si je n'avais pas l'intention de me cacher, les grands élans affectifs publics n'étaient pas mon genre.
« Bonjour. » Me sourit Sirius alors que je tentais d'éviter le regard particulièrement attentif de Fred, ou Georges, l'un des deux.
« Bonjour. »
« Bien dormi ? »
« Comme un loir. »
« Ça a l'air d'aller mieux vous deux. » Commenta Bill d'un ton presque moqueur.
Visiblement je crois que notre petit secret n'allait pas faire long feu. Peut-être devais-je arrêter de le dévorer des yeux ...
End Notes:
Tout d'abord un début d'explication sur la nature du voyage de Gabrielle, mais le comment du pourquoi sera expliqué plus tard ^^
Quant à la relation Sirius/Gaby... Bon je pense que ça ne surprendra personne ^^ J'espère cependant que cela vous plaît quand même !
A très bientôt, prenez soin de vous :)
- Henriette
Ceux qui, fêtaient Noël by TheHenriette
Author's Notes:
Bonjour à tous et toutes,
Je remercie chaleureusement Padfooot et Enireves pour leur review sur le chapitre précédent:)
Bonne lecture !
L'après-midi fut consacrée aux préparatifs du réveillon de Noël. Tout le monde mit la main à la patte, rangeant, balayant, épluchant... Ginny avait tellement décoré le salon qu'on ne pouvait poser l'œil nulle part sans voir une guirlande. Un gnome stupéfixié et déguisé en ange trônait en haut du sapin, laid et très bougon.
J'avais trouvé étrange que celui des deux jumeaux qui nous avait surpris, Sirius et moi, la veille, n'ait encore rien fait. Je n'eus pas à attendre très longtemps cependant. J'étais avec Ron et Harry en train d'éplucher des légumes quand les jumeaux débarquèrent.
« Alors... Petit frère il paraît, d'après nos sources. » Commença l'un en s'asseyant à ma droite.
« Que tu fréquentes une damoiselle nommée Lavande. » Termina l'autre en s'asseyant à gauche. Un guet-apens !
« Ça ne vous regarde pas. » Trancha Ron, même si je savais qu'au fond de lui il était heureux que ses frères sachent qu'il n'était plus aussi inexpérimenté que l'été dernier.
« Mais dis-moi Georges. » Reprit celui à ma droite, qui était donc Fred. « Comment une telle chose a-t-elle pu arriver ? »
« Elle a peut-être eu un violent coup sur la tête ? » Les deux sorciers se moquèrent d'un Ron qui rougissait exagérément. Je décidais alors de venir à son secours, en tentant de détourner la conversation.
« Dites donc les garçons, au lieu de trainer vous ne nous donneriez pas un petit coup de baguette ? »
« Et nous priver des joies de voir une moldue en pleine démonstration de la parfaite utilisation de l'épluche-légumes ? »
« Sûrement pas ! »
Nous fûmes interrompus par l'arrivée Sirius, il avait passé le début d'après-midi je ne sais où, sur consignes de Dumbledore. Moi entre eux, les jumeaux se lancèrent un regard équivoque avant que Georges ne reprenne d'une voix trop forte pour être naturelle.
« Dis donc Fred, tu ne trouves pas que miss courants telluriques est une fille.... Rigolote ? »
« Tout à fait Georges. Elle me fait rire. Je dirais même que depuis son arrivée, on est tous un peu plus.... Vivants. » Ils étaient évidemment très fiers d'eux ce qui nous fit sourire, Sirius et moi tandis qu'il mettait fin à notre labeur d'un coup de baguette, chaudement remercié par Ronald.
« Où étais-tu ? » Demanda Harry.
« J'ai dû aller au quartier général, Kreattur avait pété un plomb. » Annonça nonchalamment le maître de l'Elfe.
« Pourquoi ? » Demanda Ron, encore inconscient de l'influence qu'Hermione avait sur lui.
« Ding a profité que plus personne ne vive à temps plein là-bas pour aller piquer des objets à revendre et il a volé tout ce qu'il y avait dans sa tanière. »
« Sérieusement ! » Fis-je outrée.
« Quoi, tu savais pas ? » Se moqua l'animagus ce qui me fit lever les yeux au ciel.
« Bien sûr que si. Seulement, Mondingus ne devait piller le square Grimmaurd qu'après... Tu sais... Après ta mort. Toi vivant je pensais pas qu'il s'y risquerait, ce qui m'arrangeait puisque... »
Bordel à foutre !
Je m'arrêtais net, comprenant soudainement ce que ce pillage inopportun impliquait. Quel culot il avait ce Mondingus ! Ce petit escroc de mes deux n'avaient eu aucun scrupule, je priais désormais pour que le médaillon de Salazar Serpentard ne soit pas déjà entre les mains d'Ombrage.
« Et où est-il maintenant ? » Demandai-je d'une voix grave qui assombrit le visage d'Harry.
« Ding ? Probablement dans l'allée des embrumes à refourguer son butin. » Répondit nonchalamment Sirius en se dirigeant vers le salon, où Remus, Tonks et Bill étaient en grande conversation. Je me levai violemment de la table de la cuisine pour lui emboîter le pas.
« Il faut que tu le trouve. »
« Ne t'en fais pas, il a pris des trucs à ma mère. J'men fou. »
« Non Sirius je te dis qu'il faut que tu le trouve. » Grondai-je d'une voix autoritaire qu'il ne me connaissait pas encore. « Mondingus a volé un objet, une chose très importante. »
« Je t'assure qu'il n'y a rien dans les affaires de ma famille qui ait une quelconque importance. »
« Et moi je t'assure Sirius, que si tu ne ramènes pas Mondingus Fletcher ici, alors j'irais moi-même dans l'allée des embrumes. Ne fais pas l'erreur de croire que ce sont des paroles en l'air. »
Il leva le menton, ses yeux gris transpiraient la colère, encore. Alors qu'il s'avançait vers moi, le pas menaçant, la tension dans la pièce devenant si palpable que même les jumeaux n'osèrent balancer une moquerie, je soutins son regard. Je savais que j'avais raison, mais surtout j'avais espéré que les événements de la veille auraient montré que lorsque je demandai squelque chose, c'était important. Sirius m'attrapa le menton du bout des doigts et, finalement, dit d'une voix étonnamment calme...
