Ton pas incertain, presque craintif, que tu abats finalement d’un coup brusque sur le sol comme pour faire taire tous ceux qui douterait de toi.
Je me suis levé ce matin avec l’envie de te voir. Ce n’était finalement peut être pas une envie, peut-être était-ce un besoin.
Soudain, tu te retournes vers l’un de tes collaborateurs et, un court instant, je peux apercevoir ton visage. Je te déteste à cet instant plus que jamais. Tu lui souris et je me rends compte qu’il y a un air sur ton visage que j’aimerais bien détruire. Tu ressembles à mère comme ça, te l’a-t ‘on déjà dit ? Surement oui, et je pense bien que tu en es fier. Tu as toujours eu cette fierté de ressembler à nos géniteurs que je n’ai pas comprise. Je crois bien que tu te rends comptes de ma présence, à ce moment, ta bouche forme une grimace et je trouve tes pêchés à travers ton rictus
Je crois bien que je ne t’ai jamais autant détesté qu’à ce moment.
Toi, qui, enfant pensait qu’on ferait tout ensemble, te souviens-tu ?
As-tu seulement le souvenir de cette après-midi pluvieuse, où, cachés sous la table de la cuisine, tu m’avais demandé de tout faire pour que plus grand nous ne perdions pas contact, tu avais exigé avoir une maison dans le même quartier que la mienne. Et cet après-midi durant, nous avions programmé ce que nous aurions aimé avoir comme vie.
Tu ralentis doucement et j’en profite pour te dépasser, je me dis que de toute façon, cette idée de venir te voir était vraiment insensée. Je pense qu’on ne devrait plus jamais se rencontrer. Je dois maintenant comprendre que la seule façon que j’ai de t’entendre dire mon prénom est de chercher dans mes souvenirs. Te rappelles-tu la façon dont tu prononçais mon prénom quand tu entrais dans ma chambre en pleine nuit, après avoir fait un cauchemar. Je retiendrais aussi ton prénom , et la façon que j’avais de le souffler lorsque tu me sautais dessus à la descente d’une balançoire qui poursuivait sa course dans le ciel.
Je tourne un instant la tête vers une vitrine de magasin puis refixe mon regard sur la foule, je remarque que tu m’as dépassé. Rien qu’un instant j’ai l’impression que tu souris à un point invisible devant toi. J’ai l’impression de voir dans la foule le petit garçon avec lequel j’ai été élevé, celui qui ironiquement, avait peur des serpents jusqu’à son septième anniversaire. Cette personne qui m’avait confié qu’un court instant, il avait vu un serpent sur la poignée de sa porte de chambre bouger. Je n’arrive pas à croire qu’avant, tu étais quelqu’un de normal. J’ai du mal à me souvenir de toi sans penser au monstre que tu es devenu.
Nous jouons au chat et à la souris, Regulus, et tu sais bien que je n’ai jamais aimé ça. Je te perds un instant du regard et je ne peux pas te dire si cela m’attriste ou non. J’ai dit à James et à pas mal de monde que je n’avais plus de frère. Je pense que tu as fait pareil de ton côté, que tu m’as effacé de ta vie le jour où j’ai claqué la porte. Je ne sais pas si tu le sais, mais il aurait juste fallut que tu prononces un mot, que tu ne restes pas les bras le long du corps, sur le perron, à me regarder partir. Tu aurais prononcé n’importe quel mot et je t’aurais emmené avec moi.
Et oui, j’avais presque tout prévu pour toi. J’étais presque sûr de pouvoir te faire sortir de là. J’avais réussis, mais tu as décidé de grandir et de devenir comme le diable en personne. Un de tes associés pose sa main sur ton épaule et je ne sais pourquoi j’ai envie de traverser la foule et de l’éloigner de toi. Je te déteste et pourtant, je ferais encore n’importe quoi pour te protéger.
Merlin, qu’est-ce que je peux te haïr, j’ai comme l’impression d’avoir été trahi dès que je pose mon regard sur toi. J’ai envie de te secouer jusqu’à ce que tu comprennes ton erreur, que tu ouvres les yeux sur ce que tes prétendus amis font tous les jours. Il faut que je te parle, prie dieu que je trouve quelque chose de gentil à dire. Demande-lui d’essayer de te pardonner, que je trouve un discours qui te fera revenir à la raison. Mais je ne pense pas y arriver.
