- Aaaah !
C'est. Pff. Pathétique. Pff. Je. Pff. La. Pff. DETESTE ! Déjà que rentrer chez mes parents pour une semaine, sous prétexte qu'ils avaient envie de me revoir, ne m'emballait pas outre mesure, mais devoir supporter cette gamine impertinente et complètement chtarbée était au dessus de mes forces. Sauf que manifestement, mon avis n'avait pas été pris en compte.
Tout en tâchant de récupérer un rythme cardiaque ne dépassant pas les quatre cents pulsations minutes, Je me repassai la voix maternelle et pleine d'enthousiasme de ma tortionnaire, alias la mère supérieure.
- Oh ma chérie, tu reviens d'un voyage d'un mois en Europe, tu peux bien passer un peu de temps avec nous ! Ça nous ferait teeeeellement plaisir !
Que ce qui se sentent émus par la détresse d'une mère dont la fille aînée est indigne de l'affection qu'elle lui porte lèvent le doigt. Un, deux, trois, quatre, cin...ok, vous ne connaissez pas ma génitrice. Vous avez le chat Potté devant vous, et deux minutes plus tard un sergent recruteur en pleine forme (la moustache en moins). En gros, docteur Jack Hill et Mister Hyde.
Je me suis battue férocement. Je n'ai pas lâché un pouce de terrain. J'ai résisté à tout. Sauf à l'attaque finale :
- Et puis, tu pourras travailler au centre, non ?
Touchée coulée. Mes nombreux voyages en train m'avaient coûté pas mal d'argent et j'étais totalement à sec. J'envisageais même de m'asseoir chaque matin dans le métro avec un ukulele pour rentabiliser (seul instrument au monde que je suis capable de jouer, vu qu'au bout de deux accords et demi on en a fait le tour).
J'avais abdiqué dans la minute et étais allée reprendre contact (la mort dans l'âme, encore des mômes à surveiller ???) avec Bénédicte, la responsable du centre aéré de ma ville. Qui avait été ravie de me récupérer (plaisir partagé bien évidemment).
Quoi ? Vous vous demandez encore pourquoi j'ai hurlé tout à l'heure ? Très bien, vous avez intérêt à compatir. Et à me construire une statue, histoire de me le prouver.
J'étais paisiblement allongée sur mon lit, Anna Karenine dans les mains (je suis dingue de ce bouquin) quand tout à coup, l'angoisse. Tel le faucon fonçant sur le petit mulot, ma mémoire en forme de gruyère me revint. Enfer et damnation, aujourd'hui (et plus particulièrement ce soir, 19h précise), ma tarée de sœur recevait deux ou trois copines pour (tenez-vous bien) une sorte de sabbat organisé dans le salon. Dit comme ça, ça ne sonne pas vraiment folklo mais je vous assure qu'elles font peur. Et qu'elles y croient dur comme du fer.
Moyennant finance, j'avais promis de me taire devant les parents, mais lorsque j'avais du expliquer le trou dans la moquette par une utilisation malheureuse de l'allume gaz l'année dernière de la part des apprenties sorcières, je m'étais fait tannée le cuir. Elle avait donc intérêt à augmenter ma rémunération cette fois-ci si elle ne voulait pas finir en asile psychiatrique sur le champ pour cause de dénonciation.
Je me levai précipitamment, fermai ma porte et pour plus de sûreté donnai un tour de clé. Pas question qu'une de ces morveuses en mode « ma sorcière bien-défoncée» fasse irruption dans MON espace vital. Et le fait que moi, je me donne le droit de déambuler dans sa chambre en toute impunité n'y changeait rien, je suis l'aînée après tout.
Je me rallongeai, tentant sans succès de me replonger dans mon livre. Impossible de se concentrer, je tendais l'oreille toutes les cinq secondes pour vérifier que rien n'avait été cassé /écrabouillé/ massacré etc. Je sursautai quand quelques coups furent frappés à ma porte. J'hésitai à me protéger d'un bon gourdin pour faire face à toute attaque éventuelle mais y renonçai. Un, je n'avais pas de gourdin, et deux j'aurais été capable de m'assommer avec.
