Disclaimer : Les personnages appartiennent à J.K. Rowling, je ne fais que les mettre en scène.
Salut à tous :D voici enfin ma participation au concours de Yumetonamida. Ce n'est pas grand-chose, parce que je l'ai écrit rapidement, mais j'espère qu'il vous plaira quand même :) Je ne sais pas si elle correspond vraiment, mais j'ai écouté cette chanson du début à la fin de l'écriture et j'ai fini par m'y habituer :) Bonne lecture :)
Des sifflements stridents et d’autres rires. Ils essayent de le faire sortir. Ils essayent de lui faire peur. Il sent les larmes couler le long de ses joues. Lui, il n’a rien demandé à personne. Il a tellement attendu son entrée à Poudlard ! Et à présent qu’il y est, il regrette presque d’avoir des pouvoirs magiques.
… aux Gryffondors.
Il lève la tête et ouvre brusquement les yeux. D’où vient cette voix, dans sa tête ? Il se souvient vaguement d’une phrase qui se terminait ainsi.
– Allez, sors de là !
– Tu vas pas rester là-dedans indéfiniment ! Et puis nous, on a le temps d’attendre ! Autant en finir rapidement !
Scorpius sent ses jambes trembler contre son menton. Il sent les larmes devenir de plus en plus abondantes, il tente tant bien que mal de retenir ses sanglots. Il a tellement peur ! Il ne veut pas recevoir d’autres coups dans le nez, le premier lui a déjà fait assez mal. Il ne veut pas entendre d’autres choses sur son père, il connaît déjà son histoire, il souffre déjà assez d’avoir un père rongé par le remord. Il ne veut pas qu’on se moque de lui. Il n’aime vraiment pas ça.
Les garçons dehors frappent encore plus fort sur la porte, peut-être qu’ils vont réussir à l’enfoncer. Scorpius se colle au fond du placard et manque de faire tomber un balai sur sa tête. Il se sent mal, dans cette minuscule pièce, acculé comme un lapin devant une horde de loups affamés, il a du mal à respirer dans cette obscurité pesante.
… courage… aux Gryffondors.
Encore cette voix ! Il n’arrive pas à déterminer son origine, il n’arrive même pas à savoir s’il la connaît ou non. Mais elle est là, cette voix, et elle lui rappelle quelque chose. Quelle était cette phrase qu’on lui a dite, un jour ?
– Sors de là si t’es un homme, Malfoy !
– Qu’est-ce que tu racontes ? C’est pas un homme, c’est un lâche ! Comme son satané père !
– C’est vrai !
Ils s’esclaffent. Qu’ils se taisent ! Il n’en peut plus ! Il veut que ça s’arrête ! Si seulement il pouvait rentrer chez lui, se blottir dans les bras de sa mère. Si seulement il pouvait se trouver en sécurité dans sa chambre, à lire ses livres d’aventure, à rêver à ces mondes fantastiques où les héros devaient faire face à des situations improbables et dangereuses. C’est un peu idiot parce que lui, il n’est pas courageux comme ces héros. Lui, il est juste un petit garçon de onze ans qui se cache dans un placard en attendant que ceux qui le pourchassent s’en aillent.
Ils insultent encore son père, sa famille, se moquent de sa lâcheté. Scorpius ferme les yeux et serre les dents. Il doit arrêter de pleurer ! Il a chaud, il tremble. Et dehors, ils s’amusent à le rabaisser, encore et encore.
…courage…réservé aux Gryffondors.
Voilà, c’est ça. Le courage, c’est réservé aux Gryffondors. Et lui, il est à Serpentard. Il ne peut pas être courageux, n’est-ce pas ? Même elle le disait. Il ne sait plus qui elle est, mais… Elle ? Il réfléchit un instant puis hoche la tête. Il se souvient, c’est une femme qui la lui a dite. Cette phrase. Il a peur, tellement peur. Et s’il a peut, ça signifie qu’il n’est pas courageux, il le sait.
– Tu peux rester autant que tu veux dans ce placard, on va pas partir, Malfoy !
– Aussi idiot que ta demeurée de famille ! Comme si on allait t’oublier !
Scorpius sert les dents si fort qu’il a l’impression qu’elles vont se briser. Mais il veut s’arrêter de pleurer. Il essaye de se changer les idées, ils vont bien finir par partir. Dans un de ses romans, le héros se retrouvait face à un minotaure et il… non, il ne fuyait pas, il l’affrontait. Dans tous ses romans, les protagonistes se retrouvaient dans des situations bien pires que la sienne et pourtant, ils n’hésitaient pas, ils se battaient. Oui, mais eux, ce sont des héros de roman, ils ne sont pas réels. Il tente de se raccrocher à cette affirmation, mais au fond de lui, il sait que de vraies personnes ont eu à se battre contre des créatures mythiques, à faire face à des situations aussi périlleuses que celles de ses romans. Si seulement il était aussi courageux qu’eux ! Si seulement ils pouvaient lui donner un peu de leur bravoure !
