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News

Nuit du vendredi 25 octobre 2024


Chers membres d'HPF,

Nous vous informons que la 148e édition des Nuits d'HPF, placée sous le signe de l’épouvante, se déroulera le Vendredi 25 octobre à partir de 20h. N'hésitez pas à venir découvrir les nuits et vous inscrire !
Pour connaître les modalités de participation, rendez-vous sur ce topic.
A très bientôt !


De L'Équipe des Nuits le 09/10/2024 12:52


Nuit HPF du 23 août 2024


Chers membres d'HPF,

Nous vous informons que la 147e édition des Nuits d'HPF se déroulera le Vendredi 23 août à partir de 20h. N'hésitez pas à venir découvrir les nuits. vous inscrire !
Pour connaître les modalités de participation, rendez-vous sur ce topic.
A très bientôt !



De Équipe des Nuits le 19/08/2024 00:41


Programme de juillet des Aspics


Bonsoir à toustes !

Un peu de lecture pour vous accompagner en cette période estivale... Vous avez jusqu'au 31 juillet pour, d'une part, voter pour le thème de la prochaine sélection ici et, d'autre part, lire les textes de la sélection "Romance" du deuxième trimestre 2024, et voter ici !

Les sélections sont l'occasion de moments d'échange, n'hésitez pas à nous dire ce que vous en avez pensé sur le forum ou directement en reviews auprès des auteurices !


De L'Equipe des Podiums le 11/07/2024 22:30


Assemblée Générale 2024


Bonjour à toustes,

L'assemblée générale annuelle de l'association Héros de Papier Froissé est présentement ouverte sur le forum et ce jusqu'à vendredi prochain, le 21 juin 2024, à 19h.

Venez lire, échanger et voter (pour les adhérents) pour l'avenir de l'association.

Bonne AG !
De Conseil d'Administration le 14/06/2024 19:04


Sélection Romance !


Bonsoir à toustes,

Comme vous l'avez peut-être déjà constaté, sur notre page d'accueil s'affichent désormais des textes nous présentant des tranches de vie tout aussi romantiques ou romancées les uns que les autres ! Et oui, c'est la sélection Romance qui occupera le début de l'été, jusqu'au 31 juillet.

Nous vous encourageons vivement à (re)découvrir, lire et commenter cette sélection ! Avec une petite surprise pour les plus assidu.e.s d'entre vous...

Bien sûr, vous pouvez voter, ça se passe ici !


De Jury des Aspics le 12/06/2024 22:31


145e Nuit d'écriture


Chers membres d'HPF,

Nous vous informons que la 145e édition des Nuits d'HPF se déroulera le Vendredi 14 juin à partir de 20h. N'hésitez pas à venir découvrir les nuits. vous inscrire !
Pour connaître les modalités de participation, rendez-vous sur ce topic.
À très bientôt !


 


De L'équipe des nuits le 12/06/2024 12:33


Diplomatie par AlbusDumbledore

[8 Reviews]
Imprimante
Table des matières

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Note d'auteur :

Salut à tous ! Voici donc la fic-cadeau d'Ellie pour ce Noël. Après avoir un peu hésité, je me suis tourné vers le personnage de Dominique dans une histoire assez originale dans le fond. Un grand merci à flodalys pour ses corrections de dernières minutes !

Les personnages et l'univers appartiennent à J.K. Roxling. J'assure ne pas gagner d'argent en écrivant cette fiction.

Note de chapitre:

Je vous souhaite à toutes et à tous une bonne lecture !

Diplomatie

 

 

 

 

 

C’était la panique. Il était déjà plus de huit heures, et Dominique n’avait toujours pas fini de prendre sa douche. Elle y était entrée une première fois avant de réaliser qu’elle portait encore ces pantoufles et son bas de pyjama. La seconde tentative avait été plus fructueuse, mais l’eau chaude avait décidé de ne jamais se montrer. Encore cette satanée plomberie défectueuse !

Sortant aussi vite qu’elle le pût sans glisser, Dominique attrapa sa robe de sorcière et, tout en l’enfilant, commença à se préparer son petit-déjeuner. Elle jetait toute les trente secondes un coup d’œil à sa montre, espérant que le temps ralentisse, s’arrête ou, mieux, s’inverse. Il n’en fut malheureusement rien. Elle avala d’une traite sa tasse de café, goba une tartine et bourra sa bouche de deux tranches de lard à moitié crues. Entre deux bouchées, elle essaya d’ordonner sa longue chevelure.

Sans se soucier du chaos qui s’était abattu sur son studio depuis son réveil, Dominique attrapa son sac et transplana directement au Ministère. Lorsqu’elle rétablit son équilibre, elle était dans l’Atrium.

Celui-ci grouillait déjà d’une folle activité. Un coup d’œil à sa montre lui indiqua qu’elle avait limité les dégâts d’une demi-heure seulement. Pourquoi avait-elle décidé de rester si tard à la soirée organisée par Scorpius Malefoy pour son acceptation à l’Académie d’Apprentissage des Aurors ? Le jeune homme avait invité tous ses amis, et Dominique – en tant que Préfète-en-chef qui l’avait poussé à poursuivre son rêve – avait été conviée.

