« Salut Evans » : ces simples mots, qui pourtant avaient été prononcés maintes fois auparavant, résonnaient dans sa poitrine avec une incommensurable sensation d'humiliation. Cela faisait dix bonnes minutes qu'elle se forçait à garder la tête dans ses céréales, refusant à ses larmes de couler. Elle s'était rarement sentie aussi humiliée de toute sa vie. Pourtant, une petite voix au fond d'elle lui disait qu'elle savait pertinemment à quoi s'attendre, et qu'elle n'avait fait que récolter ce qu'elle avait mérité. Elle s'était imaginée la scène des centaines de fois : elle avait bien entendu pensé l'ignorer au premier abord, ou alors avoir l'une de ces grandes conversations qui faisait rougir. Elle avait même pensé lui proposer une balade autour de Poudlard. Pourtant, peu importait les scénarios qu'elle s'était imaginée, l'attitude de James dans sa tête était toujours la même : il était plus qu'enclin à entamer une conversation avec elle. Et voilà qu'elle se trouvait assise au milieu des Maraudeurs à la Grande Salle, incapable de parler tant ces simples mots l'avaient blessée : « Salut, Evans ». Jamais, ô grand jamais, s'était-elle imaginé que James n'en aurait tout simplement rien à fiche.
-Tu vas bien ?
La jeune femme sursauta en se rendant compte qu'elle tournait machinalement sa cuiller dans ses céréales, incapable de manger. Remus venait de la sortir de ses ruminations. Lily tenta un sourire, mais celui-ci resta bloqué au fond de sa gorge. Elle choisit donc de hausser les épaules. Remus lui lança un sourire bienveillant et compatissant, qui ne voulait dire qu'une seule chose aux yeux de Lily : il était au courant.
-Comment se sont passées tes vacances ? demanda-t-il dans une tentative de changer de sujet.
La rousse s'éclaircit la gorge, s'assurant qu'un son puisse en sortir. Puis, avec tout le courage dont elle était capable, elle répondit :
-C'était chouette. J'ai passé la plupart du temps chez Nelly. Ses parents ont beaucoup travaillé, alors nous avions la maison pour nous entraîner aux sortilèges que Mcgonagall nous a donné en devoirs.
Le sujet des révisions était le seul qu'elle pouvait assurer à l'instant même. Remus sembla le comprendre et sourit vivement :
-Eh bien, j'ai hâte de retourner en cours de sortilège et d'être encore une fois spectateur du talent de Lily Evans.
La jeune femme réussit enfin à sourire. Remus était toujours d'un réconfort apprécié lorsqu'elle se trouvait en position de faiblesse. Le jeune homme comprenait. Il savait ce que cela faisait que de se sentir rejeté, ou humilié. Elle se rendit compte qu'il lui manquait énormément, et qu'elle souhaitait plus que tout conserver leur amitié si précieuse. Sans réfléchir plus qu'outre mesure aux conséquences de ses paroles, ni aux conclusions que certains iraient en tirer, Lily demanda à brûle pourpoint :
-Est-ce que ça te dirait que nous allions nous balader après les cours, ce soir ?
Remus sembla extrêmement surpris. A ce moment-ci, Lily réalisa de ce qu'elle venait de demander : elle ne savait pas bien pourquoi, mais elle avait réellement envie de passer du temps avec Remus. Elle tourna lentement la tête vers la droite, pour découvrir Nelly et Sirius en grande conversation. Pour une raison qui lui échappait encore, son irritation ne fit qu'augmenter, et elle ne regretta pas un seul instant ce qu'elle venait de demander à Remus. Le jeune homme sembla se faire la même réflexion, puisqu'après avoir jeté un coup d'œil envers son ami, il se tourna vers Lily et dit avec un grand sourire :
-Ce sera avec plaisir.
Lily se sentit soudain plus légère, comme si elle n'aurait pas à affronter cette épreuve toute seule. En finissant rapidement ses céréales, elle se leva et croisa l'espace d'une seconde le regard de James : peut-être avait-elle rêvé, mais il semblait encore plus hors de lui qu'elle ne l'était. Cette fois-ci remontée comme une horloge, la jeune femme attrapa ses affaires et, sans attendre Nelly, fonça vers la salle de son premier cours : les potions. La rentrée à Poudlard s'annonçait définitivement moins agréable qu'elle ne l'avait promis.
