Des vacances, cela faisait bien longtemps qu’Hermione ne s’en était pas pris. Elle avait toujours énormément de travail au ministère et à chaque fois qu’elle terminait un dossier, deux autres venaient atterrir sur son bureau. Des dizaines de pages, plusieurs audiences par semaines, un nombre incalculable d’heure passées à analyser les différents cas… Elle se levait tôt le matin pour se rendre au ministère et il lui arrivait souvent d’y rester jusqu’à tard le soir. Le pire dans tout ça, c’est qu’elle adorait son job, travailler sans relâche ne lui était pas difficile, au contraire, elle se sentait utile. Il n’était donc pas rare qu’elle oublie de se reposer tant elle était occupée à assurer le droit des elfes ou des centaures.
Cette année, c’était Rose qui lui avait demandé de prendre des vacances. Ron l’avait fait plusieurs reprises, lui affirmant que ses enfants ne demandaient qu’à passer du temps avec elle mais elle devait bien avouer qu’elle avait eu du mal à l’accepter. Il avait fallu que sa fille de neuf ans entre un soir dans son bureau sur la pointe des pieds et la supplie d’arrêter de travailler autant pour qu’elle réalise à quel point c’était important qu’elle prenne une pause. Rose avait fait toutes une liste de bonnes raisons pour lesquelles Hermione devait prendre des vacances et pour chacune, elle avait un argument parfaitement préparé et répété auquel Hermione n’avait rien à redire. Au début, cela l’avait fait sourire. Rose lui ressemblait beaucoup, avec sa rigueur dans le travail et son regard passionné lorsqu’elle présentait finalement ses conclusions. Cependant, voir sa petite fille lui se battre autant pour simplement demander à sa maman de travailler moins lui fit l’effet d’une douche froide. Une enfant de neuf ans n’avait pas à supplier sa mère ainsi simplement pour pouvoir passer du temps avec elle. La décision d’Hermione avait été très facile à prendre.
Ils avaient alors choisi d’aller camper près d’un ruisseau, au sud du pays. Hermione n’était pas une très grande fan de camping. Elle n’appréciait que très moyennement de voir les fourmis courir sur son sac de couchage et après une semaine, elle commençait à regretter le confort de sa maison londonienne. Il fallait aussi dire qu’elle n’avait gardé que des souvenirs très amers de ses précédentes expériences de camping en pleine nature. Pourtant, chaque jour, les rires de ses enfants qui s’amusaient dans la nature lui rappelaient que les choses avaient changées et qu’aucun danger ne les poursuivait plus.
Cet après-midi-là, Hermione était allongée dans l’herbe à lire un magazine féminin. Dire qu’elle n’était pas adepte de ce genre de lecture était un doux euphémisme. Ils étaient pleins d’histoires trop farfelues pour être vraies, d’anecdotes souvent atrocement crues et de conseils généralement stupides. Mais il était parfois bon de lire sans avoir à réfléchir. Sous le doux soleil de juillet, la légèreté de ces récits lui faisait du bien.
Toute la petite famille profitait joyeusement de ces vacances méritées. Assise dans le ruisseau, Rose, construisait un barrage fait de galets dans l’espoir de créer un bassin pour retenir les petits poissons qui nageait dans le cours d’eau. L’eau clapotait contre les galets, le vent soufflait dans les feuilles et Rose chantait. Entendre la petite voix de sa fille entonner de jolies mélodies alors qu’elle barbotait dans l’eau était étrangement relaxant pour Hermione.
Hugo, lui, était occupé à chercher des trésors. Il fouillait la terre à la recherche de billes, de capsules de bouteilles ou encore de pièces de monnaie oubliées par d’autres campeurs. Il marmonnait des paroles incompréhensibles, se racontant certainement des histoires passionnantes de pirates ou de chercheurs d’or. Lorsqu’il trouvait quelque chose, il lâchait une exclamation, ravi, et courait rincer son trésor pour mieux l’observer. A plusieurs reprises, il était venu montrer à sa mère ses trouvailles, un sourire fier planté sur le visage. Hugo était un collectionneur et Hermione le savait bien.
Enfin, Ron s’acharnait sur le barbecue. Régulièrement, il lâchait un juron après avoir approché son nez un peu trop près du feu. Il avait catégoriquement refusé d’employer la magie, affirmant que cette semaine de vacances devait être un retour à la nature, façon moldue ! Après près de deux heures, il arrivait doucement à un résultat satisfaisant. Les braises étaient finalement rougeoyantes et l’odeur de feu de bois flottait dans l’air, au plus grand plaisir d’Hermione. Enfant, son père disait que l’été ne commençait que lorsque le premier barbecue avait été allumé. L’été était enfin là, pensa-t-elle.
Elle tourna la page de son magazine, appréciant le touché du papier glacé sous ses doigts. Ces revues étaient vraiment un ramassis d’âneries ; elle eut un sourire. L’article qu’elle lisait faisait la liste de nombreux conseils à suivre lorsque l’on voulait séduire un homme. Certains étaient basiques et pas franchement utiles, d’autres au contraire étaient si absurdes qu’ils vous faisaient dresser les cheveux sur la tête ! Le numéro 42, par exemple : affinez votre taille. Hermione leva les yeux au ciel. Que voulaient-ils dire par « affinez votre taille » ? Sous entendaient-ils que les hommes ne se fiaient qu’au physique ? Quel conseil stupide ! C’était à cause de journalistes et d’articles comme celui-ci que les jeunes filles et les femmes de son époque étaient pleines de complexes concernant leur apparence. Elle ne savait pas quel était l’abruti qui avait écrit ça mais il méritait qu’elle lui envoie une beuglante.
