Tom entra dans la Grande Salle d’un pas lourd ; des éclats de voix s’entendait déjà depuis le fond du couloir et le jeune garçon n’avait pas envie de faire face à la stupidité de ses camarades de bon matin. Il s’assit à la table des Serpentard, prenant bien soin de choisir une place éloignée de toute autre personne. Peu lui importait les regards de pitié qui glissaient sur lui, il savait qu’un jour ces regards seront remplis d’admiration. Il aura vaincu la mort et les gens reconnaitront sa vraie valeur. Le monde entier se rendra compte qu’il était le plus grand sorcier de tous les temps et que même le plus valeureux des Sang-Purs ne rivaliserait pas avec lui.
Brisant le fil de ses pensées, l’adolescent sentit un regard froid en sa direction, il venait de la table des professeurs. Deux yeux bleus semblaient percer son âme ; même aux premières heures de la journée Albus Dumbledore l’importunait. Il était le seul professeur à ne pas aimer Tom et cela était bien réciproque. Cet homme pensait encore être le meilleur sorcier de tous les temps, il ne voyait seulement pas que sa chute était proche.
Ne souhaitant pas attirer l’attention, Tom se concentra sur la nourriture posée en face de lui. Alors qu’il beurrait consciencieusement sa tartine en pensant à son futur, une boulette de pain atterrit dans son jus de citrouille et l’éclaboussa. Quelques élèves de sa table étouffèrent un rire plus ou moins discrètement. Tom leva la tête et vit un groupe de Gryffondor chahuter de leur côté ; du pain volait dans tous les sens et il ne faisait aucun doute de la provenance du morceau dans son verre.
Tom les reconnu, des vermines de la pire espèce, des Sang-de-Bourbe. Ces gens là étaient des moins-que-rien, ils se prenaient pour des sorciers, mais n’étaient même pas capable de se comporter comme des êtres humains. Ils étaient des êtres inutiles, ils pourraient s’évanouir de la surface de la Terre, ils ne manqueraient à personne. Des cloportes. Ils étaient comme les cloportes de l’orphelinat : dégoutant et trop nombreux, des parasites à supprimer.
Tom imagina un monde sans eux. Un monde qu’il dominerait par sa puissance et son intelligence. Autour de lui, des fidèles sorciers recrutés chez les meilleures familles de Sang-Purs. Il aurait préféré mener sa bataille en solitaire, personne ne pouvant égaler son pouvoir, mais il savait pertinemment qu’une guerre ne se gagnait pas seul. Car oui, il y aura une guerre. Une guerre contre ces êtres impurs dont la simple existence était une abomination et une provocation envers les véritables sorciers. Ils devaient disparaitre tout comme leur défenseurs, Albus Dumbledore en première ligne.
Alors, comme les cloportes de l’orphelinat, Tom les écraserait tous.
***
Bientôt, il ne serait plus Tom Jedusor, le petit orphelin, le sang-mêlé.
Bientôt, il serait Lord Voldemort.
Un nom qui ferait peur à tous. Un nom qui ne lui rappellerait pas son sale moldu de père. Un nom dont il serait fier.
Il y pensait chaque soir dans son lit, scrutant les étoiles magiques qui scintillaient au plafond.
Le jeune homme avait hâte de quitter cette école et vivre le destin qu'il s'était imaginé depuis tant d'années.
Il serait le plus grand mage de tous les temps.
Peu importait la magie qui lui octroierait ce titre.
Peu importait les sacrifices.
***
Le pas décidé, il remontait le chemin pavé vers le manoir qui lui faisait face, la bague de son oncle alourdissant son doigt. Il aurait préféré trouver le médaillon de son ancêtre au cou de Morfin, mais l'anneau ferait un bon souvenir.
La porte d'entrée s'ouvrit silencieusement devant lui alors que l'adrénaline qu'il détestait tant emballait son cœur. Il serra sa baguette pour contrer son appréhension.
Il fut prit d'un doute devant le panneau de bois d'où provenait les voix. Mais lorsqu'un rire prétentieux résonna, il sut.
Alors Tom poussa la porte.
***
Il avait commencé à les réunir, ceux qui seraient ses fidèles. Et comme le serpent, il les entourait de ses anneaux, les hypnotisait avec des paroles doucereuses. Il leur disait les mots qu’ils n'osaient pas prononcer à voix haute, leur expliquait la pyramide de son pouvoir et voyait l’envie crever leurs yeux. A ces sorciers qui se voulaient supérieurs, il promettait tout.
Ivre du poids de la bague à son doigt, gorgé de ce pouvoir qui court dans ses veines il voyait avec satisfaction les Sang-purs laisser s’échapper toute leur sauvagerie. Il jubilait Voldemort, en créant ses monstres.
Ses Mangemorts.
***
« Il est mort ! »
Des cris de joie retentissaient dans la clairière.
Il avait gagné. Ce maudit gamin était enfin mort. Plus personne ne lui résisterait. Il marcherait vers Poudlard, sa maison, triomphant, comme il l’avait toujours prédit. Il s’était frayé un chemin jusqu’au sommet et il avait réussi. Personne ne l’y délogerait.
Des sacrifices, il avait dû en faire, mais qu’était-ce qu’un peu de son âme contre l’immortalité ? Car oui, lui vivrait éternellement pendant que tous ces misérables seraient enfouis six pieds sur terre.
Harry Potter était mort. Le règne de Lord Voldemort pouvait enfin commencer.