Elle avait été la première surprise de l’invitation, n’ayant plus parlé à Scorpius depuis qu’elle avait quitté Poudlard plus de trois ans plus tôt. Son oncle Ron aurait sans doute fait une attaque en apprenant qu’elle était allé au Manoir Malefoy, mais Dominique savait qu’il en aurait fait probablement une deuxième s’il apprenait qui elle avait vu.

La fête avait duré jusqu’à tard, ou plutôt tôt le matin, et Dominique avait à peine dormi. Elle essaya de frayer un chemin au milieu de la foule compacte, mais c’était un miracle qu’elle ne bouscule personne en s’effondrant de sommeil. Lorsqu’elle atteignit enfin un des ascenseurs, elle se cala contre l’un des murs pour pouvoir se reposer un peu. Vivement qu’elle arrive à son bureau, où elle pourrait s’affaler sur sa chaise.

Les portes s’ouvrirent au niveau cinq et Dominique profita de la cohue pour se laisser porter en dehors de la cabine. Elle espéra qu’on ne remarque pas trop ses yeux rougis de fatigue. Prenant ensuite une grande inspiration d’air frais, elle se dirigea vers les bureaux de la section britannique de la Confédération internationale des sorciers. Elle était la première de la famille, depuis l’oncle Percy, à travailler au Département de la Coopération magique internationale.

 

Si cela avait surpris beaucoup de monde, Dominique avait toujours eu la certitude que c’est ce qu’elle voulait faire : aider à ce que les sorciers du monde entier collaborent ensemble. Elle avait beaucoup voyagé au cours de son enfance, principalement entre l’Angleterre et la France, pour voir ses grands-parents. Cependant, de temps à autres, Bill et Fleur partaient dans un pays étranger avec leurs enfants pour leur faire découvrir le monde.

Ce fut au cours de ces voyages que le désir de Dominique s’était formé. Elle avait été passionnée par les traditions étranges des brésiliens, par les cités magiques du Mexique et encore plus par les châteaux hantés d’Europe. Au cours de ces différents voyages, même en étant petite, elle avait remarqué que les relations entre l’Angleterre et le reste du monde étaient un peu tendues.

Ses parents lui avaient en effet confirmé qu’après la chute du Mage Noir Tom Jedusor, beaucoup de pays avaient accusé le Ministère britannique d’avoir délibérément laissé faire et le considéraient responsable de la mort de nombreux né-Moldus. Si bien que lorsque la petite famille arrivait dans un nouveau pays par Portoloin, on leur lançait souvent des regards de travers sur leur passage. Jusqu’à ce qu’on reconnaisse Bill et Fleur.

Depuis, les tensions s’étaient calmées et il n’y avait plus quelques extrémistes pour menacer l’Angleterre de poursuites internationales. Kingsley Shacklebolt avait fait un travail extraordinaire pour renouer les relations internationales que les Mangemorts avaient rompues durant son mandat, avant sa fin brutale plus de cinq ans auparavant. C’était cela qui avait poussé Dominique, au cours de sa scolarité à Poudlard, à tourner ses études vers la diplomatie : éviter que de pareils choses surviennent. Elle ne voulait plus qu’une petite fille aille dans un pays étranger et s’y sente exclue. Elle voulait que les pays apprennent à mieux collaborer ensemble.

Si Jedusor s’était montré si dangereux, c’est parce que le Ministère n’avait pas cherché des alliés outre-Manche et était resté dans son coin. Après tout, Mr Binns n’avait-il pas martelé lors d’un de ses cours que si le Mage Noir Grindelwald avait été défait, c’était uniquement par l’intervention d’Albus Dumbledore ? Le Ministre de la Magie de l’époque, Leonard Spencer-Moon, l’en avait exhorté après que ces homologues français, allemand et russe l’eût contacté à maintes reprises. Pour Dominique, c’était la preuve éclatante que les différents pays devaient s’allier pour vaincre les Forces du Mal.

Malgré tout le respect qu’elle avait pour Harry, elle ne considérait pas les Aurors capable d’empêcher les Mages Noirs de gagner en puissance. Certes, les unités spéciales de lutte contre les Forces du Mal des différents pays étaient très utiles contre les sorciers pensant vivre un trip en se plongeant dans la Magie Noire ; mais pour lutter contre des Grindelwald, des Jedusor ou leurs plus fervents partisans, il fallait une collaboration magique internationale unie et forte.

 

Dominique ouvrit la porte du bureau et tomba immédiatement sur sa supérieure, Morag MacDougal. C’était une femme rousse de grande taille, qui était de la même année qu’oncle Ron. Elle avait été répartie à Serdaigle et n’avait pas vraiment croisé le chemin du Trio de Poudlard pendant leurs aventures.

C’était une belle femme extrêmement intelligente, ces yeux verts ayant la capacité de vous donner l’impression d’être scruter de part en part. Elle avait la capacité d’analyser très rapidement les situations, même les plus critiques, et trouver la réponse la plus adaptée pour, dans un premier temps, limiter les dégâts, puis inverser la tendance.

Le tout doublé d’un caractère quasiment inné d’écouter les gens parler avec patience et dialoguer dans un climat serein. C’est grâce à cela qu’elle avait obtenu le poste de Manitou d’Angleterre auprès de la Confédération internationale des sorciers. Elle était d’une nature calme et gentille, bien qu’elle pût se montrer extrêmement stricte et sévère envers ses conseillers. MacDougal aimait le travail bien fait et s’assurait qu’il le soit.