« Ne teste pas ma patience Gabrielle. »
« Alors ne teste pas la mienne. » A nouveau, le silence s'abattit entre nous. Sans pour autant détourner les yeux, je devinais Remus qui se levait, Bill l'imitant probablement.
« Tonks. Tu veux bien m'accompagner ? » Demanda finalement l'animagus, se tournant vers sa petite-cousine. « On s'ra pas trop d'deux pour trouver Ding. »
« Aucun problème. » Répondit-elle, visiblement soulagée.
« Remus, pouvez-vous m'emmener au square Grimmaurd s'il vous plaît ? » Demandai-je. « Rejoignez-moi là-bas quand vous aurez trouvé Fletcher. » Lunard demanda rapidement son approbation à Sirius d'un regard, il la lui accorda d'un geste sec de la tête et nous prîmes tous les quatre la direction de la porte d'entrée du Terrier.
« Gabe ? » M'interpella l'Élu. « Est-ce que... Est-ce que tout ça me concerne ? »
« Oh Harry. » Souris-je en le gratifiant d'une main sur l'épaule. « Tout ce que je fais te concerne. »
Ma réplique le fit sourire et je suivis mes gardes du corps dehors où Remus me fit transplanner jusqu'à la cuisine du Square Grimmaurd.
Nous attendîmes plus de deux heures, pendant lesquelles j'essayais de m'occuper les mains et l'esprit en faisant du thé. Lupin ne me posa pas de question, ne me fis pas de remarques, contrairement à son ami il semblait me faire confiance. En tout cas il laissait penser qu'il savait que je savais ce que je faisais.
L'arrivée de Sirius, Tonks et du brigand se fit dans le calme, les deux premiers l'ayant sûrement amadoué avec une excuse bidon. Mais quand il nous vit, Remus et moi, seuls dans la cuisine, Mondingus se mit à regarder un peu partout autour de lui, furtivement, comme le font ceux qui se savent coupables.
« Lupin. Miss Mirdin. » Nous salua-t-il.
Je m'avançai vers lui dans le plus grand calme, puis, d'un geste sec, je m'emparai de sa besace abîmée. Il protesta, se débattit, mais Tonks le retint, lui faisant comprendre qu'il valait mieux pour lui qu'il me laisse faire. Pendant ce temps, je vidai le contenu du sac sur la table. J'y trouvais sans surprise les gants en fourrure de Walburga Black, la coupe d'argent fabriquée par les gobelins ornée des armoiries de la famille, ainsi que d'autres babioles qui n'étaient pas sans valeurs. Mais pas de médaillon.
« Où est-il ? » Demandai-je d'une voix grave.
« Tout est là. » Grogna le contrebandier.
« TE FOUS PAS D'MOI FLETCHER ! » M'emportai-je en me retournant vers lui, plus menaçante qu'il ne m'avait imaginé. « Tu sais de quel objet je parle. »
« J'lai vendu. A Barjow. »
« Tu mens Fletcher. »
« Qu'est-ce qui te fais dire ça ? » M'interrogea Remus.
« Si Mondingus était allé voir Barjow pour lui vendre sa marchandise, il aurait également vendu la coupe. Alors je te le demande, une dernière fois. Où, est-il ? »
Mondingus lança des regards autour de lui, cherchant du soutien et de l'aide auprès de Sirius et Tonks. Même si leurs yeux trahissaient leur incompréhension, il comprit vite que c'est moi qui menais la danse. A regret, il passa alors une main sous son manteau. Je devinais que, conscient de la grande valeur du médaillon sans pourtant en connaître le prix exact, il avait eu l'idée de garder ce précieux sésame en un lieu plus sûr que sa besace.
Résigné, l'escroc sortit délicatement le précieux médaillon volé à Voldemort il y a de cela des années. Je soupirai de soulagement en le prenant, déchantant vite en ressentant toute la malveillance qui émanait de ce collier.
« Il vaut cher hein ? » Grogna Mondingus. Je lui lançais un regard noir.
« Cher ? Oh, Fletcher... » Susurrai-je. « Ce médaillon vaut plus que le contenu de toutes les chambres fortes de Gringotts réunies. » Le regard du sorcier se fit soudainement plus intéressé, avide. « Même les gobelins ne sauraient lui donner un prix. Il est, littéralement, inestimable. » Par instinct, Mondingus vit sa main se lever doucement vers le médaillon que j'arborai devant ses yeux. Je l'éloignai alors d'un coup sec, ramenant le brigand à la cruelle réalité. « Et si jamais j'apprends que vous avez posé, ne serait-ce qu'une phalange dessus, je demande à Kreattur de vous couper la main. J'ai beau ne pas être sa maîtresse, n'être qu'une moldue, je suis certaine qu'il s'en fera une joie. »
Je sentais sur moi les regards de Tonks et des deux Maraudeurs. Je savais que j'allais peut-être un peu loin dans mon numéro de grande méchante, mais d'une part j'étais très en colère, de plus je devais m'affirmer, montrer que je n'étais pas faible.
« Maintenant dégagez. » Ordonnai-je en redonnant sa besace vide au sorcier. Grommelant des menaces creuses, il ne se fit pas prier.
« Il est si important que ça ce collier ? » Me demanda Tonks alors que le silence était retombé dans la pièce.
Le regard que je lui envoyais suffit à lui faire comprendre que oui. Je suivis alors les yeux froncés de Sirius, dont le regard allait dans un coin de la cuisine. Kreattur nous espionnait, depuis peu probablement. Je me baissais jusqu'à avoir un genou à terre et mis le médaillon devant les yeux de L'Elfe, qui marmonnait ses insultes habituelles. Il cessa immédiatement de parler et releva la tête vers moi, le visage scié de surprise.
