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News

132ème Nuit d'HPF


Chers membres d'HPF,


Nous vous informons que la 132e édition des Nuits d'HPF se déroulera le samedi 10 juin à partir de 20h. N'hésitez pas à venir découvrir les Nuits d'écriture en vous inscrivant ici !


Pour en savoir plus sur les Nuits, on vous explique tout sur ce topic.


A très bientôt !



De L'équipe des Nuits le 29/05/2023 11:41



Bonjour à tous et à toutes,

Les modératrices d'HPFanfiction vous informent que la liste de personnages a été étoffée de deux noms :

- Isla Black

- Personnage mystère, si vous voulez maintenir l'identité de votre personnage secrète jusqu'à la fin !

 

 


De L'équipe de modération d'HPFanfiction le 17/05/2023 17:11


131ème Nuit d'écriture


Chers membres d'HPF,


Nous vous informons que la 131e édition des Nuits d'HPF se déroulera le Vendredi 19 mai à partir de 20h. N'hésitez pas à venir découvrir les nuits et vous inscrire !


Pour connaître les modalités de participation, rendez-vous sur ce topic.


A très bientôt !



De L'équipe des Nuits le 02/05/2023 19:01


Sélections du mois


Félicitations à AlbusDumbledore, Amnesie et Samantha Black qui remportent la Sélection CrossOver !

Pour le mois de avril, venez lire la Sélection Concours HPF ! Vous pouvez découvrir onze histoires courtes, écrites dans le cadre des concours du forum, et voter jusqu'au 30 avril ici.

Qui veut lire sur Susan Bones, sur Gwendoline la Fantasque, sur Charlie Weasley, sur la Tante Muriel... ? Qui veut lire sur tous les Personnages secondaires et tertiaires de la saga ? La sélection du mois de mai ! Vous avez jusqu'au 30 avril pour proposer des textes (vos deux fanfictions favorites, ou votre favorite si elle fait plus de 5000 mots) sur ce thème. Pour ce faire, rendez-vous ici ou bien répondez directement à cette news.


De L'équipe des Podiums le 11/04/2023 11:47


Concours : Univers Alternatifs en folie !


Comment imaginez-vous Harry Potter dans l'univers des pirates ? ou dans un jeu de téléréalité ?

Fleur d'épine vous propose un nouveau concours "Univers alternatifs en folie" afin de répondre à ces questions. Vous aurez le choix entre plusieurs catégories d'univers alternatifs : Mafia AU, Pirates AU, Singer AU, University AU, TV Réalité AU et Fandom AU. Vous pourrez ensuite proposer un (ou plusieurs) texte(s) jusqu'au dimanche 26 juin à 23h59 . N'hésitez pas aller sur le topic du forum pour toutes informations supplémentaires ici.
A très bientôt !

De le 28/03/2023 18:47


Sélections du mois


Félicitations à Labige, Polock et Tiiki qui remportent la Sélection Hermione Granger !

Pour le mois de mars, venez lire la Sélection CrossOver ! Vous pouvez découvrir ces huit histoires et voter jusqu'au 31 mars ici.

Vous ne jurez que par HPF pour lire et écrire ? Venez en avril vous régaler avec une sélection de productions hpfiennes issues de nos Concours ! Vous avez jusqu'au 31 mars pour proposer des textes (vos deux fanfictions favorites, ou votre favorite si elle fait plus de 5000 mots) sur ce thème. Pour ce faire, rendez-vous ici ou bien répondez directement à cette news.


De L'équipe des Podiums le 14/03/2023 18:30


Le Paradis de mon Enfer par Cassy

[71 Reviews]
Imprimante Chapitre ou Histoire
Table des matières

- Taille du texte +
Note de chapitre:

ATTENTION: lisez bien le chapitre précédent: ASPICS, avant celui-ci. Ils seront publiés à peu près en même temps ;-)

 

Eh bien... Bonjour à tous, ou peut-être au revoir. Me voilà arrivée au terme de cette Fanfiction. 71 chapitres, 700 pages Word, environ 5 ans de travail, mais bien plus longtemps que je l'imagine et que je l'ai dans la tête... et ça y est, elle n'est plus dans ma tête. Elle est "sur papier", écrite, terminée. Honnêtement, je suis fière de chacun de ces chapitres, même si certains dénotent d'une certaine immaturité. Si c'était à refaire, je referais tous les mêmes choix, et j'aime la manière dont je l'ai terminée. J'y ai mis tout ce que j'avais imaginé, tout ce que je souhaitais. Je sais que ça va paraître étrange, mais cette Fanfiction, ça a été pendant cinq ans et même plus encore ma manière d'échapper parfois à ma réalité, ma manière de comprendre, à travers les personnages que j'ai "inventés", mon propre fonctionnement, ma manière de vivre des choses par procuration. Et, à l'instar de mes personnages, je suis désormais prête à "voguer vers de nouveaux horizons".

Je vous l'avais dit, et je pense que je l'ai laissée sous-entendre dans ces derniers chapitres: je pense qu'une deuxième Fanfiction va suivre celle-ci. Quand, je ne sais pas encore. J'ai actuellement besoin de prendre une certaine distance, de bien intégrer tout ce que j'ai écrit ces derniers temps, et surtout de me concentrer sur ma vie à moi, bien réelle.

Alors j'espère que cette Fanfiction vous aura plu, qu'elle vous aura peut-être aussi permis d'échapper, pendant quelques minutes, à la réalité de vos vies. Je reste bien évidemment ouverte à toute critique! Et j'espère sincèrement que vous aurez des choses à dire. J'ai hâte de lire les éventuelles reviews.

