Disclaimer: Le monde de Harry Potter appartient à JK Rowling. Cependant, Lucinda et sa famille m'appartiennent.
Ce two-shot répond au concours de Kiwxi: Coffrets, boîtes et autres cartons dont les consignes se trouvent sur le forum.
EDIT: Merci à tous pour cette première place du concours. Je ne m'attendais pas à finir première, aussi je tenais à vous exprimer ma gratitude, c'est très important pour moi de voir que l'on reconnaît de la valeur à mes textes, alors merci beaucoup à vous tous^^
Crédits de l'image: image de saddiamonds et retouches par Kiwxi
Bonjour à tous! Me revoici donc avec ce petit two-shot que je poste en vitesse entre deux révisions de partiels^^
Cette histoire est en lien avec Printemps de Prague et The winner takes it all mais il n'est absolument pas nécessaire d'avoir lu ces deux fics pour comprendre l'histoire. Après avoir fait la petite-fille et la grand-mère, voici donc la fille^^
Un grand merci à Lunalice et Violety pour le bêtatage et mention spéciale à Lunalice qui vous a sauvé du pitoyable montage que j'avais concocté pour mon résumé.^^'
Bonne lecture à tous^^
Les elfes de maison s’affairaient à la cuisine, elle pouvait entendre les bruits de casserole de la marche d’escalier sur laquelle elle s’était assise. Leur présence l’apaisait. Quand elle rentrait, les cuisines et la grande salle à manger étaient en fête et Nella, la fidèle elfe de sa mère, s’assurait que l’on prépare ses plats préférés et s’échinait à la faire rire. Pour lui faire plaisir, Lucinda souriait. Pourtant, le cœur n’y était pas.
C’était les vacances de Noël. Son père l’avait attendu sur le quai, le port de tête altier, la mise impeccable du bout des chaussures à la pointe du chapeau, comme à son habitude. Un léger sourire était passé sur ses lèvres, il avait ouvert les bras pour l’enlacer un instant, avait attrapé sa valise et ils avaient transplané devant la porte du manoir. Puis il s’était tourné vers elle et lui avait dit d’une voix triste :
« Pardonne-moi, je dois rejoindre Felix à l’atelier. Nous avons une grosse commande à faire parvenir à ta mère. Je ne sais pas quand nous rentrerons. »
Nella était apparue sur le seuil, il l’avait salué de la tête et était reparti. Il y avait déjà deux jours de cela. Et Lucinda était restée là, seule avec les elfes de maison, errant dans les grands couloirs vides, se demandant comment occuper son temps. Si elle avait eu des amis, peut-être aurait-elle pu les inviter ou aller chez eux. La solitude lui aurait alors semblé moins lourde.
A Poudlard aussi, elle était seule. Depuis que le Choixpeau l’avait envoyée à Serpentard, sa vie était devenue un enfer. Fille de traîtres à leur sang dont la naissance même était douteuse, elle avait été tout de suite exclue. Personne ne voulait avoir affaire avec elle et ses cousins plus âgés le lui avaient bien fait comprendre. Avec un peu d’intimidation, même les première année s’étaient détournés d’elle. Elle était seule, contre tous, tout le temps.
Lucinda était fière. A onze ans, elle marchait la tête haute et répondait de façon acérée aux remarques acerbes qu’on lui lançait. Ne fréquentant la salle commune qu’après le couvre-feu, la bibliothèque était devenue son domaine. Quand ses devoirs étaient terminés, elle parcourait les longs rayonnages et lorsqu’un livre attirait son regard, elle tendait la main et le dévorait de la première à la dernière page.
