Face à la mer
Quand le jour déclina à l’horizon,
Ron se rendit compte de sa position.
Debout sur la jetée,
L’envol des oiseaux était là pour le tourmenter.
Il y avait comme une odeur douce et amère,
Celle qui lui rappelait son rôle éphémère.
Quand la vérité avait éclaté,
Ron avait transplané.
Pourquoi rester lorsque son meilleur ami s’était décidé ?
De ses grands yeux brun doré,
Il ne lui restait qu’un souvenir décoloré.
De sa tignasse emmêlée,
L’ombre d’un geste bâclé.
Et de la douceur de son parfum,
Qu’un détail succinct.
Quand la vérité avait éclaté,
Ron l’avait suppliée.
Pourtant, campée sur ses appuis, elle n’avait pu le choisir !
Pris de colère inexpliquée,
Il s’était sauvé.
Las de paraître,
Il ne s’était jamais fait reconnaître.
Et ainsi, incapable de revenir,
Ron n’avait pu se repentir.
Quand la vérité avait éclaté,
Ron n’avait su où aller.
Pourrie jusqu’à la charpente, cette maison l’avait tout de même recueilli.
Devant son frère, il n’avait rien dit.
Loin d’être surpris, Bill l’avait compris.
Et armés de leur meilleure volonté,
Fleur et lui, s’étaient surpassés.
Mais démoralisé,
Ron ne s’était jamais confié.
Ainsi, l’après-midi avait repris,
Les remords plein l’esprit.
Assis, sans rien dire,
Ron espérait s’enhardir.
Car là, face à la mer, il su enfin
ce que signifia le mot « soutien ».