Dominique avait beaucoup appris avec elle en quatre mois qu’au cours des trois ans qu’avaient duré sa formation. La jeune femme comprit rapidement qu’elle allait se faire passer un savon lorsqu’elle croisa le regard de sa supérieure.

« Je vois qu’on aime traîner le matin, Weasley.

─ Je vous demande pardon, Mrs MacDougal. Je… j’ai eu un imprévu hier soir…

─ Oui, oui. Toujours des imprévus. Je sais que votre famille est nombreuse et que vous organisez tout un tas d’évènements en permanence, mais cela fait déjà trois fois depuis le début du mois.

─ Je suis vraiment désolée. Je vous assure que…

─ Ne me faites pas de promesses dont vous n’êtes pas sûre de pouvoir tenir, l’interrompit MacDougal. Cela évitera que je perde ma confiance en vous. Je préfère encore que vous arriviez en retard ponctuellement que vous me promettiez de ne plus jamais arriver en retard.

─ Euh… d’accord, concéda Dominique, quelque peu déstabilisée.

─ Maintenant que nous avons réglé ce problème, je voudrais que vous vous mettiez au plus vite sur le dossier de la Loi Phénix.

─ Je travaille dessus jour et nuit madame, assura Dominique.

─ J’en suis persuadée. Nous devons nous rendre à Paris dans l’après-midi pour régler ce problème le plus rapidement possible. J’ai besoin de vous là-bas. Vous savez que le Ministre tient absolument à voir cette loi voter par la Confédération.

─ Je serai prête.

─ Bien. J’ai un rendez-vous avec le Ministre pour mettre au point notre stratégie. Je viendrai vous chercher à quatorze heures. »

MacDougal se retourna sans attendre la réponse de Dominique. Celle-ci resta immobile quelques secondes, regardant la Manitou entrer dans son bureau. La jeune femme ne put s’empêcher de remarquer une fois de plus le charisme et la sérénité qui s’échapper de sa supérieure, une sorte de calme complètement inébranlable qui avait le don de vous rassurer mais aussi de vous mettre sur vos gardes : on ne savait jamais ce que les personnes calmes pensaient réellement. Sortant de ses rêveries, Dominique bifurqua vers son bureau.

Sur la porte de celui-ci était inscrit « Dominique Weasley-Delacourt – Bureau de liaison de la francophonie magique » en lettre d’argent. Concrètement, cela signifiait que Dominique était chargée des relations avec les pays et communautés magiques francophone avec l’Angleterre.

Ses voyages chez ses grands-parents lui avait permis d’apprendre le français et de devenir bilingue, comme Victoire et Louis. Leur mère, Fleur, avait mis un point d’honneur là-dessus. Quant au nom sur le bureau, c’était pour des raisons purement pratiques : les francophones étaient bien souvent incapables de prononcer le patronyme de son père sans l’écorcher, et les anglophones de même avec le patronyme de sa mère. Elle avait donc opté pour les deux, afin que de ne plus entendre de Ouesselait ou de Dulacore.

Elle posa sa sacoche sur son bureau, arrosa la plante qui trônait à proximité de la fenêtre magique – le temps du jour étant similaire à celui extérieur : blanc enneigé – puis s’installa sur sa chaise. Elle sortit un épais dossier contenant des liasses de parchemins plus ou moins bien regroupés en semble. Dessus était écrit « Loi Phénix – Négociation avec la France ». La Loi Phénix était une loi qu’avait proposée le Ministre Shacklebolt au Magenmagot.

 

La loi avait pour but de créer une unité sorcière internationale qui regrouperait toutes les informations des unités similaires aux Aurors, et consultable par tous. Cela dans le but de pouvoir lutter contre les Mages Noirs afin de mieux les traquer. Le Magenmagot avait voté à l’unanimité pour la ratification de cette loi, permettant ainsi au Ministre de la proposer auprès de la CIS. Pour la rendre effective, les autres pays devaient la ratifier en la soumettant à leur assemblée législative.

Plusieurs l’avaient fait avec le même enthousiasme, d’autres avaient dû jouer des forceps. Cependant, il restait encore quelques pays, dont la France, qui refusait tout net de la ratifier telle quelle. Or, de par l’importance de sa communauté magique sur le plan international, la France était un des acteurs essentiels à la mise en place d’une telle unité.

D’autant plus que de nombreux pays, notamment en Afrique mais aussi l’Indochine, la Belgique ou la Suisse, s’alignaient sur sa ligne de conduite en raison des relations étroites qu’entretenaient ces pays. Il ne se passait une journée sans que la France fasse transmettre par ses Délégués-mages à la diplomatie un message demandant une modification du texte. Le nom provisoire, donné dans la loi, était Intermagic mais c’était encore sujet à modification une fois que tous les pays l’auraient ratifiée.

Depuis son arrivée, Dominique passait ses journées à rédiger des courriers pour tenter de faire changer d’avis les français, en faisant des concessions dans d’autres projets de lois ou de normes en cours ; et traduisait les réponses pour MacDougal. La Loi Phénix occupait la plus grande partie de son temps au Ministère.

Les discussions étaient d’autant plus difficiles depuis que la France avait battu l’Angleterre lors d’un match de Quidditch l’été dernier et que Rita Skeeter avait sorti un article traitant les français de « sale mangeurs de fromages qui puent et d’escargots dégoûtants », jetant un froid entre les deux pays.