 

Dans tous les cas, MERCI ! un immense et sincère MERCI pour cette aventure!

 

Je vous laisse donc à la lecture de cet ultime chapitre de ma Fanfiction: Le paradis de mon enfer, assez court et tout en sobriété.

Bonne lecture à tous :)

 

Ses gestes étaient lents, comme si elle voulait intégrer le plus possible de ce qui se passait à travers chaque pas qu'elle faisait. Lorsqu'elle mettait ses habits, un par un, soigneusement pliés ou roulés, dans son énorme valise pour la dernière fois, elle essayait de se remémorer tous les souvenirs qui lui revenaient en tête. Lorsqu'elle fit son lit, elle pensa aux nombreuses soirées entre filles qui s'étaient déroulées dans ce dortoir, aux sept longues et heureuses années passées à se dire des secrets, à rigoler, à perdre du sommeil pour les cours ou pour les garçons. Elle regarda par la fenêtre, huma l'air doux et déjà chaud de la fin du mois de juin, se rappela les sorties nocturnes, les visites à la cabane de Hagrid, les frayeurs dans la Forêt Interdite. Elle vit le saule cogneur et sourit : heureusement, elle n'avait jamais eu à supporter sa colère. Elle regarda le lac, et la soirée de la veille lui revint en mémoire, comme le plus doux des souvenirs.

 

-Tu vas bien ?

Lily se savait rouge et bouffie par les larmes qui n'avaient cessé de couler, et la question de son petit-ami la soulagea quelque peu. Elle hocha la tête.

-J'avais juste besoin de dire au revoir à certaines personnes.

James hocha la tête à son tour, signe qu'il avait compris de quoi elle voulait parler. Il la prit par l'épaule, lui fit un baiser sur la joue et, pendant quelques instants, Lily ferma les yeux, la tête posée sur lui, et apprécia le fait de se sentir ainsi protégée, entourée. Elle regarda autour d'elle : tout le monde était souriant. Hagrid ne semblait pas se formaliser que des élèves de six-sept ans n'aient trouvé aussi facilement des Bièraubeurres, et lui-même avait emporté une petite flasque de Whiskey. « Vous êtes des grands, maintenant, vous l'avez mérité », avait-il dit, ses joues rougissant quelque peu sous son imposante barbe. Tous racontaient des anecdotes, riaient ensemble, se tenaient sous de chaudes couvertures au bord du feu pour se réchauffer. Alors que la soirée menaçait de s'éterniser, Lily avait soudainement sursauté :

-On a promis au professeur Mcgonagall que l'on regarderait tout ce que l'on doit faire pour demain ! cria-t-elle à James.

Elle vit clairement au soupir réprimé du garçon qu'il n'avait pas la moindre envie de penser à ses devoirs de Préfets-en-Chefs mais, au vu du regard qu'elle lui lança, James abdiqua.

-J'imagine que l'on vous dit au revoir, fit-il d'un signe de main à ses amis. On se revoit demain. Professeur Hagrid, ce fut un plaisir...

Le garde-chasse, dans un hoquet, cessa le panflet qu'il était en train de chanter, se leva et entoura de ses deux énormes bras James et Lily. Bien que la jeune femme eut l'impression que sa peau allait se détacher de sa colonne vertébrale, elle éclatait toujours de rire alors qu'elle rejoignait le château en compagnie de James. Ils se tenaient la main en se dirigeant près du local des Préfets-en-Chefs, et la rousse fut ravie de voir que leur relation était à nouveau au beau fixe. Ils n'avaient pas réellement parlé de ce qu'ils feraient une fois au-dehors de ses murs, mais Lily avait un pressentiment que sa vie allait être liée à James, peut-être même pour toujours. La nuit était déjà tombée depuis longtemps, et le fait de voir ainsi le château éclairé aux bougies, les tableaux somnolents, les statues tout aussi calmes, l'emplissait d'un sentiment étrange, à la fois mélancolique mais aussi très heureux. Ils arrivèrent devant le local, et James dit le mot de passe. En pénétrant dans la petite pièce, Lily fut enveloppée d'une chaleur qui lui parcourut le dos, qui descendit dans ses bras et ses jambes. Elle regarda son petit-ami et sourit : lui aussi la ressentait. Il y avait tant de souvenirs attachés à ce local. Des moins bons, certes, mais ce n'était pas à ceux-ci qu'elle pensait actuellement.

-C'est notre dernière soirée, fit James en se rapprochant d'elle.

Le cœur de Lily s'était mis à battre : tant de choses s'étaient passé au cours de cette année, à Poudlard, et entre eux, que la rousse avait l'impression que sa relation avec le jeune homme reprenait à zéro. Ce soir-là, elle avait l'impression d'être à nouveau une simple adolescente de dix-sept ans, dans une relation qui était toute nouvelle pour elle. Et elle aimait ce sentiment. Comme souvent lorsqu'elle était ainsi, James le comprenait et faisait le premier pas, ce qu'elle appréciait particulièrement. Il la prit gentiment par la taille et l'embrassa chastement sur les lèvres. Lily avait l'impression que c'était à nouveau sa première fois, et son cœur se mit à marteler contre sa poitrine.

-Tu vas bien ? lui demanda-t-il doucement en passant l'une de ses mèches derrière son oreille.

Elle hocha la tête, la gorge trop nouée pour parler.

-Si tu ne veux pas, on n'est pas obligé de...