« La moldu a retrouvé le médaillon du maître Regulus. » Souffla-t-il.
« Je tiendrais ma promesse Kreattur. Bientôt. »
Je posais l'objet dans sa main tendue, le petit être fut secoué de quelques spasmes, et, pour la première fois, Kreattur s'inclina devant moi. Pas très bas, et très vite, mais il le fit. Avant de prendre ses jambes à son cou pour se cacher dans sa tanière avec sa précieuse relique.
La soirée du réveillon fut calme. Molly avait insisté pour qu'on écoute une émission avec sa chanteuse préférée, Christina Moldubec, à la radio. Arthur Weasley était épuisé par son travail et dans l'ensemble, personne n'avait l'énergie de festoyer plus vivement que ça.
Remus raconta à Harry les difficultés de sa mission auprès des loups-garous, son lien avec Greyback et comment il fonctionnait, privilégiant les enfants à mordre pour élever des loups-garous à son image. Ce fut un moment éprouvant, il était clair que parler de tout cela n'était pas facile pour le Maraudeur, qui trouvait cependant du soutien dans le regard de son meilleur ami animagus. Ce dernier ne m'avait pas adressé un mot de la soirée, toujours furieux de mon comportement.
Le lendemain matin, chacun se découvris gâté. Fleur me réveilla en s'extasiant sur le cadeau de Bill par un cri aigüe, cette fois cela me fit grogner, presque autant que Ginny.
J'avais reçu le traditionnel pull tricoté par Molly Weasley, ce qui me toucha énormément. Il était blanc, avec un 'G' doré. Décidemment cette femme avait un don pour choisir ses couleurs !
« Arthur ! » Dit soudain Mrs Weasley. Elle s'était levée de sa chaise, la main pressée contre son cœur, les yeux fixés sur la fenêtre de la cuisine.
« Arthur... C'est Percy ! »
« Quoi ? » Mr Weasley se retourna. Tout le monde regarda par la fenêtre. Ginny se leva à son tour pour mieux voir. C'était bien Percy Weasley qui traversait à grands pas le jardin enneigé, ses lunettes d'écailles brillant sous le soleil. Mais il n'était pas seul.
« Arthur, il est... il est avec le ministre ! »
Je pensais assister à ce moment gênant où Molly se jetterait dans les bras de son fils, tandis qu'Arthur et les jumeaux seraient impassibles. À la place, Sirius me prit brusquement la main et me conduisit vers les étages, ne me laissant même pas l'opportunité de résister.
« Mais enfin qu'est-ce qui te prend ? » Demandai-je une fois dans la chambre de Ginny.
« On préfère que le ministre ne te voie pas. » M'expliqua Sirius. « On ne veut pas qu'il commence à se poser des questions, sur qui tu es, ce que tu fais à Poudlard. »
« Ah... »
« Je me demande ce qu'il vient faire ici. » Se méfia le sorcier en fronçant les sourcils.
« Il vient voir Harry, ils vont juste discuter cinq minutes. Ce ne sera pas long. » Dis-je en voyant le parrain de l'Élu prêt à en découdre, une réaction comme toujours démesurée. « Le ministre va demander à Harry de soutenir le ministère, Harry va l'envoyer bouler. C'est tout, rassure-toi. » Je profitais de ce moment de solitude pour m'approcher de Sirius mais il sortit de la pièce aussi vite que ses jambes le lui permettaient. Quand il revint me chercher, je décidais de lui poser un ultimatum, ma spécialité. « Tu comptes faire la gueule encore longtemps ? »
« Aussi longtemps que tu joueras les inconscientes. » Me rétorqua-t-il sans même me faire face, descendant les escaliers jusqu'à la cuisine.
Inconsciente.
Ce mot fit monter en moi une colère sourde, le genre que l'on peut sentir gronder dans la poitrine. Prise de la même hargne avec laquelle j'avais traité Mondingus la veille, je lui attrapais le bras pour le forcer à se retourner, sous les yeux de la tablée qui semblait partagée entre la crainte, et la lassitude de nos comportements.
« Ca suffit Sirius. Je ne suis pas une enfant que tu peux rabrouer. Et je t'interdis de me traiter d'inconsciente. Parce que je sais. Je sais parfaitement que chaque mot que je dis, chaque chose que je fais, chaque décision que je prends, peut avoir des conséquences. Je sais qu'à chaque fois que je m'emploie à sauver quelqu'un je risque d'en condamner d'autres. Crois-moi je le sais. J'y pense chaque jour. » Le regard de Harry fut le plus triste car, atteint du complexe du héros comme il l'était, il se sentait toujours responsable de tout. « Maintenant tu dois comprendre, vous devez tous comprendre, que lorsque je vous demande de faire quelque chose, même si ça vous paraît insignifiant, ou dangereux, ou même risible... Ce n'est pas un caprice. »
Tandis que je sentais mes joues rougir sous la colère qui avait animée ma tirade, personne n'osa prononcer un mot. Jusqu'à ce que Harry ne se lève et ne viennent jusqu'à moi.
« J'ai confiance en toi. » Me dit-il.
« Merci. » Il tourna la tête vers son parrain et, d'une moue un peu moqueuse, lui fit comprendre que c'était ainsi, pas autrement.
« Il n'empêche que t'es sacrément chiante. » Grommela Sirius.
« Je sais. Tu penses pouvoir faire avec ? »
End Notes:
Voilà, voilà.
Enireves voici un élément de réponse à ta question sur le chapitre précédent ^^ Gabrielle pensait le médaillon en sécurité, c'était sans compter sur ce roublard de Mondingus Fletcher.
Et oui, mine de rien Gabrielle chamboule tout ce qui doit se passer par la suite puisqu'elle récupère le médaillon. Et elle ne va pas s'arrêter en si bon chemin ;)
J'espère que ce chapitre vous a plu. Au programme pour la suite : un retour à Poudlard et un timing choisis avec soin ^^
A très bientôt !