Mon regard se pose un instant sur une pile du Daily Prophet, un gros titre présente le dernier massacre de l’armée de Voldemort, une famille de moldue en pleine campagne. N’ont-ils rien trouvé de plus courageux à faire, s’attaquer à une famille qui n’avait rien demandé. Combien étaient-ils ?
Combien de personne sont-elles venues pour assister à cela, combien de personne n’ont pas trouvé le courage de dire que franchement, elles ne voyaient pas l’intérêt de ce meurtre ?
Sans m’en rendre compte, j’ai acheté le journal et ai continué à te regarder. Quand tu le remarques enfin, un sourire acide s’affiche sur ton visage. Tu me regardes avec toute la haine et le mépris dont tu es capable. Tu fais glisser ton regard sur le journal que je tiens et tu souris d’une façon que je ne te connaissais pas. Tout d’un coup je comprends la raison de ton sourire.
Je ne sais pas ce qui me retient de traverser la foule et de te frapper.
Un instant, un rire silencieux semble sortir de ta bouche. T’es qu’une pourriture. Finalement, tu avais plutôt intérêt à ne pas bouger lorsque je suis parti. En fait, tu l’avais choisi bien avant que je parte, ton camp. Je crois que tu l’as choisi le jour où tu t’es assis à côté de Bellatrix, à l’anniversaire de Narcissa.
T’es qu’une ordure, moi qui avais tout fait pour pouvoir t’aider. T’as fini par choisir la sécurité, le camp que tout le monde prenait à la maison. Celui qui ne ferait aucune vague. Celui qui t’était destiné en un sens.
Mon regard s’attarde sur quelqu’un qui te dévisage et je le reconnais après quelques secondes d’hésitation, Noah Torn, Serdaigle, deux ans de plus que toi. Je ne sais pas si tu t’en souviens, mais c’est lui qui t’as montré la direction de la volière, lors de ta première semaine à Poudlard.
Je le sais car j’étais dans le coin d’un couloir derrière toi. Je venais te demander si tu n’avais pas besoin de quelque chose. Apparemment tu n’avais besoin de rien, tu n’as jamais eu besoin de rien.
Dans le cas contraire, pourquoi ne pas me l’avoir demandé ?
As-tu remarqué la manière dont Noah t’as regardé ?
Non, bien sûr que non, ce que pensent les gens de toi ne te touche plus maintenant.
J’espère que tu sais que ton sourire crispé commence à se voir. Les gens savent le choix que tu as fait au moment où ils posent les yeux sur toi, Regulus. Comment peux-tu ne pas t’en rendre compte ? Les gens n’ont qu’à voir avec qui tu marches dans la rue pour voir qu’il est temps que tu t’en ailles. A quoi as-tu pensé quand tu les as rejoints ? Ont-ils seulement du respect pour toi ? Non, je suis presque sûr qu’ils n’en ont aucun. Tu es devenu un pantin. Tu n’as plus aucune libre pensée.
Que t’ont-ils dit pour que tu en arrives là ?
Il n’y a plus de lueur dans ton regard. Tu n’es pas la personne que j’ai connue. Pourquoi ne t’en rends tu pas compte ? Ton cerveau est-il devenu si lent ?
Ton acolyte vient de te dire quelque chose qui visiblement ne t’as pas plus. Tu te retournes vivement vers moi, puis vers lui, et finis par hocher négativement de la tête. Quelle question a-t-il pu te poser ?
As-tu aussi honte de moi que tu le laisses voir ? J’ai du mal à croire qu’un jour t’aies pu être quelqu’un de normal. Un cadet normal, quelqu’un qui aurait été fier de son ainé, pas quelqu’un qui le cache comme un terrible secret.
La seule fois où tu l’as été, c’est le jour de ma rentrée ; te souviens-tu de la façon dont tu t’étais collé à moi pendant que mère me présentait à tous les gens qui lui semblait importants. A chaque fois que quelqu’un s’approchait de nous, j’affirmais en souriant que, oui tu étais mon petit frère et que je savais que nous nous ressemblions beaucoup. C’est vrai que nous nous ressemblions beaucoup, avant de grandir et que tu deviennes le diable lui-même.