Elle le coupa en l'embrassant. Elle en avait rêvé depuis plusieurs jours, semaines. Elle aimait James, et elle se sentait bien avec lui. Le baiser, d'abord lent et doux, se fit plus insistant. Lily ne pensait pas au fait qu'elle n'avait même pas regardé les consignes du professeur Mcgonagall. Elle savait parfaitement qu'elle ferait son devoir de Préfète-en-cheffe comme elle avait toujours tout fait à Poudlard : de la meilleure des façons. James venait de déplacer l'une de ses mains dans ses cheveux, et elle-même l'agrippait par ses bras. D'un geste assuré, il la fit basculer sur le canapé, fit au passage voler l'un des coussins pour avoir plus de place et, sans qu'elle ne sut réellement comment il était devenu aussi habile, Lily se retrouvait en sous-vêtements. Le fait de sentir son corps sur le sien, sa peau chaude qui glissait sur la sienne, la faisait se sentir plus vivante que jamais. Son bas-ventre lui chatouillait, et c'était l'une des sensations qu'elle appréciait le plus. Elle avait enroulé ses jambes autour de sa taille pour le presser encore plus sur elle et, de ses mains, lui caressait le dos et les bras. James, quant à lui, faisait parcourir l'une de ses mains sur sa cuisse, tandis que l'autre raffermissait sa prise sur sa poitrine. Il avait délaissé sa bouche pour lui titiller le cou, l'orée de ses seins, son ventre, ses jambes. Il remontait gentiment avec sa langue sur son corps et, lorsqu'il atteignit à nouveau ses lèvres, il se détacha d'elle quelques instants. Lily avait fermé les yeux, et les rouvrit en se demandant ce qu'il s'était passé. Il la regardait intensément : il avait cet air sournois et ce sourire arrogant qui, bien qu'autrefois la rendaient folle de rage, cette fois-ci la rendaient folle tout court. Il avait posé ses mains de part et d'autre de son visage, l'empêchant de bouger. Lily se sentait comme une petite fille, et elle se sentit rougir. Elle appréciait le fait que James arrive encore à l'intimider de la sorte.

-Qu'est-ce qu'il y a ? demanda-t-elle d'une petite voix.

-Je suis juste entrain d'apprécier le moment.

Lily pensait savoir où il voulait en venir. D'une voix quelque peu moqueuse, elle fit :

-Qui l'aurait cru... James Potter et Lily Evans.

-Moi, je le savais.

Elle le regarda : bien évidemment qu'il l'avait toujours su. Il l'avait su bien avant elle. Ou peut-être qu'elle aussi le savait, mais n'osait pas se l'avouer. Il s'approcha encore plus et, lorsqu'il atteignit son oreille et que le bas-ventre de Lily s'était remis à danser, il lui murmura :

-Fais-toi à l'idée, Evans. Tu es à moi.

Loin de le contredire, elle le laissa reprendre ses baisers, le pressant toujours plus. Et, la vérité, c'était que la jeune fille n'aurait voulu pour rien au monde que ce ne soit pas le cas.

 

Lily huma l'air une dernière fois et recomposa son visage après s'être rendu compte qu'un sourire niais y traînait. Elle se tourna vers ses amies, qui venaient elles aussi de boucler leur valise :
-Prête ? dit-elle en prenant une grande inspiration.

Pendant quelques instants, personne ne dit rien. Tout le monde regardait alentours, essayant de prendre avec soi le maximum de souvenirs. La rousse approcha le petit groupe. Elle se trouvait entre Nelly et Alice. Quand elles les regardaient, Lily ne pouvait s'empêcher de se dire que sans elles, ses sept années à Poudlard n'auraient jamais été les mêmes. Particulièrement Nelly qui, malgré tout ce qui s'était passé, restait la meilleure amie qu'elle n'ait jamais eue. Elle se revoyait être les meilleures élèves, timides, dans la classe, puis rire aux éclats dans les couloirs et dans le dortoir. Elle se revoyait faire leurs premières erreurs, leurs premières bêtises, se dire leurs premiers secrets, s'inviter l'une chez l'autre, s'écrire des lettres à n'en plus finir. Si elle y pensait bien, Nelly était la personne qui la connaissait probablement le mieux. Et elle appréciait, d'avoir quelqu'un à ses côtés qui connaisse ses secrets, ses mauvaises parties, et qui l'aime tout de même. Puis il y avait Alice, qui s'était montrée incroyable en tout point. Sans sa convivialité, sa sociabilité, et son habilité à ramener les gens ensemble, Poudlard n'aurait pas été la même. Deux personnes s'étaient rajoutées à leur groupe, et Lily en était ravie. Cassidy était devenue plus que la petite sœur de son petit-ami. La rousse avait lié de vrais liens avec la jeune femme, et appréciait de plus en plus sa compagnie. Et enfin, Dorcas. La jeune fille, frêle, d'apparence sans histoire, était la preuve pour la rousse qu'il ne servait à rien de juger trop sévèrement les autres, et qu'il fallait, effectivement, se méfier des apparences. Ces filles étaient ses meilleures amies, et elle comptait les garder bien au-delà de Poudlard. Elle prit la main d'Alice et de Nelly, et les cinq filles comprirent ce qui était en train de se produire. Elles se prirent toute la main, et Lily prit la parole la première :

-Bon... Les grands discours ne valent pas forcément grand chose. Mais je voulais simplement que l'on fasse un pacte. Ces sept années à Poudlard ont été ce qu'elles ont été grâce à vous. Et la vérité, c'est que vous êtes devenues mes amies les plus chères. Alors promettez-moi que peu importe ce qu'il se passe, peu importe quels chemins nous empruntons, ce lien ne pourra jamais se briser.

