Cet océan de passion qui déferle dans mes veines, je ne l’avais d’abord pas vu venir. Mon cœur saigne, mon cœur brûle dès que tu es à mes côtés, mon âme pleure quand tu détournes ton regard de moi, que tes yeux me fixent avec dégoût.
Pourtant, je crois que je t’aime Lily, d’un amour qui cause ma déraison, ma déroute, ma déveine. Je sais aujourd’hui que je pourrais faire n’importe quoi si tu me le demandais. Je m’en rends compte maintenant que j’aurais du faire cette folie il y a longtemps, quand tu me demandais de quitter les Mangemorts, de me débarrasser de toute cette haine qui me rongeait de l’intérieur. Si Potter s’est autant acharné sur moi quand nous étions à Poudlard, s’il a tout fait pour nous éloigner l’un de l’autre, c’est sans doute parce qu’il savait que quelque chose nous unissait, un lien fort, qu’on ne pouvait pas défaire aussi facilement. Une amitié profonde, qui s’est transformé en un amour sincère, doucement, imperceptiblement, sans crier gare. Je suis complètement fou de t’aimer, tu es une Sang-de-Bourbe, je ne devrais pas éprouver de tels sentiments pour toi.
Pourtant, je continue de brûler, ce sentiment m’enflamme et me consume pour tes grands yeux verts qui ont bien plus de mystères que la lumière de la Lune. Oh Lily, combien de nuits ai-je passé à espérer une rédemption, combien de larmes ai-je pu verser quand j’ai compris que tu ne me pardonnerais jamais ces trois mots, trois petits mots prononcés sous le coup de la colère et de la honte ? Est-ce que je le sais moi-même ? J’ai vraiment cru devenir fou quand j’ai compris que tu ne me parlerais plus jamais. Potter a bien réussi son coup, c’est certain.
Je sais aussi que je suis également à blâmer. En adhérant aux idées du Seigneur des Ténèbres, je ne pensais ni au mal qu’elles pourraient causer, ni à ce qu’elles impliquaient pour des gens comme toi. Je voulais juste me protéger de Potter, me protéger de mon père, te protéger de ta sœur, être fidèle à ceux qui me tendaient la main… Je ne me suis juste pas rendu compte que je te tournais le dos à toi, la première à avoir fait attention à moi, à me donner son amitié, la première personne qui m’ait aimé sans jamais me juger. Je ne voyais pas à quel point ce fossé s’était creusé entre nous.
Potter l’avait bien vu, lui. Pourquoi t’ai-je donc traitée de ce nom infâme de Sang-de-Bourbe, pourquoi ? Pourquoi suis-je entré dans le jeu de cet infâme crétin ? J’avais pour moi ton amitié et peut-être ton amour, et j’ai tout gâché en un seul instant, sans réfléchir, comme un imbécile de Gryffondor. Petite marchande d’illusions, je ne vis que de l’attente que tu me pardonnes et que tu reviennes vers moi, que nous oublions toutes ces souffrances et tous ces jours de pluie. Je sais aussi que je me berce de rêves. Maintenant, tu vis à ses côtés, tu te réveilles auprès de lui chaque matin alors que je n’ai pour me consoler que le froid d’un grand lit solitaire. Tu m’as tourné le dos pour de bon il y a longtemps.
Pourtant, ce rêve me poursuit. Je m’endors toutes les nuits en revoyant tes grands yeux verts, en les imaginant briller pour moi. Je t’imagine et mon cœur brûle de douleur, une douleur si vive que je doute un jour de la voir s’apaiser. Le jour de ton mariage, comme aujourd’hui, je marchais le long de la Tamise, fleuve boueux et sale, sombre comme mon âme depuis que cette abjecte marque avait été tracée sur mon bras, depuis que je suis devenu le jouet de ce monstre qui me sert de maître. Je n’ai pas eu le courage de m’y jeter alors, mais je te jure qu’un jour doucement j'y plongerai, sans qu'une main me retienne. Puis, en murmurant ton nom alors que l’eau s’insinuera dans mes poumons, lentement je m'y noierai, sans qu'un remords ne me vienne.
Douce mort pour un oubli, un oubli qui me soulagerait enfin de tous ces tourments, de toute cette haine, de toute cette peine qui ont fait de ma vie un enfer. Qui me ferait oublier que c’est moi qui ai jeté le Seigneur des Ténèbres à tes trousses, que c’est moi qui ai fait courir sur toi l’ombre glacée de la mort. Lily… Comment pourrais-je vivre en sachant que ton cœur a cessé de battre dans ta poitrine, que tes grands yeux verts ne brilleraient plus jamais de cet éclat si particulier, si doux et si tendre, que ta voix ne résonnerait plus pour soulager mes peines, que ton rire ne s’élèverait plus jamais vers le ciel ? Comment pourrais-je vivre en sachant que toi, tu ne vis plus ? Comment pourrais-je jamais me pardonner mes sombres choix après cela ? Comment pourrais-je continuer de servir celui qui t’a tué sans remord ?
