Point de départ : Lily/Severus Cette histoire, d’amour à sens unique, cette histoire qui lui brisa le cœur, à combien d’autres personnes est-ce arrivé? Combien de personnes à Poudlard ont-elles vu leur amour, leur espoir de relation, réduits à néant? Combien de fois quelqu’un a senti son cœur se briser en voyant son aimée en embrasser un autre?
Racontez-nous leur histoire, celle qu’ils auraient aimé vivre, celle qu’ils ont finalement eu, celle dont ils ont le souvenir, maintenant qu’ils sont vieux et mariés, en train de mourir et mélancolique ou pétant de santé, mais loin de la personne aimée!
Racontez-nous la profondeur de leur déception, l’intensité de leur amour, l’envergure de leur destruction. Que ce soit gai ou triste, que ce soit désespéré ou romantique, faites nous découvrir leur émotion.
Ce texte est une réponse au concours de Julia Erwelin dont voici le sujet.
J'espère ce petit gribouillis vous plaira
Juste un petit OS dans le cadre du concours 'Always'
(Edit: finalement ce sera un peu plus long qu'un OS)
Je ne sais pas ce que vous allez en penser mais une fois encore je me rends bien compte que ma Pansy ne ressemble pas vraiment à celle que l'on connaît, mais je ne l'imagine vraiment pas uniquement comme le bulldog inutile qui suit Drago partout. Après tout s'il la garde à ses côtés c'est qu'elle a un autre rôle à mon avis.
Je vous laisse donc découvrir Pansy comme je l'imagine, en espérant ne pas vous décevoir.
Il était une fois une grande maison aux allures de château où vivaient une grande et noble famille et deux petits enfants, un garçon et une fille, que tout opposait et qui pourtant étaient plus proches que n’importe qui d’autre.
Elle avait les cheveux aussi noirs que la nuit tandis que lui était blond comme les blés. Elle parlait à longueur de journée quand lui pouvait passer des heures dans le silence le plus complet.
Ils ne marchaient pas encore qu'un lien s'était déjà créé entre eux. Un lien précieux qui s’était développé au fil du temps, alors qu’ils étaient côte à côte, unis comme personne d'autre n'aurait pu l'être. Ils avaient découvert l’univers pailleté des bals et des fêtes mondaines en s’y rendant main dans la main. Ils avaient acheté leur première baguette ensemble.
Ils avaient grandi ensemble, tout simplement.
Depuis toujours, ils étaient amis. Au nom de cette amitié ils s’étaient racontés tous les leurs secrets, des plus insignifiants aux plus sombres, des plus récents aux plus enfouis. Lors de ces longs étés où ils étaient éloignés, ils s’envoyaient des dizaines de lettres semblables à celles que je t’écris aujourd’hui. Et dans la chaleur bienveillante de ses vacances, ils ne rêvaient que d’une chose : que le froid arrive enfin pour pouvoir retrouver leurs soirées de confidences au coin du feu.
Ils avaient découvert le bonheur de pouvoir compter sur quelqu’un en toutes circonstances, ils avaient appris la confiance et le respect de l’autre. Au travers des noirs desseins de leurs parents, ils avaient compris qu’il suffit d’un sourire pour retrouver la lumière, du moment que ce sourire vient de la bonne personne. Ils avaient tout… puisqu’ils étaient ensemble.
Lorsque l’insouciance de l’enfance s'était envolée, leur amitié, elle, était restée inébranlable. Ils avaient découvert un nouveau monde de sensations lorsqu’ils étaient entrés dans l’adolescence. Ils avaient appris à nommer ces sensations : désir, envie, passion… Et ils avaient décidé de les vivre ensemble, comme ils l'avaient toujours fait.
Son premier baiser, c’était lui.
Sa première fois, c’était lui.
Son premier chagrin d’amour, c’était lui.
Mais son amitié pour lui, elle, n’avait pu cicatriser aussi vite que ses larmes avaient séchées.
L’expérience avait entaillé son cœur jusqu’alors empli de cette sensation exquise de tendresse et de confiance qu’ils avaient construite avec le temps. Le manque de ses lèvres, de ses mains parcourant son corps, de sa présence au réveil s’était engouffré dans cette brèche et y avait déposé le plus venimeux des poisons, le plus certain des bourreaux pour leur amitié : l’Amour.
Honteuse de trahir ainsi ce lien si pur qui les rapprochait, elle voulu faire taire ce sentiment fourbe et destructeur. Mais son cœur continuait à battre trop fort quand il était là, ses mains continuaient à trembler devant la frustration de ne pouvoir toucher ses cheveux si blonds, son sourire continuait à sonner faux quand il lui parlait de sa dernière conquête, ses yeux continuaient à être trop brillants quand il s’éloignait d’elle.
Et lui ?
Lui ne s'était rendu compte de rien, il avait continué à ne voir en elle que l’amie à qui il pouvait tout dire. Il lui laissait accéder à chaque parcelle de son âme et de son cœur comme au temps de leur amitié réciproque. Il continuait à lui raconter tout ses secrets alors qu’il se fermait au reste du monde.
Et pour garder le privilège de ses pensées, elle porta le coup fatal à leur amitié, elle commença à lui mentir. Elle ne lui dit plus ce qu’elle ressentait de peur de le voir l’abandonner. Elle tut son plus grand secret : ses sentiments.