Le Ministère n’avait pas réussi à étouffer l’esclandre à temps et la France en avait eu vent et l’avait très mal pris – Fleur avait d’ailleurs envoyé une lettre piégée d’un maléfice à Skeeter en réponse. Le rôle de Dominique était donc de tenter de rendre le souci d’apaisement souhaité par MacDougal entre les deux pays.

 

Dominique travailla toute la matinée sur le dossier, révisant les positions des Français – qui n’étaient pas très explicites au fond – ainsi que les arguments mis en avant par le Ministre de la Magie. C’était un travail laborieux mais nécessaire, et Dominique avait vraiment l’impression qu’elle faisait avancer les choses. À quatorze heures précises, MacDougal frappa à sa porte.

« Vous êtes prêtes ?

─ Oui, répondit Dominique. Est-ce que le Ministre de la Magie vient avec nous ?

─ Non. Je ne pense pas qu’on arrive à un accord aujourd’hui. Mais il est temps de passer à la vitesse supérieure, vu que la correspondance écrite par Délégués-mages interposés ne suffit plus. De plus, la présence de Mr Shacklebolt n’est pas nécessaire puisqu’il n’y a pas de signature de traité. Il faudra probablement faire des concessions et passer des contrats, mais ce sera pour après.

─ D’accord, fit Dominique en prenant ses affaires et sortant derrière MacDougal. Nous avons quelles latitudes pour agir ?

─ Le Ministre nous donne carte blanche. Du moment que nous ne leurs promettons pas l’Angleterre, tout est bon.

─ Euh…

─ Je plaisante, railla MacDougal. Nous devons rester dans les limites du raisonnable. Même si ce projet tient très à cœur à le Ministre, il n’est pas important au point de devoir concéder tout et n’importe quoi.

« Nous devons rester en position d’avantage par rapport à la France si nous voulons pouvoir proposer nos projets, » expliqua-t-elle alors qu’elles entraient dans un ascenseur,  « tout en étant suffisamment coopératifs pour accepter les leurs.

« Si nous leurs donnons tout et n’importe quoi, nous n’aurons plus aucun poids par rapport à eux, ce qui pourrait créer des situations dangereuses à l’avenir.

─ Mais… la France est nécessaire à la réalisation de l’Intermagic, » fit remarquer Dominique alors qu’elles sortaient au niveau du Département des Transports magiques. « Sa communauté est une des plus importantes et influentes du continent. Si la Brigade de Gardes de la Magie ne coopère pas, nous perdons une source d’information importante.

─ Je vois que vous avez bien potassé le sujet, » observa MacDougal après un moment de silence. « C’est très bien, mais vous devez garder quelque chose en tête Weasley : la position internationale de notre pays ne peut pas être mis en balance, même face au projet le plus important qu’il soit.

« La Loi Phénix est une très bonne chose, je vous l’accorde, mais si elle doit se faire sans la France, elle se fera sans la France. Nous ne pouvons pas menacer ou attaquer un pays étranger parce qu’il ne veut pas ratifier un projet de loi…

─ Mais leurs arguments sont vagues, non fondés…

─ C’est pour cela que nous nous y rendons, Weasley. Pour tenter de changer la donne. »

Puis d’un regard, MacDougal mit fin à la conversation. Les deux diplomates se dirigèrent vers l’Office des Portoloins puis s’orientèrent vers le Hall International, qui était le point de départ et d’arrivée.

MacDougal montra à l’un des vigiles de surveillance un parchemin sur lequel était apposé la signature du Ministre, ce qui leurs permit d’éviter la foule de gens amassés se rendant à l’étranger, ainsi que les fouilles de sécurité habituelles. On les conduisit immédiatement vers une passerelle en verre où les attendaient un autre employé de l’Office.

Celui-ci regarda le même document puis leur fit signe de se rendre vers une plateforme où se trouvait une règle en bois cassée en deux. MacDougal et Dominique posèrent leur doigts sur le Portoloin et presque aussitôt, elles furent aspirer dans le vortex qui les mena directement au Conseil de la Magie, siège du gouvernement magique français.

Elles arrivèrent dans un hall très similaire dans sa conception à celui de Londres, à la différence que les uniformes des employés étaient bleus et vert foncé. Dominique remarqua rapidement qu’un sorcier semblait les attendre à la sortie de la passerelle. Elle le reconnut tout de suite : il s’agissait de Félix Faye, un ancien camarade de sa mère à Beauxbâtons.

« Bonjour, » les accueillit-il en anglais teinté d’un léger accent, « et bienvenues en France. Je suis Félix Faye, chargé des relations avec les pays anglophones.

─ Bonjour, répondit MacDougal. Est-ce que la Manitou Ledouray est prête à nous recevoir ?

─ Oui, Mme Ledoré vous attend dans son bureau. Je vous prie de me suivre.

─ Votre Président de la Magie sera-t-il présent lors de notre entretien ?