- Henriette
Celui qui, avait besoin de parler by TheHenriette
Author's Notes:
Bonjour à tous et toutes,
Après un (très) gros passage à vide et un décrochage qui ne souffre aucune excuse, voilà que je repointe le bout de mon nez pour publier la suite de cette histoire.
Je m'engage à publier la fin de cette histoire, parole d'Henriette !
J’ai appris par expérience qu’être ‘sacrément chiante’ n’empêchait pas que l’on puisse plaire. Et Sirius ne fit pas exception ! Dans l’après-midi du 25 décembre, il vint me trouver alors que je lisais au coin du feu et s’excusa. Bon, à sa manière bien sûr. C’est-à-dire sans jamais prononcer les mots ‘pardon’ ou ‘excuse-moi’, mais venant de lui je n’en attendais pas plus que ce qu’il me proposa. A savoir un sermon sur son inquiétude à mon sujet et la confiance qu’il m’accordait pourtant. Je le remerciais d’un baiser, qui fit froncer les sourcils de Molly qui ne comprenait pas comment deux personnes autant en conflit que nous pouvions nous retrouver ainsi.
Les jours passèrent sans plus aucun incident, ce qui fut un soulagement pour tout un chacun, et vint l’heure de retourner à Poudlard. J’étais particulièrement contente de retrouver l’école pour plusieurs raisons. D’abord pour le fait d’avoir un peu d’espace, il fallait dire qu’on se marchait un peu dessus au Terrier. Mais surtout pour un retour à une certaine intimité dont je souhaitais allègrement profiter avec mon nouvel amant.
Que ce soit au réveillon de Noël où à celui de la nouvelle année, le champagne avait été servis et Sirius m’avait largement taquiné en me rappelant l‘effet de cette boisson avait sur moi et mes hormones. Résultat, si le trajet en poudre de cheminette ne nous avait pas amené dans le bureau du professeur McGonagall, je l’aurais sûrement déshabillé sans attendre. Mais le devoir nous appelait, il alla prendre son tour de garde et j’allais prendre des nouvelles de Madame Pomfresh. Je lui donnais cependant rendez-vous le soir-même, après sa ronde, chez moi.
Dumbledore me fit appeler dans son bureau, m’annonçant ce que je savais déjà. Le lendemain soir, il montrerai à Harry le souvenir falsifié de Slughorn, un souvenir dont moi je connaissais la valeur et la véritable fin. Il m’invita donc à me joindre à eux et à réfléchir à ce que je pensais le mieux pour la suite. Tout allait s’accélérer à partir de maintenant, nous allions détruire le premier Horcruxe.
Il y eut cependant un événement d’importance qui survint, auquel je ne m’attendais pas.
J’étais tranquillement dans mon appartement, attendant patiemment Sirius en lisant un livre d’histoire de la magie. Lorsqu’il arriva, j’ajustais ma tenue. J’avais discrètement demandé à Tonks, plus tôt dans l’année, d’aller acheter pour moi un déshabillé de soie de la couleur qu’elle voulait. J’ai toujours aimé porter ce genre de choses, même toute seule, en privée. Je n’avais guère le physique des mannequins de Victoria’s secret, mais à mes yeux il était impossible de ne pas se sentir sexy à traîner chez soi en nuisette de satin.
Je portais donc le fameux déshabillé en soie, qui était rouge sang, par-dessus un classique ensemble noir quand j’ouvris à Sirius.
« Tu lésines pas sur les moyens. » Sourit-il amusé. Il faut dire que je soupçonnais ses connaissances d’être bien plus pudiques que moi, jeune adulte libérée des années 2010.
« T’emballes pas, je n’ai fait qu’allumer trois bougies. » Rétorquais-je, lascivement appuyée contre ma porte close.
Le regard suave, il m’embrassa langoureusement. Trop ardente pour atteindre ma chambre, je le guidais jusqu’à mon canapé, entreprenant de lui enlever son manteau que je laissais négligemment tomber à terre. Il chuta sur mon divan, toujours prisonnier de mes baisers, je me mis à califourchon sur lui. Il découvrit mes épaules et chaque baiser qu’il posait sur mon cou, près de mon oreille où à l’orée de mes épaules, me laissait la sensation d’une décharge électrique. Mon cerveau bouillonnait, j’attendais cela depuis un moment. Je le voulais. Je voulais sa peau contre la mienne, son souffle sur moi. Je voulais toucher chaque partie de son corps, je voulais qu’il caresse le mien.
TOC TOC TOC
« Tu attends quelqu’un ? » Haleta-t-il alors que j’envoyais valser son t-shirt.
« Non… » Répondis-je en fronçant les sourcils. « Laisse tomber, si je ne réponds pas peu importe qui c’est, il s’en ira. » J’entrepris d’oublier et de faire oublier l’individu derrière ma porte à force de passion, quand il toqua à nouveau. Encore, et encore. Si bien que je me levais en grognant, refermant ma chemise de nuit de sorte à être à peuprès présentable. « J’espère qu’il y a au moins un mort ou p… Malfoy ? »
Oh putain. Il était là. Le dos voûté, la tête basse et les mains dans les poches.
« Malfoy…Qu’est-ce que… Qu’est-ce que tu fais là ? » Demandais-je.
« Vous aviez dit que si… Si j’avais besoin de parler… »
« Oh bon sang… » Soupirais-je en baissant la tête. « C’est vrai que j’ai dit ça. » Je trépignai sur place, partagée entre l’envie de venir en aide à Drago et la certitude que le type à moitié nu dans mon salon n’allait pas apprécier. Du tout.
« Désolé je… Je vous dérange … Je m’en vais… » Or je savais que si Drago Malfoy partait, il ne reviendrait pas une deuxième fois.
« Non attend ! Entre. » Finis-je par dire.
Le jeune Serpentard, aussi pâle que la mort, entra timidement avant de s’arrêter net. Face à lui, Sirius remettait son t-shirt, le visage méfiant. Drago tourna le visage vers moi, sourcils froncés, tandis que je me dirigeais vers le brun. Il me regarda de travers, sachant à l’avance ce que j’allais lui demander.
