Disclaimer : Les personnages appartiennent à J.K. Rowling, je ne fais que les mettre en scène.
Hello ! Eliah, ce texte, c'est celui que je voulais t'offrir à Noël, mais je n'ai pas réussi à l'écrire à ce moment, et j'ai laissé tomber. Pi y'a pas longtemps, je l'ai repris et j'ai réussi à le terminer ! Et bon, ben il était toujours pour toi alors je te l'offre ;) J'espère qu'il te plaira !
Je vous conseille d'écouter Wounded de Third Eye Blind, c'est cette chanson qui m'a inspiré l'OS ! (enfin la musique)
L’équipe de Serpentard sort de ses vestiaires, et les joueurs avancent en file vers le centre du terrain. Elle ne les voit pas, se contente de les imaginer. Ce sourire victorieux avant même le commencement du match. Cette expression de satisfaction infinie, leur dos droit et menton haut. Dans leurs yeux brille la détermination.
Le commentateur appelle leurs noms, et elle entend la foule à gauche du stade les applaudir alors qu’à droite, ils les huent de toutes leurs forces. Aujourd’hui se joue le dernier match de la saison. Si Gryffondor l’emporte avec plus de cent-dix points, ils gagneront la coupe. S’ils gagnent avec une différence moindre, ils seront seconds. S’ils perdent, ils seront troisièmes, voire derniers, si ce match se passe vraiment mal. Rien que d’y penser, Minerva frissonne.
Les portes s’ouvrent enfin. Elle ouvre les yeux pour observer le stade mais le soleil l’éblouit. Elle grimace. Ce n’est pas bon, il brille tellement que le jeu pourrait s’en trouver plus difficile. Elle regarde son capitaine qui semble penser la même chose. Il croise son regard et hausse les épaules. Elle comprend. Il faudra faire avec.
Ils sortent en file indienne, Minerva juste derrière Matthew, son capitaine et l’attrapeur de l’équipe. Devant elle, les Serpentards tentent de les intimider, mais elle n’est plus la gamine de douze ans. Elle a dix-huit ans, et sait bien comment ils vont jouer. Ils sont aussi fourbes que des serpents, mais elle a appris à combiner son jeu avec leur tactique déloyale.
– Minerva McGonagall ! annonce le commentateur.
Au loin dans les gradins de Gryffondors, Minerva entend son amie Victoria pousser un grand cri. Elle sourit malgré elle, et surtout malgré son cœur qui, elle en a l’horrible impression, semble se trouver juste derrière ses lèvres. L’arbitre porte son sifflet à sa bouche après leur avoir dit d’enfourcher leur balai. Minerva sent l’angoisse augmenter à l’instar des battements de son cœur. Sa bouche est si sèche qu’elle se demande si elle saura tenir le match sans avaler une gorgée d’eau.
Enfin, l’arbitre siffle un long coup et leur lance le Souafle, que la coéquipière de Minerva s’empresse d’attraper avant de se diriger rapidement vers les buts. Minerva se lance à sa poursuite, attendant une passe peut-être décisive, et se rend compte qu’un immense sourire étire ses lèvres. Cette sensation, elle lui donne toujours la force de mener un match, d’oublier la pression, d’oublier ses problèmes, son futur qui approche à grands pas, sa sortie de Poudlard, tout. Elle ferme un très court instant les yeux, juste assez pour apprécier le soleil caresser ses joues fouettées par le vent. Celui-ci, d’ailleurs, s’engouffre dans sa queue de cheval, fait voler les cheveux plus courts et bat avec force les pans de sa robe qui émettent un bruit sec.
Elle soupire d’aise. Minerva se sent si bien qu’elle aurait envie de rester là à jamais, dans les airs, sur son balai à voler aussi rapidement que les oiseaux, à s’approcher un peu plus du soleil. Comme elle s’y attendait, July, sa coéquipière, reproduit la figure qu’ils avaient travaillée en entraînement, et Minerva attrape le Souafle qu’elle lance de toutes ses forces dans les buts. Comme au ralenti, il traverse l’anneau du milieu et les Gryffondors dans les tribunes hurlent leurs encouragements et leur fierté, tandis que le Gardien jure comme un charretier et fusille Minerva du regard.
