Impossible de se concentrer pleinement sur son Sortilège de Feu Elémentaire. Pas alors qu’il doit garder un œil alerte en cas d’attaque surprise de la part d’un de ses camarades. Sa main tremble, mais ce n’est pas de peur. Plutôt de colère et de frustration. La frustration de ne rien pouvoir faire ouvertement contre ces arrogants Serpentard à présent tout puissants.
Alors que Flitwick passe à côté de lui, Neville croise le regard de Seamus et hoche imperceptiblement la tête. Son ami lui répond tout aussi prudemment, puis agit comme ils l’ont prévu. Il bouge son poignet et dévie légèrement le bout de sa baguette. Son sortilège informulé allume un faisceau incandescent, brûlant plusieurs tables et élèves, suivi d’une traînée d’imprécations et de cris de douleur. Au même instant, Parvati fait rouler un des gadgets de Farces et Attrapes pour Sorciers Facétieux jusque sous la table de Zabini. Courtoisie de Fred et George.
L’objet explose en un impressionnant bruit de klaxon, et bientôt, la classe est plongée dans une épouvantable cacophonie. Des cris, des hurlements, des gens qui se lèvent, des Serpentard qui accusent les Gryffondor, des sorts jetés des deux côtés. Flitwick tente tant bien que mal de rétablir le calme, mais c’est peine perdue. Alors, avec discrétion, Neville se glisse hors de sa place et s’éclipse par la porte entrebâillée dans l’indifférence générale.
Il remonte les couloirs déserts à pas vif, la main serrée sur sa baguette et sur ses gardes à chaque intersection. Malgré sa bravoure apparente, son ventre se noue à l’idée de tomber sur l’un ou l’autre des Carrow.
Il arrive dans le hall à l’instant où Ginny émerge des cachots. Il n’a jamais vu ses cheveux roux si ébouriffés. Et malgré la gravité de la situation, elle sourit, comme sur le point de retenir un éclat de rire.
— Tout va bien ? demande-t-il, perplexe. Tu as pu sortir sans problème ?
— Luna a mélangé de la belladone avec des yeux d’Eruptif, répond Ginny, sans pouvoir réprimer un gloussement.
— Je suppose que ça a fait une belle explosion.
— Disons surtout que la tête de Slughorn quand Luna lui a dit « Je pensais que le cours manquait d’animation » était juste hilarante.
Neville sent un sourire se dessiner sur ses lèvres, et ils sont à deux doigts de se laisser aller à un fou rire, habitude devenue rare ces temps-ci, lorsqu’ils entendent un bruit de pas descendre les escaliers du hall. Leurs visages reprennent immédiatement leur sérieux. Ils ont à peine le temps de se dissimuler derrière une des armures que Rusard passe en grommelant, Miss Teigne sur les talons. Ils retiennent leur souffle, mais la chatte grise ne semble pas remarquer leur présence. Elle se hâte à la suite de son maître à l’extérieur du château, en direction des serres. Une sombre histoire de jus de Bubobulb qui aurait tourné à la catastrophe d’après ce que marmonne le concierge.
— Des heures à tout nettoyer… Sales gosses, peste Rusard en passant devant leur cachette.
La grande porte se referme sur lui avec un claquement de fin du monde, projetant une gerbe de neige glacée sur le palier.
— C’était moins une, soupire Ginny en s’extirpant de la niche de son armure. On s’y met ?
Neville hoche la tête et se dirige vers l’autre bout du hall, passant devant les sabliers des Quatre Maisons. Comme depuis le début de l’année, les pierres rouges, jaunes et bleues se font rares dans la partir supérieure, alors que les émeraudes la remplissent à ras bord.
— Ici ? demande-t-il.
Il désigne un pan de mur dans l’angle, qui fait face à la fois aux portes ouvragées de la Grande Salle et aux escaliers. Visible depuis un maximum d’entrées dans la pièce. L’endroit parfait pour diffuser leur message.
— Très bien, approuve Ginny. Vas-y, je fais le guet.
Elle lui tourne aussitôt le dos, ses yeux attentifs faisant la navette entre les différents points d’arrivée. Elle a toujours été bien meilleure que lui en duel. Depuis qu’ils ont reformé l’AD, c’est elle qui est chargée officieusement de leur défense. Lui pourrait être plus doué en la matière, et Luna plus concentrée. Alors c’est Ginny qui se charge de les protéger.
