1er Avril 1988.
-Tu ne me quitteras jamais, hein ?
-Jamais ! Répondit Fred avec ferveur.
2 mai 1998.
Il avait mentit. Il l'avait quitté. Et cette entitée, que l'on nommait autrefois "les jumeaux Weasley", se trouvait réduite à lui, George, le survivant. Il le regardait, étendu au sol, le regard vide et le fantôme de son dernier sourire accroché à ses lèvres. Et il sut que c'était fini, que rien ne serait jamais comme avant.
Il regarda sa mère, serrant ce corps sans vie dans ses bras tremblants. Il regarda sa soeur, recroquevillée sur elle-même, pleurant à chaude larmes. Il regarda Percy, hurler dans les bras de leur père, dont les yeux étaient figés. Il leur en voulait. Il leur en voulait d'avoir si mal devant lui, devant Fred qui, depuis la première minute de sa vie, n'avait toujours voulu que la joie. Il leur en voulait d'avoir si mal devant lui, qui avait perdu la moitié de son coeur et de son âme. Mais même si, en cet instant, il les haïssait, il rit. Leurs yeux écarquillés de surprise, ils se tournèrent vers lui comme un seul homme. George riait à gorge déployée pour Fred, pour sa vie, pour son dernier sourire.
Ginny, sa petite soeur adorée, la préférée de Fred, se força a rire à son tour. Un rire qui n'avait rien de naturel, mais qui la libérait. Qui soulageait l'hystérie de ses pleurs. Leur mère, qui les connaissait si bien, se mit à rire à son tour. Et puis les autres. Ils étaient là, ils étaient ensemble, la guerre était fini et Fred souriait encore. Rire faisait du bien, libérait les gorge de cette peine, de cette haine qui les étouffait.
Après quelques instants, George se leva en souriant, le visage ruisselant. Il s'éloigna à grands pas et sortit de la Grande Salle. Arrivé dans le hall, il poussa un cri de douleur, un hurlement déchirant, inhumain. On lui avait volé sa vie. Il était décidé à l'arrêter pour de bon. Ginny sortit à son tour, s'approcha de lui, le gifla et le pris dans ses bras. Peu importe qu'il se débatte, toutes force l'avaient quittées quand Il l'avait quitté.
-Promet-moi, George. Promet-moi de vivre pour lui. Ne me prend pas ce qu'il me reste, vis George. Pour Fred, parce qu'il est en toi et tu le sais. Promet-moi...
Pleurant dans les bras de sa soeur, il promit. Pour elle. Pour lui. Et pour sa mère qui souffrait déjà tant. Il promit de faire ce que Fred n'avait pas fait. Il l'avait quitté, mais lui ne les quitterai pas.