À son arrivée à Poudlard, Damoclès fut réparti à Serdaigle et se montra exceptionnellement doué en potion au grand plaisir de son professeur Horace Slughorn qui l’invita à son repas de Noël avec d’autres élèves de son club.
Damoclès obtenu ses B.U.S.E. avec facilité et de très bon résultats qui firent la fierté de sa famille.
Le matin du 1er février 1971, alors qu’il était en classe de potion, le professeur Dumbledore entra dans le cachot à la grande surprise des élèves.
- Horace, est-ce que je peux vous emprunter Mr. Campbell pour le reste de la période?
Slughorn hocha la tête sous le ton grave du directeur et Damoclès rangea alors ses affaires, le cœur au bord des lèvres. Que se passait-il donc?
Il ne demanda rien au directeur et celui-ci l’amena à son bureau. Damoclès ne se souvient pas à ce jour à quoi ressemble l’endroit puisque tout autour de lui était flou. Son cœur battait trop vite et ses nerfs étaient sur le point de le lâcher.
- Assoyez-vous, Mr. Campbell, dit le directeur en pointant un fauteuil dans le quel Damoclès prit place.
- Que se passe-t-il? demanda l’étudiant d’une petite voix.
- Votre sœur Agatha a eu un accident cette nuit, Mr. Campbell, annonça le directeur d’une douce voix. Elle est à Ste-Mangouste et vos parents veulent vous voir.
- Qu’est-ce qui s’est passé? demanda Damoclès, sous le choc.
- Vous le saurez aussitôt arrivé à Ste-Mangouste. Et vous partez maintenant. Vos amis et vos professeurs seront mis au courant de votre absence, dit doucement le directeur. Vous avez déjà utilisé le réseau de cheminé, Mr Campbell?
Celui-ci esquissa. Il se leva donc, les jambes tremblantes et prit la poudre de cheminette que lui tendait le directeur.
- Vos parents vous attendront à la cheminée d’accueil, dit le directeur.
- Ste-Mangouste! annonça le jeune sorcier.
Et aussitôt, il fut aspiré par la cheminée et atterrit brusquement. Il éternua et sortit, tout plein de poussière.
Ses parents n’étaient pas là, mais sa tante Dorothee était devant la cheminée, les yeux gonflés.
- Viens, Damoclès.
- Qu’est-ce qui se passe? Où est Agatha?
- Elle est au premier étage, indiqua sa tante, en essuyant les larmes qui lui venaient.
Elle l’entraîna donc à l’escalier et ils montèrent au premier étage où les patients ayant des blessures causées par des créatures magiques étaient admises.
- Par ici, mon grand, lui indiqua sa tante en entrant dans le couloir réservé aux cas plus graves.
Il vit sa sœur Laureen, 19 ans, assise sur une chaise, la tête entre les mains.
- Dam! Oh, Dam!
Elle se jeta dans ses bras, secouée de sanglots.
- Lau, explique-moi ce qui se passe, demanda Damoclès, la voix tremblante.
- Agatha a été mor-mordue par un loup-loup-garou.
Les jambes de Damoclès le lâchèrent et sa sœur s’effondra avec lui.
- Co-comment? balbutia-t-il.
- Elle cher-cherchait une s-stupide p-plante hier dans la fo-forêt derrière la mai-maison et cette bête lui a sauté des-dessus, pleura sa sœur.
C’est un cauchemar. Pitié, faites que ce soit un cauchemar
Et pourtant, ce n’en était pas un. Quand il entra dans la chambre, il vit sa sœur, entourée de ses parents, le teint pâle, couverte de bandages. Elle dormait.
- Elle en a encore pour quelques heures de sommeil, dit un vieil homme, un médicomage en regardant un parchemin du coin de l’œil. À son réveil, elle devra apprendre la nouvelle.
La mère de Damoclès laissa échapper un hoquet.
- Mais avant cela, nous allons lui donner une potion calmante, pour éviter qu’elle ne s’agite. Vous devrez rester calmes. Si vous ne le pouvez, vous serez mieux hors de la chambre. Heureusement, elle n’a pas de blessures au visage, ce sera plus facile pour sa vie future. Qu’est-ce que votre fille fait comme métier, Mr Campbell?
- Elle est botaniste et travaille pour un apothicaire, murmura Mr. Campbell tout en serrant son épouse contre lui.
- D’accord. J’espère que son employeur est une bonne personne.