Vous venez de repérer quelqu’un dans la foule et ton ami l’appelle à grand cris. La plupart des gens autour de vous se retournent et vous dévisage avant de se rendre compte de qui vous êtes. Cette sorte de supériorité que tu affiches ne te dégoute-t-elle pas de toi-même ? Prie dieu que je trouve un truc gentil à raconter à Androméda la prochaine fois que je la verrais. Je n’ai pas envie de lui parler de toi, tu sais. Pourtant elle insiste à chaque fois à ce que je parle de toi, ainsi que des sentiments contradictoires qui nous lie. Mais je ne pense pas y arriver.
Nous sommes devenus trop différents, nous nous dégoûtons l’un de l’autre. Pourtant, à un moment j’ai cru que ça marcherait quand même. Que nos différences nous rapprocheraient peut-être. Quel idiot j’ai pu faire.
Il faut que tu sers la main de Lucius Malfoy sous mes yeux pour que je me rende compte de tout ça. Malfoy me montre d’un hochement de tête et je te vois éluder la question d’un geste de la main.
Tu me regardes depuis que j’ai posé le pied dans cette foutue rue. Pourquoi es-tu là ? N’y avait-il pas une réunion de traitre à son sang à laquelle tu aurais eu ta place aujourd’hui ?
Tu as coupé tes cheveux depuis que tu as quitté Poudlard, me semble-t-il. Bien évidemment, tu n’as pas pu te résoudre à les faire couper court, à les faire couper comme tout le monde. Il a fallu que tu gardes à tout prix cette originalité qui t’as value ta place au Square Gr. Qui t’as même couté la vie, en un sens, car pour moi tu n’existes plus.
Ce matin, je suis poursuivi par une ombre, par un souvenir épais et brumeux qui nous colle à la peau, me colle à la peau.
J’entends que tu me suis toujours, Sirius. A travers la foule, je devine le mouvement de ta cape que tu lances presque sur les gens avant de la récupérer au dernier moment.
Avery dit quelque chose que je n’écoute pas, j’ai l’impression qu’il se répète. Je me tourne vers lui dans l’espoir de saisir quelque chose de ses propos. Ton regard capte le mien en moins d’une demie seconde. Pourquoi es-tu venu ici ?
Tu passes ta main dans tes cheveux comme cet idiot de Potter le faisait quand vous étiez encore à Poudlard. Mère ne fait que le répéter, ce Potter t’a changé du tout au tout. Mais au fond, Potter n’y est pour rien, pas vrai ?
En vérité, tu t’es juste échappé de la cage dans laquelle t’étais enfermé. Ne vois-tu pas la puérilité de ton geste ? Tu t’es échappé car père n’avait pas céder à un de tes caprices. C’est aussi simple que ça. T’es qu’un gamin, et je parie que tu dors toujours en suçant ton pouce.
Dis-moi Sirius, si le destin aurait fait de moi l’ainé, te serais-tu enfui quand même ?
Non, Androméda n’était pas l’ainée et pourtant elle est partie. Je cherche des raisons à ton départ en sachant très bien qu’il n’y en a pas. Ton geste était égoïste et impulsif. Tu voulais surement choquer. Comme à chaque fois.
Seulement, je crois bien que le seul que t’es réussi à choquer ce jour-là, c’est moi.
Je n’étais donc qu’un pantin. Un cadet à qui tu faisais faire ce dont tu avais envie. Une personne qui avait pendant quatorze ans partagée ta vie. A qui tu n’avais pas dit un mot quand tu avais claqué la porte de la maison familiale. Que tu avais regardé en t’éloignant sans laisser voir la moindre émotion. Me tendre la main aurait-il été quelque chose de trop compliqué pour toi ? Un signe de tête pour me demander de t’accompagner aurait-il été trop fatiguant ?
Tu me dépasses et te retournes un instant, tu mords ton majeur. La dernière fois que je t’ai vu faire ça, c’était parce que Kreattur était tombé dans les escaliers et qu’il avait décidé de se taper la tête contre chaque marche pour se punir du bruit qu’il avait fait. Aurais-tu pitié de moi ? Sache que je pourrais doucement remplacer ton doigt par un pistolet . Nous serions alors à égalité. Je jouerai avec ta vie comme tu as joué mon avenir.
