Du haut de ses neuf ans et demi, Hugo admire son père. Ron Weasley, le meilleur ami du Survivant, le héros de guerre, le courageux Gryffondor dont les aventures l’aident à s’endormir, le soir. Car Hugo ne veut pas des contes inventés, des histoires imaginées, il veut de véritables aventures, qui le font rêver d’autant plus qu’elles ont été vécues. Son histoire préférée est sans nulle hésitation celle de la pierre philosophale. Il aime les échecs autant que son père les aime et est fier lorsqu’il entend que Ronald Weasley a mené « la plus belle partie d’échec qui a été jouée à Poudlard depuis des années ». L’histoire de la chambre des Secrets le passionne également, savoir que son père a fait face à des araignées géantes le remplit d’orgueil. Enfin, sa troisième histoire préférée est celle de la bataille finale, pendant laquelle il a fait preuve d’un courage et d’une ingéniosité sans limite. Il se sent heureux d’avoir un père si brave, et ne veut qu’une seule chose, être à Gryffondor et vivre autant d’aventures que lui.
D’ailleurs, il pense y aller, son père le lui a dit, un jour.
« Toi, mon fils, tu finiras à Gryffondor ! »
Lorsqu’il se rappelle du contexte dans lequel il a dit cette phrase, Hugo est un peu dubitatif, mais après tout, son père sait mieux que lui.
Tout avait commencé trois semaines plus tôt. Sa sœur était partie à Poudlard depuis quelques jours déjà, sa mère travaillait et son père passait une semaine de vacances avec lui. Hugo s’amusait dans sa chambre, au premier étage. Son père avait ensorcelé son jeu d’échec pour qu’il puisse s’entraîner seul, et il était en train de gagner.
A la fin de l’après-midi, son père monta les escaliers pour se rendre dans la salle de bains. Hugo le regarda passer avec admiration. Sa serviette sur l’épaule, il avait le pas conquérant, le regard déterminé, comme s’il se dirigeait sur le champ de bataille. Et même lorsqu’il trébucha, Ron réussit à se rattraper avec grâce. Comme d’habitude, Hugo se dit qu’il voudrait être comme lui quand il serait grand. Son père lui fit un clin d’œil.
« Je vais prendre une douche, lui apprit-il. Et après ça, prépare-toi, parce qu’on va faire une partie d’échec. »
Hugo était aussi heureux que si on lui avait annoncé qu’on fêterait Noël le soir même. Il adorait jouer contre son père.
Déterminé à le battre, ce qu’il n’avait encore jamais réussi à faire, le petit garçon se concentra davantage sur son jeu. Il observa longuement l’échiquier avant de sourire. Il le mettrait mat en trois coups. S’il envoyait le cavalier en F4, le roi devrait se retirer en H2, il mettrait alors sa tour en F1, le roi se placerait en G2 et enfin, sa reine irait en E2, et il gagnerait.
« Cavalier en … »
Un cri l’interrompit. Suivi presque aussitôt d’un grand bruit et d’un juron. Cela venait de la salle de bains. Son estomac se serra. Si son père se faisait attaquer, il ne pourrait pas lui venir en aide, il n’avait pas encore de baguette. Il se leva et avança doucement en direction de la salle de bains dont la porte s’ouvrit soudainement sur son père, une serviette enroulée autour de sa taille. Son teint était blême, comme s’il avait vu un fantôme. Hugo avait peur. Lorsque Ron aperçut son fils, il se força à sourire.
« Ca va bonhomme ? Tu es bientôt prêt à jouer contre moi ? »
Sa voix était un peu plus aiguë qu’à l’habitude, et sa lèvre supérieure tremblait. Hugo risqua un coup d’œil dans la salle de bains. Le petit meuble à côté de la douche était renversé.
« Qu’est-ce qu’il s’est passé, Papa ? » demanda Hugo, quelque peu effrayé par la réponse.
Son père sembla se reprendre. Il tenta à nouveau un sourire et se dirigea vers l’escalier. Soudain, il s’arrêta et se tourna vers son fils qui prit peur. Allait-il lui confier une mission dangereuse ?
« J’ai … »
Ron s’éclaircit la gorge et reprit.
« J’ai glissé en sortant de la douche », apprit-il à Hugo.
Hugo trouva étrange que son père ait si rapidement fini de se laver, et qu’il ne soit même pas mouillé, mais après tout, son père était très fort.