Elle les regardait les unes après les autres, mais c'est vers Nelly que son regard se posa. La brune la regardait intensément, et Lily sut qu'elles n'avaient pas besoin de se parler pour se comprendre. Sa meilleure amie acquiesça et, la gorge nouée, scella le pacte :

-C'est promis. Ce lien ne se brisera pas.

Elles se lâchèrent les mains, des sourires aux lèvres et, lorsque Lily prit sa grosse valise et ferma la porte pour la dernière fois sur la maison qui avait été la sienne pendant sept ans, elle sut qu'elle n'aurait pas pu mieux finir sa scolarité à Poudlard.

 

 

L'atmosphère était intense. Toute la salle était tendue, et il n'y avait qu'un faible bruit de conversations pour couvrir le suspens, devenu presque insoutenable. Les seules personnes qui semblaient relativement sereins étaient les professeurs qui, à leur table, parlaient vivement entre eux. Le professeur Mcgonagall venait de conclure une conversation qui, aux yeux d'Alice, avait duré bien trop longtemps, puis le professeur Dumbledore se leva, son sourire bienveillant aux lèvres. Le cœur de la jeune femme se mit à battre contre sa poitrine, ses tempes, dans son cou. Ce serait le dernier discours d'Albus Dumbledore, le plus grand sorcier qu'elle n'ait jamais côtoyé. Cette fois-ci, le directeur n'eut pas besoin de demander le silence qu'il s'était déjà fait. Il s'éclaircit la gorge, prit le temps de remettre ses lunettes en demi-lune sur son nez avant de les regarder d'un regard perçant. Alice le soupçonnait de s'amuser de jouer avec leurs nerfs. Elle regarda à ses côtés : tous ses amis étaient dans le même état qu'elle, et, bien qu'ils aient tous admis le fait qu'ils ne seraient pas vainqueurs de la coupe des maisons, le suspens était on ne peut plus insoutenable de savoir qui allait obtenir le prix. Franck lui adressa un clin d'œil, et Alice sourit en rougissant quelque peu. Sa relation avec le garçon avait évolué : elle n'était pas encore ce qu'elle avait été et, d'un commun accord, ils avaient décidé de profiter de l'instant présent, plutôt que de penser à l'avenir ou de parler de conversations qu'ils n'étaient pas prêts à aborder. Un soir, Franck avait sous-entendu qu'ils passent plus de temps tous les deux, seuls, mais Alice avait refusé : leurs moments dans la Salle-sur-Demande leur avaient été volés au moment où Franck avait décidé d'y emmener Emmeline. Le garçon l'avait compris, et le malaise qui en avait résulté prouvait à Alice que tout n'était pas encore réglé entre eux. Mais peu lui importait. Ce qui avait de l'importance, c'était qu'elle termine son année en bon terme avec tout le monde, et c'était le cas. Dumbledore s'éclaircit encore la gorge, et elle tourna sa tête, avide :

-Mes chers élèves. C'est non sans émotion que je vous dédie ces quelques mots, puisque ce sera le dernier festin de cette année, mais, en ce qui concerne certains élèves, le dernier festin à Poudlard. Je serai rapide, parce que je sens qu'une toute autre élucubration vous intéresse - il avait souri et leur avait lancé un clin d'œil - mais je tenais tout de même à vous adresser ces quelques mots. Cette année aura apporté son lot d'obstacles, de tristesse, de drames, et parfois même de fatalité... je suis plus désolé que vous ne pouvez l'imaginer de n'avoir pas réussi à vous en protéger.

Alice sentit sa gorge se nouer et les larmes lui monter aux yeux à mesure qu'elles perlaient dans les yeux du vieux monsieur.

-Vous avez démontré, chacun d'entre vous ici présents, un courage que je ne peux même pas exprimer en mot. Je voudrais vous remercier, de me rappeler que l'espoir existe toujours, et que tant que l'un d'entre vous en porte sa flamme en lui, il ne cessera jamais de s'éteindre.

Une larme avait coulé. Elle jeta un regard aux autres professeurs, certains la tête baissée, d'autres qui la hochaient et regardaient avec admiration Dumbledore. Tous s'essuyaient les yeux. Elle n'osa pas regarder ses amis.

-Je profiterai ainsi de ce temps qui m'est réparti pour vous rappeler à quel point la haine et la rancœur ne font que diviser, et ne peuvent amener que tristesse et désespoir. Je m'adresse tout spécialement aux personnes qui quitteront ces murs ce soir. Les temps sont durs, et vous mentir sur la réalité du monde qui nous entoure ne pourrait rien amener de bon. Vous serez des adultes, et je peux malheureusement déjà prédire que la vie ne vous fera pas de cadeau. Rappelez-vous simplement de ceci : c'est dans l'union, dans l'amitié et dans l'amour que l'adversité peut être combattue. Faites toujours de votre mieux, pardonnez, soutenez-vous. Et surtout, n'oubliez pas d'allumer la flamme de l'espoir.

Les paroles du directeur planèrent pendant quelques instants dans la pièce, le faux plafond de la Grande Salle plein d'étoiles, les bougies flottant paisiblement dans les airs. Alice tourna finalement sa tête : tous ses amis étaient aussi émus qu'elle, et souriaient. Albus Dumbledore s'essuya les yeux de sa robe bleu nuit parsemé d'étoiles argentées, puis frappa dans les mains, faisant sursauter l'assemblée.

-Assez de mes paroles de vieux sages ! Il est temps de vous donner ce que vous attendez depuis le début de cette soirée.

