I Don't Wanna Know by ShinMinRi
Summary:

Réfugiée dans une des chambres abandonnées de Grimmauld Place, Hermione Granger découvre un objet dont personne ne soupçonnait l'existence : le journal de Regulus Black.


Categories: Voyages temporels, Autres couples (Het) Characters: Hermione Granger, Regulus Black, Severus Rogue, Sirius Black
Genres: Amitié, Comédie/Humour, Romance/Amour
Langue: Français
Warnings: Lemon soft
Challenges: Aucun
Series: Aucun
Chapters: 4 Completed: Non Word count: 5397 Read: 903 Published: 07/01/2022 Updated: 08/01/2022

1. Chapitre 1 by ShinMinRi

2. Chapitre 2 by ShinMinRi

3. Chapitre 3 by ShinMinRi

4. Chapitre 4 by ShinMinRi

Chapitre 1 by ShinMinRi
Author's Notes:

| Note de l'auteur | Cette Fan-fiction commence pendant l'été suivant le combat ayant eu lieu au Département des Mystères, dans le Cinquième Tome de J.K Rowling.

Modification majeure de l'histoire | Sirius a survécu a l'attaque de Bellatrix.

J'espère que cette histoire vous plaira, et n'hésitez pas a laisser vos avis, ou tous commentaires concernant l'histoire. 

8 Juillet 1996

 

Les yeux rivés sur les fissures du plafond de la chambre qu'elle occupait à Grimmauld Place, Hermione luttait pour trouver le sommeil. La sombre demeure était plongée dans le silence le plus total depuis plusieurs heures, parfois troublé par les craquements du vieux bois qui se faisaient entendre ci et là, faisant sursauter la jeune femme à chaque fois.

 

Repus par le copieux repas de Molly et épuisés par la récente bataille au Département des Mystères, tous les autres membres de l'Ordre étaient déjà endormis. Tous, sauf elle. Ayant compté le nombre de toiles d'araignée sur les murs, récité le dernier chapitre du livre d'enchantements qu'elle venait de lire dans l'après-midi et, venant de terminer le calcul du nombre de fissures sur le plafond de sa chambre, elle n'avait toujours pas pu se résoudre à fermer les yeux, trop perturbée par les images qui tournaient en boucle dans sa tête.

 

Hermione n'avait osé en parler à personne, trop fière comme la Gryffondor qu'elle était, toutefois cette bataille l'avait beaucoup affectée. Pourtant c'était elle qui avait insisté pour qu'Harry monte une armée se sermonna t-elle, elle qui l'avait poussé à les entraîner au combat, et encore elle qui avait déclaré qu'ils l'accompagneraient au Ministère de la Magie pour sauver Sirius. Toutefois, jamais elle n'aurait pu imaginer l'embuscade qui les y attendait. Alors qu'une sueur froide commençait à se faire sentir sur tout son corps, la jeune fille revit les flashs verts et rouges des Impardonnables fuser autour d'elle et de ses amis, elle pouvait sentir la baguette de Dolohov pressée contre sa gorge, entendre les cris d'agonie de Harry sous l'emprise de Voldemort. Luttant contre la nausée qui montait, elle se redressa dans son lit et, reprenant son souffle, en sortie.

 

Elle se glissa dans son épaisse robe de chambre bordeaux et se dirigea vers la fenêtre. La vitre était recouverte de condensation, marquant le contraste entre la douce température extérieure et l'air glacé de la demeure Black. L'essuyant à l'aide de sa manche, Hermione put alors observer la rue déserte d'Islington, plongée dans l'obscurité. Il était difficile de discerner quoi que ce soit, les trottoirs se confondant avec la route. Insatisfaite du spectacle qu'offrait l'extérieur, la jeune fille laissa ses pas la guider à travers la sombre demeure, tentant au maximum de se faire discrète. Elle préférait éviter de réveiller quelqu'un et surtout pas Sirius, pensa-t-elle en passant près de la porte de chambre de ce dernier. L'ancien Maraudeur était épuisé et se remettait encore de la blessure à la jambe qu'il avait reçu suite à un cuisant maléfice envoyé par Bellatrix.

 

La lionne senti un frisson la saisir en se remémorant le rire sadique de la sorcière lorsque le sort avait touché le cousin qu'elle détestait tant. S'efforçant de se sortir cela de sa tête et serrant un peu plus la robe de chambre contre sa poitrine, Hermione se dirigea vers la seule pièce de la maison qu'elle savait complètement inhabitée. Jetant à peine un coup d'œil à l'écriteau sur la porte, elle poussa cette dernière et se glissa à l'intérieur de la chambre. Comme d'habitude, l'espace était vide et silencieux. A sa connaissance personne n'était venu ici depuis des dizaines d'années, pas même Sirius, et la dernière personne à avoir été en ses lieux, mis à part elle, en était le propriétaire : Regulus Black.