– C’est prêt ! s’exclama Ron.
Hermione leva les yeux et eut un sourire. Il se tenait là, les mains sur les hanches, le torse bombé et le visage rougi par la chaleur du barbecue. Hermione le trouva très beau. Elle se leva et alla chercher les petits pains dans la tente. Au menu : hot dogs. Qu’est-ce qu’on ne faisait pas pour faire plaisir à ses enfants ! Elle fut rapidement rejointe par Rose qui lui raconta, tout excitée, comment elle avait construit son barrage. Elle y avait déjà recueilli trois poissons qu’elle avait nommés Némo, Dorry et Marin.
Ron plaça une saucisse dans chacun des petits pains et tendit le ketchup à sa fille qui s’empressa de noyer son hot dog sous la sauce tomate. Hermione leva les yeux au ciel, plus amusée qu’agacée. Depuis que Ron avait découvert le ketchup, il en était devenu accro et avait doucement entrainé ses enfants dans son addiction.
Elle s’apprêtait à servir son fils lorsqu’elle avisa la couleur de ses mains.
– Hugo, mon chéri, vas te rincer les mains dans le ruisseau, s’il te plait ; elles sont pleines de terre.
Le petit garçon fit la moue, clairement déçu de ne pas pouvoir croquer à pleine dents dans son déjeuner.
– Et ne touche pas à mon barrage ! lui cria Rose. Si tu le casses, je te transforme en ver de terre !
– Rose, ne parle pas comme ça à ton frère, réprimanda Ron.
– Mais Papa, il casse toujours toutes mes affaires ! Moi je l’embête jamais quand il fait ses trucs. D’abord, ils sont trop nuls ses jeux, faut toujours aller creuser la terre et moi j’aime pas–
– Maman !!! s’écria Hugo depuis le cours d’eau.
Hermione sursauta et s’empressa de poser son déjeuner. Courant vers son fils, elle pria pour qu’il ne se soit pas blessé. Déjà, il pouvait parler, cela devait signifier qu’il ne s’était pas noyé. N’est-ce pas ? Elle arriva auprès de son fils et son cœur manqua un battement. Hugo allait bien, il se tenait debout près du ruisseau. Non, ce qui l’effraya, ce fut ce jeune homme allongé dans l’eau, inconscient.
– J’te jure que j’ai rien fait. J’étais en train de me laver les mains et il a transplané juste là, dans l’eau. Pourquoi est-ce qu’il a transplané dans l’eau ?
– Maman ? intervint Rose. Est-ce que c’est du sang ? demanda-t-elle en montrant du doigt la trainée rouge qui s’écoulait jusque dans le petit aquarium de Rose.
– Ron ! s’écria Hermione en direction de la tente. Apporte-moi l’essence de Dictam !
Elle avait laissé sa baguette dans son magazine, pour marquer la page. C’était vraiment la chose la plus idiote qu’elle pouvait faire. Elle envoya Rose chercher la potion et s’approcha du jeune homme. Il avait peut-être vingt ans, certainement pas plus, et un sacré morceau de chair semblait manquer à hauteur de sa hanche. Il avait probablement tenté de transplaner au cœur de leurs sortilèges de protection et s’était désartibulé. Elle savait pouvoir le soigner alors elle allait le faire. Mais cet inconnu pouvait s’avérer dangereux et pour cette raison, elle ne le lâcherait pas des yeux.
Note d'auteur :
Bonjour à tous !
Ce recueil est ma participation au concours A Vos Claviers 2014. A la base nommé "L'été de toutes les surprises" j'ai décidé de le renommer pour correspondre un peu plus à ce qui m'inspire réellement quand j'écris : la musique.
J'espère que ça vous plaira et que ça m'aidera à me remettre à l'écriture ^^
Note de chapitre:
Réponse au Thème 1 du concours. L'action devait se passer au bord de l'eau, mettre en scène le chiffre 42, citer les quatre éléments et évoquer les cinq sens. Il semblerait que 1 se dise superhardquetuvasjamaisyarriver en japonais ^^
A l'origine, ce texte devait être le premier chapitre d'une fic longue. Mauvaise idée ! Au delà du fait que c'était trèèès compliqué de faire coller l'histoire aux thèmes (surtout quand on n'a aucune idée de ce que va raconter l'histoire), j'ai décidé de renoncer quand j'ai compris que différentes maisons jugeraient chacun des thèmes. Quel intérêt pour vous de ne lire que le chapitre 3 ? Désolée si certains sont déçus, je comprendrais que mes votes en pâtissent *yeux de chien battu et malheureux parce que personne ne veut jouer avec lui* Bonne lecture malgré tout !
Note de fin de chapitre :
Merci d'avoir lu !
Pour ceux qui se posent la question, je n'ai aucune idée de qui est cet homme. Dans ma tête il était américain, amnésique et avec pleiiin de cartes d'identité différentes dans son porte feuille. Un agent secret ? Un espion ? Un terroriste ? Je crois qu'on saura jamais.
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