« Sirius laisse-nous s’il te plaît. »
Mon amant grogna, mais il savait qu’il ne gagnerait pas cette bataille, alors il ne chercha même pas à m’empêcher. Je lui en fut reconnaissante, nous nous étions déjà beaucoup trop chamaillés dernièrement. Malgré tout ce qu’il pouvait en penser, j’étais déterminée à venir en aide au jeune Malfoy. Il ramassa son manteau, me caressa tendrement la joue avant de sortir, nous laissant Drago et moi dans un silence gênant. Évidemment, il aurait été plus facile pour Drago de me parler s’il n’était pas tombé sur Sirius Black le jour où il décidait enfin de venir se confier.
« Assieds-toi. » Dis-je en désignant le canapé.
« Vous sortez avec lui ? »
« Ce serait difficile à nier. » Souris-je.
« Qu’est-ce qui me dis que si je vous parle, vous n’allez pas tout lui répéter ? » Cracha Drago.
« Entre un médecin et son patient, il existe une règle de secret médical. Je suis sûre que les médicomages ont aussi ce genre de règles. Tout ce que tu me diras restera entre ces murs. »
« Comment je peux en être sûr ? »
« Tu vas devoir me faire confiance. »
Ouch. Confiance, le mot qui tue. Demander à Drago de me faire aveuglément confiance, c’était comme demander à Peeves de se comporter convenablement, ou à Rusard de se séparer de Miss Teigne.
Une chance pour moi, j’étais une personne encline à l’excentricité. Je lui demandais de patienter une minute, fonçais dans ma chambre, me déshabillais, prit une photo avec l’appareil jetable procuré par Tonks et en profitais pour enfiler un jogging et un pull.
« Tiens. » Dis-je en lui tendant une enveloppe et m’asseyant sur le fauteuil à côté de lui.
« Qu’est-ce que c’est ? »
« Une photo de moi. Nue. » Il fronça les sourcils. « C’est une garantie. Si tu as des raisons de douter, de penser que je révèle tes secrets, alors tu pourras en faire ce que tu voudras. La regarder, la montrer à tout le monde, la publier dans l’journal. En attendant, tu dois me promettre de ne rien en faire. Tu vois, moi aussi je vais devoir te faire confiance. »
Il regarda l’enveloppe, comme pour essayer de voir à travers le papier. Il l’entrouvrit avec des gestes lents, attendant de voir si j’allais l’arrêter, puis jeta un rapide coup d’œil. Trop rapide pour y voir clairement quoi que ce soit, juste assez pour vérifier que je ne mentais pas, c’était bien une photo de moi en tenue d’Ève. Il posa l’enveloppe sur la table basse entre nous, et sembla se détendre.
« Tu as passé de bonnes vacances ? » Pas de réponse.
« Il n’est pas un peu vieux pour vous ? » Me fit-il soudainement remarquer. Je souris doucement, pouffant presque de rire en imaginant ce qu’il avait pu ressentir en trouvant Sirius Black torse-nu chez moi. Si je voulais qu’il se confie, j’allais devoir passer à la casserole en première.
« L’âge ne fait pas partie de mes critères de sélection. » Souris-je. « Sirius a d’autres qualités pour compenser. »
« Ma mère dit que c’est un traître. »
« Et bien… J’imagine que c’est une question de point de vue. »
Les coudes sur les genoux, il évitait scrupuleusement de me regarder, préférant diriger ses yeux sur le mur devant lui. Il ne testait pas ma patience, il cherchait en lui le courage de parler, il cherchait quels mots pouvaient être les premiers, ceux qui allaient engendrer tous les autres. Finalement, parce qu’une image vaut mille paroles, il déboutonna la manche gauche de sa chemise pour en relever le tissu, dévoilant la Marque des Ténèbres à jamais tatouée sur sa peau. J’eus un frisson qui me parcourut la colonne vertébrale. C’était étrange pourtant. Ce tatouage, je l’avais vu des milliers de fois, dans les films, sur les blogs. Mais là, c’était la vraie et elle suintait la magie noire.
« Tu es bien jeune pour ça. »
« Ma tante dis que c’est un honneur. » Souffla-t-il, ne pouvant détourner ses yeux de son propre avant-bras.
« Est-ce que tu te sens honoré ? »
« Non pas vraiment. »
« Comment tu te sens alors ? »
« Comme un esclave. »
Premier aveu, le premier aveu de Drago Malfoy venait d’avoir lieu. Tournant le visage vers moi pour me regarder enfin, il admit pour la première fois que son destin ne lui convenait pas.
Ce fut comme ouvrir les vannes, il parla alors sans s’interrompre pendant plus d’une heure. Il me parla de sa peur, de tout ce qu’il pensait savoir mais qu’il remettait en question. Il me parla de sa famille, de l’amour qu’il vouait à sa mère, de l’admiration qu’il avait eu autrefois pour son père. Il me parla de sa tante qui le terrorisait. Il en vint à me parler de sa jalousie profonde pour Harry Potter, dont on finissait toujours par chanter les louanges alors que lui restait dans l’ombre.
Il resta malgré tout en surface, n’allant jamais au bout de ses sentiments. Mais il parla, se confia. Quand il décida qu’il en avait assez dit, je tentai de le rassurer et lui affirma une nouvelle fois que ma porte lui serait toujours ouverte.
Le lendemain, j’eus un mal fou à sortir de mon lit. Les événements de la veille m’avaient tenu éveillée jusque tard dans la nuit et je n’avais pas eu mon quota d’heures de sommeil. D’autant que j’avais une journée chargée, Madame Pomfresh m’apprenait à préparer plusieurs onguents et je révisais ardemment pour être une bonne élève. Et j’avais donné rendez-vous à Ron après ses cours, je voulais lui parler afin qu’il se réconcilie avec Hermione. Cette histoire avait assez duré et je voulais lui épargner l’empoisonnement.
