Et voici un nouveau chapitre qui, j'espère, vous plaira. N'hésitez pas à me dire ce que vous en pensez. Le prochain devrait être écrit pour ce week-end (en théorie ^^). Bonne lecture !
L’atlante fronça les sourcils et Hermione devina sans peine pourquoi. L’ambiance entre eux était plus que tendue, et largement palpable. En attendant le retour de leur hôte, elle avait eu le temps d’examiner plus en détail la pièce. Deux autres rideaux en plus de celui donnant sur l’extérieur et celui sur la chambre étaient dans la pièce, mais elle n’était pas allé voir ce qu’il y avait de l’autre côté, sentant encore le regard dévoreur de Malfoy posé sur elle.
Qu’est-ce qui lui avait pris de s’énerver à ce point ? Le fait de retrouver la magie lui avait fait perdre tout son calme. Il exigeait des réponses, c’était normal, mais ne lui avait-on jamais appris la patience ? Il fallait admettre que si cela s’était envenimé de la sorte, c’est parce que le mot « Mangemort » lui avait échappé. Sinon, il aurait sans doute fini par se rasseoir avec sa moue méprisante habituelle.
- Mettez-les, je vais vous montrer dehors. Ah, et n’oubliez pas les chaussons.
- C’est pas trop tôt, fit Malfoy de sa voix traînante en attrapant l’une des immenses capes.
Hermione prit la plus petite des trois pour l’enfiler à Harmonie, puis après avoir ajusté correctement la capuche de la petite s’enveloppa rapidement dans la sienne.
- N’oubliez pas chaussons, indiqua Goubo en désignant des bottes bleues qui montaient jusqu’aux genoux.
Les jeunes gens se chaussèrent en un tournemain, Harmonie râlant un peu parce que son père avait interverti les pieds droits et gauches, avant de suivre leur interprète au-dehors. Hermione s’arrêta net sur le seuil en contemplant l’endroit, stupéfiée.
Ils étaient sur un promontoire de neige qui leur donnait une vue en contrebas sublime. Sous eux se dressait Atlantide, la cité perdue. Formée d’arabesques, de ponts, d’avenues suspendues ou de dédales emmitouflés sous les glaces éternelles. A un endroit, Hermione pouvait apercevoir des atlantes se déplaçaient sous un sol de glace transparente. Mais le plus majestueux restait les tours blanches et bleues qui s’élevaient jusqu’au dôme de glace d’une couleur si transparente qu’il prenait la teinte bleu clair du ciel au-dessus de lui.
- Personne n’a jamais découvert votre existence ? arriva-t-elle à s’étonner.
- Non. De votre monde, la glace est opaque, expliqua Goubo.
- C’est fabuleux…
Elle finit par s’arracher à la contemplation de la cité et se retourna pour découvrir le bâtiment dans lequel ils se trouvaient auparavant. Ce n’était pas des beaux bâtiments semblables à ceux de la cité mais un simple igloo blanc.
- Vous avez dit que vous étiez interprète, lança la conversation Hermione en repérant les signes d’impatience chez Malfoy.
Elle avait appris à le connaître, et ressentait avec netteté son agacement. Ses traits étaient tendus, sa main dans sa cape sans doute serrée sur sa baguette, et il changeait sans cesse de point d’appui, le pied droit et le pied gauche, de manière presque imperceptible mais dont Hermione pouvait s’apercevoir.
- Oui, mon peuple ne parle pas votre langue. Mais j’apprends. Je parle très bien latin.
- Vraiment, s’étonna la jeune femme en souriant. Je saurai le traduire, mais uniquement des écrits. Chez nous c’est une langue morte, on n’apprend pas à le parler.
- Ah, je comprends, hocha lentement la tête l’atlante.
- Comment est-ce que ce dôme tient en place ? s’enquit Hermione.
- Par magie, répondit Goubo.
- C’est-à-dire que vous ne savez pas comment…
- Si, si, si, nous savons. C’est par magie. A un moment la magie a disparu, et la glace a failli fondre et tous noyer nous, non, nous noyer.
- Mais depuis quand la magie refonctionne-t-elle ?
- Longtemps. C’était il y a trois cycles. La disparition de la magie a duré quelques jours à peu près.
- Juste quelques jours ? fit Hermione avec incrédulité.
- Et comment ça se fait ? intervint Malfoy qui jusque là s’était contenté d’écouter en fronçant les sourcils.
- Papiya est venu et nous livre sa magie. C’est grâce aux Anciens.