- Ouiiii ??? dis-je avec méfiance, passant ma tête dans l’entrebâillement de ma porte.
Je restai bouche-bée en admirant le spectacle. Trois sales gamines en costume traditionnelle (chapeau pointu, cape, paupières charbonneuses et toute la panoplie) brandissaient chacune une araignée en plastique et l'agitaient en se balançant et en murmurant des incantations. Tout ça devant ma porte.
Mais OÙ étais-je tombée...
- Euh...dites les filles, tout va bi... glups.
J'avais sous-estimé la rapidité de ma sœur. Alors que je m'apprêtai à m'enquérir de leur santé mentale et à leur conseiller d'aller consulter un psychologue, et plus vite que ça, vive comme l'éclair, elle me versa le contenu d'un verre à dent dans le gosier. Manquant de m'étouffer, je n'eus d'autre choix que d'avaler (avec le recul, je me demande pourquoi je n'ai rien recraché mais mon cerveau avait cessé d'être irrigué depuis trente secondes).
- Bave de crapaud, orties pilées, toiles d'araignée, et du sirop de menthe pour faire passer le goût. Alors, tes impressions, chère cobaye ?
Faire passer le goût, tu parles. C'était immonde et j'avais envie de vomir. Elles m'observaient avidement, histoire de savoir si j'allais me mettre à parler en vers ou à danser le french cancan. Dommage. J'étais en pleine possession de mes moyens, et elles n'allaient pas en réchapper. Pas cette fois.
Je fis un pas dans leur direction avant de vaciller. Elles en profitèrent pour s'égayer dans toutes les directions possibles (sauf la mienne évidemment) et me sentant légèrement nauséeuse, je retournai dans ma chambre en chancelant. Et en poussant un cri de haine libérateur, celui qui vous a marqué apparemment.
Vingt minutes plus tard, la pièce n'avait toujours pas arrêté de tourner. Au contraire. J'avais l'impression d'être prise dans un vortex impossible à arrêter. Tout tournait. Les couleurs se mélangeaient, les formes devenaient flous. Saleté de mélange.
J'ouvris la bouche pour articuler un râle d'agonie mais rien ne sortit. Je me sentais figée dans un cocon, actrice impuissante au beau milieu de la fin du monde. Mes pensées n'étaient plus logiques, mes yeux ne voyaient plus rien. Je m'évanouis enfin.
***
Le bruit d'une sonnette me sortit de mon brouillard. Une sonnette. Quand on sait que notre porte d'entrée possède un heurtoir, et que ma chambre est trop loin pour que je capte celle des voisins. Que j'entendais une multitude de gens s'affairer autour de moi. Que je sentais la chaleur du soleil alors qu'il était dix-neuf heure passées. Que les gens parlaient anglais...Ok, je nageais en plein délire.
Encore légèrement nauséeuse, je tentai d'ouvrir les yeux mais la mission s'avéra impossible. J'avais l'impression que quelqu'un avait piqué ma tête et était reparti avec. Et dans mon état, je n'étais pas prête de lui courir après...
J'allongeai ce qui me semblait être ma jambe et senti un grand choc. Oups. Apparemment quelqu'un venait de se prendre les pieds dans mes immenses pattes de sauterelle. Et venait de se casser la figure.
Je fus écrabouillée par un poids mort. Pas si mort que ça finalement, parce qu'il chercha à se dégager en jurant à voix basse. Je connaissais beaucoup de jurons (en tout cas plus que ce que ma mère soupçonne). Mais jamais, au grand jamais, je n'avais entendu quelqu'un grogner un « par Merlin » de façon complètement machinale. L'un de mes avantages à avoir crapahuté un peu partout était que je parlais couramment l'anglais. Mais même en Angleterre, on ne sortait pas des insultes pareilles. De deux chose l'une. Où j'étais encore plus timbrée que je ne le pensais et mon cerveau m'envoyait des pensées totalement incohérentes, où j'étais revenue à l'époque du roi Arthur.
