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Campagne Ulule - Interstices



Vous voulez soutenir l'association HPF ? Vous pouvez participer à la campagne Ulule qui permettra de financer le nouveau recueil Interstices, dont les fonds seront reversés aux auteur-ices, à l'illustratrice, ainsi qu'à l'association HPF. Pour plus d'information, n'hésitez pas à consulter notre article sur le blog


De L'équipe des Editions HPF le 07/06/2023 17:13


Trans HPF Month


Parce que notre communauté est une communauté bienveillante qui condamne les propos transphobes de JK Rowling, les bénévoles d'HPFanfic, du Héron et du forum vous proposent un mois en soutien aux personnes trans : nuits à thèmes sur le forum, prompts de la part des équipes de modération, ateliers d'écriture sur ce sujet, mise en avant de ces textes dans l'encart réservé aux sélections sur la page d'accueil... Cliquez ICI pour en savoir plus et nous rejoindre !

De Les équipes d'HPF le 31/05/2023 19:49


132ème Nuit d'HPF


Chers membres d'HPF,


Nous vous informons que la 132e édition des Nuits d'HPF se déroulera le samedi 10 juin à partir de 20h. N'hésitez pas à venir découvrir les Nuits d'écriture en vous inscrivant ici !


Pour en savoir plus sur les Nuits, on vous explique tout sur ce topic.


A très bientôt !



De L'équipe des Nuits le 29/05/2023 11:41


Ajout de nouveaux personnages


Bonjour à tous et à toutes,

Les modératrices d'HPFanfiction vous informent que la liste de personnages a été étoffée de deux noms :

- Isla Black

- Personnage mystère, si vous voulez maintenir l'identité de votre personnage secrète jusqu'à la fin !

 

 


De L'équipe de modération d'HPFanfiction le 17/05/2023 17:11


131ème Nuit d'écriture


Chers membres d'HPF,


Nous vous informons que la 131e édition des Nuits d'HPF se déroulera le Vendredi 19 mai à partir de 20h. N'hésitez pas à venir découvrir les nuits et vous inscrire !


Pour connaître les modalités de participation, rendez-vous sur ce topic.


A très bientôt !



De L'équipe des Nuits le 02/05/2023 19:01


Sélections du mois


Félicitations à AlbusDumbledore, Amnesie et Samantha Black qui remportent la Sélection CrossOver !

Pour le mois de avril, venez lire la Sélection Concours HPF ! Vous pouvez découvrir onze histoires courtes, écrites dans le cadre des concours du forum, et voter jusqu'au 30 avril ici.

Qui veut lire sur Susan Bones, sur Gwendoline la Fantasque, sur Charlie Weasley, sur la Tante Muriel... ? Qui veut lire sur tous les Personnages secondaires et tertiaires de la saga ? La sélection du mois de mai ! Vous avez jusqu'au 30 avril pour proposer des textes (vos deux fanfictions favorites, ou votre favorite si elle fait plus de 5000 mots) sur ce thème. Pour ce faire, rendez-vous ici ou bien répondez directement à cette news.


De L'équipe des Podiums le 11/04/2023 11:47


L'héritière du Temps - Legatum Temporis par VickySean

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Imprimante Chapitre ou Histoire
Table des matières

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Note d'auteur :

Coucou tout le monde,

Voici ma nouvelle fic', c'est la plus longue que je soit entrain d'écrire ! J'espère que ça va vous plaire :)

J'ai essayé de trouver un angle original pour aborder l'univers HP, je vais m'efforver de publier des chapitres régulièrement.

Je respecte les schémas dans les couples originaux de JKR, ainsi que l'histoire des livres, sauf l'épilogue, puisque l'action se déroule avant.

Très bonne lecture à tous,

VickySean.

PS : L'univers que j'emprunte est évidemment la propriété de la géniale JKR.

PSS : Vous le savez déjà mais vous pouvez laisser une review, courte ou longue, positive ou négative, c'est important pour un "auteur" (lol) de savoir ce qu'on pense de son "travail" (re-lol).

Note de chapitre:

Voici le premier chapitre de ce qui promet d'être une longue série !

Le ton de ce chapitre va probablement vous paraître assez déprimant (ça peut se justifier vu les circonstances), mais la narration va évoluer au fur et à mesure.

De même, la magie n'est pas très présente mais ça va évoluer dès le prochain chapitre.

Bonne lecture,

Je pense que je vais essayer de publier le chapitre 2 très rapidement.