« Désolé du retard. » S’excusa-t-il en entrant dans l’infirmerie.
« Laisse-moi deviner, Lavande a été dure à semer. » Plaisantais-je. Il haussa les épaules, j’avais tout à fait raison.
« Alors, tu voulais me dire quelque chose… En privé. »
« Pourquoi tu ne romps pas avec Lavande ? » Balançais-je de but en blanc, sans m’interrompre dans la préparation d’une mixture compliquée.
« C’est …. C’est pour parler de ma vie amoureuse que tu as demandé à me voir seul ? » S’inquiéta Ron en rougissant.
« Tu la trouve agaçante, trop démonstrative et tu n’as aucun sentiment. Ce n’est pas très honnête envers elle de faire semblant tu ne crois pas ? Elle mérite d’être avec un garçon qui l’apprécie. »
« Oui je… Je suppose. »
« Et tu devrais te réconcilier avec Hermione. »
« Pourquoi ce serait à moi de faire le premier pas ?! »
« Parce qu’il faut bien que l’un de vous le fasse. » Rétorquais-je. « Et puis, je ne vois pas bien ce que tu lui reproche. Elle s’est montrée jalouse, l’idée devrait plutôt te plaire non ? »
« Ja … jalouse ? » Bafouilla Ron dont les oreilles viraient à l’écarlate. Son manque de confiance en lui devenait un poil agaçant.
« Ron…. Tu n’es pas moins intéressant que Harry. C’est sûr c’est pas toujours évident d’être le meilleur ami de l’Élu. Mais être un super numéro 2 n’a jamais été dégradant. D’autant que tu es le numéro 1 de beaucoup de gens. Crois-moi. » Il sembla réfléchir à mes paroles, mordant l’intérieur de sa joue. « Écoutes, un de ces quatre Harry va devoir affronter des trucs… Pas faciles. Et il va avoir besoin de ses amis, ses deux amis. Vous allez avoir besoin les uns des autres. Ensemble vous êtes plus forts. »
J'ai continué mon laïus sur l’amitié pendant un moment. Quand j’eus fini il était quasiment l’heure du dîner, j’avais donné du grain à moudre à ce pauvre Weasley. Cependant, je pus voir les fruits de mon discours dès le lendemain au petit-déjeuner. Lavande avait les yeux rougis tandis que Ron et Hermione bavardaient timidement devant un Harry heureux. Il regarda dans ma direction en levant le pouce, je lui répondis d’un clin d’œil.
End Notes:
Ça fait tout drôle de se replonger la-dedans :')
D'autant qu'ici c'est un tournant important de l'histoire.
J'espère que ça vous aura plut.
La bise.
- Henriette
17. Celle qui, savait pour R.A.B by TheHenriette
Author's Notes:
Bonjour à tous et toutes,
U n chapitre pour le moins crucial aujourd'hui, puisque à nouveau Gaby va agir dans l'Histoire.
Les passages en italique dans le texte appartiennent à J.K Rowling.
Bonne lecture ;)
Assise sur les marches devant le bureau d’Albus Dumbledore, j’attendais que Harry sorte de la Pensine. Il venait de voir les souvenirs de Morfin Gaunt, oncle de Voldemort, et assistait désormais au souvenir falsifié du professeur Slughorn. Le directeur lui-même était un peu nerveux, devinant sans le savoir exactement l’étendue des informations que j’allais apporter d’ici quelques minutes.
« Comme tu auras pu le remarquer. » dit Dumbledore en se rasseyant derrière son bureau, ce souvenir a été́ falsifié.
« Falsifié ? » Répéta Harry qui s’assit à son tour.
« Sans aucun doute. Le professeur Slughorn a modifié sa propre mémoire. »
« Mais pourquoi ? »
« Parce qu’il a honte Harry. » Répondis-je. « Il ne s’en rendait pas compte à l’époque, Tom Jedusor a toujours su être très séduisant quand il voulait quelque chose. Mais ce que Slughorn lui a dit ce jour-là, ça a tout changé. »
« J’avais pour projet de te demander d’obtenir le vrai souvenir de la part du professeur Slughorn. » Annonça Dumbledore. « Mais grâce à Miss Mirdin nous allons pouvoir nous éviter cette peine. Si vous pensez que vous pouvez nous révéler ce genre de choses. »
Je hochais la tête. J’avais attendu ce moment avec appréhension, je ne savais pas encore jusqu’à quel point je devais leur révéler mon savoir. J’allais sûrement improviser au fur et à mesure. Je commençais par expliquer à Harry le fonctionnement des Horcruxes, ces objets dans lesquels un sorcier pouvait cacher un morceau de son âme.
« Mais alors ils peuvent être n’importe où ! » S’exclama le Survivant. « Comment savoir ce que c’est et où ils sont ? »
« Tu oublies qui je suis. Je sais où ils sont. »
« Tous ? » Demanda Dumbledore.
« Oui, tous. » Répondis-je d’un regard entendu.
Je listais le journal de Jedusor, détruit par Harry lors de sa deuxième année. Puis la bague des Gaunt que Dumbledore avait trouvée et détruite. Je parlais de la coupe de Poufsouffle, du diadème de Serdaigle et du médaillon de Serpentard. Puis je citais Nagini.
« Je pense que l’un d’eux est quelque part sur la côte. Dans un endroit où Jedusor allait avec l’orphelinat. »
« Il n’y est plus depuis longtemps. » Annonçais-je. Comprenant qu’on ne pourrait guère en rester là, je soupirais. « On va avoir besoin de Sirius. »
L’œil inquiet, Albus Dumbledore fit appeler le parrain de Harry. Il se demandait ce qu’il faisait là, et ma requête d’appeler Kreattur ne fut pas pour le détendre. Il s’exécuta cependant et l’Elfe de maison arriva bougonnant au milieu de la pièce. Je lançais un regard triste à mon amant qui m’interrogeait des yeux. Il n’allait pas passer un très bon moment.
