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News

Nuit du vendredi 25 octobre 2024


Chers membres d'HPF,

Nous vous informons que la 148e édition des Nuits d'HPF, placée sous le signe de l’épouvante, se déroulera le Vendredi 25 octobre à partir de 20h. N'hésitez pas à venir découvrir les nuits et vous inscrire !
Pour connaître les modalités de participation, rendez-vous sur ce topic.
A très bientôt !


De L'Équipe des Nuits le 09/10/2024 12:52


Nuit HPF du 23 août 2024


Chers membres d'HPF,

Nous vous informons que la 147e édition des Nuits d'HPF se déroulera le Vendredi 23 août à partir de 20h. N'hésitez pas à venir découvrir les nuits. vous inscrire !
Pour connaître les modalités de participation, rendez-vous sur ce topic.
A très bientôt !



De Équipe des Nuits le 19/08/2024 00:41


Programme de juillet des Aspics


Bonsoir à toustes !

Un peu de lecture pour vous accompagner en cette période estivale... Vous avez jusqu'au 31 juillet pour, d'une part, voter pour le thème de la prochaine sélection ici et, d'autre part, lire les textes de la sélection "Romance" du deuxième trimestre 2024, et voter ici !

Les sélections sont l'occasion de moments d'échange, n'hésitez pas à nous dire ce que vous en avez pensé sur le forum ou directement en reviews auprès des auteurices !


De L'Equipe des Podiums le 11/07/2024 22:30


Assemblée Générale 2024


Bonjour à toustes,

L'assemblée générale annuelle de l'association Héros de Papier Froissé est présentement ouverte sur le forum et ce jusqu'à vendredi prochain, le 21 juin 2024, à 19h.

Venez lire, échanger et voter (pour les adhérents) pour l'avenir de l'association.

Bonne AG !
De Conseil d'Administration le 14/06/2024 19:04


Sélection Romance !


Bonsoir à toustes,

Comme vous l'avez peut-être déjà constaté, sur notre page d'accueil s'affichent désormais des textes nous présentant des tranches de vie tout aussi romantiques ou romancées les uns que les autres ! Et oui, c'est la sélection Romance qui occupera le début de l'été, jusqu'au 31 juillet.

Nous vous encourageons vivement à (re)découvrir, lire et commenter cette sélection ! Avec une petite surprise pour les plus assidu.e.s d'entre vous...

Bien sûr, vous pouvez voter, ça se passe ici !


De Jury des Aspics le 12/06/2024 22:31


145e Nuit d'écriture


Chers membres d'HPF,

Nous vous informons que la 145e édition des Nuits d'HPF se déroulera le Vendredi 14 juin à partir de 20h. N'hésitez pas à venir découvrir les nuits. vous inscrire !
Pour connaître les modalités de participation, rendez-vous sur ce topic.
À très bientôt !


 


De L'équipe des nuits le 12/06/2024 12:33


Le Paradis de mon Enfer par Cassy

[71 Reviews]
Imprimante Chapitre ou Histoire
Table des matières

- Taille du texte +
Note de chapitre:

Bonjour à tous!

J'ai ENFIN tenu mes promesses, puisque me revoilà déjà avec un nouveau chapitre :) Je dois dire que je suis très inspirée ces temps, donc j'en profite.

J'ai testé un nouveau POV pour ce chapitre, et les choses avancent encore un peu plus... Je vous laisse le découvrir!

Bonne lecture!

