« Chronique Musicale:
Horcruxe – Lord of shadows
Vous le savez, ces dernière années, le monde de la musique sorcière a connu un certain renouveau. Principalement, parce qu’une nouvelle génération d’artiste est apparue, et a commencé à chercher ses influences du coté moldu. C’est tout naturellement que certains fous-furieux, fans de musiques un peu plus subversives se sont détournés de ce que proposait les Bizarr’Sisters et compagnie. Ils se sont donc lancés dans ce que l’on pourrait appeler le Wizard Metal.
Parlons d’Horcruxe, maintenant. Outre le nom très évocateur, les frasques du groupe sont connus de tous depuis la sortie de leur premier album, F*ck Me, Merlin. Pour lequel les accusations d’apologie de la magie noir, ont fait coulé beaucoup d’encre. Notamment celle du ministère de la magie français qui a souhaité prendre en main l’affaire. À signaler que le morceau Death Eater est toujours interdit de diffusion dans plus de dix pays avec le résultat que l’on connaît, à savoir ce nouvel album. Car rien ne semble décourager ce groupe.
Mais quel est le souci avec Horcruxe ?
D’abord connu sous le nom de Dementor, les Lillois d’Horcruxe ont très vite développé un goût pour le metal extrême moldu et les blagues douteuses. Ils ont donc adapté un sous-genre assez connu et décrié du metal moldu : le Black Metal. Rien ne vous empêche de vous renseigner sur les polémiques que ce genre a créé coté moldu.
Toujours est-il que l’on retrouve ici les mêmes problématiques, adapté en version sorcière. Il est donc question de magie noir, de meurtres rituels et de problèmes d’ongles incarnés ( Si si, j’ai tendance à penser que le chanteur a des soucis à ce niveau-là. Vu que les cris qu’il pousse ressemblent à des hurlements de douleurs). Toujours mené par le chanteur et bassiste Herpès L’Infirme, Horcruxe a sans aucun doute décidé de partir encore plus dans l’absurde et l’immonde, avec ce Black Wizard Metal, comme ils l’ont nommé.
Mais peut-être que notre musique a réellement besoin de tout ça.
Bien sûr, il faut avoir l’oreille bien accrochée, et Horcruxe a toujours été un groupe avec un public de connaisseurs jusque-là. Pour autant, tous les morceaux ne sont pas à jeter. Et il faut admettre que les membres du groupe ne sont pas que des péquenauds qui ne connaissent que trois accords. Il suffit d’entendre les solos de guitare de La Poubelle, sur les morceaux L’âge Sombre et La Danse du Cocatrix, pour comprendre que les gars d’Horcruxe savent ce qu’il font et comment le faire. Le son peut paraître sale mais c’est bien entendu complètement voulu. Et oui, il y a aussi des morceaux en français sur cet album, contrairement au précédent.
Toujours plus de polémiques et de bruit, cela semble être le principe même d’Horcruxe. Pour autant, on ne peut que penser qu’ils iront assez loin. Tout comme nombre de groupe de cette scène montante que représente le Wizard Metal. »
Herpès, de son vrai nom Arnaud, en recracha son chocolat chaud. Leur première critique plus ou moins positive depuis la formation du groupe. Et elle provenait de la Gazette du Sorcier.
- LES GAAARS !
***
Justine entra dans l’appartement, un peu inquiète. Son frère avait un goût incroyable pour la connerie et l’improbable.
La jeune sorcière ne mit pas longtemps à marcher sur des cadavres. De bouteilles, évidemment. La soirée sétait visiblement bien éterniser. Justine tomba en premier sur Dragoncelle, le batteur du groupe. Il était étalé sur le canapé et ronflait encore. Paul, alias La Poubelle, comatait lui aussi sur son précieux hamac.
Son frère avait dormi sur la table, en charmante compagnie.
Ou plutôt, il était enseveli sous une groupie d’au moins 90kg, d’après Justine.
- Ah salut frangine, tu peux m’aider ?
***
Tous les accros au black metal le diront, la ballade dans la forêt enneigée du dimanche matin était une sorte de pèlerinage obligatoire. En plus ça réveillait complètement après un samedi de cuite plutôt violent. On se sentait frais et dispo pour attaquer la semaine à venir. Et corpsepaint et bracelets cloutés étaient fortement conseillés. Le premier servait à se fondre dans le décor et l’autre à attaquer en cas de besoin. Ou d’une petite faim si un lapin se montrait imprudent.
Les gars d’Horcruxe n’y coupaient pas. La rando du dimanche se passait plutôt bien, à première vue. Le problème, c’est qu’en vérité, ils étaient complètement paumés et qu’ils n’avaient pas emmené leurs baguettes avec eux.
Ils retrouvèrent malgré tout rapidement leur chemin, à travers la plaine. Paul se rendit compte un peu plus tard, qu’il avait distancer ses camarades de quelques mètres. Ça tombait bien il avait besoin de vidanger. Il fit son affaire et entendit alors un cri.
- Ah putain !
- Arnaud, y’a un souci ? demanda La Poubelle.
- J’ai marché dans un trou de marmotte. J’ai tout défoncé dedans, la marmotte incluse. Thomas, t’as emmené ton appareil photo ? Faut immortaliser ça !
***
Le concert touchait à sa fin, mais Herpès voulait absolument caser ce morceau. Au grand dam de Thomas, qui détestait le jouer. Et c’était de loin leur création la plus stupide. Après peut-être La Danse du Cocatrix où Arnaud avait voulu tenter une chanson plus folklorique.Mais bon, tant que ça plaisait au public, il la fermait.
- Vous êtes bien réunis auprès du feu, les enfants ? commença Arnaud d'une toute petite voix. Je vais vous chanter une jolie comptine avant que tout le monde aille au lit. Alors, Dinky est un elfe de maison, appartenant à une grande famille riche bien entendu. Seulement Dinky a un tout petit souci.
Sa voix passa d'un extrême à l'autre alors tandis qu'il hurlait le nom du titre.
- DINKY THE MANEATER !!!
La Poubelle, de son coté, ne savait pas ce qui était le pire dans l'histoire. Le fait que Arnaud ait pu avoir assez d'imagination pour écrire le morceau, ou que tout cela était un véritable fait divers. Il était encore ivre mort, ce soir-là. Et ça pouvait pas être pire que la fois où il avait fait apparaître la Marque des Ténèbres, en plein concert.