Je me réveille de bonne heure et en profite pour prendre ma douche avant les autres.
Lorsque je sors de la salle de bain, je vois Marlène, déjà prête pour monter dans la Grande Salle, je ne l'ai même pas remarquée auparavant.
-Je t'attendais avant de partir prendre le petit déjeuner, cela ne te dérange pas? demande timidement Marlène.
Je suis surprise de sa question, hier à table, j'ai finalement sympathisé avec elle (entre deux bouchés de nourriture) même si son côté bavard est lourd. Je lui souris sans répondre, elle dois prendre cela pour une réponse négative car elle me suit.
-Tu te rends compte que l'on doit dès le matin monter des escaliers pour aller petit déjeuner, râle Marlène, ce qui me fait rire. Pendant sept ans, on va devoir supporter ces escaliers, je sens déjà les courbatures, la fatigue, la flemme de monter ces fichus escaliers. Pourquoi ai-je quitté mon lit ce matin?
-C'est une habitude à prendre, tu verras.
Pas convaincue, Marlène me suit en trottinant, je marche assez vite, pressée de prendre son petit-déjeuner. Marlène en est étonnée, je lui réponds que je ne veux pas louper le petit déjeuner, repas le plus important de la journée comme le dit souvent ma soeur.
Je préfère m'éloigner des plus grands, évitant ainsi les altercations. Les yeux remplis de gourmandise, je choisis des toasts, du bacon, des saucisses et des oeufs sous le regard amusé de Marlène, qui quant à elle, n'a pas trop d'appétit. Elle m'explique pourquoi elle n'aime pas le porridge. Cela est complètement inintéressant mais cela fait un bruit de fond. Tout en l'écoutant, je mange lentement mon copieux petit-déjeuner avant d'être dérangée par Narcissa.
-Si tu crois que tu vas t'en sortir en étant hautaine avec tes aînés, tu te trompes complètement. Personne ne te respectera, toi, la descendante d'un membre renié de la famille Black! La vie, chez les Serpentards, n'est pas un conte de fées, comme chez les blaireaux. Pense à faire le meilleur choix le plus rapidement possible sinon tu le regretteras.
Narcissa est donc comme sa famille, un défendeur des idées de pureté, je suis déçue, j'espérais qu'elle prenne exemple sur Andromeda, connue pour avoir tourné le dos à sa famille afin d'épouser un né-moldu.
-Sache, Narcissa, que le fait d'avoir un ancêtre déshérité ne va pas me gâcher la vie, je ne suis pas responsable des actes de mes aïeuls. Il n'est pas encore temps de faire un choix. Je te pris de bien vouloir ne pas m'adresser la parole pendant que je mange mon petit-déjeuner.
Après sa mise en garde, Narcissa, la tête haute, part rejoindre ses camarades. A cause d'elle, je suis énervée dès le matin, merci bien!
Marlène, qui a assisté à cette conversation, préfère se taire et ne faire aucun commentaire. Le comportement de Narcissa me fait comprendre qu'être une Black à Serpentard n'est pas une situation aisée. Avant d'être une Black, je suis surtout un être humain et une enfant de onze ans, trop jeune encore pour me mêler à une guerre d'idéologie mais j'ai l'impression que je vais devoir lutter contre un endoctrinement précoce concernant la supériorité des Sang-Purs. Seules Marlène et Lily sont venues me parler pour ce que je suis et non par rapport à mon nom.
-Ce n'est pas parce que Narcissa est venue me provoquer que tu dois te taire, je t'en prie, continue d'expliquer les raisons de ton dégoût pour le porridge.
-Non, ce n'est pas la peine. Ce n'est pas important, je ne veux pas t'embêter avec mes anecdotes idiotes, répondit Marlène avec un tel sérieux que j'éclate de rire.
Après leur repas, je cherche la salle de potions, mon premier cours en tant que collégienne. La plupart de nos camarades est présente, Serpentards et Gryffondors ne se mélangent pas, se méfiant des uns et des autres. La division entre les maisons n'est pas prête de se ternir même si certaines personnes n'en ont cure comme Lily Evans qui vient à notre rencontre.
-Coucou les filles! Comment ça va? Votre maison vous plaît? Moi, j'aime bien l'ambiance chaleureuse de la salle commune, je ne suis là que depuis qu'hier soir mais je le ressens déjà. J'ai hâte d'avoir ce premier cours, l'apprentissage des potions a l'air tellement excitant! lance une Lily joyeuse d'une humeur bavarde.
-Je n'ai pas pu analyser la salle commune, étant donné, que je me suis précipité dans mon lit, répondis-je.
-Tu aurais mieux fait de rester dans la salle commune, tu aurais appris les coutumes de Serpentard, ainsi tu ne parlerais pas à la canaille, dit un brun à l'air hautain.