 

Cela faisait vingt minutes qu'elle se brossait les cheveux. Bien qu'ils fussent extrêmement lisses de nature, elle avait passé tout ce temps à en prendre soin, jusqu'à ce qu'ils soient si doux que la brosse glisse parfaitement dedans. Elle soupira. Elle ne pouvait retarder plus longtemps le moment où elle devrait rejoindre la Grande Salle et l'affronter. Elle ne l'avait que trop évité le jour précédent, et elle n'était plus très sûre de quoi il serait capable si jamais elle le faisait encore plus longtemps. En prenant une grande inspiration, Narcissa se regarda une dernière fois dans le miroir. Elle avait de beaux traits : un visage fin mais carré, un nez droit, une bouche fine et sévère, ainsi que deux magnifiques yeux noirs. « Une vraie Black », pensa-t-elle. Seuls ses cheveux, d'un blond inégalable, rendait la froideur de son visage plus supportable. Décidant qu'il ne servait à rien de faire traîner les choses plus que de mesure, Narcissa sortit de son dortoir, passa la porte des cachots qui caractérisaient la Salle commune de Serpentard et se dirigea vers la Grande Salle, le ventre noué. Elle n'avait pas reparlé à Lucius depuis la révélation du cours de potions. Elle avait prétexté un mal de ventre et n'avait pas assisté au dîner, puis s'était terrée dans son dortoir depuis ce moment-là. La jeune femme ne savait pas bien comment gérer ses émotions contradictoires. Qu'est-ce que cela pouvait-il bien faire, même si c'était vrai ? Lily Evans était une moldue, elle se devait donc de la mépriser par nature. Cependant, Narcissa ne pouvait s'empêcher de ressentir la bile au fond de sa gorge à chaque fois qu'elle pensait à Lucius, son poing penché en avant vers la Gryffondor. Evans n'avait pas menti, de ça elle était sûre. Son ton, son tremblement et la réaction de son petit-ami n'avait pas trompé. « Peut-être qu'elle le méritait », c'était ce que Narcissa n'avait cessé de se répéter depuis la révélation. Bien entendu qu'Evans était une Miss Je-sais-tout insupportable, mais elle ne voyait pas bien comment elle pouvait mériter de se faire frapper dans les toilettes des filles lors d'une soirée à Pré-au-Lard. « Il ne l'a pas fait », était la seconde pensée qui lui était venue à l'esprit. Mais pourquoi ne l'avait-t-il pas fait ? S'était-il résigné de son plein gré, ou quelqu'un l'y avait-il contraint ? Narcissa voulait des réponses. Elle connaissait Lucius depuis leur entrée à Poudlard et, aussi loin qu'elle pouvait s'en rappeler, il lui avait toujours plu. Le jeune homme avait énormément de succès à Serpentard, et très vite il avait commencé à sortir avec des filles. Lorsque ses parents lui avaient un jour annoncé leur amitié avec les Malefoy, et le bien que cela pourrait faire à leur famille que Lucius devienne un jour son mari, Narcissa avait sauté de joie. Les deux familles avaient arrangé une rencontre et le jeune homme s'était montré poli, bien que distant. Très vite, Narcissa avait compris qu'il n'était pas prêt à renoncer à son succès. Pourtant, quelques années plus tard, leur relation était officielle, et le mariage était déjà prévu pour leur sortie de Poudlard. Elle n'avait jamais eu que lui, et n'aurait jamais que lui. Cela lui convenait parfaitement, puisqu'elle en était éperdument amoureuse. Cependant, malgré ses sentiments, Narcissa n'avait réussi à faire taire la petite voix dans sa tête qui lui intimait que Lucius n'était peut-être pas celui qu'elle croyait. Ruminant, elle remarqua à peine qu'elle venait de passer les portes de la Grande Salle. Alors qu'elle se dirigeait machinalement vers la table des Serpentard, son cœur se mit à battre la chamade : il était là, au milieu de sa bande, comme un marionnettiste lors d'un spectacle.

-Tiens, une revenante.

C'était Mulciber qui avait parlé, un mépris dans la voix qu'elle ne connaissait que trop bien. Narcissa ne l'avait jamais aimé. Elle n'avait jamais apprécié aucun garçon qui entourait Lucius, si ce n'était de temps à autre Severus. Mais Mulciber, elle s'en méfiait. Elle ne savait que trop bien de quoi il était capable.

