En l’an de grâce 987, nos braves compagnons Salazar Serpentard le Futé et Godric Gryffondor le Hardi, toujours en quête de nouvelles aventures, arrivaient dans une clairière.
— Salazar, mon brave ami…
— Je ne suis pas ton ami, Gryffondor.
— … je crois bien que ce n’est point Poudlard.
— Ah vraiment ?
Salazar soutenait toujours son fier acolyte.
— Oui, vraiment, répondit Godric d’un ton très sérieux.
Salazar leva les yeux au ciel, avant de jeter un coup d’œil à l’endroit. Il paraissait des plus banals, si ce n’est le grand édifice de pierre en son centre.
— Une tour ! s’exclama Godric. Peut être devrions nous aller y jeter un coup d’œil ?
— Tu peux bien aller y jeter tes deux yeux. Moi, je rentre.
— C’est la destinée qui nous apporte ces malaventures, Salazar, il nous faut être plus audacieux et les surmonter !
— La destinée ou ton incapacité à réaliser un sort des plus simples ?
— Ah…Je crois comprendre votre inquiétude, l’ami. Vous craignez que ce soit une embuscade et que nous tombions dans l’attrapoire de quelques coquins !
— Pas du tout. Je voulais seulement rentré le plus vite possible au château.
Godric dégainât son épée légendaire et se posta devant Salazar, prêt à riposter à l’attaque.
— Que votre peur disparaisse ! Je vous protégerai de ma vie, cher ami !
— Je ne suis pas ton ami…
— La truandaille devra me passer sur le corps pour vous atteindre. Mais ne pensez pas déjà au trépas, car cette épée sera nous protégera des forces du mal !
— Quelle force de mal ? Je suis le Mal, je n’ai rien à craindre. Et puis votre épée vous pouvez la ranger, quand on possède une baguette elle n’est d’aucune utilité.
Salazar sortit sa baguette et poussa Godric, toujours campé devant lui.
— Très bien, si nous allons voir cette fichue tour, me promets-tu que la prochaine fois que nous partirons en mission tu me laisseras m’occuper du transplanage ?
Godric ne répondit pas. Avec un large sourire, il se dirigea vers la tour. Salazar secoua la tête, regrettant déjà d’avoir céder. En effet, il n’était pas vraiment du genre entreprenant. Et aux grandes aventures, il préférait de loin le calme apaisant des souterrains de Poudlard. Haussant les épaules, il rejoint Godric. Celui-ci entreprenait déjà de gravir la tour…à mains nues. Salazar soupira avant de se rendre en haut, en volant bien évidement.
— Déjà là ? demanda Godric, arrivé à sa hauteur après moultes efforts.
— Chut ! fit Serpentard en posant un doigt sur ses lèvres.
Il se tenait dans l’encadrement d’une fenêtre de bois, ouverte sur une pièce circulaire, de manière à ne pas être vu de l’intérieur. Godric sembla enfin entendre les voix. Il se plaça rapidement de l’autre coté de la fenêtre, et posa la main sur le pommeau de son épée.
— Raiponce, maman se sent très fatiguée aujourd’hui. Veux-tu chanter pour moi chérie ? Après, nous discuterons.
Godric se pencha pour voir Salazar.
— Des femmes ! Nous n’avons …
— La ferme ! s’étrangla Serpentard.
— Je disais, reprit le premier en chuchotant, nous n’avons plus rien à redouter…
— Ferme-la, j’ai dit !
Discrètement, Salazar passa la tête par la fenêtre. Il eu la vision d’une femme aux cheveux grisâtres assise sur une chaise brossant les cheveux blonds d’une jeune fille. Celle-ci débita alors un chant pressé :
— Fleur aux pétales d’or, repend ta magie. Inverse le temps, rend-moi ce qu’il m’a prit. Guéris les blessures, éloigne la pluie. Ce destin impure, rend-moi ce qu’il m’a prit. (*)
Ses cheveux s’étaient illuminés lorsqu’elle avait commencé à chanter et, plus troublant encore, la chevelure de la femme qui devait être sa mère était subitement devenue noire. Salazar n’en croyais pas ses yeux. La femme semblait avoir rajeunit en quelques secondes. Mais quelle était donc cette magie ? Etait-ce la clé de l’immortalité ?
