O.S épistolaire sur un couple délaissé...
Tout a commencé ce jour de juin, dont tu ne te rappelle sans doute pas. Ce jour de juin, c'était l'année dernière. On retournait au train, c'était les vacances, enfin. J'étais avec...Je ne sais plus. Des amis. Je ne me souviens pas de grand chose, de ce jour là. Seulement de ta vue.
Tu m'es rentrée dedans, en pleine face, avec une telle vitesse que je suis tombé par terre. Tu m'as crié un "Désolée !" rapide, sans même m'aider à me relever, et tu es repartie en courant. Comme une voleuse. Complètement impolie.
Et je suis tombé amoureux de toi à la seconde même ou tu as balbutié ton "Désolée".
Ridicule. Pathétique. Pendant tout l'été, j'étais réduit à l'état de légume. Je voyais tes yeux pétillants, je rêvais tes longs cheveux soyeux, j'imaginais ton sourire en coin. Et pourtant, tu étais qui, toi, pour moi ? Je te vois d'ici me reprocher ma vanité, mais, pardonne moi, j'étais déjà un des mecs les plus populaires de l'école, sixième année, et toi, une petite troisième année timide, qui avait juste quelques dispositions en Quidditch. Et pourtant ! Je suis tombé amoureux comme on tombe dans un abîme.
Dès le premier jour du mois de septembre, j'ai cherché à te voir. Pour vérifier si la fille sur qui je fantasmais depuis deux mois n'était pas une illusion, ou un rêve. Là, je t'ai croisé dans un couloir. Je t'ai adressé un "salut". Tu m'as regardé, et, bon sang ! Je m'en souviens encore, de ton regard, ce jour là. Tu as souri. Tu as rougi. Ta timidité m'a charmé plus efficacement que tous les Amortentia de la planète.
J'avais repéré qu'en bonne Serdaigle, tu fréquentais souvent la bibliothèque. Je m'arrangeais pour éviter mes nombreuses poursuivantes, tu vois ce que je veux dire, et te retrouver là-bas. Le premier jour, on ne s'est adressé que des regards furtifs. Le deuxième, on a échangé un "bonjour". Au bout d'une semaine, on s'appelait par nos prénoms et on travaillait ensemble.
Tu t'inquiétais. Avec ce que j'avais à faire, cette année, les épreuves auxquelles je devais me préparer, tu pensais que je ne devrais pas rester avec une quatrième année à papoter et plutôt à travailler mes sortilèges. Je te répondais que j'étudiais, avec toi, tout ce que j'avais besoin.
On a commencé à devenir amis. Puis...Il y a eut le jour de la dispute. Tu as commencé à me reprocher d'être insensible, de délaisser mes amis, tout ça parce qu'une de mes amies s'était blessée à la jambe et que je n'allais pas la voir à Sainte-Mangouste. Tu m'as dit qu'un type aussi égoïste que moi ne devait te prendre que pour un agréable bouche-trou. Ce jour là, tu étais fatiguée, triste et en colère. Et quand tu m'as dit ça, je t'ai immédiatement crié que c'était faux.
Tu m'as dit de te prouver le contraire.
Je me rappelle encore de tes yeux brillants, de ton menton relevé, de ta moue colérique, de tes sourcils froncés.
Je me rappelle avoir souri.
Et je t'ai embrassé.
Et le bonheur a commencé.
Après avoir posé ma bouche sur les tiennes, j'ai murmuré les trois mots qui m'attachaient à toi depuis notre rencontre en juin. Tu me les a chuchoté aussi, quel bonheur !
Et depuis, nous sommes ensembles. J'ai l'impression d'être béni des dieux, que je ne mérite pas d'être avec toi et que je serais puni pour ça, un jour ou l'autre. Mais tant pis ! Un instant avec toi vaut mieux qu'une longue vie sans te connaître.
Tu me connais mieux que moi-même. Tu sais, au fond de toi, pourquoi je t'ai écris cette lettre. Tu sais que je suis jaloux...Que de voir ce minable brun de quatorze ans te regarder me donne des envie de frapper. Alors, je veux agir avant lui. Te demander le premier.
Tu sais que je t'aime. Et qui sait ? Peut être que je ne survivrais pas à la prochaine épreuve, en ce cas je regretterais éternellement de ne pas t'avoir écrit cette lettre. Alors je me résous à te l'envoyer, même si tu risque de la trouver longue, rasoir, ringarde...
Même si je suis un idiot amoureux...
Je veux te demander, s'il te plaît, de m'accorder toutes les danses, au bal de Noël, dans trois semaines.
Je n'irais avec personne d'autre que toi. Je t'aime.
Cedric