L'atmosphère se tendit à nouveau. Alice jeta un coup d'œil alentours : les Serdaigles avaient de bonne chance de l'emporter, elle le savait. Elle espérait de tout son cœur que ce serait les Poufsouffles, qui s'étaient aussi bien battus cette année. La seule consolation qui l'aidait dans le fait que Gryffondor ne l'emporterait pas était le fait que Serpentard serait probablement derniers. Elle jeta un coup d'œil à la maison vert et argent : les élèves mimaient le fait de bailler face aux paroles du directeur, se tenaient la tête dans les mains l'air blasé, et faisaient mine de ne pas s'intéresser à ce qu'il se passait. Elle lança un regard meurtrier à Avery qui la regarda en lui mimant un baiser répugnant.

-Avant de dévoiler les couleurs que prendra ce festin, j'aimerais tout d'abord vous féliciter, tous ici présents. Il est bien évident que gagner des points est une chose, mais rester fidèle aux valeurs de sa maison en est une autre. Vous l'avez tous ici présents fait, et vous pouvez en être fiers.

Il y eut de faibles applaudissements.

-Bien... Sans plus tarder : à la quatrième place, Serpentard, avec deux-cent-quarante-cinq points.

Alice regarda ses amis, et tous réprimèrent un éclat de rire. Les Serpentards n'avaient pas bronché, et fusillaient le directeur du regard. Il y eut de faibles applaudissements dans la salle, et Alice eut presque mal au cœur pour Slughorn, qui semblait vouloir disparaître sous terre.

-A la troisième place, Poufsouffle, avec trois-cent-vingt points.

Alice se tourna tellement rapidement vers Franck qu'elle faillit se briser la nuque. Il avait l'air aussi déconcerté qu'elle-même : comment était-ce possible que Gryffondor ne dépasse les Poufsouffles ? Aucun d'entre eux n'avait l'air serein.

-Ça veut dire que Serdaigle va gagner, grommela James, en disant tout haut les craintes que chacun avait.

Bien qu'elle essayait de s'y résoudre, tout son être était en alerte : se pouvait-il que... ?
-Avant de vous annoncer la deuxième et la première place, j'ai, d'un commun accord avec tous les professeurs ici présents, des points de dernière minute à accorder.

Le silence se fit à nouveau dans la salle. Alice avait l'impression que Lily, James et Sirius allaient décoller de leurs chaises tant ils étaient droits. Tous autour d'elle se tenaient alerte.

-Pour un courage d'exception et une ingéniosité peut-être un peu trop avisée... J'accorde à Monsieur Sirius Black, Monsieur Remus Lupin et Miss Lily Evans cinquante points... Chacun.

Il y eut une slave d'applaudissements chez les Gryffondors, et les joues rouges de Lily et de Remus ainsi que le sourire réellement rayonnant de Sirius fit chaud au cœur à Alice. Sans se rendre compte, elle s'était levée, à l'instar de ses congénères de Gryffondors, et attendait la suite avec impatience.

-Enfin, je terminerai en disant ceci : il faut du courage pour confronter les fautes d'autrui, encore plus pour confronter les siennes. J'accorde donc soixante points supplémentaires à Monsieur Franck Londubat.

Alice se tourna vers son petit-ami. Il avait l'air d'avoir avalé une mouche. Sa bouche était entre-ouverte, désabusé et, alors que James, Sirius, Remus et Peter lui tapaient dans le dos, Alice lui sauta au cou en le félicitant. Il l'avait mérité. Sans son sacrifice et les semaines qu'il lui avait fallu pour se remettre de ses blessures, les personnes prises en otage n'auraient pas pu être sauvées. Franck ne s'était toujours pas remis alors que les Gryffondors se rasseyaient, Dumbledore les intimant de se calmer.

-Si mes calculs sont bons... Je dirais donc, en deuxième place, Serdaigle, avec quatre-cent-douze points. En première place Gryffondor, avec quatre-cent-vingt-deux points.

Il n'eut pas le temps de finir sa phrase que les Gryffondors hurlaient, applaudissaient avec ferveur, que les plus jeunes venaient féliciter Franck, Remus, Sirius et Lily particulièrement, et que tous se prenaient dans les bras, plus heureux que jamais.

-Félicitations à Gryffondor. Je pense qu'un changement de couleurs s'impose.

D'un signe de la main, Dumbledore changea les couleurs des drapeaux - normalement aux insignes de Poudlard - en rouge et or, avec un lion majestueux dessus. Alice sentait les larmes couler, mais c'était bel et bien des larmes de joie. Ils l'avaient fait. Ils avaient réussi le doublé gagnant : la coupe de Quidditch et la coupe des maisons. Elle n'aurait pu être plus heureuse.

-Cependant, fit le professeur Dumbledore en levant un doigt et, encore une fois, le silence se fit presque immédiatement, il me reste deux dernières récompenses à remettre. Je vous demanderais donc de vous rasseoir. Comme il est de tradition chez les septièmes années, deux prix sont remis à la fin de chaque année pour féliciter les élèves dont les efforts ont été particulièrement remarqués. Professeur Mcgonagall, s'il vous plaît.

Alice fronça des sourcils : elle se demandait pourquoi c'était sa directrice de maison qui remettait les prix. La voix enrouée d'émotions et incapable de cacher son sourire ravi, la vieille dame prit place sur l'estrade et dit:

-Le prix du meilleur ou, dans ce cas-là, de la meilleure élève de sa promotion, je vous prie de faire une ovation à Miss Lily Evans.