— Gryffondor, est-ce que vous avez vu ça ? chuchota-t-il. Ses cheveux viennent de…
Il s’interrompit quand il vu Godric dandiner sa tête au rythme d’une nouvelle chanson, entonné par la mère cette fois-ci.
— N’écoute que moi, répétait-il, presque juste. Oui, écoute ta mère, la la la…
Salazar ferma les yeux pour ne pas voir ce spectacle embarrassant. Et il déplora le fait de ne pas pouvoir se boucher les oreilles.
— Gryffondor !
— Ah je vous prie de me pardonner. Tout de même, cet air est fichtrement entrainant !
— Tu as vu ses cheveux ?
— Quels cheveux ?
— Laisse tomber. Tu n’y verrais aucun intérêt de toute manière.
Godric ne sembla nullement curieux d’en savoir plus. Les deux sorciers entendirent alors des pas se rapprocher de la fenêtre. D’un réflexe, Salazar les rendit invisibles. Ainsi, la mère qui passa sa tête par la fenêtre à ce moment là ne les vit pas. Toujours invisible, Salazar regarda avec stupéfaction la mère décendre de la tour avec une corde. Pourquoi elle n’utilisait pas une porte comme les autres moldus ? Il se concentra davantage sur la corde et remarqua qu’il s’agissait en fait de…cheveux. Les longs cheveux blonds de la fille, attachés à une poulie de fortune. Salazar ne souvenait pas avoir de si longs cheveux de toute son existence.
La mère s’éloigna et quitta la clairière. Le sort d’invisibilité prit fin juste à temps, et Godric, à nouveau visible, fixa son équipier avec des grands yeux.
— Ah…je vois mieux de quoi vous vouliez parler. Comment peut-on laisser ses cheveux pousser à ce point ?
Salazar ne releva pas le fait que la vraie particularité de ces cheveux n’était pas de mesurer une demi-lieue. Il n’avait aucun intérêt à mettre Godric au courant : s’il arrivait à s’en emparer, il ne voulait pas avoir à les partager avec n’importe qui.
— Il y a quelqu’un ?
C’était surement la voix tremblante de la jeune fille. Les sorciers ne répondirent pas, ils se contentèrent de se dévisager, chacun pensant que l’autre les avait fait remarquer.
— Il… Il y a quelqu’un ? répéta la voix, à l’intérieur de la pièce.
Lentement, Salazar passa la tête par la fenêtre. La jeune fille se cachait derrière une chaise, et on ne pouvait entrevoir que le sommet de sa tête et sa main qui brandissant une poêle à frire. Salazar se demanda quel pouvoir pouvait bien représenter un tel objet.
— N’ayez crainte, commença-t-il d’une voix qu’il voulait rassurante. Nous sommes des voyageurs perdus. Nous avons simplement pensé que vous pourriez nous venir en aide.
— Pourquoi mentez-vous ?
Salazar se retourna vers Godric qui venait de poser cette question.
— Tu pourrais me soutenir, Gryffondor ! Pourquoi tu juges toujours bon de t’en mêler quand il ne faut pas ?
— Excusez-moi, mon brave ami, mais on dirait que cette pauvre fille vous fait peur.
— Je ne suis pas ton ami. Et je n’ai pas peur. Mais pense ce que tu veux, rajouta-t-il en croisant les bras.
— Et bien, ce n’est pas mon cas. Je n’ai aucune raison de ne pas entrer voir ce qu’il en est. Jamais je ne craindrai qui ou quoi que ce soit ! On ne dira nullement que Godric Gryffondor a cuer de lièvre !
