Luna n’avait pas encore perdu la notion du temps. Cela faisait quatre jours qu’elle était dans le cachot. Elle savait que ce soir c’était noël, et la jeune fille voulait faire de cette soirée un moment à part.
— Ce soir c’est Noël, il faut que nous fêtions cela monsieur Ollivander! s’écria-t-elle d’une voix qu’elle voulait joyeuse.
Le vieil homme la regarda, surpris.
— Oui il faut rendre cette soirée la plus belle possible, continua-t-elle, ce n’est pas parce qu’on est là qu’on n’a pas le droit de fêter Noël. Vous savez mon père voulait m’offrir une corne de Ronflak, vous connaissez les Ronflak, monsieur Ollivander ?
— Une corne de quoi ? demanda l’homme d’un ton surpris.
— De Ronflak cornu ! Vous ne connaissez pas ? s’étonna Luna. Vous savez ce sont des animaux assez timides, ils se cachent de nous. Je vous ferai parvenir les articles que papa a écrit sur eux, quand nous sortirons d’ici, je vous enverrai un hib…
— Si nous sortons d’ici un jour… coupa Ollivander d’un ton las.
— Ne perdez pas espoir monsieur Ollivander ! affirma, l’adolescente avec conviction. Harry fera tout pour combattre Vous-Savez-Qui. Quand il saura qu’on est là il viendra nous chercher.
— Vous êtes trop optimiste, répliqua-t-il, il vaudrait mieux pour lui qu’il reste caché, qu’il fuit le plus loin possible. Le Seigneur des Ténèbres est sur la piste d’une arme redoutable. C’est un peu la cause de ma présence ici… rajouta l’homme d’un ton coupable.
— Mais Harry est très fort vous savez, affirma la jeune fille. Il nous a donné des cours, c’est le meilleur prof de défense contre les forces du mal que j’ai eu. J’ai confiance en lui, il a déjà affronté Vous-Savez-Qui plusieurs fois. J’ai tout vu au ministère, je suis son amie vous savez. Ce n’est pas dans son caractère de se cacher sans rien faire.
— Si vous le dites Luna, ajouta Ollivander avec un pointe d’espoir. Voulez-vous m’en dire plus sur les Ronflak ? rajouta-t-il dans l’espoir de changer les idées de sa compagne.
— Volontiers ! se réjouit la jeune fille, ravie de parler de son sujet de prédilection.
Luna passa la soirée à raconter toutes les aventures qu’elle avait vécues avec son père sur les traces des Ronflaks, les témoignages qu’ils avaient pu recueillir. Elle sortit de sa poche la lettre de son père dans laquelle il parlait de la fameuse corne. Luna fit ensuite une description de l’objet tel qu’elle l’imaginait. Soudain, à la fin de la soirée Luna sembla déçue.
— Oh, je suis désolée monsieur Ollivander, je ne voulais pas vous ennuyer avec mes histoires, mais le sujet des Ronflaks me passionne tellement, j’en ai oublié Noël…
— Au contraire, Luna, répondit-il. Vous m’avez fait passer une soirée très agréable, vos histoires sont passionnantes et vous avez l’art de savoir conter.
Luna sourit à son compagnon, il semblait effectivement heureux de sa soirée. Elle regarda par l’ouverture du soupirail, par réflexe.
— Oh regardez monsieur Ollivander, il neige dehors… vous savez que quand il neige le soir de noël, il faut faire un vœu en regardant le plus gros flocon que l’on voit. Il se réalisera dans l’année, expliqua doctement la jeune fille. Venez ! Appuyez-vous sur moi ! Allons vers l’ouverture pour faire un vœu.
Avec l’aide de Luna, Ollivander se dirigea vers le seul soupirail du cachot. Tous deux virent un flocon plus imposant que les autres, le fabriquant de baguette fit confiance à la jeune fille. Qu’avait-il à perdre en voulant croire l’adolescente ? Et, du plus profond de son cœur, il fit un vœu.