De grands coups contre la porte, des voix à présent agacées, des mots encore plus blessants, et puis son cœur qui se serre chaque fois qu’ils insultent son père et ses grands-parents.
Le courage n’est pas réservé aux Gryffondors.
Soudain, cette phrase résonne dans sa tête, elle tourne, et tourne encore. Et alors, il se souvient. Cette après-midi où sa grand-mère lui a expliqué pourquoi les gens les critiquaient tous, pourquoi certains leur lançaient des regards mauvais dans la rue. Elle lui a raconté toutes ces choses atroces, juste avant qu’il n’entre à Poudlard. Scorpius a alors pensé que personne ne lui parlerait jamais, mais sa grand-mère l’avait contredit.
– Tu n’es qu’un enfant, toi, tu n’as rien fait de mal. Tu es un très gentil petit garçon, tu vas avoir beaucoup d’amis.
Elle l’a serré contre elle et lui a souri. Il lui a souri en retour, et elle a continué son récit. Elle a raconté ce choix qu’elle a fait, celui qui aurait pu les faire tuer. Mentir à son maître concernant la mort du Survivant. Il l’avait vue blanchir en se souvenant de ce moment, comme si elle revivait le dilemme.
– Tu vois, a-t-elle dit en souriant à nouveau. Le courage n’est pas réservé aux Gryffondors. Il suffit de le trouver, et ensuite, on est plus fort.
De grands coups sur la porte, et Scorpius se lève. Il essuie d’un revers de main les larmes qui coulent sur son visage et desserre les dents. Il se redresse, et tend sa baguette vers la porte en tremblant. Ses jambes le maintiennent tout juste debout.
– Alohomora, dit-il d’une voix chevrotante.
La porte s’ouvre et les garçons dehors le regardent, étonnés, avant de sourire comme s’ils avaient gagné. Scorpius range sa baguette et avance. Il les ignore. Il ne veut pas se battre, pas physiquement, du moins. Sa grand-mère a risqué sa vie pour sauver sa famille, il peut bien risquer quelques coups pour sauver leur honneur.
– Eh Malfoy ! Ne nous ignore pas ! Espère de lâche !
– Tu vas voir, on va te faire regretter d’avoir un père si l…
– Mon père n’est pas un lâche !
Il a crié, et les garçons se sont arrêtés, surpris.
– Mon père n’est plus un lâche. Et ce n’est pas parce que vous le dites que je vais le croire.
– Mais c’est vrai, que ton père est un lâche ! Et toi, t’es pareil ! Sinon, tu te battrais contre nous, comme un homme !
– S’il était vraiment si lâche, fait une voix au bout du couloir, alors il serait encore dans ce placard, non ?
Victoire Weasley s’avance vers eux d’un pas conquérant, Scorpius les voit reculer et échanger des regards paniqués.
– Je vous conseille de ne plus vous en prendre à lui, ou bien je vous mettrai une retenue. Maintenant, retournez dans votre salle commune et que je ne vous croise plus aujourd’hui !
Sans demander leur reste, les assaillants de Scorpius s’en vont en courant, le visage blême. Une retenue le premier week-end à Poudlard mettrait certainement leurs parents en colère. La préfète de Serdaigle se tourne vers Scorpius qui ne sait plus où se mettre. Il rougit, bafouille, et baisse la tête. Et alors qu’il tente de la remercier, elle lui ébouriffe les cheveux et rit.
– Tu peux remercier Albus d’être venu me chercher, dit-elle. Il t’a vu t’enfermer dans ce placard.
Albus Potter les rejoint en souriant modestement.
– Maman m’a prévenu que si je ramenais une retenue avant le mois de janvier, comme James, elle serait vraiment en colère, alors je ne pouvais rien faire à part appeler un préfet, s’excuse-t-il.
– Bon, les garçons, je vous laisse, je vais retourner à mes devoirs, leur dit Victoire.
Elle s’éloigne en chantonnant, et alors qu’elle tourne au bout du couloir, Scorpius l’entend crier :
– Tu as été courageux, Scorpius !
Voilà, merci d'avoir lu :) n'oubliez pas d'aller lire les autres participation et de voter à partir de demain :D