Summary: Draco a un plan pour capturer Harry Potter et le défi à un jeu d'échec version "challenge". Mais quel est son véritable but : séduire ou trahir ?
Categories: Drarry (Harry/Drago) Characters: Drago Malefoy, Harry Potter
Genres: Romance/Amour
Langue: Aucun
Warnings: Aucun
Challenges: Aucun
Series: Aucun
Chapters: 11
Completed: Non
Word count: 67253
Read: 8613
Published: 03/01/2006
Updated: 10/12/2007
1. Chapitre 1 by Luxen
2. Chapitre 2 by Luxen
3. Chapitre 3 by Luxen
4. Chapitre 4 by Luxen
5. Chapitre 5 by Luxen
6. Chapitre 6 by Luxen
7. Chapitre 7 by Luxen
8. Chapitre 8 by Luxen
9. Chaptitre 8 1/2 by Luxen
10. Chapitre 9 by Luxen
11. Annonce by Luxen
Author's Notes:
Cette fiction est une traduction d'une fiction publiée sut ff.net dont voici le lien : http://www.fanfiction.net/s/798255/1/
Je dois avouer que c'est la meilleure fiction que j'ai jamais lu,
CHECKMATE ECHEC ET MAT
Partie 1 Le commencement
Chapitre 1
Knowing I want you,
Knowing I love you,
I can't explain,
Why I remain
Careless about you
How can I love you so much,
Yet make no move?
I pray the days and nights,
In their endless, weary procession,
Soon overwhelm
My sad obsession.
*/
Sachant que je te veux
Sachant que je t’aime
Je ne peux pas expliquer
Pourquoi je reste
Loin de toi
Comment puis-je t’aimer autant
Et ne pas faire un pas vers toi ?
Alors, je prie le jour et la nuit
Qu’en leur interminable et éprouvante procession
Je ne sois plus accablé
Par ma triste obsession
Paroles de "You and I" de Chess par Benny Anderson, Tim Rice et Bjorn Ulvaeus
****************************
La tête penchée, Draco marchait lentement le long des couloirs sombres de Poudlard. C’était quelques temps après minuit. Il ne savait pas vraiment où ses pas le menaient, il marchait juste, se perdant dans ses pensées fixées sur son obsession personnelle, passant devant les salles de cours, évitant les espaces occupés par les lumières rouges et or diffusées par les lampes, ses pieds nus se posant silencieusement sur le sol pierreux. Il était vêtu d’un pull à col roulé et d’un pantalon noir; son visage, ses cheveux, ses mains et ses pieds paressaient comme détaché du reste de son corps, élégants, pâle comme la clarté de la Lune, d’un aspect fantomatique, ils semblaient flottés dans les endroits obscurs du vestibule. Il marchait de cette façon quand il n’arrivait plus à s ’endormir et cela se produisait souvent ses derniers jours. Comme étudiant en septième année et préfet, il pouvait avoir ses raisons de se promener ainsi au milieu de la nuit. Il se faufilait cependant aussi discrètement que possible le long des couloirs, une précaution qu’il avait l’habitude de prendre afin d’éviter une fâcheuse rencontre avec Rusard ou Miss Teigne, la chatte de Rusard.
Il parvint à un endroit où les longs rayons de la Lune hivernal éclairaient une partie du couloir d’une haute fenêtre sur sa droite. Il s’arrêta un moment puis évitant les pâles rectangles de lumière, il se rapprocha des ombres du mur à sa gauche. Ses doigts glissaient le long de la pierre froide et ainsi déambulant, il se souvint combien il espérait ardemment rencontrer par hasard, ici, au milieu de la nuit, une certaine autre personne. Et combien il serait accablé si son souhait se réalisait car il ne pouvait, non, ne devait surtout pas se laisser dominer par ses désirs.
Il tourna ensuite à un coin du couloir et s’arrêta brusquement. Il se tint parfaitement immobile et attentif,démontrant la maîtrise de ses qualités en matière de discrétion. Des lampes jumelles dessinaient entre lumière et ombre les contours de deux armures, il n’y avait néanmoins pas de méprise possible à ce qu’il apercevait. Était-ce réellement cette paire de baskets et ses genoux si familiers qui se tenaient entre les deux armures? Arrête de rêver Draco se sermonna-t-il, tu commence à halluciner. Mais ensuite, l’hallucination en question renifla et soupira, et le coeur de Draco fondit peu à peu. Tout à coup, il ne savait plus clairement ce qu’il devait faire. Il ne pourrait sûrement pas être blesser en lui parlant un peu… Si seulement il osait… Il resta là un long moment, complètement immobile, débattant avec lui-même, son cœur battant intensément.
Draco connaissait les risques, il serait sans aucun doute totalement mal accueilli et le savoir le blessa tellement qu’il faillit se retourner pour partir loin de lui. Il sera sûrement furieux. Mais, si j’ai une chance de pouvoir lui parler normalement il ne faut surtout pas que je me laisse répondre trop violement. Si je ne me mets pas en colère, peut-être qu’il m’écoutera. Mais, oh mon Dieu s’il ne m’écoutait pas? Il aurait pu rester là toute la nuit aussi immobile et indécis mais le son d’un autre reniflement attisa sa curiosité et son inquiétude. Avant qu’il ne s’en aperçoive, il avait déjà fait un pas en avant, incapable de résister à l’envie qui le tiraillait.
Il marcha le long du couloir jusqu’à ce qu’il soit en face du mince garçon aux cheveux noirs qui était affaissé entre les armures. Il regarda Harry et se sentit un moment allègre car c’était réellement lui qui était assis là, ses coudes posés sur ses genoux et son visage caché par ses mains. Il fut stupéfait cependant car cette personne était bien Harry mais il semblait qu‘il…pleurait !?!
« Harry? » Dit Draco aussi gentiment qu’il le pouvait.
Harry releva brusquement la tête jusqu’à ce qu’il croise le regard de Draco et aspira vivement une bouffée d’air à travers ses dents, il laissa ensuite retomber sa tête entre ses mains. « Va en enfer Malfoy. » marmonna-t-il.
Draco croisa ses chevilles et avec une grâce fluide s’assit à genoux en face d’Harry. « Hey » dit-il doucement, « qu’est-ce qu’il ne vas pas? »
Harry releva la tête et fixa Draco avec incrédulité. Était-ce bien Draco Malfoy qui venait de lui demander ce qu’il n’allait pas? Ne venait-il pas juste d’appeler Harry par son prénom !?! Et s’il était bien une personne qu’Harry ne voulait surtout pas qu’elle le voit sans cet état… « As-tu une sorte de sixième sens Malfoy. » rétorqua-t-il férocement « qui te dit à quel moment apparaître quand tu est la dernière personne au monde que l'on souhaite rencontrer, pour te montrer juste à cet instant? » Harry passa une main à travers ses cheveux indisciplinés, ce qui eu pour effet de les emmêler encore plus. Il se releva en s’aidant de mur et lança un regard furieux à Draco. « Dégage de là! » lui dit-il catégoriquement. Il croisa ses bras sur sa poitrine et continua à le regarder furieusement.
Draco se sentit peiner comme toujours face à ses propos blessants, de nouveau sa souffrance se transforma en colère, il se conjura de ne pas réagir cette fois-ci. Il baissa la tête et regarda le sol, rompant le lien visuel avec Harry, des cheveux blonds tombant sur son front.
Il entendit Harry laisser échapper un soupir de martyrisé « Est-ce que tu est à ce point stupide pour ne pas comprendre le sens de dégage de là? »
Le peu de bonne volonté restant à Draco s’évanouit. Il le regarda et rejeta les cheveux gênant sa vue avec un petit mouvement de tête subtil. « Non, Potter, je ne le suis pas. » dit-il beaucoup plus calmement qu’il ne l’était. « Je me demandais juste pourquoi tu ressens à chaque fois le besoin d’être si désagréable avec moi. »
La mâchoire d’Harry se décrocha légèrement « Tu dois sûrement plaisanter. Après toutes les choses méprisables que tu nous a dites ou faites à moi et mes amis! »
Draco regarda de nouveau en bas. « C’est toi qui a commencé » dit-il calmement.
« QUOI !?! »
Draco commençait sérieusement à s’inquiéter de la finalité de cette conversation. « la première année… le premier jour … dans le train pour venir à l’école. Tu m’as réellement blessé Harry. »
Harry fit une sorte de bruit étranglé. « Tu agissais comme un prétentieux arrogant et un insupportable crétin. Et ensuite, tu as insulté les deux premières personnes au monde qui m’ai jamais offertes leur amitié. »
Draco haussa légèrement les épaules. « Je n’avais que 11 ans »
« Et? »
« Et c’était il y a 7 ans. »
« Tu agis toujours comme cela! »
Draco rencontra le regard de Harry et le fixa avec calme. Il dit alors très doucement « En est-tu sûr? Depuis le début de cette année l’ai-je été? Le suis-je maintenant?
Harry ne répondit rien tandis qu’il analysait les yeux gris argent de Draco. Il essayait de se souvenir de quelque chose que Draco aurait accompli récemment pour le tourmenter. Ils étaient de retour à l’école depuis trois mois maintenant -il restait seulement une semaine et demi jusqu’au vacances de Noël, et Harry à sa plus grande surprise ne trouva rien. Ils avaient joué sans pitié l’un contre l’autre lors du dernier match de quidditch, s’étaient assis pendant un trimestre entier aux même cours atroce de Potion Avancé, et Harry ne se rappelait pas d’une seule insulte lancé à son encontre. En fait Draco avait à peine échanger un mot avec lui durant tout ce trimestre. Il avait gardé son habituelle froideur, son attitude distante et son arrogance - non admis Harry, l’arrogance n’était plus présente actuellement. Au lieu de cela, c’était plus... presque comme si Draco l’avait délibérément évité.
Draco se tenait très droit. Il sentit le regard émeraude d’Harry le fixé pour mieux le sonder et il essaya de faire passer tous les sentiments qu’il éprouvait pour Harry dans ses yeux afin qu’il les remarque. « Tu as raison Harry »dit-il à voix basse « J’ai fait des choses affreuses. Et j’en suis sincèrement désolé. Beaucoup d’évènements se sont passés cet été et je ... » Il regarda ailleurs puis fixa son regard sur ses mains « Pourrait tu me croire si je te disais que la plupart de ce que tu pense savoir sur moi est juste un rôle que j'ai joué pour mieux cacher ce que je ressentais vraiment? »
« Je ne sais pas Malfoy. Si c’était de la comédie alors tu est un très bon acteur. Cela semblait tout à fait réel. »
Draco jeta un coup d’oeil à Harry « je suis un bon acteur. c’est quelque chose que tu apprend très tôt quand ton père est Lucius Malfoy. Mais il n’empêche que ce n’était pas vrai. »
« Oh » dit Harry aimablement « j’ai toujours pensé que toi, et bien, tu voulais devenir comme lui... Tu sais, toutes ses histoires de Malfoy-mangemort et famille de Serpentard au sang pur...
Draco frissonna et ses yeux devinrent vitreux, froids et amers. « Non » dit-il « Je le hais. Il me matraque cette propagande depuis le jour de ma naissance. Quand toi et moi nous sommes rencontrés, je ne le savait pas encore. Mais maintenant que je le connais je le crains. Lucius Malfoy est un être vraiment maléfique. »
Harry le regarda très sérieusement et examina Draco comme s’il ne l’avait jamais vraiment vu auparavant. « C’est terrible » dit-il lentement, « tu as du avoir une enfance vraiment moche. Un peu comme la mienne. »
Le regard furieux et glacé de Draco s'attendrit aux mots d’Harry. Il étudia Harry de même, puis une chaleur inconnue et une étincelle d’amusement crépita au fond de ses yeux lumineux « Potter » dit-il en relevant un élégant sourcil « mon enfance ne pourra jamais être pire que la tienne. Moi au moins j’avais des vêtements... Qui était à ma taille! »
Harry gémit. « Oh, belle répartie, Malfoy » dit-il sarcastiquement, « très drôle » Il regarda Draco, en plissant les yeux, quelque peu étonné par la chaleur présente dans le regard de l’autre garçon.
« Ai- j’ai réellement blessé tes sentiments » demanda-t-il finalement « dans le train? »
Draco hocha affirmativement la tête « Terriblement, horriblement et plus que n’importe qui »
Harry fut silencieux durant un long moment. « J’en suis désolé alors » dit-il « Si ce n’est pas trop tard pour m’excuser »
Une douce expression apparut dans les yeux de Draco qu’Harry trouva presque fascinante. « Non, il n’est pas trop tard » dit-il « Merci »
Ces derniers furent prononcés avec une telle sincérité qu’Harry ne pu que s’asseoir et dévisager Draco, il resta sans voix, très touché; découvrant que toutes ses idées préconçues sur la personnalité de Draco Malfoy s’opposaient avec la nouvelle personne assise en face de lui.
Finalement Draco brisa le silence « Harry pourquoi est-tu ici? »
« Je, heu... » Harry soupira, ses genoux soutenant à nouveau ses coudes, sa tête prise dans ses mains, ses doigts tripotant ses cheveux en bataille. « Ce n’est rien d’important. Je pensais juste à une ...chose stupide tout à l’heure, et, euh … je suis venu ici en pensant que personne ne me trouverait. » Il jeta un coup d’oeil anxieux à Draco « Il y a trop à dire là dessus »
Draco écarta la remarque d’Harry avec un haussement d’épaule « Hé bien maintenant tu as quelqu’un à qui parler. Alors, quelle était cette chose stupide à laquelle tu pensais? »
Harry déplaça ses mains, qui du côté de sa tête vinrent couvrirent son visage « Oh non Malfoy, je ne vais pas t’en parler à toi. »
« Pourquoi pas? »
Harry poussa un faible gémissement « C’est trop... embarrassant. Et ce n’est vraiment pas important. J’avais juste besoin de ...penser...et... »
Des mains douces encerclèrent les poignets d’Harry et les éloignèrent de son visage. Harry ouvrit les yeux surprit et rencontra ceux de Draco, calme et argenté.
« Je viens juste de me confier à toi, Potter » dit Draco gentiment « tu peux en faire de même. »
Ils se regardèrent durant un long moment puis Harry retira ses mains de la prise légère de Draco. Il croisa ses bras au dessus de sa poitrine et fut silencieux pendant longtemps, regardant le sol, mordillant sa lèvre inférieur. « C’est à propos d’Hermione et Ron. » dit-il enfin. Il leva soudainement son regard, ses yeux verts lançant des éclairs. « Malfoy je te jure que si tu raconte ça à qui que ce soit, je vais te…j’arracherais ton coeur avec une cuillère rouillée moldue et je le donnerais à Hagrid pour qu’il puisse en nourrir les Scroutts! »
Pendant une seconde une faible lueur de colère scintilla dans les yeux de Draco. « Tu n’as pas besoin de me menacer Harry » dit-il « Je n’ai aucune intention de parler de cette… petite conversation que nous avons à qui que ce soit. » Puis, il ria « Je veux dire, regarde nous, qui nous croirait? »
« Et bien même en le sachant » dit Harry, « je ne suis pas sûre de vouloir parler de ça à qui que ce soit… »
Harry lui lança un regard furieux « C’est juste une nouvelle façon pour toi de me tourmenter n’est-ce pas? »
Draco ria de nouveau. « Évidemment que oui. Mais seulement parce que tu deviens trop têtu. Écoute, je jure sur la menace d’une atroce et douloureuse mort donné par une cuillère rouillée moldue de ne rien révéler de ce que tu me diras mort ou vivant. Maintenant, vas-y Potter, raconte-moi! »
Harry poussa un long soupir exaspéré « Tu ne vas pas t’en aller? » demanda-t-il même si ce n’était pas vraiment une question.
« Non. »
Harry ferma les yeux, peut-être que s’il ne voyait pas la personne à qui il parlait, il ne se sentirait pas aussi mortifié. Mais il en doutait. Il prit une profonde inspiration. « Ce soir, juste après le dîner » dit-il. « Ron et Hermione m’on annoncé qu’ils allaient se fiancer. Il voulait que je le sache, mais ils ne l’ont pas encore dit à leur parents, donc ils ne vont pas le faire savoir de sitôt. Et ils étaient là debout devant moi, se tenant la main, se regardant l’un l’autre si… eh bien, si amoureux… Et après il l’a embrassé, et c’était si …mignon…Et… oh mon dieu , Malfoy, je n’arrive pas à croire que tu me fasse dire ça » Harry se pencha en avant, il posa son front sur ses genoux et couvrit la tête de ses bras. « Tout ça est mortifiant » marmonna-t-il entre ses genoux.
« Harry » dit Draco doucement, et Harry ne pu voir le soudaine éclair de colère briller dans ses yeux. « Est-tu amoureux de Granger? C’est pour ça que tu est bouleversé? »
« Non! » Harry releva brusquement la tête et fixa Draco ses cheveux tout emmêler et ses lunettes glissant sur son nez. « Non, ce n’est pas ça…c’est juste… »
Le cœur de Draco fit ce drôle de petit bon qu’il faisait à chaque fois qu’il voyait Harry être si inconsciemment adorable. Il s’approcha et releva ses lunettes. « Et bien,qu’est-ce que c’est alors? »
Harry ne parut pas remarquer que Draco avait remis ses lunettes en place. Il s‘appuya contre le mur en signe de défaite. « J’ai toujours pensé que j’avais quelque un jusqu’à maintenant » Il s’arrêta. Les mots j’ai pensé que j’avais quelque un tournaient en boucle dans sa tête. Il essaya de les ignorer et recommença à parler. « Mes parents avaient quelqu’un. Ils se sont rencontrés ici et sont tombés amoureux. J’ai eu moi aussi quelques relations… Mais personne de qui j’étais…vraiment amoureux…ou de quelqu’un qui est été amoureux de moi. » Oh mon dieu, que ça faisait mal de l’avouer. Harry repris une profonde inspiration et continua. « Et quand j’ai vu Ron et Hermione ensemble, je crois que j’ai eu peur que jamais personne ne me regarde comme cela ou ne m’embrasse de cette façon… Maintenant, ils sont ensemble, je suis réellement très heureux pour eux mais… Je me sens…eh bien, si seul. » Harry pris une autre profonde inspiration qui se transforma rapidement en un énorme soupir. Il s’attendait à ce que Draco le ridiculise, mais il y eu seulement un silence. Prudemment, il ouvrit les yeux.
Draco ne bougeait plus, il semblait découragé, démoralisé.. Comme s’il sentait qu’Harry le regardait, il leva les yeux. L’expression présente dans les yeux gris argent lui coupa le souffle. « Harry » dit Draco gentiment. « Ce n’est pas stupide. »
Troublé par le regard de Draco, Harry sentit ses joues prendre lentement feu. « Eh bien, c’est- c’est juste que ça sous-entend que je m’apitoie sur mon sort et- »
« Chutt! » Siffla tout à coup Draco, sautant sur ses pieds
Harry se releva tant bien que mal « Quoi? » chuchota-t-il. Il entendit alors le bruit de pas s‘approchant.
« Rusard! »
« Vite » dit Harry « Viens ici! » Il saisit sa cape d’invisibilité étendu près de lui et la jeta par-dessus sa tête, relevant le bord pour permettre à Draco de se glisser dessous.
Draco n’eu pas besoin de se le faire demander deux fois. Il baissa rapidement la tête pour passer sous la cape, heurtant le dos d’Harry contre le mur.
« Mmpf! » maugréa Harry
« Chutt! »
Il n’y avait pas assez de place pour qu’ils puissent se tenir côte à côte entre les deux armures, alors, ils étaient serrés l’un contre l’autre. Harry était coincé, écrasé entre Draco et le mur, les mains de Draco plaquées contre le mur des deux côtés de son corps. « Tu marche sur mon pied » souffla Harry à l’oreille de Draco qui était, au passage, très près de sa bouche.
« Désolé » souffla Draco en retour. Harry le sentit bouger son pied et essayer de le placer ailleurs.
Les pas tournèrent à l’angle du couloir et les deux garçons ne bougèrent plus du tout. « Ici, minet, minet, minet. » chantonna Rusard d’une voix fausse. « Miss Tei-gne, où est mon amour de boule de poil? »
Les yeux d’Harry et Draco se rencontrèrent Harry devint rouge tomate et serra ses lèvres afin de ne pas rire. Mais un petit grognement s’échappa tout de même. Draco aplatit sa main sur la bouche d’Harry, ce qui l’amena à perdre son équilibre et à tomber du côté de l’armure à sa gauche. Ses bras s’agrippèrent autour de Draco pour se rattraper.
« Est-ce que c’est toi titounet- chatounet? » appela Rusard. Draco, presque choqué du laisser tomber sa tête sur l’épaule d’Harry pour en étouffer le son. Le pas claudiquent de Rusard s’arrêta directement en face des armures. « Ici, minet, minet, minet » hurla Ruchard à plein poumons. Il donna un coup violent avec sa canne sur une armure. BAM! BANG! Les deux garçons sursautèrent et Harry empoigna Draco plus étroitement pour se garder de tomber encore. « Maudit chat! Sale bestiole! Où est-ce que t’est? »
Silence. « Humpf! » Grogna Rusard. Il se détourna, l’air maussade et observa le couloir d’un regard meurtrier. « J’aurai pourtant juré avoir entendu quelque chose par là » marmonna-t-il. Un petit gémissement réprimé échappa d’Harry. Rusard se retourna et regarda précisément à l’endroit où Harry et Draco se tenaient. Silence. « PEEVES !?! » Hurla-t-il, ses yeux furieux et profondément agacé fixèrent l’espace vide entre les deux armures. « Je te conseille de ne pas me casser les pieds ce soir Peeves! » Silence. « Humpf! » Il tourna sur ses talons et partit claudiquer ailleurs. Le bruit de ses pas s’affaiblissaient tandis qu’il atteignait le bout du couloir. Harry et Draco entendirent un dernier « Ici, minet,minet,minet, ma peluche toute mignonne? », puis une porte claqua. Draco releva la tête de l’épaule d’Harry et enleva sa main plaqué sur sa bouche.
« Oh mon Dieu! » Dit Harry en respirant difficilement. « J’ai cru que j’allais éclater de rire quand il a dit- »
« Titounet-chatounet » Dit Draco haletant et souriant d’une oreille à l’autre, essuyant ses yeux humides. « Oh seigneur, c’était incroyable! » Il lança un regard à Harry qui lui sourit en retour puis, il examina la cape d’invisibilité. Il leva la main et laissa ses doigts glisser sur le tissu. « Elle est cool Potter. En fait c’est la chose la plus cool que j’ai jamais vu. » Il ria de nouveau. « Alors c’est grâce à ça que tu as réussi à t’en sortir sans être assassiner durant toutes ses années. »
« Mon père ma l’a légué. » Dit Harry fièrement en souriant. Draco baissa son regard et rencontra les yeux d’Harry, il lui souri, leurs visages à quelques centimètres seulement. Harry pris soudainement conscience qu’ils se tenaient pressé l’un contre l’autre et que ses bras enlaçaient la taille de Draco. Il enleva rapidement ses bras et rougit. « Désolé » Murmura-t-il.
« Je ne le suis pas. » Dit Draco doucement, et il ne fit aucun effort pour s’éloigner. « A propos Harry…tu sais, cette petite histoire que tu m’a raconté tout à l’heure ? Je pense que tu n’as aucune raison de t’inquiéter. Je suis actuellement très sur qu’il y a quelque un ici, peut-être même très proche de toi maintenant qui adorerait t’embrasser comme ça. »
« Euh, Malfoy- »
« Est-ce que tu joues aux échecs Harry? »
« Quoi ? »
« Est-ce que tu joues aux échecs ? Tu sais, les pions, les rois, les reines ? »
Harry sentit ses lunettes glisser un peu sur son nez mais il ne pouvait pas bouger pour les relever. « Je joue parfois avec Ron, mais je ne suis pas vraiment bon. »
Draco haussa les épaules « As-tu déjà jouer aux échecs version challenge ? »
« Non. Je-je n’en ai jamais entendu parler. »
« Alors je te mets au défi de jouer Harry. Je prends les blancs donc je joue en premier. » Draco se pencha jusqu’à ce que leurs visages soient si proches qu’Harry pouvait sentir le souffle chaud des mots de Draco sur sa bouche. « Pion en D3 » Chuchota-t-il. Ses paupières se fermèrent et ses mains étreignirent légèrement Harry par les épaules. Il embrassa alors Harry sur la bouche, un baiser exquisément doux, douloureusement lent mais pendant un instant aussi caressant qu’une plume.
Harry pensa que son cœur allait s’arrêter de battre a cause du choc. Draco se détacha un peu et regarda Harry dans les yeux. Son cœur faillit s’arrêter définitivement cette fois-ci.
« Considère que c’est mon mouvement d’ouverture. » Dit Draco, sa voix toujours un chuchotement. « Tu pourra me dire demain si tu acceptes le défi . Il recula un peu, un de ses doigts frôlant le visage d’Harry. « Ton tour, Harry. » Puis, il baissa la tête et se glissa hors de la cape d’invisibilité.
Les genoux d’Harry l’abandonnèrent et il glissa le long du mur jusqu’à ce qu’il s’assoit brutalement sur le sol. « Arghh! » S’étrangla-t-il pendant un moment, essayant de se dépêtrer de l’enchevêtrement que formait sa cape d’invisibilité. « ATTENDS !» Il jeta la cape sur le côté. « Malfoy! » Il remit ses lunettes en place et regarda aux alentours. « Qu’est-ce que c’était que ce foutu truc !?! » Mais il était seul dans le couloir. Draco avait disparu.
Fin du chapitre1
CHECKMATE ECHEC ET MAT
Partie 1 Le Commencement
Chapitre 2
The one I should not think of keeps rolling through my mind
And I don’t want to let that go.
No lover ‘s ever faithful no contract truly signed,
There is nothing certain left to know
And how the cracks begin to show !
Never make a promise or plan
Take a little love where you can
Nobody’s on nobody’s side
Never stay too long in your bed,
Never lose your heart, use youri head,
Nobody’s on nobody’s side.
Le seul auquel je ne devrais penser, parcoure continuellement mon esprit
Et je ne souhaite pas que cela continue.
Aucune fidélité promise, aucun contrat vraiment signé
Il n’y a rien de certain à laisser
Et la faille commence à s’ouvrir.
Ne jamais faire une promesse ou des projets,
Voler un peu d’amour là où tu le peux
Personne à côté de personne.
Ne jamais rester trop longtemps dans ton lit,
Ne jamais perdre ton cœur, utiliser ta tête,
Personne à côté de personne.
Paroles de « Nobody’s side » de Chess par Benny Anderson, Tim Rice et Bjorn Ulvaeus
* * * * *
Draco s’allongea sur son lit, toujours habillé, un bras drapé sur ses yeux, ne laissant apparaître de son visage qu’un sourire. Oh mon Dieu pensa-t-il, cela avait été si parfait. Chaque seconde de cet instant… Qu’importe ce qu’il arriverait ensuite, il garderait toujours en lui ces souvenirs - d’Harry se confiant, de rire de Rusard ensemble, de la façon dont les bras d’Harry enlaçaient sa taille, de ce baiser. Ce baiser, pendant un bref et cependant si long et incroyable moment, fit le temps s’arrêter, et Draco s’était perdu dans la douce saveur de sa bouche, dans la chaleur d’Harry, . Ce baiser avait été inspiré et les échecs version challenge, un jeu qu’il avait inventé sur le coup, était aussi inspiré.
Il n‘accordait que peu d‘importance à ce que ferait Harry le lendemain. Draco envisageait de payer chèrement le plaisir délicieux qu’il avait connu ce soir, il s’attendait pleinement à voir Harry furieux, le haïssant autant, le rejetant, le ridiculisant, déchirant son cœur en pièces. Mais cela n’avait pas d’importance. C’était demain. Ce soir il avait expérimenté la perfection et il se sentait capable de faire durer ses souvenirs pendant très longtemps.
Il soupira. C’était comme il l’avait dit, le tour d’Harry. Il suffisait juste d’attendre et de voir ce qu’il allait se passer. Il s’imaginait devoir à nouveau éviter Harry, de prétendre que rien n’était arrivé, qu’il ne ressentait rien. Est-ce que les souvenirs de cette soirée rendraient cette tâche plus facile, lui donnant un support réel auquel se tenir et se réconforter quand il ressentirait cette solitude douloureuse l’envahir, celle qui le maintenait éveiller la nuit? Ou, maintenant qu’il avait touché Harry, qu’il savait réellement combien ce corps était parfait contre le sien, cela serait-il plus difficile à prétendre ? De toutes façons, Draco savait qu’un jour, il devait finalement s’éloigner de lui, d’une manière ou d’une autre. Lui et Harry ne pourrait jamais avoir une relation. Il n’y avait aucun futur pour eux, ensemble. Son père…
* * * * *
Harry retourna à son dortoir caché par sa cape d’invisibilité, arrivé, il se changea et se glissa dans son lit, remontant complètement les couvertures au-dessus de sa tête. Il s’allongea, et sous les draps ses muscles se contractèrent, ses mains serrés en poings, ses yeux fermement clos, mordant sa lèvre inférieur. Comment avait-il pu tomber si bas et se confier aussi sincèrement à Malfoy ? L’explication lui apparut en fait très simple. Draco Malfoy était très doué pour jouer un rôle et le faire se comporter comme l’idiot le plus total. Malfoy l’avait encore trompé ; il l’avait humilié et l’avait oh merde embrassé, se moquant totalement de ce qu’il lui avait révélé. Pauvre Harry Potter, pleurant dans les couloirs parce qu’il avait peur que personne ne l’aime, espérant que quelque un l’embrasse. Harry se doutait bien que cette histoire serait connu de tous les Serpentards avant le lendemain matin, et au petit-déjeuner, il serait alors la risée de toute l’école. C’était simplement trop horrible. Il imaginait aisément Malfoy raconter aux Serpentards comment il avait réalisé le souhait d’Harry. Et le plus affreux, la plus horrible, terrible et hideuse vérité était que jamais personne ne l’avait embrassé comme cela auparavant. Même pas…
Et Harry ne pouvait s’empêcher de se souvenir du contact doux des mains de Draco, son corps, ses lèvres; ils étaient imprimés dans son esprit. La voix de Draco, ses remarques et ses sourires, le moment où il avait dit « ce n’est pas stupide » comme s’il l’avait réellement compris, peut-être même partagé ses peurs, et, oh mon dieu, la chaleur que prenait sa voix quand il l’appelait « Harry »- toutes ses choses emplissaient Harry avec un profond sentiment de déception à l’idée qu’ils n’étaient pas réels et il ressentit une énorme et douloureuse impression de perte qu’il ne voulait pas analyser de trop près.
Comment avait-il pu être naïf au point de faire confiance à ce stupide crétin ?
Demain, Malfoy s’amuserait à le torturer et Harry le supporterait aussi bravement et nonchalamment que possible, ensuite, il irait dehors et se jetterait dans le lac pour servir de petit-déjeuner au calmar géant. Avec un peu de chance, cela sera fini très, très rapidement.
* * * * *
Son père…
Draco se releva abruptement, tendu et horrifié, son visage soudainement dénué de couleurs. Son père ! Oh mon Dieu, comment avait-il pu perdre le contrôle des événements aussi facilement ? S’il avait évité Harry c’était pour une très très bonne raison. Draco fixa sans vraiment la voir sa chambre obscurci comme si Lucius Malfoy prenait forme devant ses yeux, l’horrible scène de cet été se rejouant une fois de plus dans sa tête.
Le visage froid et ricanant de son père surgit devant lui, Lucius se tenant debout et se penchant, menaçant, plantant ses poings au centre de son grand bureau en acajou. Ses paroles prononcés en un sifflement bas et glacial, cruel, signe de sa colère pourtant réprimé. « Tu feras comme je le déciderais mon garçon ! Il est temps pour toi de prouver au juste où se trouve ta loyauté. Et l’héritier de cette maison servira le Seigneur des Ténèbres. »
Draco se tenait de l’autre côté du bureau, essayant de paraître calme extérieurement, de se montrer froid et imperturbable alors que ses intestins se nouaient. Il avait toujours su que ce jour allait venir. L’avait même attendu plusieurs fois. Mais quand est-ce que tout cela avait changé? Depuis combien de temps savait-il qu’il aimait Harry et méprisait son père, sentiments qui le frappaient avec une surprenante clarté à ce moment là ? Depuis combien de temps ? « Non » dit-il fermement. « Je ne le ferais pas. » Il regarda son père dans les yeux, non pas avec défi mais avec une certitude inébranlable « Renie-moi ! »
« JE NE TE RENIERAIS PAS! » Lucius frappa violemment son bureau en un bruit de tonnerre. Draco prit sur ses nerfs pour ne pas flancher. « C’est ta dernière année à Poudlard. C’est ta dernière chance de me ramener Harry Potter. Et tu le feras. » Lucius se pencha davantage, des étincelles malveillantes crépitant dans ses yeux d’acier. « Je compte sur toi pour concevoir un plan afin d’attraper et me livrer Harry Potter avant la fin de cette année scolaire. « Et si tu échoues… » Lucius sourit à Draco. C’était un sourire laid et entièrement froid. « J’aurai Harry Potter de toute façon et je vous donnerais alors tous deux au Seigneur des Ténèbres. » Il s’arrêta. « Est-ce que tu comprend ce que je te dit mon garçon ? »
« Oui. » Sa voix dévoilait son aversion « Je comprends parfaitement. »
« Alors SORS D'ICI jusqu’à ce que tu est quelque chose à me dire que je veuille entendre. »
La vision s’effaça et Draco retomba mollement sur son lit. Il enroula ses bras autour de lui pour arrêter le tremblement qui le secouait. Non, lui et Harry n’avait aucun futur ensemble, à moins qu’être servi tous deux en pâture au Seigneur des Ténèbres compte comme futur plausible. Et bien sur, il était tout à fait improbable qu’Harry Potter veuille avoir un quelconque futur avec lui. Il sentit cet horrible impression de rejet menacant de refaire surface, le torturant encore. Il essaya de se rappeler les paroles d‘Harry « Alors je suis désolé » avait-il dit « s’il n’est pas trop tard. » Peut-être qu’il était trop tard, qu’il avait toujours été toujours été trop tard pour eux.
Draco regarda le plafond de sa chambre, ses pensées tournant en rond, ses émotions d’habitude si précautionneusement contrôlées erraient ça et là, désordonnées. Draco sentait qu’il était suspendu sur un mince fil, déséquilibré, oscillant à la frontière d’un vaste vide sans aucune limite, une profonde abîme de noirceur. S’il choisissait la mauvaise option, il tomberait pour toujours. Serait perdu, pour toujours. Et à ce moment, il savait qu’il n’avait qu’un seul choix possible. Un seul choix et de cela, un seul plan exécutable. Lentement et soigneusement, il fomenta son plan, le peaufinant encore et encore dans sa tête, le façonnant, examinant ses défauts, détaillant avec un soin particulier chaque étape. Il emprisonna son esprit et l‘emmena loin, très loin de cette partie de lui qui était terrifié par ce qu’il accomplissait. Il n’avait plus de temps pour ces choses là.
Draco se leva et alla à son bureau. Il ouvrit le premier tiroir et prit un morceau de parchemin. D’une main mal assuré, il trempa sa plume dans la bouteille d’encre et commença à écrire :
Père,
J’ai fait ce que vous m’aviez demandé. J’ai conçu un plan pour capturer Harry Potter que je pense parfait. En fait je crois même que cela vous surprendra. Quand il progressera, je vous le ferais savoir.
Votre fils et héritier,
Draco.
Draco attendit que l’encre sèche, puis plia le parchemin et le mit dans une enveloppe. Il alla à la fenêtre, ouvrit un battant et siffla doucement dans la nuit glaciale. En quelques minutes, un hibou grand duc, volant silencieusement, ses ailes étendues, se percha sur le rebord de la fenêtre. « Apporte-là à Lucius. » ordonna-t-il et sans un bruit, le hibou fut parti. Il n’y avait plus aucun moyen de retourner en arrière maintenant. S’il échouait, il savait avec certitude que Lucius le tuerait. Et Draco espérait de lui qu’il le fasse.
Fin du chapitre 2
CHECKMATE ECHEC ET MAT
PARTIE 1 - LE COMMENCEMENT
Chapitre 3
Through the elegant yelling
Of this compelling
Dispute
Comes the ghastly suspicion
My oppositions
A fruit
It’s very sad
To see the ancient and
Distinguished game
That use to be a model of decorum
And tranquility
Become lake any other sport,
A battleground
for rival ideologies
To slug it out with glee
*/
Par d'admirable cris
De ces astreignantes
Disputes
Vint d'horrible soupçons
Mais mon opposition porta
Ses fruits
Il n'est pas bon
De voir d'anciens et
Distingués jeu
employés comme
Model de décorum
Et tranquillement
Devenir comme n'importe quel autre
Un champ de bataille
Pour des idéologies rivales,
S'envenimant avec joie
Paroles de "Quarter" de l'album Chess par Benny Anderson, Tim Rice et Bjorn Ulvaeus
* * * *
« DEBOUT HARRY ! » Une voix très insistante ne cessait de répéter encore et encore cette phrase dépourvu de sens.
Harry gémit dans son sommeil. Ron.
« Allez, debout ! Il se fait tard. »
Harry se déplaça, lentement, et réussit finalement à s’asseoir. Il avait l’impression d’émerger d’on ne sait quel endroit sinistre. « Tais-toi Ron ! » Murmura-t-il, « J’arrive. » Il entendit des pas approcher de son lit et s’arrêter. Puis, quelqu’un ouvrit les rideaux du baldaquin. Harry tressaillit alors que les brillants rayons d’un soleil d’hiver l’éclairait brutalement d’une fenêtre proche. Il ouvrit à moitié ses yeux et regarda son grand camarade de chambre roux l’air maussade.
Ron siffla. « La vache Harry, tu as l’air affreux, t’es malade? »
Harry secoua muettement sa tête. Non, pas malade.
« Tu as fait un autre de ces, euh - cauchemars de Tu-Sais-Qui ? » Chuchota-t-il
Harry gémit silencieusement. Oh oui. C’était ça. C’est-ce qui ne tournait pas rond ce matin. Un cauchemar. Et le pire cauchemar de sa vie l’attendait au petit-déjeuner. Il rejeta sa couverture et s’obligea à se lever. « Non. » Soupira-t-il « Je vais très bien Ron. C’est juste que… Je n’ai pas très bien dormi cette nuit. » Il était absolument hors de question de prévenir Ron sur ce qui s’était passé. Comment le pourrait-il d’ailleurs ? Il avait du mal lui-même à croire les mots Draco Malfoy m’a embrassé, il pourrait encore moins les prononcer à haute voix. Et surtout pas devant Ron, qui mourrait probablement d’une attaque cardiaque sur place. Et bien, pensa-t-il, Ron non plus ne survivrais pas au petit-déjeuner.
Ils rencontrèrent Hermione dans la salle commune des Griffondors et tous trois descendirent pour déjeuner ensemble. Ron et Hermione marchaient devant Harry, main dans la main, admirant les scintillantes décorations de Noël qui commençaient à apparaître un peu partout dans le château . Ils devaient cependant s’arrêter et attendre à plusieurs reprises un Harry qui semblait plus qu’incapable de marcher rapidement et traînait toujours derrière eux… Au bout d’un certain temps, ils parvinrent à la Grande Salle, ses deux amis ne cessaient de lui jeter des regards inquiets. Harry garda la tête baissé, ses yeux rivés sur le sol et les ignora. Il se demanda s’il aurait à tenir cette même attitude le reste de l’année.
Arrivé devant les portes de la Grande Salle, il s’arrêta un moment, et prit finalement son courage à deux mains pour oser y entrer. Il suivit Ron et Hermione qui faisaient lentement chemin dans la salle bondée vers leurs places habituelles à la table des Griffondors. Il entendait le bruit familier des conversations et des rires, interrompu par le tintement des couverts sur les assiettes. Et c‘était tout. Il releva un peu la tête et regarda aux alentours. Rien ne se passa. Puis un « Hey, Harry » de Seamus le saluant alors qu’il arrivait près de lui. « Je crois que tu devrais annuler l’entraînement de Quidditch cet aprèm J’ai entendu Trelawney prédire que chutes de neige rimaient ses temps-ci avec danger et mort. » La remarque obtint plusieurs pouffements de rires de quelques jeunes filles qui étudiaient sûrement la Divination cette année. Mais personne ne se moqua de lui. Personne ne fit plus attention à lui que d’habitude.
Il s’assit et prit distraitement une tranche de pain qu’il posa dans son assiette. C’était trop étrange. Ses yeux glissèrent à travers la salle jusqu’à la table des Serpentards. Draco était là, assis, calme, son visage presque entièrement caché par un exemplaire de la Gazette du Sorcier, comme si rien d’extraordinaire dans le monde ne s’était produit. Sans lâcher Draco des yeux, Harry se servit des œufs brouillés et les mit sur son toast. Puis, il prit une grande cuillerée d’un indigeste sirop de pêche et le versa sur ses œufs.
« Harry, mais qu’est-ce qui ne va pas avec toi aujourd‘hui? » siffla Ron, lui donnant un virulent coup de coude aux côtes. « Regarde ce que tu es en train de faire ! »
Harry détacha son regard de la table des Serpentards et fixa son assiette. Sinistrement, il piqua sa fourchette dans son plat et mangea un peu. « Je les aime bien comme ça. » murmura-t-il à Ron qui secoua la tête. Puis quand Ron se retourna pour écouter ce qu’Hermione disait, Harry regarda de nouveau Draco. Il lisait toujours son journal. Il se souvint tardivement que la nuit précédente Malfoy lui avait dit qu’il n’était pas dans ses intentions de révéler à qui que se soit ce qu’il lui avait dévoilé. Le pensait-il réellement ? Et merde! C’était-il rendu malade d’inquiétude pour rien ?
Harry baissa les yeux, se forçant à manger un peu plus, en pleine réflexion, il tournait et retournait les restes de ses œufs sirupeux et de son toast détrempé avec sa fourchette. Il avait pourtant été si sûr que Malfoy l’avait embrassé pour le ridiculiser, tourner en dérision ses sentiments, qu’il n’avait prit au sérieux rien de ce que l’autre garçon lui disait. Si Malfoy ne songeait pas à l’humilier publiquement, alors que signifiait ce baiser ? Pourquoi l’avait-il embrassé de cette façon ? Maintenant encore, il était beaucoup trop troublé par ce baiser pour penser clairement. Même maintenant, il pouvait le sentir.
Harry sentit son visage rougir à l’évocation de ces souvenirs et il jeta une nouvelle fois un coup d’œil à la table des Serpentards. Draco le regardait par-dessus son journal. Pendant une seconde leurs yeux se connectèrent à travers la salle. Et une bouffée de chaleur électrisa Harry. Mais Draco regarda ensuite calmement ailleurs, plia son journal, le posa sur la table, se leva et commença à avancer vers les portes. Oh non, tu ne t’en sortiras pas comme ça pensa Harry, sautant de sa chaise.
« Harry » l’appela Hermione « Attends ! Ron et moi n’avons pas encore fini de manger. »
« Euh, désolé » dit Harry, tournant le dos aux portes. « Ce n’est pas la peine de vous dépêchez j’ai juste oublié - quelque chose. Je vous rejoindrais dans le hall pour aller en cours. » Et Harry se retourna pour poursuivre Draco qui venait juste de disparaître dans le hall d’entrée.
« Oublié quelque chose ? » grogna Ron « Je dirais plutôt sa tête ! »
* * * *
Draco partit déjeuner plutôt, malgré le fait qu’il est très peu dormi. Il appréhendait ce moment mais devait absolument être avant Harry dans la Grande Salle. Il voulait l’observer arriver, il voulait se cacher derrière son journal et voir comment Harry réagissait sans l’autoriser à le regarder. Il avait besoin de lui parler, désespérément besoin qu’Harry participe au jeu d’échec qu’il avait inventé. Tout son plan se concentrait autour de ceci. Et Draco misait sur le fait que le meilleur moyen de rendre Harry suffisamment en colère, confus et téméraire afin qu’il accepte de jouer était de complètement l’ignorer. Harry avait l’habitude de se confronter aux choses qui le dérangeait, une habitude sur laquelle il comptait.
Si Harry avait été perturbé par ce baiser ou, reste-avec-moi-cœur, l’avait aimé, Draco savait qu’en prétendant oublier ce qui s'était produit, cela le rendrait fou. Bien sûr, l’hypothèse la plus probable, et Draco estimait qu’elle avait de grandes chances de se réaliser était qu’Harry soit horrifié, dégoûté et qu’en arrivant dans la Grande Salle, il marcherait directement vers lui pour lui donner un coup de poing au visage, auquel cas, son plan partait en fumée.
Draco jeta un coup d’œil à la table des Griffondors puis regarda sa montre. Il était très en retard. S’il ne venait pas bientôt, il n’aurait plus le temps de lui parler avant d’entrer en classe. Mais, juste à ce moment-là, il vit Weasley et Granger arriver. Ils s’arrêtèrent au niveau des portes et se retournèrent pour regarder le hall. Et il dû lever son journal plus haut pour cacher le sourire et la vague de chaleur qui colora son visage, quand, Harry, manifestement réticent entra à son tour. Il donnait l’impression de n’avoir pas du tout dormi et s’attendait apparemment à ce que le plafond de la Grande salle lui même lui tombe sur la tête. Il était de nouveau adorable, complètement pathétique mais si adorable. Et Draco pensa, son échine dorsale parcouru par un frisson, que si Harry était si bouleversé, il avait dû aimer ce baiser.
Il invoqua sa caractéristique apparence calme et prétendit lire la Gazette du Sorcier. Son plan était définitivement mis en route. Il observa Harry subrepticement par-dessus son journal, et même si ses yeux n’étaient pas visible pour lui, Draco était capable de le voir assez bien. Il vit qu’il le regarda deux fois. Il l’observa tourner misérablement sa mixture avec sa fourchette. Maintenant se dit Draco, il est temps de jouer. Il baissa un peu son journal et attendit qu’Harry le regarde à nouveau. Et cela arriva. Il leva la tête et leurs yeux se rencontrèrent, un regard foudroyant.
C’est seulement des années de pratique qui lui permirent de conserver sa prétendu maîtrise de soi. Il baissa son regard, plia son journal et marcha calmement hors de la salle. Et son plan fonctionna. Il vit Harry bondir, se débarrasser d’Hermione et venir après lui, un regard de détermination lugubre peint sur son visage, un regard familier à Draco. C’était exactement le même regard qu’Harry portait lorsqu’il jouait au Quidditch, quand il repérait le vif d’or. Il y avait même une petite similarité, pensa Draco. Comme ce maudit vif d’or, il aurait bien voulu lui aussi être attrapé par son adversaire - bien sur, il ne souhaitait pour rien au monde qu’il le sache. Mais peut-être que maintenant…
Quand il arriva au Grand Hall, Draco marcha plus rapidement, passant devant les escaliers en marbre pour se diriger vers les couloirs conduisant aux donjons des Serpentards. Il devait tout minuter avec précision. Si Harry le rattrapait trop près du Grand Hall, ils ne pourraient pas avoir une conversation privée; d’un autre côté, il doutait qu’Harry souhaite s’aventurer trop loin en territoire Serpentard. Il n’avait également plus beaucoup de temps avant que chacun est fini de manger. Il regarda juste à temps par-dessus son épaule pour voir Harry surgir de la Grande Salle et déraper momentanément dans le Hall. Il vit Harry le repérer et se lancer à sa poursuite.