─ Non, avoua Faye, mais il a toute confiance en Mme Ledoré. Elle est la voix du Président de la Magie et a toute l’autorité nécessaire pour discuter avec vous. »

Alors que le français les conduisait en dehors du Hall d’arrivée des Portoloins, Dominique ne put s’empêcher de remarquer qu’il semblait extrêmement gêné, comme s’il venait de dire un mensonge ou qu’il cachait quelque chose. N’osant pas partager sa remarque à MacDougal, de peur que Faye ne la surprenne, elle se contenta de suivre docilement l’employé de la République Magique Française. Il les conduisit le long de nombreux couloirs, et la jeune femme ne put s’empêcher de constater que tout le monde ou presque se tournait vers leur direction. Certains hommes s’arrêtèrent même net, ne décollant pas leurs regards de la délégation.

La jeune femme réalisa que c’était elle à l’origine de cette réaction. La tension du voyage avait probablement dû relâcher suffisamment son attention pour qu’elle use de ses pouvoirs de Vélane sans s’en rendre compte. Elle essaya de se détendre un peu et de se concentrer d’avantage, voulant éviter l’accident diplomatique. Si elle était fatiguée au point de ne pas contrôler son pouvoir inné, qu’en serait-il alors de ses compétences acquises ?

 

Comme ses frères et sœurs, Dominique avait hérité du sang de sa mère et des pouvoirs qui en découlaient. Si Victoire était la copie conforme de sa mère et maîtrisait avec le même talent ses capacités ; Dominique et Louis n’avait pas eu la même chance. Louis était physiquement une version masculine de sa mère, cependant en tant que garçon, ses facultés étaient beaucoup moins puissantes. Cela ne l’empêchait pas de s’en servir lorsqu’il voulait séduire des filles, mais ce n’était sans commune comparaison avec ses sœurs.

Dominique, pour sa part, avait plutôt hérité du physique de son père, avec ses yeux bruns et ses cheveux châtains cendrés. Quant à ses pouvoirs de Vélane, elle était loin de les manier avec autant d’efficacité que sa sœur ou sa mère. Il lui avait fallu notamment plus de temps pour apprendre à les maîtriser. Fleur leurs avait expliqué dès leur plus jeune âge qu’il était important de les contrôler, car même s’ils pouvaient se montrer pratiques, ils étaient également très dangereux à la fois pour elles mais aussi les personnes qui les entouraient.

 

Au bout d’une dizaine de minutes, Faye leur ouvrit les portes d’un bureau sur lequel était inscrit en français « Confédération internationale des sorciers – section française ». Lorsque Dominique pénétra dans le bureau, elle constata que celui-ci ressemblait fort à celui de Londres : plusieurs box au centre, des portes sur les côtés pour les différents bureaux de liaison, et une double-porte au fond menant au bureau de la Manitou Ledoré. Celle-ci les attendait d’ailleurs devant.

C’était une femme d’aspect replète, âgée d’une soixantaine d’années, le regard acier rendu plus vif par ses cheveux blanc. Les deux Manitous se saluèrent chacune dans la langue de l’autre, puis entrèrent dans la pièce. Une lourde table en chêne trônait au milieu. Ledoré s’installa sur un fauteuil sur la droite, Faye prenant celui juste à côté. MacDougal contourna la table pour s’installer en face de son homologue française et fit signe à Dominique d’en faire autant.

La jeune femme s’assit sur un fauteuil extraordinairement confortable et pendant une fraction de seconde, elle crut qu’elle allait s’y endormir. Elle se reprit juste à temps. La pièce resta dans le silence une minute avant que Ledoré débute. Elle parlait en français et Dominique mit quelques secondes à comprendre qu’elle devait traduire à MacDougal, qui visiblement ne comprenait rien.

« Au nom du Président de la Magie Pierre Leroy, je vous souhaite la bienvenue en France. Nous espérons que votre voyage s’est bien déroulé.

─ Passons les formalités d’usage, » trancha MacDougal en anglais, Faye s’empressant de traduire. « Un voyage en Portoloin ne prend que quelques secondes, et il est loin d’être inconfortable du moment qu’on sait s’y prendre.

─ Euh… oui… bien sûr. Dans ce cas, commençons. Votre dernier courrier laissait entendre que vous aviez de nouveaux éléments à nous proposer suite à nos demandes de modification. J’aimerai les entendre avant de prendre une décision, ajouta Ledoré soudainement moins avenante.

Madame, vous savez aussi bien que moi que la Loi Phénix est un des projets phares de notre Ministre de la Magie. Plus de la moitié des pays de la Confédération l’ont déjà ratifiée et une trentaine d’autres attendent de la faire passer devant leurs assemblées.

─ Oui, j’ai eu vent du succès du projet de votre Ministre, concéda Ledoré. Cependant, je vous rappellerai que le succès d’un projet de loi international n’oblige pas un pays de devoir s’y soumettre.

─ Loin de notre Ministère l’idée de vous forcer à ratifier cette loi, assura MacDougal. Vous êtes néanmoins bien placée pour savoir que la France et ses alliés constituent une force importante sans laquelle Intermagic ne serait pleinement efficace. Or, s’il n’est pas pleinement efficace, il devient inutile. Son principe repose sur une coopération internationale.

─ Nous avons très bien compris le principe de votre Intermagic. Vous n’êtes pas sans savoir que les Moldus ont une organisation similaire, et que celle-ci est d’ailleurs basée chez nous.

─ Mr Shacklebolt s’en est inspiré, trouvant l’idée ingénieuse, avoua la Manitou britannique.