« Parle-nous du médaillon Kreattur. » Fut tout ce que j’eus à dire, même pas à ordonner, pour que l’Elfe tremblotant n’entame son récit.
« M. Sirius est parti de la maison, bon débarras, car c’était un méchant garçon qui a brisé le cœur de ma maîtresse avec ses manières de voyou. Mais M. Regulus, lui, avait le sens de l’honneur. Il savait ce qui était dû au nom des Black et à la dignité de son sang pur. Pendant des années, il a parlé du Seigneur des Ténèbres qui allait sortir les sorciers de la clandestinité pour qu’ils règnent sur les Moldus et les nés-Moldus… Quand il a eu seize ans, M. Regulus a rejoint les rangs du Seigneur des Ténèbres. Si fier, si fier, si heureux de servir… » Sirius renifla de dédain, je le regardai, lui intimant silencieusement de ne pas interrompre la créature. « Et un jour, un an après, M. Regulus est descendu dans la cuisine pour voir Kreattur. M. Regulus a toujours aimé Kreattur. Et M. Regulus a dit… il a dit… il a dit que le Seigneur des Ténèbres avait besoin d’un elfe. »
« Voldemort avait besoin d’un elfe ? » Répéta Harry stupéfait.
« Oh, oui, gémit Kreattur. Et M. Regulus avait proposé Kreattur. C’était un honneur, disait
M. Regulus, un honneur pour lui et pour Kreattur qui devait veiller à bien obéir aux ordres du
Seigneur des Ténèbres… et ensuite revenir à la maison. » Kreattur se balança encore plus vite, sa respiration se transformant en sanglots. « Alors, Kreattur s’est rendu auprès du Seigneur des Ténèbres. Le Seigneur des Ténèbres n’a pas dit à Kreattur ce qu’ils allaient faire, mais il a emmené Kreattur dans une grotte à côté de la mer. Et tout au fond de la grotte, il y avait une caverne et dans la caverne un grand lac noir. Il y avait aussi un bateau…
Sur l’île, il y avait un b… bassin rempli de potion. Le S… Seigneur des Ténèbres a fait boire la potion à Kreattur. Kreattur a bu et, en buvant, il a vu des choses terribles… Les entrailles de Kreattur étaient en feu…Kreattur a pleuré, supplié pour que M. Regulus vienne le sauver, il a supplié sa maîtresse, Mrs Black, mais le Seigneur des Ténèbres a éclaté de rire… Il a obligé Kreattur à boire toute la potion… Ensuite, il a laissé tomber un médaillon dans le bassin vide… Et il l’a de nouveau rempli de potion. Puis le Seigneur des Ténèbres est reparti dans le bateau en abandonnant Kreattur sur l’île. Kreattur avait besoin d’eau, il a rampé jusqu’au bord de l’île et il a bu dans le lac noir… mais des mains, des mains mortes, sont sorties de l’eau et ont entraîné Kreattur au fond. »
« Comment as-tu fait pour te sortir de là ? » Demanda Sirius. Kreattur releva sa tête repoussante et regarda son maître de ses grands yeux injectés de sang.
« M. Regulus a dit à Kreattur de revenir. » Répondit-il.
« Je sais, mais comment as-tu échappé aux Inferi ? »
« M. Regulus a dit à Kreattur de revenir. »
« Je sais, mais… »
« C’est évident, non ? » Intervins-je. « Il a transplané ! La magie des elfes n’est pas la même que celle des humains. Par exemple, ils peuvent entrer à Poudlard ou en sortir en transplanant alors que vous ne le pouvez pas. »
Il y eut un silence pendant lequel Harry réfléchit à ce qu’il venait d’entendre. Comment Voldemort avait-il pu commettre une telle erreur ? Mais au moment même où il se posait cette question, je repris. « Bien entendu, Voldemort a toujours considéré la vie des elfes de maison indigne de son attention, à la manière des Sang-Pur qui les traitent comme des animaux… Il ne lui serait jamais venu à l’esprit qu’ils puissent posséder des pouvoirs magiques dont il ne disposait pas lui-même. »
« Un elfe de maison ne connaît d’autre loi que les ordres de son maître. » Récita Kreattur. « Kreattur a reçu l’ordre de rentrer à la maison, Kreattur est donc rentré à la maison. »
« Et que s’est-il passé quand tu es revenu ? » Demanda Sirius. « Comment a réagi Regulus quand tu lui as raconté ce qui était arrivé ? »
« M. Regulus était très inquiet, très inquiet. M. Regulus a ordonné à Kreattur de
rester caché et de ne pas quitter la maison. Et ensuite… quelque temps plus tard… M. Regulus est venu une nuit chercher Kreattur dans son placard. M. Regulus était étrange, pas comme d’habitude, Kreattur voyait qu’il avait l’esprit troublé… Et il a dit à Kreattur de l’emmener dans la caverne, la caverne où Kreattur était allé avec le Seigneur des Ténèbres…»
« Il t’a fait boire la potion ? »
Kreattur fit non de la tête et fondit en larmes. Harry fronça les sourcils, Sirius m’attrapa la main pour la serrer. Il avait compris.
« M… M. Regulus a sorti de sa poche un médaillon semblable à celui du Seigneur des Ténèbres. Et il a donné l’ordre à Kreattur de le prendre et d’échanger les deux médaillons quand le bassin serait vide…Et il a dit… à Kreattur de partir… sans lui… de rentrer à la maison… et de ne jamais raconter à la maîtresse… ce qu’il avait fait… mais de détruire… le premier médaillon. Ensuite, il a bu… toute la potion… et Kreattur a échangé les médaillons… et il a regardé… quand M. Regulus… a été entraîné sous l’eau… et… »
« Ça suffit. »
Sirius avait murmuré ces deux mots dans un souffle qui transpirait la culpabilité, et les remords. Il nous tourna le dos, fuyant nos regards, mais sa respiration saccadée par l’émotion ne pouvait pas nous échapper.
« L’avez-vous détruit ? » Demanda Dumbledore d’une voix calme.