Sir Godric avait plusieurs expressions que lui seul maitrisait.
— Cuer… de lièvre ? demanda Salazar, presque malgré lui.
— Nullement, vous dis-je ! J’entre !
Il passa par la fenêtre et débarqua dans la pièce circulaire. Salazar le suivit mais prit garde à rester en retrait. Godric ignora son ami et s’avança vers la jeune fille, toujours cachée derrière sa chaise.
— Laissez-moi me présenter, belle pucelle.
Il s’éclaircit la gorge et, les yeux fermés, il déclama :
— Sir Godric Griffon d’Or, mage de Poudlard, pour vous servir.
Les yeux toujours clos, il ne vit pas la casserole de la jeune fille s’abattre sur sa tête.
Godric reprit connaissance quelques minutes plus tard et trouva le corps de la jeune fille étendue sur le sol, inanimé.
— Mordieu, Salazar ! rugit-il en se relevant. L’avez-vous tuée ?
L’intéressé était assis sur une chaise en bois et jouait avec sa baguette tout en arborant un air ennuyé.
— J’y ai pensé. Mais, je me suis dit que tu n’aurais pas apprécié. Elle est juste immobilisée.
Godric se releva en frottant sa tête, encore douloureuse. Il s’approcha du corps inerte de la fille et s’accroupit à ses côtés.
— Regardez cette jolie enfant, l’ami, dit Godric en posant ses mains sur les hanches de la jeune fille. Comme il me tarde déjà de…
— Un peu de retenue, Gryffondor !
— Ne vous méprenez pas, mon compagnon, mon amour pour elle est du plus pur.
— Ton amour ? Connais-tu au moins son nom ?
— Salazar, votre ignorez tout des choses de l’amour. Le notre est si grand et si beau qu’il ne peut être arrêté par les barrières d’un simple nom !
— J’entendais par là que tu ne la connais à peine. Mais, qu’est-ce que je raconte ? Tu ne la connais pas du tout !
La fille parut revenir à elle. Godric lui offrit son sourire le plus carnassier. Elle eut un petit cri effrayé et s’éloigna autant qu’elle put. Ses yeux verts étaient démesurément grands, remarqua Salazar.
— Regardez la pauvre petite, elle est en émois ! Laissez-moi-vous réconforter, ma mie.
Godric ouvrit grand les bras et s’approcha de Raiponce mais Salazar l’éloigna d’un sort de répulsion. La jeune fille serrait ses cheveux contre elle, l’air toujours aussi apeuré. Ainsi, elle connaissait leur valeur, pensa Salazar.
— Nous ne vous voulons aucun mal, la rassura Godric.
— Vous… vous n’en voulez pas à mes cheveux ? répliqua la jeune fille, surprise.
— Que neni ! Que ferions-nous d’autant de cheveux ?
La fille sembla apaisée même si elle garda ses distances. Salazar, quant à lui, était pressé de poser la question qui le taraudait depuis déjà un moment.
— Est-ce que cette femme vous garde prisonnière ?
Elle baissa les yeux, et il put entrevoir une lueur de tristesse.
— Je dois…rester ici.
Donc, sa mère l’empêchait de sortir. Salazar en déduit qu’elles devaient être les seules à connaitre le pouvoir des cheveux. Mais pour avoir la fille, il fallait avant qu’il se débarrasse de la mère. En effet, si c’était une sorcière, il ne valait mieux pas la garder en vie.
— Nous partons, Gryffondor, décida-t-il.
— Déjà ? Mais je ne connais même pas son nom !
— …
— Quel est votre nom ? demanda-t-il après avoir compris qu’elle ne le lui donnerait pas d’elle-même.
— Raiponce, souffla-t-elle après une brève hésitation.
— Raiponce ? Que ça sonne…
— Allez, Casanova, nous rentrons, intervint Salazar.
— Attendez !