« Malfoy ! »
Draco continua à marcher droit, la tête haute, mais il souria. S’il était possible d’étrangler un mot, Harry venait juste de le faire avec son nom. Il l’ignora et continua à marcher, il était presque à l’endroit désiré. C’était comme faire de l’escrime, pensa-t-il, donner du terrain pour attirer ton adversaire dans ton camp, le rendre imprudent, peut-être même inconscient du danger. Il voulait qu’Harry soit furieux et imprudent, déséquilibré. Il entendit des pas marteler le sol derrière lui, entendit le « Arrête-toi bon sang! ». Draco s’arrêta alors et se retourna si soudainement qu’Harry le heurta violement. Comme il l’avait délibérément planifié.
Draco anticipant la chute, fut prestement capable d’attraper Harry et de les empêcher tous deux de tomber. Il maintenu son étreinte jusqu’à ce qu’il sente qu’Harry ai retrouvé son équilibre, le retenu deux secondes par les épaules et le poussa ensuite durement en arrière, de façon à ce qu’il exécute quelques pas à reculons. Puis, il repris sa coutumière expression d’indifférence dédaigneuse.
« Tu devrais regarder où tu mets les pieds Potter » dit-il de sa voix traînante « Si j’avais été un des premières années, je serais mort sur place. »
* * * *
Harry percuta avec violence Draco et il sentit les bras de l’autre garçon aller autour de lui, le stabiliser, puis glisser jusqu’à ses épaules. Comme cette nuit. Draco le repoussa ensuite. Il trébucha, n’étant absolument pas préparer à cet accueil, fit quelques pas en arrière, puis regarda Draco, confus, pour voir cette oh-si-familière-et-répugnante-expression-qu’il-méprisait inscrite sur son visage.
« Tu devrais regarder où tu mets les pieds Potter. » dit-il d’une voix traînante « Si j’avais été un des premières années, je serais mort sur place. »
Harry fut soudainement furieux. Furieux… et blessé. Il fit un pas en avant, vers Draco, les poings serrés sur ses côtés « ARRETE-CA! » éructa-t-il, appuyant sur chaque mot, néanmoins sa voix était toujours basse. « Je ne suis pas stupide. Je sais très bien que tout ce que tu as fait ce matin était parfaitement calculé pour me faire courir après toi jusqu’ici alors tu peux te débarrasser de ce masque de ‘non intéressé’ dès maintenant ! »
Et à son plus grand étonnement Draco le fit. Avant même d’avoir pu cligner des yeux, le masque fut parti. A sa place était des yeux remplis d’une chaleur inconnue et un sourire d’excuse, «désolé » dit-il.
Harry fronça les sourcils bien qu’il fut quelque part apaisé par ce soudain changement d’expression. « Maintenant que tu m’as amené jusqu’ici Malfoy, tu me dois des explications et j’espère que tu seras honnête, tu as intérêt à être franc ou je n’en vais immédiatement. »
Le sourire de Draco s’élargit un peu plus. « Oh bon Dieu, Potter » dit-il à voix basse et amusée « Être franc avec toi n’est pas ce que j’avais en tête. MAIS » dit-il plus fort « je promets que j’essayerais d’être honnête avec toi. »
« Okay, d’accord » dit Harry lentement, incertain. Il avait l’indubitable impression d’avoir manquer quelque chose d’important mais son attention était entièrement focalisé sur une autre question, beaucoup trop importante à ses yeux pour qu’il ne cherche à comprendre. « Je veux juste savoir une chose Malfoy » dit-il, regardant directement Draco dans les yeux « Qu’est-ce que tu as fait hier soir bordel !?! »
« Hmmm. » dit Draco pensivement regardant les yeux émeraudes avec un parfait calme. « Je crois me rappeler de t’avoir mis aux défi de jouer aux échecs Harry. J’ai déjà fait le premier mouvement. » Il arqua un sourcil. « Et tu ne m’as toujours pas dit si tu acceptais de jouer. »
Harry sentit de nouveau sa colère monter. « Ce n’est pas de ça que nous sommes en train de parler et tu le sais très bien. »
Draco ria légèrement « Oh mais si. C’est exactement le sujet de notre conversation, est-ce que tu vas jouer oui ou non ? »
« Pourquoi, au monde, jouerais-je à un jeu ‘bizarre’ de challenge avec toi ? »
« Parce que je ne répondrais à aucune question à moins que tu ne joues. »
Mon dieu, il allait devenir fou. Harry eu une envie soudaine de le frapper au nez.
« Ne…fais… pas…ça. » dit Draco tranquillement comme s’il avait pu lire dans ses pensées.
Harry lui lança un regard furieux et réalisa que ses pensées étaient très probablement écrites sur son visage. Je devrais juste m’en aller, pensa-t-il. Pars maintenant, Harry. Mais il ne le pouvait pas. Quelque chose le retenait et ne le laissait pas partir. Il voulait que ce crétin blond exaspérant lui donne une réponse. « Alors, explique toi Malfoy » dit-il d’une voix glaciale. « Je ne jouerais pas à moins de savoir exactement dans quoi j’entre. » Il s’arrêta et plissa ses yeux. « Y a-t-il des règles à ton stupide jeu ? »
« Il y a des règles Potter mais pas beaucoup. Les échecs version challenge sont un jeu vraiment très simple. » Draco jeta un coup d’œil par-dessus l’épaule d’Harry. Quelques élèves commençaient à filtrer hors de la Grande Salle. Il prit son bras et le poussa près du mur où ils ne pourraient pas être visible des autres. Il continua à parler à voix encore plus basse. « Il y a trois règles principales. La première est que pour chaque mouvement que tu fais sur l’échiquier, tu dois également faire un mouvement avec ton adversaire. Le mouvement peut être physique ou rhétorique mais il ne peut pas être magique ou matériel. En d’autres termes, tu ne peux pas jeter des sorts ou prendre des possessions personnelles. Tu peux faire quelque chose à ton adversaire, ce que j’ai fait la nuit dernière ou lui poser une question. Il y a aussi une autre stipulation, quoique que ce soit que tu fasse, dise ou demande, se doit d’être d’ordre personnel, intime ou priver. Comme un secret ou quelque chose dans ce genre là. Et- »
« Attend » l’interrompit Harry. « Est-ce que tu veux dire par là, que si je joues à ce jeu avec toi, je pourrais te poser des questions sur des choses vraiment privées ? »
« Oui » Dit Draco.
« Et est -on est obligé de répondre ? »
« J’arrivais justement à cette partie Potter. Deuxième règle, tu ne peux rien révéler de ce qui sera dit pendant le jeu à une personne extérieur au jeu, et troisièmement, si tu refuses le mouvement de ton adversaire alors tu déclares forfait et perds le jeu. »
« Que se passe-t-il ensuite ? » demanda Harry « Qu’est-ce qui se passe quand quelqu’un gagne ? »
« Le gagnant prend tout ou rien. Son choix. »
« Tout ? » dit Harry examinant Draco suspicieusement. « De quoi parles-tu exactement ici ? Ha! Je ne coucherais pas avec toi Malfoy si c’est ça que tu veux dire. »
Draco haussa les épaules. « Tu ne devrais peut-être pas jouer alors Potter. Tu sais ce qu’on dit, si tu ne supportes pas la chaleur, ne marche pas dans le feu. Peut-être que c’est juste ‘trop chaud’ pour toi. »
Harry grogna. « Je n’ai rien à cacher Malfoy et je pense que je peux réussir à me sortir de tout ce que tu peux me réserver. » Harry s’arrêta de parler alors que quelques filles de sixième année à Serpentard passaient à côté d’eux. Toutes les deux examinèrent Draco et pouffèrent de rire. Seigneur pensa Harry, il a probablement eu toutes les filles de cette école. Harry sourit alors et regarda Draco. « Et je crois que c’est mon tour… Pion en D5 » dit Harry. « Maintenant réponds à ma question. Avec combien de filles as-tu déjà couché ? »
Draco émit un faible bruit étranglé et releva ses deux sourcils. « Hum, Harry- »
« Réponds seulement à la question Malfoy. Ou peut-être que c’est trop chaud pour toi ? »
Draco secoua sa tête puis sourit machiavéliquement à Harry. « Okay, donne-moi une minute, cela me prendra un certain temps de toutes les compter. » Il regarda en l’air au dessus de la tête d’Harry. « Voyons voir, il y a d’abord eu…hmm,…et aussi…oui,…et ensuite il y a eu… oh et je ne peux pas oublier… » Draco baissa ses yeux et regarda Harry. Il semblait essayer de ne pas rire. « Okay Potter j’ai ta réponse c’est … AUCUNE. »
Ce fut au tour d’Harry de faire un drôle de son étouffé. « Arrête Malfoy. Tu ne compte pas sincèrement me faire croire que tu es toujours vierge. »
Les joues de Draco se colorèrent légèrement et il croisa ses bras sur sa poitrine. « Et bien » dit-il « Je le suis pourtant. Mais j’ai bien l’intention de changer cela à fin du jeu. »
« Oh, donne-moi deux minutes » dit Harry exaspéré et n’ayant pas vraiment enregistré la dernière remarque de Draco. « Je n’arrive pas à croire que pendant toutes ses années tu n’es pas aller serpenter au moins une fois dans le dortoir des filles. Elle te veulent toutes, tout le monde le sait. »
Draco rit. « Et je n’arrive pas à croire que tu sois aussi idiot que ça Potter. Au cas où tu l’aurais pas remarquer et tu ne l’as pas apparemment, je préfère ‘serpenter’ dans le dortoir des garçons, merci, et les spécimens qu’il y a par ici… » Il fit un geste de la main désignant le couloir des Serpentard. « sont, comment devrais-je le dire.. Plutôt grossier et pas vraiment à mon goût... »
La mâchoire d’Harry se décrocha et il fixa Draco un long moment pendant lequel il devint rouge. Plusieurs éléments qu’ils avait ignoré jusqu’ici prenaient place soudainement dans une clarté alarmante. « Oh merde Malfoy, » dit-il enfin « Je plaisantait quand je parlais du ‘tout’ signifiant que nous coucherions ensemble. Mais tu ne plaisantais pas n’est-ce pas ? »
« Non » Draco pencha sa tête et regarda Harry avec un certain amusement. «Tu es vraiment
idiot Potter, » dit-il doucereusement « Pourquoi, sur Terre, t’aurais-je donc embrassé hier soir? Et
puisque tu es si hétéro, comment as-tu pu l’aimer autant ? »
« QUOI ? Arghh! Je n’aurais pas de relation sexuelles avec toi. » gémit Harry. « Tu n’est qu’un- »
« Crétin visqueux? » Suppléa Draco. « Je crois que c’est maintenant mon tour. » Il s’arrêta un moment, réfléchissant. « Fou en F4 » dit-il, puis il releva un sourcil « Es-tu vierge Potter ? »
Harry ferma les yeux. Il sentait son sang battre sur son visage et ses oreilles. Une seconde plutôt, il avait pensé que la situation ne pouvait pas possiblement se dégrader Et cela venait juste d’arriver. Malfoy a raison. Je suis vraiment un idiot. Harry avait un seul secret, et c’était celui-là. Même Ron ne le savait pas. Et le meilleur dans tout ça, était que Draco ne lui aurait probablement jamais demandé en retour si lui, n’avait pas commencé cet interrogatoire. C’était simplement trop horrible. Sa gorge le brûlait et son cœur le pinça douloureusement sans qu’il ne s’y attende. Il s’éloigna et s’effondra contre le mur, la tête basse. « Non. » s’entendit-il dire comme s’il était à une très grande distance. « Non, je ne le suis plus. »
Il y eu un long moment d’un silence embarrassant. « Qui ? » demanda finalement Draco, chuchotant à moitié, comme s’il avait perdu pendant un moment la faculté de parler.
Harry se détacha du mur et se retourna pour faire face à Draco. Leurs yeux se rencontrèrent pendant une seconde émotionnante, puis il regarda ailleurs. Je ne te le dirais pas pensa-t-il. D’aucune façon. C’est trop personnel. Réfléchit Harry, - trouve quelque chose rapidement. Il pris une profonde inspiration. « Ce n’est pas très sympa Malfoy. » Dit-il, essayant de gagner du temps, pensant furieusement à une échappatoire. « Ce n’est pas très honorable de ma part de coucher avec des filles et de le raconter après à tout le monde. » Il soupira dramatiquement. « Je ne devrais vraiment pas le dire… Mais si tu dois le savoir…Voyons voir la première fut Fleur Delacour. Ça s’est passé l’été après ma quatrième année lorsque je suis revenu chez moi. Elle était venue à Londres pour améliorer son anglais et elle m’a regardé, disons, différemment. Elle m’était vraiment reconnaissante d’avoir sauvé sa petite sœur tu sais. »
« Fleur !?! » réussit à prononcer Draco le souffle coupé. « Tu as couché avec Fleur ? Tu n’avais que 14 ans ! »
« J’en avais 15, c’était juste après mon anniversaire. Le meilleur cadeau qu’on m’est jamais offert. » Harry jeta un coup d’œil à Draco et faillit éclater de rire. Il était très pâle et avait l’air choqué. Tout à coup, Harry se sentit beaucoup mieux. Il pouvait, après tout s’en sortir sans trop de dommages. « La suivante » dit Harry, revenant à la question, « Fut Hermione. C’était l’année dernière. Et l’été dernier, il y a eu cette fille moldue assez mignonne que j’ai rencontré et qui était de mon ancienne école. » Harry haussa les épaules et sourit à Draco. « Je ne sais pas quoi te dire Malfoy - je pense que ça doit être la cicatrice. Elles semblent trouver ça irrésistible »
Draco paressait véritablement horrifié. « Est-ce que Weasley le sait » dit-il enfin, « que tu as couché avec sa petite amie ? Et toi qui parlait tout à l’heure de serpenter… Mon Dieu, Potter, je pensais que tu avais plus de classe que ça. Je n’arrive pas à croire que tu ai couché avec Granger. »
« C’est parce que je ne l’ai pas fait, crétin ! » Répondit Harry d’un ton brusque, piqué par la véracité de cette remarque. Je n’ai pas couché avec Hermione. Ou Fleur. Ou n’importe quelle fille moldue. Je viens juste de l’inventer. »
Une petite foule commençait à se former dans le couloir derrière Harry et Draco, alors que les élèves avaient fini de manger, ils sortaient de la Grande Salle et s’arrêtaient pour les regarder. Les deux garçons, qui ne faisait apparemment pas attention à leur public grandissant, parlaient à voix très basse, ne laissant parvenir qu’un ou deux mots de leur conversation à une foule attentive ; mais il semblait évident par leur expression que quelque chose d’explosif se tramait. Harry et Draco ne s’étaient pas exhibés depuis quelque temps et tout le monde mourait d’envie de voir ce qu’il allait se passer entre eux.
Draco étudia Harry en plissant ses yeux, mais un sourire diabolique jouait aux coins de sa bouche. « Alors la réponse exacte à ma question est … »
Oh non pensa Harry, il était piégé. Il n’y avait aucune façon d’éviter la question du ‘qui’ à moins de mentir à propos de la question sur la ‘virginité’. Ce qu’il fit. « La bonne réponse est oui, bordel. » dit-il. Mais une nouvelle pensée traversa son esprit et il sourit à Draco. « Je t’ai bien eu n’est-ce pas ? »
Draco lui sourit en retour. « tu sais Potter, je viens juste de me souvenir qu’il y a une règle de plus que j’ai oublié de mentionner. »
Oh oh. « Et c’est ? »demanda Harry essayant de ne pas s’inquiéter outre mesure.
« Si tu mens quand tu réponds à une question, ton adversaire obtient deux mouvements de pénalité - pas sur l’échiquier bien sûr, mais ici, en personne. »
« Oh » dit Harry, rougissant.
Draco prit son poignet et se rapprocha de lui. Puis, il fit glisser lentement ses mains le long des bras d’Harry jusqu’à ce qu’il le tienne légèrement par les épaules. Il le regarda dans les yeux. « Potter » dit-il doucement « tu ressembles à une de ces décorations de Noël avec tes yeux verts et ton visage tout rouge. »
« Arrête Malfoy. Tu sais quand on a commencé ça, je n’avais pas compris quelles étaient vraiment tes intentions. »
« Ah » dit Draco, resserrant sa prise, sa bouche seulement à deux centimètres de celle d’Harry. « Tu ne comprends toujours pas. » Et il frappa violement Harry au tibia.
« AIE!! » s’exclama Harry, respirant de façon saccadé et saisissant sa jambe. « Mais quel bâtard ! »
« En voila déjà une. » dit Draco sereinement. Puis, il écrasa l’autre pied d’Harry. « Et de deux. Ça s’était pour Granger. Elle méritait mieux de ta part, Potter. »
Harry s’affala sur le sol, une main massant son tibia douloureux, l’autre berçant ses doigts de pieds qui l’élançaient. « Tu est vraiment un bâtard Malfoy » dit-il.
Draco ria. « Moi ? Je ne pense pas. J’ai bien peur d’être le portrait craché de mon cher papa, qui était malheureusement, mais légalement marié à ma mère avant ma naissance. » Il regarda Harry avec un sourire parfaitement charmant. « C’est de nouveau ton tour Harry. » Puis, faisant tourbillonner sa robe, il tourna sur ses talons et partit.
Mon Dieu pensa Harry, alors qu’il regardait Draco s’en aller. Mon Dieu, il est …pas mal. Éblouissant suggéra une petite voix dans son esprit qu’Harry ignora superbement.
« HARRY !?! » Il se retourna vivement pour regarder derrière lui. C’était Hermione, elle se frayait un passage parmi une foule chuchotante et pouffant de rire et qui se tenait toujours dans le couloir. Ella arrivait en courant, Ron juste derrière elle. « Qu’est-ce qui s’est passé ? Est-ce que tu vas bien? »
Ron lui lança un regard furieux. « On venait juste de sortir de la Grande Salle quand on a entendu dire qu’il y avait une bagarre. Et je crois avoir vu Malfoy partir d’ici. Qu’est-ce qu’il t’a fait Harry ? Il t’a frappé ? »
Harry regarda ses deux amis et commença à rire. « Non » dit-il à Ron , « je vais bien, il ne m’a pas frappé. » Il rassura Hermione qui avait l’air troublé « Je vais bien, vraiment » Il frotta son tibia douloureux puis se releva. « J’ai seulement eu ce que je méritais. »
« Qu’est-ce que tu veux dire Harry ? » questionna Hermione, indignée « comment peux-tu sincèrement mériter d’être frappé par Draco Malfoy ? Et moi qui pensait qu’il avait changé. »
« Je ne suis pas blessé Hermione. Regarde. Je vais bien. J’ai juste dit quelque chose que je n’aurais pas du. »
« C’est fou » dit Hermione.
« Complètement fou » compléta Ron. Puis il sourit, « qu’est-ce que tu lui a dit ? »
Harry regarda Hermione et se sentit affreusement honteux quand il se souvint de ce qu’il avait dit sur elle. Oui, il méritait ce coup de pied rien que pour ça. « Euh, Je ne peux vraiment pas le répéter Ron. » dit-il.
Ron grogna, « ça t’arrange, hein ? Hé bien tant mieux pour toi Harry » Il lui donna une vigoureuse claque dans le dos. « Tant mieux pour toi. »
Soudainement, une voix tranchante se fit entendre « Vous tous, allez en classe! » Harry, Ron et Hermione se retournèrent pour voir le professeur McGonnagall disperser la foule des élèves rassemblée dans le couloir. Elle tapa trois fois dans ses mains « IMMEDIATEMENT ! » Et le hall fut nettoyé presque instantanément alors que les élèves détalaient dans toutes les directions.
Oh non, pensa Harry. Il sentit un nœud se former au creux de son estomac. Ça n’allait pas du tout.
Le professeur McGonagall marchait effectivement à grandes enjambées vers eux et elle s’adressa directement à Harry « J’ai entendu des rumeurs comme quoi il y a eu une bagarre Mr Potter, vous impliquant vous et Mr Malfoy, est-ce vrai ? »
Harry pensa qu’il allait se ratatiner face à la sévérité de ce regard. « Non » dit-il « ce n’était pas une bagarre. C’était… » Mais les mots se perdirent au fond de sa gorge.
Ron prit la parole « Nous avons trouvé Harry ici, sur le sol, et on a vu Malfoy s’en aller. Je crois qu’il l’a frappé professeur. »
« Ron, tais-toi » siffla Harry.
Le professeur McGonagall les regarda fixement, puis reporta son attention sur Harry. « J’aurais espéré un comportement plus mature de votre part » dit-elle de son ton le plus sévère. « Vous êtes en septième année Potter et le capitaine de l’équipe de Quidditch de Griffondors. Nos élèves les plus jeunes vous prennent comme modèle. Que vont-ils penser maintenant en vous voyant vous battre dans le hall avec un de nos préfets ? » Ses lèvres se pinçaient avec colère. « Il y aura une enquête » continua-t-elle « mais ce ne sera pas par moi. En raison du statut de préfet de Draco Malfoy et que, par conséquent, nous attentons de vous deux un comportement exemplaire, le directeur prendra personnellement en compte cette affaire. » Elle lança à Harry un long regard évaluatif. « je vous suggère à tous trois d’aller en classe » dit-elle, puis elle se retourna et marcha à pas vifs en direction de sa salle de cours.
Harry se retourna vers Ron « Oh, merci Ron ça m’aide beaucoup. Tu avais vraiment besoin de lui dire ça ? »
Ron, prit au dépourvu, regarda Harry d’un air désolé « Mais Harry, si Malfoy t’a frappé - »
« Est-ce que je ne t’ai pas déjà dit que ce n’est pas ce qui s’est passé ! »
« Très bien, vous deux » interrompit Hermione, saisissant leurs bras « Arrêtez ça. Si nous ne n’y allons pas maintenant, on sera en retard en cours de Potions. Et alors, nous aurons des problèmes avec ROGUE ! »
Fin du chapitre 3
Nota :
Je ne voulais pas vous coupez dans votre lecture alors je mets cette remarque à la fin.
Dans ce passage :
« Harry fronça les sourcils bien qu’il fut quelque part apaisé par ce soudain changement d’expression. « Maintenant que tu m’as amené jusqu’ici Malfoy, tu me dois des explications et j’espère que tu seras honnête, tu as intérêt à être franc ou je n’en vais immédiatement. »
Le sourire de Draco s’élargit un peu plus. « Oh bon Dieu, Potter » dit-il à voix basse et amusée « Être franc avec toi n’est pas ce que j’avais en tête. MAIS » dit-il plus fort « je promets que j’essayerais d’être honnête avec toi. »
Le mot employé en anglais est slang, qui signifie être franc (dans le sens qu’Harry emploie) mais il signifie également hétéro, et Draco fait, disons un jeu de mots et donc on pourrait dire qu’être hétéro n’est pas la relation qu’il envisage avec Harry même s’il promets d’être honnête par la suite. Ce qui explique pourquoi Harry «avait l’indubitable impression d’avoir manquer quelque chose d’important » Même si cet indice fait parti de ceux qu’Harry comprend un peu plus tard dans ce chapitre « La mâchoire d’Harry se décrocha et il fixa Draco un long moment pendant lequel il devint rouge. Plusieurs éléments qu’ils avait ignoré jusqu’ici prenaient place soudainement dans une clarté alarmante. »
Author's Notes:
Une petite chose avant que vous puissiez vous plonger dans la lecture de ce nouveau chapitre (LOL), vous devez savoir que l’histoire se déroule après le livre 4. L’auteur (naadi moonfeather, je le rappelle) a en effet commencé à l’écrire après le tome 4 MAIS ceux qui espéraient déjà une apparition de Sirius espèrent pour rien, la mort de Sirius est prise en compte dans la fiction et il n’y apparaît donc pas. C’est selon les mots de l’auteur, son unique concession au tome 5. Cela explique également d’autres petits détails, pour ceux qui auraient remarqué certaines incohérences s’il plaçait cette histoire comme une suite logique du tome 5 (même si en lisant la fiction, je m’étais débrouillée pour que tout colle et que je n’ai appris ce fait qu’au dernier chapitre posté ;) -il y trop longtemps d’ailleurs, si l’auteur passe par là…;)- )
Bonne lecture !
CHECKMATE ECHEC ET MAT
PARTIE 1 : LE COMMENCEMENT
Chapitre 4
Now I ‘m where I want to be an d who I want to be and
Doing what I always said I would and yet
I feel I haven’t won at all.
But what’s the point
If I’m concealing
Not only love
All other feeling
Maintenant que je suis là où je veux être, avec la personne avec qui je souhaite être
Faisant ce dont j’ai toujours rêvé ; néanmoins,
J’ai l’impression de n’avoir rien gagné
Mais le problème est que
Si je dissimule un secret
Il n’y a pas seulement l’amour qui compte
Mais aussi tous les autres sentiments
Paroles de « Where I want to be » de Chess par Benny Anderson, Tim Rice et Bjorn Ulvaeus
* * * *
Ron, Hermione et Harry avaient à peine eu le temps de se glisser dans la salle et de se faufiler jusqu’à leurs chaises que Rogue venait déjà de claquer la porte de la classe de Potions. Il leur fit don à tous d’un regard sévère puis, se tourna vers Harry.
« Mr. Potter » Dit-il de son ton le plus onctueux et le plus méprisant « Il semblerait qu’une rumeur circule selon laquelle, vous vous seriez battu dans le hall. J’espère pour vous qu’elle n’est pas fondée. »
Les Serpentards ricanèrent. « S’étalant c’est ce que j’ai entendu » dit un murmure anonyme, cependant assez fort pour déclencher des pouffements.
Harry ne pipa mot, il avait appris grâce à sa longue expérience, de ne pas répondre aux sarcasmes de Rogue. Il garda seulement son regard baissé jusqu’à ce que Rogue se retourne et rejoigne son bureau. Harry jeta alors un coup d’œil à l’endroit où était assis Draco, au premier rang à sa gauche. Il était consciencieusement plongé dans la lecture d’un paragraphe de son livre de Potions Avancées. Harry n’aurait su dire s’il riait ou pas. Du coin de l’œil, il vit également Ron tourner au violet et sembler s’essouffler d’une façon très effrayante, alors que Rogue ignorait catégoriquement l’implication de Malfoy dans l’incident du matin.
Rogue ouvrit ensuite le livre de potions posé sur son bureau, releva la tête et fit face à la classe, les yeux plissés. « Très bien, Mr. Potter, puisque vous ne voulez pas discuter la rumeur, peut-être pourriez-vous nous énoncer quels sont les ingrédients nécessaires à la potion de ce jour ? »
Il y eu un silence qui dura l’espace de quelques battements de cœur, coupé seulement par un éclat de rire mal dissimulé d’un des Serpentards. « Monsieur » dit Harry d’une voix peu sûre « quelle était la potion d’aujourd’hui ? »
« Les ingrédients étaient clairement établis sur votre devoir d’hier soir, Mr. Potter.»
Oh mon Dieu, pensa Harry. Il avait été si concerné par l’annonce de Ron et d’Hermione, et ensuite trop bouleversé pour penser à faire tous ses devoirs. Tout le monde dans la classe s’était retourné pour le regarder, hormis Draco, qui semblait être ignorant de ce qui se passait et écrivait activement sur un morceau de parchemin. Harry jeta un rapide coup d’œil à Ron et Hermione, assis côte à côte sur la rangée à sa droite, ils avaient respectivement l’air frappé d’horreur et extrêmement coupable. Évidemment aucun d’eux n’avaient pris le soin de lire le parchemin en question, ce qui choqua Harry plus encore, enfin pas vraiment pour Ron.
Très lentement, Rogue commença à marcher vers la table d’Harry. « Nous attendons Mr. Potter » dit Rogue avec un ricanement de plaisir.
« Euh, oui, monsieur » répondit-il, essayant de gagner du temps sa voix tremblant toujours. « je -»
Un geste au début de la rangée à sa gauche attira son attention. Draco s’était retourné pour la première fois et le regardait. Harry le fixa et leurs regards se rencontrèrent. Il semblait se contraindre avec beaucoup de difficultés à garder un visage impassible, et quand Harry le regarda il leva un sourcil et fit furtivement glisser du drapé de sa manche un morceau de parchemin. Sur celui- ci, en grosses lettres grasses était écrit la liste des ingrédients nécessaires à la potion. Personne d’autres ne le vit car chacun tournait le dos à Draco afin de le regarder. Harry ne prit pas le temps de se demander si il lui donnait de mauvaises réponses. Il se rassit de façon plus droite et essaya de mémoriser les ingrédients aussi vite que possible.
Il eut à peine finit de lire que Rogue rejoignait déjà son bureau. Il détacha ses yeux de la liste et regarda le professeur. « Je pense » dit-il lentement « que les ingrédients sont, hum, une… langue de lézard, euh, une cuillère à thé de branchies de champignons souffleurs finement coupées, hum… trois ongles d’orteils d’une… » D’une quoi ? Il jeta un coup d’œil à Draco mais la liste avait disparu. « Trois ongles d’orteils d’une… une musaraigne géante, une pincée de poudre de salamandre, et… et… cinq gouttes de sève de lierre étrangleur. »
Rogue regardait Harry avec une constante augmentation de désappointement et d’une irritation mal déguisée à chaque bonne réponse. Harry s’arrêta alors brusquement, mais Rogue semblait attendre quelque chose d’autre… Il attendait toujours.
Oh merde pensa Harry, c’était quoi la fin ? Quel était le dernier ingrédient ? Six quelque chose qui avait avoir avec un B ou du beurre. « Et six ailes de papillons de Birmanie ? » ajouta-t-il avec espoir.
Les yeux de Rogue s’éclairèrent et il sourit, d’un sourire mauvais.« FAUX ! Potter ! Cinq points en moins pour Gryffondor parce que vous n’avez pas jugé utile de préparer votre cours. »
Harry déglutit et regarda Draco, tandis qu’au même moment Rogue agissait de même. « Mr. Malfoy ! » L’espace d’un instant fugace, il vit le visage de Draco se déformer, pensant qu’ils avaient été découverts mais cette expression s’évanouit rapidement.
« Monsieur ? »
« S’il vous plaît dites-nous l’ingrédient final exact. »
« Six bouteilles de Bières au Beurre, monsieur ? » répondit-il l’air sérieux. Des rires éclatèrent dans toute la salle. Même Harry ria.
Rogue lui, parut un moment ressembler à Maugrey Fol-Œil, ses yeux exorbités scrutant toutes les directions. Il regarda ensuite furieusement Draco « Bien, bien » dit-il avec malveillance « j’aurais cru que vous connaîtriez la réponse Malfoy. » Il fit un tour sur lui-même, gratifiant chaque élève d’un regard glacé. « Personne ici n’a donc préparé le devoir donné hier ? » Harry vit Ron prendre de nouveau cette étrange teinte violette, vraisemblablement parce que Rogue n’avait enlevé aucun point à Serpentard pour la mauvaise réponse de Draco.
Rogue balaya du regard la classe et l’arrêta pour s’attarder sur Hermione. Harry vit ses yeux s’agrandirent d’horreur. Rogue allait-il véritablement l’interroger la seule fois dans toute sa vie où elle ne connaissait pas la réponse ? Un petit sourire affecté apparu lentement sur le visage de celui-ci. Il virevolta sur lui -même.
« Mr Londubat ! »
Un petit cri effrayé résonna en réponse à cet appel au début de la rangée d’Harry.
« Est-ce que vous connaissez la réponse Mr Londubat ? »
Une petite voix tremblante provenant du devant de la classe articula « Six pétales de boutons d’or monsieur ? »
« Humm » grogna Rogue « correct.» Il marcha d’un pas rigide vers la table de Neville et le fixa par-dessus son nez « continuez Mr Londubat, quel est le nom de cette potion ? »
« C’est une potion répulsive de sortilèges, monsieur, communément appelée Repousse-sorts, monsieur. »
« Humm » maugréa de nouveau Rogue, caressant son menton et observant toujours Neville. « Je suis impressionné Londubat , vos performances dans mes cours se sont quelque peu améliorées. » Il leva la tête et lança un regard méprisant à l’ensemble de la classe « ou alors, il semble que vous ayez tous atteint un niveau inférieur » siffla-t-il « quand LONDUBAT est la seule personne ici QUI A TRAVAILLE LE SUJET ! » Rogue s’assit à nouveau à son bureau et croisa ses bras sur sa poitrine. Il honora chacun d’entre eux d’un autre regard profondément méchant. « Votre négligence n’est pas sans conséquences, elle m’oblige donc à vous donner un cours supplémentaire sur ce que vous auriez du lire. » Un cœur de gémissements de protestations mal dissimulées tonna dans toute la salle comme une brutale éruption. Rogue s’éclaircit la gorge en guise d’avertissement et la classe redevint soudainement silencieuse.
« La potion répulsive de sortilèges dont débat votre texte » commença Rogue « est, si elle est proprement concoctée, très efficace pour permettre à celui qui la boit d’être imperméable aux sortilèges les plus puissants et est également connue pour réduire de beaucoup l’impact des maléfices. Toutefois, la protection ne se maintient que peu de temps, généralement, elle n’excède pas une heure ou deux. Mais ce que votre texte ne vous dit pas c’est qu’il existe une variante plus puissante et plus élaborée… »
Harry éclipsa, cependant, vite, Rogue et son discours. Les événements de la nuit dernière et de ce matin avec Draco étaient trop perturbants, trop fantastiques et trop incroyables pour qu’il ne puisse s’empêcher d’y penser plus de quelques minutes. Ce qu’il voulait le plus en ce moment, c’était aller trouver refuge dans de sombres toilettes et de s’y enfermer pour réfléchir. Il n’avait toujours pas tout saisi. La seule chose qui l’avait frappé avec clarté, d’une façon aussi peu subtile que les pianos à queues tombent du septième étage, était que Draco Malfoy l’aimait bien. Non, Draco Malfoy l’AIMAIT bien.
Harry sentit ses oreilles brûler lentement et il laissa ses yeux glisser à gauche. Draco prenait des notes, son attention rivée sur ce que disait Rogue. Harry regarda Rogue et se concentra davantage sur le cours pendant un moment, juste pour voir ce qui fascinait autant Draco.
« … Cette variation » était-il en train de dire « autorise son utilisateur à concentrer le pouvoir de cette potion dans un objet qu’il peut porter, augmentant ainsi son efficacité jusqu’à deux ou trois semaines. Les ingrédients normaux de la potion sont employés, en additionnant de petits morceaux de peau de serpent d’arbre du Cap baignés dans une infusion de myosotis Borraginacées
toxiques. Ces deux ingrédients ne sont pas disponibles aux élèves , c’est pourquoi, j’ai quelques échantillons exposés ici sur mon bureau pour vous permettre de les étudier ; l’objet doit être trempé sur une période de 24 à 48 heures… »
Harry regarda de nouveau Draco et une idée tout à fait nouvelle germa dans son esprit - que Draco était doué en potions. Quelque part Harry avait toujours pensé que Draco se faisait un point d’honneur à connaître les bonnes réponses juste pour se montrer meilleur que lui et être insupportablement irritant, mais peut-être… PEUT-ETRE était-ce parce que Draco ETUDIAIT et était réellement INTERRESSE par tous ses trucs de potions ! Harry observa Draco avec plus d’attention, notant la façon dont il prenait soigneusement des notes, la façon dont il écoutait véritablement Rogue, la façon dont son front se ridait un peu par concentration, le fait que ses cheveux aient l’air si doux, si soyeux, si jolis - !!!! Harry, choqué, releva brusquement son regard vers Rogue et essaya de prétendre prêter attention au cours.
Rogue demandait « Qui peut me donner un exemple d’application à la potion répulsive de sortilèges ? »
Une fille de Serpentard leva la main. « Si on l’utilise avant un duel de sorciers, votre adversaire ne pourra plus vous jeter de sortilèges. »
Harry perçu un grognement familier et entendit ensuite Ron murmurer « je crois que ça s’appelle de la triche. »
Rogue se tourna vers Ron et lui lança un regard méprisant. « Non, Mr Wesley » dit-il d’une voix condescendante et déplaisante « cela s’appelle prendre une précaution intelligente, quelque chose que je ne m’attends pas à ce que vous le compreniez. » Il y eu à nouveau des ricanements provenant du coin des Serpentards.
Harry préféra alors laisser son esprit dériver ailleurs, bien qu’il portait toujours son regard sur Rogue, pour au moins garder la prétention de suivre le cours. Une chose le tracassait immensément. Il devait peut-être y penser. Draco l’avait embrassé la nuit dernière… Non, il ne l’avait pas juste embrassé. Il l’avait embrassé COMME IL EN AVAIT TOUJOURS REVE. Et il lui avait dit ce matin « si tu es si hétéro, comment as-tu pu l’aimer autant ? » Cette seule remarque, faite avec justesse, fit se retourner l’estomac d’Harry. Je sais que je suis hétéro, se convainc-il. Pour l’amour de Dieu, j’ai tout de même couché avec une fille. Et cru que nous étions amoureux. Mais Harry ne pouvait toujours pas expliquer comment ce simple baiser le faisait se sentir d’une façon qu’il n’avait jamais éprouvé auparavant. Et comment bordel, Draco Malfoy aurait-il pu le savoir ?
Harry ne pu s’en empêcher, il laissa son regard à nouveau glisser vers Draco. Il avait arrêter d’écrire et fixait maintenant un point comme absorbé dans ses pensées. Les yeux d’Harry le photographièrent ainsi, d’un profil parfait, un demi sourire abstrait peint sur son visage, une mèche de cheveux qui tombait derrière son oreille et ondulait au niveau de sa nuque. L’attention d’Harry fut soudainement obnubilé par cet endroit, juste derrière l’oreille de Draco où reposait cette mèche de cheveux blond et doux. Cela paressait quelque part inexplicablement adorable et terriblement mignon.
« Mr Potter !!!!! »
Harry se releva brusquement. Rogue le fixait, ses yeux noirs brillants.
« Je vous ai posé une question, Potter, mais vous n’en avez pas entendu un mot, n’est- ce pas ? »
Harry se sentit nauséeux. Tout le monde dans la classe s’était ENCORE retourner pour le regardant, y compris Draco. « Non, monsieur » dit-il « Désolé » ajouta-t-il d’une voix encore plus basse.
« Peut-être » dit Rogue de son ton le plus venimeux « que je devrais vous dispensez de mon cours pour que vous puissiez aller à l’infirmerie. De toute évidence, cette bagarre à laquelle vous avez participé ce matin dans le hall a du vous perturber au point de vous faire perdre la dernière petite parcelle de votre cerveau qui restait connectée. Cinq points en moins pour Gryffondor, encore, Potter. »
Harry tenait ses yeux très éloigné de Draco mais il était conscient que l’autre garçon le regardait maintenant intensément. Et sa dernière pensée à propos de Draco lui revint soudainement en mémoire dans toute sa déconcertante, mortifiante et affreuse horreur. Les joues en feu, il s’enfonça encore plus dans sa chaise. Il se sentait très nauséeux. Oh mon Dieu, pensa-t-il, faites qu’il me mette à la porte tout de suite comme ça je pourrai quitter cet ignoble endroit. Le reste du cours, cependant, se déroula sans incident notable. De toute évidence Rogue ne projetait pas de leur faire concocter cette potion actuellement - ce qui était une bonne chose, pensa-t-il, reconnaissant. Il s’imaginait déjà la scène, tous les élèves essayant de se lancer des sortilèges pour tester leurs potions et ceux ayant raté la leur, se retrouvant tour à tour avec une gigantesque partie de leur corps enflée, ou avec des pattes d’araignée sortant de la tête, ou d’autres résultats tout aussi dégoûtant de sorts très inventifs non contrés par une potion inefficace au plus haut point.
A un moment, Rogue fit venir tout le monde à son bureau pour que les élèves puissent observer les ingrédients interdits qu’il avait apporté.
Harry se tint là encore, aussi éloigné que possible de Draco bien qu’il nota que celui-ci témoignait un extrême intérêt à cette démonstration et empruntait plusieurs échantillons en les examinant de très près. Harry dans le même temps essayait d’être invisible aux yeux de Rogue. Mais apparemment, celui-ci semblait penser qu’il l’avait assez harcelé pour un cours et ne jetait même plus un seul regard dans sa direction.
Enfin, le cours fut terminé, et avant qu’un Harry soulagé pu même commencer à s’inquiéter de ce qu’il devait dire s’il rencontrait par hasard Draco, celui-ci était déjà parti. Hermione et Ron, cependant, sautèrent sur lui dès l’instant où il eu franchi les portes du hall.
« Harry ?!? » l’interpella Ron, une expression de profonde exaspération clairement inscrite sur son visage « qu’est-ce qui ne vas pas avec toi ? Tu agis comme un dingue depuis ce matin ! »
Harry donna à Ron un regard plutôt noir et commença à marcher vers leur prochaine classe. Ses deux amis échangèrent un coup d’œil et se dépêchèrent de le rattraper.
« Ça n’a rien à avoir avec … nous - avec ce qu’on t’a dit hier soir ? Si ? » demanda Hermione inquiète alors qu’ils marchaient. « On a pensé que peut-être nous voir ensemble t’aurait troublé, tu sais parce que tu n’est plus avec - »
« Non ! » dit Harry en la coupant. « Ce n’est pas ça. Ou peut-être un peu. Mais vous savez tous les deux que je suis réellement heureux pour vous. C’est juste que …j’ai quelque chose en tête. »
« Eh bien » grogna Ron « quoi que ce quelque chose soit, on est sûr et certain que ça n’a aucun rapport avec les potions. »
« Tais-toi Ron » lui dit Hermione, lui donnant un coup de poing au bras, « tu ne nous aides pas . » Elle reporta son attention sur Harry. « Harry, tu sais que tu peux nous parler- ou me parler de toute façon » dit-elle, regardant d’un air furieux un Ron tout à coup contrit et offusqué. « Si tu en as besoin. »
« Je sais Hermione. Merci. Mais maintenant j’ai juste besoin de classer ses choses-là par moi-même. »
Heureusement pour Harry, leur prochain cours était Histoire des Mystères de la Magie, enseigné par le professeur Binns. Et depuis toujours, tout le monde, exceptée Hermione, dormait pendant ses cours, tandis que Binns égrenait d’un ton monocorde un catalogue interminable de sortilèges et de sorciers antiques ; les Mystères de la Magie était tout aussi mystérieux après qu’avant le cours. Mais Binns n’interrogeait jamais personne ce qui donnait finalement à Harry l’occasion de méditer. Les Potions Avancées, qui pour les septièmes années se déroulaient tous les jours, étaient le seul cours qu’il avait en commun cette année avec Draco, alors maintenant qu’il était terminé, Harry n’aurait pas à le revoir avant le lendemain. Et c’était certainement un soulagement, n’est-ce pas ? Eh bien…Voilà la chose qu‘il désirait approfondir. Que voulait-il à propos de Malfoy ?
Harry glissa le long de sa chaise et croisa ses bras sur sa poitrine. Il laissa tomber sa tête, ses yeux fixes examinant sans la voir sa table. Il essayait de se remémorer exactement les mots que Draco avait prononcé la nuit dernière.
« Pourrais tu me croire si je te disais que la plupart de ce que tu penses savoir sur moi est juste un rôle que j'ai joué pour mieux cacher ce que je ressentais vraiment? »
« Je ne sais pas Malfoy. Si c’était de la comédie alors tu est un très bon acteur. Cela semblait tout à fait réel. »
« Je suis un bon acteur. Mais il n’empêche que ce n’était pas vrai. »
Son cœur lui révéla alors ce que ses sentiments trop bouleversés ne lui avaient pas permis de voir - le Draco qu’il avait rencontré la nuit précédente- celui qu’il avait vu pour la toute première fois- était réel. Il avait toujours haï Draco Malfoy ou haï le Draco Malfoy que l’autre garçon prétendait être. Peut-être qu’il n’avait hait que cette impression de fausseté qu’il avait toujours senti se dégager de Draco, cette attitude dédaigneuse, arrogante et insupportable qui le frustrait constamment ; peut-être avait-il deviné qu’il y avait autre chose dessous qu’il voulait absolument connaître mais dont il n’avait jamais été autorisé à s‘approcher.
Il n’avait certainement pas hait le garçon qui lui avait parlé la nuit dernière, qui avait rit avec lui, qui l’avait touché avec une tendresse si surprenante. En fait, il y avait une douceur agréable chez ce garçon qui avait emprisonné Harry sans qu’il ne sans rende compte et avait capturé son intérêt d’une manière que personne n’avait jamais pu. Harry se souvint de combien il s’était senti blessé par la suite, lorsqu’il avait réalisé que tout n ‘était sans doute pas réel. Mais oh, dit son cœur, et Harry sentit de petits battements voleter et remuer tous ses sentiments en lui, la nuit dernière avait été réel.
A ce moment-là, ses pensées se tournèrent vers la dernière fois où il avait éprouvé ce genre de sentiments, et une boule se forma dans sa gorge. Cela lui faisait toujours aussi mal chaque fois qu’il pensait à elle. Harry avait cru qu’elle l’aimait, qu’ils pouvaient envisager un futur ensemble. Ils avaient fait l’amour la dernière nuit de l’année scolaire l’année précédente, avant que les vacances d’été ne les séparent, et pour Harry, cela avait été l’expression de ce qu’il avait cru être une promesse d’engagement. Le matin, elle lui avait dit tristement et avec douceur, mais affirmant que sa décision était irrévocable que tout était fini.
Harry avait été complètement, totalement anéanti et horriblement choqué. D’une façon ou d’une autre, il s’était retrouvé dans le bureau de Dumbledore, à raconter entre deux sanglots étouffés son histoire sur l’épaule de ce grand homme, le suppliant de l’autoriser à rester à Poudlard cet été là. Il ne supportait pas l’idée de devoir se confronter aux terribles Dursley, comme il n’aurait pas pu faire face à ses amis. Tout le monde était parti par le train et lui, était resté derrière. Et il n’avait jamais dit à qui que ce soit ce qui s’était passé. Il avait laissé Ron et Hermione croire que sa relation s’était achevé durant l’été. Ils savaient seulement qu’Harry avait été trop bouleversé par celle-ci car il refusait d’en parler.
Pendant cet été là, il avait travaillé, faisant n’importe quels petits travaux qu’on trouvait pour lui. Souvent, il avait aidé Hagrid, parfois Rusard bien que ça n’est en rien amélioré ses relations avec le concierge grognon. Et il avait passé beaucoup de temps à penser. Finalement, il en était arrivé à une sorte d’acceptation ténue de cette rupture, et même s’il reconnaissait que cette expérience sexuelle ai été très significative pour lui, il avait également sentit que quelque chose d’important manquait, ça ne l’avait pas touché aussi profondément que ce à quoi il se serait attendu. Maintenant, il savait que ce qui avait manqué, était qu’elle, avait toujours su qu’ils ne pourraient être ensemble, avait toujours eu une attitude un peu réservé. Elle ne s’était jamais vraiment laissée à sortir avec lui, ou être amoureuse de lui.
Alors, qu’est-ce qui avait fait que ce très bref baiser de Draco ait été aussi intense, aussi parfait ? Comment cela avait-il pu le perturber aussi profondément ? Draco la veille, lui avait dit « Je suis actuellement très sur qu’il y a quelque un ici, peut-être même très proche de toi maintenant qui adorerait t’embrasser comme ça. » Et que voulait-il dire lorsqu’il lui avait révélé qu’il cachait ce qu’il ressentait réellement ? Et pourquoi est-ce que je ne suis pas plus choqué que ça ? Cela même était encore plus incroyable.
