Tout appartient à JKR, je ne touche rien par la publication de ce texte, etc., etc.
Ah, et le slash, il est très léger. Donc si vous n'aimez pas les slashs, mais voulez lire ma fic, vous n'aurez qu'à fermer les yeux sur les certains passages où il y a quelques allusions à une relation. Sinon, pour ceux qui sont légèrement homophobes (je ne parle de ceux qui n'aiment pas les slashs, je parle de ceux qui le sont réellement), vous pouvez passer votre chemin parce que je ne veux pas de commentaires haineux.
En entrant dans son bureau, il me salue poliment et me propose un verre d'eau que je ne refuse pas, puis m'invite à m'asseoir. Je ne l'écoute pas et va directement à son étagère pleine de livres située près de la porte. Il y a de nombreux bouquins qui traitent de psychologie, mais il y en a aussi sur les arts et sur la philosophie. Freud, Descartes, Sartre... plusieurs philosophes importants à ce que je peux voir.
- Vous vous intéressez à la philosophie, monsieur Potter ? me demande-t-il en me voyant m'intéresser à son étagère.
Je ne réponds pas, mais oui, je m'y intéresse. Je ne suis pas totalement d'accord avec toute la théorie de Freud, mais je dois avouer que celle de Sartre est fascinante. Sa pensée selon laquelle tout le monde est responsable de ses actes et que l'homme est un projet qui se construit à partir de ses choix... Je trouve cela merveilleux.
- Vous savez que j'ai été obligé de venir vous voir, lui dis-je après un moment en passant mon doigt sur la reliure des livres.
- Je sais que vous y avez été obligé, mais maintenant que vous êtes là, que voulez-vous ?
Je tourne la tête vers lui et le regarde replacer correctement ses lunettes.
- Vous voulez la vérité ? je lui demande.
Monsieur Whitmore hoche la tête et ses lunettes retombent. Il les replace à nouveau, puis se gratte le nez.
- Je veux juste quelque chose qui m'empêcherait de penser. Prescrivez-moi du valium ou des antidépresseurs. N'importe qui m'empêcherait de penser et tout sera parfait dans le meilleur des mondes.
- Et pourquoi je ferais ça ? me réplique-t-il en me regardant marcher en rond dans son bureau.
Je suis à bout de patience.
- Parce que je n'ai pas dormi depuis des putains de semaines. Depuis qu'il est parti, en fait. Et que j'ai des foutues crises de panique lorsque j'essaie ou des images de ce qui s'est passé. Je n'en peux plus, monsieur. Est-ce si dur à comprendre ?
Ma gorge se noue. Pourquoi c'est si difficile de parler de ça ? En plus, je ne veux pas montrer mes faiblesses devant n'importe quelle personne qui se proclame psychomage. Je sais bien qu'il existe le secret professionnel, mais qui sait s'il ne va pas ruiner sa carrière pour pouvoir vendre un scoop à la Gazette. «Le jeune James Sirius Potter : ruiné par la mort de Henry Buckley»... ouais, ça pourrait faire un bon article pour tous ceux qui lisent ce genre de torchon et qui s'en soucient. Après, j'aurais une horde de filles compatissantes et une tonne de gens qui me diront que je fais mon intéressant. C'est tout à fait ce que je veux !
- Et c'est vrai ce que vous me dites ? me demanda-t-il en joignant ses doigts à la Mr Burn dans les Simpson.
- Je suis ici, à la demande de mes parents, pour vous dire toute la foutue vérité. Je n'ai pas le temps de mentir, bordel ! lui cris-je en frappant d'un coup de poing son bureau. Alors donnez-moi ce que je veux et je m'en vais. Vous n'aurez qu'à dire que j'ai été super obéissant, mais que vous ne pouvez rien faire pour moi. Et je vous promets que cet arrangement restera entre nous deux et que jamais plus vous ne me reverrez... m'enfin, jusqu'à ce que je manque de pilules, évidemment.
- Écoutez, avant de vous prescrire quoique ce soit, je dois entendre l'histoire. Toute l'histoire.