Novembre 2024

Cela faisait maintenant plus d'un quart d'heure que celui qu'ils attendaient aurait dû être là. 

La famille s'était réunie au grand complet, les neveux, les nièces, les cousins éloignés ou plus proches, les enfants et les petits enfants, tous étaient entassés dans l'étroit living-room, retenant leur souffle. On avait sortit les chaises de la cuisine pour l'occasion mais aucun d'entre eux n'avait eut le courage de retirer le plastique noir qui les recouvrait, donnant aux dossiers des allures fantomatiques.

Personne n'osait parler, seuls les légers gazouillements d'un petit garçon, allongé dans son couffin entre les fauteuils de ses parents résonnaient dans la maison.

Enfin, alors que le silence commençait à se désagréger sous les murmures agacés de certains, la clochette de la porte d’entrée retentit, l'atmosphère sembla soudainement s’alléger et la rumeur s’amplifia.

Une grande femme aux cheveux bruns, le visage marqué par la fatigue et la tristesse, se leva presque immédiatement, pour se charger de guider le nouveau venu vers la pièce bondée.

Avec solennité le visiteur s'avança devant la famille et s’éclaircit la gorge, aucun besoin de se présenter, ils savaient malheureusement tous quel était son office. 

- Mesdames, Messieurs, en ce triste jour, je tiens à vous faire part de toute ma sollicitude et à vous présenter mes plus sincères condoléances. J'ai perdu une amie et vous un membre de votre famille, je comprend et je partage votre douleur. Il marqua une pause, pour se donner une contenance. Nous sommes donc tous ici réunis dans la maison de feue Estel Hicky, sur sa demande, pour procéder à la répartition de son héritage.

Le nourrisson, si sage jusqu'à lors, se mit à pleurer. Essayant de couvrir les hurlements du bébé, l'homme en costume noir haussa la voix, en vain, il fallut attendre plusieurs minutes avant que l'enfant ne se calme dans les bras de son père, pour qu'il puisse reprendre. 

- Avant toute chose, elle m'a demandé de vous lire cette lettre, dit-il en sortant une petite enveloppe carrée, de la poche intérieure de sa veste. Le papier crème était intact, aucune trace de déchirure, la lettre n'avait visiblement jamais été ouverte. Je ne l'ai jamais lu, son contenu m'est totalement inconnu, ajouta l'homme, comme pour répondre à la question informulée de son auditoire. Il déchira le rabat, jeta un coup d'oeil au nourrisson pour s'assurer de son silence et commença sa lecture d'une voix tremblante.

Elle va comme suit : 

« Ma chère famille, si cette lettre vient à être ouverte, c'est qu'il m'est arrivé quelque chose, j'espère que ça n'a pas été trop douloureux, vous savez comme je suis douillette (l'assistance médusée eut un petit sourire triste). 

Vous me manquez déjà de là où je me trouve et je vous promets que je vais continuer à garder un œil sur vous si je trouve le temps (la femme brune laissa échapper un rire qui se transforma vite en sanglots étouffés, l'homme continua la lecture). Ne vous sentez pas abandonnés, je vous aime tous. 

Mes pensées vont surtout à mes enfants, Mary, Ray ne soyez pas tristes, j'ai trouvé la paix, vivez comme je vous l'ai appris, c'est le meilleur moyen de me conserver auprès de vous. Pour mes petits enfants, je ne vous souhaite que du bonheur, Rachel, tu ne peux pas savoir à quel point je suis heureuse d'avoir été le témoin de ta joie grâce à Samuel et à Finn, quant à toi Gabby, je n'aurai pas pu être plus fière de toi, tu es devenue une jeune femme brillante et je te souhaite le meilleur pour le futur.

Encore une fois je vous aime tous, vous avez fait de ma vie une merveilleuse expérience.

Nous nous reverrons un jour, peut-être, en attendant, profitez de votre chance et vivez chaque instant comme si c'était le dernier,

Estel Hicky. »

L'homme releva la tête, déposa la lettre sur la table et tamponna ses yeux humides du coin de son mouchoir. Après quelques minutes d'accolades et baisers humides échangés par son auditoire, il reprit la parole.

- Je vous propose maintenant de passer à la répartition de l'héritage.

Un murmure approbateur parcouru la famille, l'incitant à poursuivre.

