Bonjour tout le monde. Pour commencer une bonne nouvelle: la rédaction de cette fiction est finie. Comme les chapitre sont courts, je vais essayer de poster plus vite que 1 chap/semaine mais je ne vous garantis rien.
A ceux que ça pourrait intéresser, ça fait des mois que j'avais envie d'écrire sur Merope et finalement le projet "7 journées dans la vie de nos héros" m'en a donné l'occasion. J'espère que cela vous plaira.
Bonne lecture à tous :)
Merope tira le verrou de sa chambre et s’adossa contre la porte, le souffle court. Elle était une incapable. Elle se laissa glisser par terre, de longues mèches noires tombant devant ses yeux. Pourquoi fallait-il qu’elle soit aussi maladroite ? Son père avait raison de la punir, elle n’était bonne à rien. Pas comme Morfin. Lui au moins excellait avec une baguette entre les mains. Son père ne l’avait jamais traité de « cracmol », cette redoutable insulte qu’elle craignait d’entendre à chaque instant.
Le médaillon de Serpentard autour de son cou lui parut tout d’un coup bien lourd, trop lourd. Elle glissa sa main dans sa robe grisâtre et retira la chaîne. Il scintillait, elle prenait toujours garde à ce qu’il soit magnifique. Son père lui disait qu’il reflétait la grandeur, qu’il était leur fierté. Merope ne voyait pas qu’elle fierté elle pouvait tirer de sa vie. Les jours se ressemblaient tous, se succédant avec une monotonie désopilante. Depuis sa toute petite enfance, elle ne se rappelait rien qui puisse rompre avec l’ordinaire, si ce n’est de vagues images floues de sa mère. Il paraissait qu’elle était belle, il paraissait qu’elle ne lui ressemblait pas. Elle s’en moquait.
Ses doigts se crispèrent autour du médaillon et elle le rangea dans son vêtement. Elle parvint à se lever non sans trembler, s’appuyant contre la porte. En quelques petits pas seulement elle avait parcouru sa chambre et observait désormais le chemin, à travers les buissons. Elle voyait sans être vue, quelque chose qui lui avait toujours paru être en avantage sans qu’elle puisse l’expliquer.
Elle entendit le hennissement d’un cheval et reconnut le bruit régulier de ses sabots depuis un bout du chemin. Elle aurait bien aimé monté sur un cheval mais c’était défendu. Son père lui avait dit que s’il fallait qu’elle monte un animal, se serait au moins un dragon. Mais elle ne savait pas ce que cela pouvait être, un dragon. C’était sur un cheval qu’elle voulait s’asseoir, pas sur un animal dont tous les noms, du magyar à pointes au boutefeu chinois étaient bizarres.
Son père avait toujours tenu à ce qu’elle connaisse un tas de choses, leur expliquant régulièrement, à son frère et à elle, le monde extérieur. Il fallait qu’elle se souvienne de tout pour le cours suivant si elle ne voulait pas être sanctionnée. Cela avait un rapport avec « l’honneur du sang » comme aimait le dire leur père. Cependant, au fil des années, Merope y avait vu de moins en moins d’intérêt.
Les voyageurs sur le chemin s’étaient rapprochés désormais, elle pouvait entrapercevoir leurs silhouettes. Sur un cheval au pelage sombre il y avait un beau jeune homme qu’elle n’avait jamais vu, au visage pointu et aux cheveux sombres. Elle resta figée de stupéfaction, regardant l’homme passer près de sa fenêtre sans la voir.
Elle ne reprit ses esprits que lorsqu’il eut disparu au bout du chemin et cligna plusieurs fois les yeux. Fatiguée, elle alla se rouler en boule dans son lit, sans savoir encore que le jeune homme y hanterait ses songes.