Je regardais une chouette s'envoler à ma gauche. De la vie... Des gens déambulaient devant moi, et moi je me rappelais...

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''Regarde frangin ! Un jour c'est ici qu'on travaillera, tu verras ! Les gens vont acheter nos produits et on leur procurera du bonheur !''

Il me montrait le fond de la rue, un grand bâtiment abandonné. On riait, heureux d'imaginer ce futur tant attendu.

''Je te le promets Fred. On les fera rire, je te le promets. Les gens penseront à nous avec le sourire aux lèvres, pour toujours.''

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Je laissais couler une larme que j'essuyais rageusement. Nous étions censés les faire sourire à deux. À deux Fred. Et toi tu m'as laissé. Nous étions censés les rendre heureux, prendre soin d'eux. À deux Fred. Et toi tu m'as laissé. Mais je t'avais promis. Je t'avais promis qu'ils penseraient à nous avec le sourire, pour toujours. Et je tiens mes promesses, Moi. Je fermais les yeux et repensais au plus beau jour de notre vie.

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''Ici on mettra les filtres d'amour ! Et là, les boîtes à flemme ! Oh, et ici les créations pour sorciers majeurs !''

Je te regardais courir partout, des étoiles dans nos yeux. Nous avions réussi. Accompli le plus grand projet de notre vie, malgré les disputes avec maman, malgré la pauvreté. Nous étions deux, nous étions Un. Invincible, éternel. Nous avions réussi. Tu étais si heureux ! Ton sourire était le mien, ton rire... Oh ton rire, comme il me faisait du bien ! Tu te tournais vers moi et me serrais dans tes bras, des larmes de bonheur aux coins des yeux.

''Merci George, d'avoir cru en nous. Merci !''

J'éclatais de rire en te rendant ton étreinte.

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Les larmes coulaient malgré moi en me rappelant tout cela. Un léger sourire se dessinait sur mes lèvres, jusqu'à ce qu'une lame s'enfonce à nouveau dans ma poitrine. Tout ça n'était plus d'actualité. Des souvenirs. Seulement des souvenirs, qui me faisaient si mal... Nous étions Un ! Nous devions vivre ensemble jusqu'à la toute fin ! Et toi tu m'as laissé... Je me rappelais de ton dernier sourire. Celui que ton visage affichait sans que tu ne le contrôle plus. Celui qui me faisait si mal.

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J'arrivais dans la grande salle en paniquant. Où étais tu passé bon sang ?! Je te cherchais parmi les têtes rousses, je regardais partout. Et mon regard s'arrêta sur notre petite sœur. Sur ses larmes. Sur la douleur de son visage. Son regard croisa le mien et, sans un mot, je compris que c'était toi. On venait seulement de la retrouver Fred... Et tu partais... Et tu lui faisais mal, ô, si mal...

''Non... Regarde ma puce, il sourit... Il va bien, il sourit... Il n'est pas... Non...''

La réalité me rattrapait. Je n'entendrai plus jamais ton rire... Le temps s'arrêtait. Je m'effondrai. J'entendais hurler, sans comprendre que c'était ma propre voix. Ô Fred... Pourquoi ?

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Je me laissais tomber au sol, au milieu de la foule. Je pleurais ton souvenir, celui de ton rire disparu.

''Bonjour monsieur, tu es perdu ? Tu cherches quelqu'un ?''

Je levais la tête vers une toute petite tête brune. Une gamine aux yeux noisette, brillants de vie. Je forçais un sourire sur mes lèvres. ''Non petit ange, je ne cherche plus personne. Je crois que j'ai trouvé.'' Je me relevais avec un vrai sourire et lui proposais un tour à la boutique.

''Tiens, dis-je en posant une couronne de flocon sur ses longs cheveux bruns, pour une Princesse, il faut bien une couronne !''

Elle partit en riant, laissant les larmes sécher sur mes joues. Tu vois Fred. Je t'avais promis de les faire rire pour toujours.