Tu m’as laissé tomber, je te laisse deviner l’option que je choisirai pour toi.
Tu te rends près d’un kiosque à journaux et en achètes un. Tu mets quelques minutes à comprendre la raison de mon sourire. Pourquoi me regardes-tu comme ça ? Arrête un peu de faire comme si tu étais étonné. Tu as toujours su qu’un d’entre nous devrait y passer. Et vu ta fuite de la maison, tu ne m’as pas laissé le choix. Tu m’entendrais penser, Sirius, tu dirais qu’il y a toujours un espoir et que non je n’étais pas obligé d’y aller. Toutes les conneries que tu racontes me rendent malade.
Je sers mon poing et le rentre dans ma poche, j’ai terriblement envie de jeter la lettre qui s’y trouve.
Je te déteste.
Du bout des doigts, je froisse le papier déjà fripé depuis sa réception.
T’en souviens-tu Sirius ?
Probablement pas. Pour ton information c’est la lettre que tu m’as envoyé après ton admission à Gryffondor. Elle est pleine d’un optimisme qui me fait simplement vomir. Tu me dis que tu serais ravi de me voir, moi aussi, dans cette salle commune aux couleurs rouges et or.
Ta lettre s’étend sur 4 pages entières. A l’époque, mère n’avait reçu qu’un courrier l’informant de la maison dans laquelle tu avais atterrie et rien d’autre.
Dis-moi, pour sortir autant de conneries ça avait dû te prendre toute la journée.
N’ai-je pas raison ?
Yaxley me dit que mon renégat de frère me suit. Je réponds simplement que je ne vois pas de qui il parle. Il m’adresse un sourire qui m’effraie et me rend fier à la fois.
J’ai gagné leur estime en à peine quelques jours. De combien de temps as-tu eu besoin, mon cher frère, pour prouver à tes amis que tu étais différent de nous ?
Je devine que tout cela ne s’est pas fait en un jour.
Tu vois Sirius, tu n’as franchement pas choisi la voix de la facilité. Et il me semble bien qu’ici on t’a réservé une place en enfer inscrite à ton nom.
Pendant un instant, je remarque que tu ne me prêtes plus d’attention. Je te déteste, ne veux plus jamais te voir et ne désire que tu te retires une fois pour toute de ma vie. Combien de fois vas-tu revenir me voir pour m’abandonner quelques minutes plus tard ? Es-tu donc obligé de faire ça tous les ans ? Partir et m’abandonner à mon sort une fois ne t’a donc pas suffit ?
Je tourne la tête et t’observe sans pour autant en avoir la moindre envie. Un peu comme si mon cerveau ne me répondait plus. Tu sembles perdu dans la foule. Elle t’éloigne de ton but premier sans que tu n’y opposes aucune résistance. Tu as l’air d’un pantin abandonné par son marionnettiste.
Dis-moi quand tu te regardes, est-ce que tu vois ce que je vois ?
N’as-tu pas l’impression de n’être devenu qu’une pâle copie des autres, d’avoir voulu montrer quelque chose que tu n’avais pas ? Quelqu’un qui ne te connaitrait pas ne pourrais pas te trouver dans la foule. Il pourrait me trouver, moi.
Surement parce que je n’ai pas tenu à renier tout ce qui m’avais servi de famille pendant 15 ans. Parce que je n’ai pas cherché à être quelqu’un que je ne suis pas.
D’une certaine façon, la seule chose qui me manquerait, c’est toi qui l’a. Mais ça, tu l’ignores et tu t’en fous surement.
Si c’est le cas alors pourquoi tu me dévisages comme ça ?
Il me semble que tu t’es éloigné de notre petit groupe, Sirius. Et sache le bien, j’en suis heureux.
Je te déteste c’est indéniable, mais je hais encore plus quand tu m’observes.
Retourne voir ton cher Potter et cesse de me suivre. J’ai l’impression d’avoir à nouveau six ans et c’est insupportable. Allez ! Qu’attends-tu ? Sors d’ici !
Avery doit s’être rendu compte que je ne suis plus attentif depuis un moment.