Je parvins péniblement à m'extirper de l'espèce de malappris qui m'était tombé dessus. Et je tombai nez à nez avec une mèche bleue électrique, comme si le type s'était trempé la veille dans un pot de la peinture que j'avais utilisée pour ma cuisine.
- Par les chaussettes de Merlin ,vous allez m'expliquer ce qui vous a pris de me faire un croche-pied ?
- L'envie subite de me faire écrabouiller par un trente tonnes sans doute ? Vous m'avez déboîté la hanche, stupide ectoplasme !
Il se recula, mettant le plus d'espace possible entre la folle qui lui braillait dessus (alias moi) et lui. Peine perdue, j'avais des cordes vocales plus que solides et il ne pouvait pas m'échapper. Toute à ma colère (pour ce qui ne comprendrait pas j'avais mal, j'étais complètement déboussolée, et pour clore le tout j'avais un arrière goût déroutant de potion dans la bouche), je n'avais pas fait attention au décors mais alors que j'ouvrais la bouche, un détail me frappa.
- Vous êtes brun, lâchai-je, complètement éberluée. Mes hallucinations reprenaient le dessus ? Les martiens étaient cachés parmi nous ?
- Métamorphomage, répondit-il d'un ton sec.
Mais oui bien sûûûre...et moi je suis Mary Popins, tout le monde le sait. Je hochai la tête d'un air entendu tout en me demandant comment j'allais pouvoir échapper à ce malade. Sans doute un de ces fans de jeux de rôle qui vivent en permanence dans leur monde. Dommage qu'il soit perdu pour la science, il était sacrément pas mal. Et le fait que je sois maquée n'y changeait rien, on peut regarder si on ne touche pas, telle est ma règle.
Je jetai un regard autour de moi. J'avais sans doute été transportée (Dieu sait comment mais ce n'était pas mon problème le plus important) dans une reconstitution du Chemin de Travers parce que j'étais avachie entre un apothicaire à l'étal peu ragoûtant et une librairie miteuse. Avec mon sac à main, lequel contenait mes clés d'appartement, de chez mes parents, un carnet à spirale, mon portefeuille...Oh mon dieu, si ça se trouve on venait de me le voler.
Je fouillai rapidement avant de mettre la main dessus. Et sur mon stylo porte bonheur. Oui, je suis cinglée, mais j'adooore ce stylo. Je le sortis et écrivit sur ma main de penser à prendre rendez-vous chez le psy. Le type s'approcha et examina mon stylo d'un air fasciné.
- C'est à vous ? Vous savez l'utiliser ?
Trop interloquée pour réagir, je le laissai me le prendre alors qu'il le manipulait maladroitement.Mais d'où il sortait ? Du paléolithique ? Il paraissait complètement fasciné. Et ses cheveux devinrent verts.
- Aaaaah !
Il se retourna, cherchant vraisemblablement ce qui m'avait fait peur.
- Vos cheveux...vos cheveux...fut tout ce que j'arrivais à articuler.
Prenant le ton patient du type qui parle à un enfant de deux ans, il répéta :
- Je suis métamorphomage, je vous l'ai déjà dit.
Avec le recul, je me dis que c'est là que mon côté rationnel et scientifique a décroché et que j'ai commencé à gober tout ce qu'il pouvait me raconter sans chercher. Et trop de détails clochaient.
Je pris aussi conscience d'une chose. Il fallait que je sorte d'ici, et je n'avais aucun moyen de le faire. La seule baguette magique que je possédais était en plastique véritable et se trouvai dans ma chambre chez mes parents depuis une bonne centaine d'années. Et ce qui s'en rapprochait le plus ici était mon stylo.