-Salut, dit-elle d'une voix froide en tentant tant bien que mal de masquer son tremblement.

Elle prit place aux côtés de Lucius, qui la sondait comme s'il avait voulu la passer aux rayons x.

-Salut, finit-il par dire, implacable.

Lucius n'avait jamais été le genre de petit-ami à la prendre par la main ou à l'embrasser pour la saluer, mais elle avait l'habitude de plus de considération. « C'est à moi d'être fâchée, pas à lui ».

-Ton ventre va mieux ? demanda Severus, dont elle avait à peine remarqué la présence.

-Oui, c'est gentil, merci.

Un froid glacial venait de s'abattre sur la tablée, et Narcissa se demanda si Lucius n'était pas en train de parler d'elle avant qu'elle n'arrive. Rougissant quelque peu, elle prit un toast et le beurra : elle avait faim, elle qui n'avait pas dîné le soir précédent. Les conversations reprirent gentiment, mais elle n'en faisait pas partie. Mulciber et Evan parlaient à voix basse et mystérieuse tout en lançant des coups d'œil à Lucius, lequel était occupé à donner ses habituels ordres à Crabbe et Goyle. « Des gorilles, ceux-là ». Elle ne les appréciait guère plus que tous les autres. Seul restait Severus, à l'écart, le nez planté dans ses œufs.

-Comment se passent les cours pour toi, Sev ?

Surpris qu'on lui accorde la moindre attention, le garçon releva précipitamment la tête.

-Oh, plutôt bien. Dommage que Slughorn ait eu une idée si abominable de nous mettre avec les Gryffondor, parce que j'apprécie beaucoup les potions cette année.

La blonde détourna le regard, irritée. Elle n'avait aucune envie d'aborder le sujet des cours de potions à l'instant. Rogue sembla le remarquer, puisqu'il s'éclaircit la gorge et dit :

-Et toi alors ? Une préférence pour quelque chose ?

Elle haussa les épaules. Elle ne détestait pas l'école, mais ne l'appréciait sans plus de mesure. À sa sortie de Poudlard, elle allait probablement se marier avec Lucius, avoir des enfants et rester à la maison, comme l'avait fait sa mère avant elle. Narcissa l'avait toujours su et, de ce fait, elle ne s'était jamais passionnée pour une branche en particulier.

-J'aime bien les sortilèges, finit-elle par dire.

Rogue lui lança un sourire, si tordu qu'elle se demanda s'il savait seulement comment sourire. Puis il repartit dans la contemplation de son assiette. La conversation était finie.

Lucius ne lui avait toujours pas adressé la parole, et Mulciber et Evan continuaient de se parler à voix basse avec toujours plus d'intensité. Soudainement, quelqu'un vint taper sur l'épaule de Lucius et Narcissa sentit qu'un sac lui effleurait le bras. Elle leva la tête et aperçut son cousin, Regulus. « Enfin un peu de compagnie ». Elle s'était toujours bien entendu avec Regulus. Il était plus jeune d'un an qu'elle, mais elle se souvenait qu'il prenait toujours sa défense, enfant, lorsque Bellatrix lui faisait des mauvaises blagues. C'était le seul cousin qu'elle avait. Du moins, le seul à qui elle pouvait encore adresser la parole. Cependant, il ne lui adressa pas un regard. Il semblait préoccupé.

-C'est à quelle heure, ce soir ? demanda-t-il précipitamment.

Un silence s'appesantit à nouveau à la tablée des Serpentards. Mulciber et Rosier arrêtèrent subitement de parler. Lucius déroba un regard vers Narcissa, mais il ne fut pas assez discret pour qu'elle ne remarque que quelque chose clochait.

-On en reparle, Reg.