- Papiya ? Les Anciens ? répéta Hermione sans comprendre, perdue.
- Papiya est un grand papillon. C’est notre divinité. Les Anciens ont appelé lui pour qu’il nous livre magie et depuis Papiya permet de maintenir glace.
- Où est ce Papiya ? demanda brutalement Malfoy.
- Loin au-dessus des glaces, après Anayaska. Anayaska est la plus loin des cités atlantéennes. Elle est au bord de la cascade à l’envers qui permet de monter sur votre monde, et à côté d’Oliade, aussi appelée la Nouvelle Atlantide. C’est la deuxième cité la plus grande après Atlantide et…
- D’accord, d’accord, je crois qu’on a compris, l’interrompit Malfoy. Comment peut-on se rendre là-bas ?
- Vous voulez voir Papiya ? questionna Goubo, soudain soupçonneux.
- Bien sûr ! Le papillon de l’abysse a drainé toute la magie du monde, il doit la rendre ! s’exclama le jeune homme.
- Mais la glace va…
- Non ne vous inquiétez pas, intervint Hermione en constatant l’expression apeurée sur le visage de Goubo. Quand la magie sera libérée, Papiya va disparaître mais le dôme de glace ne fondra pas car la magie va naturellement revenir prendre sa place.
- Sûr ?
- Sûr, affirma la jeune femme.
- Mais pourquoi avez-vous besoin de magie ?
- Je rêve ou quoi ! s’écria Malfoy, ses yeux virant à l’orage. Tu nous demandes pourquoi nous, sorciers, nous avons besoin de la magie ? Mais tu es…
- Malfoy, tais-toi ! le coupa Hermione en se plantant devant lui, les mains sur les hanches. Ce n’est pas en criant que le problème se résoudra, alors va faire un bonhomme de neige avec Harmonie pendant que je m’occupe de ça.
- Ne me donne pas d’ordres, Granger ! rugit le jeune homme en retour.
Hermione ne répondit pas, se contentant de le fixer avec fureur mais sang-froid. Malfoy lui jeta un regard noir avant d’obtempéra en donnant un coup de pied rageur dans la neige.
- Viens Harmonie, intima-t-il.
- Et ne parle pas comme ça à ma fille, ne put s’empêcher d’ajouter Hermione, la voix vibrante de colère.
- Je te rappelle que c’est aussi la mienne, rétorqua le jeune homme en s’éloignant.
Harmonie, docile, rejoignit son père en sautillant. Hermione soupira avant de se retourner vers leur hôte.
- Vous dites que vous ignorez ce que sont les sorciers ? s’étonna Hermione.
Goubo hocha la tête pour confirmer. La jeune femme sortit sa baguette, qu’elle gardait toujours sur elle malgré l’absence de magie, et la lui montra. De petites étincelles rouges jaillirent à son extrêmité.
- Une nouvelle arme de mort, s’horrifia l’atlante.
- Non, le détrompa Hermione, les sorciers utilisent la magie depuis très très longtemps, sûrement déjà à l’époque où Atlantide n’était pas encore sous les eaux. Et si elle peut tuer, comme n’importe quel objet, ce n’est pas sa fonction première. Je vais vous montrer. Avis !
Une nuée de petits oiseaux apparut en gazouillant. A voir l’expression de béatitude sur le visage de Goubo, il n’en avait jamais vu de sa vie.
- Les écrits en parlent… mais ces animaux sont une légende… souffla-t-il.
- Dans notre monde, l’Atlantide aussi est une légende, le taquina Hermione. Au fait, merci d’avoir pris soin de nous.
- C’est normal, répondit l’atlante. Nous vous avons trouvé plus loin dans les champs de bâtons. Vous êtes tombés de là-haut. Les Anciens ont demandé à ce que nous faisons une maison pour vous.
- C’est cet igloo ? interrogea Hermione en désignant celui-ci.
- Oui. C’est vite à faire, nous n’avions pas le temps de faire une vraie maison comme celles d’Atlantide.
- Je comprends, ça nous convient très bien, sourit la jeune femme.
- Nous sommes le soir. Les Anciens veulent vous rencontrer demain. Si vous voulez vous pourrez rester ici vivre avec nous ou rentrer chez vous si les Anciens acceptent et que vous promettez de ne pas dire que nous vivons ici, exposa Goubo.
- C’est très gentil, c’est une offre généreuse que vous nous faîtes là, le remercia Hermione.
L’atlante lui sourit en retour.