Surprenant le type qui me regardait maintenant avec curiosité, je brandis un doigt dans sa direction.
- Vous ! Hurlai-je, alors qu'il reculait instinctivement. Je m'en fichai complètement, tout était de sa faute, il fallait qu'il m'aide. Et non, ce n'était pas de la mauvaise foi. Ou presque pas. Vous avez votre baguette sur vous ?
- Évidemment, comme tout le monde !
- Pas moi, elle est restée sur ma table de nuit. Écoutez, il faut absolument que j'aille chez les moldus pour un moment. Rapport à une grande tante par alliance qui...bref, vous pourriez tapoter les briques pour moi ?
J'essayai la technique « battement de cils à toute vitesse » mais il parût imperméable à mon charme légendaire. Zut.
- Et vous m'expliquez, répliqua t-il, clairement ironique, comment vous comptez revenir ensuite ?
Je me maudis. Avec ma poisse habituelle, j'étais tombée sur le seul mec ici avec plus de 50 de QI. Mais il ne connaissait pas Eileen la terreur, celle qui avait rédigé un nombre incalculable de faux certificats d'absences avec signatures à l'appui. Je mentais comme une arracheuse de dents.
- Je n'ai pas le temps de retourner la chercher, fis-je avec un sourire d'excuse, tentant l'option jeune ingénue, et ma tante reviendra avec moi. Je passe la prendre à Sainte Mangouste.
- Sainte Mangouste ? J'y travaille, et je prends le portoloin des employés. Ça vous tente ?
Au temps pour mon côté jeune fille fraîche et souriante.
- Bon, sombre idiot, je veux juste retourner dans le monde des moldus, alors ramène ta fraise et fais-moi sortir d'ici !
Je le pris de force par le bras et partit d'un pas décidé. J'avais juste oublié un petit détail.
- Hrrrm, c'est dans quelle direction déjà ?
-Ah, je me demandai aussi pourquoi tu tournais vers l'Allée des Embrumes...
Glups. Je suivis sagement mon guide qui semblait s'être fait une raison et avoir compris que la meilleure solution pour se débarrasser de moi était au final de m'aider à partir d'ici. Sans chercher à comprendre.
Je ne pouvais m'empêcher de jeter des coups d’œil à tout ce que je voyais. Parce qu'honnêtement, qui a déjà eu l'occasion de visiter le chemin de Traverse, le vrai, l'Unique etc ?
Au bout de quelques minutes de marche, nous débouchâmes sur le Chaudron Baveur. Je me fis la réflexion qu'il était encore plus misérable que dans les films, si c'était possible. Mon sauveur fit un bref signe de tête à Tom (en tout cas je supposai que c'était lui) puis sortit sa baguette et tapota les pierres. Je retins la combinaison dans un coin de ma tête, me demandant vaguement à quoi ça pourrait me servir. Il fit une révérence extravagante et me fit signe d'y aller. Ne t'en fais pas mon pote, si tout va bien tu ne me reverras plus jamais.
Soulagée, je passai l'arche. Rectification. Je tentai de passer l'arche. Une onde de choc me renvoya direct et pour la deuxième fois en une journée je m'écroulai. Sauf que là j'avais un coussin pour m'amortir. Je clignai des yeux, me décalai puis pris conscience de ma situation. Mon matelas vivant me regardait avec des yeux ronds pendant que je pâlissais de plus en plus. C'était désormais officiel, j'étais coincée ici.
- Hrmmm, est-ce que tout va bien ? Tu pourrais m'expliquer ?
Ah, il était encore là. Tant mieux, j'avais besoin d'un puching-ball et même si ce fichu métamorphomage faisait deux têtes de plus que moi, il allait en prendre pour son grade. Que personne ne se demande pourquoi j'étudie la diplomatie, ce serait trop long à vous expliquer.
