Je te souhaite un Joyeux Anniversaire Labige. Ce n'est pas grand chose, pas même un texte sur Harry. C'est tout ce que j'ai à t'offrir pour tes 16 ans. C'est bien peu.
En grand merci à Eanna et LITS qui ont corrigé cet OS et validé le Ron de mon texte.
Bonne lecture :)
Dumbledore savait que tu allais les abandonner, voilà pourquoi il t’a légué son Déluminateur. En aucun cas, il n’a pensé à toi autrement. Les choses deviennent plus limpides. Il te semblait étrange qu’il ait voulu te céder quoi que ce soit… Il faut croire que tu es lâche et que c’est visible sur ta figure…
Et même avec cet objet unique, créé par la main même de l’ancien directeur de Poudlard, tu n’as jamais trouvé ne serait-ce que l’ombre de quelque chose ! La voix d’Hermione te guide, cette boule lumière te permet d’arriver à l’endroit exact où ils sont dissimulés mais ça ne te suffit pas… Tout seul, tu n’es capable de rien, même si ce sont tes amis !
Tu n’aurais jamais dû abandonner… Les abandonner. Pourquoi es-tu parti ? Cette question tourne et retourne dans ta tête depuis que tu as quitté ce fichu emplacement où la tente était plantée. Et le pire c’est qu’aucune réponse valable ne te vient à l’esprit…
Encore une fois alors que tu as transplané - au bon endroit ça tu en es certain - rien n’est discernable : cette forêt est peut-être différente des précédents endroits où tu es allé, où tu as cherché, en vain, mais rien ne t’indique où ils sont réellement… C'est immense, une forêt ; le temps défilera et avant même d’avoir entamé tes recherches, ils se déplaceront encore. Parce que pour eux, aucun endroit n’est sûr. Tu ne sais même pas pourquoi tu espères, parce que tu sais que les sorts d’Hermione sont infaillibles.
Mais tu essayes toujours. Parce que ce sont tes amis et que pour rien au monde tu n’arrêteras avant de les avoir retrouvés. C’est peut-être une bien maigre compensation, tu n’aurais juste jamais dû partir, mais c’est le moins que tu puisses faire. Ca, et attendre. L’un des deux finira forcément par sortir du périmètre sécurisé sans vraiment s’en rendre compte. Et tu seras là. Peu importe le temps, l’heure, l’endroit… Tu seras là.
Tu ne dois pas te plaindre de ces recherches. Tu n’en as pas le droit ! Il ne dépendait que de toi de ne pas avoir à les faire. Si tu n’avais pas réagi aussi stupidement, tu serais toujours avec eux. Peut-être toujours aussi perdu, mais au moins vous seriez perdus ensemble.
Alors tu attends.
Et dans l’attente, tu te souviens. De ce que tu as perçu. Sans savoir si tu as réellement bien compris ce qu’il pouvait y avoir entre tes deux amis. Mais est-ce que cette histoire, non confirmée, vaut la peine de sacrifier des années d’amitié ? Tu en doutes fortement. En fait tu es sûr que non. Mais c’était trop dur à supporter ; ça n’est tout de même pas une excuse !
Tu te souviens aussi des quelques fois où Hermione était restée avec Harry alors que toi, tu étais parti. N’avais-tu pas à chaque fois tort ? Jalousie, incompréhension… Les motifs étaient variables, mais la conclusion toujours la même. Cette fois-ci encore c’est la même. Mais l’enjeu est bien plus grand aujourd’hui qu’un simple Tournoi.
N’est-ce pas toi qui as dit que ce combat était au-delà de Harry ? Comment as-tu pu tenir ce discours et, peu de temps après, céder à tes envies et tes peurs ? Si tout cela dépasse son existence – bien qu’il soit le cœur de cette guerre – la chose s’applique encore plus à ta personne.
Et tu t’en veux toujours parce que tu te sens incapable de faire la part des choses, de faire le bon choix alors qu’il te semble que tes amis le font toujours. Tu as l’impression de penser à toi avant de penser au reste. Aux conséquences.
Le pire c’est que tu voulais qu’Hermione t’accompagne. Comment as-tu pu souhaiter que Harry reste seul ? Cette question n’aurait jamais dû t’effleurer. Tu mérites cent fois plus d’être seul que lui…
Dans cette forêt froide et sombre où tu as atterri, tu distingues une lumière étrange. Semblable à celle du Déluminateur. Insolite. Tu décides de t’approcher, tu ne risques sûrement rien si elle te rappelle la magie qui t’a mené ici. Et quand bien même tu risques quelque chose, tu es prêt à le courir. Ne serait-ce que pour avoir un vague but.