Il y eu soudainement tant de choses qu’il voulait savoir, tant de questions qu’il voulait poser. Il voulait pouvoir apprécier à nouveau cette chaleur qui l’envahissait lorsqu’il parlait avec Draco, lorsqu’il l’écoutait, se confiait à lui ; retrouver ce moment inattendu où Draco avait semblé comprendre si bien sa peur d’être seul. Il n’avait jamais ressenti cette sorte d’attirance pour un autre garçon, mais quand il repensait à ce qu’il éprouvait au contact du corps de Draco et de ses lèvres pressées contre les siennes, un douloureux désir s’empara de lui et ce sentiment étrange de battement et d’agitation voleta et remua tout en lui. Il se sentait plutôt mal à l’aise face à ses sentiments, ou en poursuivant cet axe de pensées ; et la suggestion de Draco sur ce qu’il envisageait de faire s’il gagnait cette partie d’échec, était quelque chose auquel Harry ne voulait absolument pas songer. Mais les premières choses passent en premier. Que voulait-il à propos de Malfoy ? Il voulait le revoir. Seul. Sans cinquante autres élèves les regardant. Et il voulait lui poser un million de questions. Et seulement ça. Il verrait pour le reste petit à petit, une marche à la fois.
Harry sursauta en sentant un coup léger frapper son épaule. « Psst » Il tourna la tête, interrompant le cours des ses pensées et regarda Ron.
« Harry » chuchota-t-il « tu vas bien ? »
« Ouais » chuchota Harry en réponse « beaucoup mieux. »
* * * * *
Le temps passant, Harry, Ron et Hermione, arrivèrent dans le Grand Hall pour déjeuner, et Harry se sentait finalement d’assez bonne humeur. Son univers avait certes abruptement basculé dans une direction tout à fait inattendue mais il pensa qu’il avait en fin de compte retrouver son équilibre. Et avec lui, sa confiance. En fait, il était en quelque sorte très enthousiaste. Quand il pénétra dans la Grande Salle, Harry chercha immédiatement Draco. Le blond était assis à sa place habituelle, apparemment impliqué dans une conversation animée avec les deux filles de Serpentards en sixième années qui avaient pouffé de rire ce matin dans le hall. Draco secouait négativement sa tête et avait l’air à la fois meurtrier et amusé.
Harry se servit à manger, avec un petit peu plus d’attention qu’il n’en avait eu au petit-déjeuner et commençait tout juste à manger quand un petit parchemin enroulé apparu près de son assiette. Il fut étonné. Lui était-il adressé ? Il le prit et lut l’en-tête « Harry Potter ». Hmmmm. Il défit le ruban et déroula le parchemin. Il y lut :
Harry,
Je voudrais te voir à mon bureau immédiatement après la fin des cours cet après-midi. Un compte-rendu d’un incident troublant a attiré mon attention et je pense que nous devrions en discuter avec toi et Mr. Malfoy. Soit prompt.
A . Dumbledore
Harry déglutit. Il avait complètement oublié le sermon de McGonnagall ce matin. Il jeta rapidement un coup d’œil à la table des Serpentards. Draco lisait un parchemin identique et était devenu extrêmement pâle. Il releva également sa tête, directement vers Harry et leur yeux se rencontrèrent pendant une seconde. Mais même pendant cette simple seconde de contact, Harry aperçu distinctement le sentiment alarmé présent dans le regard de l’autre garçon. Puis, Draco regarda en bas, s’éloigna de la table et marcha hors de la Grande Salle. Harry du combattre la terrible envie de le pourchasser, une nouvelle fois, qui le tenaillait.
« Hé, qu’est-ce que c’est que ça Harry ? »
Ron se penchait par-dessus son bras pour essayer de lire le parchemin. Harry le poussa vers lui.
« Ça ressemble à un petit mot d’amour » se risqua à commenter Seamus, en souriant.
Ron scanna rapidement le message et siffla « oh Harry, ce n’est pas bon du tout. » Il donna le parchemin à Hermione. Elle le lit silencieusement et le passa à Seamus.
« Je suis désolé Harry » dit Ron misérablement « si je n’avais pas parler à McGonagall de coup de poings et de bagarre - »
« Ça ne me dérange pas Ron » dit Harry d’une voix grave « je ne pense pas que ça me créera beaucoup de problèmes. Mais pour Malfoy ? Il est préfet. Qu’est-ce qui se passera si Dumbledore l’expulse ? Se serra de ma faute ! »
Ron regarda Harry pendant une minute comme s’il lui avait poussé deux têtes - avec des antennes. « Tu t’inquiètes pour Malfoy !?! »
« OUI » dit Harry. « Je m’inquiète. Parce qu’il n’a pas cherché à avoir de problèmes cette année - jusqu’à ce que je le provoque ce matin. »
« Harry a raison Ron » ajouta Hermione. « je lui ai pas mal parlé récemment, depuis que je suis préfète-en-chef et lui préfet. Il essaye réellement de changer. »
Ron laissa tomber sa tête dans ses mains avec une incrédulité écœuré et murmura quelque chose qui sonna comme quand les trolls feront des ballets.
Harry l’ignora. Il regardait Seamus. « Je serais en retard pour l’entraînement de Quidditch cet après-midi. Tu pourrais me remplacer et faire en sorte que tout le monde soit prêt ? » Seamus avait rejoint l’équipe de Gryffondor en cinquième année au poste de batteur pour remplacer un des deux jumeaux Weasley et était devenu très bon.
« Hey, hey, Cap’taine » dit Seamus « je pourrais aussi ajouter que tu seras inévitablement retenu en compagnie d’un magnifique blond. » Seamus eu un grand sourire face à l’expression médusé d’Harry puis haussa les épaules. « C’est simplement la pure vérité, non ? Draco Malfoy est le plus beau spécimen de toute cette école.»
Harry sentit son visage rougir. Il entendit un bruit indécent et grossier provenant certainement de l’endroit supposé être derrière les mains de Ron. « Dit leur juste que j’ai un rendez-vous avec un professeur, Seamus, merci. »
« Tu n’est pas drôle Harry. »
Oh, si seulement tu savais.
* * * * *
Harry arriva à la gargouille qui marquait l’entrée du bureau de Dumbledore, et vit Draco déjà là, son dos affaissé contre le mur, ses bras croisés sur sa poitrine, ses yeux soigneusement fixés sur le bout de ses chaussures. Ce qu’Harry pu voir du visage de Draco, sous la frange de cheveux blond argenté qui couvrait ses yeux, était très pâle. Tout à coup, Harry réalisa que si lui, savait depuis ce matin que McGonagall allait rapporter l’incident au directeur, et que cette réunion en était le résultat probable ; Draco, n’en avait eu aucun avertissement et n’avait aucune idée de cela jusqu’à ce qu’il reçoive la convocation de Dumbledore au déjeuner. Il paressait réellement inquiet, effrayé même, pensa Harry.
Il s’arrêta alors l’espace d’un battement de cœur, puis alla délibérément s’installer juste à côté de Draco, proche au point que leurs épaules se touchent presque. Il s’appuya contre le mur et croisa également ses bras sur sa poitrine, mais son visage était tourné vers Draco de façon à ce qu’il puisse voir l’autre garçon.
Draco ne bougea pas, ou ignora son arrivée.
Harry n’était pas sûr de ce qu’il devait dire ou de comment réagir face à un Malfoy effrayé et silencieux. Toutes les Réponses-à-Draco-Malfoy sur lesquelles il comptait depuis si longtemps et qui était devenues quasiment automatique, étaient incontestablement inappropriées, grandement fausses. Qu’était-on censé, sur Terre, dire à quelque un qui avait été votre ennemi et qui vous laissait voir que ses sentiments avaient changé ? Et si Harry avait ce genre de problèmes maintenant en se demandant que dire, il savait cependant que Draco l’appréciait ; il mesura soudainement avec stupéfaction la somme de courage dont avait du nécessiter Draco pour avoir osé l’approcher la nuit dernière, s’être assis et lui avoir parlé. Draco avait risqué d’être rejeté, ce qui l’avait blessé en premier lieu, et il avait toutefois autorisé Harry à voir son vrai lui. En fait, réalisa Harry, il est assez honnête avec moi en ce moment. Me laissant voir qu’il est effrayé, n’essayant pas de le cacher. La signification de ceci était plutôt profonde. De cette réalisation naquit un sentiment de sympathie et une envie de réconforter que Harry souhaita lui manifester en agissant en conséquence. « Hey, Malfoy » dit-il doucement. Après un long moment de silence, il ajouta « c’était vraiment sympa ce que tu as fait pour moi en cours de potions. Ça aurait été mieux si j’avais pu me souvenir du dernier, néanmoins. »
Draco souleva un peu ses épaules, une esquisse de son classique haussement et continua de fixer le bout de ses chaussures.
Il y eu un autre silence extrêmement long. Mais Harry voulait vraiment relever le moral de Draco, le revoir sourire. « Ses bottes sont pas mal, Malfoy » dit-il enfin, un soupçon de taquinerie amicale dans la voix. « Très frappante. En fait je les ai remarqué ce matin- elles ont eu un certain effet sur moi. »
Draco regarda brièvement Harry à travers ses cheveux. Un léger sourire orna son visage un cour moment puis il se fana. « McGonagall est en haut maintenant » dit-il finalement à voix très basse. « Quelqu’un lui a dit que nous nous battions. »
« C'était les cinquante quelqu'un qui nous regardait ce matin » répondit Harry d'une voix tout aussi basse. Il estimait qu'il valait mieux ne pas mentionner Ron. « McGonagall est arrivée juste après que tu sois parti. Je lui ai dit qu’on ne s’était pas battu, mais je pense qu’elle croit que j’ai juste dit ça pour ne pas avoir d’ennuis. Elle m’a donné un de ces putains de sermon. »
« Je viens juste d’y avoir droit moi aussi ; avant qu’elle ne monte. » Il y eu une pause puis Draco dit « tu lui as vraiment dit qu’on ne se battait pas ? »
« Oui » dit Harry « mais je ne savais pas quoi d’autre dire - sur ce que nous faisions. Je suis sûr que ça a du paraître assez bancal. »
Draco posa sa tête contre le mur, les yeux fermés. Il soupira. « J’ai si peur, Harry. »
« Hey, ho » dit Harry essayant de son mieux d’être rassurant. « Je pense que ça se passera bien. Dumbledore a toujours un jugement juste. Ce n’est pas comme si on s’était jeté des sorts ou que quelque’un est été blessé. »
Draco se tourna pour faire face à Harry et le regarda pour la première fois. « Mais il y a quelque chose que tu ne sais pas. »
Harry reposa son épaule contre le mur pour que lui et Draco soient en face l’un de l’autre. Leurs yeux se rencontrèrent, le gris se fondit au vert qui se fondit au gris, et Harry soudainement ne pensa plus à Dumbledore ou à avoir des ennuis ou à quoique ce soit d’autre, rien n’avait plus d’importance excepté ce qui se passait à présent entre lui et Draco. Même l’air semblait frémir entre eux. Il prit une profonde inspiration et rassembla tout son courage pour demander « Il y a quelque chose que je voudrais savoir » dit-il doucement « Tu m’as toujours détesté. Je ne comprends pas ce soudain changement, pourquoi tu…m’aime bien maintenant - j’aimerais le savoir. »
Draco se tint immobile pendant un moment, regardant Harry dans les yeux . « Tu ne le sais vraiment pas, n’est-ce pas ? » Alors, il leva sa main, effleura d’un geste la frange indiscipliné d’Harry et traça doucement une ligne en zigzag sur son front. « C’est la cicatrice Harry. Qu’est-ce que je peux y faire ? Je trouve ça tout simplement irrésistible. »
Harry ria brièvement et ses joues se colorèrent légèrement à l’électricité qu’il avait senti par ce simple contact, et au souvenir du terrible mensonge proféré le matin même. Mais il secoua la tête, ne quittant jamais Draco des yeux. « Je n’achète pas ça Malfoy. »
Le regard de Draco fixa Harry intensément. Il prit une profonde inspiration. « Je t’ai toujours apprécié » dit-il doucement « mais Harry » dit-il encore plus doucement « tu ne m’as jamais aimé. »
« Oh » murmura Harry. C’était vrai. Et l’univers d’Harry bascula un petit peu plus encore lorsqu’il prit conscience de combien l’aversion et le rejet qu’il avait toujours montré à l’égard de Draco avait blessé l‘autre garçon. « Terriblement, horriblement et plus que n’importe qui » lui avait-il dit la nuit dernière. Et bien qu’Harry s’était excusé la veille, la totalité de cet impact ne l’avait pas frappé pleinement jusqu’à cet instant. Et encore, pensa-t-il, même si je l’avais su, cela n’y aura rien changé- je n’aurais pas pu l’apprécier vu le comportement qu’il avait. Mais Harry, étant Harry, n’aimait pas savoir qu’il avait blessé quelqu’un - et il était triste qu’ils aient gâché autant de temps à s’empoisonner la vie, chacun occupé à étrangler l’autre.
Draco observant les yeux d’Harry, fut capable de comprendre beaucoup du monologue interne de celui-ci. Il vit la compréhension et les excuses émerger dans son regard vert et en fut touché. « Ce n’est pas grave » dit-il « je sais à quel point je me comportais comme un horrible morveux. Je ne t’en veux pas pour ne pas m’avoir aimé- plus maintenant. » Il sourit alors pour la première fois depuis qu’ils avaient commencé à parler, quand quelque chose dans l’expression soulagée d’Harry lui en rappela une autre semblable en cours, ce matin. Il releva un sourcil et son sourire se transforma en une version espiègle et charmante de son ancien sourire en coin, ses yeux gris brillants d’une lueur chaleureuse et taquine. « Tu étais vraiment un spectacle en cours de Potions aujourd’hui, tu sais » dit-il.
Harry savait qu’il aurait dû répondre quelque chose, rétorquer un truc spirituel, mais le sourire de Draco et son regard faisaient quelque chose de très mystérieux sur la stabilité de ses genoux. Il sourit en retour, se sentant idiot et ne pouvant pas s’en empêcher. Il fut soudainement muet.
Draco fit un pas en avant, se rapprochant d’Harry. « En fait, tu est un spectacle encore maintenant » dit-il tendrement. Il posa sa main sur le mur, très près de l’épaule d’Harry.
Harry sentit son visage rougir davantage.
Draco ria doucement. « J’aime la façon dont je peux te faire rougir Harry. C’est tellement plus amusant que de te mettre en colère. Je suis désolé de ne pas l’avoir découvert plutôt. »
Harry regarda en bas, rompant le lien visuel, ses sentiments cavalant entre une confusion embrouillée d’embarras et d’exaltation à la proximité de Draco. Il essayait désespérément de penser à quelque chose pour ramener la conversation sur un terrains moins dangereux La remarque récente de Draco sur le cours de Potions lui rappela une pensée qui l’avait traversé en classe sur l’intérêt de celui-ci pour les Potions. « Je n’ai jamais été très doué en cours de potions. Mais tu est vraiment bon dans cette matière » dit-il et il ajouta « je n’arrive pas à m’y mettre, parfois. »
« Je trouve ça vraiment intéressant » répondit Draco avec une note d’enthousiasme « Et Rogue est un des meilleurs maître de Potions qu’il existe- il connaît des choses vraiment stupéfiante. » Il ri lorsqu’ Harry le regarda avec une expression très sceptique et affligé. « Je sais. Quelques fois, il est vraiment imbé- »
Draco fut coupé au milieu de son épithète alors que la gargouille bougea soudainement et que le passage derrière eux s’entrouvrit. Le professeur McGonagall en sortit et fixa les deux garçons d’un œil sévère. Si elle fut surprise de les voir se tenir si proche l’un de l’autre, elle ne le montra pas. « Montez » dit-elle d’un ton cassant alors qu’elle leur désignait la porte « le professeur Dumbledore vous attend. »
Le visage de Draco perdit toutes ses couleurs et son animation, et il devint très pâle à nouveau, mais il marcha résolument vers le passage et passa en premier. Harry le suivit de très près, et le mur se scella, se refermant avec un bruit sourd et creux. Draco s’arrêta brusquement au bas de l’escalier en colimaçon. Harry faillit le heurter.
« Tu y es déjà allé avant ? » demanda Harry.
« Une fois » dit-il « Et toi ? »
Harry soupira « Beaucoup de fois. »
Draco se tourna légèrement et regarda Harry, il rejeta ses cheveux en arrière et lui sourit « Un bureau plutôt cool, tu ne trouves pas ? »
« Superbe » dit Harry. Mais il ne savait pas vraiment s’il parlait du bureau de Dumbledore ou de Draco, parce que quelque part, bien qu’il sache que Draco était effrayé, d’une seconde à l’autre, il avait regagné apparemment, son indétrônable confiance et son assurance. Comment fait-il ça ? s’émerveilla Harry.
Draco se détourna et l’escalier monta en tournant sur lui-même. Harry attendit un court instant et emprunta l’escalier également. Et c’est alors qu’il arrivait en haut, qu’il se souvint de ce que Draco lui avait dit en bas, dans le couloir. Quelle était cette chose qu’il ne savait pas ? se demanda-t-il. Mais il était trop tard pour poser cette question, parce que Draco avait déjà frappé à la porte de Dumbledore avec le heurtoir en laiton en forme de griffon.
Fin du chapitre 4
Nota :
Je tenais à signaler un petit jeu de mots malheureusement intraduisible, vous souvenez vous du cours de potions dans ce chapitre ? Harry cherche le dernier ingrédient de la potion du jour et pense que c’est quelque chose en rapport avec du beurre (j’ai rajouté B pour un effet semblable mais bon….)
Je rappelle que beurre en anglais est BUTTER, (l’expression dans la fic c’est something-to -do -with-butter ) et que papillons se dit BUTTERflies, boutons d'or BUTTERcup et bières au beurre BUTTERbeer... Voila maintenant vous savez tout !!! ;)
CHECKMATE ECHEC ET MAT
PARTIE 1 : LE COMMENCEMENT
Chapitre 5
This is the one situation I wanted most to avoid
My dear opponent- I really can’t imagine why
So I’m not dangerous then ? - What a shame !
Oh you’re not dangerous - Who could think that of you ?
You - You are so strange - Why can't you be what you ought to be ?
You should be scheming, intriguing, too clever by half-
*/
Cette situation est précisément celle que je voulais le plus éviter
Mon cher adversaire - Je ne peux vraiment pas m'imaginer pourquoi
Donc je ne suis pas un danger ? - Quel dommage !
Oh toi tu n'est pas dangereux - Qui pourrait le penser de toi ?
Toi - Tu es si spécial - pourquoi ne peux tu pas être ce que tu devrais être ?
Tu devrais comploter, intriguer, être trop malin-
Paroles de Mountain Duet de Chess par Benny Anderson, Tim Rice et Bjorn Ulvaeus
* * * * *
Draco tapa deux fois avec le heurtoir et la large porte de chêne s'ouvrit juste au moment où Harry arrivait en haut de l'escalier. « Mr. Malfoy…Mr. Potter » dit Dumbledore, installé dans son majestueux fauteuil derrière le bureau, leur faisant à tour de rôle, un signe de tête à chacun. Sa voix était grave et il les regardait sévèrement par-dessus ses lunettes en demi-lune alors qu’ils étaient entrés dans le bureau et qu’ils se tenaient face à lui. Harry pensa qu’il n’avait jamais vu ses yeux bleus clair paraître aussi antipathique et il sentit son estomac tomber quelque part en dessous de ses pieds. Peut-être que ça n’allait pas se passer aussi facilement qu’il l’avait espéré. Dumbledore croisa ses doigts et les fixa silencieusement de son regard bleu pâle, semblant manquer de mots pour exprimer son immense et plus complète déception.
Harry vola un rapide coup d’œil pour regarder Draco. L’autre garçon se tenait immobile et droit, ses yeux baissés dans une attitude de résignation. Il était pâle, mais son menton était légèrement levé, un geste non pas de défi mais de courage, d’une acceptation vaillante de son sort. Et Harry su alors que cette fois-là, Draco n’essayerait pas d’argumenter en sa faveur ou de se défendre ou de rejeter la faute sur Harry, ou de discutailler afin de n’obtenir aucune punition. Il avait réellement changé, pensa Harry, alors que son inquiétude grandissait en se demandait ce qui allait arriver à Draco.
« Mr. Malfoy » dit Dumbledore d’une voix calme mais sévère. « Il m’a été reporté qu’une grande partie des élèves ont été témoin ce matin d’un incident entre vous-même et Mr. Potter, plus spécifiquement que vous avez, en premier frappé Mr. Potter au tibia et écrasé son pied ensuite. Est-ce vrai ? »
Harry savait qu’il ne devait, ne pouvait absolument pas rire, mais la posture ô combien idiote et ridicule dans laquelle il avait dû être se matérialisa dans son esprit, et il faillit le faire.
Il jeta de nouveau un coup d’œil à Draco et vit l’autre garçon mordre sa lèvre inférieur, se battant également pour garder un visage sérieux.
« Oui, monsieur » dit Draco d’une voix légèrement contrite.
« Et ne m’avez-vous pas » continua le Directeur « fait une promesse solennelle au début de cette année scolaire, lorsque je fus d’accord pour vous nommer préfet, que vous ne vous battriez absolument plus avec Mr. Potter ? Que vous le laisseriez strictement seul ? »
Il y eut un long silence. « Oui, monsieur » dit Draco doucement, toutes traces d’amusement évaporées.
Cette révélation fit réagir Harry instantanément. Oh non, pensa-t-il. C’était ce qu’il ne savait pas. Mais on ne se battait pas. Et je… je ne veux pas qu’il me laisse seul. « Professeur Dumbledore ? » dit Harry essayant de l’interrompre aussi poliment que possible « Puis-je dire quelque chose ? »
Dumbledore tourna ses yeux vers Harry, une expression l’en dissuadant d’en faire autant dans le regard. « Non Mr. Potter, je doute que vous puissiez. » dit-il fermement. « Vous aurez vos chances de vous expliquer en temps voulu. »
Harry sentit une grosse boule serrer sa gorge alors que Dumbledore reportait son attention sur Draco.
« Jusqu’à aujourd’hui » continua Dumbledore, comme si Harry n’avait pas parlé « J’ai cru que vous seriez capable de tenir cette promesse. » Puis, il ajouta d’un ton si possible, encore plus sévère « je suis sûr que je n’ai pas besoin de vous rappeler que vous auriez été nommé Préfet en Chef cette année, si votre comportement, particulièrement là où Mr. Potter est concerné, n’avait pas été aussi perturbateur par le passé. Vos grades sont les plus hauts de votre année- vous êtes, ce trimestre, soit à égalité, soit devant miss Granger pour la première place dans toutes les matières. » Là, il s’arrêta et observa également Harry sévèrement, et quand il reprit la parole, il y avait une note de colère dans sa voix qui secoua Harry. « Mais je suis particulièrement déçu par le fait que chacun de vous deux persistiez à agir avec hostilité envers l’autre. Ce comportement est tout simplement inacceptable et inapproprié à des élèves de septième année et au vu de votre statut dans cette école ; et en tant que tel, ne sera plus toléré d’aucunes manières. » Dumbledore se leva. « Est-ce clair pour chacun de vous ? »
« Oui, monsieur » dirent Harry et Draco ensemble.
« Mr. Malfoy ? »
« Monsieur ? »
« Un préfet doit montrer l’exemple aux autres élèves. J’enlève donc vingt points à la maison Serpentard pour votre comportement inexcusable de ce matin et encore trente points pour avoir brisé la promesse que vous m’aviez faite, et vous êtes dès maintenant en période d’essai. Si j’entends encore parler d’incidents supplémentaires, vous impliquant vous et Mr. Potter, vous serez déchargé de vos fonctions et peut-être expulsé.
« Oui, monsieur » répondit Draco d’une voix à peine audible.
Harry était sûr qu’il avait entendu un tremblement dans la voix de celui-ci. Il avait le teint si pâle maintenant qu’il en était presque blême. Harry ne l’avait jamais vu dans cette état, si près de perdre son impeccable assurance. Et ce n’était pas juste.
« Et » continua Dumbledore « vous et Mr. Potter aurez tous deux une retenue. »
Harry fit un pas en avant. « Mais monsieur » dit-il avec une calme détermination. «Il y a quelque chose que vous devez savoir. »
Dumbledore se tourna vers Harry et fronça les sourcils. « Mr. Potter » dit-il fermement « Je commence à perdre patience avec vos excuses. Si vous et Mr. Malfoy allez continuer à vous battre, alors j’estime que ce ne soit que justice que vous ayez une retenue. »
« Je la ferais monsieur » dit Harry avec résolution « parce que je l’ai mérité. Mais pas Draco. Ce qui c’est passé ce matin était entièrement ma faute. Je ne pense pas qu’il soit juste de le punir. »
Dumbledore dévisagea Harry.
Draco aussi se retourna pour le dévisager.
Et dans le perceptible moment de silence qui suivit, une petite voix dans la tête d’Harry ne cessait de lui crier qu’il venait d’appeler Draco Malfoy par son prénom. Harry se sentit rougir.
« Harry, non » lui chuchota Draco « tu n’as pas besoin de faire ça. »
* * * *
Le professeur Dumbledore se tint immobile pendant un moment, fixant simplement Harry, puis, il le regarda réellement, attentivement. Dumbledore caressa sa barbe plusieurs fois. Il avait été si las de leurs incessantes guerres qu’il n’avait pas remarqué jusqu’à cet instant ce qu’il se passait ici, sous son nez. Où étaient les visages furieux, les accusations, les insultes, le besoin irrépressible d’infliger des blessures corporelles et de faire du mal à l’autre ? Pourquoi ne se tenaient-ils pas aux coins opposés de la pièce, se fusillant d’un regard haineux et se jurant une mort indescriptible, comme à leur habitude ? Dumbledore étudia le visage jeune et en cet instant si honnête et grave d‘Harry. Il était évident qu’il était absolument sincère. Et pour en ajouter à la perplexité de Dumbledore, Harry rougit. Et par-dessus ça, il entendit ensuite les protestations chuchotées de Draco à l’adresse d’Harry. Depuis quand ces deux-là s’appelaient-ils respectivement par leurs prénoms ?
Déconcerté, Dumbledore se tourna pour regarder Draco afin de voir comment il réagissait face à la déclaration d’Harry et ce qu’il vit le fit s’asseoir assez brutalement dans son fauteuil. Il accorda une pensée furtive au fait que sa bouche était grande ouverte et la referma. Il ne pouvait sûrement pas mal interpréter la façon dont Draco fixait Harry. La plus belle plume d’oie de Dumbledore tomba alors ‘accidentellement’ de son bureau sur le sol et le directeur plongea sous son bureau pour la récupérer, profitant de cette occasion pour se ressaisir. Il ne faudrait surtout pas rire.
Alors, la vapeur s ‘était renversée ! Pensa Dumbledore. Juste ciel, comme elle s’était renversée. Je me suis toujours demandé s’ il y avait quelque chose tapie derrière l’intensité de leurs réactions vis-à-vis de l’autre, en dessous de leur incessante et implacable incapacité à laisser l’autre seul. Et il semblerait que Draco, au moins, ai découvert qu’il y avait quelque chose. Mais qu’avait remarqué Harry ? Ce changement serait sans aucun doute assez supportable à observer. Dumbledore resurgit un instant plus tard, tenant à la main sa plume d’oie réticente, et avec, ce qu’il espérait être un visage sérieux. Il se tourna à nouveau vers Harry et se racla légèrement la gorge. « Je vois » dit-il aussi calmement qu ‘il le pu. « Peut-être pourrais-tu l’expliquer davantage Harry ? »
« J’ai essayé de le dire au Professeur McGonagall ce matin, » répondit Harry très sérieusement « que nous ne nous battions pas. Je sais que ça devait y ressembler mais ça n’était pas ça.» Harry rougit tout à coup et tressaillit légèrement.
« Continue, Harry » dit Dumbledore, luttant à nouveau pour donner une apparence sévère à son visage. « Si vous ne vous battiez pas que faisiez-vous ? »
« Euh, on jouait à un…un jeu » dit Harry, rougissant à chaque minute de plus en plus .
Dumbledore le vit regarder rapidement Draco, qui, il le remarqua maintenant, s’était rapproché d’Harry au point que leurs épaules se touchaient presque, non- se touchaient, et qui fixait le mur derrière Dumbledore avec une expression vaguement perplexe et abstraite. Cela devient de plus en plus drôle, pensa Dumbledore. Non, non - ne pas penser à drôle.
« Un jeu ? » répondit-il, d’une voix quelque peu perturbée, encourageant Harry à poursuivre. Par toutes mes étoiles et ma barbe ! Est-ce qu’ils SE TIENNENT LA MAIN ? Un presse papier en cristal roula ‘soudainement’ sous le bureau de Dumbledore et il du fouiller sous celui-ci pendant quelques minutes avant de le retrouver et le restaurer à son état initial. Quand il se releva, Draco s’était un peu éloigné d’Harry.
« Désolé » dit Dumbledore, ses moustaches se relevant avec amusement « quelques fois ces objets agissent comme ils le veulent. Mais tu disais Harry- que toi et Draco jouiez à un jeu ? »
« Oui, monsieur » dit Harry sans joie. Il jeta à nouveau un coup d’œil à Draco « et j’ai…hum, je n’ai pas respecté une des règles, alors il a eu droit à deux mouvements de pénalité. »
« Et je suppose que ces deux mouvement étaient de te frapper et d’écraser ton pied ? »
« Oui, monsieur. » Harry paressait prêt à plonger dans le sol. « On ne savait pas que tout le monde nous regardait. »
Dumlbledore se tourna vers Draco « est-ce ce qui s’est passé ? »
« Eh bien, oui, monsieur » dit Draco, maintenant sérieux « mais je sais que je n’aurais pas du- »
« Et tu ne m’aurais rien dit sur le fait que tu n’avais pas rompu ta promesse ou que vous ne vous ne battiez pas vraiment ? »
« Non, monsieur. »
« Puis-je te demander pourquoi ? »
« Parce que je n’ai pas tenu une partie de la promesse, monsieur. Je ne l’ai pas laissé seul et je suis prêt à en assumer toutes les conséquences que vous penserez être juste. »
Dumbledore caressa sa barbe pendant quelques minutes, reconsidérant la situation. « Harry » dit-il enfin, « dois-je comprendre que tu n’a pas de réclamations à faire contre le comportement de Mr. Malfoy ?»
« Non, monsieur- aucune » répondit Harry d’un ton optimiste.
« Eh bien » dit Dumbledore « cela ressemblait à une bagarre, vous comprendrez donc que je doive faire quelque chose qui ressemble à une punition ? » Les deux garçons acquiescèrent en accord. « Alors vingt points seront enlevés à Gryffondor et Serpentard. Il n’y aurait pas de points additionnels enlevés à Serpentard, tout comme vous n’êtes plus en période d’essai Mr. Malfoy. Mais je ne supprimerais pas les retenues à moins que vous ne me donniez votre parole la plus solennelle qu’il n’y aura plus aucune bagarre entre vous deux. Me la donnez-vous ? »
« Oui, monsieur. » Dit Harry.
« Merci beaucoup, monsieur » dit Draco « ça ne se reproduira pas, j’ai l’intention de tenir ma promesse. »
« Mais monsieur » commença Harry, puis il hésita. Il regarda le sol et son visage redevint rouge. « Est-ce que …humm…Draco…doit encore tenir l’autre partie… »
Dumbledore n’avait plus d’objets à faire tomber accidentellement de son bureau, et il caressa plutôt sa moustache pour dissimuler le sourire qu’il ne pouvait plus cacher. Draco regardait fixement Harry, avec de nouveau ce même regard. « Tu parles de ce que je lui ai fait promettre sur le fait de te laisser strictement seul Harry ? »
Harry leva son regard. » Oui, monsieur » dit-il doucement « cela semble vraiment nécessaire monsieur ? »
« Très bien, je ne l’oblige plus à la tenir plus longtemps » dit Dumbledore, déplaçant sa main et laissant Harry voir son sourire. Harry lui sourit en réponse. Et Draco fit de même. Et pendant un moment, Dumbledore fut complètement sidéré. Il n’avait jamais vu Draco Malfoy sourire- pas de cette façon- pas un vrai sourire sincère, qui venait du cœur. Mon Dieu, ce garçon pourrait briser n’importe quel cœur d’ici jusqu’au paradis avec ce sourire. Cette pensée incitait à une profonde réflexion.
Dumbledore, bien sûr, connaissait tout de la rupture qui avait dévasté Harry. En fait, il pensait bien être le seul à connaître l’histoire entière et il ne voulait pas voir Harry à nouveau blessé. Est-ce que Draco pouvait être assez sincère envers le cœur d’Harry ? Harry qui avait été si anéanti , avait eu le cœur si brisé à la fin de l’année précédente, que Dumbledore l’avait autorisé à rester à Poudard tout l’été. Harry qui n’avait jamais été aimé par sa famille, qui ressentait ce terrible manque comme quelqu’un peut éprouver la douloureuse absence d’un bras ou d’une jambe perdus, ou de la moitié d’un corps. Draco avait de toute évidence réussit à ouvrir une porte entre eux, et il était également évident qu’Harry se tenait sur le pas de cette porte. Dumbledore savait, sans aucun doute qu’il voulait la franchir, qu’il la franchirait.
Dumbledore se retourna et fit un signe de tête à Draco. « Draco » dit-il « tu peux partir. Je suis heureux de savoir que tu tiens toujours sérieusement ta promesse, après tout. » Puis, il se retourna vers Harry. « Harry, s’il te plait, peux-tu rester un moment, j’aimerais parler avec toi un peu plus longtemps si ça ne te dérange pas. »
Draco passa à côté d’Harry et rejoignit la porte. Il se retourna juste avant de sortir, jeta un bref coup d’œil à Harry et se tourna vers Dumbledore. « Merci encore, monsieur. » Dit-il. Puis, il referma silencieusement la porte après lui.
Dumbledore s’assit dans son fauteuil et invita Harry à s’asseoir également. Il prit le petit presse papier en cristal et le fit rouler entre ses mains, pensivement. « Harry » dit-il finalement. « Je ne prétendrais pas ne pas voir que les choses ont changé entre toi et Draco. Je dois dire que dans l’ensemble, je suis extrêmement content de cela. Mais est-ce que tu comprends qu’il pourrait te blesser beaucoup plus cette fois que jamais tu ne l’as été auparavant ? » Dumbledore leva une main face à l’expression choquée d’Harry. « Non, je ne dis pas que tu ne devrais pas lui faire confiance ou que tu ne devrais pas être ami avec lui. Mais ce que je veux dire, c’est que, il a un futur très incertain, et que l’aimer peut avoir des conséquences pour toi, pour vous deux, qu’aucun d’entre nous ne peux prévoir. »
Harry s’affaissa sur son siège et observa le sol. « Je croyais que moi aussi j’avais un futur plutôt incertain, monsieur. » dit-il très doucement. Après un moment, il ajouta « je veux juste découvrir la vérité. Cela parait si regrettable que nous nous soyons battu tout ce temps alors qu’on aurait pu être…amis. Je ne crois pas que je ressente…quoique ce soit d’autre. »
Mais qu’est-ce que tu ressentiras quand tu réaliseras qu’il est amoureux de toi se demanda Dumbledore. Après un moment de silence, comme Harry n’ajoutait rien de plus, Dumbledore continua. « Je pense que tu dois savoir qu’il est venu me voir au début de cette année et m’a dit qu’il avait l’intention de cesser toutes relations avec son père. Qu’il voulait une chance cette année de prouver qu’il avait changé, de gagner ma confiance, et peut-être obtenir un poste ici à Poudlard après la remise des diplômes. C’est le seul endroit où il pense être en sécurité s’il s’oppose à son père. C’est pourquoi j’ai accepté de le nommer préfet cette année et pourquoi je lui ai demandé de me faire cette promesse. »
Harry se redressa. « Mais c’est génial ! Draco pourrait rester ici et être professeur- vous avez dit que ses notes étaient réellement bonnes. »
« Harry » dit Dumbledore gentiment. « Je pense que Draco pourrait être un très bon professeur et je considère ceci sérieusement, mais ce n’est pas le problème. Nous n’avons aucune idée de ce que fera Lucius Malfoy quand Draco le défiera ouvertement. Cela pourrait entraîner de dangereuses et terribles conséquences, pour lui, comme pour toi. Je veux juste que tu sois prudent- je ne veux pas que tu sois blessé à nouveau. »
Harry se leva lentement. « Je comprends, monsieur. Merci. Mais quelque chose se passe entre nous et je …je ne peux pas l’expliquer…mais » Harry baissa son regard « je ne crois pas que je veuille que ça s’arrête. »
« Non » dit Dumbledore avec un sourire de regret « bien sûr que tu ne veux pas. » Il soupira, ria tout bas et lui fit un clin d’œil. « Je crois que nous en avons fini alors. Je suis sûr que ton nouvel ami t’attend. » Harry lui sourit et Dumbledore l’accompagna jusqu’à la porte. « Et Harry » dit-il, alors qu’il était presque sorti. « C’est bon de te revoir sourire. »
Dumbledore regarda Harry fermer la porte et lissa sa barbe pensivement. Il releva la tête lorsqu’il entendit un son mélodieux et leva son bras. Fumseck voleta du haut de son perchoir invisible au sommet d’une bibliothèque pour se poser sur le poignet de Dumbledore. Dumbledore caressa la gorge du phénix aux plumes rouge vif et or brillant . « Ces deux là sont comme un puzzle, non ? » dit-il tranquillement.
Ils étaient parmi les jeunes sorciers les plus puissants qu’il ai jamais connu, leur compétences s’harmonisant presque parfaitement. Mais à cause de leurs perpétuelles oppositions, il avait commencé à craindre de plus en plus que tout cela n’aboutirait à rien. Qu’ils s’abîmeraient en effet, dans une rivalité, qui ne laisserait qu’une étendue désertique assécher chacun d’eux en usant de leurs pouvoirs pour rien de plus que détruire l’autre. Mais maintenant… Qu’est-ce que cette soudaine alliance signifiait ? Et y avait-il autre chose que Dumbledore aurait du voir ? Il sentait qu’il y avait quelque chose, une chose sur laquelle il n’arrivait pas à mettre le doigt. Il gratta le doux endroit sous le bec de Fumseck. « Hummm, comme un puzzle… » Il se tut, pensant.
Fumseck chanta un couple de notes flûtées et tremblantes, remplies d’une tiédeur liquide.
« Oui, mon ami. » dit Dumbledore réfléchissant. « C’est peut-être possible mais extrêmement rare. Et si ma mémoire est correcte, il n’y a jamais eu ce genre de paire. Et de plus … j’ai toujours l’intention de garder un oeil sur eux, même les deux, après cela. » Oui, pensa-t-il, se pourrait être définitivement supportable à étudier.
* * * * *
Draco, attendait en effet Harry dans le couloir près du bureau de Dumbledore. « Harry ? » dit-il, se relevant du mur contre lequel il s’appuyait. « Tu n’as pas eu plus de problèmes ? Si ? »
« Non » dit Harry. Il se positionna près de lui et croisa ses bras de façon relâchée sur sa poitrine. « Rien de ça. Le professeur Dumbledore s’inquiète juste pour moi parfois- comme s’il se sentait responsable parce que je n’ai plus mon père ou ma mère avec qui parler. »
« Humm » dit Draco, fronçant légèrement les yeux et étudiant le visage d’Harry. « Je pense savoir à quel sujet il s’inquiétait. » Il soupira et regarda en bas, il tendit ensuite son bras et toucha timidement le coude d’Harry avec deux doigts. « Merci pour ce que tu as fait là-haut. » dit-il doucement. « C’est la chose la plus formidable que quelqu’un est jamais faite pour moi. » Draco laissa retomber sa main . Il leva son regard et rencontra à nouveau les yeux d’Harry. « Je …euh… pense que tu devrais écouter Dumbledore Harry, alors si tu ne veux plus jouer à ce jeu, c’est d’accord, je comprendrais. »
En regardant les yeux de Draco, Harry pu y lire toute la tristesse et la déception, qui lui dirent combien Draco voulait vraiment qu’il joue. Mais il lui offrait tout de même une sortie. Une chose très honorable à proposer pensa Harry, encore surpris du changement qu’il voyait en Draco. Il sourit. « Eh bien » dit-il doucement « puisque tu me le rappelles, je voulais justement t‘en parler. Je ne peux vraiment pas jouer aux échecs dans ma tête. Alors je me suis demandé si peut-être, tu avais un échiquier que l’on pourrait utiliser et si ça ne te dérangeait pas qu’on aille dans un endroit où on puisse avoir un peu… un peu d’intimité ? Je n’ai pas tellement apprécié le…euh public…enfin ce qui s’est passé ce matin. »
Draco regardait Harry comme s’il ne pouvait pas croire ce qu’il venait d’entendre. « J’ai un jeu dans ma chambre » dit-il avec hésitation. « On pourrait jouer là- je n’ai pas de camarades. »
« Tu as une chambre particulière ? » dit Harry, stupéfié. «Où ? »
« Quand tu prends les escaliers qui descendent au donjon des Serpentards, regarde le mur à droite et tu verras une niche avec la statue d’une petite wivern en laiton. Tu dois juste passer par la niche, c’est vraiment une entrée qui mène à une des petites tours, et là tu verras l’escalier. Ma chambre est la plus haute. » Draco paressait encore sidéré, des mèches de cheveux blonds glissaient, inaperçues, sur son front. « Quand est-ce que tu peux venir ? » demanda-t-il doucement.
« Je suis censé déjà être à l’entraînement de Quidditch, alors je dois partir maintenant, mais je viendrais ce soir après le dîner, dès que j’aurais fini mes devoirs, si ça te va. »
Draco approuva d’un signe de tête. « Je préparerais l’échiquier. »
Ils restèrent un moment à se regarder, se sachant pas comment se quitter. Harry ajouta finalement « Je crois que je devrais y aller. »
« Tu es déjà très en retard »
« On se voit plus tard ? »
« Plus tard. »
Harry se retourna alors et partit. Il s’arrêta et regarda en arrière avant de tourner à l’angle du couloir. Draco se tenait toujours au même endroit. Il avait l’air abasourdi et … heureux. Je crois que j’aime bien le voir comme ça, pensa Harry. Il sourit à Draco et eut en réponse un sourire à couper le souffle. Oui, j’aime définitivement.
* * * * *
Quand Draco retourna dans sa chambre, il sortit d’abord sa baguette et la pointa sur la cheminée. « Incendio » murmura-t-il. Un feu douillet flamboya alors dans le foyer. Il alla immédiatement ensuite à son bureau et ouvrit un des tiroirs du bas. Il fouilla le fond de sa poche et dénicha en fin de compte deux petits paquets. Un contenait de petits morceaux de peau de serpent d’arbre du Cap et l’autre les pétales de myosotis toxiques qu’il avait piqué sur le bureau de Rogue ce matin en cours de potions. Il les cacha dans le tiroir et le referma. Puis, il se changea et enleva son uniforme d’école, et enfin, parce qu’il gardait le meilleur pour la fin, alla ouvrir sa fenêtre et grimpa sur le large rebord de celle-ci. Il se pelotonna, ses genoux blottis contre son torse, ses bras enveloppant ses genoux, son dos contre le mur et il regarda dehors.
Quand cette chambre lui avait été attribué et qu’il avait aperçu pour la première fois la vue de sa fenêtre, il avait été ravi. Bien que cette chambre était située en haut d’une des plus petites tours de Poudlard, elle avait tout de même une vue époustouflante, et donnait directement sur le terrain de Quidditch. Draco avait passé beaucoup de temps cette année à regarder l’équipe de Gryffondor s’entraîner pour des raisons qui n’avaient absolument rien à voir avec ramasser des pans de stratégies pour l’équipe de Serpentard. Il aimait simplement voir Harry voler.
Draco regarda dehors et vit Harry marcher sur le terrain. Il levait son pouce et fit ensuite un signe à quelqu’un dans les tribunes, sans doute Weasley et Granger, et Harry s’envola après dans les airs. Il vola en ligne droite, verticalement jusqu’à ce qu’il soit bien loin au dessus des tribunes, il tourna alors en cercles et enchaîna quelques montées et descentes à très grande vitesse, culminant par un plongeon spectaculaire. Il déboîta son balai juste au dessus du sol au dernier moment avec une exactitude précise, et remonta ensuite en une spirale ascendante, son corps parfaitement aligné au balai. Finalement, il se stabilisa très haut au dessus du terrain, fit un signe de main à ses coéquipiers et exécuta un dernier saut périlleux. Draco sourit. Il était évident vu la façon dont volait Harry ce soir, qu’il était très inspiré. Et Draco espérait qu’il en connaissait la raison. Cela faisait un long moment qu’il ne l’avait pas vu faire des figures comme ça- voler pour la simple joie de voler. Et c’était formidable de le voir à nouveau se mouvoir ainsi .
Et bien que Draco devait admettre qu’Harry volait mieux que lui, ils avaient tout de même un niveau comparable, et Draco savait que ce n’était pas l’unique raison qui expliquait pourquoi Harry avait toujours été capable de le battre en attrapant en premier le vif d’or. Non, c’était parce que Harry repérait en premier le vif d’or. La vérité était que depuis sa cinquième année, il avait trouvé que regarder Harry était beaucoup plus captivant que de rechercher cette nom de nom d’insaisissable petite-boule-pas-grande-recouverte-d’or-avec-des-ailes. En fait, quand ils étaient ensemble dans les airs, parfois si proche l’un de l’autre qu ’ils s’en touchaient presque, avec Harry étant si beau et éblouissant, dans sa robe de Quidditch écarlate, et exécutant ses incroyables figures de vol, il était impossible de ne pas le regarder. Tôt ou tard, l’esprit de Draco se désintéressait du jeu et errait ailleurs, peu importe combien il avait beau essayer de prêter attention, il se retrouvait à fixer Harry, transporté, oublieux du jeu, perdu dans une contemplation extatique, poète sur un balai.
C’était quelque chose qu’il avait trouvé profondément embarrassant quand ça avait commencé pour la première fois, quand il pensait encore que ce qu’il souhaitait le plus était de battre Harry Potter. Maintenant, il pouvait se moquer de lui. Il savait ce qu’il voulait vraiment à présent. Il voulait voler avec Harry et non plus contre lui. En fait, pensa-t-il alors qu’il s’asseyait pour regarder dehors, je ne veux plus jamais voler contre Harry. Pas après aujourd’hui.
Draco décida sur le champ de quitter l’équipe de Serpentard. Les Serpentards devraient trouver un nouvel attrapeur, ils auraient du de toute façon, l’année suivante. Il espérait ardemment pouvoir quitter toutes choses en rapport avec les Serpentards. Il y avait travaillé depuis le début de l’année, plus spécialement avec Crabbe et Goyle, gardant ses distances, sans pour autant leur montrer ouvertement qu’il ne voulait plus rien avoir avec eux. Il avait finalement réussi à convaincre ses deux anciens gardes du corps que traîner avec un préfet ruinerait leurs images de mauvais garçon. Il avait même poussé le vice jusqu’à enlever des points à sa propre maison et à leur donner une retenue lorsqu’ils avaient balancé une bombabouse sous le lit de Pansy Parkinson. Il ne leur avait jamais dit combien il avait trouvé ça fabuleusement drôle ; voir Pansy rester sur le pas de sa porte, hurlant comme le spectre de la mort dans une chemise de nuit d’un rose-bonbon aveuglant, dégageant elle-même une odeur absolument horrible de bouse, ou combien il avait ri après être remonté dans sa chambre. Non, il avait été horriblement sévère avec chacun d’eux, y compris Pansy. Ce qui lui importait le plus à présent était son travail à l’école, obtenir les notes nécessaires pour impressionner le professeur Dumbledore, et exercer correctement ses fonctions de préfet, parce que s’il perdait sa place ici, à Poudlard, les conséquences en étaient impensables. Et puis, il y avait Harry. Harry était pour lui, la chose la plus importante entre toutes.