« À ma fille chérie, je lègue la maison de son enfance, en Toscane, ainsi que tout mes bijoux, sauf une paire de boucles d'oreille en nacre, à mon Ray, mon seul fils, je lègue ma collection de livres et l'appartement de Piccadily Circus, à ma chère sœur, Eleanor, je lègue mes meubles anciens... »

Il continua ainsi sa litanie durant plusieurs minutes jusqu'à ce que tout les membres de la famille aient été cités. Tous sauf un. 

 

* * * * *

 

Gabby était allongé sur son lit, par la fenêtre ouverte une légère brise entrait dans la pièce faisant onduler les voilages. L'air frais caressait sa peau, elle le sentait à peine et pourtant il lui semblait qu'il apaisait la sensation de brûlure qui parcourait son corps et son visage. 

Elle est morte. Elle est morte. Elle est morte…

Ces trois mots résonnaient comme un refrain dans tête depuis plusieurs heures et elle n'arrivait pas à s'en débarrasser.

Un bruit sourd dans la chambre voisine la fit brusquement sortir de la torpeur et de l'engourdissement dans lequel elle glissait. Ray, son oncle occupait l'ancienne chambre de Rachel pour la nuit, il avait du rester car il était trop tard pour qu'il puisse reprendre la route à la fin de la soirée. Cela ne dérange pas Rachel, avait dit sa mère, de toute façon elle va s'en aller, puis elle avait ajouté d'un air triste, tu sais comment elle est, elle n'est pas très à l'aise avec les gens comme nous. 

Ray comprenait parfaitement Rachel, c’était d'ailleurs l'un des seuls membres de la famille avec qui la jeune femme ne se montrait ni glaciale, ni méfiante, ils partageaient tout deux la caractéristique de ne pas maîtriser la magie. Ray pouvait effectuer quelques petits tours mais, rien de l'envergure de ce que sa mère ou sa sœur pouvaient faire, Rachel quand à elle était totalement dépourvue de pouvoirs, même lorsque sa vie en dépendait, elle était incapable de produire le moindre petit signe de magie.

Ce sujet avait toujours été un tabou dans la famille, tout le monde savait que Rachel était une cracmol mais jamais ce terme n'avait été employé pour la désigner, en réalité Rachel se comportait maintenant totalement comme une moldue et aucun des moyens de pression que Gabby avait utilisé pour la forcer à se réintégrer dans l'univers magique n'avait fonctionné. Sa sœur refusait catégoriquement de porter la moindre attention à tout ce qui touchait de près ou de loin à la magie. Elle avait fuit sa famille dès l'age de 17 ans pour aller poursuivre ses études à Londres et n'était revenue dans ses Cornouailles natales qu'une fois fiancée à Samuel, un pompier bourru, mais étonnamment compréhensif. 

Gabby avait renoncé à comprendre la façon dont sa sœur fonctionnait depuis plusieurs années maintenant, après tout, elle était heureuse, elle avait un mari aimant, un enfant adorable, la magie n'était pas une nécessité dans sa vie. 

Mais pour Gabby la magie était une nécessite absolue, elle faisait partie intégrante de son être, composait chacune de ses cellules, sans la magie elle ne serait plus elle même, elle ne serait plus personne. Mais comment aurait on pu lui en vouloir, elle était la petite fille d'une des plus grandes sorcières de son époque. 

Estel Hicky, faisait de l'ombre aux plus grands mages de ce monde, évidement pas à Dumbledore de son vivant, mais la magie était très puissante dans la famille et pour ceux qui en avait hérité, elle s’avérait être le plus grand des dons, le meilleur des héritages.

Et justement, si Gabby avait bénéficié de ce sang, sa grand mère ne lui avait rien laissé, elle n'avait pas reçu d'héritage. 

Elle n'espérait rien, du moins pas consciemment, elle refusait d'admettre, qu'en son fort intérieur, elle aurait aimé que sa grand-mère, qui avait tant compté pour elle, lui ait laissé une parcelle de sa vie, même une paire de boucles d'oreille comme pour Rachel ou des livres comme pour Ray. 

Mais non, rien, elle n'avait absolument rien reçu.

Une pointe d'amertume teinta ses pensées, elle tenta de la chasser, refusant de se laisser gagner par un sentiment aussi méprisable mais rien n'y fit, et les larmes se mirent à rouler sur ses joues. Cela faisait longtemps qu'elle n'avait pas pleuré comme ça, aussi longuement et pour une peine si profonde et vaste, qu'elle l’enveloppait entièrement.