Aucun aspect de la magie ne la dégoûtait et la difficulté ne lui faisait pas peur. Durant les premières années, elle avait regretté que l’étude des runes et l’arithmancie ne soient pas des matières enseignées au début des études de magie et s’était empressée de prendre ces deux options lors de son entrée en troisième année. Sa mère lui avait envoyé une lettre pour l’occasion, lui assurant qu’elle appréciait ce choix. Lucinda avait haussé les épaules et ravalé ses larmes. La grande Octavia Prescott avait à peine pris le temps de lui écrire quelques lignes sur un coin de table pour juger ses choix de loin. Elle ne l’avait pas vue une seule fois cette année-là.
Aujourd’hui, Lucinda était en cinquième année. Ca faisait plus de huit mois qu’elle n’avait pas vu sa mère et trois semaines qu’elle n’avait aucune nouvelle. Peut-être viendrait-elle pour les fêtes de fin d’année. Après tout, on pouvait avoir une belle surprise.
« Mademoiselle Lucinda… »
La jeune fille leva la tête vers l’elfe de maison qui l’avait interpellée. Nella se tenait devant elle, les mains sur les hanches.
« Mademoiselle, vous ne devriez pas rester là. Vous avez les BUSEs à la fin de l’année, vous devez travailler.
- J’ai déjà fait tous les devoirs que nous avions à rendre à la fin des vacances. Je ne sais pas ce que je pourrais faire de plus.
- Peut-être que vous pourriez sortir un peu, voir vos amis » proposa l’elfe d’une petite voix.
Lucinda eut un sourire amer et se releva.
« Je n’ai pas d’amis. Je suis une solitaire et c’est très bien comme ça, Nella. Ne me dis pas ce que je dois faire. »
Elle tourna le dos à la petite créature et commença à monter vers les étages.
« Nella va faire quelques courses cet après-midi pour le Réveillon de Noël. Vous voudriez venir mademoiselle ? Ca vous ferait certainement du bien de sortir un peu, vous ne trouvez pas ? »
La jeune fille approuva et monta l’escalier jusqu’au palier du premier étage. Elle s’arrêta face à l’immense portrait de ses grands-parents qui la toisaient du regard.
« Encore là jeune fille ? demanda son grand-père d’une voix aigre. Tu as quel âge déjà ?
- Quinze ans, répondit sa grand-mère avant qu’elle n’ait le temps d’ouvrir la bouche.
- Ah, encore quelques années avant que tu ne te maries et que tu ne partes d’ici. »
Lucinda les fusilla du regard et courut se réfugier dans la petite bibliothèque qui se trouvait dans l’aile qu’elle occupait. C’était son havre de paix.
Ce jour-là pourtant, la pièce lui semblait froide, sans âme. L’ennui, sans doute, lui faisait voir tout en noir.
Un tas de parchemins se trouvait sur son bureau dans un coin, les plumes étaient sagement rangées dans leurs encriers. Tout était à sa place, les elfes faisaient bien leur travail, rien ne dépassait. C’était déjà comme cela depuis qu’elle était tout enfant, une mécanique bien huilée, sans grain de sable dans sa marche universelle et constante, comme une grande horloge. Le manoir était toujours impeccable sans qu’elle n’y trouve jamais aucune chaleur.
Soudain, le feu devint vert dans la cheminée et la tête de son oncle apparut.
« Nella ? Oh, bonjour Lucinda, comment tu vas ?
- Bonjour Oncle Felix. Père et toi comptez rentrer vite ?
- Je ne sais pas, Darling. Nous serons là pour Noël, c’est promis. Mais nous avons beaucoup de travail, je ne sais pas si nous pourrons venir avant. Je suis désolé, tu ne t’ennuies pas trop ? »
Elle s’ennuyait à mourir depuis qu’elle était rentrée, cependant, elle répondit calmement :
« Non, ça va. Je travaille pour mes BUSEs.
- C’est bien, tu es une fille sérieuse. Nous sommes tous certains que tu vas réussir. »
Felix tourna la tête et répondit à quelqu’un dans l’atelier.
« Nella est là ?
- Je crois qu’elle est en cuisine. Elle a beaucoup à faire pour Noël et le Nouvel An.