Il le regarda exécuter un looping magnifique et parfait et venir cueillir sans effort le vif d’or en le laissant s’échapper un peu avant de le rattraper d’un geste virtuose. Mon Dieu, il était incroyable- et Draco le voulait de toutes les façons qu’on puisse vouloir quelqu’un. Il sauta de sa fenêtre dans la pièce, bien que l’entraînement durerait encore un peu plus longtemps. Il avait une chambre à ranger et un échiquier à préparer avant qu’il n’aille dîner. Et après ça, des devoirs à faire.
Soudainement, une ombre assombrie la fenêtre toujours ouverte et Draco se retourna, sursautant légèrement. L’aigle royal de son père venait juste de se poser sur le rebord de la fenêtre. « Bonjour Lucifer » dit Draco d’un ton dégoulinant de mépris « comme se porte papa aujourd’hui ? » Il prit le message accroché à la patte de l’immense oiseau et l’ouvrit.
Draco,
Il t’en aura fallu du temps pour que tu reviennes à la raison et agisse finalement comme je l’ai demandé. Nous discuterons de ton plan quand tu reviendras au manoir pour les vacances. J’attendrais un rapport détaillé de la progression de ce dernier.
L. M
Draco alla à son bureau, sortit un parchemin et sa plume d’oie. Il réfléchit pendant quelques minutes puis écrivit :
Père,
Mon plan progresse encore mieux que ce que j’espérais. S’il vous plait, envoyez-moi l’anneau en forme de dragon argenté que vous trouverez dans la commode en bois sculpté dans ma chambre. J’ai l’intention de l’offrir à Potter pour Noël, convenablement ensorcelé, bien sûr. Je vous verrais la semaine prochaine.
D. M
Draco attacha son message à la patte de Lucifer et renvoya le hibou. Avec un peu de chance, son père lui enverrait l’anneau immédiatement. La nuit tombait dehors et l’air que laissait passer la fenêtre ouverte devenait plus frais. Draco regarda dehors une dernière fois et vit que l’équipe de Gryffondor rentrait ; mais il faisait trop noir pour qu’il puisse reconnaître Harry dans le groupe. Il sourit. Bientôt, il aurait la possibilité de voir Harry- pas à l’extérieur cette fois- mais ici même, dans sa propre chambre. Il tendit le bras et referma la fenêtre, puis, se souriant toujours, alla chercher dans sa valise l’échiquier.
Fin de la Première partie
Nota :
J’ai pensé aussi à expliquer ce qu’était une wivern, le terme anglais est wyvern mais il peut en fait s’écrire de différentes manières, et le terme exact en français est vouivre mais je ne crois pas que quelqu’un ce soit plus parlant, et généralement dans les jeux de cartes on parle de wivern et non de vouivre. En tout cas la wivern est une espèce de dragon ailé qui porte une escarboucle sur le front. Cet œil, une gigantesque pierre précieuse, est parfois caché dans les roseaux des berges d'une rivière ou d'un lac tandis que la wivern y pêche, et peut être subtilisé par un voleur audacieux. Le reste du temps, la wivern veille sur les trésors souterrains.
CHECKMATE, ECHEC ET MAT
Partie 2 : Le Jeu
Chapitre 6
Who’d ever guess it?
This would be the situation –
One more observation –
How’d we ever get this far
Before you showed me what you really are?
* /
Qui aurait jamais pu le deviner ?
Qu‘on se retrouverait dans une telle situation-
Une observation de plus-
Jusqu’où pouvons nous aller
Avant que tu ne me montres qui tu es réellement ?
Paroles de « The American and Florence » de Chess par Benny Anderson, Tim Rice and Björn Ulvaeus.
* * * * *
Même en travaillant aussi vite qu’il le pu, ce fut bien après huit heures qu’Harry eu fini ses devoirs et fut capable de se faufiler hors de la salle commune des Gryffondors. Ron et Hermione étaient quelque part, dehors, et partageaient un moment d’intimité ; Dean, Neville et Seamus se concentraient sur un important projet en Botanique Avancée qu’ils devaient rendre le lundi suivant alors aucuns d’eux ne l’interrogea lorsqu’ils le virent se diriger simplement vers le trou que dissimulait le portrait de la Grosse Dame et sortir. Il n’avait de toute façon aucune envie de dire à qui que ce soit où il allait. S’il leur manquait avant qu’il ne revienne, eh bien … il chercherait une excuse valable plus tard.
Il descendit rapidement jusqu’au hall puis prit les escaliers menant aux cachots. Il était à la fois excité et nerveux. Oh, vas-y Potter, se dit-il, avoue-le. Tu es mort de peur. Il pensa à ce que le professeur Dumbledore lui avait dit sur le père de Draco cet après-midi. Il avait pris au sérieux l’avertissement, parce qu’il savait qu’il serait probablement forcé tôt ou tard de se confronter à Lucius Malfoy ou d’autres mangemorts. Il savait qu’il était leur principal cible. Cette simple pensée l’écoeura et il voulait plus que tout ne pas avoir à affronter Voldemort et ses partisans une nouvelle fois. Il ne l’envisageait franchement pas d’ailleurs s’il était possible de formuler un tel souhait. Mais Voldemort était un danger connu. Et ce qui le rendait réellement nerveux en ce moment, était ce que Draco pouvait lui faire- et ce que cela impliquait, ce qui était de loin, plus immédiat et encore plus inconnu.
Harry repensa à ce que Draco avait fait cet après-midi tandis qu’il parlait à Dumbledore. Et rien que se le rappeler maintenant encore, fit son visage rougir. Il avait essayé d’expliquer au Directeur qu’ils ne s’étaient pas battus, et, il fut soudainement conscient que Draco se tenait très proche, penché vers lui. Alors, du bout des doigts, Draco avait trouvé les siens sous la manche de sa robe, et il les avait laissé parcourir, oh-si-lentement et avec-tant-de-douceur, l’intérieur de sa main, sur toute sa longueur, de son poignet à sa paume. Il avait ensuite glissé ses doigts entre ceux d’Harry et il lui avait tenu la main pendant un instant trop bref. Dieu merci, ce presse papier avait roulé sous le bureau de Dumbledore et peut-être, qu’au moins, il n’avait pas remarqué ce que Draco faisait. La chose elle-même, n’avait pas dû durer plus de quelques secondes, mais Harry en avait été presque réduit à une multitude de sentiments incohérents, tremblant de tout son être, liquéfié, avant que Draco ne serre sa main et s’éloigne.
Personne à part Draco Malfoy n’avait jamais été capable de susciter en lui ces réactions émotionnelles si intenses avec un simple regard, ou un mot, et maintenant, un toucher- ou oh, mon Dieu, un baiser. Tout cela devait avoir un sens, signifier quelque chose d’important, et nerveux ou pas, il voulait découvrir ce que c’était.
Les choses avaient changé si rapidement entre eux et si complètement, que ce qui était vrai hier paressait irréel aujourd’hui, comme si des années s’étaient écoulées, et en plus d’être nerveux, il était confus, inquiet, il appréhendait beaucoup ce moment. Est-ce que maintenant, il pouvait vraiment faire confiance à Draco ? Comment pourrait-il, en un seul jour, effacer six années de mauvais traitements et pourtant, c’est exactement ce qu ‘il semblait faire ? Cela pouvait toujours s’avérer être une sorte de ruse fourbe, et cependant, il semblait, d’une évidence très convaincante que Draco avait changé. Quelque part, Harry en était certain, il savait simplement, d’une façon qui ne pouvait s’expliquer que ce n’était pas une ruse, que le changement qu’il avait vu en Draco était réel. Son cœur lui demandait de croire Draco, de lui pardonner et de lui faire confiance. Mais le devait-il ? Y repenser le conduisait à tourner en rond et il ne trouvait jamais une conclusion satisfaisante à ces questions sans réponses. Le seul endroit où il serait capable d’obtenir des réponses était avec Draco, et c’est précisément là qu’il allait.
Harry n’eut aucun problème à découvrir la niche qui indiquait l’entrée de l’escalier. Il était drôle qu’il ne l’ai jamais remarqué auparavant- mais c’était le cas pour beaucoup d’endroits dans le château- l’architecture était ainsi faite qu’on ne les trouvait jamais à moins de savoir où ils se cachaient. L’escalier s’élevait en colimaçon avec des portes marquant chaque étage, Harry compta cinq portes avant qu’il n’atteigne la dernière, au sommet. Il se demanda rapidement qui habitait dans les autres chambres mais toutes pensées cohérentes s’enfuient de son esprit lorsqu’il se retrouva seul, à faire face à la porte de Draco. C’était maintenant ou jamais- frappait-il ou partait-il en courant rejoindre la sûreté de son petit cocon douillet chez les Gryffondors ? Et bien, les Gryffondors ne sont-ils pas supposés être courageux ? Harry décida qu’il n’aimait pas les cocons. Il prit une profonde inspiration et frappa.
Après quelques secondes, il entendit des pas légers se rapprocher, la porte s’ouvrit et il regarda, alors, dans ses yeux gris argentés d’une beauté à couper le souffle, qui semblait s’illuminer en le voyant, allumant une étincelle semblable en lui, comme une réponse.
« Hey, Harry » dit Draco, doucement. Il fit un pas de côté pour permettre à Harry d’entrer puis ferma la porte derrière lui. Ils se regardèrent pendant quelques secondes dans un silence timide et gêné. Draco portait un jean noir et un pull à grosses mailles également noir, il était pied nu. D’une certaine manière, Draco réussissait toujours à rendre les vêtements les plus simples élégants, tandis qu’Harry- Harry portait toujours son uniforme d’école, sa robe froissée laissait voir ses vielles tennis- une tenue à laquelle il n’avait pas prêter grande attention jusqu’à cet instant.
Draco jeta un coup d’œil à son bureau puis à Harry. « J’ai encore trois problèmes à faire en Arithmancie » dit-il, désolé « ça te dérange si je les finis ? »
« Non » dit Harry, « bien sûr que ça ne me dérange pas. »
« Tu peux aller t’asseoir près du feu » dit Draco, « c’est là que j’ai installé l’échiquier. Je dois le laisser allumé la plupart du temps dans cette chambre, il peut faire vraiment froid. » Il jeta un long coup d’oeil à Harry puis marcha jusqu’à son bureau et s’assit.
Harry fit, du regard le tour de la chambre et il fut ébloui. En face de l’immense cheminée en pierre blanche à sa gauche, deux gros fauteuils en velours rouge rembourrés et à l’aspect moelleux siégeaient l’un et l’autre, en face, de chaque côté d’une petite table. Au delà, presque contre le mur, se tenait Draco, son bureau opposé de loin à la porte, et à l’angle gauche, près de celui-ci, il y avait une grande bibliothèque, remplie de livres. Un grand lit à baldaquin siégeait à mi-chemin de la chambre, à la droite d’Harry, sa tête de lit également placé contre le mur, et la valise de Draco reposait à ses pieds. A droite, entre le bureau et le lit se trouvait une immense fenêtre en forme d’arc avec de grands panneaux vitrés, encadrés par des tiges de plomb. Un peu plus loin, près du lit, il y avait une table de nuit. Et Harry, en se retournant, pu constater la présence d’une garde-robe importante. Il vit également qu’il y avait une autre porte au bout de la chambre, près de la garde-robe. Plusieurs lampes étaient soient accrochées au mur, soient suspendues dans les airs, éclairant la pièce de cercles dorés en plus de la lumière rougeoyante et vacillante que diffusait le feu. « C’est une chambre incroyable » dit-il impressionné. « A quoi mène la porte là-bas ? » dit-il en désignant la porte à sa droite.
« La salle de bain. » Répondit Draco distraitement, en plein milieu de son problème.
« Tu as ta propre SALLE DE BAIN ? » Harry était sidéré. Il n’avait jamais de toute sa vie bénéficié d’une salle de bain pour lui tout seul.
Draco releva la tête et regarda en l’air arrêtant d’écrire pendant un moment. « Tous les autres septième années partagent leurs chambres dans cette tour, mais celle-ci est la seule avec une salle de bain. Je pense franchement que ça devait être la chambre d’un prof. » dit-il. « J’ai eu beaucoup de chance de l’avoir. »
Une chambre de professeur. Harry sourit. Ainsi Dumbledore pensait bien demander à Draco de rester l’année prochaine- avait eu assez foi en lui au début de cette année, pour lui donner la chambre d’un professeur dès ce moment. Rien qu ‘en sachant ce détail, Harry se sentit un peu moins mal à l’aise et il alla s’asseoir dans le fauteuil le plus proche, celui qui faisait face à la chambre, et au bureau de Draco. Il le regarda travailler pendant quelques instants puis il se pencha pour examiner l’échiquier qui était installé sur la table.
C’était un jeu exquis. Les pièces étaient sculptés dans de l’onyx et de l’albâtre, les cases, marquetées de bois noir et de nacre. Harry prit un des Cavaliers noirs. Il était sculpté avec complexité, le dragon se cabrait, ses ailes à moitié ouvertes, la gemme rouge de ses petits yeux clignotaient à la lueur du feu. La Tour représentait celle d’un château à créneaux, des vignes de roses à peine écloses entrelaçaient les murs circulaires ; et chacun des pions, agenouillés avec grâce sur une fleur ouverte ou une feuille étaient de délicates fées qui semblaient scintiller de l’intérieur autant que les vraies brillent. Harry n’avait presque jamais vu quelque chose d’aussi beau. Chaque pièce était parfaite, incroyablement détaillée. Il déposa avec précaution le dragon, remarquant que Draco avait déjà placé les trois mouvements qu’ils avaient fait la nuit dernière et ce matin.
« Fini » annonça alors Draco de son siège. Il ferma son livre, enroula le parchemin et vint s’asseoir sur le fauteuil opposé à celui d’Harry. « Qu’est-ce que tu en penses ? » demanda-t-il, désignant l’échiquier. « Ce jeu appartenait à ma grand-mère. C’est elle qui m’a appris à jouer. »
« Il est vraiment beau » dit Harry souriant. « Ce n’est pas un jeu version sorcier ? »
« Oh non » dit Draco « définitivement pas. Je déteste les échiquiers version sorcier- trop bruyant, aucune élégance. Tu dois bouger ces pièces par toi-même. » Il se pelotonna dans son fauteuil, amenant ses pieds nus sous lui. Harry se débarrassa de ses chaussures usées et amena également ses pieds dans le fauteuil mais il s’assit en tailleur, les genoux posés sur les bras du fauteuil, ses coudes sur ses genoux, le menton reposant dans ses mains.
« Et puisqu’on parle de bouger, c’est à toi de jouer Harry. » Dit Draco, tranquillement.
Harry lui jeta un coup d’œil. Draco était menacé maintenant. Il paressait nerveux, ses mains étaient jointes, serrées fermement. Harry pouvait faire n’importe quoi, demander n’importe quoi. Il baissa la tête et regarda l’échiquier. Il savait quel serait son prochain mouvement sur le plateau… Néanmoins la question qu’il voulait poser allait être bien plus embarrassante pour lui-même que pour Draco. Mais de toute façon, c’était ce qu’il voulait savoir. Il fixa le plateau de jeu comme s’il contemplait son mouvement, laissant cela passer pour un camouflage alors qu’il essayait de formuler sa première question- celle qui l’avait tourmenté toute la journée. Il passa sa main dans ses cheveux et soupira. Finalement, il tendit le bras et se saisi du petit dragon qu’il avait regardé plus tôt. « Cavalier en F6 » dit-il. Il jeta un coup d’œil à Draco puis regarda en bas. « Tu m’a demandé ce matin comment est-ce que j’avais pu autant aimé ce baiser. » Il releva la tête et rencontra les yeux de Draco. « Qu’est-ce qui t’as fait pensé que j’ai pu l’apprécier ? »
La tension sembla s’évanouir du visage de Draco. Il sourit avec douceur à Harry et se relaxa dans son fauteuil. « Parce que tu es ici. »
Le cœur d’Harry fit un drôle de petit bond à la vue de ce sourire. Mon Dieu, il n’était pas du tout préparé à composer avec l’impact qu’avait sur lui ces sourires. Ils étaient si nouveaux, si inattendus, si … hypnotisant. Harry secoua la tête et combattit pour se concentrer sur ce qu’il avait besoin de dire. La réponse de Draco était d’une perspicacité embarrassante, mais ce n’était pas ce qu’il voulait savoir. « Je ne veux pas dire maintenant » expliqua-t-il après un moment « je parlais de ce matin- nous n’avions pas encore parlé quand tu me l’as dit. »
Draco lui fit un grand sourire. « je l’ai su dès que tu es entré dans la Grande Salle au petit-déjeuner, Harry. Je me suis dit que tu agirais probablement d’une de ces deux façons- que tu l’avais aimé et deviendrais fou en te demandant pourquoi, auquel cas, tu n’en parlerais à personne, ou alors que tu serais horriblement dégoûté et que tu te pointerais au petit-déjeuner avec toute une horde de Gryffondors et me réduirais en bouillie. En fait, c’est ce à quoi je m’attendais. » ajouta-t-il « mais quand tu es arrivé pour déjeuner, paressant n’avoir pas du tout dormi de la nuit, si adorablement pathétique et perdu, j’ai su. »
Harry n’était pas sûr qu’il aimait être aussi prévisible et transparent- mais Draco ne se moquait pas de lui. En fait il venait juste de dire qu’Harry était adorable !?! Oh, merde. Il avait espéré pouvoir garder pour lui un peu plus longtemps combien il avait été affecté par ce baiser . Mais cela semblait futile aux yeux de Draco. Adorable !?! Je suis bien plus troublé maintenant. « Okay » dit-il lentement. « Il est possible que je ne veuille qu’être simplement ami avec toi, Draco, maintenant que tu m’as laissé savoir que nous pouvions. Peut-être que je veux juste mettre un frein à toutes ces bagarres. »
Draco regarda ses mains, laissant sa longue frange blonde argentée tomber en avant pour cacher ses yeux. Il fut silencieux pendant un long moment. Finalement, il dit d’une voix très calme « si c’est tout ce que tu veux Harry… Je peux le faire. » Il rejeta ses cheveux en arrière avec un léger mouvement de tête, regarda l ‘échiquier, puis tendit le bras et bougea son dragon blanc. « Cavalier en C3 » Il le regarda. « Qu’est-ce que tu veux Harry ? »
Harry rencontra le regard de Draco et un vide douloureux empli son estomac. Une froide réserve s’inscrivait maintenant dans ses yeux. La franchise qui rendait ses yeux gris si doux, remplis de chaleur était partie et Harry ressentit la perte de cette chaleur comme un coup à l’estomac. « Je ne sais pas » dit-il faiblement, mais juste à cet instant, affrontant la froide distance de ses yeux, il le su. Il baissa abruptement son regard, rompant le lien qui unissait leurs yeux, quelque peu interloqué par sa réaction, et il sentit une vague de chaleur empourprer le bout de ses oreilles. Plus que tout, il voulait que cette chaleur revienne, il voulait se plonger dans ses yeux gris argentés et les voir inondés de chaleur pour lui. Il voulait que Draco le touche de cette même façon, tendre et gentille, comme la nuit dernière, il voulait étreindre Draco et enfouir son visage dans ses cheveux blonds soyeux. Il voulait que Draco l’embrasse à nouveau. Et en le réalisant, il se sentit terriblement ébranlé.
Il était venu ici en s’attendant à faire avancer les choses lentement mais, ça, n’était pas lent. Il avait complètement sous estimé l’effet que Draco aurait sur lui- être ici, tous les deux seulement, dans cette chambre, en sachant ce que Draco ressentait et ce qu’il voulait- et ce que ses propres réponses étaient… Lors du cours de Binns, ce matin, il s’était demandé pourquoi il n’avait pas été choqué davantage par l’attirance de Draco pour lui. Probablement parce que les sentiments auxquels ils pensaient étaient ceux de Draco, mais maintenant qu’ils étaient les siens, il était choqué. Sa conception de la sexualité était réduite en lambeaux, et il lui semblait qu’il ne pouvait pas réussir à s’adapter assez rapidement à ses émotions changeantes pour être capable d’expliquer tout ce qu’il ressentait avec des mots simples et clairs. Que pouvait-il dire ? Cela se passait trop vite. Tout ce qu’il pouvait faire était de s’asseoir là, de se sentir choqué par rapport à lui-même et navré de blesser Draco. « Je suis désolé… » fut tout ce qu’il réussit à sortir.
Draco avait rapproché ses genoux jusqu’à sa poitrine et enroulés ses bras autour de ses jambes. Il regardait Harry intensément, comme s’il essayait de comprendre ce qu’il ne disait pas. « C’est à nouveau ton tour alors, Harry » dit-il d’un ton blessé « si c’est la seule réponse que tu peux me donner. »
Harry ne pensait qu’à une seule question- celle dont il avait désespérément besoin de connaître la réponse. Ses lunettes avaient un peu glissé sur son nez et il les remonta sans y faire attention, puis, il étudia à nouveau l’échiquier pour gagner du temps. L’atmosphère entre les deux garçons s’étaient nettement refroidie et Harry se sentait plutôt troublé par le ton qu’avait employé Draco. Enfin, il annonça « Pion en B5 » et tendit le bras pour bouger sa pièce d’une main légèrement tremblante. « Je t’ai vu au bal et ailleurs avec des filles » dit-il très calmement. Il s’interrompit et prit une profonde inspiration pour essayer de calmer la panique qui l’envahissait petit à petit, et s’obliger à finir sa question. « Alors comment as-tu su que tu étais… gay ? »
Draco changea de position, l’air gêné dans son fauteuil. Il repoussa les cheveux qui étaient encore tombés devant ses yeux. « Je n’ai pas su que je l’étais » dit-il avec hésitation. « Il s’avère juste que la personne avec qui je veux être est un mec. Je ne me sens pas attirer par quelqu’un d’autre, mecs ou filles. Juste cette personne qui, » ajouta-t-il d’une voix à peine audible « n’a jamais été intéressé par moi. »
Harry fixa Draco avec incrédulité. « Alors tu es venu me trouver, avec ce complot en forme de jeu d’échec élaboré, juste pour que je couche avec toi ? » dit-il avec stupéfaction. Dès que les mots furent sortis de sa bouche, cependant, Harry su qu’il venait de dire quelque chose de totalement faux.
Les yeux de Draco foudroyèrent Harry, comme des éclairs argentés. Il se redressa et se leva de son fauteuil plus vite qu’Harry ne l’aurait cru possible. « Je pense que tu devrais partir » dit-il froidement. « Maintenant. »
« Draco, non- »
Draco marcha rapidement jusqu’à lui, l’attrapa par le bras et le tira de sa chaise. « SORS simplement d’ici. » Il amena Harry, qui fut bien trop surpris pour résister, jusqu’à la porte, l’ouvrit, le poussa dehors et claqua la porte derrière lui. Quelques secondes plus tard, elle s’ouvrit à nouveau et les chaussures d’Harry furent jetées dehors, dont une qui vint le frapper en plein milieu de son dos.
« AIE !» Harry se retourna juste quand la porte claqua pour la seconde fois. Il se retrouva seul, à se tenir debout en haut d’un escalier en colimaçon, dans le noir et dans une tour particulièrement glaciale, faisant face à une porte qui venait juste de lui être claquée à la figure. Mollement, il ramassa ses chaussures. Et fit à nouveau face à la porte. Merde et re-merde. Qu’est-ce qui s’était passé ?
Il essaya de se calmer et d’y repenser. Draco s’était montré résolument honnête et ouvert avec lui, même quand cela l’avait apparemment blessé énormément. Et Harry s’était tout bonnement assis, avait laissé sa confusion le désarçonner, et s’était comporté comme un lâche, avait blessé Draco davantage encore avec ses silences. Et en plus de ça, il l’avait mis en colère, bien qu’il n’était pas entièrement certain de savoir pourquoi Draco avait réagi de la sorte. Il repensa alors à ce qu’il lui avait dit en dernier et fut mortifié. Oh mon Dieu- il m’a dit qu’il n’a jamais voulu personne d’autre que moi et je l’ai complètement loupé. Il grogna intérieurement. Le Roi des Cons à encore frappé ! Mais encore à cet instant, il pensait que ce là n’était pas l’unique raison qui avait poussé Draco à le mettre à la porte.
Et maintenant ? Pensa-t-il. Il tourna la tête et regarda les longs escaliers sinueux. Il ne retournerait en aucun cas à son dortoir. Il devait retourné dans cette chambre, avec Draco. Tout ce qu’il voulait en ce moment était dernière cette porte.
Il monta la marche qui le séparait de la porte et appuya sa tête contre celle-ci. Il entendit alors, juste de l’autre côté, quelque chose qui ressemblait à un gémissement étouffé. Harry fut horrifié. « Draco » dit-il, d’une voix aussi forte qu’il l’osa. Il frappa doucement. « Draco, s’il te plaît, laisse-moi entrer ! » Il attendit un moment, écoutant. Il frappa encore. « Je suis désolé ! » Il frissonna légèrement. Mince, il gelait ici. « Je ne veux pas partir. »
La porte vibra légèrement, comme si quelqu’un qui s’appuyait dessus avait bougé.
Harry tapa une nouvelle fois à la porte . « Draco ? Je veux te parler, et je ne partirais certainement pas. Je resterais debout toute la nuit devant ta porte s’il le faut. » Il frissonna encore puis il appuya son front contre la porte et soupira pitoyablement. « Il gèle dehors et si tu ne me laisses pas rentrer bientôt, il ne restera plus rien de moi à part l’horrible bloc de glace d’un con ! » Il s’interrompit pour écouter à nouveau. Il pouvait presque sentir Draco de l’autre côté. « Draco » dit-il, et cette fois il rendit sa voix aussi sérieuse qu’il le pu, « j’ai besoin de te dire quelque chose. Que tu as tort- à propos de ce que tu as dit sur moi, que je n’était pas intéressé- ce n’est pas vrai. »
Soudainement, il entendit un bruit de pas derrière lui. « Et bien, et bien » dit une voix pâteuse et méprisante. « Si ce n’est pas Harry Potter ! O combien fascinant ! »
Harry se retourna brusquement, se tenant debout, le dos collé à la porte, agrippant ses chaussures avec une main devant sa poitrine. Il se retrouva face à face avec Pansy Parkinson habillée avec rien d’autre qu’une chemise de nuit très légère. Oh. Mon. Dieu.
« Alors c’est ce à quoi le Roi de Glace a tenu pendant tout ce temps, » dit Pansy, sa voix doucereuse et dégoulinante de mépris. Puis elle sourit à Harry d’une façon qui lui flanqua les boutons- elle paressait être en colère, hésitant entre incarner le mal et être une séductrice vorace. Elle fit un pas en avant vers lui et sa voix se fit mielleuse. « Ou il t’as mis à la porte, toi aussi ? » Elle battit des cils. « Pauvre bébé. » Elle place une main sur l’encadrement de la porte à côté de l’épaule d’Harry. Ses doigts commencèrent à ramper vers sa clavicule.
Harry déglutit et esquiva la main.
« Mmmm, Harry… tu sais que je ne te mettrais pas dehors si jamais tu venais me voir » ronronna-t-elle. Elle se pencha en avant, faisant la moue, jusqu’à ce que ses lèvres furent à quelques millimètres de celles d’Harry.
Harry fit un bond en arrière, enfin essaya, et sa tête se cogna violemment contre la porte. DRACO !!! Cria-t-il silencieusement. Ouvre cette porte MAINTENANT !!!
Soudainement, comme une réponse, il sentit de l’air libre derrière lui en lieu et place de la porte, et une main attrapa le dos de sa robe et le ramena durement. Harry trébucha en arrière dans la chambre de Draco et fut poussé sans cérémonies sur un des côtés. Il regarda Draco, ébahi, laisser la porte entrouverte, sa baguette à la main et murmurer « Obliviate Quinteminimus. » Puis, Draco cacha rapidement sa main et tint sa baguette derrière son dos.
« Pansy ? » dit-il d’un ton surpris et perplexe. « Sa - lut ? » Il s’interrompit. « Qu’est-ce que tu fais ici ? Tu sais que je n’aime pas être dérangé le soir quand j’étudie. » Il la regarda de haut en bas et fronça les sourcils, dégoûté. « Pour l’amour de Dieu, tu n’es même pas convenablement habillée. »
« Je… je suis désolé Draco » dit Pansy d’une voix très basse et altérée. « Je n’en suis pas sûre… Je n’arrive pas à me souvenir de la raison pour laquelle je suis montée. Quelque chose à propos de porte claquée… et de voix… peut-être. »
« Humm » dit Draco. « Tout me semble parfaitement calme. Descends maintenant avant que tu n’attrapes une pneumonie ou autre chose… Ça c’est une gentille fille. Retourne dans ta chambre. Oui, c’est ça- tout en bas des escaliers. Bonne nuit. » Il ferma la porte et soupira bruyamment. Il regarda Harry sur le côté. « Toi, » dit-il catégoriquement « tu étais sur le point d’avoir beaucoup d’ennuis. »
Harry s’effondra contre le mur près de la porte, ses yeux fermés, les lunettes légèrement de travers, mordant sa lèvre inférieur. Il mourait de froid, venait juste d’être sordidement troublé et il ne savait pas du tout si Draco était encore en colère. Peut-être qu’il devrait partir après tout. Mais il sentit ensuite une chaleur, qui ne le touchait pas mais néanmoins, très proche de lui, et ses lunettes furent gentiment remises en place. Ses chaussures furent enlevées de ses mains gelées et il les entendit tomber sur le sol.
« Tu vas bien ? » dit une voix basse près de son visage.
Harry ouvrit ses yeux, et Draco se tenait si près de lui qu’il sursauta légèrement. Il y avait toujours une colère circonspecte dans les yeux de Draco mais Harry y vit aussi de l’inquiétude et c’était suffisamment proche de la chaleur qui lui manquait pour qu’il puisse se reconnecter aux pensées cogitées à l’extérieur de la tour, et qu’il retrouve la résolution qui l’avait décidé à revenir ici et être honnête. « Non » dit-il dans un chuchotement vexé. « Je ne vais pas bien. Je suis à moitié congelé, je vais faire des cauchemars sur des têtes de carlin avec d’énormes lèvres pendant des semaines et je ne comprends pas pourquoi tu m’a jeté dehors en premier lieu. »
Pendant un moment Draco parut tiraillé entre rire et se mettre en colère. Ses sourcils montèrent puis descendirent dans un froncement- et la colère l’emporta. « Je t’ai mis à la porte parce que ce que tu as dit était vraiment nul. Comment peux-tu penser que tout ça n’est qu’un complot pour te faire coucher avec moi ou que je t’ai même juste voulu de cette façon- »
« Parce que c’est ce que tu m’as dit ce matin ! » dit Harry, le coupant. « Que tu avais l’intention de ‘prendre tout’ et que tu perdrais ta virginité à la fin du jeu. »
« Ce n’est pas du tout ce que j’ai dit ! » rétorqua Draco d’une voix forte. « Mon Dieu, Harry, comment bordel ferrais-je pour te faire coucher avec moi ? En utilisant l’Impérium ? Même si c’est illégal, j’ai appris que ça ne marchait pas très bien sur toi. Et je ne peux vraiment pas imaginer que tu soit idiot au point de coucher avec moi, même en ne le voulant pas, juste parce que j’ai gagné un jeu crétin et que je te l’ai demandé. » Draco se tenait debout, en serrant les poings sur ses côtés, regardant furieusement Harry. « Mais le pire c’est que tu penses évidemment que je suis ce genre d’abruti malade qui pourrait te demander de le faire ! »
Harry avait arrêté de regarder Draco et fixait maintenant le sol, mordillant encore sa lèvre, ses bras fermement serrés sur sa poitrine. Il leva son regard seulement après qu’il y ait eu un long moment de silence, quand il sembla que Draco eu finit de lui hurler dessus. Il avait détourné son visage de lui et regardait également le sol. Harry vit, à sa plus grande surprise qu’il n’était pas en colère, que ce qu’il souhaitait le plus était de comprendre ce que Draco avait voulu dire. « Je suis désolé » dit-il calmement, d’un ton assuré, résolu « si j’ai mal compris. Mais je ne te connais pas vraiment Draco. La personne que je connaissais était un abruti. Ce matin quand j’ai dit que je ne croyais pas que tu étais vierge, tu m’as répondu que tu avais l’intention de changer ça à la fin du jeu. Et je ne vois pas ce que tu as pu vouloir dire d’autre par ça. »
Draco bougea seulement pour croiser ses bras sur sa poitrine mais il n’ajouta rien. Il semblait prisonnier d’une bataille intérieur entre sa propre colère et ses sentiments blessés.
En le regardant, Harry ressentit une terrible envie de se rapprocher et de le toucher, de faire cesser la douleur. La distance entre eux lui faisait mal. Il voulait amener Draco contre lui et le tenir, pour qu’il n’y ait plus de distance entre eux. Et cette fois ce sentiment ne le choquait pas plus, cela semblait quelque part… acceptable. Cependant, il y avait toujours un gouffre important entre penser que c’était possible et le faire, alors il attendit, espérant que Draco dirait quelque chose, mais finalement, comme le silence persistait pendant ce qu’il sembla être un très long moment, il demanda assez tristement « est-ce que tu veux toujours que je parte ? »
Draco leva les yeux rapidement « non » dit-il, comme sidéré par la suggestion. Il regarda Harry pendant une seconde puis baissa les yeux. « Non, ne pars pas. Je… je suis désolé. Je n’arrive pas à croire que je viens juste de te hurler dessus comme je l’ai fait. »
Harry poussa un profond soupir de soulagement, et la tension dans ses intestins se relâcha un peu. « Oublie ça » dit-il. Il poursuivit ensuite d’un ton gentiment taquin « j’ai pu résister à des choses bien pire de ta part Malfoy, » il vit l ’esquisse d’un sourire apparaître sur le visage de Draco. « Alors » dit-il essayant d’obtenir plus qu’un sourire de l’autre garçon. « Je suppose donc que j’avais tort quand je pensais que tu projetais de me jeter par terre, d’arracher mes vêtements et de me faire sauvagement l’amour sans que cela n’ai de sens si tu gagnes ce jeu ? » Il avait espéré faire rire Draco et fut complètement surpris par la réaction de l’autre garçon.
« Oh bon Dieu, Harry, » dit Draco doucement, et il rougit jusqu’à la racine de ses cheveux. « Ce n’est pas du tout ce que je voulais dire, » continuait-il sérieusement. Il prit une profonde inspiration. « Sans doute parce que j’essayais de te taquiner- de t’exhorter à jouer, et que j’étais embarrassé par la question sur la virginité, c’est apparu comme ça. Évidemment, tu n’avais pas une très haute opinion de ma moralité puisque tu pensais que j’avais couché avec toutes les filles de Serpentard, mais elle m’appelle toutes… ce qu’a dit de Pansy… » Draco s’interrompit, puis poursuivit d’une voix encore plus douce. « A vrai dire, j’ai toujours eu cette stupide idée- que je voulais attendre jusqu’à ce que j’aime quelqu’un, jusqu’à ce que quelqu’un m’aime. »
Aux mots de Draco, un petit nœud entortillé par la peur, dont Harry avait à peine été conscient se dénoua doucement et s’éclipsa. « Ce n’est pas du tout stupide Draco » l’interrompit calmement Harry, employant délibérément les mots que Draco lui avait dit la nuit dernière- des mots qui signifiaient beaucoup pour lui. Le regard de Draco s’anima d’une lueur de reconnaissance et s’accrocha à celui d’Harry l’espace d’une seconde avant que celui-ci ne regarde en bas une nouvelle fois.
« Le fait est, que » continua Draco, d’une voix légèrement sous l’emprise de l’émotion, « je sais que tu ne m’aimes pas… Bon Dieu, je ne sais même pas si tu m’apprécies… mais je ne voudrais pas coucher avec toi, à moins que tu ne le veuilles. J’espérais juste qu’à la fin du jeu… si tu avais appris à me connaître… peut-être que tu aurais… »
Il leva finalement sa tête et rencontra les yeux d’Harry. « La nuit dernière n’était pas prévu. J’étais supposé rester loin de toi. Mais ensuite il y avait tes bras autour de moi, et je…j’ai inventé à ce moment là ce jeu d’échec pour avoir une excuse pour t’embrasser… parce que je le voulais tellement, parce que j’ai pensé que je n’en aurais plus la chance. Je n’est jamais osé espéré aller plus loin, jusqu’à ce tu arrives au petit-déjeuner. Tout ce que je voulais vraiment faire avec ce jeu était de nous donner une excuse pour parler… ou n’importe quoi d’autre… » Sa voix se tut et il soupira, et regarda sans joie ses pieds. « Je t’ai déjà dit que tu pouvais arrêter de jouer si tu le voulais. »
Harry avait été complètement surpris lorsque Draco avait rougi. Il avait pris la plus merveilleuse teinte de rose. Il en fut presque trop distrait pour écouter, mais chaque mot que Draco avait prononcé tonna en lui,déchirant son cœur. Il s’émerveilla encore de la capacité de Draco à être si invariablement honnête avec ses sentiments et à la façon dont ses propres sentiments changeaient d’une minute à l’autre. Il regardait intensément le visage de Draco tandis qu’il parlait et quand Draco fit une pause et leva ses yeux vers lui, la sincérité qui envahissait ces yeux gris brûlèrent douloureusement sa gorge puis il baissa la tête et Harry ressentit la perte de ce regard comme un déchirement. Alors maintenant, c’était à lui d’essayer d’être invariablement honnête.
« Je veux continuer de jouer » dit Harry. « Cela nous fait parler et je ne veux pas que ça s’arrête. Si je l‘avais voulu, je ne serais pas venu ce soir, ou je serais parti après que tu m’ai mis à la porte. » Il prit une profonde inspiration. « J’essaye vraiment de mettre un nom sur ce que je ressens pour toi mais ce que j’éprouve surtout en ce moment, c’est de la nervosité et de la confusion. Et, » ajouta-t-il gentiment « ce n’est pas juste pour toi de te sentir blessé et furieux parce que je ne te comprends pas encore ou quand je ne sais pas ce que je ressens. Tu as évidemment eu du temps pour penser à ça, mais j’ai eu moins d’un jour. »
Draco leva les yeux et sourit, repentant. « Être patient et juste n’ont jamais été des traits primordiaux de ma personnalité Harry » dit-il. « Tout n’a pas changé. »
Mais Harry savait qu’il plaisantait et il n’était pas tout à fait insensible au sourire tendre que lui offrit Draco ou à l’expression douce de ses yeux. « C’est à toi de jouer, » dit Harry, essayant d’ignorer ces sensations volantes et papillonnantes, à moitié paniquées, à moitié exaltées qui remuaient en lui quand il le regardait de cette façon.
Les yeux de Draco retinrent ceux d’Harry pendant un autre instant, fascinant, puis il marcha jusqu’à la table, posa sa baguette et se tint debout, étudiant l’échiquier.
Harry le suivit et s’assit dans le fauteuil où il se trouvait plus tôt, reconnaissant d’être de retour près de la chaleur du feu, mais se sentant également un peu tendu en prévision du caractère incertain de ce que ferait Draco avec son futur mouvement.
Il contempla le plateau pendant encore un petit moment avant de bouger sa pièce. « Pion en G4, » dit-il, alors qu’il jetait un coup d’œil à Harry. Il se pelotonna ensuite dans son fauteuil et fit directement face à Harry, avec un regard à la fois calme et rassurant. « Dis moi ce que tu ressens pour moi Harry. Tu n’as pas à chercher ce que ça veut dire. Dis moi juste ce qui se passe. »
Harry soupira et s’affala contre le petit coussin noir posé dans le fauteuil, il ferma ses yeux. « D’accord » dit-il. « J’essayerais. Mais la raison pour laquelle j’ai dit tout à l’heure que je ne savais pas, est que les choses ne cessent de changer. Chaque fois que tu me parles, me regardes… ou me touches » ajouta-t-il doucement, « mes sentiments pour toi, la façon dont je regarde les choses évoluer entre nous, change. » Il ouvrit les yeux et fixa le feu pendant une minute puis porta son regard sur Draco. Il ne le regardait pas, mais Harry savait qu’il l’écoutait attentivement. « Je me sens perdu- en sachant que hier je te haïssais mais plus aujourd’hui. » Harry s’interrompit, et passa une main à travers ses cheveux ébouriffés, pensant. « Non, je ne veux pas dire ça… Je ne te hais plus du tout maintenant. La personne que tu as été la nuit dernière et aujourd’hui est quelqu’ un… que je pense pouvoir beaucoup aimer- dont je pense vouloir être proche- peut-être même très proche. »
Draco,à cette phrase, leva son regard et rencontra les yeux d’Harry. Cette merveilleuse chaleur était de retour, faisant briller les yeux de Draco comme la pâle clarté d’une Lune argentée à travers un doux brouillard gris.
Un petit sentiment d’exaltation parcouru Harry. Mon Dieu, il a les yeux les plus incroyablement beau. Harry sentit qu’il pourrait facilement se perdre dans ces yeux. Il regarda en bas, sentant qu’il rougissait légèrement. Après un moment, il poursuivit. « J’ai dit que je voulais qu’on ne soit qu’amis, peut-être, parce que j’ai l’impression que ça se passe trop vite- que tu me pousses dans quelque chose que je ne veux pas- mais une autre partie de moi le veut vraiment. Tu me fais ressentir des choses que je n’avais jamais éprouvé auparavant- en fait je n’ai pas été capable de penser à autre chose durant toute la journée. Mais là je suis perdu… je suis sûr d’être hétéro… ou je l’étais… et maintenant. » Il s’arrêta abruptement, puis, après un moment de silence, il se leva lentement, ses yeux baissés. « Oh bordel Draco » dit-il doucement « quand tu m’as embrassé la nuit dernière, ce fut le meilleur baiser de ma vie, et j’ai été embrassé beaucoup de fois. » Il tendit le bras et bougea un dragon noir. « Cavalier en C6. » Il leva ses yeux vers Draco. « Pourquoi n’as-tu pas essayé de m’embrasser à nouveau ? »
Draco lui fit un grand sourire et releva un sourcil. « Pour deux raisons très simples Harry. Premièrement, je ne pensais pas que tu l’aurais voulu, et deuxièmement parce ce que c’est ton tour. Je ne vais pas t’embrasser, à moins que tu ne le fasse en premier. » Il se leva aussi, regarda le plateau, et déplaça le pion devant son roi d’une case. « Pion en E3. Alors, pourquoi ne m’as-tu pas embrassé, toi ? » le défia-t-il.
Harry fixa l’échiquier. Plusieurs raisons lui traversèrent rapidement l’esprit, incluant entre autre l’avertissement de Dumbledore, la question de sa sexualité et la plus troublante, qu’est-ce que dirait Ron ? Mais il ne pouvait plus se dire qu’il ne le voulait pas- il le voulait. Rien de ce à quoi il pouvait penser n’était capable de rivaliser avec la force de ce désir, avec ce qu’il ressentait en ce moment, cette envie de tenir Draco et de l’embrasser à nouveau. Rien d’autre n’importait à part ce moment privilégié et cette personne.
Ce que Draco avait dit plus tôt lui revint soudainement à l’esprit. « Il s’avère juste que la personne avec qui je veux être est un mec. Je ne me sens pas attirer par quelqu’un d’autre, mecs ou filles. Juste cette personne. » Était-il possible de trouver quelqu‘un, aimer cette personne et que ça n’avait pas d’importance si elle était mâle ou femelle, mais qu’elle soit seulement celle dont vous aviez besoin et que vous vouliez, celle qui vous correspondait si parfaitement- et que cela, uniquement, comptait ? Ce pouvait-il être aussi simple ? Draco le ressentait apparemment comme ça. Et peut-être que Draco était la personne pour Harry, aussi, parce que, oh non Dieu, toucher Draco était si bon-
« Harry ? » dit Draco doucement, hésitant. « Est-ce que tu vas répondre à ma question ? »
Il leva les yeux vers Draco et sourit lentement. « Non, » dit-il. « Sauf pour dire que je pense que nous avons assez parlé. » Il s’arrêta pendant un bref moment. « Cavalier en G4 » Il bougea son dragon et captura le Pion de Draco. Il prit la petite fée blanche et la fixa pendant un moment, alors qu’elle reposait dans la paume de sa main, puis il la posa sur le bord du plateau. Il enleva ses lunettes, les replia et les rangea avec précaution sur la table, il contourna la ensuite et regarda Draco.
Draco leva ses yeux de l’échiquier et rencontra ceux d’Harry, des cheveux blonds tombant sur son front, une partie de sa lèvre inférieur attrapée pas ses dents, ses yeux dévoilant un soudain espoir timide.
Draco n’aurait pas pu être plus désirable s’il avait essayé. Harry était transporté. Peut-être que cela pouvait vraiment être aussi simple. Tous ses conflits intérieurs s’évanouirent. « Viens ici, » dit-il doucement.
Fin du chapitre 6
Non, non, ce n’est pas une blague, le chapitre se termine là !!!!!!!!!! C’est diabolique !
Nota :
Juste un petit truc que je voulais définir, Harry dit à propos du visage de Pansy : « je vais faire des cauchemars sur des têtes de carlin avec d’énormes lèvres pendant des semaines » Le carlin est un petit chien à poil ras et au museau noir et aplati. Imaginez la si vous le voulez, lol
Author's Notes:
Oups, il semblerait que certain est oublié que ceci est une traduction (d'après certaines reviews) alors je le redis, je ne fait que traduire ;)
En tout cas merci pour vos reviews qui, je dois le dire m'ont vraiment motivé pour poursuivre la traduction...
Oh mais je crois que ce chapitre était attendu alors je ne vais pas vous embeter plus longtemps avec ces trucs... Bonne lecture !
CHECKMATE ECHEC ET MAT
Partie 2 - Le Jeu
Chapitre 7
I have to hand it to you
For you’ve managed to make me forget why I ever agreed to this farce
I don’t know why I can’t think of anything
I would rather do
Then be wasting my time . . . with you
*/
Je dois te le reconnaître,
Pour avoir réussi à me faire oublier la raison de ma connivence à cette farce
Je ne sais pourquoi je ne peux penser à rien d’autre
Je ferais mieux toutefois
Mais je perds mon temps … avec toi
Paroles de “Mountain Duet” de Chess par Benny Anderson, Tim Rice et Björn Ulvaeus.
* * * *-
Le temps se suspendit l’espace d’un instant, quand les mots prononcés doucement par Harry, « Viens ici, » flottèrent dans l’air entre eux, se faisant écho encore et encore dans le silence. Alors, Draco contourna la table et vint à lui, une main traînant sur le bord, longeant la table, comme s’il avait besoin d’un appui solide auquel se retenir. Il alla en face d’Harry, très près de lui, sa main gauche toujours posée sur le bord de la table, la lueur du feu transformant ses cheveux de lin en un rouge-or en fusion.
Harry soudainement, ne ressentit plus que l’irrésistible besoin de dévisager Draco si proche de lui, de laisser ses yeux reposer sur la courbe parfaite de cette attrayante lèvre supérieur, sur ces joues pâles, maintenant rougies par la lueur du feu ou peut-être par quelque chose d’autre, ou sur ce sourcil blond délicatement relevé, sur ces fins cils d’un blond crépuscule qui bordaient ses yeux exquis. Harry vit que Draco observait aussi son visage et il se demanda distraitement si Draco pouvait en toutes possibilités le trouver aussi attirant que lui trouvait Draco, parce qu’il en était arrivé à l’incroyable réalisation que Draco Malfoy était très beau à regarder. Pas dans un sens féminin, mais dans le sens où il savait qu’il aurait pu admirer les traits parfaits et légèrement colorés de Draco pendant toute la nuit.