 

La chambre semblait figée dans le temps, comme si le jeune homme l'avait quitté à peine quelques heures plus tôt, pensa la jeune lionne en passant doucement sa main sur les draps défaits, avant de s'asseoir doucement sur le lit. Comme elle en avait l'habitude à chaque fois qu'elle venait ici, elle laissa son regard glisser d'un meuble à un autre, inspectant minutieusement chaque détail de la pièce. Le papier peint, les rideaux et la parure de lit arboraient les couleurs émeraude et argent de la maison Serpentard, les Armoiries de la famille Black trônaient sur la tête de lit en bois d'ébène, ainsi que la devise familial "Toujours Pur." A sa lecture, Hermione ne put retenir un rire sarcastique en imaginant la réaction des fiers Sangs Purs de la famille Black, s' ils la voyaient elle, la Sang de Bourbe, dans le lit d'un de leurs héritiers. Elle continua son inspection distraitement, ayant déjà vu à maintes reprises les répugnantes coupures de presse à la gloire de Voldemort que le jeune Black avait magiquement collés sur son miroir, et la photo de l'équipe de Quidditch de Serpentard, dans laquelle Regulus avait sûrement dû jouer.

 

Apres un moment, la jeune femme ne put retenir un bâillement. Malgré l'air glacial, et la froideur de la décoration de la chambre, elle s'y sentait toujours extrêmement à l'aise. Et c'était souvent dans cet endroit qu'elle finissait par s'endormir, recroquevillée sur le lit, épuisée après avoir erré dans Grimmauld Place au milieu de la nuit. Elle ne savait pas pourquoi, mais il y avait quelque chose ici, quelque chose qui dégageait une certaine sérénité, comme si, toutes ses peurs et inquiétudes étaient restées sur le pas de la porte. Cette nuit-là, contrairement aux autres qu'elle avait passé dans cette pièce, la jeune fille décida de se glisser sous les draps. Après tout, il faisait bien trop froid pour dormir sans couverture, et si, ce lit était le seul dans lequel elle parvenait à dormir correctement, autant qu'elle y soit à l'aise, se dit-elle. Posant sa tête sur l'oreiller moelleux, elle remercia mentalement la personne qui avait décidé de jeter un enchantement sur cette chambre, la gardant dans un état impeccable, sans quoi son allergie à la poussière se serait certainement déjà manifestée, et elle aurait alors sans le moindre doute réveillé Sirius avec ses éternuements intempestifs.

 

Fermant doucement les yeux, elle sentit le sommeil la gagner. Son corps se réchauffant peu à peu grâce aux épaisses couvertures, la jeune lionne s'endormit paisiblement, émettant quelques ronflements de temps à autre, signe de son épuisement. Et, alors qu'elle rejoignait les autres membres de l'Ordre au pays des rêves, un léger "Plop" se fit entendre. Dans le coin de la chambre, la créature observait la jeune femme d'un œil curieux. Elle n'avait pas le droit d'être ici. Il avait bien senti sa présence les autres soirs et si, une sourde colère l'avait gagné au départ à la vue de la Sang de Bourbe qui souillait le lit de Regulus, une idée avait commencé à germer dans son esprit. Claquant des doigts, il eut un moue de satisfaction en voyant une grimace se former sur le visage de la jeune femme.

 

"Kreattur va obéir à votre ordre, Maître." murmura l'elfe, le regard inhabituellement brillant, avant de disparaître dans un autre "Plop".

Chapitre 2 by ShinMinRi
Author's Notes:

Here we go pour le Chapitre II |

J'espère que vous appréciez l'histoire jusque ici, je sais que le premier chapitre était plutôt descriptif, mais bon il faut bien planter les fondations !

J'attends vos retours avec impatience. 

Dans le coin de la chambre, la créature observait la jeune femme d'un œil curieux. Elle n'avait pas le droit d'être ici. Il avait bien senti sa présence les autres soirs et si, une sourde colère l'avait gagné au départ à la vue de la Sang de Bourbe qui souillait le lit de Regulus, une idée avait commencé à germer dans son esprit. Claquant des doigts, il eut un moue de satisfaction en voyant une grimace se former sur le visage de la jeune femme.

 

"Kreattur va obéir à votre ordre, Maître." murmura l'elfe, le regard inhabituellement brillant, avant de disparaître dans un autre "Plop".

