Voilà ma fic écrite pour Akasora dans le cadre de l'Echange de fics de Noël 2015 ! :)
Voici sa fiche :
Personnages préférés : James, Sirius, Remus, Luna, Neville, Molly sr, Arthur, Roxanne, les jumeaux Scamander
Thèmes préférés : romance, tranche de vie (sisi c'est un thème :mrgreen: ) drame
Couples préférés : Jily, Rolf/Luna, Neville/Hannah
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Personnages à éviter : les méchants, le trio d'or
Thèmes à éviter : gore, yaoi/yuri, des trucs pas très Noël :zip:
Couples à éviter : Harry/Ginny, Ron/Hermione, Neville/Luna
J'ai essayé de coller le plus possible à sa fiche, ce qui a donné quelque chose d'assez étrange... Mais je me suis bien amusée à l'écrire en tout cas !
Au final, ça a donné une petite fic de 4 chapitres, dont la longueur varie de 1600 mots à plus de 7000, voilà voilà :mg:
Ce n'est pas toujours très joyeux (en même temps, elle a mis "drame" dans ses thèmes préférés, voilà, moi on me demande des trucs dramatiques, je fonce hein :mg:), mais ce n'est pas déprimant non plus, du moins il ne me semble pas :) Comme toujours j'ai peur d'avoir dénaturé ces personnages sur lesquels je suis peu habituée à écrire, j'espère que non... Enfin, vous verrez bien !
Bonne lecture !
― Luna !
De grands coups sont frappés à la porte du laboratoire. La voix de Rolf retentit derrière le panneau de bois, insistante, avec des accents d’inquiétude de plus en plus prononcés.
― Luna, ouvre cette porte !
― Je t’ai dit de me laisser seule, je n’ai pas besoin d’aide, répond-elle avec le plus grand calme.
― Je ne veux pas t’aider, je veux savoir ce que tu fais là-dedans ! Tu n’en es pas sortie de la nuit !
Luna ne répond pas. Les yeux cernés, le visage plus pâle qu’à l’accoutumée, les mains tremblantes de fatigue, elle s’applique à piler de petits fragments de pierre noire dans un mortier. Un gros grimoire poussiéreux est ouvert à côté d’elle. Certaines pages sont rongées, la reliure tombe en lambeaux. Et dans un petit écrin, à côté du mortier, repose un pendentif visiblement ancien, finement ouvragé, sur lequel étincellent deux saphirs lorsqu’un rayon de soleil vient à sa rencontre.
― Luna, pour la dernière fois ouvre, ou je fais exploser la porte !
― Je veux être seule ! s’exclame Luna.
La fatigue éprouve ses nerfs, elle qui ne s’énerve jamais se sent capable de faire valser Rolf hors de la pièce s’il s’avise de faire échouer le travail de toute une nuit. Il s’inquiète pour elle, elle le sait. Et qu’en serait-il s’il voyait le titre de l’ouvrage ouvert devant elle ? Nécromancie, de l’art de ramener ceux qui nous ont été enlevés. Il y a « Nécromancie » dans le titre, oui… Mais elle ne fait pas de magie noire ! Après tout, un couteau n’est mauvais que si on l’utilise pour tuer. Elle ne veut tuer personne, au contraire, elle veut ramener quelqu’un à la vie. Et pour peu de temps ! Elle ne compte pas créer un Inferius…
Mais Rolf ne comprendrait pas. Il ferait disparaître le grimoire, il lui ferait un long discours sur les dangers que cela représente… À quoi bon ? Elle s’est renseignée sur tout cela, elle a lu beaucoup d’ouvrages sur la nécromancie. Elle ne comprend pas la peur liée à cette pratique. Si on en fait bon usage, elle peut apporter tant de choses ! Elle sait que les morts ne sont pas loin, elle les a entendus derrière le Voile. Elle sait qu’elle peut revoir sa mère. Juste un instant, l’espace de quelques heures, quelques minutes même. Elle a trouvé un moyen.
― Luna…
La voix de Rolf se fait suppliante. Luna lâche son pilon et soupire. La pendule indique sept heures du matin, elle tient à peine debout, pourtant elle ne peut pas s’arrêter maintenant. Le rituel échouerait… Mais si Rolf continue à l’interrompre, elle n’y arrivera jamais. Elle prend sa baguette, décidée à s’en servir s’il s’avise de l’arrêter. Elle ne lui fera pas de mal, jamais, elle le pétrifiera, ou l’endormira.