Regulus regarda à son tour la blonde, avec moins de subtilité et soupira, signe qu'il avait compris qu'elle n'était pas au courant. « Au courant de quoi ? » se dit-elle désespérément. Elle avait l'habitude que Lucius lui fasse toute sorte de cachotteries, mais elle le supportait de moins en moins. Elle avait d'abord pensé qu'il aimait tout simplement passer du temps avec ses amis, et que leurs blagues ne regardaient qu'eux. Cependant, depuis un certain temps, elle sentait que les réunions de la bande à Lucius étaient devenues plus sérieuses. Et elle n'en faisait pas partie.

-Tu viens, on va en cours.

Narcissa eut tout juste le temps de fourrer le morceau de toast qu'elle tenait dans sa main avant que Lucius ne la lui prenne fermement. Il l'entraina devant la salle de botanique, le premier cours de leur journée. La jeune femme ne pipa mot, le regard résolument planté sur la porte.

-Tu vas faire cette tête toute la journée ? finit par demander Lucius, qui paraissait plutôt ennuyé qu'affolé à l'idée.

Narcissa consentit à regarder le jeune homme :

-Je n'ai pas très envie de te parler pour le moment.

-Et je peux savoir pourquoi ?

Elle haussa un sourcil :

-Je pensais que tu aurais compris.

-Que tu prennes la défense d'une sang-de-bourbe ? Non, je ne comprends pas. Et je ne le tolérerai pas.

Narcissa sentit le sang lui monter à la tête. Lucius retournait complètement la situation, comme il savait si bien le faire. Seulement, elle ne voulait pas être comme les membres de sa bande. Elle aussi voulait montrer qu'elle pouvait dire « non ».

-Tu n'as pas à tolérer quoi que ce soit, il me semble. Je peux décider de mes propres actes. Et, pour l'instant, je ne souhaite pas te parler.

Lucius la regarda fixement. Il semblait surpris, voir même estomaqué de la réaction de la jeune femme. Soudain, il s'approcha d'elle et, par réflex, Narcissa recula. Chose qu'elle regretta immédiatement quand elle vit le rictus satisfait du blond.

-Quand on sera marié, je serai en mesure de ne pas tolérer ce genre de comportement. Il faudra faire un choix, Narcissa. Sinon, je ne vois pas bien ce qu'on fait ensemble. Si tu es de mon côté, alors rejoins-moi dans mon dortoir à dix-huit heures. Sinon, vas faire ami-ami avec la sang-de-bourbe, et j'annonce à ma famille que je romps les fiançailles.

Lucius poussa la porte de la salle de classe et s'assit d'un air suffisant. Elle resta là, complètement hébétée, essayant de comprendre la portée des paroles de son petit-ami. Mais l'était-il encore ? C'était à elle de faire un choix, il lui avait donné cette responsabilité. Comme vidée de toute énergie, elle entra à son tour dans la salle de classe puis s'assit, le plus loin possible de Lucius Malefoy.

 

 

 