-Comment se sont passées tes vacances ? Ta sœur s'est mariée si je ne me trompe pas.
La jeune femme soupira. Elle en avait marre de devoir sans cesse répondre aux mêmes questions depuis sa rentrée à Poudlard. Cela faisait uniquement quelques heures qu'elle était de retour dans le château, mais les commentaires avaient fusé. Narcissa n'était pas dupe. Elle savait pertinemment que ses camarades de Serpentard n'en avaient que faire de savoir comment s'étaient passées ses vacances. L'unique sujet de conversation était le fameux mariage de Bellatrix Black, désormais Lestrange. Narcissa se demandait à quel point les élèves de Poudlard connaissaient la vérité à propos de cet événement. Un frisson désagréable parcourra son échine alors qu'une reviviscence de la scène lui revint en mémoire. Elle avait fait de son mieux pour oublier le plus possible ce mariage, et la peur qui lui avait tiraillé le ventre après le passage du Lord. Désormais furieuse qu'on lui rappelle constamment un souvenir qu'elle préférerait enterrer, Narcissa répondit, comme à son habitude :
-Elles étaient bien, merci.
C'était ainsi qu'elle avait été élevée : rester froide, implacable, ne jamais montrer d'émotions, quoi qu'il arrive. Pourtant, un feu commençait à bouillonner dans son ventre : elle n'avait jamais eu de réels amis à Poudlard et, soudainement, elle devenait l'attraction principale des Serpentards. Mais ses camarades de classe n'étaient pas les seuls contre qui la jeune Black était furieuse. Alors que Narcissa prenait place dans la Grande Salle, Erin Midawes à ses côtés, elle se tarda d'être arrivée à temps pour ne pas avoir à s'asseoir avec Lucius. En effet, elle était tellement remontée contre son petit-ami qu'elle n'aurait pas pu afficher autant d'ignorance qu'elle le souhaitait à sa vue. Le blond n'était cependant pas encore arrivé dans la Grande Salle.
-Et alors, ce mariage ? insista Erin.
Narcissa se força à garder contenance et, pour masquer le tremblement de ses mains, se servit de céréales au miel :
-C'était une belle cérémonie. Et tes vacances ? demanda-t-elle afin de changer de sujet.
Erin et elle n'avaient jamais été de grandes amies. En effet, Narcissa trouvait la jeune fille à la chevelure rouge bien trop extravagante et séductrice pour ne lui trouver ne serait-ce qu'un point commun avec elle. Erin était de ces filles qui mettaient trop de maquillage, et qui n'hésitaient pas à parler fort et se faire remarquer. Le genre de filles qui plaisaient fortement aux amis de Lucius. La blonde se renfrogna à l'idée de devoir lui faire la conversation. Elle avait cependant trop d'élégance pour l'envoyer paître, bien que l'envie ne lui manquait pas.
-Pas trop mal. J'ai largué ce crétin de Wilkes. Il est venu à la maison pendant les vacances, et lorsque papa lui a demandé ce que son père faisait au Ministère, cet idiot n'a même pas été capable de lui répondre correctement. Tu dois savoir à quel point papa aime la politique.
Narcissa savait en effet qui était Mr. Midawes, comme quiconque lisait la presse. Il occupait un très haut poste au Ministère de la magie, et était respecté- ou plutôt hautement craint- dans le monde des sorciers. La blonde hocha la tête par politesse.
-Et toi alors ? Avec le petit Malefoy, comment ça se passe ?
Narcissa faillit s'étrangler avec la gorgée de jus de citrouille qu'elle était en train d'avaler. Entendre Lucius se faire appeler « le petit Malefoy » la laissait déjà pantelante, mais c'était tout bonnement la première fois que quelqu'un la questionnait à ce sujet. En sentant ses joues s'embraser, elle choisit la sobriété :
-Ça va bien.
C'était bien entendu un mensonge, mais si l'idée de parler du mariage de sa soeur la répugnait, le fait d'entamer une conversation sur la bienséance d'un couple avec Erin Midawes l'horrifiait en tout point. Ce n'était pas ainsi que l'entendait son interlocutrice :
-Ah oui ? Et pourquoi tu n'es pas avec lui ? Tu le suis partout d'habitude.
