C'est sur le forum qu'Ielenna a eu la brillante idée de filer ses images pour nous inspirer, nous, auteurs. C'est donc à partir de l'image créée par Kiwxi que j'ai écrit ce texte. J'espère qu'il vous plaira, surtout avec un tel pairing (j'avais envie de gore muhahaha)
Je tiens à préciser que malgré les mots qui peuvent trahir, Drago est majeur. C'est juste l'esprit de Rabastan qui est dérangé et pervers.
Sinon, bonne lecture !
Un grand merci à Aliix pour ses conseils, sa bêta et ses remarques !
Dire qu'avant, Rabastan ne venait qu'une à deux fois par mois. Maintenant, il est devenu plus impatient. Plus mordant. Il en voulait plus, ça le tiraillait, le soir, quand la nuit se faisait noire. Il avait envie de repartir. De venir ici. Maintenant qu'il avait si faim, il venait deux à trois fois par semaine. Tous les soirs, parfois. Comme cette fois-là.
Entre les draps, Drago se retourna en poussant un petit gémissement. Au début, quand il faisait ça, Rabastan se crispait et ses deux mains acérées s’aplatissaient contre les accoudoirs du fauteuil qu'il occupait. Après une semaine, il s'était habitué. Drago dormait d'un sommeil de plomb, malgré la marque qui brûlait son avant-bras.
Comment tu fais pour t'endormir, petit ? Des hommes bien plus monstrueux que toi ne parviennent pas à fermer l'oeil quand il commence à faire noir.
Et puis, Rabastan avait vu la potion de sommeil sur la table de nuit. C'est vrai qu'il n'avait pas l'air dans son assiette, le môme, quand il avait reçu la marque. Il était pâle, et puis, les poches bleues sous ses yeux formaient une charmante nuance de couleurs. Rabastan avait apprécié ce contraste. Comme ses yeux gris sur sa peau blafarde.
Il devait avoir trop chaud car d'un geste brusque, le petit repoussa ses draps. Rabastan ferma un instant les yeux pour sentir le poids de l'air sur son corps. Malgré la fenêtre ouverte, la pièce était humide de chaleur. Cet été était un des pires qu'il ait jamais connu. Surtout avec tout ce qui se passait, en ce moment.
Cette nuit-là, ni la guerre, ni le Seigneur des Ténèbres, ni même son frère ; rien ne viendrait troubler les pensées lourdes de Rabastan. Seules les nuances de Drago lui occupaient l'esprit et le dévoraient tout entier.
C'était depuis que le môme s'était avancé, l'année dernière, pour prendre la place de son père. Rabastan, qui n'avait jamais posé les yeux sur le gamin Malefoy, avait enfin pris conscience à quel point il était attirant. Bien vivant, bien en chair, jeune et puis, fier.
Rabastan avait observé les angles durs de son corps, les nuances de ses couleurs, ce blond, ce blanc, ce gris, il illuminait la pièce et Rabastan, ça l'avait foutu dans une terrible colère. Comment ce gosse pouvait-il exercer un tel pouvoir sur un homme comme lui ? Un Lestrange, un Mangemort. Un meurtrier.
Rabastan soupira et enfonça ses yeux dans ses orbites de son pouce et son index. Un an que sa torture durait. Il voyait le petit grandir et devenir adulte. Cela n'avait fait qu'aggraver les choses. Comme pour le torturer de nouveau. Drago gémit, encore, et Rabastan sentit un courant électrique le traverser. Avec la chaleur, la nuit, le môme ne portait qu'un caleçon. Rabastan voyait les os, quand le petit courbait le dos ; il voyait les tendons de son cou, quand il tendait sa nuque. Et ses cheveux qui retombaient sur son front, lorsque ravagé par un rêve rempli de ruades, il remuait.
Rabastan avait envie de venir ramper sur ce corps d'enfant. S'y couler. Il avait envie de commencer par sentir les poils de ses jambes contre sa joue et la douceur de sa cuisse de gamin. De ses doigts, il remonterait sur son torse maigre, pour sentir le nombril, les côtes saillantes, les tétons durcis et puis, les os de la clavicule, ceux qui ressortaient avec tant de charme. Pour former les ombres, sur cette peau brillante, qui accentuaient les teintes. Rabastan désirait tant passer ses grandes mains fourbues par les batailles sur ces joues d'enfant. Il embrasserait les pommettes encore roses et mangerait le petit nez pointu. Rabastan avait envie de le respirer et d'avaler l'odeur du petit Malefoy ; ça ne faisait que le mettre en haleine, plus encore.