Severus regarda dans son matériel de potions : il devait absolument apporter tous les ingrédients nécessaires. « J'ai la mandragore, l'armoise, le gingembre, la poussière de corne de licorne, la queue de rat, le venin de serpent. » lista-t-il mentalement tout en effleurant du bout des doigts les ingrédients, comme on effleurerait un objet précieux qu'on ne voudrait pas casser. Tout était là. « Excepté le dernier ingrédient », pensa-t-il, la boule au ventre. Le dernier ingrédient allait être apporté par un autre individu que lui. « Mais c'est moi qu'ils ont choisi pour faire la potion. », lui intima une voix qui le rendit soudainement fier. « Oui, mais tout simplement car ils ne savent pas la faire eux-mêmes », contra une autre voix, la voix habituelle qui le guidait dans la plupart de ses actions. La voix qui le ramenait à la réalité : Lucius ne l'avait choisi uniquement car il avait besoin de lui. Mais en ce moment-même, peu importait au jeune homme. Ce qui importait, c'était de trier les ingrédients par importance, de revoir les notes du livre qu'il avait volé dans la réserve de Madame Pince-la bibliothécaire, et surtout, d'être sûr et certain que cela allait marcher. « Je devrais sans doute la refaire ». Il sourit à cette idée : il n'avait pas réellement besoin de refaire la potion, il la connaissait par cœur. Mais il allait la refaire, il allait broyer la poudre de corne de licorne, y mélanger l'armoise et le gingembre. Il allait ensuite ajouter la mandragore, puis tourner trois fois dans le sens des aiguilles d'une montre, et trois fois dans le sens inverse. Il laisserait ensuite mijoter pendant vingt minutes sur son chaudron, puis rajouterait la queue de rat. Il y aurait une explosion, mais il fallait surtout laisser s'échapper la fumée et ne pas brasser jusqu'à ce qu'elle se soit complètement évaporée. C'était l'erreur que faisaient beaucoup de personne. « Mais pas moi », reprit la voix qui le rendait fier. Il rajouterait ensuite le venin de serpent : il fallait être très attentif à ne pas y toucher de ses propres mains, mais attentif, il l'était toujours lorsqu'il s'agissait de potions. Le dernier ingrédient, c'était Regulus qui allait l'apporter. « Mais c'est toi qui l'auras amené jusque-là. Tu seras l'homme d'importance, ce soir ».

 

 

 

Elle tapait du pied, nerveuse. Elle n'avait osé quitter la bibliothèque, de peur de croiser quelqu'un qui pourrait lui poser les mauvaises questions. Elle n'avait pas non plus été dîner, rien que l'idée d'avaler quelque chose de solide lui était insupportable. Narcissa regarda pour une énième fois l'horloge de la bibliothèque : dix-sept heures cinquante-cinq. Elle devait choisir. Mais le choix, elle l'avait fait des années auparavant. Ce n'était même plus un choix, elle ne l'avait jamais réellement eu. Il lui fallait juste du courage pour affronter ce qu'elle devait affronter. Elle prit une respiration, toute pensée quittant momentanément son cerveau, puis quitta la bibliothèque. Elle se dirigea rapidement vers les cachots de la Salle commune de Serpentard : elle priait pour ne croiser personne. Elle marchait vite pour éviter d'avoir à penser, mais ces tremblements lui rappelaient sa peur. Lorsqu'elle poussa la porte, elle fut soulagée de voir que personne n'était présent dans la salle. Tremblotante, elle se dirigea vers le dortoir des garçons. C'était la première fois qu'elle y allait. Ne sachant pas comment réagir une fois devant la porte, elle choisit finalement de frapper timidement.

-Entre, lui répondit immédiatement la voix glaciale de Lucius.

Elle poussa la porte et découvrit le jeune homme, assit sur un lit à baldaquin, le nez droit et la tête haute. Il ne disait rien, il la regardait juste. Elle rougit : elle n'avait pas prévu une telle réaction. Il lui avait demandé de choisir, et elle l'avait fait : elle était venue le rejoindre. Dans ce cas-là, pourquoi ne réagissait-il pas ?
-Et bien, je suis venue, comme tu peux le voir, finit-elle par dire, toujours dans l'intermédiaire de la porte.

-Je vois. Entre, et ferme.

Elle s'exécuta, mais resta au même endroit. Lucius ne disait toujours rien. Il semblait la sonder du regard. Elle fut à nouveau tentée de rougir, mais une émotion toute autre la submergea : l'agacement. C'était assez humiliant pour elle d'être mise dans une position pareille, elle n'allait pas en plus accepter qu'il enfonce le clou.

-Lucius, je suis venue jusqu'ici pour toi. Tu ne vas tout de même pas rester silencieux ?

Il ne répondit pas de suite, comme s'il cherchait ses mots.

-Assieds-toi, fit-il en lui montrant le lit.

Narcissa hésita : il semblait froid, distant, impénétrable. Pourquoi devait-elle s'assoir ? La peur la submergea à nouveau : et s'il voulait finalement la quitter ? La boule au ventre et la gorge serrée, elle s'assit à bonne distance de Lucius. Il ne disait toujours rien.