James et Sirius l'avaient dit en même temps que Mcgonagall, et Lily semblait être la seule surprise du prix qui lui était discerné. Alice éclata de rire en voyant la surprise, sincère, dans les yeux de la rousse, et sa gêne alors qu'elle passait entre les tables pour aller chercher le parchemin qui attestait de ses compétences exceptionnelles en magie. C'était mérité, et Alice le savait parfaitement. Elle jeta encore un coup d'œil aux Serpentards : bien qu'ils essayaient de prétendre qu'ils étaient indifférents, elle se dit que le fait qu'une née-moldue remporte le prix de la sorcière la plus accomplie de l'école était une belle victoire pour leur cause. Elle applaudit Lily avec ferveur, qui semblait toujours sur un petit nuage lorsqu'elle revint près de James, qui lui fit un baiser sur la joue mais ne manqua pas de se moquer gentiment d'elle avec Sirius.

-Enfin, un dernier prix, qui me tient tout particulièrement à cœur. Afin de récompenser l'élève qui a fait la remontée la plus importante non seulement dans ses notes mais aussi dans ses compétences en général, je discerne le prix du mérite à Miss Alice Fortescue. Pendant quelques instants, Alice pensa avoir mal entendu. Elle regarda autour d'elle pour voir si quelqu'un d'autre se levait. Mais, lorsque ses amis la regardèrent avec des yeux sincèrement fiers, et que Franck la somma d'aller chercher son prix, la jeune femme se rendait compte qu'elle avait bien entendu. Le prix lui était bien discerné. Elle n'entendit presque pas les applaudissements de presque tous les élèves présents, eut l'impression que sa montée sur l'estrade n'était qu'un rêve et, lorsque le professeur Mcgonagall lui tendit son parchemin en la félicitant vivement, que le professeur Dumbledore lui serra la main avec un sourire bienveillant, Alice eut l'impression de vivre un rêve éveillé. Ce ne fut que lorsqu'elle se prit sa robe dans ses pieds et dévala l'estrade qu'elle se rendit compte de la réalité. Franck avait sauté de son banc pour venir à son aide mais, lorsqu'elle se releva, Alice éclatait de rire : c'était bien elle, et c'était bien son prix. L'assemblée se mit à rire aussi, et la jeune femme sut que ce souvenir resterait ancré en elle pour des années.

 

Dire que cette soirée était l'une de ses meilleures serait un mensonge. Ils avaient beau prétendu se moquer des autres, rire méchamment à la chute de Fortescue, faire semblant que les prix ne les intéressaient pas, Lucius savait pertinemment que les autres Serpentards ressentaient la même chose que lui : une impression d'échec. Le fait que Gryffondor ait gagné la coupe de Quidditch les avaient déjà achevés, mais Lucius était en colère, qu'encore une fois, la maison rouge et or ait droit à des privilèges pour leur prétendu courage et, de ce fait, ne gagnent la coupe des maisons. Mais ça n'avait pas suffi, il avait d'autant plus fallu que les deux prix soient accordés à deux Gryffondors, dont une Sang-de-Bourbe et une traître à son sang. Le fait de s'énerver en groupe contre les professeurs et de promettre que les sourires d'Evans et Fortescue ne continueraient pas dans le monde réel lui avait redonné quelque peu le moral, mais pas assez pour apprécier son dernier festin à Poudlard. D'une certaine manière, il avait hâte de quitter ces murs. Mais dire qu'il ne ressentait rien au fait de quitter ce qui avait été sa maison pendant sept ans était aussi un mensonge. Lucius avait une sensation étrange dans le ventre, qui ne l'avait pas quitté depuis qu'il avait terminé ses ASPICS. Il était persuadé de les avoir réussi, et était aussi sûr, qu'avec tous ses efforts, Narcissa les avait réussi aussi. Toute sa bande avait d'ailleurs conclu, d'un commun accord, que si le vieux Dumbledore n'était pas aveuglé par son adoration de Gryffondor, Narcissa aurait remporté le prix du mérite. La jeune femme avait rougi, mais Lucius était ravi de voir que ses amis semblaient enfin la considérer comme un membre de la bande à part entière. Sa relation à la jeune femme, et le fait de savoir qu'elle allait se consolider dans l'avenir, était actuellement la seule chose qui lui donnait envie de quitter Poudlard. Il marchait dans les couloirs, sa valise à la main, et était content de se retrouver quelque peu seul avec lui-même avant de rejoindre les autres dans le Grand Hall. Il avait prétendu avoir oublié ses bagages, mais tout était prévu. Il avait envie de déambuler dans les couloirs, de sourire aux tableaux qui lui avaient toujours plu, de se souvenir des bons moments passés. Ils avaient l'impression qu'il était le seul de ses camarades pour qui quitter Poudlard représentait beaucoup. Mais Lucius était bien placé pour savoir que, chez les Serpentards, on cachait bien ses émotions. Il marchait lentement, le vague à l'âme, le regard bas et perdu dans ses pensées, lorsque son attention fut piquée à vif. Il sourit, d'un de ses sourires carnassiers. Poudlard lui offrait un dernier plaisir, dont il comptait bien profiter.

-Tiens tiens tiens. Je vois que tu n'as toujours pas appris, Pettigrow. Souviens-toi de la dernière fois que tu as marché dans ces couloirs sans tes protecteurs de toujours...

Voir le garçon grassouillet rougir lui donnait l'impression d'obtenir une douce vengeance auprès des Gryffondors. Et il comptait bien en profiter. Pettigrow essaya d'allonger le pas mais, en quelques foulées, Lucius l'avait rattrapé.

-Pettigrow Pettigrow voyons... Tu me connais assez pour savoir que je n'oserais pas t'attaquer dans les couloirs le dernier jour de Poudlard... Quoi que... ce serait peut-être le meilleur moment non ? Étant donné qu'on n'a plus de points à perdre, et que personne ne peut me coller...