Puis les yeux d’Harry voyagèrent jusqu’à la pâle frange blonde, brunit par le feu qui tombait sur le front de Draco et son profond désir de regarder se transforma en volonté de toucher. Et c’est ce qu’il fit. Du bout des doigts, d’une caresse aussi légère qu’une plume, Harry tendit le bras et toucha ses mèches si douces, puis il laissa ses doigts glisser le long du visage de Draco, derrière ses oreilles et entre les cheveux ondulés et soyeux qui tombaient sur sa nuque.
A ce premier contact, les yeux de Draco se fermèrent et il prit une petite et vive inspiration, frissonnant.
Harry caressa les cheveux de Draco et toucha sa nuque, puis il leva sa main et laissa ses doigts errer le long du visage de Draco, de la tempe à la mâchoire.
Draco tourna légèrement son visage dans sa main, pour que sa joue effleure la paume d’Harry.
La tendresse de ce simple geste le fit presque chavirer. En touchant seulement Draco d’une légère caresse, ses doigts sur sa joue, Harry se pencha pour l’embrasser. Il hésita pendant une fraction de seconde, si proche qu’il pouvait sentir le souffle de Draco sur son visage, et ensuite leurs lèvres se rencontrèrent et il embrassait Draco, oh si doucement et tout s’évapora. Le temps, la chambre, toutes ses pensées tourbillonnèrent pour se fondre en un flot étourdi de sensations tremblantes.
Draco ne bougea pas ses mains, laissant ce baiser être celui d’Harry, ne faisant aucune demande de sa personne, abandonnant entièrement le contrôle de ce qui se passait à Harry, lui donnant tout.
Harry bougea ses mains derrière la tête de Draco, glissa ses doigts dans ces merveilleux cheveux soyeux et il entoura, de son autre bras la taille de Draco, attirant doucement leurs corps ensemble, alors qu’il approfondissait le baiser. La bouche chaude de Draco s’ouvrit pour lui, et Harry sentit un tremblement parcourir Draco alors que leurs corps se rapprochaient. Un même frisson le traversa et il sentit, dans cette seconde intemporelle qu’une partie manquante de lui-même venait juste de trouver calmement et parfaitement sa vrai place.
Il laissa glisser sa main derrière la tête de l’autre garçon et enveloppa ce bras autour du dos de Draco, il le serra plus fortement contre lui. Draco bougea alors, et Harry sentit des bras fermes entourer son cou, des doigts et des mains douces caresser sa nuque, emmêler ses cheveux. Oh…
Draco lui répondait avec un abandon total, une confiance absolue et un désir qui était totalement nouveaux à son expérience, qui lui apprirent bien plus sur la signification réelle de ce baiser pour Draco que tout ce qu’il avait pu lui dire jusque là. Il le veut vraiment- il me veut moi. Oh mon Dieu, c’est sérieux pour lui- non, pensa-t-il, c’est sérieux pour nous, et Harry reconnut pleinement l’engagement qu’il promettait par ce baiser. Parce qu’il su avec certitude à ce moment-là qu’il ne voulait plus jamais blesser Draco - non, pas une nouvelle fois.
Harry se libéra un peu de leur étreinte, rompant gentiment le baiser, adoucissant la séparation par un deuxième baiser plus léger. « Draco » chuchota-t-il.
Draco ouvrit ses yeux et rencontra le regard intense d’Harry avec une franchise désarmante. Ses yeux étaient brumeux, d’un gris velours rêveur et Harry se perdit en eux. Leurs yeux s’embrasèrent, rivés l’un à l’autre, émeraude et gris, et les murs s’effondrèrent, les barrières tombèrent, toutes les limites s’abaissèrent jusqu’à ce qu’il n’y ai plus rien entre eux, hormis de larges espaces inexplorés, des perspectives infinies de rencontres entre de scintillantes contrées émeraudes et un ciel gris velouté, se fondant ensemble, quelque part en un horizon lointain, aussi sûrement et calmement que deux cours d’eau s’écoulent que pour n’en former qu’un seul.
Harry fut profondément ému. Il ferma ses yeux et embrassa le coin de la bouche de Draco, embrassa sa joue, et ce doux endroit juste sous son oreille. Puis il enfoui son visage dans les cheveux souple de Draco et essaya de ne pas trop chanceler. Il respirait rapidement et son cœur battait la chamade. Il pouvait sentir le cœur de Draco battre en contrepoint du sien, pouvait entendre la respiration vive de Draco qui reflétait tellement la sienne dans son oreille.
Les bras qui étaient autour de son cou se resserrèrent et un chuchotement dans son oreille murmura « Cavalier en B5, » et ensuite, d’impossible baisers tendres s’attardèrent le long de son cou, dans sa clavicule, sur sa gorge, jusqu’à sa mâchoire avant que ses lèvres ne se referment sur les siennes et Harry découvrit ce que l’on éprouvait à être embrassé par quelqu’un qui le voulait profondément et sans aucunes réservations; c’était une révélation, une explication et follement intoxiquant. Harry sentit ses genoux faiblirent.
Mais ensuite, abruptement, Draco rompit le baiser et se dégagea un peu.
Les yeux d’Harry voletèrent et s’ouvrirent, et il rencontra ceux de Draco avec surprise et inquiétude, se sentant totalement seul et par la suite, abasourdi en remarquant combien il ne voulait pas que ce baiser se termine, se demandant pourquoi Draco s’était dégagé si brutalement.
Draco regarda Harry avec une profonde affection dans ses yeux et un mystérieux demi-sourire peint sur ses lèvres. « Je vérifie juste- » dit-il d’une voix basse, taquine et hors d’haleine. « Tu ne veux plus que l’on soit… juste amis … n’est-ce pas Harry ? »
Harry exhala le souffle qu’il retenait inconsciemment par un rire. « Oh mon Dieu, toi alors, » dit-il, secouant la tête, encore un peu essoufflé par les effets secondaires de ce baiser. Il resserra ses bras autour de Draco et lui sourit. « Non, » dit-il doucement alors que son visage se colorait légèrement. « Je ne veux pas. » Le sourire de Draco en réponse fit bondir son cœur. Il se pencha et embrassa rapidement la courbe adorable au coin de ce sourire. Puis il tourna la tête et regarda l’échiquier et rit à nouveau. « Tu n’as même pas bougé ta pièce sur le plateau. »
Draco inclina sa tête et sourit en coin d’une façon très mignonne. « J’étais occupé, » dit-il à voix basse. Il se sépara d’Harry à contrecoeur et se tourna pour regarder l’échiquier. « Humm » le taquina-t-il, se retournant vers lui avec un sourcil relevé. « J’ai pris ton pion. »
« J’ai pris le tien en premier. » riposta Harry avec un sourire.
Draco rit et déplaça son dragon. Il enleva le pion du plateau .
Alors Harry bougea. « Pion en E6. » Il se libéra de Draco, saisit son poignet et recula, s’asseyant dans son fauteuil et il attira Draco sur ses genoux. Il plongea son regard dans ses charmants yeux gris. « Embrasse-moi encore comme ça. » dit-il, prenant Draco dans ses bras. « Et cette fois, » ajouta-t-il doucement alors que Draco se pelotonnait contre lui et qu’il rencontrait ses yeux au regard toujours aussi tendre « ne t’arrête pas. »
Draco mit un bras autour des épaules d’Harry, puis il baissa ses yeux et commença à déboutonner le col de sa chemise de son autre main. Il ouvrit doucement le col, enfoui son visage dans le creux chaud du cou d’Harry et l’embrassa là. Puis, il leva la tête lentement, laissant traîner de longs baisers aussi légers qu’une plume, du cou d’Harry jusqu’à son oreille. « Comme ça ? » chuchota-t-il dans son oreille.
Harry gémit très doucement, et ses yeux battirent puis se fermèrent. Il sentit la langue de Draco chatouiller le lobe de son oreille et il frissonna. Mon Dieu. « Oui » souffla-t-il. Il enveloppa ses bras plus fortement autour de Draco et le rapprocha de lui.
Mais alors, Draco releva sa tête pour regarder Harry, cette fois avec un peu de sobriété. « Harry ? » Il attendit qu’il ouvre ses yeux et le regarde. Il soutint, pendant un moment, les yeux d’Harry d’un regard intense, comme s’il cherchait quelque chose, avant de reprendre la parole. « Tu sais que ce n’est pas-tu tout un jeu pour moi ? »
« Je sais, » dit Harry, calmement et sérieusement, répondant au regard chercheur de Draco avec une sincérité absolue. « Et le seul jeu auquel je joue avec toi, ce sont les échecs. » Il passa sa main sur le visage de Draco et caressa légèrement du pouce sa pommette. « C’est la chose la plus réelle que j’ai jamais ressenti. » Harry vit quelque chose s’allumer au fond des yeux de Draco pendant une seconde, juste avant qu’ils ne se referment et que la bouche de Draco rejoigne la sienne dans un baiser d’une intensité chancelante, qui envoyaient des vagues de tremblements frissonnant à travers Harry et qui effaça toutes pensées.
Rien ne fut ajouté pendant un long moment, excepté ce qui fut dit par des lèvres et des langues chaudes, des soupirs, de doux gémissements et des touchés tendres faisant battre leurs cœurs. Mais enfin, Draco posa sa tête sur l’épaule d’Harry, son visage contre son cou et ils se tenaient l‘un contre l‘autre. Harry entourait d’un bras Draco et caressait ses cheveux de son autre main, et ceci uniquement, était déjà tellement.
Harry assit, les yeux fermés, retenait Draco et se laissait envahir par la chaleur et le confort qu’il ressentait. Le feu diminuait mais continuait de craquer plaisamment; et il pouvait sentir la respiration de Draco sur son cou, et ses caresses légères, pour passer le temps. Il su qu’il aurait pu rester là et ne plus jamais bouger mais, il reprit finalement conscience de l’heure et il se émergea, soupirant. « je devrais bientôt partir » chuchota-t-il.
« Je sais » dit Draco. Aucun d’eux ne bougea.
Puis après un moment, Harry pencha sa tête et embrassa le haut du nez de Draco. « Je devrais sans doute y aller. » dit-il.
Draco se releva doucement et s’assit. Il avait l’air rêveur, à moitié endormi, ses cheveux étaient adorablement en désordre. « Que diras-tu à ceux qui sont dans ton dortoir ? » demanda-t-il, paressant mal à l’aise.
« Le moins possible » répondit Harry. « Au moins, pour maintenant. Et toi, que veux-tu que je leur disent ? »
Draco regarda en bas, réfléchissant. « Je ne souhaite pas que tu gardes des secrets envers tes amis Harry, » dit-il après un moment. «Mais je pense que le moins de personnes qui sauront pour nous, le mieux se sera. »
« Je suis d’accord » répondit-il. « Et… hum, et bien c’est vraiment nouveau pour moi… et nous savons tous les deux que ça va causer une énorme agitation. Je ne veux pas affronter dès maintenant la pression des autres, alors je n’en parlerais même pas à mes amis avant qu’on ne soit tous les deux d’accord. » Mais Harry eut l’air soudainement alarmé. « mais pour Pansy ? Est-ce qu’elle va se rappeler de quelque chose ? Et qu’est-ce que tu lui as fait au fait ? »
« Un sortilège de mémoire. » dit Draco, « j’ai effacé les cinq dernières minutes de ses souvenirs- donc non, elle ne devrait pas se rappeler t’avoir vu ici. » Puis, Draco commença à rire. « C’était une bonne chose que je sois encore furieux contre toi quand je t’ai ramené ici, sinon j’aurais éclaté de rire. Il fallait voir la tête que tu faisais… »
« Hey, » dit Harry. « Ce n’est pas drôle. J’ai vraiment pensé qu ‘elle allait me dévorer vivant. »
« Oh, elle l’aurait fait, » dit Draco. « Cette fille est un putain de Piège à Hommes Vénusien. Au moins, elle ne t’a tendu une embuscade et poussé de force jusque dans un des cabinets de toilettes. »
« Elle t’a fait ça ? Oh mon Dieu. » s’exclama Harry
« Oui, elle l’a fait. A la fin de la 5eme année- c’était horrible- en fait c’est sans doute un moment déterminant de ma vie- la raison pour laquelle j’ai changé de camp, pour ainsi dire. » Puis, il rit à nouveau à l’expression horrifiée d’Harry. « Elle n’a jamais vraiment posé une main sur moi, néanmoins, » dit-il. « Quand j’ai réalisé ce qu’elle avait l’intention de faire, je lui est donné un coup de poing au nez et j’ai couru comme si j’avais le diable à mes trousses. »
« Tu n’as pas fait ça, » dit Harry. Puis, il commença à rire. « Si, en fait, je suppose que tu l’as fait. »
« Depuis cet ’incident’, elle me laisse généralement tranquille, sauf pour ce putain de surnom. » Draco fit un grand sourire et haussa les épaules, puis il se leva et s’étira. « Je me suis dit que c’était, soit son nez qui n’était pas déjà d’une grand beauté auparavant, soit moi, qui aurait du me jeter d’une des tours plus tard et ça aurait vraiment été du gâchis et beaucoup plus désastreux. » Il tendit une main à Harry.
Harry rit et prit sa main, le laissant le lever du fauteuil.
« Tu sais que je ne veux pas que tu partes, » dit Draco doucement, gardant la main d’Harry dans la sienne. Ses yeux étaient d’un gris ensoleillé comme les nuages pluvieux d’été, remplis d’espoir et d’un désir ardent.
Harry sentit une bouffée de chaleur empourprée son visage. « Je… dois vraiment partir…Il est tard… et mes camarades de chambre… » Il bégaya, manquant tout à coup de mots.
« Je sais, » dit Draco, avec un sourire nostalgique. Il lâcha la main d’Harry après l’avoir légèrement pressé.
Harry récupéra ses lunettes posées sur la table et alla trouver ses chaussures. Draco se tenait debout à côté de la porte alors qu’il les enfilait. Puis, Harry prit Draco dans ses bras et l’embrassa encore, un long baiser suivi par un plus court et tendre. « Est-ce que tu me laisseras revenir demain soir ? » demanda-t-il timidement, plongeant son regard dans ses yeux gris captivant.
« Harry, » dit Draco d’une voix chaude et taquine, « si tu ne reviens pas demain soir je dirais à Pansy que tu l’apprécies BEAUCOUP. »
Harry haussa les épaules puis sourit. « Si tu le fait, tu devras alors expliquer le charmant désastre sous la tour d’astronomie le jour suivant. »
Draco rit et se sépara avec réticence des bras d’Harry. Il ouvrit la porte. « Fait attention en retournant à ton dortoir. »
« Je le ferais, » dit Harry. « Ne t’inquiètes pas pour moi, j’ai réussi à échapper à Rusard pendant six années. » Il s’interrompit puis tendit le bras et effleura du bout des doigts un côté du visage de Draco. Leurs yeux se rencontrèrent vert et gris. « Merci… » dit Harry très doucement, « … d’être venu me parler hier soir. » Puis il franchit le pas de la porte et alors qu’il commençait à descendre les escaliers, il entendit chuchoter « Bonne nuit » et le petit bruit sec d’une porte que l’on refermait.
* * * *
Draco ferma la porte derrière Harry puis s’appuya contre elle, exactement dans la même position que plus tôt, après qu’il est jeté les chaussures d’Harry et claqué la porte. Mais le sentiment à ce moment-là avait été différent. A cet instant, après avoir claqué la porte, son soudain sursaut de colère fut remplacé presque instantanément par du regret- avec le sentiment d’avoir commis une énorme erreur. Ne venait-il pas juste de mettre Harry à la porte- après avoir tant voulu qu’il soit là- comment avait-il pu faire quelque chose d’aussi stupide ?
Harry devait sûrement être repartit. Est-ce qu’il était trop tard pour le rattraper ? Est-ce qu’Harry considérerait même le fait de revenir ? Draco avait mis ses mains sur son visage et avait gémit. Même s’il était en colère, il voulait qu’Harry revienne. Et puis, incroyablement, Harry l’avait appelé par son prénom à travers la porte. Il n’était pas du tout parti. Draco avait été trop sidéré pour répondre en premier lieu. Après un moment, il s’était éloigné de la porte et s’était retourné pour lui faire face, complètement pétrifié par la surprise, alors qu’il écoutait Harry lui demander de le laisser revenir. Puis il lui avait dit « j’ai besoin de te dire quelque chose- que tu avait tort- quand tu croyais que je n’étais pas intéressé- ce n’est pas vrai. » et Draco avait tendu le bras jusqu’à la poignée de la porte. Mais avant qu’il ne puisse l’ouvrir, il entendit la voix de Pansy et s’arrêta net pendant une demi seconde, alarmé. Il avait alors couru pour aller chercher sa baguette.
Et avait ramené Harry. Mais ensuite, maudit soit son foutu caractère, il avait encore failli tout gâcher. Il avait été mortifié d’avoir hurler sur Harry. Mais il avait été merveilleux, avait plaisanté et l’avait laissé s’expliquer. Et était resté. Avait été tout ce que Draco avait jamais désiré.
Maintenant, appuyé contre la porte, il remarqua tout à coup que ce douloureux sentiment de désir qu’il avait porté pendant des mois, était parti, il ne lui subsistait seulement qu’un simple rappel de l’absence d’Harry et combien il aurait voulu être avec lui à nouveau. A sa place, il y avait un sentiment qu’il n’avait jamais, non jamais, ressenti auparavant. C’était la plus merveilleuse sensation de mélange tourbillonnant d’une chaleur douillette au sein de son cœur et un autre sentiment légèrement entêtant et étourdissant- probablement de la joie, ou du contentement, ou quelque chose d’aussi cliché, peu importe, il ne voulait pas mettre un nom dessus, il souhaitait juste aimer le ressentir.
Il se détacha de la porte et marcha jusque sa garde robe. Draco ouvrit un des tiroirs encastrés dans le mur en bas et en sortit une boite à l’emballage marron qu’il portât jusqu’à la cheminée. Il s’agenouilla en face du feu et posa la boîte sur le sol. Il fixa pendant un moment les flammes vacillantes, alors qu’un flot de souvenirs et de sensations l’envahissaient. Draco pouvait toujours sentir les touchés légers d’Harry sur sa peau, entendre sa voix, ses mots, avait encore la sensation de l’intérieur velouté et sucré de sa bouche. Plus que tout, il voulait se perdre dans ce torrent de sentiment, voulait revivre chaque moment, retrouver l’harmonie parfaite que lui et Harry avait expérimenté ensemble.
Mais il était fatigué, n’avait pas beaucoup dormi la nuit précédente, et il était tard. Et il avait quelque chose d’important à faire ce soir avant qu’il ne puisse se coucher. Il s’obligea à se concentrer- il penserait à Harry plus tard. Draco défit l’emballage du paquet et en sortit une autre boîte étiquetée Kit de Potion Portatif. Il avait reçu le colis par hibou pré commandé il y a quelques semaines, plus pour satisfaire sa curiosité, mais c’était parfait pour ce qu’il voulait faire maintenant..
Il ouvrit le Kit et déballa un petit chaudron taille 0,67, une longue chaîne avec un crochet à chaque extrémité, une pince, quelques ustensiles pour couper et agiter, une passoire, et un entonnoir, tous petits évidemment, il y en avait en plus quelques bouteilles de tailles différentes et des fioles avec des bouchons et une autre boîte étiquetée 50 Ingrédients Standards pour Potions. Cette dernière boîte contenait de minuscules sachets individuels et une liste exhaustive d’ingrédients, classée par ordre alphabétique de « bile d’Advork » aux « orteils de Zombie en poudre » Draco se sourit à lui-même, assez ravi de cet assortiment et vit qu’il n’avait plus du tout envie de dormir. Entre le kit, ses propres ingrédients de classe et ce qu’il avait volé ce matin sur le bureau du professeur Rogue, il aurait tout ce qu’il lui fallait.
Il se releva d’un bond et alla chercher à son bureau les notes du cours de ce matin, ses fournitures de classe pour les Potions et récupéra les ingrédients volés dans le tiroir où il les avait caché. Il porta le tout jusqu’à la cheminée et se laissa tomber avec une grâce naturelle pour s’asseoir en tailleur sur le sol. Il déroula son parchemin et le relu. Il avait écouté avec attention le cours magistral de Rogue sur les variations avancées de la Potion Répulsive de sortilège. La potion serait peut-être un peu délicat à préparer, parce qu’elle devait être faite en deux étapes mais il pensa qu’il pouvait utiliser une des bouteilles de son nouveau kit pour faire l’infusion de myosotis.
Il rangea tous ses sachets d’ingrédients, mettant de côté ceux dont il avait besoin et mit le reste plus loin. Il utilisa la chaîne pour suspendre le petit chaudron par ses poignées au dessus du feu, puis, il commença à mélanger les ingrédients. Il du remplir une des petites bouteilles de l’eau du robinet de sa salle de bain, puis, il la laissa au bord du feu pour qu’elle bout. Quand ce fut le cas, il y plongea le myosotis, attendit le temps approprié pour qu’il infuse et agita rapidement la bouteille. Il ajouta ensuite une pincée de peau de serpent d’arbre du Cap haché. Il agita une nouvelle fois et ajouta le mélange aux ingrédients qui mijotaient déjà dans le chaudron. Il y eut un pouf et une fumée blanche apparut, le liquide dans le chaudron devint bleu clair. Hmm, pensa Draco. J’espère que c’était supposé faire ça.
Il prit la pince et la fixa sous le rebord du chaudron et dévissa le crochet. Il filtra le contenu avec la passoire et le liquide coula dans une des fioles. Il leva haut la fiole et inspecta le liquide bleu d’un œil critique. Ce devait être absolument bien préparé. Il ne pouvait y avoir aucune erreur.
Il posa la fiole, soupira et essuya les quelques gouttes de transpiration qui perlaient à son front avec le dos d’une main. Puis, il bailla. Il était très fatigué, le manque de sommeil de la nuit précédente le rattrapait maintenant et après avoir passé tout ce temps près du feu , il avait chaud et sa peau était moite, ses vêtements le collaient. Il se leva et commença à tout nettoyer. Il lava son petit chaudron dans le lavabo de la salle de bain puis remballa le tout dans sa boîte et la rangea dans le tiroir de sa garde robe, ne laissant aucune trace de ce qu’il avait fait. Il cacha la fiole de liquide bleu dans son armoire à pharmacie. Maintenant, si son père expédiait assez tôt l’anneau…
Il prit une douche très rapide et tomba finalement avec reconnaissance dans son lit. Et c’est seulement à ce moment-là qu’il s’autorisa à repenser à Harry. Cette nuit serait à jamais gravée dans sa mémoire. Plus spécialement le moment où Harry avait enlevé ses lunettes. Harry lui avait souri d’une façon qui lui avait soudainement coupé le souffle, par surprise et espoir, et Draco avait su alors, qu’Harry allait l’embrassé. Il avait dit « viens ici » d’une voix emprunte de douceur et la chambre ou peut-être le monde entier s’étaient effondrés d’une façon vertigineuse sous ses pas, il avait du se tenir au bord de la table pour s’empêcher de tomber.
Draco l’avait rejoint et remarqua qu’il devait se tenir plus fermement à la table. Il n’avait jamais vu Harry sans lunettes. Harry avec était mignon, attirant, souvent adorable. Les lunettes elles-mêmes, avaient acquis le statut de mignonnes dans l’esprit de Draco, comme ses cheveux invariablement en bataille, simplement parce qu’ils faisaient parti de lui. Mais sans lunettes, Harry était- eh bien, beau à s‘en damner. Ses yeux étaient d’un vert pur, étincelant comme des verres aux couleurs vives, ou des pierres précieuses, un regard non pas dur, mais chaud et brillant, reflétant la lumière dans tous ce qu’ils touchaient. Et ses longs cils noirs. Le cœur de Draco avait raté quelques battements. Harry l’avait touché avec tant de délicatesse et l’avait embrassé d’une façon si exquise, et tout ce que Draco voulu en cet instant frémissant, fut de tout lui donner.
Harry avait ensuite prononcé son nom dans ce chuchotement intimidé et Draco avait ouvert les yeux pour regarder dans les siens, et il s’était perdu dans l’expression de ces yeux émeraudes- réalisation troublante de ce qu’il avait toujours rêvé de lire dans ses yeux. Il s’était perdu volontiers et avec bonheur, emporté dans un endroit où le temps n’existait plus, où il était impossible de dire lequel des deux avait commencé et l’autre arrêté ; perdu dans les profondeurs de ces brillants yeux verts emplis de chaleur, son cœur avait abandonné toutes questions.
Mais le moment qui causa une explosion fusionnelle dans son cœur fut quand Harry l’attira sur ses genoux, le tenant si près de lui et murmurant « c’est la chose la plus réelle que j’ai jamais ressenti. » Draco n’aurait jamais cru que quelque chose puisse le toucher aussi profondément et avec tant d’éloquence que cette simple phrase. Et c’était Harry qui lui avait demandé s’il pouvait se revoir. Cela signifiant tellement; qu’il le voulait. C’était si inattendu.
Non, ce soir ne s‘était pas du tout passé comme il l’avait imaginé. Il avait reçu bien plus que ce qu‘il n’aurait jamais osé espérer, mais ce n’était certainement pas ce qu’il avait escompté. Il s’était attendu à des accusations sur les erreurs du passé, des questions sur son père et les Mangemorts, ses connaissances en matière de Magie Noire, des choses auxquelles il s’était promis de répondre le plus honnêtement possible. Mais Harry avait agi comme si rien de tout ça n’importait. A la place, Harry, avec ses touchés doux et timides, ses mots gentils et ses baisers avait animé en lui des sentiments nouvellement incroyable.
Draco se retourna sur le côté et exhala un souffle déchirant, rageur. Non, ce n’était pas du tout ce qu’il avait attendu. Un Harry qui éprouvait réciproquement ses sentiments ne faisait pas parti de son plan- ça avait été trop inconcevable- c’était la seule chose qu’il n’avait pas considéré. Et maintenant…
Il roula sur son ventre et enfoui sa tête dans l’oreiller. Il ressenti un profond sentiment de regret qu’il n’avait jamais connu auparavant. Parce que même avec ses incroyables et nouveaux sentiments qui l’habitaient, au cœur d‘eux vivait la terrifiante connaissance ce qu’il avait planifié pour son père. Et cela voulait dire qu’il ne lui restait que très peu de temps à être avec Harry, à l’aimer. Plus que tout il voulait qu’Harry sache qu’il l’aimait, avant que la fin inévitable ne vienne. Son esprit se hasarda jusque là- à ce qu’il savait que son père ferait. Il avait su dès le début le terrible prix qui devait être payé. Non, il ne pouvait pas penser à ça. Ce n’était pas possible d’arrêter ce qui allait se passer. C’est le seul choix qui s’offre à moi, pensa-t-il. Mais avant que je ne l’abandonne, je veux le tenir dans mes bras, le toucher… l’aimer. Je veux juste qu’il sache combien je l’aime. J’ai juste besoin qu’il m’aime lui aussi. Les pensées de Draco tournèrent encore et encore dans son esprit et il lui fallut un long moment avant que le sommeil ne le gagne. J’ai juste besoin qu’il m’aime lui aussi…
* * * *
Harry couru littéralement jusqu’à la tour des Gryffondors. Il se sentait excité, submergé par toutes sortes d’émotions et courir lui faisait du bien. Au bout d’un certain temps, quand il arriva devant le portrait, il était complètement hors d’haleine et il dut s’appuyer contre le mur, haletant, avant qu’il ne puisse prononcer le mot de passe. La Grosse Dame, qui avait des bigoudis dans les cheveux, le regarda d’un œil plutôt agacé tandis qu’elle somnolait. Il réalisa que c’était la seconde nuit, en deux jours d’affilée qu’il la réveillait. Il afficha son plus beau sourire d’excuse et chuchota « Pudding au Tapioca. »
Alors qu’il traversait le trou, il souri et secoua la tête. Ils avaient décidé de laisser Neville choisir les mots de passe cette année, parce qu’il avait toujours autant de mal à s’en souvenir. Celui-ci était en fait le plus compliqué qu’ils aient jamais eu parce que les mots de passe de Neville étaient devenus une liste de ses desserts préférés, et les tout premiers étaient des mots simples comme « Cake, » « Tarte » ou « Cookie.» « Glace à la crème » fut son premier essai hasardeux en tant que mot de passe double. Harry souriait toujours alors qu’il grimpait quatre à quatre les marches de l’escalier. Ils avaient enquiquiné Neville avec ça mais personne ne s’en souciait vraiment.
Il ouvrit la porte, essayant de faire le moins de bruit possible et jeta un coup d’œil furtif à travers la pièce. Il faisait noir et tout le monde était dans son lit, avec un peu de chance, profondément endormi. Harry s’arrêta un moment pour reprendre sa respiration puis il se glissa par l’entrebâillement. Il commença à marcher sur la pointe des pieds jusqu’à son lit. Il entendit soudainement ses quatre camarades de chambre se relever simultanément. Dean alluma alors sa lampe et une lumière brusque captura Harry au milieu de la pièce, seulement à mi-chemin de son lit. Harry regarda ses quatre amis et soupira. « Désolé les mecs » dit-il « je ne voulais pas réveiller tout le monde. » Il poursuivit le chemin jusqu’à son lit et s’y assit.
« Tu ne nous a pas du tout réveillé Harry, » dit Dean.
« Non, » ajouta Seamus, « nous t’attendions. »
« Harry, est-ce que tu vas bien ? » demanda Ron. « Tu as agi si bizarrement aujourd’hui et personne n’a pu te retrouver de toute la soirée. »
« Ouais, » dit Neville. « On s’est vraiment inquiété, Harry. On a pensé que Tu-Sais-Qui t’avait peut-être kidnappé. »
« On n’a pas pensé ça. » dit Dean.
« Et bien, moi, si, » dit Neville d’une toute petite voix.
« Ha, » interrompit Seamus avec un ricanement bas, « il est allé embrassé quelqu’un, c’est c’qu’il est allé faire. »
Il y eut une seconde de silence stupéfié. « Oh, arrête Seamus, » dit Ron, prenant la défense d’Harry. « Pourquoi est-ce que tu dit ça ? »
« Eh bien, il suffit de le regarder, » dit Seamus, souriant. « Je connais ce regard- il est tout ébouriffé et rose autour de la bouche - sa robe est ouverte, sa chemise toute froissée. En fait, je pense que sa chemise a été déboutonnée de tout son long et là- regardez, il y a la preuve- » Seamus rit tout bas « Harry ton visage a une de ses putains de teintes rose… comme un coucher de soleil. »
Et c’était vrai. Bien qu’il portât toujours sa robe, ouverte jusqu’au milieu, ne recouvrant qu’une partie de sa chemise, quand Harry se regarda, il vit qu’elle avait évidemment été déboutonnée du col jusqu’au pan et il rougit violement. Qu’est-ce qui c’était passé ? Mon Dieu, Draco avait ses mains douces et agiles sur lui et Harry avait été bien trop perdu dans cet océan de sensations qu’il éveillait en lui pour avoir noté chaque détail. Il n’avait même jamais remarqué que sa chemise ait été déboutonnée.
« Harry, est-ce que tu vois quelqu’un ? » demanda Ron avec intérêt. « C’est pour ça que tu était si étrange aujourd’hui ? »
Harry passa une main à travers ses cheveux, ce qui les ébouriffa davantage. « J’ai joué aux échecs avec quelqu’un d’une autre maison, » dit-il, essayant de chercher une explication sans mentir. « On n’a pas vraiment vu le temps passer. »
Seamus renifla. « Ça devait être des échecs version tournons-la-bouteille Harry. Ces marques sur ton cou n’ont pas été faites par un jeu d’échec dont je connaisse l‘existence. »
Harry grogna. Il n’aimait pas du tout qu’on plaisante sur ça. C’était sérieux. Il était fort possible que ce ne soit arrivé qu’en un jour, mais six années d’émotions refoulées et d’interactions intenses y avaient mené; et maintenant, tous ses sentiments blessés, son désir d’être avec quelqu’un, sa solitude, tout, avait été balayé par l’affection envoûtante de Draco. Il souhaitait juste s’étendre sur son lit, dans le noir et de se replonger dans les souvenirs de cette soirée. En paix.
« Qui est-ce Harry ? » demanda Neville.
« Dans quelle maison sont-ils ? » demanda Dean.
« Est-ce que c’est quelqu’un qu’on connaît ? » demanda Neville.
« Oh, que les Saints nous protègent, » dit Seamus avec un sourire conspirateur adressé à Dean et Neville. « Maintenant nous allons devoir supporter les caquetages de ses deux-là sur leurs petites amies, et ils vont blablater en nous affirmant que c’est du sérieux. »
« Oh, tais-toi Seamus, » coupa net Ron. « je ne ‘caquette’ pas sur Hermione. »
« Oh, si tu le fais, » riposta Seamus, « pas plus tard qu’hier, tu- »
« Arrêtez ! » hurla Harry. Il regarda tous ses camarades, abasourdis. « Oui, je vois quelqu’un ! Et c’est sérieux ! Très sérieux. » dit-il plus calmement. « je n’ai simplement pas envie d’en parler maintenant, okay ? »
Un cœur de « désolé » et de « désolé Harry », à voix basse, parvint de différents endroits de la pièce.
Puis, Seamus parla plus fort, avec une certaine docilité « est-ce que vous vous êtes embrassé Harry ? »
« Oh, merde Seamus, » dit Harry. Puis, il soupira. « D’accord. Oui. Et pas mal si tu veux tout savoir. » Il du ensuite mordre sa lèvre aux souvenirs que cette révélation conjurait, et il rougit à nouveau.
« Je le savais, » se vanta Seamus. « Je peux dénicher un visage post-embrassé à des kilomètres à la ronde. Tu ne veux pas nous donner un petit indice, Harry ? Qui est cette fille chanceuse ? »
« Okay, ça suffit Seamus, » dit Ron. « Laisse-le seul, il nous dira qui c’est quand il sera prêt. »
Harry regarda Ron avec reconnaissance.
Ron le regarda aussi, mais avec une expression très perplexe. « N’est-ce pas Harry ? »
« Bien sûr que je le ferais, » dit Harry sincèrement. « Vous êtes mes meilleurs amis. Je vous promet que vous serez les premiers à savoir. » Dès que je serais assez sûr moi-même, ajouta-t-il silencieusement. « Mais là, il est vraiment tard et j’aimerais dormir. » Il commença à enlever ses vêtements pour se coucher et Dean éteignit sa lampe. Un cœur de « bonne nuit » se fit entendre dans la chambre noire, ponctués à la fin par un bruit à peine audible de personne se bécotant, provenant du lit de Seamus et un fort « Chuttt ! » de Ron.
Harry grimpa dans son lit, se sentant un peu coupable mais aussi amusé. Ils avaient tous supposé qu’il avait été avec une fille- et en ce moment, il n’avait aucune envie de corriger leurs hypothèses- il le leur cacherait pendant un certain temps, jusqu’à ce que lui et Draco soient prêt à leur dire la vérité. Oh, Draco était un secret si délicieux. Et avoir été avec lui ce soir était si incroyable. Il n’aurait jamais pu imaginer qu’ils puissent parler et rire ensemble comme ils l’avaient fait la nuit précédente et ce soir. Ou que Draco Malfoy puisse être si doux, si tendre et qu’il serait parvenu à susciter des émotions si profondes, aussi tendre de sa part. Un grand sentiment de réconfort inonda son cœur et le plus merveilleux et frissonnant sentiment de joie se répandit en lui. Il resta éveillé pendant un moment, souriant dans le noir, se laissant emporter par ses souvenirs et ses sentiments et quand il sombra enfin dans le sommeil, il dormi bien mieux qu’il ne l’avait fait depuis longtemps. Parce que pour la première fois depuis longtemps, il attendait avec impatience le lendemain.
Fin du Chapitre 7
Nota : Hum hum, alors ?
je suis désolé de vous dire que le huitième chapitre est deux fois plus long dc ...
Author's Notes:
ps : ceci n'est pas le 8eme chapitre que vous attendiez (enfin je pense, que vs l'attendiez)
haha
bon d'accord, j'avoue, c'est bien le 8eme chapitre, alala, on ne peut plus rire ;)
CHECKMATE ECHEC ET MAT
Partie 2 : Le Jeu
Chapitre 8
Did I know where he’d lead me to?
Did I plan
Doing all of this for the love of a man?
Well I let it happen anyhow
And what I’m feeling now
Has no easy explanation
Reason plays no part
Heaven help my heart
*
Est-ce que je savais vers quoi il me menait ?
Aie-je planifié
De faire toutes ses choses pour l’amour d’un homme ?
Je les ai laissé se produire de toutes façons
Et ce que je ressens maintenant
N’a pas d’explications
La raison ne joue aucun rôle
Le paradis soutient mon coeur
Paroles de “Heaven Help My Heart” de Chess par Benny Anderson, Tim Rice et Björn Ulvaeus
* * * *
Le lendemain matin, au petit-déjeuner, Harry et Draco échangèrent plusieurs coup d’œil subtils et des sourires secrets à travers la Grande Salle. Mais Harry réalisa rapidement qu’il allait devoir faire très attention à l’endroit où son regard s’attardait car Seamus le surveillait de très près. Il était déterminé à découvrir l’identité de la mystérieuse petite amie d’Harry. Harry,lui, s’en amusait et laissait ses yeux dériver vers plusieurs filles qu’il ne connaissait pas le long des autres tables, et parfois, sur un certain Serpentard blond.
Après le petit-déjeuner, Harry, Ron et Hermione quittèrent ensemble la Grande Salle pour aller en cours de Potions. Ils étaient presque en bas des donjons quand Harry fut soudainement, et assez rudement bousculé par derrière. En même temps, il sentit une caresse affectueuse sur son bras. « Est-ce que tu dois vraiment bloquer tout le hall, Potter » dit une voix familièrement traînante dans son oreille gauche « et faire que tout le monde soit en retard par la même occasion ? »
Harry évita le coup de coude de Draco quand il passa à côté de lui. « Oublies-moi, Mallfoy, » railla Harry alors que Draco le dépassait et s’en allait. « à moins que je te manques au point que tu ne puisses me laisser deux secondes tranquille. » Le ton de sa voix laissa entendre une question qu’il sut que seul Draco saisirait.
Il venait juste d’arriver devant la porte de la classe quand Draco tourbillonna sur lui-même. Ses yeux rencontrèrent ceux d’Harry avec une lueur diabolique. « Je veux te dire un mot Potter. » dit-il « Seul. »
« Harry, surtout pas. » prévint sérieusement Ron . « Ne l’écoute pas. Tu ne te souviens pas de ce qui s’est passé hier ? »
Harry s’arrêta juste en face de Draco et laissa son sac retomber sur le sol. Oh mon Dieu, oui je me souviens d’hier. Il s’appuya contre le mur faisant face à Draco, ses yeux rivés sur le Serpentard. « Va en classe, Ron » dit-il, « je peux me débrouiller seul avec lui- »
« Harry, » dit Hermione fermement, du ton qu’Harry et Ron appelait maintenant en plaisantant celui de préfète en chef. « Ce n’est pas une bonne idée. » Elle regarda Draco d’un air décidé. « Aucun de vous ne peut se permettre d’avoir encore des problèmes pour vous être battu. »
Harry s’arracha de la contemplation de Draco pendant une seconde et regarda ses amis; mais avant qu’il ai pu dire quelque chose, Draco se retourna vers Hermione. Il lui jeta un coup d’œil et du réprimer un sourire.
L’expression purement innocente de Draco aurait pu tromper un ange.
« Croyez-moi, Miss Granger, » dit Draco, assez solennellement alors qu’il posait une main significative sur son badge de préfet. « Sur mon honneur en tant que préfet, » continua-t-il,, faisant face à Hermione, de l’air le plus parfaitement empli de pureté et de bonté qu’Harry ai jamais vu. « Mes intentions concernant Mr. Potter ne ressemble pas du tout à la définition de bagarre. »
Harry étouffa un rire, et fit un grand sourire à Draco, incapable de dissimuler sa réaction à cette déclaration.
« Je suis sûr qu’il n’existe aucune règle m’interdisant de parler ici, à Potter, » continua Draco, tournant son regard vers Harry « …reconnaissant qu’il est assez sympathique. »
Harry fut conscient qu’Hermione s’était retourné pour le regarder, mais il était prisonnier des yeux de Draco, incapable de les éloigner de l’autre garçon qui le regardait maintenant, souriant aussi, un sourcil élégamment relevé, son air chérubin et innocent d’il y a à peine quelques secondes remplacé par un amusement diabolique. Mon Dieu, il est tellement magnifique. Aussi calmement qu’il y parvint, Harry dit « je ne pense pas que ça me blesserais d’écouter ce qu’il a à me dire. »
« Eh bien… » dit Hermione, regardant Harry et Draco chacun leur tour, comme s’ils étaient une énigme qu’elle essayait de résoudre, « si tu en es sûr, Harry »
« Hermione ! » interrompit Ron, choqué, « ne me dis pas que tu vas vraiment croire cette connerie d’honneur de préfet. »
« Tout ira bien, » dit Harry à Hermione, ses yeux encore scellés à ceux de Draco. « Vous n’avez qu’à aller en classe toi et Ron. Et, » dit-il ostensiblement, « vous devriez vous dépêchez ou vous serez en retard… » Ils partirent, mais surtout parce qu’Hermione poussait avec énergie un Ron réticent et protestataire.
Dès qu’ils disparurent par la porte, Draco fit tomber son sac sur le sol, franchit le pas qui les séparaient et clos l’espace entre eux. L’expression espiègle de ses yeux s’était envolée, remplacée par une affection qui réchauffait ces yeux gris comme le velours et promettait bien plus aux contrées émeraudes dans lesquelles ils se plongeaient. « J’ai fait un rêve des plus merveilleux la nuit dernière Harry » dit-il doucement, alors qu’il s’approchait et reposait légèrement ses mains sur les épaules d’Harry. Il le poussa doucement contre le mur. « Tu étais dans ma chambre. » Il sourit. « Ça semblait vraiment réel. »
« C’était réel » chuchota Harry, lui souriant également. Il s’appuya contre le mur, soudainement ravi de ce support.
Draco pencha sa tête et souffla le long de son visage. « Le mot, » murmura-t-il dans son oreille, « que je voulais te dire est…oui.»
Harry sentit un baiser léger comme une plume et des dents chatouiller le lobe de son oreille. Il frissonna alors qu’il enroulait ses bras autour de la taille de Draco et rapprochait leurs corps. « Oui, quoi ? » chuchota-t-il.
Draco s’arqua un peu et regarda à nouveau Harry dans les yeux. Il sourit, « oui… tu m’as manqué. »
Harry rit doucement « à moi aussi, » dit-il, ses yeux émeraudes scellés aux velours gris. Ses mains parcoururent le dos de Draco et l’une d’entre elle se perdit dans ses cheveux, le pressant dans un baiser. Il sentit les mains de Draco glisser des deux côtés de son cou et caresser son visage, juste sous sa mâchoire puis, leurs lèvres se rejoignirent et Draco sembla se fondre en lui. Il avait le goût de sirop d’érable et du chocolat chaud et Harry fut tellement noyé dans la passion qu’il éprouvait et dans la douce chaleur sucré de ce baiser qu’il n’entendit jamais le bruit des pas dans le couloir.
Mais Draco se dégagea soudainement de leur étreinte et regarda le hall. « Vite ! Attrape tes livres » chuchota-t-il urgemment.
Harry regarda à son tour dans le hall alors qu’il se baissait pour ramasser son sac et il sursauta. Rogue fonçait rapidement sur eux, ses yeux réduits à une simple fente, assombris par une fureur assassine.
Sans perdre un instant, Harry et Draco attrapèrent leurs livres et disparurent dans la classe, Rogue n’étant qu’à un pas meurtrier d’eux. Alors qu’Harry se laissait tomber plutôt frénétiquement sur sa chaise, il fut conscient que tout le monde les regardaient lui et Draco entrer précipitamment dans la salle. Son cœur battait rapidement, il était inquiet de ce que Rogue pourrait dire ou faire mais il du également se mordre la lèvre pour s’empêcher de rire. Il ne s’était jamais senti aussi grisé. Ron attira son attention d’un regard interrogateur mais Harry secoua la tête, ses yeux rivés sur Rogue. Le professeur se tenait maintenant debout, face à la classe, les bras croisés sur sa poitrine et ses robes se rabattaient sur lui comme se ferment les ailes d’une monstrueuse chauve-souris malveillante. Il jeta d’abord un regard furieux à Draco et Harry.
« Malfoy, Potter » dit-il finalement d’une voix froide et basse. « Vous resterez tous les deux après le cours, » puis, il fit lentement le tour de la salle, jetant à tous le monde un regard furieux. « Et bien, qu’est-ce que vous attendez ? » siffla-t-il. « C’est une classe ici et non un spectacle ! » Il y eut un bourdonnement immédiat de personnes recherchant leurs livres et Harry se détendit un peu. Draco se retourna pour lui jeter un coup d’œil, son sourcil relevé disait tout. Ils devraient attendre jusqu’à la fin du cours pour savoir ce que Rogue avait vu.
Harry avait passé plus de temps à faire ses devoirs la veille, ce qui fut une bonne chose car Rogue ignora totalement Draco et assailli Harry de questions pendant tout le cours, avec apparemment l’intention de le désarçonner pour qu’il fasse une erreur. Mais Harry fut capable de répondre correctement à chaque question. Draco, à un moment, se retourna et lui lança un sourire furtif. Jusqu’à la fin du cour, pourtant, Rogue bouillonna de rage et par la suite, lorsqu’il rejoignit Draco près du bureau professoral, il fut légèrement effrayé de n’avoir réussi en fait, qu’à envenimer les choses.
Mais, Rogue, debout, derrière son bureau, prêt à jeter son courroux, l’ignora complètement et fixa immédiatement sa redoutable colère sur Draco. Il se pencha en avant, ses mains posées à plat sur le bureau, ses yeux rétrécit par une grande irritation. « Mr. Malfoy, » ragea-t-il « en tant que directeur de votre maison, j’ai parlé avec le professeur Dumbledore hier, au sujet de l’incident entre vous et Mr. Potter et le Directeur m’a maintenant rendu compte de certains accords que vous aviez avec lui. Plus spécifiquement, que vous ne vous battriez plus avec Potter. Mais je vous ai manifestement vu ce matin violer cette promesse ! Ne comprenez-vous donc pas la gravité de cette situation !?! Vous pourriez être renvoyé !!! » Rogue tourna son regard furieux vers Harry « et vous ! Potter, si j’arrive à savoir que vous l’avez délibérément provoqué- »
Draco échangea un regard perplexe avec Harry. Était-il possible que Rogue n’est en fait pas vu ce qu’ils faisaient ? « Monsieur, » dit Draco calmement, « je respecte la promesse que j’ai faite au professeur Dumbledore. Je ne me battais pas avec Potter. »
« Alors comment pouvez-vous expliquez ce que j’ai vu ce matin ? » éructa Rogue, livide d’exaspération. « Vous le mainteniez contre le mur, vos mains sur sa gorge. »
Draco regarda Rogue pendant un long moment. Il posa son sac sur le sol. « Je ne veux vraiment pas vous l’expliquez. » dit-il, une once d’ennui dans sa voix. « Vous devez me croire, monsieur. Nous ne nous battions pas. »
La voix de Rogue devint vraiment glaciale. « Comment pourrais-je vous croire » siffla-t-il « quand vous me racontez quelque chose qui contredit complètement ce que j’ai vu de mes propres yeux ? C’est trop important. Je ne vous laisserais pas être expulsé pour un incident trivial avec Potter. J’exige une explication ! »
« Mais c’est une question privée entre moi et- »
« MAINTENANT ! »
Draco se tourna vers Harry clairement agacé , il leva un sourcil, comme une excuse élégante.