─ Vous savez donc également que son efficacité reste à prouver, malgré ses décennies d’existence. Vous comprenez donc pourquoi notre Président reste sceptique. »

MacDougal ne répondit pas immédiatement. Dominique pensa qu’elle avait fait une erreur, mais visiblement sa supérieure réfléchissait sans doute à une nouvelle stratégie. Dominique avait tenté de rendre au mieux l’intonation de la Manitou française pour que MacDougal ait toutes les cartes en main. Faye en avait d’ailleurs fait de même.

« Votre Président a parfaitement le droit d’être sceptique, repris MacDougal. N’importe quel chef d’État le serait. Pourtant, notre Ministre insiste sur l’importance du rôle de la France dans la mise en place d’une telle organisation. Vos réseaux au sein des Mage Noirs est sans pareil dans le monde magique. Vos Gardes de la Magie ont un des meilleurs entraînements en la matière et le plus haut taux de succès du continent.

─ Nous en sommes très fier et nous comptons à ce que cela le reste.

─ La Loi Phénix ne changerai rien à ça, plaida MacDougal. En revanche, vos Gardes pourraient transmettre leur savoir à leurs homologues dans les autres pays. Pas uniquement nos Aurors, mais aussi les Magic Services américains, la Magie Kader allemande ou les Sosarasamurais japonais.

─ Pourtant, la formulation de votre Loi Phénix telle qu’elle nous a été envoyée semble favoriser principalement vos Aurors britanniques. Nous ne voulons pas être à la solde de votre Survivant… de pacotille, aussi célèbre soit-il. »

Dominique avait eu une légère hésitation. Pour la première fois, elle avait amoindrie la teneur des propos de la Manitou française, qui s’était montrée beaucoup plus ordurieuse envers Harry. Elle n’avait pas été sûre de la réaction qu’aurait eue MacDougal en l’entendant, mais surtout c’est que Dominique avait senti comme un coup de poignard en plein dans sa poitrine.

Harry était l’homme le plus courageux et gentil qu’elle connaissait. Non pas parce qu’il avait vaincu Jedusor et avait continué à se battre contre les Mages Noirs à la tête du Bureau des Aurors. C’était l’homme.

Elle avait passé des journées entières avec lui et elle savait que c’était quelqu’un de bon et de profondément honnête. Sa célébrité et les livres qui avaient été écrit sur lui en faisaient le modèle que rêvaient de devenir tous les petits garçons ; mais Dominique savait que ce n’était pas entièrement surfait.

L’insulte de Ledoré avait été profondément blessante pour la jeune femme.

« Je vous assure qu’il n’en est rien, avait continué MacDougal. Les formulations du Ministre vous ont peut-être paru plus axées sur l’Angleterre, mais cela a été fait uniquement dans le but de mieux faire passer la loi auprès de notre Magenmagot. C’est pour cela que nous vous avons envoyé par la suite une version à visée plus internationale.

─ Peu importe, rétorqua Ledoré. Notre Brigade de Gardes de la Magie est l’unité la plus avancé dans son domaine du monde. Nous refusons de faire de l’assistanat pour les plus petites unités incapables de faire leur travail correctement.

─ Vous vous méprenez. Ce ne sera pas de l’assistanat, mais de la coopération. Vous pourrez également demander de l’aide.

─ Nous n’en avons pas besoin, écarta la Manitou française. Si j’ai bien compris votre projet, celui-ci implique que vos Aurors – ou quiconque d’autres – s’immiscent dans nos dossiers et affaires afin d’apporter aide et de demander information.

─ C’est le cœur du projet, confirma MacDougal avec vigueur. C’est le meilleur moyen de prévenir l’émergence d’une organisation de Mages Noirs dans nos pays respectifs qui pourraient menacer nos voisins. Les Mangemorts sont restés dans nos frontières, mais les Walpurgis, par exemple, ont demandé plus d’une décennie à être complètement démantelés.

« Avec une organisation comme Intermagic, cela demanderait beaucoup moins de temps. Nous pourrons mettre en place des opérations communes entre pays, augmentant ainsi le nombre de sorciers affectés à l’affaire et travaillant de concert. Si nous restons chacun de notre côté, nous risquons plus de nous mettre des bâtons dans roues qu’autre chose.

─ Vos paroles sont de belles paroles, mais nous ne pouvons ratifier votre Loi.

─ Pourrions-nous au moins avoir vos véritables raisons ? réclama MacDougal. Que l’on puisse tenter de trouver un terrain d’entente, faire des concessions.

─ Vous nous avez déjà proposé de faire des concessions. Et si celles-ci étaient effectivement intéressantes pour nos deux pays, elles ne sont pas suffisantes pour que nous remettions en cause notre droit à la sécurité intérieure.

─ Vous n’arrêtez pas de nous rabâcher le crâne avec votre histoire de sécurité intérieure, tempêta la Manitou britannique. Vous avez peur de quoi ? Qu’on vous envahisse ? La Loi Phénix est un projet de loi basé sur la coopération. Ce qu’elle propose pour notre pays, elle le propose pour le vôtre également.

─ Nous refusons que des organisations étrangères puissent accéder à nos dossiers sensibles ! trancha catégoriquement Ledoré.

