L’ennui est mon quotidien. En fait, ça a commencé quand j’ai emménagé ici. Tante Muriel fait partie de la catégorie des gens qui ont mal vieillis, si seulement elle a été un jour gentille et sympathique. Maintenant son passe-temps favoris est critiquer. Critiquer tout : moi, ma mère, moi, mon, père, moi, le temps, moi…
« Ginevra coiffe donc un peu tes cheveux ! » , « Ces vêtements te donne l’air encore plus pauvre que la réalité… » , « Ginevra, une jeune fille ne doit pas glousser bêtement, elle doit savoir se tenir pour être une épouse et mère respectable. »
Je l’emmerde !
Je ne veux pas rester à la maison à attendre le prince charmant. Je veux me battre à ses cotés pour combattre le dragon. Mais je suis la cadette, la seule fille de la fratrie. Donc je reste à la maison en supportant le stress de maman qui part toutes les deux secondes pour pleurer, ou à supporter les remarques de Tante Muriel.
Papa ne va plus au Ministère. Les seules nouvelles qui nous viennent sont de Charlie qui vient de moins en moins souvent. Bill à cessé de partir en mission pour l’Ordre, Fleur trouve que c’est trop risqué. Je n’ai pas vu Fred et George depuis déjà plusieurs semaines. Sauf par leur émission à la radio que j’écoute en cachette, papa dit que c’est trop risqué. Le sujet « Percy » est interdit, prohibé. Je le déteste pour sa lâcheté.
Aucune nouvelle de Ron. Aucune de Hermione. Aucune de Lui…
Sous mon lit il y a plein de boules de parchemin, des lettres ratées. Je dis de mon frère, mais je ne suis pas beaucoup mieux. Il me manque et pourtant je le déteste pour m’avoir abandonnée. Suis-je en colère contre lui ou contre moi ? Je connais la réponse.
Contre moi. Contre ma lâcheté. Pour toutes ces choses que je ne lui ai pas dit.
Je sors dehors alors que j’entends quelqu’un qui m’appelle. Rien à foutre, je dois courir. Je sens les cailloux qui écorchent mes pieds, l’eau qui dégouline le long de mon dos, le froid qui m’enveloppe. Je m’en fou.
Je n’ai pas eu le temps de lui dire « Je t’aime ».