Qui c'est celui-là? Ils ne vont pas tous me gonfler dès le deuxième jour!
-Je n'ai besoin de personne pour apprendre certaines coutumes et pour savoir qui fait parti de la canaille. A en croire ce que tu dis, j'ai l'impression que le terme de canaille convient mieux à toi qu'à une fille que tu juges sans connaître.
Ne pas s'attaquer à Céleste Black, c'est une règle d'or et surtout, ne pas l'énerver!
-Je vois donc que tu suis le chemin de ton ancêtre, dommage que tu n'écoutes pas davantage ta grand-mère.
-Laisse mon arrière grand-père en paix! D'où tu connais ma grand-mère?
Comment une personne ose-elle me parler de cette garce! Je réfléchis trois secondes avant de deviner son identité, son air arrogant et méprisant me fait tout de suite penser à celui de ma grand-mère et je comprends que se tient devant moi son petit neveu et donc mon petit cousin.
-Je m'appelle Evan Rosier, le petit neveu de Rosalie Black, née Rosier. Nous faisons donc partis de la même famille, chère cousine.
-Impossible! Une personne aussi détestable que toi ne peut être mon cousin, je dis, reniant publiquement cette parenté.
-Tu changeras d'avis rapidement ou alors tu le regrettera, se moque Rosier.
-Qu'avez vous tous à vouloir décider à ma place de mes choix? Je ferai mes choix toute seule sans personne et encore moins avec l'aide de la canaille dans ton genre. Ce n'est pas parce que je suis une Black à Serpentard que je suis aussi raciste que vous, j'ai encore ma liberté de pensée, laisse moi tranquille. Tu te crois malin, Rosier, mais viendra le jour où toi, tu regretteras tes choix, je m'écrie en colère.
-Quelle personne irrespectueuse! Tu sais quoi? Je vais envoyer une lettre à ta grand-mère pour qu'elle constate à quel point sa petite-fille est ingrate avec sa famille.
-Fais comme tu veux, je n'ai pas peur de toi. MOI, je n'ai pas besoin d'aller me réfugier dans les bras de ma grande tante.
La sonnerie retentit, je rentre, énervée dans la salle, à grande enjambées et m'assois à l'avant-dernier rang, Marlène s'assit d'un côté, Lily de l'autre avec son ami, Severus Rogue. Dans la salle règne une atmosphère pesante, les collégiens sont gênés d'avoir entendu un échange entre cousins aussi glacial et me jettent des coups d'oeil. Oui, je suis de nature colérique, pas la peine d'en faire toute une histoire.
Le professeur Slughorn nous accueille avec un enthousiasme peu commun, ravi de voir de nouvelles têtes et prêt à chasser des élèves particuliers. Il commence son cours par la présentation de l'apprentissage des potions. Lily boit ses paroles, Rogue est aussi attentif comme Marlène, ce qui me rend perplexe, je m'attendais à ce qu'elle soit plutôt du genre dissipé en classe, comme quoi, les apparences sont trompeuses! Derrière, Sirius Black et James Potter s'amusent à faire de l'origami avec leurs parchemin. Slughorn se rappelle qu'il faut faire l'appel. Le premier appelé est Avery, le professeur lui demande des nouvelles de son père, je suis la suivante, il me parle de ma grand-mère de manière élogieuse, je lui lance un regard noir. Encore une personne qui s'intéresse à moi à cause de mon nom.
Il fait de même avec Sirius en lui racontant à quel point ses parents étaient des élèves appliqués en potion et lui fait par de sa déception de ne pas l'avoir eu dans sa maison. Ce qui à mon avis est une libération pour lui. J'ai eu des échos comme quoi, Walburga et Orion sont très stricts avec leur fils. Je connais des choses sur la grande et respectable famille Black grâce à ma grand-mère qui est toujours invitée dans les réceptions des sang-purs, pas que dans celles des Black. Mes parents, ma soeur et moi-même ne le sommes pas car nous ne sommes pas assez respectables pour eux.
Slughorn continue l'appel, en prenant des nouvelles de certains de ces anciens élèves. Même Marlène doit le supporter lorsqu'il raconte à quel point sa mère a eu un succès fou pendant ses études par sa classe et son caractère généreux. Lorsqu'il achève l'appel, il demande à la classe de préparer une potion pour soigner les furoncles. Grâce à mon père, je sais déjà la faire. Notre concentration est mise à l'épreuve à cause des garçons derrière, Lily ne cesse de leur jeter un regard noir. Sans succès. Évidemment, il faut que ce soit moi qui leur demande se taire.
-Vous ne pouvez pas la fermer un peu? Taisez-vous, bon sang! Vous n'êtes pas seuls dans cette classe, bande d'égoïstes. Certains veulent travailler.
