Joyeux anniversaire, HPF!
C'était à peu près à ce moment là qu'il s'était perdu.
Il avait parcouru cet endroit bizarre en long, en large et en travers, dans le but de découvrir où il avait bien pu atterrir, mais il n'avait vu que des gens qui parlaient à des boites qu'ils collaient à leur oreille, et aucun ne lui avait prêté attention, ce qui le vexait un peu. Non mais, il était Godric Gryffondor! Tout le monde devait connaître son nom, tout de même, il avait marqué l'histoire du monde moldu et sorcier!
Fatigué, il se laissa tomber sur un banc et nettoya sa cape pleine de poussière. Il ne savait pas où étaient les autres, s'ils étaient restés chez la moldue et comment il allait faire pour les retrouver. En plus, il ne reconnaissait absolument pas l'endroit où il se trouvait. Il fallait bien le reconnaître: il s'était perdu.
Perdu dans la contemplation de ses bottes, Godric ne remarqua pas que les gens changeaient de trottoir avant d'arriver à son niveau, et que certains pointaient leurs boites sur lui. Ce fut un tapotement insistant sur son épaule qui lui fit relever la tête.
- Dis, Monsieur, tu viens de la fête foraine? Tu es un clown, c'est ça? Tu peux faire un tour de clown?
Godric fixa le petit garçon, qui mangeait une espèce de boule de coton rose . Décidément, ces moldus le surprendraient toujours! Comment se nourrissaient-ils de matières non-comestibles? Et puis, c'était quoi, une "fée for renne"? Mais par-dessus tout, pourquoi cet enfant était-il en train de le tirer par la manche et où l'emmenait-il?
Lorsqu'au détour d'une rue apparut une roue immense autour de laquelle s'étalaient tout plein de chapiteaux colorés, Godric comprit. C'était une foire! Y allait-il y avoir un tournoi? Il voulut le demander au petit garçon, mais celui ci avait disparu. Mince alors. Il regarda autour de lui, pour voir s'il ne pouvait pas le retrouver, mais la foule était trop dense. Soudainement, une petite main tira sur son pantalon et une tête blonde se tourna vers lui.
- Hé, monsieur, maman m'a donné des billets! Tu veux une barbapapa? Tu es tout perdu sur ton visage, monsieur!
Godric attrapa le môme et le fit grimper sur ses épaules pour éviter de le perdre une nouvelle fois.
- Allez, bonhomme, dis-moi où tu trouves tes barbes de papa!
Il lui désigna du doigt un chapiteau rouge et Godric fendit la foule pour parvenir au stand. Une femme toute ronde et habillée tout de rose leur fit un grand sourire et pinça la joue du môme.
- Dis donc, Tim, encore une barbapapa? Tu sais que tu vas avoir mal au ventre, si tu en mange trop! Tu vas gonfler comme un ballon et t'envoler!
- C'est pas pour moi, madame Mathilda, c'est pour le monsieur! Il est triste, le monsieur, mais les clowns, c'est pas triste, alors il faut qu'il mange une barbapapa!
La femme se tourna vers Godric et l'observa avec un regard intéressé.
- Et qui c'est, ce monsieur?
Il prit sa main couverte de bagues par dessus la table et l'embrassa, ce qui la fit glousser.
- Mon nom est Godric, madame, Godric Gryffondor. C'est un plaisir de vous rencontrer.
- Mathilda Thompson, enchantée! Pour vous, beau jeune homme, la maison fait volontiers cadeau!
Et elle gloussa de plus belle. Godric lança un regard interrogatif au petit garçon, qui secoua la tête en levant les yeux au ciel. Pendant ce temps, Mathilda avait plongé un bâton dans sa machine et le ressortit couvert de cette espèce de coton rose.
- Dites-moi, vous êtes sûre que cela se mange?
