Depuis plusieurs semaines, le professeur Dumbledore faisait les cent pas dans son bureau, tournant et retournant un problème dans sa tête. Comment permettre au jeune Lupin de venir étudier à Poudlard sans révéler sa lycanthropie ?
Il ne pouvait se permettre de l'enfermer au château, un loup-garou étant incontrôlable... et très bruyant. Il fallait donc le placer en un lieu suffisamment éloigné, où personne ne pourrait le trouver ni l’entendre, ou tout simplement ne penserait à aller le chercher. Le parc aurait pu fournir une solution, si certains élèves ne prenaient pas un malin plaisir à transgresser toutes les règles établies et ne sortaient pas en douce s’y promener la nuit.
Le problème semblait insoluble au brillant mage.
En désespoir de cause, il se plongea pour la septième fois en quelques jours dans la relecture de l’Histoire de Poudlard en cinq volumes, édition 1969. Peut-être un de ses prédécesseurs avait-il dû faire face au même problème ? C’était peu probable, les loups-garous étant jugés trop dangereux et instables pour être vivre en communauté. Alors les mêler à des élèves ! Mais le directeur avait bon espoir de dénicher une solution. Néanmoins, après avoir fini d’examiner les moindres détails de l’Histoire de son école sans trouver aucune aide, il se résigna. Ce n’était pas dans cet ouvrage que son problème trouverait solution. Quelque peu contrarié par son infructueuse recherche, il partit d’un bon pas se changer les idées à Pré-au-Lard.
En passant devant les nombreux magasins de sorcellerie, il ne pût s'empêcher de chercher du regard quelque objet pouvant l'aider. Il vit cages, potions, amulettes et bien plus encore. En ces temps troublés, rien de très gai. Et rien pour lui non plus. Bredouille, Albus Dumbledore décida de rentrer.
Cependant, une maison aux portes et fenêtres condamnées, entourée de clôtures à la peinture écaillée, attira son attention à la sortie du village. Elle était assez récente, mais visiblement abandonnée depuis plusieurs mois, comme en témoignaient les vitres couvertes de poussière derrière les planches, la toiture partiellement absente, les toiles d’araignées tissées dans les moindres recoins et la saleté recouvrant les murs et le sol apparent. Le jardin, envahi de mauvaises herbes, ressemblait à un dépotoir, avec les morceaux de verre et de tuiles le jonchant. Le tout donnait une impression de délabrement qui ravit le directeur. Il avait déniché le lieu idéal pour son futur élève !
C’est d’un pas joyeux et en sifflotant une chanson paillarde sorcière qu’il rejoignit son bureau, où tous les tableaux purent se consterner sur la santé mentale de leur successeur. Le lendemain, à leur arrivée, il demanderait l’avis des autres professeurs.
Quand ses collègues arrivèrent, Dumbledore les attendait déjà depuis longtemps. Après les salutations traditionnelles, il leur fit comprendre le problème.
-Et vous voulez que je nettoie toutes les saletés de ce démon ? s’indigna Picott.
-Non mais vous avez pensé à la sécurité des autres élèves ? ajouta McGonagall
-Ce sera un enfer de s’en occuper pendant ses transformations ! s’exclama Brulopot
Albus les laissa parler, puis dit :
-Mes chers amis, je sais que ce ne sera pas simple, mais il a le droit, comme tous les sorciers inscrits depuis leur naissance, d’être scolarisé ici. Il est en notre devoir de lui permettre d’apprendre à bien contrôler sa magie. Ceci ne sera que mieux, car sinon, il pourrait mal utiliser ses pouvoirs, et le ministère nous tomberait dessus. C’est pourquoi je vous demande de m’accompagner faire une visite rapide près de Pré-au-Lard, voir une ruine que j’ai remarquée.
Le directeur avait visiblement aiguisé la curiosité de ses collègues. Ils le suivirent, et en peu de temps ils étaient à la maisonnette.
-C’est ici que tu voudrais enfermer la créature ? questionna Flitwick.
-Pourquoi pas… j’ai entendu dire que les habitants à proximité de ce lieu en avaient peur car certains ont fait circuler la rumeur que des fantômes y venaient régulièrement… Je sais pourtant que c’est totalement faux, cet endroit est abandonné depuis bien longtemps, examina Binns, on pourra les amplifier facilement.
-Bon, je crois que le problème est réglé ! dit Slughorn.