-Si tu n'es pas contente, tu n'as qu'à changer de place, dit James.
-QUOI? C'est vous qui dérangez mais ça serait à moi de subir et de changer de place? Ça va pas la tête! Vous n'avez pas votre place dans une salle de classe si vous dérangez vos camarades.
-Voyons, Miss Black, calmez-vous! Il n'y a que vous que ça dérange, intervient Slughorn. Quelle tempérament de feu! Comme votre grand-mère.
-Professeur, juste une chose, vous ne me connaissez pas alors évitez de me comparer à ma grand-mère.
-Même si j'admire votre impertinence, cela coutera cinq points à votre maison. Miss McDonald, échangez votre place avec Mr Potter, cela calmera les tensions.
Furieuse, je continue ma potion avec une envie d'étrangler mon directeur de maison. Je sais que j'ai hérité du côté colérique de ma grand-mère paternel, ce n'est pas un cadeau et cela me rend furieuse à la moindre comparaison avec cette femme que je déteste. Je suis silencieuse pendant tout le cours et ne répond même pas lorsque l'on m'adresse la parole, je suis impolie et l'assume complètement.
A la fin de l'heure, le directeur de Serpentard vient analyser les potions. Il pousse un cri de joie en voyant la potion de Lily et lui demande si elle vient d'une famille sorcière, elle lui répond qu'elle est d'origine moldue, stupéfait, le professeur accorda cinq points à Gryffondor pour cette potion parfaite. Je soupire devant l'enthousiasme de cet homme, étonné qu'une né-moldue puisse être brillante.
La cloche sonne, je me précipite dehors, à grande enjambées et énervée une fois de plus, et me dirige vers la salle de métamorphose, Marlène court pour me rattraper.
-Céleste, pourquoi es-tu si énervée dès que quelqu'un parle de ta famille et surtout de ta grand-mère? Elle est si terrible qua ça? Pourquoi être si énervée par le comportement de Slughorn? interroge Marlène d'une voix douce.
Serrant les poings, respirant un bon coup, je tente de répondre calmement.
-Je n'aime pas ma grand-mère, elle est mauvaise, elle croit dur comme fer à l'infériorité des moldus, elle veut toujours que que l'on soit fier d'être une famille de Sang-Pur, elle a toujours mis son grain de sel dans notre éducation, se montrant parfois cruelle. Elle est si terrible que mon père a peur d'elle et ne lui tient jamais tête. Slughorn et Rosier vont lui envoyer une lettre à propos de mon comportement, tu verras, demain, je recevrai une magnifique beuglante, et j'entendrai la douce voix de cette femme. Voilà pourquoi, je n'aime que l'on me dise que je lui ressemble. Slughorn m'énerve, je pense qu'il croit à cette supériorité du sang, il était stupéfait, tout à l'heure, qu'une né-moldue puisse faire une potion parfaite.
-Je te connais depuis peu mais je veux te dire que je te parle pour ce que tu es et non pour bien me faire voir par une illustre famille. Je ne te jugerai jamais par rapport aux valeurs de ta famille.
Je la trouve de plus en plus sympathique, je me rends compte que je n'ai jamais réellement parlé à quelqu'un de mon âge mise à part ma soeur.
Lorsque mes chers camarades arrivent, ils me lancent un regard noir car j'ai fait perdre des points à notre maison.
Dans une ambiance froide, les premières années écoutent la directrice de Gryffondor, paraissant stricte et exigeante. Pour un premier cours, nous devons métamorphoser une tasse en vase, seuls Rosier et Marlène, réussissent, faisant remporter dix points à notre maison, cette dernière me chuchote qu'à ce rythme, les Serpentards vont remporter le tournoi des quatre maisons!
Je m'installe à notre table à l'heure du déjeuner, m'attendant à voir Malefoy. En effet, il vient me sermonner à propos de mon comportement outrageant envers notre directeur, il m'annonce qu'à la prochaine incartade, j'aurai une retenue. Je l'ignore superbement et mange mon hachis Parmentier lentement et calmement. Lucius, énervé de me voir si maitresse de mes émotions, me provoque en m'accusant d'être indigne de la famille Black. Je lui réponds alors que je n'ai jamais eu l'intention d'être digne de quoique ce soit. Ce qui fait rire Marlène. Le reste de la journée se passe paisiblement. Nous avons déjà des devoirs mais je préfère envoyer une lettre à mes parents et à ma soeur pour leur parler de ma première journée au sein de la maison Serpentard. Je m'installe à une table dans la salle commune et rédige mes lettres. J'observe la salle et la trouve lugubre, elle est basse de plafonds, je lui trouve une allure inquiétante à cause de la prééminence du vert. Je repense au description de la salle commune des Poufsouffles par mon père et regrette une fois de plus d'être à Serpentard. Je déteste le choixpeau.