Harry soupira et acquiesça légèrement, en signe de résignation.
Draco se retourna vers Rogue. Il lui jeta un regard noir. « Très bien, alors » dit-il « si vous devez le savoir, je l’embrassais. »
« Malfoy » cracha Rogue « Ne plaisantez pas avec moi sur ça ! »
« Ce n’est PAS une PLAISANTERIE !» s’exclama Draco, complètement exaspéré. Il se tourna et regarda Harry.
Harry vit une étincelle calculatrice et malveillante jaillir soudainement dans ses yeux. Il eut à peine le temps d’enregistrer l’avertissement que ce regard signalait avant que Draco ne fasse un pas vers lui, prenne son visage entre ses mains et l’embrasse avec ardeur. Pendant une seconde, Harry se tint stupéfié et immobile, mais les lèvres sur sa bouche étaient chaudes, insistantes et irrésistibles. Il laissa tomber son sac, enroula ses bras autour de Draco et l’embrassa. Quelque part, au fond, il fut vaguement conscient que, pendant un moment, quelque un semblait s’étrangler.
Quand Harry et Draco se séparèrent finalement, Harry attrapa la main de Draco et entrelaça leurs doigts. Il sentit son visage rougir alors que le regard de Draco s’attardait sur lui avant qu’ils ne se retournent pour affronter le professeur. Rogue était assis, comme s’il l’avait fait assez soudainement et ses poings étaient fermement serrés sur le haut de son bureau.
Durant quelques secondes, il les fixa simplement, passant de l’un à l’autre, son visage incompréhensif figé dans un état de choc. On avait l’impression qu’un train avait déraillé dans son cerveau. « Est-ce que vous en avez fini tous les deux ? » grinça-t-il finalement, dans un murmure enragé.
« Désolé professeur, » dit Draco avec un sang-froid parfait, « j’ai essayé de vous dire que c’était privé. »
Harry était aux prises avec une bataille perdue d’avance contre le sourire qui voulait tellement s’afficher sur son visage.
Rogue se releva de sa chaise, furibond. Il semblait dominer Harry et Draco de haut et était prêt à nouveau à jeter son courroux. « C’était certainement privé, » dit-il d’un ton malveillant et exaspéré « et comme tel, un comportement totalement inapproprié dans un couloir fréquenté, et je n’avais certainement pas besoin d’en être témoin également. »
« Eh bien, vous ne m’aviez pas cru quand je vous l’ai dit, monsieur. » répondit Draco, une trace de son ancien sourire en coin subsistant sur un côté de sa bouche.
« Oh… Taisez-vous Malfoy » répliqua sèchement Rogue. Il leur lança un regard outragé. « Et si jamais j’entends encore parler d’une autre représentation de la sorte en public, j’enlèverais tellement de points à vos maisons que Poufsouffle gagneras la Coupe des Maisons ! Maintenant sortez d’ici avant que je ne vous donne à tous les deux une retenue. »
« Si vous nous la donnez monsieur » dit Draco, « est-ce que nous pourrions la faire ensemble ? »
« NON !!! SORTEZ D’ICI !!! »
Ils attrapèrent leurs livres et coururent.
« ET ARRETEZ IMMEDIATEMENT DE SOURIRE POTTER ! »
Les derniers mots de Rogue se firent échos après eux alors qu’ils s’enfuyaient vers le hall. Ils coururent jusqu’à n’en plus pouvoir, faisant presque la couse entre eux. Ils s’arrêtèrent finalement en riant et hors d’ haleine à l’endroit où ils devaient se séparer pour rejoindre leurs différents cours.
Harry enleva ses lunettes pour essuyer les larmes de ses yeux. « Oh, Draco, » dit-il, « je ne crois pas que tu aurais du faire ça. Il t’aimait bien. »
Draco ria simplement. « Je suis content que tu ne le prennes pas mal. Je n’étais pas vraiment sûr de ta réaction. »
Harry secoua la tête. « mon Dieu, j’ai adoré » dit-il en souriant. « Et il me détestait de toutes façons. Je n’avais rien à perdre. J’espère juste qu’il ne vas pas te détester maintenant, par association. »
Draco se rapprocha et posa une main sur l’épaule d’Harry. « Il le méritait pour t’avoir utiliser comme souffre-douleur aujourd’hui. Et puis, il n’aura qu’à s’y faire. » dit-il, riant à nouveau. « C’était la dernière chose au monde qu’il s’attendait à voir et une occasion que je ne pouvais pas manquer. »
« C’était excellent ! » dit Harry riant encore. « On avait l’impression qu’il venait d’avaler un truc énorme de travers. Mais je n‘arrive pas à croire qu‘on ai eu aucun problème, s‘il le raconte- »
« Ha ! Et à qui dans le monde va-t-il le dire ? »
« Hum, Dumbledore ? »
Draco sourit. « Je suis presque sûr que Dumbledore sait déjà pas mal de choses sur ce qui se passe entre nous, Harry. Après tout, je t’ai tenu la main juste devant lui, hier. »
Harry parut un peu déconcerté. « Je ne pensais pas qu’il avait vu ça. »
Draco rit. « Bien sûr qu’il l’a vu. Pourquoi crois-tu que cette chose soit tombée de son bureau ? »
« A cause de la gravité ? » dit Harry, d’un sourire penaud.
« Idiot ! » répliqua Draco avec affection. Il glissa ses mains le long du cou d’Harry et joua avec une mèche égarée. « Tu étais vraiment bon en cours aujourd’hui. Qu’est-ce que tu as après ? »
« Médecine Avancée avec Madame Pomfresh. »
« Je ne savais pas qu’il y avait quelque chose comme ça. » dit Draco, ses yeux gris revêtant une expression perplexe.
« Hum, » dit Harry « eh bien… Il n’y en a pas vraiment en fait. Je suis le seul élève de ce cours, et je- » Harry s’arrêta net, extrêmement embarrassé. « Je… eh bien… peu de personnes savent que je fais ça. »
Draco releva ses sourcils, surpris. « Un secret, Harry ? »
« Non, » répondit-il rapidement. « C’est juste que… je n’ai pas l’habitude d’en parler. »
Draco regarda Harry pensivement, puis hocha la tête. « Alors je te promets que je ne t’en demanderais pas plus. Mais… Est-ce que tu aimes ça ? »
« J’adore » dit Harry, soulagé par la bonne volonté quelque peu inattendue de Draco à ne pas le presser sur ce sujet. « C’est ma matière préféré. J’aime même faire les devoirs, ce qui est assez rare. »
« Hum, » dit Draco, regardant encore Harry intensément. Puis, ses yeux s’adoucirent. « En parlant de devoirs- j’aurais espéré que tu puisses venir plus tôt ce soir, Harry. Après le dîner. On pourrait faire nos devoirs ensemble. »
Les yeux d’Harry s’éclairent. « J’aimerais beaucoup. »
Draco sourit et se pencha près de son oreille, « je t’embrasserais bien » dit-il dans un murmure conspirateur, « mais on ne sait jamais qui regarde aux alentours, et je ne pourrais vraiment pas le supporter si Poufsouffle gagnait la Coupe des Quatre Maisons. »
« Réserve le moi, alors, » dit Harry « pour ce soir. »
Draco le regarda, ses yeux brillaient. « C’est ce que je vais définitivement faire, » dit-il doucement. Il inclina légèrement la tête et releva un pâle sourcil élégant. « C’est mon tour la prochaine fois, tu sais. » Il joua avec les cheveux d’Harry, les emmêlant, puis, il laissa sa main glisser, caressant lentement, légèrement la mâchoire d’Harry. « A ce soir, alors, » dit-il et dans un tourbillonnement de robes il se retourna et le quitta.
Harry le regarda s’en aller pendant un moment, se demandant si cœur battait toujours aussi fort parce qu’il avait couru ou si ça avait un rapport avec cet aurevoir. Il se retourna enfin et partit précipitamment vers l’aile de l’infirmerie, espérant avoir trouver quelques excuses valables à donner à Madame Pomfresh le temps qu’il s’y rende.
Plus tard, au déjeuner, dans la Grande Salle, Ron n’avait cessé d’être sur son dos, tenaillé par l’envie de savoir ce qui était arrivé à Harry après le cour de potions. Hermione, de son côté, ne disait rien, mais observait simplement Harry, une expression très pensive dans ses yeux marrons- yeux qui ça et là, jetaient des coups d’œil à la table des Serpentards pour se focaliser tout aussi pensivement sur un certain serpentard blond. Un certain serpentard blond, dont les yeux, remarqua-t-elle avait tendance à s’égarer assez souvent dans la direction d’Harry. Mais, Harry, lui ne le remarqua pas, puisque pendant tout ce temps, Ron le harcelait impatiemment pour obtenir plus de détails sur ce que Rogue avait fait.
Tout ce qu’Harry pu lui dire, fut que Rogue lui avait hurlé dessus et qu’il n’avait pas vraiment eu de problèmes. Il aurait bien aimé pouvoir lui avouer ce que Draco avait fait- Ron aurait adoré voir l’expression d’incompréhension totale et à peine masqué du visage de Rogue- cela étant, Ron ne l’aurait certainement pas remarqué parce qu’il aurait eu une réaction semblable. Non, Ron devrait rater ça. Mais il réalisa qu’il ne serait pas capable de cacher ce secret encore un peu plus longtemps à son meilleur ami. Et le lui dire n’allait pas être facile.
* * * *
Seamus fit dépasser sa tête de l’interstice de la porte de la salle de bain, embuée par la vapeur, pour ce qui était probablement la huitième fois. Il fit un grand sourire à Harry qui se tenait face au miroir, son peigne à la main, un froncement de sourcil sur son visage.
Pour Harry c’était comme être tourmenté par une p*** d’horloge à coucou. « Va t’en ! » dit-il à la fois agacé et amusé. « Tu ne m’aides pas ! » Après le dîner, il avait couru à l’étage pour prendre une douche rapide, s’était changé et avait revêtu sa plus belle chemise, son meilleur jean. Il était maintenant face à son miroir, essayant sans succès d’apprivoiser ses cheveux indisciplinés et tout juste lavé.
Seamus battit des cils. « Oooh, Harry, tu es siii joli. » Harry lui jeta un regard furieux, saisit sa serviette entièrement trempée et la lui jeta. Mais Seamus referma la porte, s’en servant comme bouclier, et disparaissant un moment. La serviette frappa la porte avec un bruit sourd et tomba sur le sol.
Seamus fit réapparaître sa tête. « Tu es superbe, Harry » dit-il, souriant toujours. « Et tu sais, si hier soir était une quelconque indication, je parierais que quoique tu fasses à tes cheveux, ils seront à nouveau en désordre de toutes façons. » Il entra dans la salle de bain et piqua son peigne. « Tu veux que je m’en aille ? »
« Oui ! » dit Harry arrachant le peigne des mains de Seamus et le posant le plus loin possible sur le lavabo. Il regarda une dernière fois son reflet d’un œil critique puis se retourna pour affronter son ami. « Okay, » dit-il, souriant sournoisement à Seamus. « Je suppose que tu as raison. Ils vont probablement être mis en désordre. Peut-être même beaucoup. Et peut-être que les cheveux de quelqu’ un d’autre vont être mis en désordre aussi. »
Seamus haussa ses sourcils de façon suggestive. « Et à qui seront ces cheveux Harry ? » enjôla-t-il.
Harry passa devant Seamus et s’arrêta près de la porte, puis, d’un geste rapide, il ramassa la serviette trempée et elle émit un « plouf » en arrivant sur la tête de Seamus. « Les tiens, andouille ! » Il entrevit une charmante dernière image d’un Seamus luttant au corps à corps avec une serviette mouillée, de petits ruisseaux d’eau dégoulinant le long de son cou jusqu’à son col. Il venait tout juste de refermer la porte quand il entendit l’Irlandais commencé à le maudire. Il courut jusqu’à sa chambre et prit ses livres. Il fourra également la cape d’invisibilité dans son sac, au cas où il en aurait besoin pour revenir, puis il se dépêcha de descendre dans la salle commune pour sortir.
Il fut surpris de voir Ron, assis à une table dans la salle commune déserte, étudiant seul. Harry avait déjà perdu beaucoup de temps à se préparer et il était impatient de partir, mais il ne pouvait pas passer devant Ron sans lui dire un mot. Alors, au lieu d’aller directement au portrait, comme il en avait l’intention, il fit un détour et s’assit à la table de son ami roux. « Où est Hermione ? » demanda-t-il alors que Ron levait les yeux. « Je ne m’attendais pas à te voir étudier ici de toi-même. »
Ron écarta son livre et brandit sa plume en direction du dortoir des filles. Son visage portait l’expression même du martyrisé. « Elle regarde les robes de mariage dans un catalogue avec ma sœur, et Lavande, et Parvati. Je pensais qu’on allait garder secrètes nos fiançailles mais si ces filles savent… » Il passa une main à travers ses cheveux roux. « Seigneur, je n’ai jamais entendu autant de gloussements. Je devais m’en éloigner. » Puis, il sourit. « Tu sors encore, Harry ? »
Les joues d’Harry se colorèrent légèrement mais il lui sourit. « Ouais, j’ai un…rendez-vous d’études. »
Ron posa son menton dans ses mains et observa Harry. « Ça fait un moment que je n’ai pas vu comme ça. Tu as l’air heureux. Hermione et moi, nous nous sommes inquiétés pour toi, tu sais ? Ça te déranges si je lui dis que tu vois quelqu’un ? »
« D’accord- mais ne le dis à personne d’autre. On ne veut pas trop que ça se sache, pendant un moment au moins. »
« Je n’arrive pas à croire que tu sois si secret sur ça, Harry. Je veux dire, tu ne peux pas au moins me dire qui c’est. Je ne le dirais pas aux autres. »
Harry soupira et regarda la table. « Je ne peux pas encore, Ron. J’ai besoin d’être sûr de ce que je ressens cette fois. » Il savait que Ron et Hermione connaissaient respectivement leurs sentiments; on pouvait le voir quand leur yeux se croisaient. Est-ce que nous nous regardons comme ça Draco et moi ? Songea-t-il. Il leva les yeux, hésita un instant, puis demanda « Comment as-tu su que tu étais… amoureux ? J’ai déjà pensé que je l’étais, avant, mais… je ne veux pas faire la même erreur une autre fois.
Ron caressait sans y faire attention sa plume tandis qu’il considérait la question. « Eh bien, comment te sens-tu maintenant ? » demanda-t-il finalement, « comparé à avant ? »
Harry ne pu s’empêcher de sourire. « Je n’ais jamais ressenti quelque chose comme ça » dit-il doucement. « Cette personne est intelligent et drôle… et joli… (eh bien oui, il l’est)… et…si » Harry s’interrompit. Il avait été sur le point de dire si douce, mais il fut soudainement frappé par l’absurdité de décrire ainsi Draco Malfoy à Ron Weasley.
Ron ria de lui. « Et je suppose, vu l’expression que tu avais hier soir que le baiser était assez joli lui aussi. »
« Ron » dit Harry à voix plus basse, ses yeux sérieux fixant le regard railleur de Ron. « Je le pensais vraiment hier soir, quand j’ai dit que j’étais sérieux à propose de ça. Ce qui s’est passé la nuit dernière fut la chose la plus extraordinaire qui m’est arrivé dans une relation, et ça n’avait rien avoir avec le baiser. Lequel était spectaculaire. » ajouta-t-il, rougissant malgré son souhait le plus fervent de ne pas le faire.
« Tu l’aimes vraiment beaucoup, n’est-ce pas ? » dit Ron, souriant et hochant la tête, « mais Harry quand tu es amoureux, tu le sais. Tu n’as pas besoin d’y penser. »
« Hmmm, » dit Harry, se levant lentement, paraissant pensif. Il posa son sac sur une épaule. Puis, il sourit. « Des robes de mariage, Ron !?! Mon Dieu ! »
« Oh » gémit Ron, cachant son visage entre ses mains. « Ne me le rappelle pas. Quand je l’ai proposé, je n’avais aucune idée de tout ce qu’impliquait l’organisation d’un mariage. »
Harry ricana. « J’imagine que c’est surtout la nuit de noce que tu avais en tête, n’est-ce pas ? » Ron avait toujours son visage caché entre ses mains mais Harry vit ses oreilles rougir au point qu’elles auraient presque pu se confondre avec ses cheveux.
« Est-ce que tu ne serais pas en retard ou quelque chose comme ça, Harry ? » marmonna Ron derrière ses mains.
« Oui, très en retard. » ria-t-il. Il se retourna et commença à marcher vers le portrait mais juste à ce moment-là, il entendit des pas courir dans l’escalier et Ginny bondit dans la pièce.
Elle sourit aux deux garçons, l’excitation faisait briller ses yeux marrons clairs. « Oh, Ronnie-chou » roucoula-t-elle en plaisantant sur son frère aînée « Hermione veut que tu montes à l’étage pour voir quelque chose. » Elle se tourna et regarda Harry. « Salut, Harry, » continua-t-elle gaiement « Je suis sûre que ça ne dérangerais pas si tu montais toi aussi jeter un coup d’œil. C’et si joli. » Elle soupira dramatiquement. « J’adore tout simplement les mariages. »
« Harry ne peut pas venir » dit Ron d’un ton mécontent alors qu’il se levait. « Il a un rendez-vous. »
Les yeux de Ginny s’élargirent et elle regarda Harry avec avidité et intérêt. « Oh, wow. » Elle sourit. « C’est super Harry, qui c’est ? »
Harry regarda Ginny, puis Ron; et secoua la tête. « Quel super gardien de secret tu fais, Ron » dit-il, riant.
« Quoi !?! » demanda Ginny. « Pourquoi est-ce que c’est un secret ? »
« J’ai simplement besoin d’être sûr de ça avant que toute l’école ne le sache » dit Harry et il vit l’expression de Ginny se transformer en compréhension.
« Je ne dirais pas un mot, Harry » dit Ginny. « Je le promets. » Elle jeta un regard affreusement malveillant à son frère. « Pas comme certaines personnes. » Elle tira la langue à Ron. Il prétendit écraser sa tête et elle rit.
« Merci Gin » dit Harry, reconnaissant. Il savait qu’elle tiendrait sa promesse. Elle ne l’avait jamais harceler pour obtenir plus de détails à propos de sa rupture comme l’avait fait Ron et Hermione au début. A la place, elle avait simplement été à ses côtés, d’un grand soutien, compréhensive et toujours de bonne humeur. Elle était en fait, celle qui l’avait le plus consolé. Il s’était demandé si quelque chose aurait pu arriver entre eux, mais il n’y avait rien eu. Le béguin qu’elle avait eu pour lui s’était transformé en une amitié affectueuse. Quand aux sentiments qu’il éprouvait à son égard, elle lui était très chère, comme tous les Weasley, elle était comme Ron à ses yeux, une famille. « Je te le dirais dès que je pourrais. » promit-il, lui souriant.
« J’en meure déjà d’impatience » plaisanta-t-elle.
Harry ria. Il se retourna et avança de quelques pas vers la sortie mais fit demi-tour lorsque Ginny l’appela.
« Hey » dit-elle « est-ce que l’un de vous a vu Seamus. Je voudrais lui emprunter ses notes de Botanique »
Harry lui fit un grand sourire. « La dernière fois que je l’ai vu, il était en haut, dans la salle de bain. Il avait un petit, hum, problème avec ses cheveux. » Puis, il se tourna vers Ron. « Et ne m’attendez pas ce soir. » ajouta-t-il. Il sortit par le portrait et se tint immobile un moment. Je me sens heureux, songea-t-il. Puis, il partit en courant. Il était bien plus en retard qu’il ne l’avait prévu.
* * * *
Quelques secondes après qu’Harry eut frappé à la porte, Draco jeta un coup d’oeil dehors, l’expression de son visage était un étrange mélange entre l’espoir et l’agacement. « Harry » dit-il, soulagé. « c’est une bonne chose que se soit toi cette fois-ci. » Il ouvrit davantage la porte et laissa Harry entrer.
Harry fit quelques pas dans la chambre, remarquant que Draco portait encore un jean noir, cette fois, assorti avec un pull à col roulé anthracite. Il était encore pieds nus.
« Il y a eu pas mal de monde à venir ici ce soir » dit Draco alors qu’il refermait solidement la porte derrière Harry. « Premièrement, Rogue est monté pour encore me parler de ce matin, et puis Granger a eu un problème disciplinaire avec un gamin de serdaigle qu’elle a voulu me rapporter. »
Harry regarda Draco avec surprise. Hermione était venu ici ?
« Et puis, ces filles sont venues » continua Draco « je te jure que si ça avait encore été une de ces filles… »
« Une de ces filles ? » demanda Harry, perplexe. Il marcha jusqu’au fauteuil dans lequel il s’était assis la nuit dernière et y posa son sac. « Quelles filles ? »
Draco suivit Harry jusqu’au fauteuil. Il avait l’air à la fois amusé et irrité. « Oh, attends d’entendre ça, » dit-il d’un petit rire sarcastique. « Ça t’implique toi aussi. Il y a deux filles dans ma maison et je ne connais même pas leurs putains de nom- mais elles nous ont évidemment vu ensemble hier matin dans le hall et ont décidé qu’on pouvait être de parfaits cavaliers pour le Bal de Noël. »
Harry grogna. Pas encore ce bal de Noël. « Je me souviens d’elles » dit-il. « Les gloussements. Je les ai vu te parler hier midi, aussi. »
« Ouais, eh bien, elles sont également venues ici ce soir. Elles pensent que nous pourrions être un double rendez-vous ! un pour chacune ! J’ai déjà dit à Pansy que je ne l’accompagnerais pas au bal, cette année- alors je pense que pour se venger elle a du leur dire que j’étais disponible. »
Harry leva les yeux et croisa le regard plutôt agacé de Draco. Il tendit son bras et effleura la longue frange blonde, dégageant les yeux de l’autre garçon. Il vit l’agacement s’évaporer alors que Draco lui souriait, ses yeux devenant chaleureux au toucher d’Harry. Il le regardait à nouveau de cette façon si déstabilisante, faisant voleter des myriades de papillons en lui, liquéfiant littéralement ses jambes. Disponible !?! Harry su soudainement qu’il ne voulait pas que ses yeux regardent quelqu’un d’autre de la façon dont ils le regardaient maintenant. « Tu n’est plus si disponible, mon chéri » dit Harry, doucement, et, il eut le souffle coupé, alors que les yeux de Draco s’enflammèrent en de l’argent en fusion à ces mots..
Draco resta immobile, ses yeux scellés à ceux d’Harry, ses yeux argentés qui reflétaient, comme un miroir, sa propre surprise et celle d’Harry à ces mots inattendus. Puis, il se pencha vers Harry, jeta ses bras autour de son cou et laissa tomber sa tête sur l‘épaule d’Harry, son visage enfoui entre son bras et le cou d’Harry.
Wow, pensa Harry assez surpris. Est-ce que je viens juste de l’appeler ‘mon chéri’ ? Il lissa les cheveux de Draco et le serra contre lui. Il pouvait sentir le cœur de Draco battre. Oh oui, pensa-t-il dans un frisson. Je peux aussi le faire chavirer. Il pencha sa tête et respira l’odeur des cheveux soyeux de Draco. Ils s’étreignirent pendant un long moment, puis, Harry sentit plus qu’il ne l’entendit, les mots que Draco murmura contre sa peau.
« As-tu la moindre idée de ce que tu viens de me faire ? »
« Oui, » chuchota Harry. « Et j’aime ça- savoir que je peux te le faire à toi aussi. »
« Personne ne m’as jamais appelé comme ça auparavant. »
Harry caressa pendant une minute le dos de Draco, d’un geste apaisant, puis, il se pencha et ébouriffa les cheveux de l’autre garçon d’un air espiègle. « Je peux peut-être t’appeler Titounet-Chatounet, si tu préfères » chuchota-t-il.
Il y eu un court instant de silence, puis, un étrange bruit assourdi en réponse. Draco leva la tête pour regarder Harry essayant sans grand succès de remplacé son sourire par une expression insulté et horrifié. « Si jamais quelqu’un m’appelle comme ça, je ne lui répondrais certainement pas, d’aucune façon. » dit-il. Puis, il releva un sourcil et son sourire se transforma en quelque chose de plus diabolique. « Ou peut-être que tu aimerais être mon amour de boule de poils, Harry ? »
« Oh, mon Dieu. Oublies ça ! » dit Harry en riant.
Draco ria aussi et, ses yeux s’adoucirent. Il tendit le bras, enleva les lunettes d’Harry et les posa sur la table, près de l’échiquier. « Tu m’as dit de te le réserver ce matin, jusqu’à c’soir… » Il se pencha et embrassa lentement, tendrement Harry, de la façon dont il l’avait embrassé la première fois dans le couloir.
« Oh, » dit Harry, lorsqu il s’écarta, d’une voix chaude et essoufflée, en plaisantant, « as-tu la moindre idée de ce que tu viens de me faire ? »
Draco mit ses mains sur les épaules d’Harry et le poussa par jeu dans le fauteuil. « J’espère, bien, » dit-il avec un sourire ravi. Puis, il marcha jusqu’à son bureau et s’assit. Il regarda Harry remettre ses lunettes et se pencher pour prendre ses livres. Il sourit. « Hey, dit-il « B-P »
Harry releva la tête, fronçant légèrement les sourcils, perplexe. Puis il renifla de dédain et roula des yeux. « Je ne répondrais pas à ça non plus » dit-il.
Draco ricana. « Dépêche-toi de faire tes devoirs. On doit jouer à un jeu. »
Harry lui sourit. « Alors, arrête de me distraire. » Il s’interrompit pour plus d’effet. « T-C »
Ils se regardèrent tous les deux pendant une seconde et abandonnèrent finalement, éclatant de rire, ne pouvant pas s’en empêcher. Ils retournèrent enfin à leurs livres, mais les quelques minutes suivantes furent interrompues par plusieurs pouffement de rire involontaires.
En peu de temps, cependant, ils se plongèrent dans leurs devoirs et Harry levait maintenant les yeux pour jeter un coup d’œil à Draco. Il aimait bien être ici, dans cette chambre, douillettement installé, près du feu qui crépitait dans la cheminée derrière lui. C’était calme et confortable, contrairement à la salle commune ou aux dortoirs, toujours emplis d’une agitation frénétique. Harry aimait entendre le bruit des pages que Draco tournait et le grattement de sa plume sur son parchemin alors qu’il écrivait. Il remarqua que pour une fois, il était vraiment capable de se concentrer sur ce qu’il lisait.
Il avait tout terminé sauf ses devoirs de potions et il était en train de s’emmêler les pinceaux en essayant de comprendre les instructions complexes d’une liste d’ingrédients qui n’avaient aucun sens à ses yeux, quand Draco repoussa sa chaise et commença à ranger ses livres. Puis, il marcha jusqu’à la table et baissa son regard, étudiant l’échiquier. Harry leva les yeux de son livre et le regarda.
Draco se tourna vers lui et haussa un sourcil. « Tu as presque fini ? »
« Quasiment » dit Harry avec irritation « il me reste juste les potions- mais je n’y comprends rien du tout. Ça ressemble à une devinette ou à quelque chose dans le genre- »
Draco fit un sourire entendu et vint s’asseoir sur un des bras du fauteuil. Il se pencha et regarda avec Harry son livre. « Ce n’est pas vraiment une devinette » dit-il « c’est juste que les potions les plus avancées nécessitent certaines précautions pour être sûr de savoir ce que tu vas faire avant de les préparer. Les potions les plus dangereuses utilisent des devinettes ou des énigmes mais pour celle-ci, tu dois juste très bien connaître les ingrédients des potions. »
Harry secoua la tête. « Eh bien, c’est ça le problème. Je n’ai même jamais entendu parler d’aucuns de ces ingrédients. » Il leva les yeux vers Draco. « Je suppose que tu n’as eu aucun problème avec ça. »
Draco rit. « Eh bien, non, » admit-il, « c’était assez simple. »
« Je m’en doutais » marmonna Harry. « Alors, tu voudrais bien me l’expliquer ? »
« Peut-être, » dit Draco avec un sourire espiègle. « Qu’est-ce que j’aurais en récompense ? »
« Le plaisir de me voir à nouveau provoquer Rogue en sachant toutes les réponses. » dit Harry, en lui souriant. Il ajouta plus sérieusement. « Et la satisfaction de savoir que tu m’auras empêcher d’échouer en Potions ce trimestre. J’ai vraiment besoin de ton aide. »
Draco poussa un soupir théâtral « Eh bien…Je ne sais pas » dit-il d’un air indifférent. « Ce n’est pas vraiment ce que j’avais en tête. »
Harry lui jeta un regard légèrement exaspéré. « Alors, aides-moi à finir mes devoirs et tu pourras prendre ton tour aux échecs. Après, tu pourras faire tout ce que tu as en tête. »
Draco fixa Harry de son regard intense, hypnotisant et qui provoquait en lui cette étrange amollissement des jambes. Il lui sourit. « Je pensais que c’est ce que j’allais faire de toutes façons, » dit-il d’une voix chaude.
Harry baissa les yeux, rougissant légèrement.
Draco ria. « Okay » dit-il, en cédant. « Je vais t’aider. » Il se pencha à nouveau pour regarder le livre d’Harry. « Pour commencer, » dit-il « c’est une Potion Miroir de Sortilèges, en rapport avec la potion Repousse-Sorts qu’on vient juste d’étudier, sauf que cette potion est supposée faire que chaque sortilège dirigé sur celui qui la boit se réfléchisse sur l’expéditeur. » Draco regarda Harry. « Malheureusement, dans la pratique, ce n’est pas vraiment comme ça que ça marche. On lui a donné le surnom de Sorts-Rebondissant parce qu’elle est, en fait très imprévisible. On ne peut d’aucune façon contrôler la réflexion des sorts et quelques ricochets aux effets pas vraiment agréables ont été signalés par des duellistes qui l’avaient essayé. » il ria légèrement. « En fait, il y a même eu un cas où chacun des duellistes l’avait pris et les sorts ont tellement rebondi aux alentours qu’ils ont même touché des témoins. La potion est également assez délicate à faire et requiert habituellement deux personnes pour la préparer correctement. En elle-même, elle peut être dangereuse, voir explosive si les ingrédients ne sont pas bien préparés ou ajoutés dans le bon ordre. C’est pourquoi, des précautions sont prises avec le nom des ingrédients pour être sûr que le sorcier ait atteint un certain niveau de formation avant qu’il ne tente de la concocter. »
« Mon Dieu, Draco, comment sais-tu tout ça ? » dit Harry très impressionné. « Il n’y a rien sûr ça dans notre livre. »
« Je lis d’autres livres, Harry »
Harry soupira. « Oui, bien sûr que tu en lis d’autres, » dit-il. « J’aurais du le savoir. D’accord. Dis moi s’en plus sur les ingrédients. »
Draco sourit et ferma le livre d’Harry. « Ce que tu as ici, c’est une liste descriptive des ingrédients au lieu d’une liste nominative à laquelle tu es habitué. Tu dois assez bien connaître les ingrédients pour les reconnaître par leurs descriptions ou leurs principales propriétés. » Il pointa une ligne de la page. « Par exemple, quand ils disent Pointes d’un Cœur Soulagé, ils parlent en fait, de digitales pourprées, parce que ces plantes fleurissent sous la forme de grande pointe et sont souvent utilisées comme ingrédient en cardiologie. »
« Hmm » dit Harry « je savais ça- de mes cours de Médecine. »
Draco secoua la tête. « Harry, je ne sais pas comment tu peux aimer la médecine magique et ne pas aimer les potions. C’est quasiment la même chose. Les médicomages doivent être de bons maîtres de potions ou alors, ils doivent travailler en étroite collaboration avec un. »
« Ce n’est pas la branche des potions que j’aime » dit Harry. « Et la majeure partie de ce que j’étudie est, eh bien…assez différente. » Il baissa la tête et lu l’ingrédient qui suivait sur la liste. « Oh, hey, je pense que j’ai trouvé celui-là maintenant. C’est écrit l’Orbe Optique d’un Amphibien. Ha- se serait l’œil d’un triton ! » Il leva les yeux vers Draco avec un sourire satisfait.
« Je t’avais dit que c’était simple » ajouta Draco, lui souriant. Il glissa alors en arrière, du bras du fauteuil, sur les genoux d’Harry, dispersant ses parchemins et envoyant par terre son livre.
« Draco ! Qu’est-ce que- Je n’ai pas encore fini ! »
« Désolé, le temps est écoulé. »
« Comment ça le temps est écoulé ? » demanda Harry souriant, appuyant sa tête contre le fauteuil et regardant dans des yeux gris amusés.
« Le temps que je peux supporter à rester à côté de toi sans t’importuner. » Les bras de Draco se glissèrent autour du cou d’Harry. « Je n’ai jamais été capable de te laisser longtemps seul Harry. »
Harry ria tout bas. « Je l’avais remarqué. » dit-il, prenant Draco dans ses bras.
Pendant un moment, Draco ne répondit pas. Puis, il dit « non, tu ne l’as pas remarqué.»
« De quoi parles-tu ? J’ai toujours remarqué quand tu m’importunais- tu le fais assez souvent. »
« Je voulais dire ces trois derniers mois, tu n’as pas remarqué que j’avais arrêté. Je t’ai laissé seul parce que Dumbledore me l’avait fait promettre. C’était l’enfer pour moi, Harry. Tu me manquais tellement que je ne pouvais pas dormir. Mais quand je t ’en ai parlé dans le hall l’autre nuit, tu as du y réfléchir. Tu ne l’avais pas remarqué. »
Harry regarda sérieusement Draco essayant d’évaluer ce soudain changement d’humeur. Il ne voyait aucune colère dans les yeux de l’autre garçon, seulement quelque chose de distant, d’un peu triste. « Tu me manquerais, maintenant. » dit Harry doucement.
« Pourquoi ? » demanda Draco. Il ajouta rapidement « non, ne réponds pas à ça. » Il s’écarta de lui et se releva de ses genoux. Il se pencha, saisit son texte de potions et le lui tendit. Puis, il marcha vers l’échiquier et joua son tour. « Pion en A4. Finis tes devoirs, Harry. Quand tu les auras fait, on devra parler de quelque chose. »
Harry regarda Draco s’éloigner jusqu’à la fenêtre puis l’ouvrir. Et, d’un geste rapide, avec souplesse, Draco mit ses mains sur l’encadrement de la fenêtre et sauta par-dessus pour s’asseoir sur le rebord, il rapprocha ses genoux de sa poitrine, enroula ses bras autour de ses jambes et fixa un point sur l‘horizon. Il devait souvent faire ça, songea Harry, reconnaissant la facilité usuelle avec laquelle il avait accompli l’action. Il regarda son livre de potions et récupéra ensuite ses rouleaux de parchemins par terre. Il regarda Draco. Il y avait quelque chose d’inexplicablement seul dans cette position.
Pour une raison ou pour une autre, il ne s’était jamais représenté Draco seul. N’y avait-il toujours pas des gens qui le suivait, spécialement Crabbe et Goyle ? N’était-il toujours pas le centre de l’attention partout où il allait, même s’il s’agissait d’une attention négative ? Harry avait toujours pensé que les serpentards le vénérait pratiquement mais maintenant, il se demandait si l’un d’eux avait jamais vraiment obtenu l’attention de Draco, l’avait jamais touché. Peut être que Draco avait toujours été seul au plus profond de lui, même entouré par une bande de serpentards en adoration. Seul et voulant être avec moi, pensa Harry. « tu me manquais tellement que je n’arrivais pas à dormir. Mais tu ne l’as pas remarqué. » Comment pouvait-il finir ses devoirs maintenant ?
Il retourna son attention vers le livre et essaya de se concentrer. S’il finissait ses devoirs au plus vite, il pourrait plus rapidement essayer de comprendre tout ça. Il réussit à trouver quatre ingrédients de plus, avant de tomber sur un qui le laissait complètement perplexe. « Draco ? » dit-il avec précaution. La tête bonde se retourna légèrement vers lui. « Qu’est-ce que c’est que le Liquide Liquéfié du Chevalier de la Nuit ? »
« La bile de Tatou » répondit Draco, se tournant pour regarder à nouveau dehors.
« Hum » dit Harry. « Je …je ne l’avais pas trouvé. Eh bien, j’avais compris que le liquide liquéfié était la bile mais pas l’autre partie. »
Draco haussa les épaules et appuya sa tête contre le mur. « Les tatous sont des animaux nocturnes » dit-il d’une voix si basse qu’Harry du tendre l’oreille pour l’écouter. « ils ont une carapace pour protection comme des chevaliers en armure. »
« Oh, » dit Harry « Je vois… Je comprends…Merci. »
Draco haussa simplement les épaules et regarda dehors.
Harry se débrouilla aussi bien qu’il le put avec les autres ingrédients, malgré le fait que sa concentration était un peu perturbée par le comportement distant de l‘autre garçon. Finalement, il enroula son parchemin et rangea ses affaires dans son sac. Puis, il se leva et traversa la pièce jusqu’à la fenêtre. « J’ai fini, » dit-il calmement. Il s’appuya contre le mur et posa un bras sur le rebord de la fenêtre. Draco fit un peu de place en retirant ses pieds. Mon Dieu, pensa Harry, il a même de jolis pieds; et il voulu toucher Draco pour rétablir leur complicité, même d’une façon si insignifiante. Il tendit avec hésitation son bras et posa légèrement sa main sur le pied nu de Draco, surpris de voir combien il était chaud, en dépit de l’air froid qui entrait par la fenêtre. Il sentit Draco sursauter à ce contact mais il ne s’écarta pas. Après une seconde, une des mains pâles et fines de Draco se détacha de ses genoux et vint se poser sur la sienne. Et, pensa Harry il a de belles mains. Il respirait l’élégance. Harry leva les yeux et vit que Draco le fixait, leurs regards se rencontrèrent. « Tu as dit que nous devions parler. » ajouta promptement Harry. La main de Draco se retira de la sienne et il ôta son pied de la prise légère d’Harry. Il sauta du rebord dans la chambre et se tourna pour lui faire face. « Je suis vraiment fatigué, « dit-il doucement. « Je n’ai pas dormi depuis des nuits, et…je… je n’ai pas l’habitude de parler autant avec quelqu’un. C’est dur et… ça fait mal. Je suis vraiment lessivé. » Il s’arrêta un instant, puis poursuivit avec hésitation. « J’ai pensé que peut-être… si ça te dérangerait… »
Harry ferma les yeux, blessé, pensant que Draco allait lui demander de partir.
« …que je m’allonge pendant que nous parlions. Tu n’as pas à… tu peux t’asseoir au bout du lit, si tu veux. »
Harry ouvrit ses yeux et croisa le regard interrogateur et pour une quelconque raison, nostalgique de Draco. Il ne lui demandait pas de partir ? « Non, ça … Ça ne me dérangerait pas. » dit Harry lentement.
Draco se tourna vers la fenêtre et la referma. Puis, il rejoignit son lit, passant devant Harry. Il s’allongea, allant jusqu’au milieu et s’étendit sur le dos, ses jambes croisées aux chevilles, un bras drapé sur son ventre, l’autre devant ses yeux.
Harry resta debout à le regarder un instant, puis, il alla s’asseoir sur le bord du lit. Il ne savait pas ce qu’il pouvait faire d’autre. Il enleva ses chaussures, mis ses pieds sous lui de façon à ce qu’il soit assis en tailleur et attendit.
« Harry… je… » commença Draco à voix basse. « J’ai pensé à beaucoup de choses… hier soir après que tu sois parti. Ce qui s’est passé… ce n’était pas ce à quoi je m’attendais. Je n’avais jamais espéré que tu me demandes ce baiser, ou que tu veuilles être avec moi de cette façon…pas après tout ce que j’ai fait, même si j’ai changé. Je m’attendais à ce que tu me poses des questions sur mon père, sur les Mangemorts ou sur la Magie Noire. » Il s’arrêta et reprit une inspiration pleine de rage. « Je n’en connais pas vraiment beaucoup. Mon père ne fait pas entièrement confiance en ma… loyauté envers ses intérêts parce que je n’arrête pas d’éviter de faire les choses qu’il voudrait que j’accomplisse… mais quoi que tu veuilles savoir… je te le dirais. »
Et merde, pensa Harry. Il était si fatigué de ce sujet, de ces incessantes questions qu’il devait endurer de la part de chacun, de cette guerre qui n’était jamais arrivé et qui planait au-dessus d’eux comme un nuage noir menaçant, de la façon dont elle souillait son futur. Ça le rendait malade. Il ferma les yeux et essaya de regagner un certain contrôle sur la profonde frustration qu’il ressentait, cette conversation devait avoir lieu un jour entre eux, il ne pouvait pas simplement l’ignorer, comme il le souhaitait tant. Il dit finalement « je ne veux rien savoir de tout ça Draco. » Sa voix était basse, son ton vide et un peu amer. « Je ne suis pas un Informateur du Ministère de la Magie. Si tu as des informations qu’ils peuvent utiliser, tu devras le leur dire par toi-même. Je veux seulement qu’on me laisse hors de ça -alors, arrêtes de t’inquiéter- c’est un sujet que j’ai ni l’intention d’aborder ni envie d’en parler. »
Draco s’assit lentement, ses cheveux tombaient inaperçus devant ses yeux. Il fronça les sourcils. « Mais j’ai besoin d’en parler Harry. Je n’ai personne d’autre à qui en parler- et je ne peux pas… » Il s’arrêta et regarda ses mains. Puis, il dit calmement « Est-ce que tu ne veux pas- »
« Quoi ? » interrompit Harry, laissant soudainement cours à sa colère et à sa frustration « Être un héros ? Être tué par Voldemort en le combattant ? Non, je ne veux pas. J’en ai marre de tout ça ! Et je ne projette pas de jouer un rôle là-dedans. »
Draco regarda Harry, un peu étonné, mais il continua résolument sa phrase « savoir si j’ai été forcé d’en être un ? Un Mangemort ? Meurtri au fer rouge par la Marque des Ténèbres ? »
Harry fixa Draco, sa colère soudainement envolée, supplée par une envie de vomir qui lui tenaillait l’estomac. Il regarda les bras de Draco qui étaient, comme d’habitude recouverts. Harry n’arrivait pas à se souvenir d’avoir vu Draco porter autre chose que des chemises ou des pull à manches longues. Oh mon Dieu, non. Il leva les yeux et rencontra le regard hanté de Draco. « Est-ce que tu l’as été ? » chuchota-t-il. Oh, s’il vous plait pas un oui.
« Oui. »
Fin de la première partie du Chapitre 8
Hé Hé Hé, je suis vraiment diabolique ! ;)
Non seulement, je mets un temps infini à poster ce chapitre, mais en plus j’ose le diviser (chose que je ne voulais pourtant point faire trouvant l’acte sacrilège loool) et je le coupe à cet endroit assez…en fait je ne trouve pas de mots pour le qualifier… il est vrai que j’aurais pu choisir un autre moment mais ça aurait été moins drôle, là je suis vraiment cruelle (j’exagère peut-être un peu là)
Allez, je suis gentille, les trois mots qui suivent ce terrible ‘oui’ : « non, non, non »
Et vraiment un grand merci à toutes vos reviews qui me font énormément plaisir ! J
Author's Notes:
Oui, oui, un chapitre 8 1/2, ça existe...
Après deux mois d'absence... ; )
Bonne lecture
CHECKMATE ECHEC ET MAT
Chapitre 8 1/2
Draco regarda Harry, un peu étonné, mais il continua résolument sa phrase « savoir si j’ai été forcé d’en être un ? Un Mangemort ? Meurtri au fer rouge par la Marque des Ténèbres ? »
Harry fixa Draco, sa colère soudainement envolée, supplée par une envie de vomir qui lui tenaillait l’estomac. Il regarda les bras de Draco qui étaient, comme d’habitude recouverts. Harry n’arrivait pas à se souvenir de l’avoir vu porter autre chose que des chemises ou des pulls à manches longues. Oh mon Dieu, non. Il leva les yeux et rencontra le regard hanté de Draco. « Est-ce que tu l’as été ? » chuchota-t-il. Oh, s’il vous plait pas un oui.
« Oui. »
Non, non, non. Harry sentit soudainement des milliers de choses s’effondrer en lui. Plus que tout, il était en colère et dégoûté à l’idée que le corps parfait de Draco ait été défiguré par cette marque maudite. S’ils avaient fait ça, il se battrait. Harry regarda Draco avec un sentiment grandissant d’horreur et d’appréhension, et, et alors que le temps paressait ralentir, il le regarda prendre l’ourlet de son pull puis le soulever en le passant par-dessus sa tête. Les bras de Draco apparurent lentement, sans manches pour les recouvrir, chacun à leur tour, pâle, lisse et sans aucune marque. Harry regarda Draco, soulagé puis confus. Avait-il plaisanté ? Mais non, les yeux du Serpentard était toujours mortellement sérieux.
« C’est ici, » dit-il très doucement. « Tu ne la vois pas, c’est tout. » Il croisa ses bras sur sa poitrine nue, ses mains agrippées à ses épaules et il frissonna. « C’est à l’intérieur de moi. » dit-il, ses mots étaient à peine audible « et… »
Harry fixait Draco se battre contre des émotions contradictoires, attendant qu’il poursuive.
Draco laissa mollement tomber ses bras sur ses genoux. « Et on ne peut pas continuer ainsi Harry… Je ne peux pas continuer… sachant ce qui commence entre nous… à moins que je ne sois sûr que tu me connaisse vraiment, que tu sache tout ce que je suis. Et que tu me veuilles toujours après ça. » Sa tête retomba. « Si tu me veux toujours après ça. » Il prit une profonde inspiration et leva la tête pour regarder Harry. « En fait, je ne comprends pas du tout pourquoi tu veux être avec moi. »
Harry regarda ailleurs. Je ne le sais pas non plus. Il déroula ses jambes et se mit debout. Il était conscient que le regard interrogateur de Draco suivait ses gestes, l’observant à travers de longs cils crépusculaires. Il appuya son dos contre le lit un moment, puis se retourna pour regarder Draco.
En partie assis entre l’ombre des rideaux et la lueur des chandelles, Draco semblait sculpté, parfait et infiniment désirable, son corps svelte composé d’ivoire et d’or, lumineux et sombre. La liste des choses qu’il avait dites à Ron lui revint en tête. Drôle… Intelligent… Joli… Mon Dieu, en ce moment douloureusement beau était un terme plus approprié. Mais ce n’étaient que des choses superficielles qui n’avaient rien avoir avec la profondeur de ce qu’il ressentait, des sentiments qu’il n’était pas certain de pouvoir expliquer. Il fut tout à coup ému en réalisant tout ce que Draco lui offrait. Et pourquoi Draco voulait-il être avec lui ? Il n‘était pas aussi élégant et certainement, non, définitivement pas aussi beau. « Je pourrais te poser la même question, » dit-il enfin, d’un ton qui n’était pas accusateur mais doux, « je ne sais pas vraiment pourquoi tu veux être avec moi. »
Draco poussa un soupir et s’allongea, les yeux fermés, ses bras mollement reposés sur son ventre, son visage détourné d’Harry, des cheveux pâles dessinant une sorte d’auréole sur l’oreiller d’un blanc encore plus éblouissant. Cela semblait être un geste plein de lassitude, de repli, souvenir d’une attente cruellement blessante alors qu’une sorte de tension s’était installée entre eux, des sentiments non dévoilés qui étaient suspendus dans l’air, se consumant, réclamant comme le vide, d’être comblé.