- Tu peux l’appeler s’il te plaît ? »
Il tourna à nouveau la tête.
« Dis-moi ce que tu attends d’elle si tu es pressé Oncle Felix. Je lui transmettrai ton ordre.
- Merci, tu es gentille. Il faudrait qu’elle aille chercher mon vieux livre d’Arithmancie, dans ma chambre. Il doit se trouver avec mes affaires de Poudlard dans ma vieille armoire. Il y a un parchemin dedans qui pourrait nous servir.
- C’est d’accord. On te l’apportera cet après-midi, on fera un détour par l’atelier.
- Oh, bonne idée, ca me fera plaisir de te voir. A tout à l’heure, Darling. »
Il lui sourit, lui fit un clin d’œil et disparut. Lucinda sortit de la bibliothèque et se dirigea vers les cuisines. Arrivée au palier du premier étage, elle s’immobilisa. Nella était occupée, devant tout organiser pour les festivités de fin d’année. Et elle s’ennuyait. Après tout, son oncle lui avait bien expliqué où se trouvait ce dont il avait besoin.
Lucinda prit donc la direction de l’aile ouest où se trouvait la chambre de son père et celle de son oncle Felix.
La grande chambre était impeccable. Le baldaquin indigo était bien ordonné, pas un pli ne venait troubler le drapé. Les vêtements étaient pliés ou suspendus bien correctement dans la penderie.
Lucinda trouva un grand carton au-dessus des capes de son oncle. Elle monta sur une chaise pour l’attraper, le posa au sol en remerciant son propriétaire d’avoir pensé à l’alléger magiquement et commença à le vider, à la recherche du livre que lui avait demandé Felix. Cependant, des livres, il y en avait beaucoup, d’Arithmancie pour la plupart. Lequel devait-elle apporter ?
Elle les retourna et les secoua au fur et à mesure qu’elle les sortait pour trouver celui qui renfermerait un parchemin. Finalement, elle n’eut pas à chercher longtemps. Un vieux livre très usé se trouvait au milieu des autres, contenant tellement de parchemins entre ses pages qu’il en avait doublé d’épaisseur. Elle n’en était pas absolument certaine, pourtant, elle sentait que c’était celui que voulait son oncle.
Lucinda s’adossa au pied du lit et l’ouvrit, s’attardant plus sur les parchemins que sur les pages du livre qu’elle tenait entre ses mains, en possédant un exemplaire depuis qu’elle avait entamé l’étude de l’Arithmancie. Elle sourit en reconnaissant les écritures de son oncle et de son père, les feuilles de calcul qu’ils avaient dû s’échanger et sur lesquels ils avaient dû s’escrimer pendant des heures. Ces vieux feuillets semblaient être rangés par ordre chronologique, et au fur et à mesure apparaissaient au milieu des calculs de petits mots anodins, une remarque sur un professeur, sur la tenue d’une fille ou les commentaires du dernier match de Quidditch.
C’était comme si elle entrait un peu dans l’intimité des deux hommes, qu’elle savait très amis sans les connaître vraiment. Bien qu’ils aient tous le même sang et qu’elle soit la seule enfant de la famille Prescott-Gauldwell.
Lucinda referma le livre, le posa à côté d’elle et commença à remettre les vieux ouvrages à leur place avant de suspendre son mouvement. Il était dix heures. Nella ne l’appellerait pas avant midi pour manger et était bien trop occupée pour se soucier de ce qu’elle faisait, d’autant plus qu’elle la pensait au travail. C’était l’occasion rêvée de connaître un peu mieux son oncle et son père.
Alors qu’elle plongeait la main dans le carton pour examiner les objets qu’il renfermait, elle hésita une dernière fois. Felix ne lui avait pas demandé de chercher son livre, il avait donné cet ordre à Nella. Il n’apprécierait certainement pas qu’elle fouille dans ses affaires.