-Bon, tu vas me dire pourquoi tu m'as fait venir ici oui ou non ? Je devrais être celle qui es fâchée, et pas le contraire !

-Et pourquoi ça ?

La blonde bouillonnait : il cherchait à la provoquer. C'était pour ça qu'il ne parlait pas, pour ça qu'il attendait qu'elle lui dise les choses. Tant pis, si c'était ce qu'il voulait, elle allait le lui donner.

-Parce que tu as failli frapper une fille !

Lucius détourna le regard. Narcissa fut soulagée de voir qu'il n'en semblait pas particulièrement fier. Il prit une grande inspiration et planta ses yeux bleus dans les siens :

-Je ne l'ai pas fait, et je n'allais pas le faire. C'était de la provocation. J'avais envie qu'Evans comprenne qu'il ne fallait pas s'attaquer à moi, à plus fort qu'elle. Elle se pavane comme si elle était la meilleure dans ce château, simplement parce que Dumbledore a été assez stupide pour la nommer préfète-en-chef. Elle n'a aucun droit d'être ici. Alors oui, je lui ai fait peur. Et elle a été assez stupide pour croire que j'allais la frapper, comme si je m'abaisserais aux manières de faire des moldus.

Narcissa tentait d'assimiler ce qu'il venait de lui dire. Elle le croyait, quand il disait qu'il n'allait pas le faire. Mais cela ne la rassurait pas pour autant.

-Quand même, je ne trouve pas ça très classe.

Lucius haussa un sourcil :

-Et moi, je m'inquiète du fait que tu choisisses de défendre une sang-de-bourbe. Dois-je te rappeler que tu as renié ta sœur parce qu'elle a marier un pauvre moldu ?
Narcissa se crispa. Ce n'était pas un souvenir dont elle avait envie de parler.

-Je ne la défends pas du tout ! Je n'aime pas Evans. Mais je n'aime pas l'idée que tu utilises ta force pour intimider les filles, c'est tout.

Lucius la sonda encore une fois :

-Tu n'as pas peur de moi, quand même ?

Elle haussa les épaules. Lorsqu'Evans lui avait dit la vérité, en cours de potions, elle avait eu peur de lui. Peur de ce qu'il était capable de faire. Contre toute attente, Lucius s'approcha d'elle et lui prit doucement la main. Avec son autre main, il lui releva le menton, la forçant à le regarder dans les yeux.

-Tu n'as pas à avoir peur de moi. Je ne te ferai jamais de mal, tu m'entends ? Evans, je ne la considère pas vraiment comme une fille. Mais, si elle reste à sa place, je te promets de ne plus la provoquer. J'ai aussi fait ça pour toi, Narcissa.

-Comment ça ?

-Et bien... Disons qu'Evans n'a pas toujours été très gentille à ton égard. Elle a dit que...

Lucius semblait gêné. Narcissa ne l'avait jamais vu aussi doux, aussi avenant.

-Tu peux me le dire. Je sais bien qu'elle ne me porte pas dans son cœur.

-Elle a dit que tu étais nulle en potions.

Si elle en croyait ses mots, Lucius n'avait tenu qu'à défendre son honneur. Elle était soulagée, mais il persistait encore un goût amer dans sa bouche.

-Alors, tu as fait ton choix ? demanda-t-il en la regardant si intensément qu'elle en rougit.

-Je te l'ai dit : je suis là, répondit-elle en haussant les épaules.