― Entre, souffle-t-elle en déverrouillant la porte.
Rolf débarque aussitôt dans la pièce. Ses cheveux sont ébouriffés, il a boutonné sa chemise de travers et porte deux chaussettes différentes. Rien de bien inhabituel, songe Luna avec un petit sourire fatigué.
― Qu’est-ce que tu fais là-dedans ? s’exclame-t-il, la voix tremblante. Une potion ?
― Rolf, s’il te plaît… Assieds-toi. Je veux que tu me promettes de ne rien faire. Je sais parfaitement ce que je fais, je contrôle la situation.
Quelle étrange sensation. Être dans son corps sans y être vraiment, avoir l’impression de devenir solide, sans rien ressentir, comme coincé entre deux mondes… Des limbes, sans doute. Une sorte de monde intermédiaire. Et cette envie irrépressible d’en sortir, de se sentir à nouveau vivant !
― Luna, tu m’inquiètes… murmure Rolf en s’approchant d’elle.
Il lui prend les mains, il a l’impression de pouvoir l’atteindre en la touchant, de mieux la comprendre, de faire partie de son univers si insaisissable. Mais elle les lui retire, avec une brusquerie qu’il ne lui connaît pas. Elle paraît préoccupée, il ne se rappelle pas l’avoir déjà vue dans un tel état. Rolf regarde autour de lui. La pièce est sombre, il y a un gros grimoire usé par le temps ouvert sur la table, il ne l’a jamais vu. Il plonge dans le regard de Luna, ses yeux sont rougis par la fatigue, et il la sent perdue, égarée. Elle prend une grande inspiration, son souffle est saccadé.
― Tu te souviens du jour où je suis allée à Poudlard, il y a quelques mois ?
Rolf acquiesce, essayant d’anticiper ce qu’elle semble avoir tant de mal à lui avouer.
― Tu m’as dit que tu cherchais un ouvrage sur les Sombrals qu’on ne trouve que là-bas, fit-il pour la pousser à continuer.
― Oui… Eh bien je n’ai pas fait que ça.
Elle se tord les mains, se balance d’un pied sur l’autre, son regard voyage d’un coin à l’autre de la pièce sans croiser celui de Rolf. Par le troisième oeil de Mopsus, qu’a-t-elle fait ?
― Est-ce que… tu te rappelles de ce que Harry nous a raconté, sur le soir de la Bataille, lorsqu’il est allé au-devant de Voldemort ? murmure-t-elle.
― Oui, oui, répond précipitamment Rolf. Il portait sa cape d’invisibilité, et il avait la pierre de Résurrection avec lui, et…
Il croise alors le regard de Luna, éperdu, et son souffle se bloque dans sa gorge. Non… non, elle ne peut pas être en train de… Il se rue vers la table et attrape le grimoire.
― Rolf, non ! s’écrie Luna. Arrête, ce n’est pas ce que tu crois !
― De la nécromancie ! Tu es devenue complètement folle ?! C’est de la magie noire !
― Non ! Pas si c’est utilisé… à bon escient…
― À bon escient ? s’étrangle Rolf en tournant frénétiquement les pages du grimoire. On ne peut pas faire revenir les morts Luna, on ne peut pas ressusciter les gens à moins d’en faire des Inferi, c’est…
Il s’interrompt. Il n’a jamais crié, pas sur elle, et il ne l’a jamais vue aussi désemparée.
― Luna…
― Je ne veux pas faire de mal ! Je veux juste voir ma mère…
Une larme coule sur sa joue, ses lèvres tremblent. Elle cligne rapidement des paupières pour refouler ses sanglots et se détourne de lui. Rolf s’approche, il pose la main sur son épaule. Elle dégage tellement de chaleur qu’il se demande si elle n’est pas fiévreuse.
― Je sais ce que je fais, souffle-t-elle.
― Luna, c’est voué à l’échec, tu le sais bien…
― Non, parce que j’ai quelque chose que les nécromanciens qui ont écrit ces livres n’avaient pas. J’ai la pierre de Résurrection, j’ai une relique de la Mort.