Tu n’es rien pour celui qui se délecte d’être mon Maître, au mieux un insecte qu’on écrase impitoyablement sous sa chaussure, une vie qui ne vaut pas la peine d’être vécue, une existence abjecte et indigne. Il m’a promis de préserver ta vie, que sa folie meurtrière t’épargnerait, de toucher seulement ton fils et cet imbécile qui te sert de mari. Pourtant, je ne peux m’empêcher de trembler devant l’éclat de folie qui l’anime quand il parle de toi et de ta famille, quand il parle de votre meurtre, quand il parle de vous tuer. Alors, je tremble pour toi, pour toi que j’ai mêlé à cette guerre sordide, au sang et aux larmes. Et ce qui restait de mon cœur semble mourir, périr de ce chagrin et de cette honte dont je ne peux me défaire.
Tu vas me détruire Lily, tu vas me détruire aussi surement que si tu me plongeais un couteau en plein cœur. Merlin, pourquoi Lily ? Pourquoi avoir choisi James ? Pourquoi lui avoir donné un enfant ? Pourquoi ? Le Seigneur des Ténèbres t’a prise pour cible, dorénavant. Sais-tu ce que cela signifie, comprends-tu quel danger plane sur toi ?
Pourras-tu te défendre ? Pourras-tu lui tenir tête, à lui, à celui qui a impitoyablement éliminé les plus puissants sorciers de ce siècle ? Lily… Tu ne méritais pas ça, tu ne méritais pas d’être plongée dans cette horreur. Te dire que je suis désolé ne résoudra rien, ne te viendras pas en aide. Mon cœur saigne à la pensée que rien ni personne ne peut peut-être rien pour toi. Ma Lily… Ma Lily, ma douce Lily, l’enjeu d’une chasse sanglante, persécutée comme un vulgaire gibier… Qu’ai-je fait ?
James Potter, je vais te maudire jusqu’à la fin de ma vie. Pour m’avoir pris Lily, pour t’être marié avec elle, pour lui avoir fait un enfant né un 31 juillet, pour avoir par trois fois défié mon Maître. Je te hais de toutes mes forces et de toute mon âme damnée. Pourquoi, ta victoire acquise sur son cœur, t’es-tu entêté à défier le Seigneur des Ténèbres ? Pourquoi t’es-tu acharné à vouloir jouer au héros que tu n’es pas et que tu ne seras jamais ? Pourquoi avoir ainsi exposé ta famille à Sa fureur ? Comme toujours, tu as montré à quel point ton esprit était étroit et vide, à quel point tu ne saisissais pas la chance qui était la tienne, à quel point tu étais un enfant gâté incapable de comprendre que la vie n’est pas qu’un éternel amusement, que nos choix et nos actions se devaient parfois d’être beaucoup plus réfléchis, qu’un courage ridicule ne faisait pas tout. Car maintenant, que t’apporte ton courage Potter ? Il ne pourra pas te protéger des sorts mortels de celui qui a juré votre perte.
La solution pour te sauver Lily, moi je l’ai trouvée. Je l’ai même trouvée si facilement que c’en était terrifiant. Vendre son âme au diable, accepter de se diviser entre deux camps, accepter d’être coincé entre deux grands hommes, entre deux mondes, entre deux idéologies, seul au milieu du no man’s land entre les tranchées des Mangemorts et de l’Ordre du Phénix, entre son plus grand amour et les seules personnes qui lui aient tendu la main. Et pourtant, c’est ce que je vais faire, sans hésiter.
Je le ferais, moi qui me croyais de fer, incorruptible, incapable de trahir. Je tournerai le dos au Seigneur des Ténèbres, à tous ceux qui m’ont un jour défendu contre les imbécillités humiliantes de cet homme qui a un jour fait de moi son souffre-douleur et de toi sa femme. Et je sais pertinemment qu’il n’y aura pas pour moi de fin heureuse Lily, tu vas me détruire, cette guerre va me détruire, va tout emporter avec elle, sur son passage, comme un ouragan dévastateur.
Et tu ne le sauras jamais. Jamais. Je veillerai à cela puisque tu ne veux plus me revoir. Je veillerai à ce que tu ne saches rien de ce que j’entreprends pour toi, dans l’ombre. Je veillerai à ce que tu restes en vie, à ce qu’aucun mal ne t’atteigne, à ce que la tempête qui ravage nos vies ne te détruise pas avec moi.
Ma baguette s’élève, je tourne sur moi-même et transplane dans une lande désertique. Une lande où mon destin sera irrémédiablement scellé. Oh, Lily, j’aurais du le prédire dès le premier jour, dès la première nuit… Tu vas me détruire.
Je t’aime.
Note d'auteur :
Disclaimer: Les personnage de cette fic appartiennent à JK Rowling, je ne fais que les mettre en scène et je ne gagne aucune noise dessus.
Joyeux Noël Natiwan, et à vous tous qui lirez cette petite fic.
Note de chapitre:
Bonjour à tous. En écoutant la chanson Tu vas me détruire de Notre-Dame-de-Paris interprétée par Daniel Lavoie, j'ai soudainement eu la vision de Severus Rogue marchant, le visage torturé, sur les bords de la Tamise. Ne me demandez pas pourquoi... En tout cas, ça m'a parfaitement débloqué pour écrire une fic qui plairait à Natiwan. J'espère qu'elle vous plaira aussi.
Vous trouverez la chanson ici: http://www.youtube.com/watch?v=2IxFWNfv0qo (si quelqu'un voulait bien m'expliquer comment mettre directement le lien, je suis partante...) Bonne écoute et bonne lecture^^
Note de fin de chapitre :
Alors, ça vous a plu? N'hésitez pas à me laisser une petite review en sortant et Joyeux Noël à tous^^
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