Tout appartient à ses propriétaires respectifs, soit :
JKR pour les textes en gras,
Radiohead pour les textes en italique.
Merci à Ellie et CharlènePotter pour avoir accepté de betareader ce texte!
J'ai eu du mal à publier ce texte qui m'est particulier sans que je ne sache exactement pourquoi...
Je l'ai posté puis effacé, reposté et rééffacé... Je tente à nouveau de vous le soumettre...
En espérant que j'ai le courage de le laisser sur le site...
Edit 14/07/15 : suite à la maintenance du site, il y a eu un souci avec les caractères spéciaux, les techniciens sont à l'oeuvre, mais j'édite ce texte parce que c'est un texte toujours un peu spécial pour moi^^
Le rire ne s’était pas complètement effacé de ses lèvres mais ses yeux s’agrandirent sous le choc.
Sirius sembla mettre un temps infini à tomber.
On m’a dit que quand on meurt, on revoit tous les moments forts de sa vie...
J’entends encore, quand j’étais enfant, les disputes que nous avions Regulus et moi à propos de nos cartes de Chocogrenouilles, quand nous nous cachions à l’abri, au fond du grand jardin du 12 Grimmauld Place. Je me demande si les trésors que nous avions enfouis au pied du grand chêne y sont toujours…
J’entends encore Regulus pleurnicher parce que nous y avions enterré son trésor, la carte de Salazar Serpentard…Son sorcier préféré…
J’entends encore les rires, lors de mon premier voyage en Poudlard Express. Ma rencontre avec James…Celui qui est devenu le frère que Regulus n’a jamais été…
J’entends encore le bruit de nos pas qui résonnaient dans les couloirs de pierre de Poudlard quand nous courions à perdre haleine pour fuir Rusard, qui nous poursuivait après une de nos farces…
J’entends encore les hurlements que poussait la bête que devenait Moony les nuits de pleine lune…
J’entends encore les disputes de James et Lily…Ces disputes qui se sont adoucies pour devenir de simples chamailleries… Et leurs réconciliations… Et enfin leurs baisers…
J’entends encore la douce Lily se mettre en colère après moi et me reprocher mon attitude, surtout envers les filles. Comment disait-elle déjà ?
« Deux filles dans la même semaine ! Je parie que tu crois que c’est très intelligent, n’est-ce pas, jeune homme ? » J’adorais la faire enrager, je la trouvais encore plus jolie, avec cette flamme qui brûlait au fond des ses si beaux yeux verts. Elle n’aimait pas la vie que je menais et elle n’hésitait pas à me le faire savoir. Plutôt bruyamment d’ailleurs. « Tu te crois vraiment malin à t’envoler sur ta moto, à regarder le sol se dérober sous toi ? »
Et puis un jour où je lui avais répondu de manière plus cynique encore que d’habitude, peut-être - sûrement - un peu trop sèchement, elle m’avait lâché : « Tu te tuerais pour de la reconnaissance. »
Je sais maintenant qu’elle avait raison…Je ne me portais volontaire que pour les missions les plus dangereuses. Pourquoi ? Pour prouver que je n’étais pas un adepte des forces obscures comme ceux de ma famille. Pour prouver que je n’étais un Black que par hasard. Que je valais mieux qu’eux. Que j’étais un vrai Gryffondor. Que j’avais ma place dans l’Ordre. Je ne sais pas…Je ne sais plus…
Oui, je me croyais malin. Je me croyais invincible. J’avais des amis, j’étais aimé. J’étais jeune, j’étais insouciant…. Inconscient… Je n’avais peur de rien : ni de Voldemort, ni de la mort elle-même. « Tu te tuerais pour que jamais cela ne cesse. » m’avait dit Lily un jour dans un autre accès de colère que j’avais mis, à l’époque, sur le compte de ses hormones de grossesse. Mais je sais maintenant qu’elle avait raison…Inconsciemment, j’aurai voulu que cette guerre ne s’arrête jamais…Nous étions en danger, mais nous étions heureux…Unis…Ensemble…Les Maraudeurs et Lily….Lily et les Maraudeurs…. J’aurais dû mourir à leur place…J’aurais dû mourir pour eux….James…Lily…Qu’est-ce que j’ai fait ? Qu’est ce que je vous ai fait ?