Cette fois-ci, Narcissa sentit son sang ne faire qu'un tour. Ses joues devinrent carrément rouges. Erin abordait un sourire goguenard, pas le moins gênée du monde face à la jeune Black. Narcissa avait pourtant l'habitude qu'on lui montre le respect qu'inspirait son nom. Elle n'était pas uniquement la petite-amie de Lucius Malefoy, elle était aussi la fière descendante de la famille Black, l'une des plus puissantes dans le monde des sorciers.
-De quel droit te permets-tu de me parler ainsi ? grinça-t-elle en faisant de son mieux pour maîtriser ses tremblements.
Erin haussa les épaules, nonchalante :
-C'était juste une question. Tu deviens presque aussi rouge que mes cheveux, fais attention. Aufaite, voilà ton prince charmant.
D'un mouvement de la tête si tranché qu'elle crut que sa nuque craquait, Narcissa se tourna vers la porte de la Grande Salle. Lucius venait en effet de passer les portes, son interminable horde de laquets à ses trousses. La jeune femme sentit son cœur battre la chamade. La vérité était que Lucius ne lui avait presque pas adressé la parole des vacances. Les occasions n'avaient pourtant pas manqué : ses parents étaient bien trop occupés à faire des réunions secrètes et à voyager de manoirs en manoirs pour se soucier du fait que Lucius et Narcissa ne dorment ensemble. De plus, elle était certaine qu'aucun de ses amis n'aient osé dire quoi que ce soit si ç'a avait été le cas. Mais Lucius n'en avait rien fait : il l'avait à peine salué le matin du départ, et s'était mis dans le coin d'un wagon du Poudlard Express, ne se souciant guère que Narcissa doive passer l'intégralité de son trajet entre Crabbe et Goyle, occupés à faire des parties de Bavboule, dignes d'enfants de cinq ans. Elle avait espéré tellement plus de ses vacances. Ils ne s'étaient pas parlé depuis, et Narcissa commençait même à douter de la nature de leur relation. Avec une désagréable sensation que quelque chose qu'elle ne souhaitait absolument pas allait se produire, la jeune femme sentit son corps se tendre. Elle vit Avery pointer son doigt sur elle et se diriger dans leur direction. Wilkes semblait se tenir en arrière, peu désireux de croiser le regard d'Erin, laquelle semblait plus détendue que jamais. Narcissa se surprit à admirer ce trait-là de sa personnalité. Elle aurait aimé montrer une nonchalance à toute épreuve, et feindre de se pourfendre en rire face aux blagues de sa congénère. Mais le fait était qu'elle n'arrivait même plus à faire semblant de manger tant son ventre était noué. Lucius ne l'avait pas vu ou, dans tous les cas, n'en avait pas l'air. Il murmura quelque chose à l'oreille de Mulciber qui, le sourire vicieux, acquiesça. Puis le jeune homme s'assit à la table. Aux côtés d'Erin. Sans un regard pour Narcissa. La jeune femme sentit la tension retomber, mais d'une manière qui n'acceptait aucun soulagement. Elle eut envie d'éclater en sanglot, ou de lancer son bol de céréales à travers la pièce. En tant que jeune fille de bonne famille, elle ravala plutôt la bile qu'elle avait au fond de la gorge et but une gorgée de jus de citrouille afin de faire passer le goût amer qu'il restait dans sa bouche. Lucius ne l'avait même pas regardée ou saluée. Après avoir estimé qu'assez de temps était passé pour pouvoir s'éclipser sans que cela n'ait l'air d'avoir un rapport avec l'arrivée de Lucius, la blonde se leva discrètement.
-Où tu vas ?
Elle avait presque oublié le timbre de sa voix. Il était sec et tranchant comme de l'acier.
-En cours, répondit-elle, incapable de soutenir son regard brûlant.
Elle leva cependant assez vite les yeux pour s'apercevoir le regard houleux qu'il venait d'échanger avec Mulciber. Narcissa comprit que c'était à son sujet qu'ils échangeaient auparavant. Elle comprit aussi que Lucius était tout bonnement en train de se moquer d'elle. Les joues rouges et les larmes menaçant de couler, elle s'éclipsa aussi vite que possible de la Grande Salle, avec une profonde envie de ne plus jamais adresser la parole à Lucius Malefoy.