Toutes les larmes ont disparu de ses yeux, son visage est dur, elle le fixe avec une lueur de défi dans le regard. Rolf a l’impression que rien n’est réel, ça ne peut pas être vrai… S’il y a bien un art qu’il n’aurait jamais imaginé la voir toucher, c’est la nécromancie, pas Luna…
― Je ne peux pas te laisser faire ça…
― Rolf ! s’écrie-t-elle. Je vais faire revenir ma mère, j’ai presque achevé le rituel, il ne me reste plus qu’à plonger son pendentif dans la poudre que j’ai fabriquée. Tu ne m’en empêcheras pas.
Rolf secoue vigoureusement la tête, non, non, il ne peut pas la laisser faire ça, elle ignore les conséquences que ça pourrait avoir !
― Comment peux-tu savoir que ça va fonctionner ? balbutie-t-il pour gagner du temps. Aucun livre ne peut parler de ce rituel puisqu’aucun n’a utilisé cette pierre !
― Non, répond très calmement Luna. Ils n’en parlent pas. Mais j’en ai trouvé un, dans une librairie de l’Allée des Embrumes, qui évoque ce rituel avec un objet de l’être qu’on veut faire revenir. Il utilise de la poudre de pierre de lune, il dit que c’est supposé faire revenir les morts sous une forme physique pour un temps limité. Évidemment, ça n’a jamais fonctionné. Mais je me suis dit que l’auteur s’était peut-être tout simplement trompé de pierre, alors je suis allée dans la Forêt Interdite, et j’ai retrouvé la pierre que Harry avait laissé tomber.
Elle lui montre un petit roc noir sur son plan de travail, dont la teinte est identique à celle de la poudre dans le mortier.
― Tu as… taillé la pierre de Résurrection ? demande Rolf, ahuri. C’est une relique de la Mort, Luna, et tu en as fait des petits morceaux ?
Elle étouffe un rire nerveux, à mi-chemin entre l’amusement et les sanglots. Il ne l’a jamais vue si fragile, si petite, si frêle… Il a l’impression qu’une simple pression sur son épaule pourrait la faire s’effondrer.
― Je ne peux pas te laisser faire ça… murmure-t-il, plus pour lui-même que pour elle.
― Je ne te laisserai pas m’en empêcher.
Son ton est sans appel et Rolf voit sa baguette pointée sur lui. Évidemment, lui a laissé la sienne dans la pièce d’à côté, mais il ne peut pas croire qu’elle le menace. Elle le tient en joue comme elle le ferait d’un Mangemort…
― Fais-moi confiance, s’il te plaît, murmure-t-elle, ses yeux dans les siens.
Cette voix, ce ton de supplique, ce regard égaré, mais cette détermination… Il ne veut pas être celui qui l’empêchera d’essayer de voir sa mère. Il y a peu de chances que ça fonctionne de toute façon, la nécromancie n’a jamais mené qu’aux Inferi, et rien dans le rituel de Luna ne pourrait en créer un - il faut tellement plus de magie noire… Alors Rolf rend les armes.
― D’accord, souffle-t-il. Mais je reste avec toi.
Et contre toute attente, Luna se jette à son cou, laissant tomber sa baguette, enserrant sa nuque de ses bras frêles mais étonnamment forts. Rolf lui rend son étreinte, la serrant contre lui, priant tous les grands mages que compte l’histoire du monde sorcier que rien ne tourne mal.
― Je ne veux pas faire de mal, je ne veux pas faire de mal, murmure-t-elle contre son oreille comme si elle cherchait à s’en convaincre elle-même.
― Je sais Luna. Mais… si quelque chose tourne de travers je t’obligerai à t’arrêter.
Il la sent acquiescer, ses cheveux blonds caressent sa joue. Elle se détache de lui, un petit sourire aux lèvres, puis elle retrousse ses manches et s’empare du pendentif, sous le regard anxieux de Rolf.
Est-elle condamnée à rester pour toujours dans cet étrange monde ? Ni fantôme ni vivante, un esprit errant, dans cette sinistre solitude sans couleurs… Non, elle sent à nouveau les picotements de la vie dans ses membres éthérés, et maintenant qu’elle peut respirer, son souffle est saccadé d’excitation et de peur à la fois !
Luna essaye de faire abstraction du regard de Rolf sur elle. Il s’inquiète, ne ferait-elle pas de même à sa place ? Depuis qu’ils sont enfants, le mot « nécromancie » est prononcé à voix basse dans les maisons sorcières, comme le plus noir des arts, le plus terrible, celui dont ne peut surgir que le mal. Mais quelqu’un s’y est-il déjà essayé avec la pierre de Résurrection elle-même ? Elle en doute, c’est pourquoi sa conviction est plus forte que jamais. Elle peut réussir.