- Noooon ! Tu es bouché ou quoi ? Je ne peux plus bouger, je ne sais même pas lancer des sorts avec mon stylo, je suis étudiante à Sciences Po nom de nom ! Pas médicomage, pas Auror, même pas dresseuse d'hypogriffe, étudiante ! Je n'ai aucune idée de comment je suis arrivée ici, comment je vais en repartir et comment je vais pouvoir vivre en sachant que j'ai visité le chemin de Traverse ! Si j'en sors un jour. Alors tu m'excuseras, mais ça ne va pas, non.
- Tu es moldue ?
- Si c'est tout ce que tu retiens, oui.
- Et tu connais les sorciers.
Mais il était chtarbé ou quoi ?
- Bien sûr que oui crétin atrophié, tout le monde les connait ! Mais dans mon esprit vous n'existez pas, vous êtes juste...vous êtes juste...des personnages de fiction quoi ! D'ailleurs tu t'appelle comment ?
- Teddy.
J'aurais du parier.
- Lupin j'imagine.
Là, je lui faisais peur. Il ressortit sa baguette et me regarda avec méfiance.
- Comment tu sais ça ?
- Pour rien, oublie.
Mon cerveau sonna le rassemblement des quelques neurones que je n'avais pas perdu dans la bataille et je me mis à réfléchir, faisant fi de Teddy Lupin qui me menaçait toujours. Il ne connaissait manifestement rien à l'univers de J.K.R. Et puisque ce qu'elle décrivait dans ses livres étaient quasiment l'exact reflet de la réalité, ça aurait du faire du bruit ici bas. Mais les sorciers continuaient à vivre normalement et Teddy ne savait même pas comment je connaissais son nom. Conclusion, j'étais dans une espèce de monde parallèle, où JK n'existait pas et où il m'était impossible de rentrer chez moi. Je glissai le long du mur, la tête entre les mains et avec un furieux mal de crâne.
Apparemment lui non plus ne savait pas vraiment comment réagir. Pitié. J'espérai que je n'était pas tombée sur un sosie d'Arthur Weasley qui allait me bombarder de questions sur les prismes électriques. Ses yeux firent des aller-retour entre le mur et...mon stylo. Tout à coup, il baissa sa baguette et me fixa d'un air illuminé. Soit il avait été touché par la Grâce, soit il venait d'avoir une idée géniale. À tout prendre, je préférai la deuxième hypothèse. Quoique, il paraissait quand même sérieusement atteint.
- Tu sais écrire avec ce truc là ?
- Oui mais je ne pige pas vraiment comment un stylo, fut-il porte-bonheur, va pouvoir me sortir d'ici.
- Pas te sortir d'ici mais t'aider à y survivre. Déjà, on peut tester si à partir de sainte mangouste tu peux quitter le monde sorcier. Ensuite...
- ça ne servirait à rien. Le monde moldu d'ici n'est pas le mien.
Il haussa un sourcil perplexe, et je vis presque la fumée sortir de ses oreilles pendant qu'il analysait ce que je venais de dire.
- On s'en fiche.
What ??? Moi je ne m'en fichais pas !
- Il y a pénurie d'encre en ce moment et Sainte Mangouste est en manque d'assistants copistes. Les écrits rédigés par magie peuvent être falsifiés, il faut donc que tout soit copié à la main. Et peu de gens (à part les nés-moldus) sont capables de se servir de ce...machin, qui fonctionne avec une recharge. Un stylo c'est ça ?
J’acquiesçai machinalement.
- En gros, je vais me faire embaucher à Sainte Mangouste, c'est ce que tu essaie de me dire. Mais où je vis en attendant de trouver une solution ?
- On a un dortoir pour les stagiaires, tu peux y dormir en attendant ta première paie pour louer un appart.
Ok. Apparemment le cours de l'immobilier était le même ici que chez moi. Après tout, pourquoi pas ? Au point où j'en étais, ça valait mieux que de dormir à la rue.
Je n'avais jamais été aussi dans le faux...