 

* * * * *

 

Lorsque Gabby se réveilla le lendemain matin, ses larmes avait dessiné des sillons blanchâtres sur ses joues, elle esquissa un pâle sourire pour elle-même, elle se sentait beaucoup mieux que la veille, il lui semblait que toute la colère s'était envolée, elle ne ressentait plus qu'une grande tristesse, ses muscles étaient endoloris mais son esprit était calme. La tempête qui ravageait son âme s'était apaisée, il ne restait plus que des débris sordides, flottant sur les eaux noires de sa conscience, comme après le naufrage d'un bateau.

La maison était silencieuse, elle jeta un coup d’œil rapide à sa montre, 8h30, personne n'était réveillé, sa mère aurait eut besoin de dormir plusieurs semaines après toute la peine et la fatigue qu'elle avait du supporter depuis quelques jours. La mort de sa mère avait été un tel choc qu'elle avait à peine été capable de prononcer plus d'une phrase pendant plusieurs heures, insensible à toutes les stimulations extérieures, prostrée dans son silence comme un enfant perdu.

Gabby poussa un long soupir, elle aussi était perdue, elle n'avait aucune idée de ce qu'elle devait faire, la mort de sa grand-mère impliquait de tels bouleversements dans sa vie que soudainement, elle ne savait plus quoi faire de son corps. Devait-elle courir pour évacuer sa peine par l'effort physique, se rendre au cimetière ou prier en espérant qu'un dieu, en lequel elle ne croyait pas, l'aiderais à surmonter cette épreuve ?

En désespoir de cause elle décida d'enfiler un pantalon, un tee-shirt et de sortir dans la rue, au moins les gens ne la regardaient pas bizarrement, ou avec une compassion excessive ou pire, avec pitié. 

Une fine pluie s'abattait sur la ville de Plymouth, elle marcha longtemps, sans but précis, s’arrêtant de temps à autre devant la vitrine d'un magasin fermé pour se donner une contenance, ses pas la menèrent naturellement vers le port, elle erra encore quelques minutes sur les quais avant de s’asseoir sur un banc humide. 

Elle ôta sa capuche, de toute façon sa veste de laine était trempée, autant pousser la chose jusqu'au bout. La pluie augmenta en intensité, fouettant douloureusement son visage, mais elle ne cilla pas, ces embruns venus du large vivifiaient son corps engourdi et le froid qui s'emparait d'elle lui donnait l'impression d'être étrangement réelle, vivante. 

- Je serai forte, pour toi, se murmura-t-elle.

Un sourire, un vrai, dénué de tristesse ou de ressentiment naquit sur ses lèvres. Elle avait décidé de vivre, comme lui avait ordonné sa grand-mère, elle profiterai de chaque instant, elle le ferai pour deux, pour lui faire honneur. Après tout, c’était la meilleure façon de la garder auprès d'elle que de lui être fidèle. 

La matinée était déjà avancée mais les rues étaient vides, personne ne semblait vouloir s'aventurer sous la pluie battante qui lessivait la ville. Elle croisa tout de même un groupe de jeunes gens, ils avaient une quinzaine d'années, leurs rires sonores tintinnabulaient aux oreilles de Gabby comme de petites clochettes, ravivant en elle des souvenirs heureux, à Poudlard, avec sa grand-mère, avec ses parents, ses amis. Elle se moquait bien de se qu'on pouvait penser d'elle, de ses cheveux dégoulinants, de son manteau trempé, elle aimait la vie, et elle le sentait la vie allait le lui rendre.

La pluie cessa et déjà les nuages s'écartèrent pour faire place à un pâle soleil, étonnamment, brusquement, la ville revint à la vie, les boutiques levèrent leur volet métalliques, les gens entrèrent dans les immeubles, en sortirent, la vie reprenait ses droit, quelques soient les perturbations. 

Gabby réalisa à ce moment précis à quel point elle mourait de faim, elle n'avait pas avalé un véritable repas depuis plusieurs jours, se contentant de grignoter des biscuits secs, sur les ordres de sa mère. Elle entra dans la pâtisserie la plus proche, commanda un beignet et un café allongé ; elle savait que parfois les plaisirs les plus simples étaient aussi les plus efficaces pour soigner la maux de l'âme, il était des situations dans lesquelles, la magie, si puissante soit-t-elle ne pouvait rien. 