Inspirant un grand coup, Luna pose le pendentif dans le mortier, le recouvre de la poudre noire, puis s’empare du grimoire. La formule est en grec, mais elle peut le lire, bien qu’elle n’en comprenne pas toute la signification.
― Gia tin áfxisi ton nekrón. Écho kalései sou agapoúse éna, échase polý kairó prin. Eláte apó to skotádi. Ánodos sto fos.
Rien ne semble se passer, et le coeur de Luna bat à tout rompre à l’idée qu’elle ait échoué. Elle sent la main de Rolf se glisser dans la sienne et elle la serre presque compulsivement. Maman, maman… répète-t-elle en silence.
Et brusquement, le vent se lève. La pièce est traversée d’un courant d’air qui la glace jusqu’aux os, qui lui coupe le souffle. Cette bourrasque n’a rien de naturel, et Luna tremble de peur et d’appréhension.
― Ca marche… murmure-t-elle. Rolf, ça marche…
Elle le voit sortir sa baguette, elle ne peut pas lui en vouloir d’être méfiant, mais dans son coeur, la crainte refoule à toute vitesse, comme une forte marée. Ce vent qui les bouscule, qui les transit, il n’a rien de mauvais, rien d’inquiétant, elle le sent. Elle ferme les yeux, et peut presque toucher l’amour qui imprègne l’air, qui les traverse. Quels que soient les esprits qu’elle est parvenue à invoquer, ils ne leur veulent aucun mal.
― Luna ! s’exclame Rolf, lui tapotant le bras pour attirer son attention.
Elle ouvre les yeux et distingue devant elle une silhouette qui se forme, incertaine. Mais elle se clarifie, et Luna a l’impression de voir double. Ce n’est pas un seul esprit qui est revenu de l’au-delà, mais plusieurs... Elle ne sent pas de mauvaises ondes mais ne peut empêcher une crainte de percer jusqu’à son coeur : et si elle avait ouvert un portail entre les deux mondes sans qu’il soit possible de le refermer ? Et si elle provoquait la venue de milliers, de millions d’âmes errantes ?...
Mais les deux silhouettes ne semblent pas se multiplier, et elles deviennent de plus en plus nettes… Luna cherche désespérément des yeux quelque chose qui puisse lui indiquer qu’il s’agit de sa mère, mais sa main tremble de plus en plus dans celle de Rolf tandis qu’elle distingue des cheveux roux sur la première silhouette, qui est une femme. La seconde semble être un homme, et Luna a une étrange impression de déjà-vu…
Bientôt, les deux fantômes lui apparaissent clairement, et elle sent le bras de Rolf entourer ses épaules, alors que ses jambes flageolent. Elle connaît ces visages, elle les a vus plusieurs fois, et l’homme lui rappelle quelqu’un qu’elle connaît très bien. Luna sent ses yeux s’embuer, tout l’espoir qu’elle avait de revoir sa mère une dernière fois vient de voler en éclat.
En lieu et place de Pandora Lovegood se tiennent devant elle Lily et James Potter, revenus d’entre les morts.
J'espère que ce premier chapitre vous a plu ! Comme je vous l'ai dit, c'est assez bizarre, mais j'ai voulu mêler le Rolf/Luna au Jily, j'ai longtemps cherché un moyen de le faire, et puis pouf, cette histoire de nécromancie m'est tombée dessus, avec la Pierre de Résurrection tout ça, je me suis dit qu'il y avait moyen de tenter quelque chose, et voilà...
La phrase en grec signifie plus ou moins "Pour l'avènement des morts. Je t'invoque, être aimé, perdu il y a longtemps. Viens d'entre les ténèbres. Lève-toi dans la lumière." C'est du grec moderne... je crois, je vous avoue que je me suis servie de Google Trad qui ne propose qu'une seule sorte de grec, aucune idée de si c'est du moderne ou de l'ancien, je penche pour l'ancien à cause de "nekron", mais d'un autre côté ce serait plus logique que le grec proposé sur le logiciel soit le grec moderne, s'il y en a qui savent, je veux bien l'info x)
Merci d'avoir lu et n'hésitez pas à me dire ce que vous en avez pensé ! Le prochain arrivera dans quelques jours, sûrement jeudi ou vendredi :)