La jeune femme ne remarqua à peine qu'elle venait d'arriver devant la salle de potions. Elle avait presque oublié qu'elle allait devoir subir les Gryffondor en plus de son irritation grandissante. La boule au ventre, elle ne mit pas longtemps à apercevoir la chevelure flamboyante qui caractérisait sa coéquipière de potions. Avec le cœur aussi battant que si elle devait elle-même présenter la matière, elle s'assit et feignit l'ignorance. Elle ne savait pas bien si c'était sa propre fulmination qu'elle ressentait ou celle d'Evans. La Gryffondor semblait fourmiller d'une haine grandissante. Pour elle ne sut quelle raison, Narcissa n'en fut que plus apeurée. Les deux jeunes femmes étaient les premières présentes dans la salle de classe. Même Slughorn ne s'y trouvait pas encore. Narcissa priait pour que quelqu'un, quiconque, entre dans cette salle dans les secondes qui suivraient.
-Tu penses peut-être que le bureau t'appartient ? Mets tes affaires ailleurs.
Evans venait de parler, d'une voix si tranchante que Narcissa en eut le souffle coupé. Elle savait parfaitement quelle attitude son nom et sa maison lui dictaient d'adopter : froide, hautaine et surtout, méprisante. Cependant, pour elle ne savait quelle raison, Evans l'intimidait. C'était bien entendu un secret dont elle ne pouvait parler à personne, surtout pas à Lucius ou à sa famille. Il la bannirait pour n'avoir rien que ressenti la moindre anxiété à l'idée de répondre à une née-moldue. Pourtant, c'était ce que la blonde ressentait face à la Gryffondor.
-Tu es sourde ? Je t'ai dit de bouger ! s'écria Evans en faisant tomber les livres que Narcissa avait disposé sur le bureau.
Cette fois-ci les tempes brûlantes, la Serpentarde soutint le regard de sa rival d'une façon si perçante qu'elle la sentit se déstabiliser.
-Ne fais plus jamais ça. Ramasse ces livres.
-Si tu penses que tu vas m'intimider, tu rêves.
Narcissa sentit ses entrailles se tordre. Il était hors de question qu'elle, Narcissa Black, se soumette à Lily Evans, la moldue. Alors qu'une bouffée de haine menaçait de la submerger, elle se leva pour dominer la rousse de toute sa hauteur :
-Comment oses-tu m'adresser la parole de cette façon ? Est-ce que tu sais à qui tu parles ?
Elle vit Lily se lever à son tour :
-Je m'en contre-fiche de ton nom, de ta famille, ou de celui avec qui tu devras te marier. Si je te dis de bouger tes livres, tu les bouges.
La rousse semblait hors d'elle-même : ses joues étaient devenues rouges, ses mains tremblaient de fureur et ses yeux reflétaient tout le mépris et la haine que Narcissa lui inspiraient. La blonde se sentait elle-même perdre pied. Elle ne voulait plus se taire et rester dans l'ombre. Lucius la considérait déjà comme une moins que rien, mais elle ne pouvait se résoudre à inspirer le même mépris à Lily Evans. Ce n'était pas digne de qui elle se devait d'être. Alors, Narcissa reprit contenance et, avec tout le dédain dont elle était capable de faire preuve, répondit ce que ses parents lui avaient appris à penser :
-Tu fais honte au monde des sorciers. La vermine comme toi ne devrait pas avoir sa place à Poudlard. Tu n'es qu'une...