─ Quoi ? s’étonna MacDougal. Vous avez peur qu’on fouille dans vos dossiers ? Mais avez-vous seulement lu l’intégralité du projet ? Je ne peux pas croire qu’une Manitou aussi influente que vous ne connaisse pas le terme de coopération. C’est la base de nos relations !

─ J’ai très bien lu votre projet. Et il spécifie un partage des dossiers entre les différents pays. Peut-être que l’Angleterre et d’autres pays sont prêts à le faire, cependant nous refusons catégoriquement que d’autres puissances étrangères accèdent aux nôtres. Il en va de notre propre sécurité.

─ Comment voulez-vous que cela affecte votre propre sécurité ? » s’impatienta MacDougal, complètement désarçonnée. « Ce n’est qu’un croisement d’information sur de possibles Mages Noirs afin de mieux lutter sur le plan international. L’interpellation des Mages Noirs reste de l’autorité du pays où ils résident. La Loi Phénix est juste là pour faciliter les choses par le partage d’informations de nos différents réseaux. »

Ledoré resta dans son silence, tandis que MacDougal essayait de comprendre les tenants et aboutissements. Dominique trouvait la française un peu présomptueuse. Elle se faisait des histoires à dormir debout. La Loi Phénix ne menaçait en rien la sécurité des différents pays qui la ratifiaient. C’était même plutôt l’inverse : elle facilitait au contraire leur collaboration pour capturer des Mages Noirs avant qu’il ne soit trop tard.

Pourquoi Ledoré – ou plus précisément le Président de la Magie – avait-elle si peur qu’on puisse accéder aux dossiers des Gardes de la Magie. D’autant plus qu’ils pourraient en faire de même et Dominique était bien placée pour savoir qu’il y avait encore de sacré squelette dans les placards du Ministère.

Le silence perdura sans que personne ne tente de le rompre. MacDougal ne semblait plus par quel bout prendre la situation, Ledoré étant fermement assise sur ses positions. Dominique se mit à penser qu’elles étaient venues pour rien, sauf perdre du temps. À moins que…

 

La jeune femme se remit à penser à tout ce qui s’était passé depuis leur arrivée. Il y avait tout d’abord Faye qui s’était montré gêné depuis leur rencontre. Dominique avait tout d’abord pensé qu’il cachait quelque chose. Elle avait pensé que c’était en relation avec sa mère, dont Faye avait été amoureux – comme beaucoup d’autres – à Beauxbâtons ; mais Dominique se rendit que ça ne pouvait pas être le cas.

Elle savait que si Faye avait été amoureux de Fleur, c’était probablement à cause de ses pouvoirs de Vélane. Trente ans s’étaient passés depuis, et Dominique vit que le français portait une alliance. Elle se rappela également que c’était essentiellement avec MacDougal qu’il s’était montré gêné. Pourquoi se montrer gêné devant une Manitou d’un autre pays pour une simple amourette ? Faye cachait bien quelque chose, mais c’était probablement une information.

Une information que Dominique et, surtout, MacDougal ne devaient pas connaître. Ledoré semblait intransigeante, mais la jeune femme réalisa qu’elle répétait surtout la même chose, comme si la Manitou récitait un texte. On lui avait donné un texte à dire et elle devait s’y tenir fermement. Pourquoi une diplomate se fermerait-elle à tout discours alors que c’était la base de son travail ?

Dominique se rappela d’un point important : la réaction des employés du Conseil de la Magie à son passage. Elle avait tout d’abord cru que c’était l’effet d’une délégation étrangère avant de réaliser que cela venait de ses pouvoirs de Vélane. La jeune femme avait en toute logique crut que c’était dû à sa fatigue qui avait un peu relâché son attention, lui faisant lancer quelques « décharges » sur son passage, attirant ainsi le regard des autres.

Cependant, elle était fatiguée depuis le matin et elle n’avait rien remarqué d’étrange lorsqu’elle était à Londres. De plus, MacDougal n’avait pas semblée être touchée. Sa supérieure était au courant de son ascendance et lui avait fortement conseillé de contrôler ses pouvoirs au cours d’une mission diplomatique, car cela pouvait plus aggraver les choses que les améliorer.

Si Dominique avait utilisé ses capacités, même sans s’en rendre compte, MacDougal l’aurait forcément remarqué et l’aurait réprimandée. Or, rien de tout ça n’était arrivé. De plus, elle se rappela d’une chose que sa mère lui racontait : au cours de la Bataille de Poudlard, à laquelle elle avait participé, sa présence avait donné énormément d’espoir aux personnes se battant contre les Mangemorts. Et cela, sans même qu’elle ait à avoir utilisé consciemment ses dons.

Dominique réalisa que le regard des employés du Conseil qu’elle avait croisé n’avait pas exprimé l’attirance mais l’espoir. Était-ce pour la même raison que Fleur ? Et surtout, pourquoi Dominique susciterait de l’espoir chez des employés du Conseil de la Magie français ? La solution lui sauta aux yeux.

« Votre Conseil de la Magie est sous le contrôle de Mages Noirs, » déclara-t-elle en français à l’attention de Ledoré. « C’est pour ça que vous refusez de ratifier la loi.

─ Je vous demande pardon ? s’offusqua la Manitou.

─ Weasley, taisez-vous.

─ Des Mages Noirs ont infiltré leur Conseil, expliqua Dominique à MacDougal. C’est pour cela qu’ils ne veulent pas signer. Jusqu’à quel échelon sont-ils impliqués ? demanda-t-elle en français à Ledoré.