« Et j’ai pensé à quelque chose, continua-t-il. Qu’est-ce que tu dirais de passer un test de courage ? Je sais que tu as envie d’aller à Gryffondor comme ta mère et moi, et pas à Serdaigle comme ta sœur. Mais tu sais, il faut être très courageux pour aller dans cette maison. Alors il vaut mieux que tu te prépares déjà à ce qui t’attend là-bas, termina Ron en montrant un point imaginaire derrière son dos.
-C’est quoi, ce test de courage ? »
Hugo avait peur, mais il était également excité. Il voulait à tout prix réussir ce test, il voulait à tout prix aller à Gryffondor. Il observa son père. A présent, son regard brillait de malice, et il semblait plutôt fier. Peut-être savait-il qu’Hugo réussirait !
Ron se pencha avec un air conspirateur.
« Dans cette salle de bains, il y a une créature qui vit depuis des années.
-C’est vrai ? S’exclama Hugo, l’air peu rassuré. Mais je ne l’ai jamais vue !
-C’est parce qu’elle est très intelligente, elle sait se cacher ! J’aurais pu la mettre dehors rapidement, mais j’ai voulu la garder pour le test de courage. Il va falloir que tu te battes, Hug’, elle est très forte ! Mais je sais que tu peux la vaincre ! Tu la trouveras dans la douche. »
Son discours fini, il donna une tape dans le dos de son fils et le poussa vers la salle de bains avant de s’adosser au mur derrière lui. Hugo passa un long moment devant cette porte. Son père semblait si confiant, il ne voulait pas le décevoir. Mais cette créature semblait assez forte pour se cacher dans leur maison pendant un long moment. Qu’arriverait-il s’il échouait ? Il ne pourrait pas aller à Gryffondor ? A cette pensée, il sentit la peur s’éloigner. Il devait réussir. Son père était très courageux, et sa mère aussi, il leur montrerait qu’il était comme eux.
Fort de ce sentiment, Hugo marcha la tête haute vers la salle de bains. Il s’approcha doucement de la douche, risqua un coup d’œil et … Une araignée ? Il regarda en arrière, son père n’avait pas bougé, il l’observait l’air grave. Etait-ce une de ses blagues ? Hugo en doutait.
Il inspira longuement et se tourna à nouveau vers la créature. Peut-être avait-elle le pouvoir de grandir, ou bien qu’une piqûre était mortelle. Il était sûr d’en avoir déjà vu de semblables chez sa grand-mère mais peut-être celle-ci était-elle spéciale. Il s’avança encore, se pencha et l’attrapa délicatement entre ses mains qu’il ferma autour d’elle.
Il sortit de la pièce et se posta devant son père qui fit un bond en arrière et tomba sur les fesses.
« Ne l’approche pas de moi ! S’écria-t-il. Elle ne fait rien aux enfants, mais elle peut être très dangereuse pour les adultes ! »
Hugo hocha la tête, il ne voulait pas mettre son père en danger. Alors il se dirigea vers la chambre de ses parents, pour la glisser par la fenêtre.
« Non ! Hurla son père. Pas dans ma chambre ! Je … Je veux dire, elle pourrait sentir que c’est une chambre d’adulte et te confondre avec l’un d’eux ! »
Au grand soulagement de Ron, Hugo hocha une nouvelle fois la tête et descendit les escaliers. Il entendit la porte d’entrée s’ouvrir puis se refermer et il soupira de soulagement. La tête de son fils apparut au bas des marches.
« J’ai réussi Papa ? Demanda-t-il.
-Toi, mon fils, tu finiras à Gryffondor ! »
Hugo sauta de joie et commença à monter les marches. Ron se dit soudain qu’il faudrait lui faire garder le secret, Hermione n’apprécierait certainement pas cette idée de test de courage.
Un crac sonore se fit entendre dans la cuisine, puis des pas précipités au bas de l’escalier.
« Maman ! Maman ! J’ai réussi le test de courage ! J’irai à Gryffondor ! »
Note d'auteur :
Disclaimer : Les personnages appartiennent à J.K. Rowling, je ne fais que les mettre en scène.
Conditions : Mettre en scène un Weasley, dans un OS de minimum 700 mots, avec de l'humour. J'ai décidé de recourir à un WEB (Weasley En Bas-âge) pour ce texte :D
Note de chapitre:
Voilà donc ma participation, j'espère qu'elle vous plaira :) Merci beaucoup à LYA qui a bêtaté ce texte, et qui m'a fait une magnifique bannière ! Bonne chance à tous ;)
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