Elle n'eut pas le temps de finir sa phrase que Lily se jetait littéralement sur elle. Non pas avec sa baguette, mais à même ses poings. Narcissa fut tellement déstabilisée qu'elle tomba par terre, la rousse la maintenant fermement au sol. Elle savait pertinemment qu'elle ne faisait pas le poids, surtout au vu de la fureur de sa rival. Alors qu'elle sentait une vive griffure lui lacérer la joue, la blonde tenta vainement de prendre en main sa baguette qui avait glissé à quelques centimètres des deux jeunes femmes. Soudain, elle sentit Evans se faire projeter quelques mètres plus loin. Narcissa mit un moment avant de comprendre ce qu'il se passait et de se relever. Elle comprit bien vite que c'était Lucius qui les avait séparées, et avait fait valser Evans sur le bureau, laquelle se tenait désormais les côtes. Narcissa vit qu'il était sur le point de la frapper. Elle ne sut pourquoi, mais son réflexe premier fut de vouloir l'arrêter. C'est ce qu'elle aurait fait si quelqu'un ne s'en était pas chargé à sa place. Severus venait d'entrer en trombe dans la salle de classe, et avait lâché son sac pour se jeter corps et âme sur Lucius. Narcissa vit que le garçon avait même arracher un pan de la robe de son petit-ami dans son geste vaillant. La blonde ne savait plus quoi faire.
-COMMENT OSES-TU ?! hurla Lucius à gorge déployée.
Narcissa vit que Rogue avait peur, mais elle remarqua aussi qu'il s'était interposé entre Lucius et Evans, et qu'il ne comptait pas s'écarter.
-Je te laisse une seule chance Servilus, lança le Serpentard dans une haine incommensurable, si tu ne t'écartes pas, je te prends avec elle.
Narcissa tremblait. Elle ne savait pas ce qu'elle devait faire : elle savait pertinemment qu'il lui serait incapable de contrôler la haine de Lucius, pas lorsqu'il était dans cet état. De même, elle ne voulait pas s'allier à lui et attaquer Severus. De plus, elle remarqua que Lily avait repris sa baguette, et ne savait que trop bien les compétences de la jeune femme en matière de magie. Elle-même brandissait la sienne sans aucune conviction, la main plus tremblante que jamais.
-Laisse-la, dit Severus dans un murmure plus courageux que Narcissa ne l'aurait pensé.
-Je n'ai pas besoin que tu me défendes, cracha Evans, laisse-moi me battre en duel avec ce minable.
-Espèce de sale sang-de-bourbe ! S'écria Lucius en poussant Severus à terre et en bondissant sur Evans.
Narcissa vit que la rousse n'avait même pas eu le temps de réagir que son petit-ami la tenait par le cou, plus menaçant que jamais. Aussi vite que Severus avait été projeté à terre, ce fut au tour de Lucius de valser à travers la salle. James Potter venait d'apparaître, ruant de coups le Serpentard qui, dans sa chute, avait perdu sa baguette. Narcissa leva la sienne pour contrer Potter, mais Evans la désarma aussitôt. Elle vit que la rousse s'élançait vers elle afin de reprendre où elle en était restée, mais Severus l'en empêcha. A leurs côtés, Potter et Lucius se lançaient un combat sans pitié. Narcissa sentit ses jambes flageoler et, elle ne sut pas bien pourquoi, se mit à ruer de coups Severus, lequel faisait de son mieux pour garder les deux filles séparées. Alors que Narcissa se disait que l'un d'eux allait probablement finir tué, une détonation plus puissante qu'elle n'en avait jamais entendu explosa dans ses oreilles :
-COMMENT OSEZ-VOUS ?! DANS MA SALLE DE CLASSE. JE RETIRE TOUS SES POINTS A GRYFFONDOR ET SERPENTARD. DUMBLEDORE SERA PREVENU. VOUS NE VOUS EN TIREREZ PAS COMME CA MES ENFANTS.
Projetée à terre par le sort de Slughorn, qui, hors de lui, faisait jaillir des étincelles violettes de sa baguette, Narcissa se leva péniblement, une douleur lancinante à la joue, au coude et dans le bas du dos. Elle ne mit pas longtemps à se rendre compte que les élèves de Serpentard et Gryffondor se tenaient derrière le professeur, dans un silence de mort. La jeune femme remarqua que la bande de Lucius regardait la scène, des sourires amusés aux lèvres. Lorsqu'elle se tourna vers son petit-ami, elle n'osa même pas croiser son regard tant celui-ci brûlait d'une rage incontrôlée. Potter l'avait salement amoché. Le Gryffondor arborait quant à lui une simple égratignure sur la joue, de même qu'Evans, qui, le souffle court, semblait prendre conscience de l'horreur de la situation. Severus avait le regard bas et se tenait le bras, endolori. Pour la première fois de sa vie, Narcissa eut honte de qui elle était.