Tu t’approches. Cette lueur que tu as perçue est différente. C’est un Patronus. Et il te semble que c’est le sien. Quelque chose te dérange dans cet animal mais ton excitation de – peut-être – avoir un indice depuis que tu es parti te réjouit tellement que tu n’y fais pas attention.
Tu ne sais même pas pourquoi son Patronus se trouve ici. Un bon moyen pour être repéré en réalité. Ce qui, justement t’intéresse. Alors qu’importe les raisons de cette apparition, elle te guidera. Peut-être nulle part. Sûrement. Mais ton idée fixe, ton envie de retrouver tes amis est plus forte que la moindre de tes appréhensions.
Une pensée retient tout de même ton attention… Tu as vérifié déjà un certain nombre de fois que personne ne te suivait pourtant, tu te retournes encore et utilises un sortilège pour en être absolument sûr. Combien de fois as-tu épluché les journaux, écouté la radio pour être sûr qu’ils ne soient pas capturés ? Plusieurs fois tu as eu des sueurs froides en imaginant ce qu’il pourrait se passer si tous les deux étaient pris. Hermione comme Harry risque gros. Il est hors de question que de telles choses se produisent par ta faute. Tu les as lâchement abandonnés, tu refuses d’être la cause de leur mort. Car c’est ça qui les attend si tu ne fais pas attention.
Précautionneusement tu suis cet animal de lumière qui te réconforte, et tu le fais de la manière la plus silencieuse. La forêt entière est silencieuse et rien que les craquements des brindilles sous tes pas te dérangent. Tu voudrais ne faire aucun bruit, être tout aussi discret que le sortilège qui te guide.
Mais, malgré toi, ta voix questionne la nuit :
« Harry ? C’est toi ? »
Seul le bruissement d’un vent léger te répond. Tu te sens un peu stupide d’avoir posé cette question à l’aveuglette. Le léger écho que tu entends ne te rassure pas plus que cela.
Tu te contentes désormais de suivre cette lumière, seul gage d’un éventuel indice sur l’endroit où se trouvent tes amis.
Tu ne sais pas vraiment le temps qu’il a pu se dérouler entre le moment où tu as aperçu ce Patronus mais tu ne t’es posé aucune question quand tu as vu cet homme plonger dans de l’eau gelée. Au fond de toi tu as su que c’était Harry.
Briser le silence ne te gène plus, et si tu n’es pas tellement loin, tu cours quand même vers cette surface de glace pour rejoindre celui que tu n’aurais jamais dû quitter.
Tu ne sais pas pourquoi il se plonge dans cette eau, il y a sûrement une raison mais c’est complètement fou.
Lorsque tu arrives sur ce lac gelé, là où Harry a brisé la glace pour pouvoir se glisser à l’intérieur, tu t’inquiètes de ne pas le voir remonter.
Puis soudain, tu t’aperçois qu’il ne peut pas en ressortir de cette eau noire. Tu ne te demandes pas pourquoi, et tu te jettes au secours de ton ami. L’eau est gelée, peu importe, sa vie vaut bien la tienne ! La température est insurmontable, ton corps proteste mais tu t’en fiches, tu ne souhaites qu’une seule chose, extirper Harry de cette prison liquide.
Alors que ta main l’attrape fermement pour ne plus le lâcher, la raison de cette baignade nocturne prend enfin un sens. Tu viens d’apercevoir l’épée de Gryffondor. Tu n’as pas le temps de t’interroger sur cette place bien plus qu’insolite mais ta main libre l’agrippe.
Tu ne te rappelles pas de l’effort que tu as dû fournir pour réussir à sortir de cette étendue d’eau avec Harry et l’épée. Mais dans ses yeux tu discernes deux choses, un léger reproche et surtout le soulagement de te revoir. A moins que tu te trompes ; ce qui serait possible, il aurait de quoi t’en vouloir pendant un bout de temps.
Et tes souvenirs honteux te reviennent. Tes peurs, ta jalousie, tes doutes qui t’ont détourné de cette amitié plusieurs fois déjà.
Ce dont tu ne te souviens pas, c’est que de nombreuses autres fois, tu as beaucoup aidé. La partie d’échec ne s’est pas jouée toute seule, tu accompagnais ton meilleur ami quand Hermione était pétrifiée, tu étais présent au Ministère, tout comme lorsque Harry s’est retrouvé seul avec la quête des Horcruxes sur ses épaules l’année précédente.
Et aujourd’hui, ce soir, tu étais là.