Harry près du lit, regarda Draco. Une autre personne, un autre moment éclipsa brièvement celui-ci, le passé s’immisçant dans le présent . Pendant un instant, il resta glacé, effrayé qu’il puisse être rattrapé et encore impuissant face à cette peine mais il n’y avait maintenant que peu de pouvoir dans cette image et il fut soulagé de s’apercevoir que ce n’était pas difficile de s’en débarrasser. Il ne pouvait pas laisser la peur d’être à nouveau blessé l’empêcher de faire ce qu’il voulait à cet instant. Qu’il regretterait, il le savait pour toujours s’il y cédait. Harry s’agenouilla sur le lit pour mieux voir l’autre garçon. « Draco, » chuchota-t-il.
Draco tourna lentement la tête et ouvrit les yeux.
Harry faillit détourner son regard, bouleversé par la solitude qui se dégageait de ses yeux gris. « Je ne peux pas l’expliquer, » dit-il, « je ne peux pas te donner de raisons. Mais je peux te dire avec certitude que je veux être ici. Que je veux faire ça. » Il s’approcha doucement de Draco et s’allongea sur son dos, près de lui, glissant en même temps un bras sous la tête de l’autre garçon et entourant ses épaules, amenant lentement Draco contre lui. « Et je veux entendre tout ce que tu as besoin de me dire. »
Draco se tourna vers lui et se laissa aller dans l’étreinte d’Harry. Il s’installa plus confortablement près de lui, son épaule sous le bras d’Harry et sa tête sur l’épaule d’Harry.
Il enveloppa Draco dans ses bras et retint sa respiration lorsque ses mains glissèrent sur la peau nue, le long du dos de Draco, cette peau qui était chaude et douce comme le satin sous ses doigts. Il tendit la main et caressa les cheveux qui retombaient sur la nuque de Draco, et il le sentit se détendre contre lui. Il sentit les mains de Draco se déplacer pour déboutonner sa chemise, commençant au col et jusqu’en bas, elles pressaient chaque bouton contre sa peau pendant une seconde, le tenant immobile jusqu’à ce qu’il se détache, avec une seule main. Puis, cette main chaude se glissa sous sa chemise, se reposa sur sa clavicule, des doigts doux caressaient la courbe de son épaule, le bas de sa gorge.
« Harry ? » chuchota Draco. « Il y a quelque chose que j’ai besoin de savoir. »
Harry pencha sa tête de façon à ce que ses lèvres effleurèrent les cheveux de Draco. « Qu’est-ce que c’est ? » chuchota-t-il.
« Hier soir, tu as agi comme s’il n’y avait jamais eu de problèmes entre nous avant. Mais on sait tous les deux que j’ai fait et dit beaucoup de choses blessantes. Comment peux-tu si simplement oublier ça - comme peux-tu agir comme si ça n’était jamais arrivé ?
Harry fut silencieux pendant un moment, réfléchissant. Draco avait raison, il avait complètement ignoré le passé. « Je ne sais pas » dit-il lentement, « mais quelque part, et je crois que c’était quand je pensais à toi hier matin, pendant le cours de Binns; quand j’ai finalement réalisé que ce baiser avait un sens pour toi, que tout ce que tu m’avais dit cette nuit-là dans le hall était vrai, alors le passé n‘avait plus d‘importance. »
Draco bougea un peu, collant son visage contre le cou d’Harry. « J’ai juste peur parfois, » dit-il très doucement « que, peut-être demain, peut-être la semaine prochaine tu te souviennes d’une chose que j’aurais faite et que tu changes à nouveau d’avis sur moi. »
Harry le serra contre lui et sourit. « Non, je ne pense pas que ça arrivera. Si je pensais ça, il faudrait que je change d’avis sur le fait d’être avec toi… comme ça, et… j’aime vraiment ça. » Harry pencha sa tête et posa sa joue contre le visage de Draco. « En fait, c’est drôle, mais c’était la seule chose qui me dérangeait. J’étais complètement paniqué au début parce que j’étais attiré par toi. Mais peut-être que nous avons toujours eu ces sentiments, on était peut-être trop jeunes pour savoir ce qu’ils voulaient vraiment dire- et tout ce qu’on a pu faire c’était de vouloir battre ou emmerder l’autre. Je ne sais pas- je me suis toujours senti un peu frustré avec toi, parce que tu n’étais pas ce que je voulais que tu sois, parce que je ne pouvais pas te connaître. »
« Et j’étais blessé que tu ne veuilles pas me connaître. »
« Alors, c’est logique, je suppose que toute cette frustration et cette amertume se soient transformées en colère. Je ne t’ai jamais vraiment haï qu’après ce que tu as dit sur Cédric dans le train, après qu’il soit mort. »
« Mon Dieu, Harry, c’est un miracle que tu n’ai pas été tué avec lui. Quand Dumbledore a fait cette annonce, quand j’ai réalisé combien tu avais été proche de la mort toi aussi, j’ai été si choqué que je ne pouvais pas me lever. Je me souviens d’avoir été vaguement conscient que beaucoup d’élèves à ma table m’ont imité et ne se sont pas levé, et je leur en était reconnaissant pour une fois parce que ça me permettait de cacher ma réaction »
Draco s’appuya sur un coude et regarda Harry. « C’est pour ça que j’ai dit ça dans le train, » expliqua-t-il calmement. « J’ai eu peur pour toi, Harry. Je ne voulais pas que tu sois tué. Mais je ne voulais que les autres le sachent. Alors, j’ai pensé que je pouvais aller dans ton compartiment et me moquer de toi et tes amis comme je l’avais toujours fait, agir comme si je m’en foutais… Mais je ne pouvais plus continuer ça. J’étais furieux contre toi parce que tu avais choisi le mauvais côté, pour t’être mis en si grand danger en restant précisément avec les personnes qui seraient les premières cibles. Je ne pouvais pas m’empêcher de penser que si tu avais été mon ami à la place, tu aurais été plus en sécurité. »
Il soupira et s ’allongea, s’installant contre Harry, il glissa un peu jusqu’à ce que sa tête se pose sur la poitrine d’Harry. « C’est après ça, pendant l’été qui suivit et plus tard, » dit-il après une minute de silence « que j’ai commencé à comprendre que peut-être je ressentais plus de choses pour toi que ce que je pensais au début. C’est aussi à ce moment-là que j’ai commencé à voir mon père différemment. Il avait changé lui aussi, après le retour de Voldemort. J’ai commencé à croire que j’étais peut-être celui qui avait choisi le mauvais camp. » Draco bougea sa main, l’enfouissant encore un peu plus sous la chemise d’Harry. « Je devais être prudent, cependant, et ne pas le laisser voir ça. » Il fut silencieux pendant un long moment. « C’est à toi de jouer, Harry » dit-il doucement.
Harry serra Draco dans ses bras et réfléchit un peu. « Fou en D6 » dit-il finalement. « Dis moi de quoi tu parlais à propos de la Marque des Ténèbres, pourquoi as-tu dit que tu l’avais en toi ? »
« Parce que c’est pour ça que je suis né... » dit Draco d’une voix terne et méprisante. « C’est le futur qui m’est réservé sans aucun autre choix possible. J’étais censé devenir le parfait petit clone de Lucius Malfoy, pour perpétuer sa lignée et ses projets. L’unique ambition de mon père me concernant était que je sois un Mangemort. D’aussi loin que je m’en souvienne, mon père m’a toujours parlé de ça, m’a décrit la cérémonie, m’a dit un nombre incalculable de fois comment je devais me comporter, comment je ne devais surtout pas montrer ma peur ou réagir à la douleur pour que je ne lui fasse pas honte face aux Seigneur des Ténèbres. »
« Qu’est-ce que tu veux dire, Draco ? Il t’as frappé ? »
« Oh non, » dit-il d’un rire amer. « Il ne ferait jamais quelque chose d’aussi vulgaire que de vraiment me toucher. Est-ce qu’on t’as déjà jeté le sortilège Doloris, Harry ? »
« Oui » dit Harry, d’une voix atone. Mon Dieu. « Voldemort l‘a fait, deux fois. Mon Dieu, Draco, ton propre père t’as fait ça ? »
« Beaucoup plus que deux fois. Mon père a toujours été bien trop occupé pour se soucier plus de moi. Il me laissait être gâté, riait quand je terrorisais les elfes de maisons. Il a fait en sorte que je sache ce qui était attendu d’un Malfoy, exigeait que j’ai les meilleurs notes, mais il ne prenait pas grand intérêt à faire quoique ce soit avec moi. Il pouvait aussi être intolérant et imprévisible et jeter sur moi un sort impardonnable était parfois l’idée qu’il avait d’une plaisanterie entre un père et son fils. Ou alors il devenait furieux à cause d’un détail insignifiant et il me jetait ce sort comme pour me punir. Après le retour de Voldemort, cependant, il a commencé l’entraînement pour me préparer à recevoir la Marque des Ténèbres. Et le nombre de fois où l’on reçoit ce sort n’a pas d’importance, Harry, on ne peut jamais, jamais, s’y habituer. »
« Mais ta mère Draco, je suis sûr qu’elle- »
« Ne savait pas, ne s’en souciait pas. Je n’en ai aucune idée. Pour être juste, elle a sûrement du s’en soucier quand j’était petit. Il me reste quelques souvenirs agréables. Mais ces dernières années, ma mère était… eh bien, indifférente à tout ce qui se passait. Je sais que ça va te paraître horrible, et je ne veux pas le dire de cette façon, Harry, mais parfois, ces deux dernières années, j’ai souhaité être toi- que se soit mes parents qui soient morts à la place des tiens. »
Harry ne trouva rien d’autre à ajouter. C’était au-delà de l’horrible. Il resta immobile, serrant dans ses bras Draco autant qu’il le pouvait, laissant s’installer le silence et une certaine distance face à ce qui venait d’être dit. Il chuchota finalement « je suis désolé .» et sentit les bras de Draco se serrer autour de lui, une étreinte légère pour lui répondre et il étreignit Draco à son tour.
« Cavalier en D6 » dit Draco, après quelques instants. Il enleva sa main de la chemise d’Harry et tira sur son col. « Enlève ça » chuchota-t-il.
Harry ne bougea pas pendant un moment, puis il s’assit lentement, se détachant de leur étreinte. Draco s’assit également. Harry défit maladroitement les boutons en bas de sa chemise, ceux que Draco n’avait pas encore enlevés, le tremblement de ses mains rendant la tâche difficile. Finalement, il enleva sa chemise et la laissa tomber sur le sol, à côté du lit.
« Celles-là aussi » dit Draco, sa voix chuchotant toujours alors qu’il touchait légèrement les lunettes d’Harry.
Harry les enleva, les replia et se pencha sur le bord du lit pour les poser sur sa chemise. Il se rassit et fit face à Draco, leurs yeux se rencontrèrent, vert et gris argenté, se fondant ensemble, frissonnant dans un silence anticipatoire.
Draco tendit sa main et prit celle d’Harry, entrelaçant leurs doigts. « Je n’ai jamais fait ça avec qui que se soit » dit-il d’une voix troublée. Il baissa ses yeux puis posa son autre main sur l’épaule d’Harry, laissant le bout de ses doigts glisser très lentement, légèrement jusqu’en haut de l’épaule pour caresser les cheveux sur sa nuque. Harry ferma les yeux et se laissa emporter par la douceur enivrante de ce toucher. Il s’accrocha à la main qu’il tenait fermement comme si elle était sa seule ancre dans cet océan de sentiments aux vagues déchaînées. Il sentit le matelas s’affaisser légèrement, sentit si près de lui la chaleur du corps de Draco, puis, Draco se pencha vers lui et Harry retint sa respiration alors qu’un tremblement parcourait son corps frissonnant.
Draco posa ses lèvres en un baiser léger comme une plume juste en face de son oreille puis il posa sa tête contre la joue d’Harry. « C’est si bon de toucher Harry. » chuchota-t-il dans son oreille. « Je n’ai jamais ressenti quelque chose comme ça. »
« Moi non plus, » murmura Harry. Il tourna sa tête et sa bouche trouva celle de Draco, se mêlant tendrement dans un tourbillon fusionnel. La main qu’Harry tenait se détacha de la sienne et se glissa autour de sa taille alors que la main sur sa nuque vint toucher son visage, leurs doigts glissant sous son oreille, sur sa mâchoire, une paume chaude venant se poser sur sa joue, le réclamant, l’appelant pour approfondir le baiser.
Harry glissa son bras derrière le dos de Draco et le rapprocha de lui. La présence de Draco dans ses bras était si réchauffante et parfaite alors que leurs corps s’enlaçaient. Et Harry ressentit à nouveau cette si simple et pourtant si profonde impression qu’une partie manquante de lui était là, maintenant, retrouvant parfaitement sa place. Cette impression de communion, d’unité l’envahissait de partout. Du contact de la bouche de Draco bougeant tendrement sur la sienne, du corps de Draco si solidement pressé contre le sien, comblant si parfaitement ses bras- comblant tous les vides qu’il y avait en lui, soulageant toutes ses blessures, et la puissance de ce sentiment pénétrait chaque parcelle de sa peau, se nichait en lui comme un soupir.
Harry s’abandonna entièrement à cette sensation et à ce baiser. Il serra ses bras autour de Draco, sentant que ces lèvres étaient aussi nécessaire pour lui que l’air qu’il respirait. Puis, la langue de Draco taquina sa lèvre et Harry ouvrit sa bouche à cette invasion chaude et sucrée.
Draco rompit finalement le baiser, doucement, son nez chatouillant celui d’Harry dans une tendre caresse . Il l’embrassa une nouvelle fois puis ouvrit ses yeux. « Oh mon Dieu, Harry » chuchota-t-il, la respiration saccadée.
Harry ouvrit lui aussi ses yeux et leur regard se plongea dans celui de l’autre pendant un long moment. Les yeux de Draco étaient de l’argent en fusion sous la lumière de la chandelle. Harry sentit son visage rougir devant la tendresse de ce regard mais il ne pouvait pas regarder ailleurs, capturé par cette impression de connexion qui faisait battre son cœur. Il s’allongea lentement, entraînant Draco avec lui.
Draco s’installa dans la même position qu’avant, allongé contre Harry, sa tête sur son épaule. « C’est à toi de jouer, Harry » dit-il d’une voix douce, essoufflée. « Je t’ai pris ton fou, tu es en échec. »
Le cœur d’Harry battait à tout rompre. Échec ?!? Il pouvait à peine penser. Le toucher de Draco, peu importe s’il était léger, devenait brûlant sur sa peau nue. Il avait conscience de chaque endroit où ces mains l‘avaient touchées. Le bras de Draco reposait sur lui, sa main entourant sa taille et les bras nus d’Harry enveloppaient ce dos à la douceur satiné. Il sentit la main sur sa taille se déplacer, des doigts flânaient, montaient lentement, laissant des flammes embrasées sa peau nue sur leur sillage, alors qu’ils effleuraient ses côtes, glissaient avec douceur sur sa poitrine, jusqu’à son cou, pour venir enfin emmêler ses cheveux.
Harry ferma les yeux et savoura les milliers de sensations qui l’assaillaient alors que Draco était allongé si près de lui. L’impossible texture soyeuse d’une peau contre la sienne, une chaleur qui le réconfortait et l’électrifiait entièrement, le murmure d’un souffle contre son cou, les battements d’un autre cœur près du sien, la pression d’une main, d’un genou glissant sur sa cuisse, d’un pied enroulé sur sa cheville. Il n’avait aucune idée de l’emplacement de ses pièces dans le jeu et encore moins du mouvement qu’il devait faire, et ça lui était égal. « Je ne veux pas jouer, » chuchota-t-il.
Il tendit sa main et effleura les cheveux de Draco, commençant à caresser ces cheveux si soyeux, les ramenant derrière l’oreille de Draco, le long de sa nuque. « Mon Dieu, Draco » chuchota-t-il après quelques minutes. « J’adore tes cheveux. Ça doit être la chose la plus douce que j’ai jamais touché. » Il soupira et pencha sa tête pour que sa joue touche le haut de la tête de Draco. « Je déteste les miens- ils sont horrible. » Il sentit les doigts dans ses cheveux bouger et un murmure étouffé contre sa gorge.
« Non. Je les aime bien. Tes cheveux sont doux aussi; et c’est mignon quand ils sont emmêlés parfois. »
Harry se sentit rougir à ce compliment inattendu. Il laissa ses doigts flâner le long du dos nu de Draco, du haut de son jean à son cou.
Draco se pelotonna dans son cou. « C’est toujours à toi de jouer Harry. »
Harry soupira. « Je ne peux pas jouer aux échecs comme ça » dit-il, « je ne sais pas quelle pièce bouger. » Il laissa ses doigts parcourir les cheveux de Draco. « Mais si tu veux vraiment que je joue, je vais devoir me lever pour aller regarder l’échiquier. »
Draco resserra ses bras autour d’Harry. « Non, ne te lève pas. » dit-il avec un frisson alors que les doigts d’Harry flânait encore sur son dos. « Prends simplement mon cavalier. »
« Avec quoi ? » chuchota Harry.
« Pion en D6 » murmura-t-il. « Tu ne seras plus en échec. »
Harry resta immobile, sauf sa main qui par des gestes paresseux caressait lentement les cheveux de Draco et errait sur son dos. La main de Draco bougea pour se poser sur son cœur, ses doigts légèrement repliés au creux de son cou. Être allongé, ici, de cette façon était la sensation la plus douce et la plus exquise qu’il ait jamais connu. Harry réalisa soudainement qu’il n’avait pas besoin de chercher des explications compliquées pour dire pourquoi il voulait être avec Draco. Cette seule sensation était en elle-même suffisante.
« Pion en D6 » dit finalement Harry. Il prit une profonde inspiration. « Tu m’as demandé pourquoi je voulais être avec toi et je t’ai répondu que je ne pouvais pas l’expliquer. Mais peut-être que je peux maintenant- ou en partie, tout au moins. » Il s’interrompit encore, il était important de choisir les bons mots. Il commença à parler lentement comme s’il pensait en même temps qu’il parlait. « Être avec toi… comme ça… me donne l’impression que c’est quelque chose que j’ai toujours voulu. Je n’ai jamais connu ça jusqu’à maintenant. Je n’aime pas être seul mais je ne pense pas avoir jamais vraiment appartenu à quelqu’un. Mon oncle et ma tante m’ont toujours détesté parce que j’étais un sorcier, et pendant toute mon enfance ils m’ont hurlé dessus, enfermé dans un placard ou mal nourri. Je ne pense pas que quelqu’un m’ai jamais tenu dans ses bras avant que je n’arrive ici. Et » ajouta-t-il doucement « je n’ai jamais rien ressenti de comparable. »
Il poursuivit lentement, caressant toujours le dos de Draco. « J’aime vraiment ça, Draco. Je suis désolé que nous nous soyons battus toutes ses années. Je suis désolé d’avoir été si lent à comprendre ce que toi- ou peut-être nous deux- ressentions. » Harry soupira et Draco bougea ses mains pour entourer le cou d’Harry. « Et je me sens plus proche de toi maintenant que de n’importe qui d’autre, parce que je pense que tu comprends ce que c’est que d’être seul, toi aussi. » Il s’interrompit un instant. « Être avec toi est si bien j’ai l’impression que nous… nous appartenons et… je ne veux plus jamais être seul. Je veux- »
Harry arrêta de parler, réalisant que Draco était crispé et que les bras autour de son cou s’étaient considérablement resserrés. Puis, il sentit un frisson parcourir l’autre garçon, et Draco enfoui son visage dans le cou d’Harry. Il réalisa alors avec choc que le visage de Draco était mouillé là où il le pressait contre sa peau et que de plus en plus de larmes chaudes coulaient, traçant un sillon humide le long de son cou. Harry s’en rendit compte une seconde avant qu’un sanglot que Draco essayait de cacher ne s’échappe dans un sursaut étranglé. « Draco ? » chuchota Harry. Oh mon Dieu. « Qu’est-ce qu’il y a ? Est-ce que j’ai dit quelque chose de faux ? »
Il se passa plusieurs minutes avant qu’Harry ne puisse entendre le murmure étouffé répondant à sa question. « Pas… faux » chuchota la voix cassée « … tellement… vrai. »
* * * * *
Draco était dans les bras d’Harry. Il pouvait sentir les battements rapide du cœur d’Harry sous sa main et au creux de sa gorge. Harry caressait ses cheveux de haut en bas, laissant légèrement courir sa main le long de son dos nu. C’était divin d’être toucher de cette façon et ce qui était encore plus incroyable, était que la personne qui le touchait, le caressait, l’aimait soit Harry, la seule qu’il ai tant voulu et cru qu’il ne pourrait jamais avoir. Personne dans sa vie ne l’avais jamais vraiment touché, encore moins de cette façon. Draco était transporté, ému, et totalement perdu face à la profondeur de ses réactions à ce toucher, cette étreinte.
Et Harry lui disait des choses qui le touchait d’une manière entièrement inédite, des mots qui trouvaient un chemin malgré tous les obstacles, des mots qui l’atteignaient directement, s’infiltrant, coulant goutte à goutte et se versant comme une eau fraîche dans les endroits restés hors de portée, nus et arides de son âme, remplissant ces vides jusqu’à ce qu’ils soient submergés. Par chaque caresse, chaque mot, il vit que ses murs s’écroulaient, vit qu’il était ému au-delà des mots et vit à sa plus grande honte que sa gorge le brûlait et qu’il était dangereusement au bord des larmes. Il se retint aussi longtemps qu’il le pu, mais les paroles d’Harry « j’ai l’impression que nous nous appartenons… je ne veux plus jamais être seul. » brisèrent la dernière pierre de ses murs.
Draco enfoui son visage dans le cou d’Harry et laissa venir les larmes. Il ne pouvait rien faire pour les arrêter. Il fut à peine capable de répondre à la question d’Harry et ensuite, il resta dans ses bras et pleura. Il ne se souvenait pas avoir de toute sa vie jamais pleuré, et maintenant, tremblant de douleur et embarrassé par le sanglot qu’il avait désespérément essayé de retenir, il s’accrochait à Harry et ses larmes se déversaient à grands flots. Tous les endroits froids, durs de son cœur, ceux qu’il avait construit pour se protéger, chez lui et ailleurs, s’étaient dissous par la douceur des caresses d’Harry, par ses mots gentils, ses touchers tendres. Draco n’avait aucune défense pour contenir le torrent de douleur qui se versait en lui et le submergeait, essayant de se libérer.
Comment avait-il pu ignorer qu’il voulait ça, comment avait-il pu ignorer qu’il le voulait désespérément, que ça lui manquait ? Il se l’était même caché. Il savait qu’il aimait Harry mais jusqu’à cet instant n’avait jamais vraiment compris pourquoi. Était-ce parce que pendant tout ce temps, il avait senti en Harry une personne qui pouvait lui offrir la parfaite combinaison entre compréhension, force et tendresse. Il n’y avait qu’Harry qui osait l’affronter, donnant autant qu’il le pouvait, n’abandonnant jamais, s’opposant à lui sans être impressionner, représentant toujours son alter ego et qui pouvait encore dire « je peux supporter bien plus de choses de ta part Malfoy » et le penser comme pour assurer son intention de calmer ses changements d‘humeur. Seul Harry pouvait rester et frapper à une porte qu’on venait de lui claquer au nez. Draco ne pouvait pas résister à la bonté de coeur que cela impliquait. Une telle bonté était quelque chose que Draco n‘avait jamais connu. En Harry, il avait trouvé un puits de gentillesse et il voulait s’y noyer, y plonger et ne jamais remonter à la surface.
Et Harry lui parlait toujours, prononçait des mots qu’il ne parvenait pas à saisir, des mots qui pourtant l’apaisait et le réconfortait, le calmait, même s’il ne les comprenait pas. Il commença à se détendre et les larmes, et cette douleur dans sa gorge diminuèrent finalement et le sommeil qu’il avait si longtemps repoussé l’emporta. Sa dernière perception consciente fut qu’il était dans les bras d’Harry, tenu parfaitement, là où il appartenait le plus parfaitement. Il ressentait au plus profond de lui quelque chose qu’il n’aurait jamais imaginé, une paix sereine qui l’envahissait, et alors, il s’endormit profondément.
* * * * *
Harry avait été complètement surpris lorsque les larmes étaient venues. Cela l’avait peu effrayé au début, mais il avait résolument gardé Draco dans ses bras et lui murmurait toutes sortes de choses apaisantes. Puis, Harry remarqua qu’il pouvait sentir la fatigue de l’autre garçon et il se rappela que Draco lui avait dit plus tôt qu’il n’avait pas dormi et qu’il se sentait épuisé par tous ce qu’ils s’étaient dits. Et Harry se rendit compte qu’il savait exactement ce qu’il devait faire pour l’aider. Depuis l’année dernière, il travaillait avec Madame Pomfresh sur la guérison magique sans baguette, et c’était dans cette partie de la Médecine Magique qu’il avait découvert son plus grand talent et la possibilité d’un futur travail dans une branche qu’il adorait.
Il resta immobile un moment, se concentrant sur lui-même, ouvrant, élargissant sa conscience jusqu’à inclure la force de l’énergie magique qui s’écoulait en lui et l’enveloppait dans une aura de pouvoir. Cette aura colorée entourait chaque sorcier, mais la plupart en était à peine conscient et très peu pouvait la voir. Harry avait découvert, à son plus grand plaisir, que s’il se concentrait sur la bonne lumière, il était un de ces rares chanceux. Et après de longues heures d’apprentissage avec Madame Pomfresh, il avait appris à diriger consciemment et utiliser cette énergie pour guérir.
Il se concentrait maintenant, puisant dans cette ressource magique et envoya cette énergie à travers ses mains alors qu’il les laissait doucement parcourir le dos de Draco. Il murmura les mots d’un sortilège apaisant, et ensuite, d’un autre sort qui incitait à dormir. Il adoucit sa voix comme pour le réconforter encore plus. Et presque immédiatement, il sentit que Draco commençait à se détendre, et, très rapidement les larmes s’arrêtèrent; Harry s’aperçut que ce relâchement amena petit à petit le sommeil.
Il continua à tenir Draco un peu plus longtemps, même s’il savait que l’autre garçon dormait, juste pour rester près de lui, savourant l’impression de contentement qui le pénétrait. Il sentait dans l’air autour d’eux une sorte de vibration, un fredonnement, comme si un instrument à cordes jouait une note trop basse pour être entendu, une note qui était seulement ressenti. Cela semblait s’enlacer autour et à travers eux, tissait un lien entre eux deux, jusqu’à ce qu’Harry sente qu’il n’y avait plus aucune limites les séparant, que lui et le garçon dans ses bras ne formait plus qu’un.
Ce fut quand il était allongé qu’il remarqua les étincelles. A la faible lueur des bougies, là où le rideau du lit projetait une ombre sur eux, et là où les mains d’Harry bougeaient alors qu’il touchait Draco, elles laissaient derrière lui une traînée de petites étincelles dorées, comme de petites étincelles d’électricité statiques, mais celles-ci étaient définitivement d’origine magique. Elles planaient derrière ses mains un moment, suivaient ses gestes comme la queue d’une comète, projetant de petits cercles d’une lumières dorée dansant sur la peau pâle de Draco, puis, elles s’évanouissaient. Il pensait que ça devait être un effet secondaire des sorts qu’il avait jeté mais il n’avait jamais encore entendu parler de ça en étudiant l’énergie des auras magiques. Mais de toute façon, il ne pouvait pas avoir déjà tout appris- il devrait sûrement en parler à Madame Pomfresh.
Penser à ça lui rappela qu’il avait cours le lendemain et qu’il devait être très tard. Il valait mieux qu’il se dépêche de retourner à son dortoir pour dormir lui aussi. C’était dur de partir mais Draco avait besoin de se reposer et Harry ne voulait pas rester sans y être invité. Finalement, il se dégagea lentement de Draco, faisant attention de ne pas le réveiller et se leva. Il prit sa chemise et ses lunettes et les remit. Il regarda Draco alors qu’il finissait de reboutonner sa chemise.
Allongé là, endormi, Draco avait l’air irrésistiblement fragile et beau à en couper le souffle. Il était inconcevable qu’il ai passé six ans à se battre avec cette personne.. Un profond sentiment de tendresse monta en lui et il souhaita encore pouvoir rester. Pendant un bref instant, il se demanda s’il devait enlever le jean de Draco pour qu’il soit plus à l’aise mais il abandonna immédiatement cette idée, bien trop gêné pour le faire. Draco bougea dans son lit et Harry posa une main sur son épaule, il soupira et se calma.
Harry se pencha et caressa doucement la frange blonde sur le front de Draco et il soupira lui aussi. Il se leva, ne sachant pas s’il devait fermer les rideaux ou non mais décida de le faire. Enfin, il ramassa ses chaussures et traversa la chambre pour aller voir l’échiquier. Il l’étudia pendant quelques minutes puis, réfléchissant toujours, il s’assit dans un des fauteuils et mit ses chaussures. Quand il fut sûr de se souvenir correctement du bon ordre, il joua les quatre mouvements faits ce soir, enlevant son fou et le cavalier de Draco du jeu. Il prit enfin son sac, retira la baguette de sa poche et prononça le sort éteignant les chandelles. Puis il sortit sa cape d’invisibilité, la jeta sur ses épaules et quitta la chambre.
Il ne couru pas cette fois ci, marchant délibérément lentement jusqu’à son dortoir. Il avait beaucoup de choses auxquelles penser. Il avait découvert que lui et Draco se ressemblaient énormément, qu’ils avaient beaucoup de points communs. Mais il savait également qu’ils étaient extrêmement différent dans leurs natures émotionnels et il commençait à se rendre compte que même si le comportement hostile de Draco avait changé, une relation avec lui comporterait toujours des hauts et des bas. Draco était lunatique, un éclair brûlant dans un ciel orageux qui se transformait tout à coup en pluie chaude d’été et à nouveau en tempête.
Mais Harry n’en était que plus attiré. Sa propre nature était plus constante et d’humeur égale, ayant besoin d’une étincelle extérieur pour le réveiller. Et ça avait souvent été Draco, plus que n’importe qui, qui avait éveillé en lui tant de ressentiment. Draco était une étincelle et une flamme; Harry, le rocher réchauffé par celles-ci et qui pourtant contenait ce feu, en étant ininflammable. Pour Draco, Harry était une terre solide, forte, stable et rassurante, supportant la foudre, buvant la pluie et qui en plus s’en épanouissait.
Leurs différences s’équilibraient, les enrichissaient et les attiraient. Des contrées émeraudes brillantes rencontrant un ciel gris velours. Des yeux émeraudes brillant rencontrant des yeux gris velours. Harry n’avait jamais autant ressenti ce besoin d’appartenir à quelque un. Et ce n’était que le commencement, cet équilibre, cette compréhension grandissant entre eux, était une chose qu’Harry voulait profondément.
Il y avait eu tellement de choses dites ce soir, il restait encore tellement de choses à dire; des choses pour lesquelles les mots devaient être trouvés, et des choses qui n’avaient pas besoin d’être dites avec des mots. Ce soir, lui et Draco avaient partagé beaucoup de choses, très intimement et Harry savait que le rapprochement dont ils avaient fait l’expérience s’exprimerait bientôt par une autre sorte d’intimité. Il était maintenant tout à fait sûr de deux choses. Il était en train de tomber amoureux et il allait devoir lui dire la vérité à propos d’une chose sur laquelle il avait menti, une chose très importante, une chose qui alors, n’avait pas sembler être un problème.
Nota :
Merci à tous pour vos précédentes reviews ! ; )
Author's Notes:
Affreusement et horriblement désolé de... hum... ces deux mois d'absence... comme le temps passe vite... En espérant que vous n'avez pas oublié de quoi Checkmate parlait... Bonnes heures de lecture (oui, c'est assez long, mais bon, je me suis dit ça faisait longtemps, alors je me suis privée du plaisir de jouer à la sadique Héhé)
CHECKMATE ECHEC ET MAT
Chapitre 9
I love him too much
What if he saw my whole existence
Turning around a word, a smile, a touch ?
* * *
Je l'aime beaucoup trop
Que se passerait-il s'il voyait que mon existence entière
Tourne autour d'un mot, d'un sourire, d'un geste ?
Paroles de "Heaven Help My Heart" de Chess par Benny Anderson, Tim Rice et Bjorn Ulvaeus
* * * * * * * * * * * * * * * * * * *
Lorsque Draco ne se montra pas au petit-déjeuner, Harry commença à s'inquiéter. Il faisait à peine attention aux tentatives de Seamus, qui le taquinait et lui répétait combien il était rentré tard. La seule chose à laquelle il pensait était Draco, il se demandait s'il avait correctement effectué le sort ou s'il l'avait si profondément endormi qu'il ne s'était pas encore réveillé. Devait-il essayer de se faufiler dans sa chambre pour vérifier ? Finalement, au moment où lui, Ron et Hermione se levaient pour aller en cours de Potions et qu'Harry cherchait désespérément une excuse pour échapper à ses amis, il vit Draco se glisser dans la salle. Il attrapa deux muffins au bout de la table des Serpentards et s'éclipsa immédiatement après. Il n'avait même pas jeter un coup d'oeil vers lui. Harry se sentait un peu moins inquiet, au moins, le sort avait été bien fait, mais pourtant... Pourquoi ne l'avait-il pas regardé ?
Les choses n'allèrent pas mieux en cours. Quand Harry entra dans la classe, Draco était déjà à sa place, la tête penchée sur son texte de Potions. Il ne leva pas les yeux, ne lui fit pas un léger sourire, ne fit remarquer d'aucune façon qu'il savait qu'Harry était là. Pour tout le monde, Draco devait avoir l'air aussi froid et imperturbable que d'habitude, mais Harry pouvait percevoir les efforts qu'il faisait pour maintenir cette apparence. La tension qu'il sentait émaner de Draco était palpable. Quelque chose n'allait définitivement pas. Harry se sentit mal. Qu'était-il arrivé ? Les choses s'étaient si bien passées la veille. Mais, tout ce qu'il pouvait faire en cet instant était de s'asseoir, d'essayer de ne pas s'inquiéter et d'attendre la fin du cours et ensuite rattraper Draco et lui parler.
Rogue entra majestueusement dans la classe, il se tenait droit, sévère et inquiétant, les bras croisés, contemplant ses élèves avec un mépris délibéré. Il fixa Harry d'un regard particulièrement noir et menaçant. Puis, il se retourna et regarda directement Draco, qui avait toujours les yeux résolument rivés sur son livre. « Est-ce que quelqu'un peut m'expliquer l'importance de la potion que vous deviez étudier hier soir ? » dit Rogue de son habituel ton condescendant. Personne ne bougea. Tout le monde savait que Rogue posait la question à Draco. Mais Draco ne répondit pas, en fait, il semblait ne pas avoir du tout entendu la question, et le silence persista pendant un long, très long moment avant que des murmures ne commencent à s'élever dans la pièce.
Qu'est-ce qui ne va pas avec lui, aujourd'hui pensa Harry. Draco connaissait la réponse. Finalement, Harry ne pu plus supporter la tension. Il leva la main, quelque chose qu'il n'avait vraiment jamais fait dans ce cours auparavant.
Rogue fronçait les sourcils à cause de Draco mais se retourna, alerté par le geste d'Harry. Il parut alors abasourdi. « Potter !?! »
Harry savait que Rogue ne l'invitait pas à répondre mais qu'il avait simplement prononcé son nom par pure stupéfaction. Mais il répondit tout de même à la question. Au moins pouvait-il focaliser l'attention sur lui et faire savoir à l'autre garçon qu'il avait appris quelque chose de leur discussion la veille. Il prit soin de répéter entièrement l'explication que Draco lui avait fournie. Pendant qu'il parlait, Harry cru voir une trace de rose apparaître sur cette peau pâle, mais peut-être se trompait-il également car il ne pouvait distinguer qu'une petite partie de son visage. Harry pu aussi voir, du coin de l'oeil, qu'Hermione et Ron le regardaient avec la même expression stupéfaite sur leurs visages.
Lorsqu' il eut fini de parler, Rogue le fixait, les yeux rétrécis. Il faisait une moue dédaigneuse, comme s'il avait goûté quelque chose de détestable. Puis, d'un ton acide qui semblait dégouliner de sa bouche, il dit, « Très impressionnant Mr. Potter. Dix points pour Gryffondor. » Le côté Gryffondor de la salle explosa instantanément de joie et d'applaudissements, qui furent tout aussi instantanément dissiper par le regard vénéneux du professeur.
Le reste du cours s'éternisa pour Harry, qui ne cessait de s'inquiéter. Même après sa récitation, Draco ne lui avait jamais jeté de coups d'oeil. Pendant tout le reste de l'heure, Draco se limita strictement à regarder Rogue et à prendre des notes, et les nerfs d'Harry commençèrent à craquer au moment où Rogue les congédiait. Il ramassa ses affaires aussi vite qu'il le put. Maintenant, s'il pouvait juste sortir de la classe assez rapidement pour rattraper Draco dans le hall avant son prochain cours... mais le couloir étaient bloqués par ses camarades de classe. Il regarda désemparé au dessus des autres alors qu'il voyait une tête blonde familière s'échapper par la porte. Draco, pensa-t-il, pourquoi fais-tu ceci ? Qu'est-ce qui a bien pu arriver entre hier soir et ce matin ?
« Potter ! » Le ton coupant de Rogue interrompit Harry dans ses pensées. « Vous resterez après le cours. »
Harry jura silencieusement. Il fit signe à Ron et Hermione de partir sans lui et attendit que la classe se vide, puis marcha vers le bureau de Rogue, se sentant particulièrement agacé.
Rogue le regarda, ses yeux noirs brillants. « Alors, dites-moi, Potter » dit-il d'une voix traînante, teintée de mépris, « est-ce les coups ou le baiser qui a causé ce dramatique renversement de situation dans ce cours .»
Harry fut soudainement furieux. Il avait besoin de trouver Draco et non pas d'être le sujet de ces railleries ridicules. « Aucun des deux » dit-il férocement, regardant Rogue directement dans les yeux, « j'ai juste eu un meilleur professeur. »
Rogue souffla entre ses dents dans un sifflement.
Mais Harry n'en avait pas fini et il coupa Rogue avant que celui-ci ne puisse rajouter quelque chose. « Vous m'avez toujours empoisonner la vie depuis le premier jour de mes cours » dit-il « vous ne vous êtes jamais soucié de savoir si j'apprenais quelque chose. Draco m'a appris plus en un jour que vous, toutes ces années, et le pire, c'est que j'aurai pu aimer cette matière si quelqu'un m'avait aidé à la comprendre » Il s’interrompit une seconde, ses yeux ressemblaient à des éclats émeraudes glacés. « Mais vous, » sa voix laissait s'échapper un peu d'amertume, « vous ne m'avez que fait perdre mon temps »
Rogue s'assit et ne dit rien. Harry resta droit face à lui pendant un moment, les mains serrées sur les lanières de son sac, puis il se retourna et marcha vers la porte.
« Potter ! »
Harry s'arrêta sur place à mi-chemin entre la porte et le bureau, mais ne fit pas demi tour, attendant juste, le dos tourné vers Rogue.
« Vous souciez vous vraiment de lui ? »
C’était tellement éloigné de ce à quoi il s’attendait qu'il se retourna et observa son professeur.
Rogue avait les yeux fixés sur lui, d'un regard caustique. « Parce que sinon -si vous le blessez- je jure que je ferais de votre vie un véritable enfer. Rien de ce que j'ai fait jusqu'ici ne pourra tenir la comparaison avec ce que je vous ferais endurer si vous blessez Draco Malfoy. Ce garçon en a déjà suffisamment vu. Pourquoi pensez-vous que je le défende toujours contre vous et le reste de ces si vertueux et irréfléchis Gryffondors que vous appelez amis ? Avez-vous seulement une vague idée de ce qu'il a traversé ? »
La colère d'Harry s’envola instantanément. Il ferma les yeux. L'attitude indifférente de Draco vis à vis de lui depuis ce matin était de plus en plus douloureuse. Il voulait désespérément le retrouver, et les mots de Rogue l'avait poignarder en plein coeur. Harry ouvrit les yeux et fixa Rogue du même regard furieux que ce dernier. « Oui, » dit-il aussi calmement qu'il pu y parvenir. « Je sais ce qu'il a traversé. » Il posa ses livres sur une des tables et revint en face du bureau de Rogue. « Et je préférais me couper le bras plutôt que de le blesser. Je... » Oh bon sang. Il avait sur le point de dire je suis en train de tomber amoureux de lui. Mais il n'allait certainement pas le dire devant Rogue. « Je su... Tout ça est important pour moi, » dit-il à la place, avec fermeté. « Je n'ai pas l'intention d'arrêter de le voir- quoique vous puissiez dire. »
Rogue dévisagea Harry silencieusement pendant un moment avant de reprendre finalement la parole. « Je n'approuve pas ceci »dit-il enfin, froidement « parce que je pense que vous devenez tous les deux incroyablement stupides. Il était mieux pour vous que vous vous haïssiez. C'est un risque énorme que de poursuivre cette liaison idiote. » Le professeur se leva et croisa lentement ses bras, enroulant ses robes autour de lui. « J'ai essayé de ramener Draco à la raison hier soir- de le détourner de cette fixation folle qu'il fait sur vous. Mais il m'a dit la même chose et refuses d'entendre raison. Alors, soyez averti. Je vous surveillerai. »
Harry regarda en bas, plus ravi par ce que Draco avait dit sur lui qu'inquiet pour les menaces de Rogue.
« Si vous vous souciez vraiment de lui, » poursuivit Rogue, d'une voix basse inquiétante « alors éloignez le de son père. Est-ce que vous avez pensé à ce que Lucius pourrait faire s'il trouve quelque chose sur cette... cette liaison absurde ? »
Harry leva les yeux, confus et rencontra le regard intense de Rogue. Il se souvenait de l'avertissement de Dumbledore. Mais Draco était en sécurité à Poudlard, n'est-ce pas ? Et il n'allait pas retourner chez lui. « Qu'est-ce que vous voulez dire par 'pourrait lui faire' ? » demanda Harry, très inquiet.
Rogue le regarda d'un air incrédule et furieux, comme si l'incapacité d'Harry à comprendre la gravité de la situation était au delà de tout espoir. « Je veux dire » grogna-t-il « que Lucius Malfoy détruit tout ce qu'il touche. Il utiliserait certainement Draco pour vous avoir et ne réfléchirais pas deux fois avant de détruire son propre fils si il ne répondait pas à ses attentes. Etes-vous stupide au point de ne pas vous rendre compte que vous mettez tous les deux vos vies en danger ? Si vous vous souciiez réellement de lui vous resteriez foutrement loin de lui Potter ! »
Le visage d'Harry devint rouge, de colère, de honte et à cause de l'insulte. Il n'avait pas du tout pensé aux choses de cette manière. Il devrait en parler avec Draco. Mais il ne s'éloignerait en aucun cas de l'autre garçon. Ça lui faisait mal de ne pas être avec lui maintenant. Et en dépit de sa méchanceté, il était clair pour Harry que Rogue disait ces choses parce qu'il se souciait de Draco, et de ce fait, ils avaient un point commun absolument inattendu. Harry retint une quelconque réplique. « Puis je partir maintenant, monsieur » dit-il d'une voix assez bien contrôlée.
Rogue se pencha en avant, ses mains posées à plat sur son bureau « souvenez-vous juste de ce que je viens de vous dire » siffla-t-il.
Harry attrapa ses livres et disparut de la salle de Potions sans ajouter un mot. Il marcha tristement jusqu'à la classe de Binns. Ses inquiétudes à propos du comportement de Draco ce matin avaient éclipsé toute autre pensées de son esprit, il se sentait anxieux et frustré. Maintenant, il devait attendre jusqu'à la fin du déjeuner pour avoir la possibilité de parler à Draco. Mais il n'allait pas laisser le Serpentard lui échapper encore une fois. En fait, il avait l'impression qu'il ne voulait plus le perdre de vue, plus jamais. Il ne comprenait pas ce qui se passait. Il était sur que Draco n'était pas en colère mais... les mots de Rogue lui revinrent en tête « j'ai essayé de le détourner de cette fixation folle qu'il fait sur vous » C'était hier. Et hier, Draco ne l'avait pas écouté. Mais si Draco avait reconsidéré les choses ce matin ? Ou si c'était quelque chose qu'il avait dit hier soir ? Mon dieu. Et si... arrrgh. C'est inutile, se rappela-t-il. Il n'y a rien que je puisse faire maintenant. Quoique se soit, il devait attendre et essayer de ne pas devenir fou à force de s'inquiéter, au moins jusqu'à ce qu'il puisse parler à Draco lui-même.
Finalement après avoir enduré ce qui semblait être des heures de tortures sournoisement déguisées en mystères magiques du 17ème siècle, Harry rejoignit la Grande Salle pour déjeuner. Ses yeux se dirigèrent immédiatement vers la table des Serpentards, et à son grand soulagement, Draco était là. Son soulagement fut cependant de courte durée car il avait encore les yeux baissés, et son visage revêtait encore cette même expression dédaigneuse. Il tenait la Gazette du Sorcier d'une main, lisant alors qu'il mangeait. Mais, lorsqu’ Harry le regarda, cependant, il devint évident, pour lui au moins, que Draco prétendait juste lire le journal et qu'il jouait seulement avec la nourriture. C'était complètement dingue.
Harry arrêta de fixer Draco, en tout cas, assez longtemps pour se servir à manger puis, il se mit à engloutir son repas aussi vite qu'il le pouvait. Quand Draco se leva, il avait déjà presque fini. Ron le gratifia d'un coup d'oeil perplexe puis retourna à sa conversation avec Hermione. Harry avala la dernière portion de nourriture et regarda Draco.
Comme s'il attendait cela, Draco posa lentement sa fourchette, puis son journal. Il se leva, et pour la première fois depuis ce matin jeta un coup d'oeil à Harry, puis il se retourna et marcha rapidement vers les portes de la Grande Salle. Ça avait été une esquisse de coup d'oeil, rien de plus, ses yeux ne s'étaient même jamais levé jusqu'au visage d'Harry.
Mais Harry avait compris le message. Il se mit immédiatement debout et marmonna un "je vais faire un tour dehors" en direction de Ron et Hermione et sortit aussitôt. Alors qu'il se dépêchait, il aperçut une silhouette enveloppée d'une robe noire et la tête blonde de Draco emprunter le chemin qui faisait le tour du lac. Harry le poursuivit.
Draco s'arrêta finalement près du petit taillis où les bouleaux argentés poussaient, là où le chemin tournait pour se poursuivre le long du lac. Il était debout, une main posée sur le tronc blanc d'un des arbres, tournant le dos au château, il semblait regarder l'eau froide du lac, d'une couleur acier. Harry, un peu essoufflé de sa course rapide, le rattrapa là.
* * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * *
Hermione sourit alors qu'elle entendit Harry marmonner quelque chose à propos d'aller faire un tour dehors et retourna à son déjeuner. Puis, elle sentit Ron se raidir derrière elle et l'entendit souffler lourdement.