 

Après ce qu'il lui sembla seulement quelques minutes, la jeune lionne fut tirée de son sommeil par une sensation d'inconfort. Papillonnant des yeux et poussant un grognement, elle se demanda ce qui la dérangeait au niveau de la nuque. A tâtons, elle enfonça son bras sous l'épais coussin pensant y trouver quelque chose, toutefois rien ne semblait y être caché. Ouvrant cette fois les yeux, elle se retourna sur le dos pour fixer le plafond quelques instants, perplexe. C'est alors qu'elle le sentit à nouveau, il y avait bien quelque chose de dur au niveau de sa tête.

 

"Si ce n'était pas sous l'oreiller, alors cela vient de l'intérieur" pensa-t-elle à voix haute.

 

Elle se redressa sur le lit et saisit sa baguette, qu'elle avait laissé sur la console de bois noire qui se trouvait sur sa gauche. Pointant le coussin de sa baguette, elle murmura : "Diffindo" tranchant ce dernier en deux, elle enfonça alors sa main dans le trou béant de l'oreiller, ses doigts rencontrant une surface dure et froide. En saisissant la chose, Hermione tira d'un coup sec afin de l'extirper du tas de plume et, examinant l'objet, elle réalisa avec surprise qu'il s'agissait d'un carnet.

 

Le carnet était de couleur noire, la couverture faite de cuir était recouverte de gravures qui, selon Hermione, semblait former une constellation. Intriguée, la jeune femme desserra le lacet qui entourait l'ouvrage et l'ouvrit à la première page. Celle-ci accueillait quelques phrases écrites à l'encre noire, l'auteur de ces lignes semblait être agile de sa plume, puisque l'écriture ressemblait presque à de la calligraphie.

 

Ce journal est la propriété de Regulus Arcturus Black. Ne pas ouvrir sans son accord explicite.

 

La jeune femme ouvrit de grands yeux. Tenait-elle le journal intime de Regulus entre ses mains ? L'idée même qu'un Mangemort puisse tenir un journal intime parut si incongrue à Hermione, qu'elle ne put retenir un petit ricanement. Mais après tout, se dit-elle en y réfléchissant un peu plus, Regulus avait disparu vers l'âge de dix-huit ans. Il n'était donc pas si étonnant qu'un adolescent de cet âge puisse posséder un tel objet. Pendant quelques instants, la jeune femme ne sut que faire du carnet. Caressant distraitement la page avec son pouce, elle fut tirée de ses réflexions lorsqu'un rayon de soleil réchauffa son visage.

 

Poussant un hoquet de surprise, elle se leva du lit et consulta la pendule.

 

Sept heures quarante.

 

Elle avait dormi bien plus qu'elle ne le pensait ! Molly était sûrement en train de préparer le petit déjeuner, et cela relèverait d'un miracle si Sirius n'était pas déjà réveillé. Avec précipitation, elle enfouit le journal dans la poche de sa robe de chambre, et se saisissant de sa baguette, murmura "Istos Reparo" en direction de l'oreiller en charpie, redonnant à celui-ci sa forme initiale. Elle se dirigea vers la porte et, respirant un grand coup, elle tourna doucement le bouton de la poignée, priant pour que Sirius ne l'entende pas. Elle sortit en silence, prenant garde à bien refermer derrière elle.

 

"Eh bien, on a trouvé quelque chose d'intéressant ?" La surprit une voix grave.

 

Elle se retourna dans un sursaut. Sirius, geignit-elle intérieurement en voyant le Maraudeur dans le couloir. Ce dernier avait les bras croisés sur sa poitrine et la considérait, les sourcils haussés. Elle se sentit pâlir sous le regard du parrain de son meilleur ami. Elle ouvrit la bouche plusieurs fois, sans savoir quoi dire pour justifier sa présence ici.

 

"Je vois que Miss Je-sais-Tout ne sait pas quoi répondre. T'en fais pas, Hermione. Je sais que tu viens ici, je t'entends te promener dans le couloir tous les soirs." Déclara Sirius, les yeux malicieux.

 

Elle sentit son corps se détendre en remarquant la façon dont il la regardait. Il ne semblait pas contrarié pour le moins du monde, au contraire, il semblait trouver cela plutôt amusant, semblait-il.

 

"Je suis désolée, Sirius. J'aurais dû te demander la permission avant." Dit-elle en regardant par terre.

 

Sirius éclata de rire en voyant son air de chien battu. Elle savait pertinemment qu'il ne pouvait pas y résister, et que la moindre petite contrariété qu'il pouvait ressentir fondait dès qu'elle arborait ce regard.

