Tout appartient à JKR.
Comme toujours, je remercie ma fabuleuse beta : Charlène.
Je remercie tout particulièrement Gudulette de m'avoir fait redecouvrir la chanson de System of a down qui m'a inspiré ce petit texte.
Et pourtant alors qu’il était debout devant le corps sans vie de celui qui avait été son guide, son mentor, son frère, il ne pouvait s’empêcher de se demander pourquoi.
Une bourrasque, provoquée par une explosion, balaya ses cheveux, les faisant voleter autour de son visage. Il se demanda ce qu’il allait faire maintenant.
Que peut devenir un homme qui a passé toute sa vie à suivre les directives d’un autre homme ? Comment peut-il apprendre à être alors qu’il n’a jamais fait que suivre ? Il avait passé sa jeunesse enfermé. Enfermé pour les convictions d’un autre. Ou était-ce pour les siennes ?
Il ne le savait même plus. Il n’avait pas posé de questions. Son frère lui avait dit de combattre, il avait combattu. Son frère lui avait dit de torturer, il avait torturé. Son frère lui avait dit de se taire et d’endurer les Détraqueurs, il l’avait fait. Peut être avait-il péché dans une vie antérieure pour mériter les errances de celle-ci. Peut être méritait-il de mourir.
Il pensa à sa mère. Pas une pensée émue, il n’était pas nostalgique. Elle avait l’air si petite et si faible, comme égarée au milieu des soldats en devenir. Il lui semblait se souvenir qu’elle pleurait le jour où ses fils étaient partis.
Tous les hommes devaient partir. Il ne serait pas dit que les fils de Rigel seraient des couards ou des faibles. Ils se battraient eux aussi pour l’avènement des Sang Purs. Il croit bien qu’à cet instant, il l’avait su. Il avait su qu’il ne rentrerait jamais chez lui. Il était allé trop loin pour revenir.
Trop loin. Mais à quel moment avait-il franchi la ligne ? Il ne le savait même plus. La première fois qu’il avait torturé ? La première fois qu’il avait tué ? Qu’importe.
Ils méritaient tous de mourir. Les moldus ne valent rien. Les nés de moldus ne sont que des voleurs de magie. Et les Traîtres à leur Sang ne méritent même pas le titre de sorcier. Engeance. Engeance. Engeance.
Il s’était battu pour que le monde sorcier redevienne pur. Tout cela lui paraissait si vain maintenant alors que les yeux de son frère fixaient le plafond enchanté de la Grande Salle sans le voir.
C’était donc à cela qu’étaient destinés les soldats ? L’ironie de l’instant lui arracha un sourire cynique. Bienvenue du côté des soldats pensa-t-il amèrement. Bienvenue où il ne reste plus que moi. Il s’agenouilla près du corps de son guide. Son mentor. Son frère. Il ferma les paupières de ces yeux qui n’auraient pas à voir à nouveau leur déroute.
Le fracas et le chaos des combats ne l’atteignaient plus. Il lui sembla entendre la voix de sa belle-sœur au loin. Mais il restait là, à contempler le corps inerte de celui qui avait été son seul univers pendant toutes ses années. Son frère, qui lui était si semblable qu’il avait l’impression de contempler son propre cadavre.
Il savait que sans lui plus rien n’aurait de sens… Le combat était perdu d’avance. Il se releva et se détourna péniblement du corps de son frère afin de faire face à ce qui l’attendait. Il savait qu’il avait été élevé pour mourir. Il ne restait plus que lui.
Rabastan accueillit l’éclair vert qui le saisit avec un sourire ironique. Le premier sourire que personne ne vit jamais sur ce visage qui avait pourtant été gracieux un jour.
Je sais que c'est court, mais pensez quand même à reviewer, s'il vous plait... *yeux suppliants*