C'est ma première fic alors s'il vous plaît, n'hésitez pas à me faire part de vos critiques (positives et négatives).
Chapitre un peu triste mais c'est pour situer un peu l'histoire.
Mais, comme pour la plupart de ceux qui ont beaucoup perdu pendant cette guerre, Hermione savait que la vie ne serait jamais comme avant. Elle même n’avait jamais vraiment connu la vie sans guerre puisque son entrée dans le monde sorcier s’était faite aux côtés de Harry Potter et que depuis ses 15 ans, ses amis et elle avaient lutté, sans se rendre compte que leur jeunesse leur avait filé entre les doigts. Après tout ce qu’ils avaient vécu, elle n’arrivait pas à imaginer qu’elle puisse ressentir de la quiétude. Les cicatrices présentes sur son corps et les cauchemars qui en suivaient l’en empêcheraient encore longtemps.
Une certaine gêne qui n’avait jamais été de rigueur s’était rapidement installée entre Harry, Ron et Hermione. Suite à la mort de Fred, Ron s’était renfermé sur lui même et Harry et Hermione n’osaient rien dire de peur de lui causer plus de peine. Le fardeau que Harry portait sur les épaules depuis si longtemps ne s’était pas envolé ; au contraire, la culpabilité le rongeait de plus en plus tous les jours. Les morts du dernier des Maraudeurs et du frère de son meilleur ami lui rappelaient sans cesse les victimes des deux guerres. Ses pensées obscures assombrissaient encore plus les pièces froides du 12, Square Grimmaurd où les trois amis s’étaient installés.
L’être qui apportait le plus de gaieté dans la maisonnée était Kreattur, l’elfe de maison de la famille Black. La victoire et les pertes ne l’avaient pas particulièrement affecté et il était très heureux d’avoir à nouveau la compagnie d’Harry, Ron et Hermione. Depuis que son nouveau maître, Harry, lui avait donné le médaillon de Regulus Black, celui-ci s’était peu à peu attaché au trio qu’il avait autrefois détesté. Mais sa bonne humeur ne suffisait pas à améliorer l’ambiance générale.
Malgré ses problèmes personnels, Hermione tenait elle aussi à ce que les choses redeviennent comme avant. Elle insistait pour qu’ils invitent leurs amis à manger. Ainsi, ils avaient déjà eu la visite de Luna et Neville ainsi que de Dean et Seamus. Les croyances de Luna qui avaient pour habitude d’exaspérer Hermione eurent pour effet de détendre, pendant un court moment, l’atmosphère régnant au square Grimmaurd.
Ces soirées se passaient généralement très bien et, pendant quelques temps, elle revoyait dans les yeux de ses amis les expressions de joie qu’elle avait si souvent pu observer. Hermione savait que la gêne qui s’était installée n’était que provisoire et n’était due qu’au besoin de prendre du recul sur ce qu’ils avaient vécu. Une fois cette période passée, leurs relations seraient sûrement les mêmes que dans le passé, si ce n’est même plus fortes encore puisque renforcées par toutes les épreuves qu’ils avaient traversées ensemble.
Bien entendu, Ginny aussi venait souvent leur tenir compagnie mais celle-ci était moins enjouée que d’habitude. Elle portait toujours le deuil de son frère et ne comprenait pas l’attitude d’Harry. Celui-ci culpabilisait toujours autant et n’avait pas le courage d’expliquer ce qu’ils avaient fait pendant les quelques mois précédant la bataille de Poudlard. Les disputes qu’ils avaient régulièrement sur ce dernier point finissaient souvent en long silence. La dernière datait d’une semaine et aucune parole ni de l’un ni de l’autre n’était encore venue interrompre ce silence.
Le temps leur semblait infiniment long. Hermione occupait son esprit en relisant les livres des dernières années passées à Poudlard. Elle n’avait pas pu se résoudre à lire ceux de la bibliothèque des Blacks et se contentait de ceux qu’elle connaissait déjà afin de ne pas se laisser aller aux souvenirs et pensées moroses qui l’habitaient si souvent. Hermione attendait donc avec impatience la rentrée à Poudlard. Harry avait accepté sans trop de difficultés de reprendre ses études puisque celles-ci étaient nécessaires pour commencer sa carrière d’Auror et puisqu’il pourrait passer l’année au côté de Ginny. Ron, cependant, avait montré plus de réticence. Il avait finalement accepté après s’être arrangé auprès de Mc Gonagall sur la nécessité de passer certains samedis en compagnie de son frère George. En effet, depuis le décès de son frère jumeau, George ne tenait le magasin de farces et attrapes qu’à contrecœur. Bill avait accepté de reprendre l’affaire avec George le temps que celui-ci se remette et Ron avait lui aussi proposé son aide.
C’est ainsi que les quatre jeunes gens avaient reçu leurs lettres respectives le matin même. Ginny et Hermione s’étaient empressées de faire un tour sur le Chemin de Traverse afin de faire leurs emplettes et trouver les cadeaux pour l’anniversaire de Harry.
En passant devant la boutique d’animaux, Ginny se confia à Hermione.
