Coucou Lili ! Déjà, bonnes fêtes de fin d’années ! J’ai longuement réfléchie ce texte et j’espère qu’il te plaira. Après avoir longuement réfléchi sur le devenir de Katie Bell après la guerre, après l’opale. J’ai échafaudé pleins de scénarios prise de têtes, hésitant entre fics à un chapitre, fic longue de chez longue avec chronologie à l’appui, comeback, flash-back. Après avoir décidés qui j’utiliserai comme personnages ou pas, je suis arrivée à ce résultat. Je dirais que c’est une pré-fic de mon idée.
Je remercie aussi Catie (celle du forum) avec qui j’ai longuement discuté de Katie Bell et de Buffy cet été ! C’est en partie grâce à ses encouragements que j’ai enfin franchit le pas de tenter quelque chose.
Katie, je la vois paumée après la guerre, après les faux espoirs de sa dernière année à Poudlard, dans un château encore marqué et des camarades tous plus ou moins touchés par la guerre. C’est le thème de Séquelles , ma participation au concours des métamorphoses. Les gentils encouragements de ma bêta du moment, Catie ( celle du fofo et du site) et nos discussions sur les meilleurs épisodes de Buffy contre les Vampires m’y ont beaucoup aidé. J’aurais encore beaucoup à dire sur Katie Bell. J’ai une vague idée du milieu de la fin et j’espère arriver assez tôt à mettre tout ça par écrit.
Half ladies est une chanson de Christine and the Queen que j’affectionne beaucoup, car je trouve que l’idée de dualité colle à l’évolution que je veux donner à Katie. Si vous ne la connaissez pas, n’hésitez pas à l’écouter : Half ladies
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Ça ne la surprend. Ce n’est qu’un rêve après tout. Katie sait, du moins sa partie consciente, qu’Alicia Spinnet est seulement à son quatrième mois de grossesse. Et que ses deux joueurs fétiches, l’un de rugby, l’autre de Quiddich, ne se rencontreront jamais.
« Henry ne m’aurait jamais fait de mal. Oh, bien sûr, il aime courtiser les autres femmes. Mais il aurait quitté sa maitresse. Elle ne représente rien pour lui. Il m’aime. »
Ce n’est pas Alicia qui lui parle. Ce n’est pas sa voix, pas avec cette intonation geignarde dans la voix. Ce larmoiement que Katie ne supporte déjà plus. Une main lui saisit alors le poignet, brutalement et Katie revoit la même femme qui hante parfois ses rêves depuis plusieurs jours. Katie n’a plus Alicia face à elle. La femme qui lui enserre le poignet est brune, pâle de peau et porte un chignon sophistiqué. Ses yeux bleus écarquillés lui donnent l’air d’une biche prise dans les phares d’une voiture.
Katie sait ce qui va suivre mais elle ne contrôle rien. C’est un rêve. Envolée la sensation de légèreté que lui inspirait ses deux joueurs fétiches. Perdue la joie que lui procuraient ce parc ensoleillé. Oublié les rires d’Alicia et les gazouillements de son bébé.
L’intruse déboutonne sa veste et Katie, vainement, cherche à fuir, à se réveiller. Elizabeth porte autours du coup une splendide opale. Son opale. Une pure merveille de bijoux. Une parure parfaite pour la mondaine Elizabeth Suzanne Taylor. Elizabeth l’enlève avec précaution. Toujours tétanisée, Katie perçoit l’obscurité qui vient dévorer le ciel turquoise de son rêve. Les bosquets du parc engloutis dans les ténèbres. Richie et Victor ont sans doute disparus eux aussi. Comme Alicia et son bébé.
« Henry voulait me faire plaisir. Il m’aime. Il voulait juste se faire pardonner. Mais pourquoi, pourquoi ça m’a tuée ! ça m’a brulée ! ça m’a tellement brulée ! Qu’est que j’ai fait, au nom de Dieu, pour mériter ça ! »
Le monde bascule sur les cris d’Elizabeth Suzanne. L’obscurité emporte à son tour la femme déchainée et Katie se réveille enfin, luttant contre ses draps. Mais Elizabeth ne l’attaque jamais. Elle se contente de hurler, d’exiger des questions. D’exhiber l’opale ensorcelée qui l’a tuée.
« Je n’en sais rien. Laissez-moi tranquille. Je n’en sais rien. »
Ses propres cris achèvent de la réveiller, et Katie, moite de sueur et encore tremblante, allume comme elle peut sa lampe de chevet. La lumière chasse les ombres dans les recoins mais rien de bouge, plus rien ne vient perturber la nuit. Même le vent a cesser de souffler et seule sa respiration hachée vient perturber le silence. Ses parents n’ont rien entendu, elle a insonorisé sa chambre dès son retour de Saint Mangouste.