- Vous avez lu mon dossier et mon père vous a tout raconté. Vous savez tout, alors pourquoi je le ferais ? Je ne veux pas vous parler. Alors donnez-moi ce que je veux, putain !
Je m'assois, fâché, dans la chaise qu'il me désignait au début de la séance, mais je ne m'ouvre pas à lui comme il le voudrait. Je le toise, en fait, et je sens que ça le dérange.
- Je veux avoir votre ressenti sur cette situation par rapport à la mort de Henry Barkley avant de faire quoique ce soit, me rétorque-t-il après un moment.
- C'est Henry Buckley, grogne-je en croisant les bras sur ma poitrine.
- Ah, oui, Buckley. Pardonnez-moi, c'est une erreur de ma part.
Ce psychomage est un véritable incompétent. Ce n'est pas comme si «Buckley» était un nom si dur à retenir. Non, mais il y en a pleins de Buckley en Angleterre, alors comment a-t-il pu se tromper ? Je me demande vraiment pourquoi les gens l'ont recommandé à mon père. Blasphémer ainsi le nom d'Henry est une véritable honte. Bon, j'y vais peut-être fort avec le mot «blasphémer», mais ça ne se fait tout simplement pas de ne pas respecter les morts. Surtout qu'Henry ne méritait pas de mourir...
- N'empêche que vous n'avez pas répondu à ma question, continue-t-il en notant quelque chose sur un bout de papier. Comment vous sentez vous, James ?
- Ah, mais parfaitement bien. Mon meilleur ami, en plus d'être mon petit-ami, s'est suicidé devant moi parce qu'il n'en pouvait plus de vivre parmi nous, mais tout va parfaitement bien, merci de vous en inquiéter. Non, mais sérieusement, êtes-vous un imbécile, monsieur Whitmore ? Comment croyez-vous que je vais après ça Comment est-ce qu'une personne normalement constituée se sent lorsque celui ou celle qu'elle aime décide de s'enlever délibérément la vie ?
- Non, sérieusement, gardez votre ironie pour vous et dites-moi sincèrement la pure et l'entière vérité. Je ne veux pas savoir ce qu'une «personne normalement constituée» ferait en de telles circonstances. Je veux entendre ce que vous ressentez face à cet évènement qui, j'imagine, doit être totalement traumatisant pour un jeune homme de 17 ans.
Je ne lui réponds pas. Je ne veux pas en parler.
- De quoi avez-vous peur, James ? me demande-t-il en adoucissant son ton de voix. Je suis un bon psychomage et je garde toujours le secret professionnel. Tout ce qui se passe dans ce bureau restera entre vous et moi, je vous le promets.
- Je n'ai pas... Je n'ai pas peur, lui réplique-je.
Il lève un sourcil, sceptique, mais il ne dit rien.
Je ne sais pas si c'est à cause de son air de grand-père un peu sénile ou à cause de la bienveillance qu'il dégage, mais je me sens fondre en larmes. C'est la première fois depuis sa mort.
- Je ne vais pas bien... lui avoue-je tout en reniflant.
- L'accepter, c'est un pas dans la bonne direction, James. Il ne vous reste plus qu'à me dire ce qui s'est passé dans les moindres détails parce qu'en parler fera en sorte que vous pourrez faire votre deuil en paix. Ne gardez pas de vieux fantômes au placard, cela n'apporte rien de bon. Croyez-en à mon expérience de vieux psychomage.
- Je... je vais essayer, monsieur.
J'inspire profondément et commence à raconter tout ce que j'avais sur le cœur depuis qu'il est parti.
- Il faut que vous sachiez, avant que je vous raconte ce qui s'est vraiment passé ce soir-là, que Henry Buckley n'était pas fou. Il ne savait tout simplement plus distinguer ce qui était réel et il avait seulement besoin d'aide... de mon aide. Et j'ai échoué. Pendant que je parle, ne m'interrompez pas, s'il vous plaît, parce que je ne pense pas être capable de continuer si vous le faites.
Bien que ceci soit un texte assez personnel, je ne veux en aucun cas qu'on me ménage. Ceci n'est PAS ma première fic et je veux avoir votre réel avis, que vous ayez aimé ou non. Merci de votre compréhension.