Mrs. Campbell commença à sangloter de nouveau, dévastée par la réalité. La vie de sa fille aînée était foutue en l’air. Comment vivrait-elle? Elle avait été mordue par un loup-garou, elle en était devenue un! Comment est-ce que les autres réagiraient? Agatha, une si jolie et si gentille jeune fille! Elle adorait plus que tout son emploi, comment allait-elle réagir si son employeur la mettait à la porte?
- Il n’existe rien pour la soigner? demanda Damoclès.
- Malheureusement, non. Il faut dire que la lycanthropie fait bien peur et que peu de gens sont prêts à étudier des loups-garous eux-mêmes. Je vais repasser à midi, à cette heure, elle va commencer à s’éveiller.
Le médicomage quitta la pièce, conscient que sa journée s’annonçait bien difficile. Les cas reliés à la lycanthropie étaient plutôt rares et c’était bien ainsi.
Damoclès retourna à Poudlard le lendemain, se sentant toujours dans un cauchemar éveillé. Agatha avait mal pris la nouvelle. Elle avait refusé qui quiconque l’approche et c’est finalement un médicomage qui avait forcé l’entrée de la chambre en fin de journée, exaspéré de ne pas pouvoir partir chez lui tant qu’il n’avait pas vérifié l’état des blessures d’Agatha. Il lui avait sèchement répondu qu’il ne craignait pas pour sa vie, ni pour sa santé puisque la pleine lune était encore loin, mais plutôt pour son mariage s’il arrivait encore une fois en retard pour souper.
Damoclès atterrit dans le bureau du directeur de l’école. Il ne savait pas comment est-ce qu’il allait se justifier auprès de ses amis pour son absence précipité.
- Et bien, Mr. Campbell, comment va votre sœur? Il est bien malheureux qu’elle ait été mordue par un serpent venimeux. Je dois vous avouer que je n’ai pas un attrait bien grand pour ces animaux, dit le directeur d’un ton joyeux.
Pourtant, son regard était perçant et Damoclès n’eut aucun doute qu’il savait. Mais celui-ci venait de lui donner une justification.
- Merci, professeur, fit simplement Damoclès avant de descendre au bureau du professeur Slughorn.
Celui-ci lui ouvrit.
- Damoclès! Entrez! Le directeur m’a raconté ce qui est arrivé à votre sœur, c’est bien vilain de se faire mordre par un serpent!
Damoclès prit place dans l’un des grands fauteuils.
- Des bonbons? Vous savez, en ce qui concerne votre potion, ce n’est pas bien grave, ce n’est pas le genre de potion qui est demandée lors des A.S.P.I.C. et même si c’était le cas, vous obtiendriez un Optimal!
- Professeur? demanda Damoclès en prenant une grande inspiration.
- Oui?
- Pouvez-vous me promettre que cette conversation restera secrète?
- Oui, bien sûr, promit le directeur de Serpentard, déconcerté.
- Agatha a été mordue par un loup-garou.
Les yeux du professeur s’ouvrirent grands, sous le choc. Il ouvrit la bouche, perdant toute contenance.
- Par Merlin, êtes-vous sérieux? Oh, bien sûr, vous l’êtes. Mais… c’est insensé. Comment va-t-elle?
- Elle ne prend pas la chose.
- Bien évidemment, comment le pourrait-elle? murmura Slughorn.
- Professeur, vous êtes un expert en potion. Savez-vous s’il y a quelque chose qui pourrait aider ma sœur? Avez-vous entendu parler de projets, de travaux inachevés?
Le professeur soupira.
- Certains sorciers y ont travaillé, Damoclès, mais rien de concret n’a été trouvé. Il faudra bien du temps pour que cela arrive.
Il se pencha vers l’élève.
- J’imagine que vous désirez vous pencher la dessus. C’est honorable, mais probablement une tâche trop grande pour un jeune garçon comme vous.
- Je vais grandir un jour, professeur.
- Oui, évidemment. Et vous savez que je ne doute nullement de votre intelligence. Si vous avez besoin d’aide… en fait, vous en aurez besoin. Vous savez que ma porte est toujours ouverte. Et si vous voulez faire vos recherches, il y a un livre qui vous sera utile, il est à la réserve.
Slughorn prit un parchemin et se mit à écrire avant de le rendre à Damoclès.
- Voilà, si vous voulez l’emprunter, vous pourrez montrer cette autorisation à Mme Pince.
- Merci beaucoup, professeur, fit Damoclès, touché.
- Et si jamais vous avez besoin d’aide dans vos recherches, ma porte vous sera toujours ouverte…