Katie avait déjà le sommeil troublé à ce moment, quand elle était sortie de son coma au printemps 1997. Madame Pomfresh avait pris la relève de Saint Mangouste, soignant ses troubles du sommeil et cauchemars comme elle le pouvait. L’infirmière pouvait soigner les symptômes, mais pas l’origine. Personne ne lui avait reparlé de l’opale et des possibles effets que cela aurait pour elle. On l’avait oubliée avec la guerre, elle n’était à présent qu’un nom sur la liste des victimes. Et même une victime chanceuse car elle avait trouvé exil chez Olivier pendant un an et n’avait jamais eu à fuir devant les rafleurs. Sa dernière année à Poudlard lui avait parue longue et monotone, ponctué par les travaux de rénovation du château et ses camarades eux aussi abimés par l’année passée. Se rappeler tout ça mettait toujours Katie en colère. Le retour de ses cauchemars l’obligeait à y repenser, à regarder en arrière alors même qu’elle avait déjà du mal à se projeter dans le futur.
La jeune femme reste encore immobile quelques instants. Ses yeux passent d’un recoin à un autre, sans rien percevoir d’inhabituelle. Ses vêtements sont toujours en vrac sur sa chaise mais rien n’indique qu’une menace s’y cache. Quelques peluches trônent en haut de son armoire, les piles de livre tanguent sur son étagère. Son réveil indique qu’il n’est pas loin de quatre heures du matin. Katie doute de se rendormir mais rester prostrée et tremblante dans lit n’est pas une option pour elle. Repoussant ses couvertures, elle se lève et traverse sa chambre. Katie manque de trébucher sur une basket trainant par terre, qu’elle envoie machinalement valser dans un coin, hors de son passage. Elle aura bien le temps de la retrouver une fois qu’il fera jour. Une fois dans le couloir, la jeune femme repère à tâtons la porte de la salle de bain et l’atteint sans trébucher ou se cogner. Presque un exploit pour la maladroite qu’elle est. Les néons de la salle d’eau l’éblouissent les premières secondes mais sitôt habituée, Katie s’asperge d’eau froide. Une douche risquerait de réveiller ses parents et de leur faire poser des questions. Elle n’a pas encore la force et l’énergie de se munir d’un enthousiaste feint. De toute façon, Katie est persuadée que ses parents ne sont pas dupes et préfèrent la laisser venir vers eux. Elle coupe l’eau et se rince énergiquement le visage, évitant de s’attarder sur ses cernes qui réapparaissent, son teint pâle et ses cheveux noirs broussailleux. En une semaine, elle a dû rêver de la femme brune, que son subconscient a nommée Elizabeth Suzanne Taylor au moins trois fois. Katie, qui avait récupéré un sommeil stable et réparateur depuis plusieurs moins, a l’impression de faire un retour en arrière.
C’est à mi-chemin de sa chambre que la brune change d’avis. Elle a envie d’un verre de lait, et pourquoi pas retourner somnoler devant la télévision. C’est avec son mug de lait chaud en main qu’elle arrive dans le salon. César, le chat rescapé qu’elle a adopté depuis peu, ronronne et se met sur le dos en la voyant. L’une de ses oreilles est salement amochée et César n’est sans doute pas de sa première jeunesse, mais il a repris du poil de la bête depuis qu’il a quitté le refuge de Leadworth. Là ou d’autres voyaient un chat irascible et presque sauvage, Katie avait vu animal en manque d’affection. L’un des bénévoles du refuge lui avait d’ailleurs avoué qu’elle était, à sa connaissance, la seule à avoir pu caresser César sans se faire lacérer le bras. Si le chat se laisse attraper par son père, sa mère n’y arrive qu’à coups miaulements indignés et de coups de griffes.
« Salut ma teigne, tu as bien roupillé ? »
Elle approche sa main pour caresser le ventre offert du chat noir. Katie est encore surprise de la vitesse à laquelle le poil de César est devenue doux et soigneux. Mais César se raidit quand elle commence à lui gratouiller le ventre, la griffant au passage. Katie lâche sa tasse qui vient s’exploser sur la moquette et apeuré, César file sous un meuble, plus loin.
« Mais ça va pas ! »
César miaule d’indignation et Katie s’assoit pour regarder sa main éraflée. Elle réalise brutalement que c’est la même main qu’Elizabeth Suzanne Taylor lui a attrapée dans son rêve. Et malgré le fait qu’elle soit parfaitement réveillée, elle a encore l’impression de sentir les doigts de la femme lui enserrer le poignet.
C’est absurde. Ce n’est qu’un rêve. Elizabeth Suzanne Taylor n’existe que dans son imagination. Il n’y a que son esprit nourrit au fantastique des auteurs et cinéastes moldus qui lui souffle l’idée ridicule qu’Elizabeth ait vraiment été une victime de l’opale. Et qu’elle la hante.
Katie regarde le désastre provoqué par sa maladresse et le coup de folie de César. Avec un sortilège, elle devrait être capable de réparer la tasse et de nettoyer le tapis.
La fic est complète à ce jour. Les trois premiers chapitres sont prêts et le quatrième quasi bouclé. Je mettrais la suite dans une semaine, pour me laisser le temps de faire des retouches sur le dernier chapitre.