Maintenant, je vais enfin mourir et le monde sorcier sera persuadé que je n’étais qu’un traître…Que j’ai provoqué la mort de celui qui était comme mon frère et de sa femme. J’ai brisé un autre miroir. Je ne suis plus que l’ombre de ce que j’étais…Je bois pour oublier le fantôme que je suis devenu. Pour oublier mon isolement. « Tu es en train de devenir quelque chose que tu n’es pas. » m’a dit Remus, sûrement dans l’espoir que je me ressaisisse. Mais je n’avais rien à quoi me raccrocher…A part Harry….Harry…Il est la meilleure chose que je n’ai jamais eue…
Son corps se courba avec élégance et bascula lentement en arrière, à travers le voile déchiré suspendu à l’arcade.
Alors que je continue de tomber, je vois les yeux d’Harry s’écarquiller de stupeur. J’entends son regard me hurler de ne pas mourir, de ne pas le laisser alors que nous nous sommes si peu connus… « Ne m’abandonne pas… Ne m’abandonne pas …. Ne m’abandonne pas … Ne m’abandonne pas…. »
Je ne suis pas orgueilleux au point de croire que ma mort changera quelque chose, à part pour Harry. Je n’étais plus qu’un poids pour l’Ordre. Je ne pouvais pas participer aux missions. La bouche close durant les conversations, j’étais celui qui ne pouvait plus parler… Rien à dire …Inutile…Superflu….Stérile…. Je ne sais rien de ce qui se passe à l’extérieur de cette maudite maison. Je suis prisonnier de la demeure de mes ancêtres abhorrés. Tout à l’intérieur de moi tombe en ruines….Je restais assis là…. Espérant quoi ? Espérant que je pourrais encore être capable d’aimer ?
Je devais les regarder agir alors que j’étais confiné dans cet endroit. Leur pitié, leurs regards condescendants, leurs mots de confort hypocrites… Ils ne me trompaient pas ! Et Servilus ! Ce Mangemort que Dumbledore me forçait à tolérer dans notre Quartier Général ! Si seulement….
Maigre consolation…C’est le seul qui n’a pas changé son comportement envers moi : haineux, haïssable et haï…. « Regarde les bien, Black. Tous tes faux amis. Ce sont eux qui te haïront quand tu penseras que tout t’appartiens à nouveau. Tu n’es plus rien, Black ! Jamais le monde sorcier ne te pardonnera ! Innocent ou non. Meurtrier ou non. Ils s’en foutent…Ce sont ceux qui te cracheront dessus…Et tu seras celui qui hurle…Encore…Comme quand ils t’ont emmené à Azkaban. » Voilà ce qu’il se plaît à me répéter dans l’espoir de me faire sortir de mes gonds.
Mais je m’en fous des autres, je m’en fous du monde sorcier, je m’en fous de Snape. De Dumbledore. De Voldemort. Je dois protéger Harry. Il n’y a que lui qui compte... Harry…
J’accroche une dernière fois son regard et dans ses beaux yeux verts, si semblables à ceux de Lily, je ne vois que de la peur. Et dans ma tête, je l’entends me supplier. « Ne m’abandonne pas… Ne m’abandonne pas …. Ne m’abandonne pas … Ne m’abandonne pas…. »
Tu n’es qu’un idiot mon pauvre Padfoot ! Harry est la meilleure chose que tu n’aies jamais eue…La meilleure chose que tu aies vraiment jamais eue… C’est la meilleure chose que tu n’aies jamais eue. La meilleure chose que tu n’aies eue, et tu l’as perdue…
Harry vit la peur et la surprise se mêler sur le visage émacié, autrefois si séduisant de son parrain qui traversa l’antique arcade et disparut au-delà du voile. L’étoffe déchirée se souleva un bref instant, comme agitée par une forte rafale, puis se remit en place.
« Ne m’abandonne pas… Ne m’abandonne pas …. Ne m’abandonne pas … Ne m’abandonne pas….Ne m’abandonne pas… Ne m’abandonne pas …. Ne m’abandonne pas … »
Pour ceux qui seraient curieux, la chanson est high and dry de radiohead est vous pouvez la trouver ici :
http://www.youtube.com/watch?v=7qFfFVSerQo