 

"Honnêtement Hermione, je ne vois pas de problème à ce que tu rentres dans cette chambre. La seule chose, c'est que je ne suis pas certain de comprendre pourquoi ?"

 

Elle s'apprêtait à répondre lorsqu'il leva la main pour l'interrompre.

 

"Tu n'as pas besoin de me donner une raison, ma belle. Cette maison n'est même pas la mienne, je la considère comme celle de l'Ordre maintenant." dit-il en haussant les épaules, désinvolte, avant de continuer d'un ton sombre : "cela n'a jamais été ma maison de toute façon."

 

Hermione eut un sourire désolé face à cette réflexion, mais ne dit rien d'autre.

 

"Allez petite sorcière, tu ferais bien d'aller te changer avant que les garçons ne te voient dans cette tenue. Mon filleul est peut-être ton meilleur ami, mais il n'en reste pas moins un homme." Conseilla-t-il avec un clin d'œil en désignant la nuisette blanche que portait la jeune lionne sous sa robe de chambre ouverte.

 

Considérant sa tenue rapidement, la jeune fille se sentit rougir furieusement et s'enfuit sous les yeux hilares du vieux Maraudeur. Descendant les escaliers rapidement, elle sentit son cœur battre la chamade alors qu'elle pressait la poche contenant le journal, et ne put s'empêcher d'esquisser un sourire, fière de sa découverte.

 

Elle regagna rapidement sa chambre et s'empressa de cacher le carnet dans sa malle, qu'elle ferma à l'aide de puissants sorts de protection. Aussitôt après, elle enfila un jean bleu foncé et un chemisier crème, elle noua ses cheveux en un chignon lâche et se dépêcha de descendre afin d'aider Molly et Ginny. Elle déciderait que faire du journal, un peu plus tard, se dit-elle.

 

Entrant dans la cuisine de la maison Black, Hermione trouva Molly, Ginny et Georges occupés à faire frire une quantité colossale d'œufs et de saucisses. Adressant un "bonjour" à la petite assemblée, la jeune femme s'occupa de dresser la table pour les douze personnes logeant au 12 Grimmauld Place.

 

"Bonjour ma chérie, je vois que tu as enfin pu dormir ce matin." lança Madame Weasley, d'un air ravi. "Bien, les enfants, je vous laisse quelques minutes, il est temps de réveiller tous ses lèves-tard."

 

" 'Jour Mione" la salua Georges en retournant les œufs dans une poêle, à l'aide de sa baguette.

 

"Hermione, enfin! Par Merlin, où étais-tu ce matin ? Je suis venue te chercher, mais tu n'étais pas dans ta chambre." s'exclama Ginny d'un air intrigué, profitant que Molly soit partie réveiller les autres.

 

Entendant cela, Georges renversa quelques œufs frits sur le sol et, ne prenant même pas le soin de regarder les dégâts, contempla la jeune brune d'un air choqué et hilare.

 

"Non! Est-ce que j'ai bien entendu? La sérieuse Hermione Granger n'a pas dormi dans son lit cette nuit ?"

 

Les regards des deux Weasley posés sur elle, la jeune fille ne sut que répondre. Mais alors qu'elle fouillait tous les recoins de son cerveau à la recherche d'une réponse qui ne lui vaudrait pas de railleries, la porte de la cuisine s'ouvrit sur un Sirius boitillant.

 

Celui-ci, ignorant le sujet de conversation entre les trois jeunes Gryffondors, mit les pieds dans le plat.

 

"Je vois que tu as eu le temps de te changer, princesse." Commenta-t-il un sourire en coin en observant Hermione.

 

 

 

Un bruit de poêle heurtant lourdement le sol résonna alors dans la cuisine de la maison Black.

Chapitre 3 by ShinMinRi

"Je vois que tu as eu le temps de te changer, princesse." Commenta-t-il un sourire en coin en observant Hermione.

Un bruit de poêle heurtant lourdement le sol se fit alors entendre dans la cuisine de la maison Black.

Georges, la bouche grande ouverte, regardait alternativement son amie et le vieux Maraudeur. Tandis que Ginny haussait les sourcils, l'air curieux.

"Vous nous expliquez ?" S'impatienta la rouquine.

Hermione qui, le visage en feu, n'avait toujours pas prononcé un mot, reprit ses esprits.

"C'est pas ce que vous vous imaginez !"

"Ah, et qu'est-ce qu'ils imaginent ?" Demanda Sirius, un air taquin sur le visage.

"Tu le sais très bien." Répliqua-t-elle les dents serrées.