Sans qu'elle ne pût s'y attendre, Lucius lui attrapa l'arrière de la tête et l'embrassa à pleine bouche. Elle fut si surprise d'un tel geste de sa part qu'elle ne réagit pas immédiatement. Elle ne s'agrippa à ses épaules que lorsqu'il la prit par la hanche pour la faire basculer sur le lit. Le blond l'embrassait comme il ne l'avait fait qu'une seule fois : la première fois qu'ils avaient passé une nuit ensemble. C'était l'été précédent : les Malefoy avaient tenu à inviter les Black dans leur énorme manoir. La route étant longue, la famille de Narcissa avait pu rester dormir dans la demeure. Pendant la nuit, Lucius, qui avait déjà dix-sept ans, avait jeté un Assurdiato sur la chambre de Narcissa avant de la rejoindre dans son lit. Elle rougirait à ce souvenir si elle n'était pas tant occupée à maîtriser les battements de son cœur. Elle avait moins peur que la première fois, mais se sentait toujours désemparée dans les moments intimes.

-Détends-toi, lui murmura-t-il avant de mordre la naissance de son épaule.

Au lieu de se concentrer sur ses peurs, Narcissa concentra toute ses pensées vers Lucius. Ses mains, qui venaient de lui enlever prestement son haut. Sa langue, qui se baladait désormais sur sa clavicule. Puis son souffle, saccadé, qu'elle sentait battre contre sa poitrine. Timidement mais avec volonté, elle passa ses propres mains sous le t-shirt de Lucius et le lui enleva. Il avait un corps sculpté, elle sourit en le redécouvrant. Il s'arrêta de l'embrasser et la regarda, à nouveau son air suffisant sur le visage.

-Tes copains ne vont pas venir ?

Il haussa un sourcil, comme pour lui dire : « est-ce que tu viens réellement de poser cette question ? »

-Personne ne viendra, assura-t-il cependant.

Puis il passa sa main sous le dos de la blonde, et l'attira à lui.

 

 

Lily prit un grand bol d'air frais. C'était la deuxième fois en quelques jours qu'elle avait une discussion avec Sirius Black. Elle ne savait pas quel effet ça lui faisait réellement. C'était étrange, certes, mais ç'avait été facile. Elle était cependant contente de rentrer au château, car l'ambiance de la forêt interdite en pleine nuit n'était pas faite pour elle. C'était sans compter le bruit qu'ils venaient d'entendre.

-C'est peut-être les centaures, suggéra Lily, dont la peur revint à la surface.

-Regarde, il y a de la lumière là-bas !

Sirius alluma sa propre baguette et se dirigea vers la source du bruit, une Lily plus qu'hésitante à ses côtés.

-Oh non, pas ça ! s'écria soudain Sirius.

-Qu'est-ce qu'il se passe ?

-C'est mon frère, ils sont entrain de lui faire quelque chose !

Lily plissa des yeux : elle pouvait en effet voir que plusieurs personnes s'étaient rassemblées dans un coin de la forêt, leurs baguettes allumées. Elle s'approcha, et distingua aussi Regulus Black au milieu du cercle formé par les autres Serpentards : Malefoy, Mulciber, Rosier, Goyle, Crabbe, Avery et Rogue. Une boule lui monta dans la gorge.

-Je vais les tuer !

-Non, Sirius, attends !

Elle retint le jeune homme par le bras.

-Attendre quoi ? regarde, il y a un couteau !

Lily l'avait vu, aussi. Malefoy semblait présider la réunion, mais c'était Severus qui faisait tout le travail : il se penchait sur une potion et, lorsqu'il y mit un ingrédient, une flamme verte jaillit du chaudron. La rousse se crispa encore plus : c'était de la magie noire, elle en était certaine. Elle devait partir, c'était évident. Quitter le plus rapidement possible la forêt interdite, retourner dans son dortoir et prétendre que cette soirée n'était jamais arrivée. Mais quelque chose l'en empêchait : elle devait savoir si Severus était réellement l'un des leurs. Elle retenait toujours Sirius du bras, lequel semblait lui aussi hypnotisé par la scène. Rogue ajouta encore un ingrédient à la potion, et Malefoy prit le couteau dans ses mains :

-On s'est réuni ce soir, car Regulus a émis un souhait : être des nôtres. Je ne vais pas prononcer de long discours, vous savez tous ce que cela signifie. Comme pour chacun d'entre nous, il fallait rendre l'acte concret. Sev', merci pour ta potion, tu nous as été très utile, comme à ton habitude.