Sans s’attarder, elle repart à l’assaut de la balle qui se trouve à présent dans les bras d’un Serpentard. Celui-ci la bouscule alors qu’elle s’approche, et un Cognard frôle son épaule gauche. Fiona, la dernière Poursuiveuse, réussit à déstabiliser leur adversaire qui perd la balle. Minerva la récupère et vole à toute vitesse vers les buts…
– JOHNSON ATTRAPE LE VIF D’OR ! s’exclame le commentateur après plus de trois heures et demie de jeu. GRYFFONDOR GAGNE ! Et avec 160 points d’avancent … ILS GAGNENT LA COUPE !
Toute l’équipe se réunit au centre du terrain, faisant des cabrioles et des loopings alors qu’un feu d’artifice rouge et or éclate dans le ciel. Minerva ne croit pas à sa joie, elle a l’impression que son cœur va exploser tant elle est heureuse. Elle serre dans ses bras ses amies Poursuiveuses, serre la main de son capitaine, des batteurs et du gardien. Puis, alors que les spectateurs commencent à se lever, et que les Serpentards sont déjà retournés dans leurs vestiaires, ils entament un tour d’honneur en saluant avec de grands sourires leurs amis dans les tribunes.
Lorsqu’ils reviennent dans les vestiaires, leur joie n’est pas passée, mais ils se changent en silence. Ils sont fatigués et exténués, certes, mais un sentiment enserre le cœur de Matthew et celui de Minerva. Ils vont tous deux quitter Poudlard, ce match était leur dernier. Se destinant tous deux à des études particulièrement rudes, ils ne savent pas quand ils auront l’occasion de remonter sur un balai.
Alors que les autres sortent du local, Minerva, qui s’est changée et a rangé ses affaires, ressort du côté du stade. Le soleil se couche à l’Ouest, une lumière orangée éclaire à présent l’herbe grasse et les anneaux dorés qui brillent un peu plus. Le paysage semble aussi nostalgique qu’elle, en ce début de soirée. Elle ne s’était pas rendue compte à quel point ils avaient mis du temps à aller se changer.
Le stade vide baigné dans la lueur du soleil couchant lui procure un étrange sentiment de quiétude. Elle ferme les yeux et se laisse gagner par l’émotion quand elle repense à tous ces moments passés ici, à s’entraîner, à jouer, à gagner, à perdre. Les cris, les larmes, les sourires. Tout est gravé sur ses pupilles, et elle espère avoir l’occasion, à défaut d’en jouer, d’au moins encore assister à de beaux matchs. Un vent un peu plus frais souffle à présent que la nuit tombe, et elle frissonne. Ce matin, il faisait encore bon, elle n’a pas pris sa cape.
– Tiens, fait alors une voix derrière elle et elle sent quelqu’un poser une cape sur ses épaules.
Elle se tourne et fait face à Matthew qui a un sourire aussi triste que doit l’être le sien également. Elle le remercie d’un signe de tête et revient à la contemplation du stade.
– Je n’avais jamais remarqué à quel point il peut être paisible, dit-il en émettant un petit rire. Je l’ai toujours connu empli de cris, alors ça me fait un peu bizarre de venir ici après un match.
– Il va me manquer, souffle Minerva, et elle se rend alors compte qu’elle a envie de pleurer.
Matthew, s’il a remarqué son trouble, n’en montre aucun signe. Elle l’en remercie silencieusement. C’est que Minerva n’aime pas paraître faible.
– Si ça se trouve, on pourra revenir voir quelques matchs, lance-t-il après un long moment.
Elle hoche la tête, les lèvres serrées pour ne pas laisser ses larmes couler. Elle renifle un peu bruyamment, et Matthew, sans la regarder, passe un bras autour de ses épaules et frotte son bras vigoureusement.
– Allez Min’, reprends-toi !
Il retire son bras, et alors qu’elle se dit qu’elle aurait aimé qu’il le laisse, Matthew saisit doucement sa main. Elle rougit mais ne dit rien, et serre un peu la sienne pour lui montrer qu’elle ne le rejette pas.
– On aura certainement l’occasion de rejouer au Quidditch, assure-t-il, un poing en l’air.
Minerva approuve d’un petit signe de tête, même si pour elle, ce n’est pas tant le jeu en lui-même qui lui manquera, mais bien le simple fait de voler. Elle aime tellement ce sentiment d’être libre comme l’air. Et puis de se rapprocher un peu plus près du soleil.
J'espère qu'il t'a plu, Eliah-choupette :D et à vous aussi !