Prenant plaisir à tourmenter la lionne, il poursuivi:

"Bah non justement, j'aimerais bien que tu m'expliques, chaton."

"S.i.r.i.u.s" gronda la jeune femme.

Le concerné ne put se retenir de rire, bien vite rejoint par les deux Weasley qui, spectateurs de leur échange, en appréciaient chaque miette.

Pour toute réponse, Hermione les fusilla du regard, et les ignorant, entreprit de finir le dressage de la table.

Avant qu'un d'entre eux ne puisse dire quoi que ce soit pour adoucir la brune, la porte s'ouvrit, laissant passer un Harry aux cheveux en bataille, les pieds traînants et les yeux encore mi-clos.

"Salut" lâcha-t-il entre deux bâillements.

Soudain conscient de l'atmosphère électrique qui régnait dans la pièce, il jeta un coup d'œil à ses amis et à son parrain. S'attendant au pire, il déglutit avant de souffler :

"Qu'est-ce qu'il s'est passé ?"

Pendant plusieurs secondes, personne ne lui répondit, faisant grandir son inquiétude. Y avait-t-il eu une attaque pendant la nuit ? Quelqu'un était-il mort ? Sentant la peur lui tordre l'estomac, il posa le regard sur sa meilleure amie, qui lui tournait le dos.

"Mione ?" murmura-t-il.

La jeune femme se retourna, dardant Harry de son regard noir. Tout stress le quittant, il haussa les sourcils. Il aurait dû s'en douter, la seule autre chose capable de plonger une pièce dans le silence, à part l'annonce d'une terrible nouvelle, c'était les foudres de sa camarade.

Il fut ravi de constater que le courroux de cette dernière semblait avoir baissé d'un cran lorsqu'elle s'adressa à lui.

"Salut Harry." Dit-elle d'une voix douce, avant de reprendre d'un ton agacé. "Tu devrais demander à ton parrain."

Le jeune sorcier considéra son parrain d'un air étonné. Sirius roula des yeux et finit par expliquer.

"Disons que j'ai un peu - un petit peu - taquiné notre lionne ici présente."

La dite lionne lui glissa un regard en coin.

"Et c'est tout ?" S'esclaffa alors le jeune Potter.

"Non, Harry. Ce n'est pas tout. Ton cher parrain a laissé Georges et Ginny penser que l'on avait passé la nuit ensemble." S'enflamma-t-elle, les joues en feu.

"Même pas vrai !" Se défendit Padfoot tandis qu'Harry ouvrait des yeux ronds.

"Bien sûr que si !"

"Non."

"Si."

"NON"

"Arrêtez !" Les coupa Ginny. "Sirius, c'est vrai que tu nous as un peu laissés penser cela. Hermione, il n'était même pas encore là au début de la conversation, donc calme toi, il a juste fait une réflexion maladroite."

Les deux se regardaient en chien de faïence, lorsque Harry ne put retenir la question qui lui brûlait les lèvres.

"Mais...vous n'avez pas vraiment passé la nuit ensemble, n'est-ce pas ?" Son regard oscillant entre l'un et l'autre.

Deux "NON" offusqués fusent aussitôt, rassurant le jeune homme.

"Mais alors, où est-ce que tu as passé la nuit, Mione ?" Intervint Georges.

"Enfin une question intéressante." Approuva Ginny.

Elle ne sut que répondre à nouveau et, alors qu'elle réfléchissait, Sirius expliqua:

"Depuis quelques nuits, Hermione semble avoir du mal à dormir, donc elle se balade dans la maison pour trouver le sommeil."

"Et, c'était quoi cette réflexion sur le fait qu'elle ait pu se changer ?"

Sirius haussa les épaules d'un air nonchalant.

"Elle s'était endormie dans un fauteuil de la bibliothèque, et je lui ai conseillé d'aller s'habiller avant que l'un d'entre vous ne la voit en chemise de nuit."

Adoucie par l'explication du Maraudeur, et reconnaissance qu'il n'ait pas fait mention du réel endroit où il l'avait trouvé, la jeune fille lui adressa un sourire.

"Oh nul...L'idée d'une liaison secrète entre vous deux était vachement plus drôle." Commenta le jeune Weasley, d'un air déçu, provoquant un rire chez Sirius, et à Hermione de rouler des yeux, bien qu'un léger sourire vint se planter sur son visage.

"Merlin, Georges t'es vraiment pas net." S'exclama Harry, une expression dégoûtée se peignant sur ses traits à l'idée que son parrain et sa meilleure amie puissent entretenir une relation plus qu'amicale.