Tu les as reconnus ? Oui, évidemment. C’est nous ces deux gamins.
Alors Drago, que dois-je faire aujourd’hui ? Continuer à jouer ce rôle qui te faire tant rire de fille collante et insupportable aux yeux du monde et indispensable le reste du temps ? A être la confidente qui ne se confie plus ? Ou bien Avouer en espérant que tu ne me tourneras pas le dos ?
J’ai fais mon choix depuis longtemps, et c’est pour ça qu’une fois encore je sais que tu ne recevras pas cette lettre, tout comme tu n’as pas connaissance des dizaines d’autres qui l’ont précédée.
Je peux vivre en sachant que tu ne m’aimeras jamais comme je t’aime, je peux vivre en t’écoutant te moquer de toutes ses soupirantes qui espèrent t’arracher plus d’une nuit, je pourrais vivre le jour où tu rencontras celle qui fera battre ton cœur comme tu fais battre le mien, mais je ne peux pas vivre si tu m’abandonnes, je ne peux pas vivre si tu ne m’accordes plus cette confiance aveugle qui me permet de garder la tête haute.
Alors égoïstement, je vais me taire, pour rester ta meilleure amie, ta confidente, celle qui a le droit de tout savoir de toi, celle qui sait que cette impassibilité que tous voient sur ton visage n’est qu’un masque et que tu as bel et bien un cœur, même s’il ne bat pas pour moi.
Jamais tu ne sauras… Ne m’en veux pas… Je fais tout ça pour ne rester qu’une amie à tes yeux. Parce que je sais que je ne serais jamais plus mais je sais également que je ne supporterais pas d’être moins.
Alors je ne serai toujours qu’une amie sur laquelle tu peux compter et qui donnerait sa vie pour toi sans la moindre hésitation. Mais qu’une amie.
Pansy »
En relevant la plume, Pansy soupira. Elle avait pourtant bien commencé. Mais, comme toujours, elle s’était perdue dans ce qu’elle ressentait.
Elle relut cette lettre débordante de sincérité avant qu’un fin sourire n’étire ses lèvres. Elle l’aimait beaucoup trop pour le perdre.
Elle s’empara de sa baguette au moment où le grincement caractéristique de la pièce se fit entendre. Elle reconnut sans mal la chevelure blonde qui hantait chaque minute de sa vie.
Il s’affala dans un des grands canapés en face d’elle et lui sourit puis désignant la lettre qu’elle tenait dans les mains il demanda :
- Qu’est-ce que c’est ?
Elle lui rendit son sourire et lui fit un clin d’œil avant de répondre :
- Rien d’important.
Et elle murmura un petit « Incendio » qui réduisit le parchemin en cendres.
Se rendait-il compte que son sourire autant que ses mots sonnait faux ? Certainement pas, mais c’était mieux comme ça. Elle pouvait ne pas en parler, omettre de lui révéler la douleur qui lui lacérait le cœur à chaque fois qu’il la prenait dans ses bras comme on enlace une amie, mais s’il la fixait en lui demandant ce qu’elle cachait, elle doutait de pouvoir lui mentir. Elle sourit un peu plus en remerciant Merlin de l’avoir fait si peu observateur.
Elle se leva pour venir prendre place à ses côtés. Sans hésitation, il ouvrit les bras pour qu’elle vienne s’y blottir.
- J’ai plein de chose à te raconter, lui murmura-t-il doucement au creux de l’oreille.
Elle garda les yeux fermés une seconde pour profiter d’être contre lui, elle entendait son cœur et se délectait de ses pulsations régulières qui contraster avec l’affolement de son propre pouls.
Jamais aucun autre homme ne lui ferait cet effet, son parfum à lui seul la transportant dans un autre monde où il n’y avait rien, rien sinon tous leurs souvenirs communs.
Aucun homme n’aurait jamais ce torse qui se soulevait au rythme de sa respiration contre sa joue et qu’elle avait envie d’embrasser, de toucher, qui lui donnait tout simplement envie de se blottir contre lui et de ne plus jamais bouger.
Aucun homme ne la réchaufferait en croisant simplement ses bras autour de son dos.
Aucun homme n’aurait jamais cette voix grave, traînante et profonde qui semblait courir sur sa peau à chaque fois qu’il ouvrait la bouche.
Aucun homme ne pourrait jamais la faire frissonner simplement en respirant contre sa nuque.
Aucun homme n’aurait jamais ces yeux gris si particuliers dans lesquels elle aimait se noyer.
Non, aucun… Ce serait son privilège à lui de lui faire cet effet là… pour Toujours.
Elle se détacha de lui à regret mais toujours avec le sourire.
Puis s’allongeant sur le sofa, elle cala sa tête sur ses genoux en le regardant lui offrir ce sourire en coin dont il avait le secret.
- Eh bien alors vas-y, qu'est-ce que tu attends, raconte !
Elle tuerait pour ce sourire. Il était donc tout simplement hors de question qu’elle risque de le perdre.
Non, décidément, jamais tu ne sauras…
J'ose espérer que si vous êtes arrivé au bout sans quitter la page c'est que ce petit texte vous a plu, ou au moins intrigué jusqu'au bout. Alors Merci de m'avoir accorder un peu de votre temps et n'hésitez pas à laisser vos impressions.
Un nouveau merci à Lovanere qui à jouer le rôle de la Bêta avec une efficacité redoutable
Bonne continuation à tous!
Eleann'