-Attendez… Albus, comment veux-tu emmener un élève ici ? Nous ne pouvons pas le laisser sortir de Poudlard seul chaque mois ! Il faut penser à cela aussi… s’inquiéta McGonagall
-C’est également une raison pour laquelle je vous ai fait venir. J’ai déjà bien réfléchi, mais je n’ai pas encore de solution.
-Nous pourrions utiliser un Portoloin, le seul qui puisse entrer et sortir de Poudlard, suggéra Flitwick
-Vous n’y pensez pas, vous êtes bien placés pour savoir que ce serait une tâche trop difficile de transformer ces sorts, jetés sur notre école, tout en gardant la sécurité, répliqua Beery.
Soudain, le professeur Dumbledore eût une illumination. Il pouvait utiliser les passages souterrains, dont une extrémité se trouvait à Poudlard. Bien sûr ! Il aurait pu y penser plus tôt. Mais en était-il un qui aille jusqu’à la masure ?
Il fit part de son idée aux autres professeurs, qui approuvèrent. Puis il leur demanda s’ils connaissaient l’existence d’un souterrain cheminant vers la cabane. Nul n’en connaissait. Alors Slughorn proposa d’en construire un, tout simplement. Mais comment ? Surtout qu’il faudrait qu’ils réussissent à le faire commencer à Poudlard, alors que tous les élèves y avaient accès. Il faudrait donc qu’elle soit bien gardée. Mais par qui ?
Quand il alla se coucher ce soir là, les tableaux furent soulagés d’avoir enfin retrouvé « leur » Dumbledore : soucieux, plein de problèmes, et plongé dans ses pensées.
Le lendemain, il permit aux professeurs de préparer leur rentrée. Il pouvait bien chercher seul. Donc…qui voudrait rester devant l’entrée d’un tunnel nuit et jour ? Personne. De plus, ce serait trop bizarre, ça susciterait la curiosité des élèves. Quoi, alors ? Des sorts… non car même Lupin ne pourrait pas pénétrer le souterrain. Le directeur décida de commencer par creuser la galerie.
Après une courte recherche dans l’immense bibliothèque de l’établissement, il trouva ce qu’il cherchait. C’était un sortilège qui n’avait pas été utilisé depuis la construction des autres passages secrets de Poudlard. Grâce à ce dernier, Professeur Dumbledore eût tôt fait d’achever ce nouveau souterrain.
Maintenant, il ne fallait plus qu’un gardien. Albus fila à Pré-au-Lard, afin de chercher mieux. Les baguettes ne lui seraient d’aucune utilité, les chaudrons non plus, pas plus que les livres… quoi que ! Il entra dans la librairie, et demanda au boutiquier s’il avait une idée. Il n’en avait pas. Dumbledore chercha donc seul dans les rayons.
Lorsque le soleil avait déjà bien entamé sa descente, Albus dénicha, au fond d’un rayon de vieux manuscrits, visiblement laissés à l’abandon depuis quelque temps, un recueil de contes. Que faisait-il là ? Curieux, il regarda le sommaire et tourna quelques pages. Rien que des contes, manifestement. Tous connus, en plus… Voyant que l’astre du jour était maintenant bien bas, il acheta l’œuvre intrigante et rentra au château. Il s’enferma dans son bureau et entreprit de lire du début à la fin le recueil.
Soudain, un détail attira son attention : L’entrée d’une maison se trouvait sous les racines d’un arbre… Mais oui ! La voilà, sa solution ! Malheureusement, il ne put aller voir le magasin de botanique, le soleil avait dores et déjà disparu de l’horizon…
A l’aube, le directeur était debout depuis longtemps. Il avait presque passé une nuit blanche, plongé dans ses réflexions. Dès l’ouverture de la boutique, il entra et demanda au vendeur s’il avait quelque chose à lui proposer. A chaque offre, il voyait avec professeur Beery, à qui il avait demandé de l’accompagner, si le végétal pouvait servir ou non.
Finalement, on lui montra un arbre, déjà de bonne taille, au fond du magasin. Le marchand les somma de se tenir assez loin de la plante. De fait, elle était dangereuse : ses branches bougeaient d’elles-mêmes, essayant d’attraper les intrus. Une seule chose pouvait l’arrêter : toucher sa racine. C’est ce qu’il me faut ! Le successeur de Dippet avait enfin résolu cette énigme compliquée.
Lupin pouvait venir maintenant, avec un sort de grandissement rapide, le « Saule-Cogneur » pourrait protéger l’entrée de la Cabane Hurlante sans peine.
Note de fin de chapitre :
Voila! J'espère, Nous espérons que ça vous a plu!
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