En même temps, ses parents et son oncle ne lui parlaient jamais de leur vie. L’essentiel de ce qu’elle savait, elle le tenait de Nella et de ce qu’elle avait pu comprendre des diverses conversations qu’elle avait entendu quand des amis venaient leur rendre visite au Manoir.
Les autres personnes à lui avoir parlé de sa famille étaient ses cousins, et toujours en mal, ce que ne valait pas grand-chose. C’était forcément faux, ses tantes étant aigries par le fait qu’une grande partie de l’héritage de la famille Prescott soit revenu à Felix. Argent que son oncle avait alors utilisé pour lancer une petite horlogerie qui avait peu à peu acquis une solide réputation grâce au génie de ses parents et de Felix. Et qui avait encore accru la jalousie qu’on leur portait.
Alors, que devait-elle faire ? Fouiller dans le carton et voir ce qu’elle pouvait trouver ? C’était totalement indiscret et inconvenant. Pourtant, n’était-ce pas le meilleur moyen de mieux les connaître, tous ?
Lucinda se mordit la lèvre, tordant sa bouche en une moue dubitative, celle qu’elle arborait à chaque fois qu’elle se trouvait devant un dilemme. Elle pesa le pour et le contre pendant un long moment puis finit par se décider. Elle retira tous les livres du carton et commença à examiner les objets que son oncle avait tenu à conserver.
Il y avait un nombre incalculable de bouts de ficelle en tout genre, des bobines de fils, des vis et des engrenages de toutes les tailles. Sûrement un reste de l’époque ou Felix et son père concevait leurs premiers modèles de montres et d’horloges à Poudlard. Elle ne savait pas son oncle si sentimental. A moins qu’il n’y ait un intérêt tout autre, comme une réserve, un récapitulatif de ce qu’ils avaient conçu ensemble.
En-dessous se trouvait une vieille écharpe aux couleurs de Poufsouffle. Lucinda fronça les sourcils, intriguée. Ce ne pouvait pas être celle de son oncle, il avait fait sa scolarité à Serpentard. Elle la retira du carton, la dépliant au passage et révélant une tache de sang, comme si quelqu’un avait saigné du nez. Pourquoi avoir gardé cela ? Et surtout, à qui appartenait-elle ?
Son père était allé à Poufsouffle. Peut-être était-ce la sienne ? Alors, pourquoi était-ce son oncle Felix qui l’avait conservé ? Et surtout, qu’est-ce que c’était que ce sang ?
Elle ne le saurait peut-être jamais. Il faudrait poser la question pour avoir des certitudes et Lucinda n’oserait jamais le faire. On ne parlait pas beaucoup chez les Prescott-Gauldwell, et encore moins du passé.
La jeune fille posa l’écharpe à côté du carton et jeta un coup d’œil sur ce qui restait. Le fond était rempli de paquets de lettres reliés par des bouts de ficelle. Elle commença à les sortir. Certaines écritures lui étaient inconnues, d’autres plus familières. Elle en ouvrit quelques-unes.
15 mars 1919
Cher Felix,
La fête d’hier soir était vraiment réussie. Myrrdin et toi avez trouvé un très beau cadeau pour Tavy, c’était une bonne idée. J’ai passé une excellente soirée, cela faisait longtemps que nous ne nous étions pas tous retrouvés.
Je chercherai ce que tu m’as demandé, tu as raison, ça pourrait marcher si on considère que…
25 novembre 1928
Mr Prescott,
Votre démarche m’a pour le moins surpris. Néanmoins, je suis d’accord avec vous pour ce qui est de la conception des montres astronomiques. Il faudrait prendre en compte l’algorithme de Steinart, associé au calcul de la trajectoire de Mars que nous prendrons comme base.
Il est cependant délicat de parler de tout cela par lettres interposées. Que direz-vous de nous rencontrer ? Je serai durant toute la semaine du 20 novembre au Chaudron Baveur, je suis de passage à Londres. Mr Gauldwell sera également le bienvenu.