─ Je ne vous permets pas de proférer des accusations aussi grossières envers notre humble et prestigieux Conseil de la Magie !

─ Vous devez nous le dire ! insista Dominique. Vous avez vu ce que les Mangemorts ont fait à notre pays ! Il peut arriver la même chose pour vous ! Ratifiez cette loi et nous pourrons vous venir en aide !

─ Dehors ! s’exclama Ledoré. Dehors ! Je vous saurais grès de quitter la France sur le champ ! Vous n’êtes plus les bienvenues ici ! Faye, raccompagnez-les sans plus tarde.

─ Ne faites pas ça ! Nous pouvons vous aider ! Vous ne devez pas rester dans cette situation ! Des gens vivent dans ce pays, ils sont menacés !

─ Dehors !

─ Mais…

─ Ça suffit Weasley, » intervint MacDougal en l’attrapant par l’épaule. « Nous partons. Merci. »

MacDougal sortit du bureau avant même que Faye eut atteint la porte. Elle agrippa fermement le bras de Dominique et l’entraîna à travers les dédales de couloirs. La jeune femme crut entendre des éclats de voix derrière elle et, lorsqu’elle se retourna, elle vit des silhouettes recouvertes de capes noires leur courir après. Les employés les regardaient avec effarement mais Dominique eut la confirmation que leur regard était plein d’espoir lorsqu’ils la virent, avant que celui-ci ne disparaisse lorsqu’ils se détournaient.

MacDougal entra en trombe dans le hall où elles étaient arrivées. Derrière les deux diplomates, des sorciers hurlaient et des sortilèges commençaient à fuser de toutes parts. La Manitou britannique se précipita vers la première plateforme, attrapa le premier Portoloin qu’elle trouva et l’enchanta. Dominique posa son doigt dessus et se sentit immédiatement transporté loin. La jeune femme atterrit à plat ventre sur un sol dur. Lorsqu’elle ouvrit les yeux, elle réalisa qu’elle se trouvait dans le bureau de MacDougal. Celle-ci était déjà à son bureau, rédigeant une lettre.

« Que… que s’est-il passé ? demanda Dominique.

─ Pour une raison que j’ignore, vous avez mis en rogne mon homologue. Et plutôt deux fois qu’une pour qu’elle fasse fi de notre immunité diplomatique. Que lui avez-vous dit ? demanda la Manitou sans lever le regard de sa lettre.

─ Je… je lui ai… J’ai accusé le Conseil de la Magie d’abriter des Mages Noirs en son sein, et de les protéger. C’est pour cela que la France refuse de ratifier la Loi Phénix.

─ Hum… Vous avez des preuves ? »

Dominique expliqua alors à MacDougal le raisonnement qu’elle avait eu dans le bureau de Ledoré, la conduisant à la seule conclusion logique que des Mages Noirs siégeaient au Conseil de la Magie français. Sa supérieure l’écouta sans l’interrompre, continuant à écrire sa lettre. Dominique finit au moment même où MacDougal posa sa plume.

« Je vois. Très bon travail…

─ Vous… vous pensez que j’ai raison.

─ Disons que votre conclusion était une de mes hypothèses devant un tel barrage de la part de Ledoré. D’habitude, nous nous entendons plutôt cordialement. Ça explique aussi pourquoi ils ont lancé les Gardes de la Magie à notre poursuite.

─ Ce… c’était des Gardes ?

─ Oui, j’en ai bien peur. Je dois absolument prévenir le Ministre que la France est peut-être passée sous le contrôle des Forces du Mal. Nous ne savons pas encore quel est le niveau d’infiltration, nous devons avoir plus d’informations.

« Très bon travail Weasley, répéta MacDougal. Je veux que vous me fassiez un rapport détaillé sur ce que vous venez de me dire, pour que je le joigne à mon courrier au Ministre.

─ Très bien. »

Dominique épousseta sa robe et se retourna prête à sortir. Alors qu’elle s’apprêtait à ouvrir la porte du bureau, elle entendit MacDougal se racler la gorge derrière elle.

« Vous ferrez une très bonne diplomate Weasley. Je suis désolée que vous ayez dû assister à ce genre de mission. »

Dominique ne sut pas quoi répondre et se contenta de hocher la tête avec un léger sourire. MacDougal n’était pas généreuse en compliments, qu’elle en donne trois d’un coup à Dominique devait signifier quelque chose. Cependant, les pensées de la jeune femme n’était pas tournées vers la reconnaissance de sa supérieure, mais plutôt sur ce qu’elle venait de vivre.

La France, son deuxième pays de naissance, était sous la menace de Mages Noirs. Ses grands-parents étaient peut-être en danger à l’heure actuelle. Elle sentit monter du fond d’elle-même une envie de les aider par tous les moyens. Dominique venait de prouver qu’elle était capable d’agir à sa façon, en soutenant la coopération magique internationale ; et elle comptait bien continuer jusqu’au bout.

 

Note de fin de chapitre :

Et voilà ! J'espère que cette historie vous a plu même si c'est pas le genre qu'on lit souvent ici. N'hésitez pas à laisser une review ou à me poser une question. J'en profite pour souhaiter encore une fois un joyeux Noël à vous tous ainsi qu'à Ellie !

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