« Ce silence m’insupporte.
- Je suis d’accord avec toi. Il faudrait vraiment qu’ils sortent de leur torpeur, renchérit Hermione. Je n’arrive pas à parler à Ron comme avant.
- Oui. Il n’arrive vraiment pas à se remettre de la mort de Fred. Bien sûr, je comprends ce qu’il ressent, surtout que passer autant de temps avec George à la boutique ne doit pas être si facile. Mais il devrait te traiter différemment. Vous n’avez toujours pas parlé du baiser, n’est-ce pas ?
- Non mais ce n’est pas grave tu sais. Il commence déjà à me parler un peu plus, je suis sûre que ça viendra. Comment ça se passe pour toi et Harry ? demanda-t-elle.
- Je ne lui ai pas vraiment reparlé depuis notre dernière dispute. Je ne comprends pas pourquoi il se culpabilise autant mais j’aimerais qu’il essaye de vivre un peu. Si au moins, je pouvais comprendre ce qui s’est passé pendant l’année… »
En voyant le visage d’Hermione pâlir légèrement, Ginny comprit qu’encore une fois, on ne lui dirait rien et s’empressa de reprendre l’histoire avec Harry.
« Enfin je veux dire que, quoi qu’il se soit passé, cela ne doit pas être facile mais il semble être resté dans le passé et penser que toutes ces morts sont de sa faute. Je pense que le fait d’avoir perdu le dernier ami de son père lui a fait réaliser tout ce qu’il avait perdu. »
Hermione ne savait pas quoi répondre à cela. Il est vrai que Harry n’avait plus la moindre chance d’apprendre ce que son père avait fait de sa jeunesse. Il aurait tellement voulu connaître un peu mieux ses parents, même à travers les yeux de Sirius ou Remus. Mais ceux-ci avaient disparu à leur tour et Harry avait perdu tout espoir de découvrir, entre autres, comment sa mère avait enfin accepté de sortir avec son père.
« Je suis persuadée que ça lui passera mais pour le moment je ne le reconnais plus, rajouta-t-elle. Je m’en veux d’être égoïste mais j’ai besoin de me raccrocher un peu à quelque chose depuis la mort de Fred et il semble encore plus atterré que moi…
- Alors faisons en sorte que son anniversaire lui remonte un peu le moral ! En attendant, tu devrais essayer d’éviter les disputes, lui conseilla Hermione. Je comprends que son attitude et ces secrets t’embêtent mais je ne suis pas sûre qu’être en mauvais terme avec toi soit le meilleur moyen. »
Ginny ne put qu’approuver le conseil d’Hermione et promit d’essayer de garder son sang-froid. Les deux jeunes filles n’avaient pas souvent eu l’occasion de discuter ces derniers jours et étaient heureuses de se retrouver. Hermione et Ginny firent alors leurs emplettes pour elles et les garçons. Les livres n’avaient pas beaucoup changé depuis l’année précédente et Ginny réussit donc à trouver des livres d’occasion pour son frère et elle. Ils passèrent en revue plusieurs idées de cadeaux avant de se décider. Une fois leurs emplettes terminées, les deux jeunes filles se dirigèrent vers le magasin de George.
De nombreux enfants parcouraient les rayons du magasin avec une lueur de malice pendant que les autres suppliaient leurs parents de leur acheter quelque chose. Il était étonnant qu’avec toute la joie qui régnait ici, Ron ne soit pas de meilleure humeur le soir. En réalité, celui-ci était obligé de faire bonne figure toute la journée tout en supportant son frère et il ne pouvait s’empêcher de rechercher un peu de solitude une fois rentré Square Grimmaurd.
Hermione n’avait pas beaucoup vu George pendant les deux derniers mois. Ils s’étaient bien croisés une ou deux fois au Terrier mais celui-ci n’adressait presque jamais la parole aux autres. Ici, il était obligé de parler avec les clients et Hermione fut surprise du son de sa voix. D’habitude si enjouée, celle-ci était devenue froide. Elle ne pouvait que mieux comprendre la léthargie dans laquelle Ron semblait être plongé après avoir travaillé aussi longtemps auprès d’un frère méconnaissable.
Lors de la semaine suivant la sortie sur le Chemin de Traverse, l’ambiance s’était quelque peu améliorée. Ginny et Harry se reparlaient à nouveau et, suivant les conseils d’Hermione, Ginny avait décidé de le laisser reprendre ses esprits et se pardonner à son rythme. Celui-ci n’avait pas encore réussi à accepter toutes les horreurs de la guerre mais il avait retrouvé des relations plus amicales avec la jeune femme.
Oubliant ses peurs de se faire rejeter, Hermione avait essayé de parler plus régulièrement avec Ron et ce dernier semblait plus enclin à discuter qu’auparavant. Le garçon drôle qu’elle avait connu n’était toujours pas devant ses yeux mais elle savait que Ron était sur la bonne pente et, même si ses nuits étaient toujours difficiles car parsemées de cauchemars, Hermione se rattrapait à ce que Ron et elle étaient en train de retrouver.
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