Le rouquin s'apprêtait à répondre lorsque la porte s'ouvrit une nouvelle fois. Traînant un Ron des plus grognons par le bras, et alors que Remus, Arthur et Fred entraient à leur tour, Molly annonça :

"Allez tout le monde, c'est l'heure du petit déjeuner !"

Aussitôt, les membres de l'Ordre s'attablèrent. La cuisine était remplie de joyeux bavardages, tandis que chacun dégustait la merveilleuse nourriture préparée par Madame Weasley. Hermione, assise entre Harry et Ron, beurrait son toast en silence, évitant de temps à autre les projectiles de nourriture en provenance de la bouche pleine du rouquin.

Elle s'apprêtait à lui faire une réflexion, lorsque Sirius attira son attention.

"Est-ce que tu pourrais me retrouver dans la bibliothèque quand tu auras terminé ? J'aimerais te dire un mot."

Surprise, elle hocha néanmoins la tête. Le sorcier prit alors congé, remerciant Molly pour le repas avant de sortir.

"Qu'est-ce qu'il t'as dit ?" Demanda Harry qui, trop occupé à discuter avec Remus, n'avait pas entendu leur échange.

"Il a dit qu'il voulait me parler plus tard." Répondit distraitement Hermione en prenant une bouchée.

"Parler de quoi ?" Insista le jeune homme, légèrement vexé que son parrain ne l'ait pas invité.

Bonne question se dit Hermione, en haussant les épaules.

Une fois le déjeuner terminé, et alors que les autres étaient soit en train de s'habiller, soit en train de ranger la cuisine, Hermione se dirigeait à pas lents vers la bibliothèque où Sirius l'attendait.

Elle se doutait qu'il souhaitait lui parler du fait qu'elle s'était permise d'entrer dans la chambre de son frère. Cela ne pouvait être que cela. Peut-être avait-il changé d'avis, s'inquiéta-t-elle, peut-être était-il désormais fâché à l'idée qu'elle se permette de fouiner dans sa maison familiale. Devant la porte en bois massif, Hermione prit une grande inspiration.

Padfoot était assis dans un fauteuil de velours émeraude, un livre dans les mains. Il était si absorbé dans la lecture de l'ouvrage qu'il ne remarqua pas la jeune fille sur le pas de la porte. Elle se racla la gorge, espérant attirer son attention.

Avec un petit sursaut, l'ancien Maraudeur se leva.

"Hermione, pardon, j'étais distrait."

Il lui fit signe de prendre place dans le fauteuil à côté de lui.

Sirius la considéra pendant quelques secondes en silence, avant de se racler la gorge à son tour.

"Donc...Hermione...Je sais que ce matin j'ai dis que le fait que tu passes tes nuits dans la chambre de Reg' ne me dérangeait pas...et je sais aussi, que j'ai dis que tu n'avais pas besoin de me donner d'explications, mais j'aimerais tout de même savoir pour être honnête."

La Gryffondor eut un sourire gêné et acquiesça légèrement. Elle ne savait pas par où commencer.

"Comme tu l'as dit Sirius, j'ai du mal à dormir depuis quelques temps."

Voyant qu'il attendait qu'elle continue, elle prit une grande inspiration.

"Et, je ne sais pas pourquoi, mais cette pièce est la seule dans laquelle je peux me sentir bien, où je peux me détendre."

La surprise pouvait se lire sur le visage du Maraudeur.

"Si je comprends bien, le seul endroit où tu aimes être, c'est la chambre de Regulus ?"

"Oui..."

"Hermione, une chambre aux couleurs de Serpentard et avec des coupures de presse à la gloire de Voldemort, et c'est là que tu te sens bien !"

La voix de Padfoot laissait transparaître son incompréhension, et elle se sentit rougir, consciente du ridicule de ses propos.

"Mais soit, se reprit-il. Écoute, tu peux rester dans sa chambre si vraiment tu le souhaites. C'est juste que je veux que tu sois prudente, d'accord ? Je ne sais absolument pas ce qui se trouve là-dedans et il aurait pu y cacher des artefacts de magie noire."

A la mention d'artefacts cachés, la lionne se mordit la lèvre inférieure. Elle hésita, devait-elle lui parler du carnet ?

"Sirius, commença Hermione. A ce sujet, je ne sais pas si je devais t'en parler mais, j'ai trouvé quelque chose ce matin."

Le sorcier carra les épaules, la tension commença à le gagner. Qu'est-ce que son frère avait bien pu cacher dans cette chambre ? Grogna-t-il intérieurement.

Il fit signe à la lionne de continuer.