Assise à la terrasse encore humide, elle observa les gens passer tout en dévorant son petit-déjeuner. Les uniformes gris et noirs des hommes et femmes qui se pressaient dans la rue lui rappelaient les capes tourbillonnantes des élèves de Poudlard. Elle se demanda un instant si, sans sa grand-mère à ses côté, son expérience aurait été la même dans la célèbre école de sorcellerie. Probablement pas, mais ça s'est passé comme ça, tu n'y peux plus rien, et puis de quoi tu te plains, c'est l'une des meilleures périodes de ta vie ! Se morigéna-t-elle. 

Elle flâna encore quelques instants dans les rues puis se décida à rentrer dans sa petite maison. Sa montre sonna, il était midi, la demeure devait maintenant résonner de bruits familiers, sa mère devait noyer son chagrin en se préoccupant de chaque tâche ménagère comme si des vies en dépendaient, son oncle était très probablement plongé dans l'un des livres que sa mère lui avait laissé. Une évidence s'imposa à elle.

Je sais pourquoi elle ne m'a rien légué, elle savait que je n'aurait envie de rien, ce qu'elle m'a laissé est bien plus important qu'une paire de boucles d'oreille ou même qu'une maison, elle m'a laissé son pouvoir, sa magie, son sang, sa personnalité, je n'ai pas besoin d'une trace matérielle pour qu'elle continue d'exister à mes yeux, je suis moi-même un héritage, une trace de sa vie sur terre, elle fait parie de moi.

Une larme roula sur sa joue mais cette fois elle pleurait de joie, de fierté et de reconnaissance. 

Elle se sentait chanceuse d'avoir pu connaître une femme si extraordinaire, de savoir que son sang coulait dans ses veines. 

 

Le soleil caressa son visage et elle se surprit à rire, un rire franc et sincère, elle avait retrouvé la paix. Elle se sentait dotée d'une force nouvelle et inébranlable.

 

* * * * *

 

Toc, toc, toc. Le bruit cessa un instant puis reprit presque aussitôt, mais plus fort. TOC, TOC, TOC.

Gabby grogna en direction de sa porte, espérant pouvoir gagner quelques minutes de sommeil, mais on continuait à toquer avec acharnement contre le panneau. La jeune femme saisit un oreiller et le lança contre de la porte, en vain. En désespoir de cause, elle se résigna à se traîner jusqu'à l'entrée de la chambre. Mais personne ne se tenait derrière l'ouverture, elle fit un pas dans le couloir, personne. 

Elle balaya la pièce où elle dormait d'un regard, entre les rideaux légèrement écartés elle aperçut les plumes ocres d'une chouette. Elle pensa d'abord à un courrier de condoléance, après tout la mort d'une l'ex-directrice de Poudlard faisait les gros titres. Mais, il ne s'agissait pas de n'importe quelle chouette, c'était celle de sa grand-mère. 

Définitivement réveillée, elle fit entrer l'animal dans la pièce, il se percha sur son avant-bras, sans aucune méfiance.

- Meredith, c'est pas possible, qu'est-ce que tu fais là ?

La chouette lui jeta un regard intense, puis brusquement, s'envola par la fenêtre ouverte.

- Non, revient ! Où tu vas comme ça ?

La chouette entra de nouveau dans la chambre et attrapa la main de Gabby dans ses serres, lui écorchant la peau. 

- Aïe ! Arrête ! Mais ça va pas ! Elle chassa la chouette du revers de la main, mais celle ci revint à la charge.

- Bon ! Ok, qu'est-ce que tu veux ?

La chouette recommença. Une goutte de sang tomba sur le sol. Mais Gabby ne s'en préoccupait pas, quelque chose n'allait pas, la chouette cherchait à lui délivrer un message. Elle vérifia ses pattes, rien, un déclic se produisit.

- Tu veux que je te suive, c'est ça ?

Si la chouette n'avait pas été… une chouette, Gabby aurait pu jurer que l'animal venait de hocher la tête.

- D'accord, alors attends une petite seconde. Elle saisit des vêtements en boule sur son lit et les enfila à toute vitesse. C'est bon, je te suis.

La chouette la conduisit hors de la maison, Meredith voletait devant en se retournant régulièrement pour vérifier la progression de la jeune femme. Elles dépassèrent plusieurs pattés de maisons et Gabby réalisa rapidement que la chouette l’emmenait vers la maison de sa grand-mère, elle connaissait le chemin par cœur, chaque allée, chaque ruelle lui évoquait un souvenir, rien ne lui était plus familier que cet endroit. 

Le cœur de Gabby se serrait à mesure qu'elles avançaient mais elle ne laissa rien paraître, elle se sentait comme investie d'une mission. 