- Tout va bien, Regulus ? demande-t-il en insistant sur mon prénom.
Non, tout ne va pas bien, non. J’ai l’impression d’être malade, ton ombre colle ma peau et m’empêche de me concentrer.
Je déteste être malade, surement autant que je te déteste toi.
J’engage la conversation sur l’excursion de la nuit passée. Le maitre a-t’ il été satisfait ? Où sont partis les autres après ?
Yaxley aperçoit quelqu’un et l’appelle à grands cris. Je sens ton regard brûler ma nuque. Pourquoi tu me regardes comme ça ?
Avery se met à parler joyeusement sur le fait que tôt ou tard notre heure viendra et j’entre dans la conversation sans trop d’effort. Je connais surement mieux qu’eux l’historique de leurs actions. Les murs de ma chambre sont la mémoire de leurs pêchés, de nos pêchés, à présent.
Il se rend compte à son tour de ta présence dans la foule. Pourquoi es-tu venu ? M’apporter de nouveaux soucis ?
Je veux que tu partes, et dépêches toi s’il te plaît car je te trouve indécent là.
Tu t’insères dans ma nouvelle vie et je ne le veux surtout pas.
As-tu seulement une idée du temps qu’il m’a fallu pour me convaincre que non, tu ne reviendrais pas en souriant, tu ne t’excuserais pas auprès de mère, que tu ne reprendrais pas ta place dans la chambre voisine à la mienne ?
Bien sûr que non, tu n’en as aucune idée. C’est pour ça que je désire plus que tout que tu disparaisses. Sais-tu l’impatience que j’ai en attendant le jour où tu dégageras pour de bon ?
J’aime à penser que je me sentirais mieux le jour où on ne verra plus ton visage et quand tu pourriras sous terre.
Je me retourne brusquement et te dévisage, arrête de me suivre. Je me dégoute à penser à toi de cette manière et c’est toi qui m’y oblige.
Arrête de me suivre et dis à tes foutus souvenirs d’en faire autant.
Je ne veux pas me rappeler de comment c’était avant que tu ne décides de tout faire pour te faire remarquer. Je n’ai pas envie de te revoir me chercher sous tous les meubles alors que j’étais caché en haut de l’armoire de ta chambre. Je n’en veux pas, tu comprends ? Je ne veux pas de ces souvenirs, de nos souvenirs, je leur crache dessus. J’ai du mal à croire que t’aies pu être un jour quelqu’un de normal.
Le clocher du bout de la rue sonne midi et demi. Depuis combien de temps me suis-tu exactement ?
Nous nous dirigeons vers l’allée des embrumes et je suis pratiquement sûr que tu ne me suivras pas là-bas.
Je pense reconnaitre Narcissa un peu plus bas dans la rue, elle semble dire quelque chose à son mari avant d’entrer dans une boutique. Prie dieu que je trouve un truc gentil à dire lorsqu’elle me parlera de toi.
Le mari de Narcissa nous voit et Yaxley lui fait signe de venir. Il arrive vers nous et nous sert la main. Je n’ai aucune envie de poser ma main dans la sienne et pourtant c’est ce que je suis en train de faire.
J’ai envie de me retourner vers toi et de te dire de ne pas regarder ça. Je n’ai pas envie que tu vois ce que je suis devenu. Mais je ne pense pas y arriver.
Malfoy me regarde et te voit, et me demande s’il peut aider à régler ce problème. De quel problème veut-il parler ? Je vois briller dans ses yeux une lueur malsaine. Tu es le problème. Tu as été un problème dès le début. Je lui réponds que non, je m’en chargerais moi-même. J’accompagne ma parole d’un geste de la main et je sens que tu nous dépasser.
Tu me regardes comme si je venais de te jeter un des sortilèges les plus immondes qu’il existe. Tu n’as rien compris. Tu ne comprends jamais, de toute façon. Ne me comprends jamais.
Un instant, tu sembles près à dire quelque chose mais peut être que ce n’est qu’une illusion de ma part.
Ta bouche forme une sorte de rictus, tu lèves légèrement la main comme pour me la tendre mais transplanes au dernier moment.
Et dire que j’étais en train de réfléchir à la manière dont je devrais la prendre.