Dans l’attente de votre réponse…
Cette correspondance semblait surtout professionnelle, même si par moments, quelques passages évoquaient des fêtes ou des sorties entre amis. Le plus intriguant était la mention systématique de son père dans chacune des lettres, alors qu’il n’était fait que très peu mention de sa mère, en particulier dans les plus anciennes.
Lucinda se dit qu’après tout, il n’y avait rien de si étonnant à cela. Ils étaient associés depuis très longtemps, avant même leur sortie de Poudlard comme pouvaient en témoigner les livres, les feuilles de calcul et les premiers engrenages conçus durant cette période.
Ils étaient tous si discrets. La jeune fille ne savait pratiquement rien des débuts de la boutique. Pourtant, c’était un sujet somme tout assez peu épineux.
Le cœur de Lucinda manqua un battement. Elle venait de trouver un paquet de lettres portant l’écriture de sa mère.
29 juin 1907
Mon cher Felix,
J’ai appris tes résultats hier par Albus et tu ne saurais imaginer à quel point je suis heureuse pour toi. Je tenais à être la première à te féliciter pour ces excellents résultats aux ASPICs.
Aujourd’hui, ta vie commence. C’est à toi d’en faire ce que tu veux. Et si l’idée de t’associer à ce Myrrdin Gauldwell dont tu me parles dans toutes tes lettres te plaît, il ne faut pas hésiter. Ne te soucies pas de ce que Père et Mère pourraient penser. Les idées que vous avez sont simplement géniales et je serais heureuse de vous apporter mon aide dans cette entreprise.
Il y a en Hollande un horloger qui utilise des techniques très particulières. Ses montres sont très recherchées. Si cela vous dit, je vous ferai vous rencontrer.
Encore toutes mes félicitations mon petit frère chéri,
Tavy.
PS : Ne dis à personne qu’Albus m’a transmis tes résultats avant la date prévue. Je crois que son poste au Ministère serait remis en cause si cela venait à se savoir. Et puis, je n’ai aucune idée de la façon dont il s’est procuré cette information…
Lucinda grimaça à cette mention. Le professeur Dumbledore faisait donc déjà fi de certains règlements. C’était un homme étrange et elle ne comprenait pas l’amitié qui l’unissait à sa mère. Ses rares venues au manoir provoquaient des tensions, cela se sentait avant même qu’il n’ait franchi le seuil. Aussi, quand elle était en Angleterre, Octavia et lui se voyaient le plus souvent à l’extérieur ou à Poudlard, où il vivait toute l’année. L’école était devenue son foyer.
Plusieurs lettres suivaient, au fil des ans. Sa mère semblait aider son père et son oncle à construire leur petite horlogerie, les félicitait de leurs succès, leur donnait des conseils pour des calculs Arithmantiques complexes ou leur envoyait simplement des nouvelles de ses nombreux voyages. Octavia Prescott avait parcouru le monde entier et écrit de nombreux ouvrages d’Arthmancie avancée en collaboration avec son amie Lucinda Warrington. C’était de cette femme que la jeune fille tenait son prénom. Elle était morte quelques mois avant sa naissance.
30 août 1917
Cher Felix,
Je suis vraiment désolée de ce qui s’est passé en Hollande. Je ne voulais pas vous surprendre Myrrdin et toi. Je sais que j’aurais dû vous le dire tout de suite et peut-être est-il un peu tard, mais je t’assure que cela ne change rien à l’opinion que j’ai de vous.
C’est un peu difficile pour moi de réaliser que durant tout ce temps, je n’ai rien vu. Mais je peux vous assurer que vous serez toujours bien accueillis chez moi et que cela ne change rien.
J’espère que vous me pardonnerez de n’avoir rien dit et de vous avoir laissé partir. Felix, tu es mon frère et cela ne changera pas.