"Il s'agissait d'un carnet à vrai dire. Il était à l'intérieur de son oreiller, j'ai lu la première page et il s'agit visiblement de son journal intime, donc je me disais que peut-être tu voudrais le lire..."

Son frère avait un journal intime ? Pour quoi faire ? Lister les noms des victimes qu'il torturait et tuait au nom de Voldemort ? A cette pensée, Sirius eut la nausée. Il était hors de question qu'il lise cette chose.

La jeune brune regardait le Maraudeur. L'expression sur son visage était si confuse qu'elle se blâma aussitôt pour son manque de tact. Quelle idiote ! Il s'agissait de son frère, son frère disparu. Elle aurait dû se montrer plus délicate. Maladroitement, elle tenta d'une voix douce :

"Sirius, tout va bien ? Je sais que cela fait beaucoup à digérer, mais je pense vraiment que tu devrais le lire."

Un rire sombre s'échappa de ses lèvres.

"Non merci, Hermione. Tu peux en faire ce que tu veux, le brûler même, je m'en fiche."

Choquée, elle ouvrit de grands yeux.

"Mais, Sirius, c'était à ton frère..."

"A mon mangemort de frère." Ricanna-t-il.

"Sirius ! Il reste ta famille..."

Sautant littéralement de son fauteuil, le Maraudeur perdit son sang-froid.

"James et Remus sont mes frères, Hermione. Regulus n'est rien. Alors, ce journal, tu peux en faire ce que tu veux. Je. Ne. Le. Lirais. Pas."

Avant même qu'elle ne puisse réagir, Sirius était déjà sorti, claquant la porte derrière lui.


Chapitre 4 by ShinMinRi

"James et Remus sont mes frères, Hermione. Regulus n'est rien. Alors, ce journal, tu peux en faire ce que tu veux. Je. Ne. Le. Lirais. Pas."

Avant même qu'elle ne puisse réagir, Sirius était déjà sorti, claquant la porte derrière lui.

Les yeux toujours posés sur le fauteuil émeraude que l'homme venait de quitter, la brune n'en revenait pas. Si, elle s'était précédemment blâmée pour son manque de délicatesse en abordant le sujet de son frère, elle était maintenant consternée face à la réaction du parrain d'Harry.
Certes, elle était bien consciente du fait qu'il avait quitté sa famille alors qu'il était toujours à Poudlard, et qu'il ne leur avait plus jamais adressé la parole par la suite, mais elle ne s'attendait pas à provoquer une telle fureur chez Sirius.

Plongée dans ses réflexions et n'ayant pas envie de parler à qui que ce soit pour le moment, elle regagna sa chambre. Pourquoi avait-il réagit comme cela, se demandait-elle. Elle s'assit sur son lit en poussant un soupir. Aussitôt, son regard fut attiré par sa malle bordeaux et or dans laquelle, elle le savait, se trouvait le journal.

Padfoot lui avait dit qu'elle pouvait en faire ce qu'elle voulait...Devait-elle le lire ?

La lionne ne put retenir un sourire. Il ne s'agissait pas de savoir si elle devait le lire, mais plutôt de si elle le souhaitait. Elle hésita une demie seconde avant de sortir sa baguette, et prononça une série de contre sorts. La malle fut-elle à peine ouverte qu'elle fouillait déjà à la recherche de l'objet, et lorsque sa main rencontra la froide couverture en cuir noir, elle ne put retenir un frisson. S'installant à même le sol, le dos appuyé contre le lit, elle sentit son cœur s'accélérer tandis que l'excitation la gagnait peu à peu.

Jetant un sort de verrouillage sur sa porte, elle ouvrit le journal et commença sa lecture.

3 Juillet 1978

Cela va faire deux jours que je suis rentré à Grimmauld Place, et pourtant je regrette déjà Poudlard.
La veille au soir, Sirius est venu prendre ses affaires en déclarant qu'il quittait la maison définitivement, et qu'il allait vivre chez les Potter.
Mère est devenue complètement folle, et pendant la demie-heure où il emballait ses affaires, elle n'a eu de cesse de lui hurler dessus, le menaçant de le déshériter, de le rayer de notre famille, et déclarant que désormais ce serait moi l'héritier des Black.
Pour tout réponse, Sirius lui a rit au nez avant de partir, sans même m'accorder un regard. Mère était dans une rage telle qu'elle a jeté un "Incendio" sur notre arbre généalogique, pile sur le portrait de Sirius. Après ça, elle est retournée dans sa chambre et n'en est toujours pas ressortie depuis.
Il est un tel égoïste. Il nous a tous laissé sans se retourner pour aller vivre avec son cher Potter...Je le déteste.