« Bon sang ! Je le savais ! » s'exclama-t-il « Il est encore parti après Malfoy -comme il l'a fait l'autre jour quand ils se sont battus dans le hall ! » Ron se leva. Il regarda Hermione. « Cette fois, je vais être là pour voir ce qu'ils font. »
Hermione saisit son bras. « Ron, attend » Elle le ramena vers le banc. « Assis-toi. De quoi parles-tu ? »
Il s'assit avec réticence, tendant le cou pour voir Harry partir de la Grande Salle quelques minutes après Draco. « C'est Harry » dit-il impatiemment. « Quelque chose se passe entre lui et Malfoy. Je viens juste de le voir suivre ce crétin visqueux et je veux savoir pourquoi. »
Hermione fronça les sourcils. « Ron, je me souviens très bien qu' Harry nous a dit qu'ils ne se battaient pas, et s'il veut parler à Draco, je pense qu'il peut y arriver sans toi. »
« Argh ! Hermione, ne l'appelle pas comme ça. Et qu'est-ce qu' Harry pourrait bien lui dire ? »
« Pas mal de chose en fait, je pense. »
« QUOI ! »
« Tu n'as pas remarqué comment ils se regardaient avant le cours de Potions hier matin ? Ils se souriaient- comme si c'était une sorte de plaisanterie entre eux- quelque chose qu'ils savaient mais pas nous. Je pense qu'ils ont fait la paix. » Elle secoua la tête devant l'expression horrifiée de Ron. « Je veux dire, Draco a vraiment changé, et s'il veut se réconcilier avec Harry pour tous les problèmes qu'il a causé, je pense qu'ils doivent avoir beaucoup de choses à se dire. Et si c'est ce qui se passe, tu dois rester en dehors de ça et ne pas interférer. »
« Est-ce que tu es folle ? » s'indigna Ron « C'est complètement dingue, Hermione. » Elle le fusilla du regard. « Ce con n'a pas changé. Toute sa famille est pourrie jusqu'à la moelle des os. Je suis sur qu'il prépare quelque chose- un complot pour qu' Harry ait des ennuis. »
« Écoute Ron » dit Hermione, d'une voix qui ressemblait de plus en plus à celle de la Préfète en Chef, « il a changé que ça te plaise ou non. Je le sais parce que je lui ai parlé moi-même. Il a été très... serviable. » Elle avait été sur le point de dire amical ou aimable mais ces mots n'étaient pas justes. Ils étaient trop gentils pour correspondre à Draco Malfoy. Il avait été... eh bien, peut-être que civil était le bon mot, toujours aussi froid et distant mais également poli. Il était différent mais restait quelque part le même. Et il avait définitivement été serviable. En fait, Hermione devait le reconnaître, elle commençait à souhaiter que ce soit lui qui ait été nommé Préfet en Chef plutôt que cette andouille de Serdaigle qui s'enorgueillissait de son badge mais n'assumait pas ses responsabilités. Hermione était une des seules à savoir que c'était Draco qui aurait du devenir Préfet en premier, à savoir qu'il l'avait mérité.
Draco avait un esprit logique et très créatif, et Hermione comptait de plus en plus sur ses conseils. Par exemple, la veille, elle avait été le voir pour lui parler d'un problème, et il l’avait volontiers aidée à chercher des solutions. Il avait une jolie chambre aussi. C'était calme, pas comme le reste du château. Et il possédait un charmant échiquier posé sur une table en face du feu- Hmmm... échiquier... Quelqu'un lui avait récemment parler d'échec. Oh oui, c’était Ron à propos d'Harry- Soudainement, Hermione retint sa respiration. Sa main vola vers sa bouche pour retenir une exclamation. Oh mon !
Le visage de Ron se transforma en à peine une seconde, et de furieux;, il devint perplexe. « Quoi ! Qu'est-ce qui ne va pas ? »
« Je...euh... Rien du tout » dit Hermione, en pensant à toutes vitesses. « Je me demandais juste... Harry ne t'as toujours pas dit qui il voyait ? »
« Non, il ne me l'a pas dit. » marmonna Ron, en faisant la tête. « Je ne comprend pas ça non plus. »
Hermione piqua sa fourchette sans y penser dans son assiette et repoussa la nourriture. Est-ce qu'il était possible que Harry et Draco... Draco !?!... avait fait plus que parler ? « Dis moi encore Ron, » dit-elle avec hésitation « qu'est-ce qu' Harry a dit qu'il avait fait... la première fois où il est rentré si tard ? »
Ron roula les yeux. « Il a joué aux échecs avec quelqu'un d'une autre maison. Puis Seamus a fait remarqué qu'il avait forcément embrassé quelqu'un vu sa tête; et il a finalement admis que oui. »
« Tu es sur... qu'ils... euh... oh mon Dieu... s'embrassaient ? »
« Oh oui, » dit Ron, en souriant. « Sur et certain. » Ron rit. « Ha, tu aurais du le voir- sa chemise mal boutonnée, les joues rougies. Et je lui ai demandé comment c'était hier soir. 'Spectaculaire' c'est ce qu'il a dit. Pourquoi ? Tu sais quelque chose, Hermione ? »
« Eh bien, » répondit Hermione lentement « J'ai fait quelques vérifications, discrètement bien sur, et aucuns des préfets de Poufsouffle ni de Serdaigle n’ont vu Harry dans leur salle commune, ou avec quelqu'un de leur maison hier soir. »
« Seigneur, Hermione ! Est-ce que tu es en train de me dire qu'il voit quelqu'un de Serpentard ? »
« Je ne te dis rien du tout, sauf que, si je suis dans le vrai, Harry doit avoir de bonnes raisons pour nous cacher sa relation, et tu n'as pas besoin de le harceler avec ça. Laisse le te le dire quand il sera prêt. »
Ron regarda Hermione avec suspicion. « Tu le sais, n'est-ce pas ? Tu sais qui c'est ! »
« Oui, je pense. »
« Oh, vas-y Hermione. Dis le moi. Pourquoi est-ce que je ne pourrais pas savoir moi aussi ? Je veux juste être sur qu' Harry ne soit pas blessé cette fois-ci. »
Hermione soupira et posa affectivement sa main sur le bras de Ron. « Ron, je sais que tu crois bien faire, mais, ce n'est pas parce que je pense avoir deviné qui c'est que je dois pour autant te le dire, surtout quand Harry veut garder sa relation secrète. Je suis désolée mais tu devras l'apprendre de lui. » Hermione leva les yeux, pensivement, se souvenant de tout ce que Harry avait récité en cours de Potions ce matin, et elle sourit lentement à Ron. « Tu sais, ça me parait plutôt évident, maintenant que je sais qui c'est. »
Ron fronça les sourcils. « Eh bien, tu n'as pas besoin de t'en vanter… C'est d'accord, j'attendrai jusqu'à ce qu'il me le dise, mais cette histoire avec Malfoy est une autre affaire. Ça fait assez longtemps qu'ils sont partit. » Ron se leva. « Je vais aller le voir. »
« Ron, non. Attends. » Hermione essaya d'attraper son bras mais il fut trop rapide pour elle cette fois. Elle secoua la tête en le regardant marcher à grand pas vers le Hall. J'espère juste que tu ne vas pas tomber sur quelque chose que tu ne voudrais pas voir. Puis, elle commença à rire, en repensant à la scène dans le Hall la veille. Elle ne se demandait plus pourquoi ils se regardaient comme ça, « Mes intentions concernant Mr. Potter ne ressemble pas du tout à la définition de bagarre. » - c'était franchement drôle. Puis, elle prit une brève inspiration et secoua la tête. Mon Dieu, Harry, j'espère que tu sais ce que tu fais.
* * * * * * * * * * * * * ** * * * * * * * * * * * * * * * *
Harry s'arrêta quand il pénétra dans le petit bosquet de bouleaux argentés, ébloui un instant par la beauté monochrome de la scène s‘offrant à ses yeux. Draco avait le dos tourné, ses pâles cheveux et sa robe noire parfaitement assortis au maigre tronc pâle et aux délicates branches noires qui formaient une voûte au-dessus de sa tête et se figeaient en des silhouettes entrelacées dans le ciel gris. Pendant quelques secondes, Harry hésita, sa résolution luttant contre sa peur, mais il n' avait pas non plus d'autres options. Il devait savoir. Alors, rassemblant son courage et sa détermination, il avança et se tint à la gauche du Serpentard blond, restant toutefois un peu derrière lui. Il pouvait maintenant voir Draco, qui, bien que semblant regarder par-delà le lac, avait en fait les yeux fermés. Le coeur d'Harry sombra quand Draco ne se retourna pas vers lui pour le regarder. Il voulait toucher l'autre garçon, mais n'osa pas. « Draco ? » questionna-t-il gentiment.
Draco inspira profondément et tourna son visage vers lui. «Harry. » La réponse était tendue et à peine audible.
Harry sentait la tension émaner de Draco, comme si un seul mot mal employé le briserait comme du verre. Le vent froid du lac souleva ses cheveux et ce fut le seul mouvement qui l'anima. Il semblait à peine respirer, attendant ce mot qui le détruirait, terrifié qu'il ne soit prononcé et cependant, glacé, incapable de bouger à cette perspective. « Tu me manquais au petit-déjeuner. » dit finalement Harry, d'une voix douce. « Tu m'as manqué toute la matinée. J'étais inquiet. »
« Tu dois être content, » dit Draco calmement. « Des points pour Gryffondor de la part de Rogue. Ça n'arrive pas souvent. »
« Je n'en ai rien à foutre de ça » dit Harry, se rapprochant. « Ces points auraient du être pour toi. » Il s'interrompit pour prendre une profonde inspiration, et posa la question qui l'avait taraudé toute la matinée. « Draco, qu'est-ce qui ne va pas ? Est-ce que tu regrettes ce qui c'est passé hier soir ? »
La tête du blond se baissa un peu, et Draco secoua légèrement la tête. La main placée sur l'arbre retomba mollement à côté de lui, puis, il croisa les bras sur sa poitrine; un geste protecteur. « Seulement le fait de m’être totalement ridiculisé. » murmura-t-il.
« C'est ce que tu penses ? »
« Pas toi ? »
« Non » dit Harry fermement mais avec gentillesse. « Ce n'est pas ce que je pense. Et si tu m'avais regardé ne serait-ce qu'une seule fois ce matin, tu l'aurais su. »
« Mais tu es parti hier soir sans dire un mot, ni même au revoir... rien du tout. »
Harry soupira intérieurement de soulagement. Mon Dieu, j'aurai du comprendre qu'il serait gêné par ce qui c‘était passé, pensa-t-il. Son imagination avait dressé des explications beaucoup plus sérieuses pour justifier le comportement de Draco. « Je ne voulait pas te réveiller » expliqua-t-il. « Tu avais besoin de dormir. » Harry posa légèrement ses mains sur les épaules de Draco. « Et je ne suis pas parti immédiatement. » Ses pouces commencèrent à dessiner de petits cercles, relâchant la tension entre ces épaules. « Je suis resté très longtemps. Je ne voulais pas du tout partir. »
Draco se laissa légèrement aller entre les caresses de ces mains apaisantes. « Je me suis réveillé ce matin, et je me sentais si... étrange et confus, et... horriblement gêné. Je ne pleure pas Harry. Je ne me souviens pas l'avoir jamais fait. Et je ne m'endors pas non plus comme ça. »
Harry pouvait sentir le corps de Draco se détendre, il le sentait se libérer de cette tension. Il pencha sa tête et embrassa la nuque de Draco. « Alors c'est dix-sept ans de retenu qui s'échappe en une seule fois, » dit-il, se penchant pour embrasser le creux de l'oreille de Draco, en rapprochant de lui le Serpentard qui n'opposait plus aucune résistance maintenant. « C'est normal que c'est été un déluge » Harry prit Draco dans ses bras et le serra contre lui. Il sentit les mains de Draco saisir ses poignets, et il embrassa cet endroit doux sous son oreille. « Et je t'ai endormi, » dit-il, en fermant les yeux, laissant les cheveux fins de Draco venir lui chatouiller le visage. « Est-ce que tu sais combien tu es beau quand tu es endormi ? »
Draco se détendit dans l'étreinte d'Harry, puis tourna son visage sur le côté et posa sa tête contre celle d'Harry. Il rougissait légèrement. « Non, » dit-il d'une voix rauque. « Comment est-ce que je pourrais savoir quelque chose comme ça ? » Un instant plus tard, il demanda « qu'est-ce que tu veux dire par ‘tu m'as endormi’ ? »
Harry ouvrit les yeux et regarda au-delà de Draco, par dessus le lac. L'eau était d'une couleur ardoise à cause du froid, le vent relevait de petits pics d'écume gelée. Le reflet du château était brillant, fragmenté en pièces, puis, il redevenait entier alors que l'image s'étendait sur la surface de l'eau. Harry resserra ses bras autour de Draco. « Je suis un médicomage de septième classe » dit-il essayant de paraître banal mais sachant d’avance que sa voix tremblerait au sérieux de sa déclaration. « Personne à part Dumbledore et Mme Pomfresh ne le sait, » dit-il doucement « Je suis encore en apprentissage- »
Draco s'éloigna abruptement d’ Harry et tourna son visage vers lui. Ses yeux lançaient des éclairs noir, la colère les rendant tel le gris des nuages de tempête, la couleur du ciel au-dessus du lac. « Tu as fait de la magie sur moi sans me le demander ? » demanda-il, des étincelles brillant dans ces yeux gris.
Harry croisa le regard intense de Draco avec calme, légèrement contrit. « Je suis désolé » dit-il « tu as dit que tu étais épuisé. Que tu n'avais pas dormi. Je voulais que tu te sentes mieux. »
Draco ferma les yeux et fut silencieux pendant un très long moment, son soudain accès de colère s'évaporant au souvenir des mors murmurés par Harry et la façon dont ils l'avaient profondément touché. Il se rappela de la sensation tremblante et exaltante des mains d'Harry caressant son dos nu, et l'incroyable pouvoir apaisant que ces caresses possédaient, soulageant sa plus profonde douleur, comment elles avaient calmées et laissées en lui un sentiment de paix. « Je me suis senti mieux. » dit-il enfin, rencontrant le regard émeraude d'Harry, ses yeux gris étincelaient, impressionné. « C'était... incroyable. » Il tendit sa main, et quand Harry la prit, il tourna sa paume dans la sienne. « C'est de ça que tu n'aimes pas parler ? Tu peux soigner les gens avec un toucher, sans baguette ? » Il posa légèrement sa main sur la paume d'Harry, en la caressant du poignet jusqu'au bout de ses doigts. « Mon Dieu, Harry. Est-ce que tu sais combien c'est rare ? »
Harry sentit ses oreilles s'empourprer. « Oui » dit-il calmement. « On me l'a dit » Il retira sa main de celle de Draco et fit un pas en avant, comblant le vide qui les séparaient. « Draco » dit-il alors que ses bras encerclaient la taille de l'autre garçon, ses yeux ne le quittant jamais. « Il y a quelques jours, je n'aurai pas pu nous imaginer tous les deux comme ça, mais ce matin, quand tu ne voulais pas me regarder... ça m'a vraiment fait mal. » Il laissa ses mains glisser le long du dos de Draco, resserrant son étreinte autour du Serpentard. « Je ne peux plus me battre contre toi maintenant » dit-il. « je ne peux plus faire demi-tour et revenir à ce qui était entre nous avant. »
« Harry » dit Draco sérieusement, glissant ses bras autour de son cou. « Je suis loin d'être capable de revenir à ce qui se passait entre nous avant. » Il rejeta sa tête en arrière alors que le vent soufflait dans ses cheveux et dans ses yeux. « Je nous ai imaginé comme ça des milliers de fois. C’est juste que je n’ai jamais pu croire que ça pourrait arriver. » Il posa sa tête sur son avant bras, le visage enfoui dans le cou d'Harry et resta silencieux pendant un moment. Puis, il parla encore, très doucement. « Et j'ai peur » murmura-t-il « qu'un jour je me réveille... comme ce matin... et que tu sois partit, et que tout ça n'ait été rien d'autre qu'un rêve pathétique. » Il prit une profonde inspiration, exhalant un long soupir. « Ce matin, je me suis sentit... si seul. J'ai pensé que tu avais changé d'avis. »
« Oh Draco, non » dit Harry, blessé par sa cruauté involontaire..
« Je ne pense pas avoir jamais eu aussi peur de quelque chose, et je ne sais pas ce que j'aurai fait si tu n'étais pas venu. Je sais que je ne te mérite pas, Harry. Je ne sais pas comment tu peux me faire confiance après tout ce que j'ai fait. Je ne mérite pas ton pardon. Pas aussi facilement. » Draco releva la tête et regarda Harry, l'expression de ses yeux étaient solennelle. « Mais, ce que tu as dit hier soir à propos de nous... qu'on s'appartenait... ça signifie... tout pour moi. Je n'avais jamais osé espérer, avant, que tu ressentes ça de cette manière. »
Le regard d'Harry chercha loin dans les yeux de Draco. « J'ai beaucoup pensé au fait de te faire confiance ou non, » dit-il sincèrement, « et j'ai confiance en toi maintenant. Quant à ne pas mériter mon pardon... Je n'ai jamais voulu me battre contre toi, ou te haïr. C'est juste que je ne comprenais pas, et maintenant que je sais, ces choses n'ont plus d'importance. Mon pardon n'est pas grand chose, et je ne peux pas laissé le passé ruiné ce qui commence entre nous. » Harry tendit sa main et ôta les cheveux qui étaient devant les yeux de Draco. « Ce que je veux, c'est que nous soyons ensemble, plus que tout. Est-ce que tu me fais assez confiance pour croire ça ? »
Draco ferma les yeux au toucher léger d'Harry sur son visage et acquiesça. « Je le veux aussi, Harry » dit-il calmement. « C'est juste que je n'ai pas l'habitude... d'être pardonné. » Il leva la tête et rencontra les yeux émeraudes d'Harry, ses yeux étaient de la couleur d'une pluie matinale.
« Je pensais tout ce que je t’ai dit hier soir » dit Harry, sa voix à la fois douce et sérieuse. « Rien n'a changé ce matin. » Il s'interrompit et ajouta « est-ce que tu penses vraiment que je suis le genre de personne qui peuvent être avec toi comme je l'ai été hier soir et qui pense le lendemain que ça ne signifie rien ? »
« Non » dit Draco, un sourire à moitié embarrassé, à moitié désolé jouant aux coins de sa bouche.
Harry vit alors un regard timide éclairer les yeux de Draco. Ce fut un regard qu'il trouva énormément charmant.
« Ce n'est pas toi » dit Draco doucement. « C'est plus parce que j'ai du mal à croire que je sois ce genre de personne chanceuse- qui puisse t'avoir comme ça hier soir, et qui t'ont encore ce matin. »
« Oh, » murmura Harry en se penchant pour presser un baiser léger près de cet adorable courbe au coin de sa bouche. « tu m'as aussi ce matin. » dit-il, soufflant les mots sur la joue de Draco.
Draco sourit ensuite, et Harry embrassa sa bouche, son sourire et partout ailleurs.
Harry prit son temps avec ce baiser, laissant la certitude de ce qu'il commençait à éprouver s'exprimer, explorant cette unité qu'il éprouvait avec cette personne sur tant de facettes, dans son corps, son esprit et son coeur, son désir, son besoin d'appartenir à cette personne. Il sentit Draco se donner à lui, tremblant, se laissant aller finalement, se mêlant en lui. La respiration rapide de Draco se confondait avec la sienne, des vagues de chaleur légères comme une plume coloraient son visage, des doigts jouaient avec ses cheveux, Draco répondait avec la même conviction dans ses sentiments, le même besoin de lui appartenir, d'être sien. Il y avait une nouvelle dimension dans ce baiser, comme des ponts traversés et une fondation solide bâtie sous leurs pieds, un engagement pris, un accord certain.
Draco s'éloigna un peu pour pouvoir regarder Harry dans les yeux et éclata de rire. Ses lunettes étaient toutes embuées.
Harry rit aussi et les enleva.
Les yeux de Draco brillaient, comme le soleil venant après la pluie. « Mais promets-moi une chose, Harry » dit-il souriant à nouveau.
« Quoi ? » demanda Harry, le coeur retourné par ce sourire.
« Si jamais tu refais ce sort pour m'endormir, laisse-moi me brosser les dents avant. Mon haleine sentait le plancher de la volière quand je me suis réveillé ce matin. »
Harry lui sourit, et se pencha pour l'embrasser à nouveau. « Plus maintenant » murmura-t-il.
« Tu es sur ? » demanda Draco, lui souriant aussi et l'embrassant une nouvelle fois.
« Certain. » dit Harry, en riant.
« Bien » répondit Draco et il rapprocha Harry pour l'embrasser passionnément
Draco serra plus fermement Harry dans ses bras comme s'il voulait qu'il ne parte jamais, et Harry sentit ce besoin physique qui grandissait entre eux déferler en lui dans un tremblement exaltant, un besoin d'être plus proche de lui qu'il ne l'était avec ce baiser. Leurs premiers baisers, même le simple fait de toucher l'autre avaient été si intense, si nouveau que seulement ça avait été suffisant. Mais maintenant... L'intensité de ce baiser laissait en eux une urgence qu'il ressentait tous les deux. Harry s'accrocha à Draco comme s'ils pouvaient se dissoudre l'un dans l'autre, oubliant où il était, son monde se réduisant à ce moment, ce baiser, ce désir qui brûlait toutes pensées rationnelles hors de son esprit.
Et ensuite les souvenirs se déversèrent comme un seau d'eau froide sur sa tête. Oh mon dieu. Le mensonge qu'Harry avait fait réapparut soudainement pour le hanter. Il le ressentit comme un coup de poing dans son estomac. Draco avait été si invariablement honnête avec lui, et il voulait que rien ne vienne entre eux, aucuns fantômes accusateurs ne devaient s'élever du passé. Et peut-être que, maintenant aussi, pour la première fois, il était près à parler à quelqu'un de ce qui c'était passé. Il devait dire la vérité à Draco. Harry rompit le baiser aussi gentiment qu'il le pu. « Draco » chuchota-t-il. « Il y a quelque chose que je dois te dire- »
« Maintenant ? » fut la réponse murmurée de Draco contre la bouche d'Harry, alors que les lèvres de ce dernier refusaient d'être séparées des siennes.
« Oui. Mmmm » Harry céda un autre baiser et réessaya à nouveau. « Draco, c'est important. »
Draco s'éloigna juste assez pour scruter Harry, une trace d'inquiétude apparaissant dans son regard. « Quelque chose ne va pas ? »
« Non, oh, non » dit Harry « Rien dans ce genre là- c'est juste quelque chose que j'aurai du te dire avant, mais je ne le voulais pas, et maintenant- »
Draco acquiesça, et dévisagea Harry avec sérieux, attendant.
« Eh bien, c'est à propos de ce que je t'ai dis l'autre jour dans le hall, quand tu m'as demandé si j'étais- »
« HA-RRY ! » L'appel ne venait pas de très loin.
Harry et Draco se retournèrent tous les deux, perplexe. Harry farfouilla un moment pour retrouver ses lunettes et les remettre. Ron se dirigeait vers eux à vive allure, et était presque à la courbure du lac, mais pas assez proche pour voir clairement où ils étaient parmi les arbres. Ils se séparèrent avec résignation.
« Zut » jura Harry à voix basse.
« Hmm » dit Draco, regardant la silhouette de Ron approcher rapidement, ses yeux rétrécis. « Il semblerait que ton ombre dévouée t'ait enfin trouvé. »
Harry regarda Draco. « Désolé » dit-il.
« Ça devait arriver tôt ou tard. » répondit-il alors qu'il rajustait ses robes et lissait ses cheveux en arrière. Ses traits se changèrent en une expression de dédain imperturbable et il croisa ses bras sur sa poitrine, l'ancien et bien connu personnage de Draco Mallfoy-est-un-con-imbuvable-froid-et-ennuyeux reprenant parfaitement sa place.
Harry regarda la transformation avec consternation et il ressentit soudainement un moment de panique et de doute. Avait-il eu tort de penser que Draco Malfoy avait changé ? N'était-ce pas seulement l'allégeance de Draco à son père qui avait changé et qu’il n’avait effectué des changements calculés dans son comportement que pour faire avancer ses nouvelles priorités et ses nouveaux intérêts ? Est-ce qu'il n'avait pas autorisé Harry et Dumbledore à voir quelque chose de différent parce qu'il le voulait ou avait besoin d'eux ? Mais peut-être qu'il n'avait pas vraiment changé ?
Draco se retourna et regarda à nouveau Harry, leurs yeux se croisèrent.
Et Harry retint alors légèrement sa respiration, en voyant ce qu'il y avait dans ces yeux. Oh, l'expression faciale et la position et les manières étaient peut-être celles de l'ancien Draco mais pas les yeux. Harry sentit son coeur bondir de joie- parce que les yeux qui le regardaient autrefois étaient renfrognés, coléreux ou blessés. Maintenant, ils étaient chaleureux, confiant et loin d'être indifférent. La réalisation le frappa. C'était le vrai et seul changement- la colère et les sentiments blessés étaient partis. L'ancien Draco était encore là, tout comme le garçon qu'Harry commençait à aimer avait toujours été là, caché sous une indifférence froide; une partie de lui-même que Draco montrait rarement, une partie qu'il considérait comme étant profondément intime. Draco avait pris le risque et avait autorisé Harry à voir plus loin en lui, à voir les endroits qui étaient vulnérables et qui manquaient d'assurance. Mais pour tout le monde, cette partie intime resterait probablement plus ou moins cachée. Harry doutait que Draco ne laisse Ron la voir. Draco Malfoy, Maître de l'Illusion, pensa-t-il. J'espère que je sais vraiment qui tu es.
« Il y a quelque chose que je devais te dire, Harry » ajoutait Draco « Maintenant, avant qu'il n'arrive ici. Est-ce que tu te souviens de ces filles qui voulaient aller au Bal de Noël avec nous ? » Il s'interrompit, ayant remarqué l'expression abstraite d'Harry. « Harry, est-ce que tu m'écoutes ? »
« Oui » répondit Harry, souriant, amusé de s'apercevoir qu'il attendait avec une certaine impatience la rencontre entre Ron et Draco et surtout de voir comment ce dernier allait agir avec le roux.
« Ce midi » poursuivit Draco « j'ai entendu l'une d'elles, la bonde, dire qu'elle avait l'intention d'aller te parler après ton entraînement de Quidditch cet après-midi. Je pense qu'elles sont fatiguées d'essayer avec moi. De toute façon je voulais juste te prévenir de rester loin d'elle- »
« Harry ! » Ron avança entre les arbres et affronta Harry et Draco. « Enfin, je te retrouve » il fronça les sourcils en direction de Draco. « Malfoy » dit-il « Qu'est-ce qui se passe ? Qu'est-ce que tu prépares ? »
Draco haussa un sourcil à l'insinuation, et regarda ostensiblement Harry. « J'admire juste la vue, Weasley, » dit-il, incapable lui-même de s'empêcher de sourire alors qu'Harry rougissait légèrement. « Qu'est-ce que tu fais toi, ici ? »
« Je cherchais Harry. Et n'essayes pas de jouer aux innocents avec moi. » rétorqua Ron. « J'ai entendu ce que tu disais. De qui parlais-tu ? »
Draco rejeta ses cheveux en arrière d'un petit geste élégant de la tête. « Juste d'une fille qui veux sortir avec lui. »
« Et qu'est-ce que ça peut te faire si Harry sort avec elle ? » dit Ron en lui lançant un regard noir.
« Eh bien » répondit Draco, sa voix reprenant à présent ses imbuvables accents traînants « nous dirons juste que je n'aimerais pas beaucoup ça. En fait, je ne l'aimerai pas du tout. Oui, je serai horriblement bouleversé et en colère. Et ensuite, les choses deviendraient particulièrement désastreuse- particulièrement sous la tour d'astronomie. »
Harry ne pu s'en empêcher. Il commença à rire.
Ron était trop en colère pour l'avoir remarqué. « C'est vraiment dommage, Malfoy ! Je ne vois pas comment tu pourrais avoir le droit de dire quelque chose sur ça. Harry sort avec qui il veut ! »
« Oh ? » dit Draco, un sourcil arqué. « Vraiment ? » Il essaya de ne pas rire. « Je me souviendrais de ce que tu viens de dire, Weasley, puisque je sais qui il voit et que je sais en plus que tu ne l'aimeras pas. »
Ron se tourna avec colère vers Harry « Harry ? Comment ça se fait qu'il sache qui tu vois quand tu ne veux même pas le dire à tes amis ? »
Harry essayait vaillamment d'arrêter de rire. Il ne voulait vraiment pas asticoter Ron. Eh bien, peut-être juste un peu … « Parce qu'il était là ? » dit-il.
Ron regarda Harry, puis Draco, avec colère. Et, ses yeux se rétrécirent. « Oh, je sais » dit-il « Je vois ce qui se passe par ici. »
Draco et Harry échangèrent des coups d'oeil étonnés et attendirent avec amusement que Ron poursuive.
« Vous vous battez pour la même fille ! » s'exclama finalement Ron, le visage rouge. « Harry, je n'arrive pas à croire que tu veuilles sortir avec une des filles du harem de ce con ! »
« Mon QUOI !?! » Draco fixa Ron avec incrédulité pendant une seconde puis se retourna vers Harry. « Bon Dieu. Est-ce que toute l'école pense que je couche avec tout ce qui a une jupe ? »
Harry fut obligé de rire- Draco était l’image même de l'outrage et du dégoût. « Eh bien, » dit Harry avec un sourire d'excuse quand il pu parler, « c'est plus parce que tout le monde sait que tout ce qui a une jupe veut coucher avec toi, et personne ne va imaginer que tu refuses. »
Draco sembla tourner ça dans sa tête l'espace d'une seconde puis jeta à Harry un regard espiègle. « Seigneur, ils en auraient des surprises, » dit-il d'un ton bas que seul Harry pu entendre.
« Harry, tu sais la réputation qu'il a » continua Ron avec acharnement, ignorant Draco mais agacé de n'avoir pas pu entendre ce qu'il avait dit à Harry. « Est-ce que tu es devenu complètement taré de te battre contre lui pour une fille avec laquelle il a probablement déjà couché ? »
Harry et Draco se tournèrent tous les deux pour jeter des regards furieux à Ron, Harry secoua enfin la tête, se forçant à rester sérieux un moment pour le bien-être de son camarade de dortoir. « Ron, honnêtement. On ne se bat pour rien du tout. Nous étions juste en train de... parler. Et je ne veux pas que tu prennes ça de cette façon. Je veux dire, j'apprécies vraiment que tu viennes jusqu'ici vérifier si j'ai un problème et tout ça mais je me débrouille bien mieux avec Draco quand tu n'es pas dans le coin. »
Le Serpentard émit un ricanement assez mal étouffé.
Ron se tourna vers Draco, une lueur de défi teinté de colère brillait dans ses yeux. « Alors tu penses que c'est dôle, c'est ça ? Eh bien, Harry pourrais te prendre n'importe quand... avec... avec une main dans le dos ! »
« Oh vraiment, Weasley, » riposta Draco sans perdre une miette de ce qui avait été dit. « Et qu'est-ce qui serait drôle là-dedans ? » il se retourna vers Harry avec un sourire diabolique. « Je préférais tellement qu'il utilises les deux mains. »
Harry s'étrangla et devint rouge vif. « Okay, ça suffit ! » dit-il. « Arrêtez ça tous les deux. » Harry regarda Draco et soupira. « Je pense... que je dois lui dire. »
Draco haussa un sourcil, dévisageant Harry en silence pendant un moment. Puis, il fit un petit mouvement de tête. « Est-ce que tu veux que je reste ? » demanda-t-il calmement.
Harry secoua légèrement la tête, ses yeux transmettant à la fois des excuses et un merci.
« Me dire quoi ? » demanda Ron.
Draco l'ignora et avança très près d'Harry. « La conversion que nous avions plus tôt n'est pas fini» dit-il doucement.
« Je sais. » lui répondit-il.
Des yeux gris rencontrèrent les verts dans un accord muet d'où et quand. « Bonne chance » dit Draco à voix basse, penchant sa tête vers Ron.
Harry acquiesça. Il voulait embrasser Draco ou, si ce n'était pas le cas, au moins le toucher avant qu'ils ne se séparent et pendant un moment, ce besoin fut presque irrépressible. C'était hors de question, cependant, avec Ron à côté d'eux. Mais Draco sembla aussi le ressentir et réussit à glisser ses doigts dans la main d'Harry pendant une fraction de seconde, cachés par leurs robes. Harry pressa ses doigts rapidement avant qu'ils ne s'échappent.
Draco se tourna vers Ron avec sur le visage une expression railleuse à moitié méprisante, à moitié souriante. « J'espère qu'il n'y a aucun cas de crises cardiaque dans ta famille, Wesley » dit-il froidement. Puis, il se rapprocha de Ron et croisa ses yeux. « Et » dit-il d'un ton bas et sérieux, une légère trace de menace traînant dans sa voix « maintenant on va savoir si tu pensais vraiment ce que tu as dit il n'y a pas si longtemps- à propos d'Harry qui pouvait sortir avec qui il voulait. » Il se retourna et jeta à Harry un dernier coup d'oeil de soutien avant de partir.
Ron le fixa pendant quelques minutes puis se retourna vers Harry. « Mon Dieu, Harry, ce mec me file vraiment la chair de poule. Est-ce que tu as vu comment il te regardait ? Je ne pense pas que tu devrais rester seul avec lui. C'est évident qu'il manigance quelque chose. » Il s'interrompit, remarquant finalement l'expression aggravé d'Harry. « Quoi ? »
Harry ne savait pas du tout comment il allait s'expliquer. Mais il devait essayer. « Je souhaiterais vraiment que tu ne parles pas de lui comme ça, Ron. Les choses sont... différentes maintenant. » Harry repensa aux paroles qu'ils venaient tous les trois d'échanger. Draco avait seulement agacer Ron, peut-être un peu sévèrement, mais ça avait juste été de l'agacement, aucunes insultes n'avaient été jetées, même quand Ron l'avait insulté lui. « Il est différent maintenant. » dit-il fermement.
« Oh Harry » gémit Ron. « Tu ne vas pas t'y mettre toi aussi. Hermione m'a dit la même chose. Mais je n'y crois pas. Je ne vois aucune différence et je ne lui fais pas du tout confiance. »
Harry soupira. « Ron, arrête-ça et réfléchit un peu. Est-ce que tu peux me nommer une chose qu'il ai faite cette année pour nous déranger ? »
Ron secoua la tête. « Ça n'a pas d'importance. Pour ce qu'on en sait, il se retient sans doute pour quelque chose de plus gros. Je ne peux pas lui faire confiance. Et tu ne devrais pas non plus. »
« Mais je lui fais confiance maintenant. » dit-il sérieusement. « Depuis le jour où j'ai suis allé au bureau de Dumbledore avec lui, je lui parle- en fait, je passe beaucoup de temps avec lui. » Harry s'arrêta et prit une profonde inspiration. « Je l'apprécie vraiment maintenant. Je l'apprécie beaucoup. »
Ce fut la phrase de trop pour Ron. « Gah, Harry, comment peux-tu dire ça ? C'est de Malfoy que nous parlons. Est-ce que tu as oublié à quel point ce con, haït les moldus et est vicieux, vexant et snob ? Est-ce que tu as oublié tous les coups fourrés qu'il nous a fait ? »
« Oui ! » dit Harry en perdant patience. « J'essaie vraiment d'oublier tout ça- parce qu'il y a beaucoup de choses que je comprends maintenant, et que je ne comprenais pas avant et je ne peux plus lui reprocher d'avoir agi comme il l'a fait. Il me demande une seconde chance, et j'ai l'intention de la lui donner. »
« Eh bien, pas moi ! »
« Tu ne lui as même pas parlé ! »
« Et je ne le ferai pas ! » Ils se jetèrent tous les deux des regard noirs, maintenant aussi furieux l'un que l'autre et Ron poursuivit. « Harry, je n'y comprends rien. Et surtout, je ne comprends pas pourquoi tu ne veux pas me dire qui tu voies alors que ce crétin visqueux le sait ! »
« Je suis en train de te le dire Ron ! » dit Harry, complètement exaspéré par la tête de mule de son meilleur ami. « Tu ne m'écoutes pas ! Et je ne te l'ai pas dit avant parce que Draco a raison, tu n'aimeras pas ça ! »
« Draco ! Mon Dieu Harry, je n'aime pas ça. Et pour le fait de ne pas aimer la personne que tu voies, c'est complètement fou. Si c'est du sérieux pour toi, je devrais l'aimer. »
« Ron, c'est... Merde ! Est-ce que tu t'entends parler ? Je viens juste de te dire que j'appréciais beaucoup Draco et tu as certainement décidé de le détester- tu l'as traité de crétin visqueux ! »
« C'est différent- c'est Malfoy- »
« Non, ce n'est pas différent ! Tu ne comprends pas ? C'est exactement la même chose. Et si tu ne peux pas accepter que je veuilles être ami avec Draco, alors, je ne peux absolument pas te dire qui je vois ! »
Harry et Ron se fixèrent pendant plusieurs secondes. Ils venaient pratiquement de se hurler dessus. Ça n'allait pas du tout. Harry sentit qu'il devait sûrement laissé tomber pour l'instant. En plus, il faisait assez froid dehors et maintenant qu'il ne pouvait plus se blottir dans les bras de Draco, le vent froid du lac le faisait frissonner. « Viens » dit-il d'un ton résigné. « Je n'ai pas envie de me disputer avec toi à propos de ça. On devrait bientôt retourner au château de toutes façons. C'est presque l'heure des cours. »
Ils restèrent silencieux tout le long du chemin qui suivait le lac, tous deux enfermés dans leurs pensées et chacun désolé d'avoir été en colère contre l'autre. Finalement alors qu'ils grimpaient les marches des portes d'entrée, Ron parla calmement. « Harry, attends. Dis moi juste une chose. Hermione pense que tu voies quelqu'un de Serpentard. »
Harry soupira. « Quand est-ce qu'Hermione a tort ? »
« C'est vrai alors. »
« Oui. »
« Mon Dieu, Harry. »
Harry s'arrêta juste devant les portes et se retourna pour faire face à son camarade de dortoir. « Je suis en train de tomber amoureux Ron » dit-il doucement « et j'en suis heureux. J'aurais espéré que tu le sois aussi. »
Ron parut piquer au vif, puis baissa la tête. « Je suis désolé Harry. Mais je n'arrive pas à t'imaginer avec un de ceux-là. » Il leva la tête et croisa les yeux d'Harry, une lueur d'excuse et de résolution dans les siens. « Mais j'essayerai. » Il s'arrêta puis ajouta. « Est-ce que tu veux bien me le dire maintenant, qui c'est ? »
Harry soupira. « Il y a seulement une personne avec qui je passe du temps Ron. Et je t'ai dit qui c'était. »
« Mais » dit Ron, apparemment confus « Quand ? »
Harry secoua seulement la tête. « Ne te soucie pas de ça maintenant, » dit-il, en ouvrant une des portes et entrant dans le Hall. « On doit aller en classe. Je suis sur que ça te viendras à l'esprit. » Comme un cognard en pleine tête, pensa-t-il, agacé que ça doive être aussi compliqué. Pourquoi est-ce que je n'ai pas choisi une gentille petite Poufsouffle ? Oh mon Dieu. Je ne viens pas de penser ça. Arghhh.
* * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * *
Plus tard, cet après-midi là, Draco assis à sa fenêtre regardait l'équipe des Gryffondors s'entraîner. Plusieurs fois, depuis le début de l'entrainement, il avait haussé les sourcils de surprise. Harry enseignait à son équipe des manoeuvres qui étaient assez créatives. Ces mouvements allaient définitivement confondre l'équipe opposée. Il sourit en coin.C'était vraiment dommage qu'il ne joue plus dans l'équipe des Serpentards. Vraiment dommage que personne ne puisse le leur révéler.
Soudainement une ombre cacha la lumière du jour devant la fenêtre. Draco sauta dans sa chambre, laissant entrer un des innombrables et impossible à distinguer hiboux du manoir Malfoy qui portait aujourd'hui un petit paquet. Ah, ça aussi c'est quelque chose trop insignifiant pour déranger Lucifer... ou trop important pour attirer l'attention en utilisant l'aigle de son père. Il prit le paquet, chassa l'oiseau dehors et ferma la fenêtre. C'était un vieux paquet tout bosselé. Draco le retourna dans sa main alors qu'il marchait vers son bureau. Et, son coeur battit plus rapidement. Peut-être que, finalement...
Précautionneusement, il ouvrit un côté du papier qui couvrait le paquet et le renversa dans sa main. Un petit objet en argent tomba pour s'étendre, étincelant dans sa paume. Les yeux émeraudes scintillaient, des étincelles vertes et or à la lumière de la chandelle. Draco regarda à l'intérieur du paquet et ne trouva rien d'autre. Il fut un peu surpris de ne pas voir un autre message joint au colis. Il ouvrit entièrement le paquet et sépara les deux rouleaux de parchemin pour regarder des deux côtés. Rien. Il haussa légèrement les épaules et lança les papiers sur son bureau, puis prit l'anneau, car c'est ce que contenait le colis et il alla s'asseoir dans un fauteuil près du feu.
Draco tourna et retourna l'anneau dans sa main, un petit sourire envoûté et aussi calculateur jouant sur ses lèvres, tandis qu'il regardait la lumière du feu ambrée et écarlate se refléter et souligner la beauté du métal poli. Il avait toujours été fasciné par l'élégance artistique du modèle de l'anneau. Il était presque délicat, si finement détaillé; un dragon en argent parfaitement sculpté qui s'élevait en cercles, et tenait le bout de sa queue entre ses dents. Des ailes filigranées s'étendaient le long de son dos; chaque écaille et griffe de son corps et de ses pieds avaient été façonnées d'une main de maître, et ses yeux étaient des émeraudes brillantes. Cet anneau était une de ses possessions les plus chéries. Et bientôt, il appartiendrait à Harry.
Un frisson exalté le parcouru à cette pensée. Il leva les yeux et regarda le feu, se rappelant des évènements de la matinée. Il avait été si sûr ce matin d'avoir tout ruiné entre eux qu'il avait à peine été capable de se lever, ou de suivre les cours. Il s'était trouvé tellement mal quand Harry avait commencer sa récitation en cours de Potions, s'attendant à chaque instant à percevoir le ton moqueur de la voix d'Harry mais, quand il vit qu'il n'y était pas et que, au lieu de ça, Harry avait repris avec fierté ce que Draco lui avait apprit, il s'était senti une nouvelle fois, horriblement au bord des larmes. Mais ça lui avait donné assez de courage et d'espoir pour qu'au déjeuner, il puisse suffisamment se ressaisir et affronter Harry.
Draco ferma les yeux et s'appuya dans son fauteuil, souriant. Oh mon Dieu. Harry. Il s'était senti prêt à craquer lorsqu'il était près du lac, attendant qu'Harry le rattrape, attendant comme si sa vie entière se centrait autour des mots qu'Harry prononcerait. Mais au lieu du mépris auquel il s'attendait, Harry l'avait libéré de ses peurs, l'avait touché, l'avait tenu dans ses bras, l'avait embrassé, avait comblé son coeur anxieux avec confiance et réconfort, avait réparé la fêlure qu'il ressentait en lui si totalement, si habilement et si facilement que c'en était à la fois vertigineux et effrayant. Harry lui avait dit « Tu m'as aussi ce matin » et il avait su avec une certitude qu'il avait rarement connu lorsqu' il faisait confiance à quelqu'un et croyait les mots d'un autre, que c'était vrai. Harry l'avait alors embrassé, avait dit avec ses yeux, ses lèvres, ses bras et son souffle, je suis à toi, et à partir de ce moment-là, Draco avait su qu'il appartenait totalement à Harry, et Harry à lui, plus aucune hésitation, plus aucun passé, plus de doutes. Et, ce second baiser... Draco serra ses bras autour de lui-même. Il voulait tout d'Harry, et voulait tout lui donner. Ce soir, pensa-t-il avec un autre frisson exalté, ce soir, je ne fais que ça.
Il se souvint qu'Harry voulait lui dire quelque chose- il en parlerait aussi ce soir- et il pensa brièvement à Ron Weasley, se demandant comment la conversation avec ce roux omniprésent s'était passé. Il avait presque souhaité qu' Harry lui demande de rester. Il ne se souciait pas vraiment de ce que Weasley pensait, à partit du moment où on pouvait lui faire confiance pour qu'il ne divulgue pas leur relation et qu'il soit discret. Ce qui importait était Harry. Et les projets que Draco avait.
Oui, il projetait de tout donner à Harry. Il porta son attention à l'anneau qu'il tenait dans sa main. Tout ce qu'il avait, sa vie, et toutes les choses qu'il chérissait le plus, il les lui donnerait, et ceci incluait son anneau. Mais, sourit-il, pas comme il était maintenant. Les yeux émeraudes lui rappelaient bien sur Harry, mais quelque part, ils ne convenaient pas si cet anneau devait lui appartenit. Ils ne seraient au mieux qu'une pauvre imitation et gâcheraient la beauté de l'anneau en comparaison. Et le vert et argent étaient les couleurs de Serpentard, complètement inacceptable pour Harry. Donc, il devrait changer la couleur des yeux. Il leva la tête, tout en réfléchissant et son regard fut attiré par les petits dragons-cavaliers de l'échiquier. Un pâle sourcil évaluatif se souleva. Des rubis ? Oui. Parfait. Rouge pour Gryffondor. Tout ce dont il avait besoin était un sort de transfiguration- émeraude en rubis. Il mit l'anneau dans sa poche alors qu'il se levait, puis se dirigea vers la Bibliothèque. Un sort comme ça ne devrait pas être trop difficile à trouver.
* * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * *
Fin de la première partie de chapitre 9
La prochaine fois, un peu de tout le monde et... (non, je n'ai pas envie de tout dire et gâcher tout cet affreux suspense, et puis, il faut bien que vous exerciez votre imagination...)
Je crois avoir perdu toute logique orthographique parce que je me suis posée des questions vraiment affreuses... Ca doit être les Aspics (chut, j'avais dit que je ne devais pas penser que les résultats étaient... demain... Argh) Alors, pardonnez-moi pour des fautes de temps, ou de 's' oubliés, et puis j'ai relu deux fois et j'en pouvais plus (attention, je commence me plaindre, et ça peut durer looongtemps)...
Je ne fais pas de promesses quant à la date de publication de la suite du chapitre 9 mais il est fort possible qu'elle est lieue dans disons, 3 semaines, enfin je ne m'avance pas trop parce que me connaissant...
Merci pour vos reviews qui m'ont encore une fois fait plaisir : )
Ficter (du nom fiction) bien pendant l'été !
Author's Notes:
Et ce qui devait arriver arriva...
Comme vous devez vous en douter, ceci n'est pas un nouveau chapitre. J'ai décidé d'arrêter de traduite checkmate (après un an et demi d'atermoiements)
Je tenais à m'excuser auprès de ceux qui attendaient la suite (si de telles personnes existent toujours), je souhaitais vraiment ne pas abandonner cette traduction mais je n'ai cependant plus le temps de traduire et qui plus est mon intérêt pour cette fiction a quelque peu diminué.
Si vous souhaitez néanmoins connaitre la suite, Checkmate est toujours visible à cette adresse sur fanfiction http://www.fanfiction.net/s/798255/1/ (en anglais, la version originale de Naadi Moonfeather) et une autre personne la traduit en français (elle en est au chapitre 7) http://www.fanfiction.net/s/2269569/1/Echec_et_Mat
Disclaimer: All publicly recognizable characters and settings are the property of their respective owners. The original characters and plot are the property of the author. No money is being made from this work. No copyright infringement is intended.