« Rien de ce que faisait Kreattur n’arrivait à l’abîmer. Kreattur a tout essayé, tous les moyens qu’il connaissait, mais rien, rien ne marchait… Il était protégé par des maléfices si puissants que Kreattur était certain qu’il fallait le détruire de l’intérieur mais il refusait de s’ouvrir… Kreattur s’est puni, il a essayé de nouveau, il s’est de nouveau puni, il a encore essayé. Kreattur n’a pas su exécuter les ordres, Kreattur n’a pas pu détruire le médaillon ! Et sa maîtresse était folle de chagrin car M. Regulus avait disparu et Kreattur ne pouvait pas lui dire ce qui était arrivé, oh non, parce que M. Regulus avait in… int… interdit de raconter à sa famille ce qui s’était passé dans la ca…caverne… »
S’en fut trop pour mon amant, qui prit la porte en la claquant derrière lui. Harry avait la bouche ouverte en un ‘O’ presque parfait. Dumbledore soupira et Kreattur se laissa tomber sur le derrière, ses jambes ne pouvant plus supporter son faible poids.
Je demandais à Kreattur d’aller chercher le médaillon, lorsqu’il revint, serrant l’objet contre sa chétive poitrine, aucun mot n’avait encore été prononcé. D’une main tremblante il me tendis le collier de Salazar Serpentard, je le pris tout en offrant à l’Elfe un sourire de remerciement. Je me dirigeais vers une étagère où trônait l’épée de Godric Gryffondor. Je l’empoignais et posais le médaillon sur une marche de pierre.
« Dis-lui de s’ouvrir Harry. »
« Quoi ? »
« Dis-lui de s’ouvrir, en Fourchelang. »
Un peu perplexe, le jeune Potter finit pourtant par faire ce que je lui demandais. Je me tenais prête devant le médaillon, heureusement je ne l’avais pas porté pendant des jours il n’aurait donc pas beaucoup d’influence. Pourtant, lorsqu’une épaisse fumée noire sortit de l’objet maléfique, je n’attendis pas qu’elle prit une quelconque forme avant d’abattre la lourde épée sur le médaillon. L’Horcruxe se brisa dans ce qui sembla être un cri désespéré, laissant derrière lui un silence assourdissant.
Kreattur pleurait, mais je ne savais pas s’il s’agissait de joie, de colère, de tristesse ou d’autre chose.
« Mais… Si tu sais où ils sont tous. Alors qu’est-ce qu’on attend ? » Bafouilla Harry. « Détruisons-les et finissons-en ! »
« Tu crois que si c’était aussi simple je n’y aurais pas pensé plus tôt ? » Raillais-je. « L’un d’eux est dans la chambre forte de Bellatrix à Gringotts. Ça va être compliqué d’aller le chercher dans l’immédiat. »
« Dans ta version de l’histoire, j’aurais bien réussit non ? » Insista l’Élu.
« Oui mais… »
« Alors qu’est-ce qu’on attend ?! »
« Harry tu aurais réussi parce qu’Hermione aurait pris du Polynectar, devenant Bellatrix Lestrange. Et le cheveu nécessaire pour la potion, elle l’aurait obtenu après une séance de torture. Tu y tiens vraiment ? » M’emportais-je. « En plus, braquer Gringotts ne se fait pas dans la discrétion, Voldemort saura qu’on recherche ses Horcruxes à la seconde où la coupe sera sortie du coffre. Je sais que c’est dur Harry, que c’est tentant d’en finir au plus vite. Mais c’est pas le moment de foncer tête baissée. »
Harry soupira, mais capitula. C’est vrai que c’était frustrant, de savoir que je pouvais trouver et détruire chaque Horcruxe en quelques heures si je le voulais. Mais l’adolescent n’était pas prêt. Il n’avait pas encore compris toutes les erreurs du Seigneur des Ténèbres, il n’avait pas encore conscience de son pouvoir immense, qu’on appelle l’amour.
Je crois que Dumbledore et Harry auraient volontiers passé la nuit à m’écouter leur raconter l’avenir, j’écourtais cependant cette réunion. D’abord parce que je ne devais pas trop en dire, mais surtout parce que je voulais aller trouver Sirius.
Il n’avait même pas fermé sa porte à clé, devinant certainement que je ne le laisserais pas seul après ces révélations. Quand j’entrais, je le trouvai dos à moi, appuyé sur la table où trônait sa bouteille de Whisky Pur-Feu.
« Sirius. » Appelais-je d’une petite voix. Il ne répondit pas tout de suite, je m’avançais alors prudemment vers lui, inquiétée par les mouvements de son dos qui trahissaient une très nette fébrilité.
« Tu sais pourquoi Regulus n’a pas expliqué à Kreattur qu’il était en train de devenir un traître ? » Dit-il en colère. « Parce qu’il protégeait nos parents. Il savait qu’ils seraient en sécurité tant qu’ils restaient fidèles à leur ancienne lignée au sang pur. »
« Je sais. »
« À quel moment ? » Il s’était retourné vers moi, son visage près du mien, empreint d’une violence désespérée qui m’effraya presque. « À quel moment est-ce que j’ai merdé ? À quel moment est-ce que j’ai été si aveugle, que je n’ai même pas vu qui était vraiment mon frère ? »
Il termina sa tirade en lançant violemment son verre contre un mur, ce qui me fit sursauter. Lui qui, d’ordinaire, était toujours dans la mesure de ses émotions, à ne montrer que peu ses ressentis, se voyait en cet instant submergé. Je ne répondis rien. Que pouvais-je dire ? Y avait-il seulement des mots suffisant pour alléger la peine que je pouvais lire dans les yeux de Sirius Black ?
End Notes:
Et voilà. Le médaillon de Serpentard est OUT.
Est-ce que je suis en train de me tirer une balle dans le pied parce que ça implique touuuuuuuut un tas de choses ? Peut-être Haha !
J'espère que ce chapitre vous à plut.
À Bientôt.
- Henriette
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