Lucius sortit sa baguette, et la transpiration qui dégoulinait le long de la tempe battante du garçon lui provoqua autant de dégoût que de plaisir malsain dont il aurait honte s'il ne l'appréciait pas autant. Il appuya sa baguette contre le cou gras et rouge de Pettigrow, qui l'implorait du regard :

-Malefoy... Lucius... S'il te plaît...

Le blond hésita : ça donnerait une bonne leçon à Potter et Black. En même temps... Poudlard était terminée. Les stupides rivalités entre maisons aussi, ainsi que les naïfs coups-bas entre adolescents. Lucius n'était plus un adolescent. Il se devait d'être un homme, et de voir plus loin. Avec un soupir faussement blasé, il essuya le bout de sa baguette et la remit dans la poche de sa robe.

-Si on ne peut même plus rigoler... Allais, va rejoindre tes maîtres.

Pettigrow le regarda, surpris, et ne bougea pas. Lucius fit un pas en avant pour le faire sursauter, et le Gryffondor se mit à marcher encore plus rapidement qu'auparavant.

-Une dernière chose, fit Lucius en souriant lorsqu'il vit que Pettigrow s'était à nouveau tassé. Quand tu en auras marre d'être la cinquième roue du carrosse, d'être le laquet de service et d'être humilié dans les couloirs, tu sais où nous trouver. On se reverra Pettigrow. Pense à ce que je t'ai dit.

Il savait que ses paroles avaient résonné juste lorsqu'il vit la démarche, moins chaloupée, plus hésitante du garçon. Il sourit, revigoré par cet entretien. D'un geste plus enthousiaste, il prit sa valise et rejoignit les autres élèves de septième année, qui attendaient par rang que leur directeur de maison viennent les saluer et les emmener vers les barques qui les dirigeraient vers la gare de Pré-au-Lard pour reprendre pour la dernière fois le Poudlard Express. Lucius poussa les élèves présents afin de rejoindre ses amis et, surtout, Narcissa. Il était plus léger lorsqu'il la rejoignit et lui fit un baiser sur la joue. Elle répondit favorablement à son sourire.

-On fait une partie ? demanda Rosier qui sortit les cartes explosives.

En compagnie de Mulciber, Crabbe, Goyle, Rogue, Avery, Wilkes, Narcissa et Erin, ils se mirent à faire leur dernière partout de cartes explosives, et Lucius se dit que finalement, cette dernière journée avait du bon.

 

 