Tim arracha un morceau de la sucrerie et l'enfourna dans sa bouche. Mathilda s'occupait d'un autre client et ne pouvait donc pas lui répondre. Godric haussa des épaules et imita le môme. Si jamais il lui arrivait quelque chose, et bien tant pis pour lui.
- Eh... Ce n'est pas si mauvais que ça, finalement...
Godric déchira un autre morceau de sucre et essuya sa bouche collante avec le revers de sa main sans aucune élégance. Si Rowena le voyait, elle en piquerait une crise! Cette pensée le fit rire et Tim lui tapota le bras.
- Tu vois, monsieur, qu'une barbapapa ça guérit tout!
Godric sourit au gamin et le fit grimper de nouveau sur son dos.
- Alors, où va t-on maintenant?
- Le grand huit! Le grand huit!
- Et c'est où, le grand huit?
Tim lui montra un immense réseau de rails tordus dans tous les sens d'où s'échappaient régulièrement des cris. Bah, se dit Godric, ce n'est pas un bête jeu qui va me faire peur, j'ai déjà combattu des dragons après tout!
Cinq minutes plus tard, Godric regrettait déjà sa belle assurance. Le gamin, tout juste la taille réglementaire pour l'attraction, affichait un sourire réjoui, tandis que le preux sorcier commençait à lister tous les sorts possibles pour s'enfuir d'ici.
- Attention messieurs-dames... C'est parti!
La machine s'ébranla et commença à prendre de la vitesse, ce qui poussa Godric à resserrer sa prise sur son siège. Ils s'élevèrent à plusieurs mètres de hauteur, ralentirent... Puis l'engin fit face à la pente monstrueuse et c'en fut trop pour lui.
- AAAAAAAH!
A côté, Tim rigolait comme un fou et levait les bras pour sentir le vent lui fouetter la peau. Godric, lui, avait définitivement laissé son estomac quelque part dans la descente.
Lorsqu'ils descendirent enfin de la machine infernale, le sorcier avait les jambes tremblantes et le visage anormalement verdissant. Plus jamais, se promit-il. Plus jamais.
En réalité, il aurait même fui à toutes jambes s'il avait pu, seulement Tim n'était pas de cet avis, il ne voulait pas fâcher le môme.
Non, Tim, ce qu'il voulait, c'était jouer à la pêche aux canards. Godric avait un peu de mal à s'imaginer comment on pouvait bien pêcher des canards au beau milieu de cet endroit, mais bon, après tout ce qu'il lui était arrivé d'invraisemblable aujourd'hui, il avait cessé d'essayer de comprendre.
C'était donc ainsi que Godric s'était retrouvé avec une minuscule canne à pêche entre les mains, guettant le canard rose, "parce que avec on a le gros doudou gorille, tu vois monsieur". Malheureusement, il n'était pas très délicat ni précis, ce qui fit rouspéter Tim.
- Dis donc monsieur! Et mon doudou?
Et finalement, le canard rose apparut devant eux, et Tim l'attrapa d'un mouvement habile de canne. Le forain leur tendit l'énorme singe et Godric ébouriffa les cheveux du môme.
- Bravo gamin!
- Ouaaais monsieur! Ouga ouga!
- Alors, où est-ce que tu veux aller, maintenant?
- C'est tard, il fait tout nuit... Je veux voir maman...
- Elle est où, ta maman?
Tim le prit par la main et le conduisit jusqu'à un stand de lancer d'anneaux, sa peluche sous le bras. Une femme au visage souriant attrapa le gamin dans ses bras et le couvrit de bisous.
- Tim, mon coeur! Où étais-tu passé? Tu t'es bien amusé?
- J'ai joué avec un monsieur, on a fait le manège! Il est trèèès très grand et il a une cape!
- Ah oui? Et il est où, ce monsieur?
- Juste là, regarde!
Tim se retourna pour montrer Godric à sa mère, mais il n'y avait plus personne.
- Bah, il est parti...