Disclaimer : Les personnages appartiennent à J.K. Rowling, je ne fais que les mettre en scène.
Ce texte est un petit cadeau pour LYA, déjà parce que j'aime beaucoup parler avec elle, que j'aime ce qu'elle fait, et qu'elle m'a créé deux magnifiques bannières pour mes fics, sans parler du magnifique texte qu'elle a écrit pour moi.
C'est pour te remercier de tout ça, que j'ai écrit ce petit moment dans la vie de Ginny, ce n'est pas joyeux, ce n'est pas triste en soi, c'est juste que, comme je sais que tu aimes ce personnage, j'ai voulu écrire sur elle en respectant son personnage, du moins j'espère avoir réussi à le faire. Bonne lecture :)
« Confie-toi à moi. »
Non !
« Fais-moi confiance. »
Jamais !
« Je suis ton ami, tu sais. »
Mensonge ! Tu mens !
« Je serai toujours là pour toi. »
Arrête ! Je sais que ce n’est pas vrai, je sais que tu me manipules !
Elle tremble violemment, ses dents s’entrechoquent si brutalement qu’elle ressent la douleur dans tout son corps. Pourtant, elle ne les entend pas. Le silence. Et cette voix qui résonne à nouveau. Elle se bouche les oreilles.
Non ! Laisse-moi !
Elle ferme les yeux, bien qu’il fasse si noir qu’elle ne voit même pas ses propres genoux, qui sont pourtant collés contre sa poitrine. Elle serre si fort ses paupières que des lumières dansent devant ses pupilles. Le silence, à nouveau. Elle se détend légèrement. La voix s’est tue. Peut-être est-il parti. Brusquement, devant ses yeux, du sang. Des mots, des mots horribles. Immondes. Et ces sifflements ! Qu’ils arrêtent ! Elle n’en peut plus. Pourquoi la torture-t-il ainsi ?
Soudain, un rire. Fort, glacial, mauvais. Il se moque d’elle. Elle n’a réalisé que trop tard à quel point il était maléfique. Il a tellement d’emprise sur elle, elle le sent à l’intérieur de son être, dans son cœur, dans sa tête, partout. Elle doit fuir. Mais où ? Où pourrait-elle aller, pour qu’il ne la trouve pas ? Elle court le plus rapidement qu’elle peut, dans ces longs couloirs, elle n’arrive pas à se repérer dans ce dédale, avec cette luminosité verdâtre qui lui donne la nausée. Et soudain, elle trébuche. Elle tombe dans l’eau, elle suffoque, elle se noie. Elle a beau se débattre de toutes ses forces, le courant l’emporte, elle ne sait plus où est la surface, où elle le fond. Peut-être nage-t-elle vers les abysses profonds. Elle ne sait pas. Elle ne sait plus. Que faut-il faire ? Et puis tout s’efface. Elle est allongé à terre, le sol est froid, dur comme de la pierre, et devant elle, le Basilic. Il rampe lentement vers elle, ondule sur l’eau, se rapproche. Elle serre encore plus ses paupières. Elle veut hurler, mais sa voix semble l’avoir abandonnée. La panique se répand en elle comme un poison dans ses veines, si rapide.
Non ! Non, je n’ai pas voulu ça ! Non ! Ce n’est pas ma faute, je vous le jure !
Ses yeux sont étroitement fermés. On lui secoue l’épaule. Elle se sent quelque peu ballotée, sa tête cogne contre un coussin en cuir.
Elle ne veut pas regarder. Elle a peur, que va-t-elle voir ? Et si elle croisait les yeux tueurs ? Une douce lumière lui parvient alors à travers ses paupières. Une forte odeur de chocolat devant ses narines. Et cette voix. Elle est rauque, fatiguée. Bienveillante. Elle ouvre les yeux.
« Il est parti, la rassure un homme qu’elle ne connaît pas. Il est parti. Tenez, mangez. Mangez, c’est du chocolat. »
Il est souriant. Elle a soudain chaud. Elle se rend petit à petit compte de l’endroit où elle se trouve. Le Poudlard Express. Des cheveux tombent devant ses yeux, elle veut les dégager. C’est seulement à ce moment-là qu’elle réalise que ses mains serrent fermement ses bras, que ses ongles sont enfoncés dans sa peau, que ses bras lui font atrocement mal, à l’instar de sa mâchoire.
« Ginny, tu vas bien ? »
Ron. Il est là, devant elle, inquiet. Il lui secoue encore l’épaule. Elle écarquille soudain les yeux et lance un regard effrayé vers la porte du compartiment.
« Il est parti, répète l’homme en se tournant vers elle. Mangez, rajoute-t-il en lui tendant encore un morceau de chocolat. »
Ginny soupire et se mord la lèvre. Elle ne doit pas pleurer, pas devant eux. Elle ne veut pas raconter ce qu’elle a vu. Ce dont elle se souvient. Ce qu’elle ne pourra jamais oublier. Elle s’adosse à son siège. Elle se sent vide. Si vide.