Hermione fut surprise à la lecture de ses lignes. Regulus regrettait-il le départ de son frère ? De toute evidence, se dit-elle, son récit suintant la déception et la colère.
Impatiente d'en savoir plus, elle sauta plusieurs pages avant de poursuivre.

18 Juillet 1978

La lettre est arrivée aujourd'hui. Mère est complètement surexcitée depuis l'instant où elle a vu le cachet avec le serpent noir qui trônait sur l'enveloppe. Elle ne cessait de répéter combien elle était fière de moi et de l'honneur qui était fait à notre famille. Au moins, cela détournait son attention de mon cher frère. Père, de son coté, était resté étonnamment silencieux, il s'était retiré dans son bureau peu après le départ du hibou. Je n'étais pas vraiment surpris, je savais pertinemment à quel point il trouvait l'idée de servir un Sang-mêlé repoussante. Selon lui, la lignée des Black ne devait pas se rabaisser au rang de serviteur d'un être qui leur était inférieur.
Une opinion qui créait souvent des disputes entre mère et lui, d'ailleurs. J'avais toujours été amusé par le fait qu'elle feignait une vie parfaite, avec un époux attentionné et un fils modèle, alors que lorsque la porte de leur chambre se fermait, les cris fusaient dans toute la maison. Cela faisait bien longtemps que leurs conflits ne me faisait plus rien, et heureusement. J'avais réussi au fur et à mesure du temps à me détacher de tout, et encore plus lorsque cela concernait ma famille.
Quant à la lettre du Seigneur des Ténèbres, je ne savais qu'en penser. Il était évident que c'est ce qu'on attendait de moi, que je devais participer à la lutte contre l'invasion de la communauté sorcière par les Sangs-de-bourbe, que je devais faire honneur aux Blacks et être exemplaire depuis que Sirius m'avait laissé toutes les responsabilités sur les bras. Mais...Je n'en avais pas vraiment envie. Certes, nous étions supérieurs aux Sangs-de-bourbe de par notre longue ascendance sorcière, mais est-ce qu'il fallait vraiment les tuer?
De toute façon il était inutile de réfléchir, je n'avais pas le choix. Refuser de rejoindre le Seigneur des Ténèbres, c'était risquer de faire tuer toute sa famille, et surtout, mère ne me laisserait jamais me défiler.

Une boule se formait dans la gorge de la brune. Jamais, elle ne se serait attendue à lire ce genre de choses, le Serpentard ressemblait à tous sauf à un meurtrier. Certes, se dit-elle en grimaçant, il utilisait des termes tels que Sang-de-bourbe, mais cela relevait plus d'un tic d'éducation dans ce genre de famille. Plus étonnant encore, Regulus semblait complètement hermétique à toute émotion, se contentant de faire ce que l'on attendait de lui en tant que nouvel héritier.
En se mordant la lèvre inférieure, Hermione se demandait si elle devait continuer la lecture du journal lorsqu'une voix se fit entendre derrière sa porte.

"Hermione" l'appelait Harry. "On part pour le chemin de Travers dans dix minutes ! Tout va bien ?"

"Oui, je vous rejoins en bas dans quelques instants" s'empressa-t-elle de répondre.

Elle entendit des bruits de pas dans l'escalier, signe que son ami s'éloignait. Elle reposa ses yeux sur le journal et, incapable de résister, elle souffla:

"Juste une dernière page.", et l'ouvrit à l'avant-dernière.

5 août 1979

J'y suis presque.
D'ici quelques jours, je mènerai Voldemort à sa perte. J'ai découvert son secret. Je sais comment le détruire, et j'y veillerai, même si cela doit être la dernière chose que je ferai.

La stupeur s'empara d'Hermione. De quoi Regulus parlait-il ? Détruire Voldemort ? Elle poursuivit dans l'espoir de trouver plus d'informations.

7 août 1979

Je pars ce soir et ne reviendrai certainement jamais, je le sais.
J'aimerais que si un jour ce journal est retrouvé parmi mes effets, quiconque que vous soyez, je vous demande de ne le montrez à personne, je vous en conjure.
R.A.B

"HERMIONE !"

Réveillée de son état de choc par les voix en provenance du rez-de-chaussée, la Gryffondor referma le carnet en vitesse et le rangea dans sa malle, avant de se saisir son manteau. En dévalant les escaliers, elle se promit de faire des recherches dès leur retour. Il fallait absolument qu'elle découvre de quoi Regulus parlait dans ce journal, et ce qui avait bien pu lui arriver.

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