Bonjour a tous! J'ai commencé a écrire sur Parvati dans le cadre d'un concours et je suis tombé amoureuse du personnage. So, cette petite fic est la suite de deux os, Vivre de rêves et Poussière d'espoir.
Cette fic est un cadeau pour Laura. Parce que même si tu la corrige, je veux quand même te l'offrir choupie. Pour tous les messages adorables, les corrections géniales et tout le reste. *koeur*
Bonne lecture!
La jeune femme s'arracha à sa contemplation silencieuse et prit la valise de cuir marron posée a côté d'elle. C'était une toute petite valise et le cuir était usé mais elle était bien suffisante. Parvati n'emportait pas grand-chose avec elle. Le plus lourd était là, dans son ventre, et lui donnait des coups de pieds de temps en temps.
Cela faisait plus d'un mois qu'elle se préparait, un mois que l'idée de cette journée la faisait vivre. Elle avait tout supporté pour cette journée. Pour partir. Les discours interminables de sa mère, ses mots blessants, les regards de Ranjan et ses mains sur son corps. Il avait des mains immenses et quand il les promenait sur son ventre, elle avait l'impression de n'être qu'une poupée de chiffon, incapable du moindre geste. Mais elle n'avait rien lâché. Elle avait joué la comédie de la vie pour que ce jour vienne. Elle avait conspiré, menti et dissimulé pour aujourd'hui. Et pourtant, alors qu'elle avait passé ses nuits à ruminer et ses journées à haïr tout ce qui l'entourait, elle avait mal à l'idée de partir.
La jeune femme s'essuya rapidement les yeux, furieuse contre elle-même. C'était l'Inde bien sûr. Même si elle savait qu'elle n'y était plus chez elle, il y avait toujours les souvenirs. Et certains d'entre eux étaient heureux.
Parvati se mordit légèrement la lèvre, indécise. Dans sa main droite, la petite valise de cuir usé, dans sa main gauche sa baguette magique. Elle devait se décider maintenant, avant que la maisonnée ne se réveille et que ses habitants ne referment à nouveau leurs bras sur elle. Avant qu'ils ne la tuent davantage. Mais elle n'osait pas, elle restait paralysée. Parce qu'elle avait peur. Parce que si elle passait cette porte, si elle mettait son plan à exécution et qu'elle franchissait cette limite, elle serait toute seule de l'autre côté. Parce ce qu'elle ne savait plus très bien sourire, parce que l'inconnu l'effrayait depuis son mariage. Parce qu'elle avait quitté l'Angleterre depuis trop longtemps. Parce qu'elle ne savait plus rien de ses amis excepté les souvenirs qu'elle gardait d'eux.
Peut être sa mère avait-elle raison finalement. Peut-être n'était-elle pas assez forte et intelligente pour faire son propre chemin dans la vie. Elle n'était pas Padma après tout.
Un coup de pied plus fort que les autres déforma légèrement la peau tendue de son ventre, brisant le fil de ses pensées. Elle ne bougea pas, se contentant de regarder cette bosse qu'aucune robe ample ou artifice ne pouvait plus cacher. Parvati ne savait pas très bien ce qu'elle voulait pour ce bébé, ni ce qu'il représentait pour elle mais elle savait au moins ce qu'elle ne voulait pas pour lui. Pas de prison ni de mariage forcé.
Elle respira profondément, laissa le cuir du sac s’échouer sur le carrelage froid et empoigna à deux mains sa baguette magique qu'elle commença à plier. Lentement.
Il y eut d'abord un léger craquement, comme si la baguette la suppliait d'arrêter mais Parvati continua jusqu'à ce que le bois se brise. La jeune femme eut le temps d'apercevoir le léger filament argenté qui reliait encore les deux extrémités avant de la jeter derrière elle. Rien de plus qu'un bout de bois. Celui-là même qui avait scellé son serment de mariage et qui la maintenait prisonnière ici. Elle avait mis longtemps à comprendre que c'était la magie qui l'entravait. Qu'elle devait se séparer de sa baguette pour ne pas être retrouvée par Ranjan. Elle avait choisit, elle avait tout planifié. Elle était prête à changer de vie, à apprendre autre chose. A recommencer.
Elle reprit son sac en essayant de maîtriser les tremblements qui l'agitaient et posa sa main sur la poignée de la porte. C'était le moment.
Elle ouvrit le battant et laissa l'aurore éclairer le grand hall d'entrée. C'était une belle aurore. Sans doute une des plus belle qu'elle aie jamais vue en Inde. La dernière aussi. Elle avait envie d'en voir plus. Plus de monde, plus de ciel, plus de liberté. Elle fit un pas et rien ne se passa. Un autre et la porte se ferma derrière elle, dissimulant à nouveau l'imposante demeure sorcière que la famille de Ranjan avait bâtie une centaine d'années auparavant.
Elle était dans la rue. Les odeurs épicées du souk voisin lui emplissaient les narines et elle était dans la rue. Le petit mendiant unijambiste devant le magasin de vêtements moldus lui faisait signe et elle était dans la rue. Elle pouvait sentir le monde tourner sans avoir le vertige. Elle était dans la rue.
C'était une sensation étrange, de tenir à nouveau les rênes de son destin. C'était grisant.
Il y avait une jeune femme dans la rue. Elle avait des papiers moldus dans son sac, un enfant dans le ventre et des traces de larmes sur les joues. Mais elle souriait, elle avait même envie de chanter, de crier. Sa liberté retrouvée.
J'espère que ça vous a plu, j'avoue que c'est très court mais je n'avais pas envie de faire plus long pour ce prologue. ^^
Prochain chapitre, S'envoler.