Lily vit le jeune homme baisser la tête, mais un sourire effleura son visage. Elle serra les poings, folle de rage. « Il est des leurs ».

-Regulus, si tu veux bien me tendre ta main, continua Malefoy en levant le poignard.

La rousse sentit Sirius se tendre sous elle :

-Il faut que j'aille l'aider !

-Sirius, ton frère n'a pas l'air d'être forcé à faire quoi que ce soit. Nous sommes à deux contre huit, c'est trop dangereux.

Il le savait aussi, c'était pour cela qu'il n'avait pas bougé. Elle concentra à nouveau son regard vers la scène qui se déroulait devant ses yeux : Malefoy leva le poignard, prit la main de Regulus et lui entailla profondément la paume, avant de la diriger vers le chaudron.

-Les liens du sang ! tonna Malefoy.

-Les liens du sang, répéta Regulus, dont il était impossible de déchiffrer l'expression.

Les autres levèrent leur baguette et entonnèrent :

-Les liens du sang !

-C'est une cérémonie, murmura Sirius, qui tremblait à présent. Une cérémonie, pour faire partie de la bande à Malefoy. Ils le tiennent, avec cette potion. Regulus est passé du mauvais côté, et il ne pourra jamais revenir.

Lily comprenait son désarroi, elle qui devait empêcher les larmes de couler à la vue de son ancien ami.

-On y va, dit-elle en poussant doucement Sirius.

Celui-ci, dépité, hocha la tête, comme défait. Ils atteignirent le château en silence. Lily avait froid, mais ce n'était pas uniquement dû au temps. C'était aussi l'onde glacée qui lui parcourait l'échine et venait hérisser tous ses sens. Elle avait l'impression qu'on l'avait ouvert à vif. Elle n'osait imaginer ce que Sirius ressentait. Elle n'osait pas même le regarder. Ensemble, ils se dirigèrent vers le portrait de la Grosse Dame. D'une voix faible, tremblotante, Lily prononça le mot de passe. Elle passa le trou de la porte, et découvrit une salle commune vide. Elle ne savait pas exactement l'heure qu'il était, mais il était probablement tard. La salle avait retrouvé son apparence normale. Soudain, elle entendit un mouvement près de la cheminée. Son ventre se tordit : c'était James. Il les avait vu. Sirius l'aperçut à son tour. Son expression changea du tout au tout : s'il semblait dépité, il avait maintenant l'air d'un petit garçon pris en faute. Il se dirigea vers James :

-Laisse-moi t'expliquer.

Lily fut surprise : qu'est-ce qu'il y avait à expliquer ? Et pourquoi James semblait-il dans une fureur telle qu'elle ne l'avait jamais vu ?

-Je comprends mieux, maintenant, cracha-t-il à Sirius.

Puis il se tourna vers Lily, et la jeune femme eut l'impression de passer sous une cascade d'eau glacée :

-Quant à toi, Evans, joue les saintes-nitouches autant que ça te plait. Pour ma part, je vais suivre ton conseil : ne plus jamais t'approcher.

Lily était déconcertée. Il ne jouait pas, ne la narguait pas. Elle pouvait sentir sa colère. Les paroles qu'il avait eu à son égard avait eu l'effet d'un coup de massue. Impuissante, elle regarda Sirius. Celui-ci baissa la tête, soupira, et, sans un mot, partit dans son dortoir. Seule dans la salle commune, Lily n'y tenait plus : elle desserra les dents, et un flot de larmes courut le long de ses joues.

Note de fin de chapitre :

Et voilà!!

Dites-moi: qu'avez-vous pensé du POV Narcissa? Est-ce que je suis plus ou moins restée fidèle au personnage?

 

Merci de vos reviews, et à bientôt!

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