Drago soupira de nouveau et Rabastan fit glisser sa grosse main sur son visage rugueux. Il sentait le renflement contre son pantalon, l'effet que produisait le môme sur son sexe d'homme et comme ça le faisait jouir de le regarder dormir. Ce petit ange aux nuances de gris. Il tant envie de porter sa main à son entrejambe pour y frotter ses doigts aux ongles longs. Il avait envie de prendre la main du môme pour l'y poser, que ses doigts le frottent et le caressent. Rabastan sentit le frisson du désir lui parcourir l'échine et il bougea un peu sur le fauteuil. Ses mains ne cessaient de s'agripper comme pour s'empêcher d'accomplir la geste obscène que de se masturber sur le petit qui dormait. Mais il voyait l'ombre de l'arête de son nez. Il voyait la bouche rose et pleine. Et les paupières qui, pourtant closes, s'agitaient.
Tu dois sentir que je suis là, petit. Que je suis tout près. Ça te ferait quoi de savoir que j'ai envie de te sauter ? Que j'ai envie de te faire des choses qui, pour sûr, ne pourraient jamais te déplaire ?
Rabastan se mit à mordiller l'ongle de son petit doigt. Il était exaspéré par ce désir qu'il ne pouvait assouvir. Mais alors qu'il rongeait son cuticule avec ferveur, il se rendit compte que son autre main s'était déjà faufilée dans son pantalon, sans attendre les ordres du cerveau. Rabastan ne put réagir car le plaisir fut plus rapide. Et le torse de Drago se soulevait, par à-coup, alors qu'il dormait, bouche ouverte. Ça ne faisait qu'empirer les choses.
Rabastan se caressait et se fichait que quelqu'un l'entende. Devant lui, l'enfant Malefoy semblait couché là à l'attendre. C'était une invitation. Il le conviait à la danse. Les mouvements de Rabastan se firent frénétiques et il remua encore dans son fauteuil, tant dis que Drago soupirait de nouveau, pourchassé par ses rêves.
Je suis là, Drago. Tu le sais, près de toi. Tu dois me sentir. Sentir l'odeur du sexe dans l'air. C'est moite. C'est humide. Je suis là, gamin !
Sans que Rabastan s'y attende, Drago leva un bras pour le déposer derrière sa tête. Son corps était offert et Rabastan poussa un gémissement qui aurait du le trahir. Mais personne ne l'écoutait ; personne ne faisait attention à l'homme pervers qui se masturbait sur le corps endormi du môme confiant.
Rabastan savait qu'il allait venir. Alors que les os de Drago provoquaient les nuances et les ombres, il sentit les frissons parcourir ses doigts de pieds et les muscles de ses mollets se contracter. De sa main libre, il agrippa brutalement l'accoudoir du fauteuil occupé et sa tête se révulsa en arrière, alors que le plaisir tant attendu grimpait jusqu'à sa main en transe.
Sur le lit, Drago fronça les sourcils, comme conscient de ce qui se déroulait face à lui. Il remua légèrement.
Rabastan s'accorda quelques secondes - voire quelques minutes -pour se remettre. Dans son état d'apathie, il regarda encore les nuances de couleur sur le corps de Drago, celles dans ses cheveux et celles sur sa lèvre supérieure. Rabastan respirait fort car maintenant, c'était sûr ; personne ne l'entendrait.
Rabastan se leva enfin, dévoré par l'envie de manger Drago. Il s'approcha du lit pour y poser ses doigts griffus. Il fit glisser ses ongles sur le draps froissé et longea l'avant-bras blanc du môme. L'envie fut telle que Rabastan eut du mal à retirer sa main souillée.
L'aube allait se lever ; Rabastan devait se dépêcher. Il eut un sourire et se vit de nouveau embrasser les côtes saillantes de Drago. Rapide, il déposa alors un baiser brutal sur le front pâle du môme Malefoy.
"A demain, p'tit gars."
Et Rabastan disparu dans la nuit noire, alors que dans la chambre du manoir Malefoy, les nuances de Drago se mouvaient pour redevenir ombres.
Dans le fond, c'est un peu noir...
Merci d'avoir lu !