La maison d'Estel Hicky était maintenant en vue, la jeune femme se tenait les côtes, la boule de plumes volait plus vite que ce qu'elle ne laissait à penser. Elle marcha encore quelques pas et se trouva en face de la maison qu'elle avait tant aimé, elle baissa la tête, submergée par l’émotion, la chouette vint se blottir sur son épaule et frotta sa tête contre son oreille, comme pour la réconforter. 

Gabby serra les points pour contenir ses larmes.

- Alors, c'est ici que tu voulais m'amener. Tu sais je n'ai pas besoin de toi pour trouver, si j'avais voulu je serais venue toute seule.

La chouette repris son envol et avança encore de quelques mètres, elle se posa sur un poteau de la clôture qui délimitait un terrain à l'abandon. Gabby connaissait bien cet endroit, elle venait y jouer étant petite, sa grand-mère prétendait souvent que ce lieu était hanté par des créatures magiques qu'il valait mieux ne pas croiser. Enfant, Gabby adorait ressentir les frissons d 'effroi de lui parcourir le dos alors que la puissante sorcière lui narrait les Contes de Beedle le Barde en prétendant que toutes histoires décrites s'étaient déroulées sur ce terrain vague.

Elle poussa le portillon rouillé, le couinement désagréable qu'il émit acheva de déstabiliser la jeune femme.

- Aller, finissons-en ! S'exclama-t-elle pour se donner du courage.

La chouette progressa sans difficulté, virevoltant à plusieurs mètres du sol, Gabby lui trouvait un air indolent, alors qu'elle s’empêtrait dans la boue. Le sol rendu spongieux par la pluie diluvienne de la veille collait à ses chaussures en toile, ralentissant considérablement sa progression, elle sortit sa baguette puis poussa un profond soupir, elle pouvait faire quelques pas sans utiliser la magie tout de même. De plus, une chouette volant en plein jour attirait suffisamment l'attention pour qu'elle ne veuille pas risquer d'être vue par un moldu en prime.

L'animal guida Gabby à travers le terrain, naviguant entre les vieilles carcasses de voitures et les troncs couchés. L’environnement avait changé depuis la dernière fois qu'elle était venue, elle ne reconnaissait plus rien, elle éprouvait le sentiment dérangeant d'être une étrangère dans cet endroit qu'elle avait connu comme sa poche. 

Quand enfin, la chouette se posa, la sorcière tremblait de froid et n'avait qu'une seule envie : rebrousser chemin.

Le volatile se mit à creuser un petit monticule de terre du bout du bec, Gabby se joignit à Meredith. La terre meuble n'opposa aucune résistance aux mains déterminées de la jeune femme. Elle ne pensa pas à sortir sa baguette mais cette activité avait quelque chose d’extrêmement satisfaisant, sentir les graviers criser sous ses ongles, ses avant-bras se couvrir d'une épaisse croutte brune lui procurait une sorte de joie, elle utilisait l'exercice physique comme exutoire à ses plus sombres pensées. 

Au bout de quelques minutes elle toucha enfin au but, elle pouvait sentir sous la pulpe de ses doigts une surface dure et régulière : un coffre.

Elle extirpa , non sans mal, la boite en bois de sa gangue de glaise, et entreprit de trouver une ouverture, une serrure ou tout autre rainure qui aurait pu prouver que celle ci était destinée à être ouverte. Meredith la regardait faire avec bienveillance. Gabby secoua doucement la boite, elle ne présentait pas d'ouverture mais visiblement elle n'était pas vide. Elle jeta un coup d’œil à la chouette.

Tu sais pas comment on fait, toi ? Elle rit pour elle-même, depuis quand demandait-elle des conseils en magie aux animaux de compagnie.Ah, grand-mère, tu me surprendra jusqu'au bout !

Elle se saisit de sa baguette et prononça ces quelques mots : flesti raef tub gnihton raef i, le code le plus ancien qui ait jamais existé entre elles. Elle avait mit longtemps avant de comprendre le sens de ces quelques mots, mais elle avait toujours sût qu'ils portaient une grande sagesse. 

À son plus grand plaisir, le coffre grinça et le couvercle s’entrouvrit, elle hésita un instant puis souleva le panneau de bois brut. 

Ce qu'elle y découvrit promettait de changer sa vie, elle en avait l'intuition, et elle ne pouvait pas avoir plus raison.

Un retourneur de temps, parfaitement intact, reposait dans le fond de la boite, accompagné par une autre mystérieuse enveloppe crème. 

 

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