Petit one-shot, associé à ma fanfiction "Pathway to perdition"
J'espère que cela plaira aux fans de Severus :p
bonne lecture
Si l’on approchait et si l’on observait à travers cette fenêtre, on pouvait apercevoir un spectacle des plus bizarres.
On distinguait un homme, ou plutôt un jeune homme, bien qu’il paraissait plus âgé qu’il ne l’était en réalité, qui se tenait debout, fixant de ses prunelles sombres quelque chose qu’il portait.
Son visage n’exprimait pas les sentiments joyeux et souvent exacerbés qu’on peut lire chez les jeunes gens, et n’avait pas la fraîcheur de la jeunesse qu’il aurait dû avoir.
Comme si les épreuves de la vie avaient déjà été trop nombreuses pour cette existence encore juvénile.
Son expression était celle du dégoût principalement, une antipathie tournée vers cette chose entre ses bras.
Si l’on entrait dans cette habitation exigüe, si l’on approchait de l’unique bougie éclairant cette scène singulière, se dessinait un second visage, très différent du premier.
Par son âge car c’était un bébé, par son état car il dormait, par son expression car il était serein, par son innocence car il n’avait pas conscience des épreuves de ce monde.
La scène semblait figée, perdue dans une brèche du temps, au milieu d’une époque plus qu’incertaine.
L’homme fut soudain prit d’une répulsion et étira ses bras dans le but de mettre le plus de distance possible entre lui et le nourrisson, cette chose répugnante et abjecte.
Dans son regard, une flamme incendiaire s’alluma et vint brûler de ses pupilles enflammées de rage, le calme bébé toujours endormi.
Pris d’un accès de colère, il se dirigea vers un petit berceau en bois et souleva l’enfant d’un geste brusque, s’apprêtant à jeter celui-ci brutalement dedans.
Mais il se ravisa et le déposa sans violence au fond du couffin. Sans délicatesse non plus.
Puis, se redressant il frappa violemment le mur et sa poitrine fut secouée d’un sanglot incontrôlable.
« Lily… Lily… LILY ! »
Il essuya rageusement les larmes qui coulaient sur ses joues, transformant sa tristesse en haine. Contre lui-même. Contre tous.
Ses cris avaient réveillés le bébé, qui s’était levé et s’agitait en émettant des gazouillements indistincts.
L’homme s’approcha de celui-ci et l’observa avec mépris.
En voyant qu’on s’intéressait à lui, l’enfant tendit les bras dans une attitude insistante.
Cependant, son interlocuteur ne fit pas un geste, se contentant de le fixer, d’un air froid, sa colère retombée.
« Eèèèveuuuuu »
L’homme haussa les sourcils et fixa étrangement le bébé.
Celui-ci le regardait, de ses yeux où s’étendait encore le bleu caractéristique des nourrissons, mais l’on pouvait percevoir, dans cet amas azur, une autre couleur qui commençait à apparaître nettement.
Elle troubla l’homme, qui murmura pour lui-même:
« Verts… elle aura… les yeux… verts. »
« Eèèèveuuuuu » répéta l’enfant en souriant.
Sans qu’il sache pourquoi, le sombre individu répondit à ce sourire, si insouciant, et se mit à rire.
« On dit Severus, pas Eèèveuu »
La petite tendait toujours ses bras dans l’espoir que l’homme la prenne, mais il n’en fit rien.
Il soupira et caressa de ses doigts le bois taillé du berceau. Y étaient dessinés des serpents entrelacés et des lettres gravées, il passa sa main dans les rainures qu’elles formaient. J. A. D. E.
Il s’éloigna et la tristesse le reprit. Il sentit la colère monter de nouveau en lui, aussi forte que son chagrin.
Il se mit à tourner en rond dans la pièce et s’arrêta brusquement devant l’enfant.
Celle-ci remuait devant l’agitation de l’homme, mais ne faisait pas de bruit.
Il la regarda et énervé, la sortit et la posa par terre sans aucune douceur.
Cependant, le bébé ne s’en offusqua pas et se mit à marcher à quatre pattes.
Severus la regarda faire, ce qui le sortit un peu de ses sombres pensées et s’assit dans son fauteuil.
L’enfant vint jusqu’à lui et se mit à jouer avec le bas de sa robe, suçotant le tissu.
Il allait lui retirer, mais se ravisa quand il la vit poser sa tête contre sa jambe.
Amusé, il sortit sa baguette et découpa un pan du tissu, ce qui fit pousser un cri de contentement à la petite.
Il l’observa jouer avec son nouveau « doudou » et avec un sourire lui dit en regardant les petites mèches brunes de ses cheveux :
« Dommage que tu ne sois pas rousse ».
N'hésitez pas à me donner votre avis :D