Je m’appelle Fred Weasley.
Ce n’est qu’un nom mais le mien est un fardeau. Je dois vivre avec tous les jours en sachant que lorsque mon père le prononce, il ne pense qu’à toi.
Tu n’es plus là depuis vingt-cinq ans.
Je ne te connais même pas.
Pourtant, tu survis à travers moi. Tu sais, je me demande parfois si j’ai une existence propre ou si mon père ne voit que cela en moi. Un double, une pâle copie de son frère jumeau décédé.
Je t’ai détesté, Fred. Je devais devenir celui que tu étais, ce joyeux luron que toute la famille regrettait. Je me suis adapté, j’ai choisi de prendre part à ce jeu absurde pour que la lueur dans les yeux de mon père ne s’éteigne pas.
En réalité, ce n’est pas ta faute.
C’est la sienne.
Celle de ma mère aussi qui n’a pas su le contrer, lui faire comprendre que me donner ce nom m’attacherait un boulet au pied pour le restant de mes jours, me forcerait à être une personne que je ne suis pas et que je ne serai jamais.
Je ne suis pas toi, Fred.
Je suis moi.
Je ne sais pas qui de nous deux je tente de convaincre en le disant.
Toi ou moi ?
Fred ou Fred ?
L’autre ou moi-même ?
Tu ne me répondras pas mais j’avais besoin de venir ici, de me confier à quelqu’un. Le plus ironique dans cette histoire, c’est sans doute que la seule personne capable de m’écouter et de me comprendre soit un mort.
Je ne te hais plus.
C’était plus simple de trouver un coupable.
Encore plus quand celui-ci gît six pieds sous terre.
A vrai dire, je ne peux m’en prendre qu’à moi. J’aurais dû refuser ce qu’on m’imposait implicitement. J’aurais dû être quelqu’un d’autre.
N’importe qui.
Sauf toi.
Je ne suis pas un héros. Je suis simplement Fred II Weasley, un pauvre gamin pathétique qui n’a rien trouver de mieux à faire que de conter ses états d’âme à un morceau de pierre.
Je ne te ressemble pas, oncle Fred.
Je suis l’autre.
Bonsoir !
Ce petit drabble ne cessait de me poursuivre depuis quelques jours, le voici donc.
A bientôt !
Lyssa
Vous pouvez retrouver Fred dans ma fiction longue Closer toujours perdu entre lui-même et l'autre. A moins que l'autre ne soit lui-même...