Le ciel était parsemé d'étoiles, à l'instar du faux qui s'était trouvé dans la Grande Salle. Le festin avait tenu toutes ses promesses : des mets interminables à base de cuisses de poulet, d'émincé de veau, de ragoûts et de rôti, accompagné de purée, de patates douces, ainsi de nombreux légumes, certains caramélisés, qui avaient finalement laissés la place à des montagnes de desserts, de gâteaux en tout genre, de pâtisserie françaises, sans oublier le légendaire jus de citrouille et, sa préférée, la tarte à la mélasse. James avait l'impression qu'il aurait pu se rouler jusqu'à la gare de Pré-au-Lard mais peu importait. Cette dernière soirée à Poudlard avait été au-delà de toutes ses espérances. Il était fier des personnes qui l'entouraient. Fier de ses amis, qui l'avaient sauvé plus d'une fois et qui avaient été justement récompensé. Fier d'Alice, qu'il avait vu faire des progrès phénoménaux jusqu'à rafler un prix mérité. Fier de sa maison, qui avait réussi le doublé dont tout le monde rêvait : la coupe des maisons et la coupe de Quidditch. Fier de Lily, qui prouvait que la famille dans laquelle on était né n'avait pas grande importance dans les compétences et les valeurs de tout à chacun. Fier de Sirius pour la même raison. Et James était fier de lui : de son parcours à Poudlard, de sa scolarité, du garçon qu'il laissait gentiment derrière lui et de l'homme qu'il devenait peu à peu. Son coeur n'avait cessé de battre la chamade. Dire au revoir au château n'avait pas été aisé, mais il ne ressentait pas réellement de tristesse. Il était plutôt heureux et reconnaissant des années qu'il avait pu passer à travers ses murs, des blagues pour lesquelles il allait être connu, ainsi que pour ses exploits. Les septièmes années marchaient tous près du lac, guidés par Hagrid, pour prendre les barques qui, de la même manière qu'elles les avaient emmenés auprès de Poudlard, allaient les emmener à sa sortie. James prit cet instant pour regarder les personnes qui l'entouraient : Dorcas et Cassidy, plus liées que jamais, qui souriaient et se tenaient par le coude. Il était fier d'elles, de leur évolution et, plus que jamais, sentait que sa petite sœur était prête à voler de ses propres ailes. Nelly et Alice se tenaient quelque peu en arrière, la première félicitant vivement la seconde. James était content de pouvoir les compter parmi ses amis. Lily lui tenait la main, et il n'aurait pu exprimer réellement ce qu'il ressentait à son égard. Il savait, au fond de lui, que ce n'était que le début de leur aventure. Franck était à côté d'Alice, et parlait avec Peter. Il avait perçu un changement significatif dans l'attitude du garçon, qui semblait plus enclin que jamais à devenir ce qu'il avait toujours été destiné à être. Franck méritait les points qui lui avaient été accordé, et méritait sa place auprès des Gryffondors. Puis, comme un accord commun, Lily lui lâcha la main avec un petit sourire et rejoignit Alice et Nelly. James ralentit le pas pour se retrouver auprès des personnes qui l'avaient accompagné du début de son aventure à Poudlard et serait présent jusqu'à la fin, et bien au-delà. Les Maraudeurs. Ça avait été plus qu'un nom stupide donné par des enfants soucieux de se faire une place au sein de l'école. C'était un réel pacte d'amitié, des liens qui allaient au-delà de ce que James avait pu connaître jusqu'à présent. Il regarda d'abord Peter : il se souvenait parfaitement de l'impression que le garçon lui avait fait la première fois qu'il l'avait vu, replet, petit, grassouillet, les yeux mouillés et le teint rouge. Cependant, rapidement, il s'était avéré que Peter le faisait rire, et que le fait qu'il lui provoque une aussi grande admiration redonnait toujours confiance à James en ses propres capacités. Il était ravi de le compter parmi l'un de ses vrais amis, et était fier de ne l'avoir jamais abandonné. Puis il regarda Remus : le lycanthrope était définitivement la personne qui avait été le ciment de cette forte amitié. Il savait pertinemment que sa condition était tout sauf une bénédiction mais, d'une certaine manière, elle l'était pour James. Le fait qu'ils aient découvert son secret, et que Remus ait assez confiance en eux pour se montrer sous leur vrai jour, ça avait été le début d'une amitié qui allait au-delà de simple collégiades entre copains d'école. Ça avait été le début des Maraudeurs. James revoyait très clairement devant ses yeux se dérouler les scènes où ils accompagnaient d'abord Remus dans la cabane hurlante, et le laissaient au moment de sa transformation. Il se revoyait chercher à tort et à travers dans les livres pour trouver un autre moyen de l'aider. Il se revoyait proposer aux autres de devenir des Animagi : il revoyait Sirius réussir en premier et devenir un chien, lui-même se transformer en cerf et Peter, après ses efforts, réussir une transformation en rat. Il se revoyait plus jeune, avec ses trois amis de toujours, créer la carte du Maraudeur, l'utiliser pour faire les quatre-cent coups. Il semblait à James que ce qu'il ne retenait n'était que les bons moments. C'était comme si les mauvais souvenirs s'étaient gentiment évaporés, mais qu'il gardait bien ancrées en lui les leçons qu'ils avaient apportées. James sourit en voyant que Remus avait l'air plus paisible qu'il ne l'avait jamais vu. Puis il se tourna vers Sirius : c'était comme si la scène se déroulait devant ses yeux. Ça avait été une évidence, c'était certain : le jour où ils s'étaient rencontrés sur le quai du Poudlard Express. James se souvint particulièrement n'avoir pas bronché à l'entente du nom de famille de Sirius, puisque le garçon lui apparaissait comme bien plus cool que la moyenne. Il se souvint avoir trouvé une place auprès de Remus et de Peter, avoir déjà tissé des liens qu'il n'avait jamais eu avec aucun autre enfant. Il se souvint de la répartition des maisons, il se souvint savoir pertinemment qu'il serait à Gryffondor, il se souvint avoir applaudi avec ferveur lorsqu'il en avait été de même pour Sirius. Il se souvint avoir vu en Sirius plus qu'un ami, un frère. Quelqu'un avec qui être totalement lui-même, avec qui tout partager, à qui offrir ce que la vie lui avait offert. Si c'était à refaire, il n'y aurait rien qu'il ne ferait de différent. Car la vérité, c'était que rien ne pourrait jamais ternir la relation qu'il avait avec Sirius. Il faisait partie de sa famille, c'était sûr et certain. James prit une grande inspiration alors qu'il montait avec tous ses amis dans une barque éclairé à la lanterne. Il jeta un dernier regard vers Hagrid - la barbe baignée de larmes - et lui fit un adieu sincère et qui lui brisa le cœur. Puis il regarda Poudlard : allait-il jamais repasser les portes de cette école, il n'en avait aucune idée. Peut-être pas réellement. Mais au fond de lui, il savait que ce n'était qu'un au revoir. Parce que Poudlard, d'une manière ou d'une autre, ferait toujours partie de lui. Il prit une profonde inspiration et détourna son regard vers d'autres horizons. Le lac était calme, clair, magnifique. Le ciel parsemé d'étoiles lui donnait la chair de poule. Tout le monde était paisible, il n'y avait pas grand bruit. James apprécia ce moment.

-Ça fait bizarre, finit par dire Sirius, qui disait tout haut ce que tout le monde ressentait tout bas.

James détourna le regard : Alice avait les yeux baignés de larmes, Nelly et Lily se tenaient proches l'une de l'autre. Dorcas avait posé sa main sur l'épaule de Peter, qui la regardait en souriant. Remus avait un petit sourire, à la fois mélancolique mais aussi serein. Sirius regardait l'eau du lac, et Cassidy lui avait pris la main. Ce geste, à ce moment-là, ne dérangea pas James.

-Oui, vraiment bizarre.

-Vous croyez que ce sera comment, le vrai monde ? demanda Peter de sa petite voix fluette, et inquiète.

-Ce sera difficile. Ça fera peur, répondit Lily, et tout le monde acquiesça.

-Mais on sera là pour se soutenir, fit Alice et, encore une fois, les autres hochèrent la tête.

-Ce sera peut-être l'enfer, ou peut-être pas, fit James. Mais ce qui est sûr, c'est que Poudlard, c'était le paradis.

Empreints de reconnaissance à cette idée, les amis se firent silencieux, prêts à voguer vers d'autres horizons.

 

Note de fin de chapitre :

C'est la fin de cette Fanfiction, mais probablement le début d'une nouvelle aventure.. ;-) Tenez-vous donc au courant, et à bientôt pour de nouveaux projets! :)

 

NB: LA SUITE DE CETTE FANFICTION EXISTE! C'est le titre: Chaque médaille a son revers. :) J'espère vous retrouvez!

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