Avec tout mon amour,
Tavy.
Lucinda haussa un sourcil, étonnée. Qu’est-ce qui avait bien pu se passer pour que sa mère s’excuse aussi platement ? Elle la connaissait peu, cependant, c’était assez pour savoir que cela ne lui ressemblait pas. Quelque chose de grave était arrivé durant le mois d’août 1917.
La lettre suivante datait de 1920. La jeune fille enragea, elle n’aurait pas plus d’explications sur les évènements du mois d’août 1917. Tout comme elle n’en saurait pas plus sur l’histoire de l’écharpe aux couleurs de Poufsouffle et tachée de sang que son oncle avait tenu à conserver.
Mon cher Felix,
Nous sommes bien arrivées en Bohême, Lucinda et moi. Je ne pourrais pas t’écrire très souvent, mais j’essaierai de te tenir au courant de l’avancée de nos travaux. Il faudra cependant limiter les échanges par hiboux, beaucoup sont interceptés et le Conseil nous a formellement interdit de recourir à ce moyen. Lucinda ou moi ferons donc le voyage quand nous aurons besoin de votre aide.
Prenez bien soin de vous,
Tavy.
1920… D’après ce qu’elle savait du combat contre Grindelwald, c’était l’époque où le mage noir avait commencé à utiliser des sortilèges de destruction extrêmement complexes. Les autorités magiques de différents pays de l’Est et la Confédération Internationale des Mages et Sorciers avaient demandé la participation de tous les experts disponibles pour trouver un moyen de contrer cette menace. Sa mère et Lucinda Warrington en faisait partie.
Les échanges qui suivaient étaient très restreints. C’était seulement quelques mots pour annoncer le retour en Bohême de l’une ou l’autre des deux femmes. Et puis…
3 février 1922
Albus et moi sommes arrivés sans encombre. Tout le monde ici est très heureux de sa venue.
Prenez soin de vous,
Tavy
1922… Lucinda réalisa alors qu’on se rapprochait du moment où sa mère allait tomber enceinte, et pourtant ses parents ne semblaient pas former un couple à cette époque, sa mère ne rentrant en Angleterre que deux ou trois fois par an. En tout cas, les lettres ne lui seraient d’aucun secours, étant bien trop succinctes. Etait-elle née d’un accident, hors-mariage ? Etait-ce pour cette raison que le passé était si peu souvent abordé sous ce toit ?
Quand à Albus Dumbledore… Encore aujourd’hui, il n’acceptait que rarement de participer au combat contre Grindelwald, que ce soit par la lutte armée ou la recherche magique afin de contrer ses attaques, malgré les compétences et la puissance que beaucoup lui attribuaient. C’était un lâche.
20 juillet 1922,
Felix,
Tavy semble malade ces derniers temps. Il serait bon que tu viennes, elle ne veut pas m’écouter quand je lui conseille de revenir en Angleterre pour prendre du repos et se faire soigner. Elle ne veut même pas voir un Médicomage. Je suis très inquiète.
L.W
20 juillet 1922. Lucinda compta sur ses doigts. Elle était née le 3 mars 1923. Octavia était donc enceinte à ce moment-là et c’était la prétendue maladie qu’annonçait Lucinda Warrington. Cependant…
Il n’était fait aucune mention d’un retour de sa mère en Angleterre après le 3 février 1922. Et son père n’était apparemment pas venu en Bohême pendant ce laps de temps. Donc, on pouvait logiquement en déduire que…
La jeune fille laissa tomber les lettres sur le sol, horrifiée. C’était impossible. Ce ne pouvait pas être ça. Pourtant…
C’était la seule conclusion logique. Lucinda ne pouvait pas être la fille de Myrrdin Gauldwell.
Et voilà^^ N'oubliez pas que le cadre en bas de la page ne sert pas qu'à la décoration et qu'il attend avec impatience vos impressions^^