Sur le point de passer de nouveau par la fenêtre, Salazar retient son élan et se tourna vers Raiponce. Elle avait l’air gênée.
— Est-ce que vous pouvez…m’emmenez avec vous ?
Elle donc bien retenue prisonnière.
— Je voudrais voir les lumières dans le…
— Entendez-vous ça Salazar ? Elle s’éprend déjà de moi et veut me suivre ! Hélas, ma mie, mon cœur est déjà pris par une autre. Mais sachez que si d’elle je n’obtiens les faveurs, je reviendrais vous prêter ici l’attention que vous me demandez.
— Je ne vous demande pas de…
— Et de cette immonde ensorceleuse, je vous sauverai.
— Ma mère n’est pas une sorcière !
Salazar avait-il tord ? Ou c’était Raiponce qui ignorait la nature de sa mère ?
— Je le sais, belle donzelle, continuait Godric et votre ascendance ne sera jamais un frein à notre amour.
— Il est toujours comme ça ? demanda Raiponce à Salazar.
— Oui, il est de nature excitée. C’est très fatiguant.
— Oui, j’imagine qu’il doit vite se fatiguer.
— Non, je voulais dire c’est très fatiguant pour les autres.
Salazar se rappela alors ce qui lui restait à faire avant de partir. Il sortit sa baguette et la pointa sur Raiponce. Cette dernière fit un pas en arrière et ses yeux s’agrandirent encore plus.
— Quel diablerie allez vous lui faire, Salazar ? s’offusqua Godric.
— J’ai utilisé la magie devant elle, et je dois le lui faire oublier.
— Eh bien, mon bon Salazar…
— Je ne suis pas ton Salazar, et je ne suis pas bon.
— …je dois avouer que tvotre balai n’a pas volé très haut sur ce coup-là.
— Ça ne se dit pas. Tu ne peux pas inventer des expressions comme bon te semble. Et c’est d’autant plus déplacé de dire ça alors que c’est toi qui as voulu venir ici et que c’est toi qui t’es présenté comme « Gryffondor, mage de Poudlard ».
— Mages… répéta Raiponce avec incompréhension.
Salazar se décida avant qu’il ne soit trop tard.
— Oubliettes !
Raiponce tomba sous la violence du sort, inconsciente.
— Salazar, vous n’auriez pas du…
— Nous reviendrons.Tu pourras la revoir autant que tu le veux.
Il était bien conscient de mentir. Jamais il ne ramènerait cet infâme boulet avec lui. Mais s’il voulait que son équipier reparte lui aussi, il se devait de lui cacher la vérité. Enfin, après une légère réticence, Godric finit par suivre son ami et ils quittèrent la clairière.
Et c’est ainsi que Godric Gryffondor le Vaillant et Salazar Serpentard le Roublard firent la connaissance de Raiponce.
Salut !
Voilà un texte un peu…comment dire ? Disons seulement que c’est ce que ça donne quand je me laisse aller à un délire. Vous verrez (ou pas) que c’est un peu absurde et que Godric est un tantinet caricaturé. Un chouya, hein. Non, en fait, tout le monde est OOC dans cette fic xD Jai honte.
Bon là c’est le moment où j’avoue que cet OS était initialement prévu pour l’anniversaire d’Hinatata (donc ça commence à dater) mais comme vous allez vite vous en rendre compte… c’est vraiment pas le truc à offrir à quelqu’un.
Disclaimer : Raiponce ne m’appartient pas, et les paroles en italique proviennent du film. Merci à Disney de me faire rêver, encore aujourd’hui. (*) Voila le lien pour écouter la chanson de guérison de Raiponce, elle est vraiment jolie cette musique. Et merci à Hina pour m’avoir inspirée ;) Et bien évidement, le reste est à JKR. En revanche, l’humour fin est bel et bien à moi. :mrgreen:
Ah oui ! Et les époques ne correspondent probablement pas. Mais comme c’est pas très sérieux, pourquoi s’attarder sur les détails ?