De son côté, il est devenu expert dans les sorts esthétiques. Lui qui n’a toujours jamais su dessiner une maison est devenu l’artiste du groupe.
Quant à Luna, c’est celle qui leur redonne courage quand ça ne va pas. Qui leur rappelle toujours pourquoi ils se battent, pour qui. Qui leur redonnent l’espoir de continuer, jour après jour.
Neville serre les dents et se concentre sur ce qu’il s’apprête à faire. Son bras se lève, ses lèvres murmurent le sort, et bientôt, un jet de peinture rouge sort du bout de sa baguette. Ils n’ont pas été longs à se décider quant à la couleur avec laquelle transmettre leurs messages. Rouge comme Gryffondor, comme le sang de tous ces innocents versés, la couleur de la bravoure et du courage. La couleur du ralliement.
Les mots se forment lentement sous ses yeux, tandis que son cœur bat si fort qu’il l’entend tambouriner contre ses tympans. Dans son dos, Ginny ne flanche pas. Elle ne relâche pas son attention une seconde.
Cela fait bientôt trois mois et demi qu’ils se battent. A peine arrivé à Poudlard, Neville a su qu’il n’arriverait pas à rester stoïque. Il avait trop de dégoût pour les Carrow et leurs « méthodes d’enseignement ». Alors il a reformé l’AD, avec Ginny et Luna. Ce sont eux qui ont fait naître la résistance au sein même de l’école, qui ont rassemblé tous ces étudiants opprimés qui ne demandaient qu’à se rebeller. Tenir tête aux Carrow et à Rogue est jouissif. Jouissif mais dangereux.
Ils ont été blessés plus d’une fois. Lui-même a été torturé au Doloris plus qu’il ne peut le compter. On l’a menacé, rabroué, puni. Mais jamais il n’a baissé la tête, jamais il n’a cessé de se battre. Parce qu’il sait que ce combat est plus grand que lui, qu’il doit montrer l’exemple face aux autres. Que s’il abandonne, les autres suivront, et ils ne peuvent pas se le permettre.
Alors chaque jour, chaque nuit, ils sèment la zizanie au moyen des mots qu’ils laissent sur le mur. Des remarques assassines envers ceux qui les tyrannisent, des messages de ralliement, des appels au recrutement. Ils préfèrent faire ça au cœur des ténèbres, quand personne ne peut les voir. Toutefois, aujourd’hui est un jour particulier. C’est le jour du banquet de Noël. Celui qui signe la fin des cours avant le retour de tous dans leurs familles. Ils se doivent de frapper fort. De montrer que même en cette période, ils n’arrêtent pas. Ils sont toujours là. Et ils continuent de se battre.
Leur action a autant une portée symbolique que stratégique. La plupart du temps, leurs messages disparaissent avant que la plupart des élèves aient pu les lire, effacés par les Carrow fous de rage. Bien sûr, les potins se colportent comme une traînée de poudre dans cette école, mais ce n’est pas suffisant. Moins marquant. Alors qu’aujourd’hui, la quasi-totalité d’entre eux se rendra dans la Grande Salle pour le banquet. Ils le verront tous.
— Dépêche-toi, Neville, le pousse Ginny en un murmure urgent.
— Oui, j’ai fini.
Encore quelques secondes, puis il s’écarte du mur avec un soupir satisfait. Sur la pierre froide se détache en lettres majuscules écarlates leur nouveau message. Un avertissement pour les Carrow et Rogue, un signe d’espoir pour les étudiants de Poudlard.
« L’AD continue de recruter ».
— Parfait, souffle Ginny. Il faut qu’on…
— Mais regardez donc qui voilà, lance alors une voix qu’ils ne connaissent que trop bien. Le gros lourdaud de Londubat et sa copine Weasmoche.
Neville sent un glaçon courir le long de sa colonne vertébrale. Il se retourne sans attendre, bras tendu, main serrée sur sa baguette, prêt à l’attaque. A ses côtés, Ginny se met en position de duel, les lèvres serrées d’un air furieux. Ils savaient tous les deux que ça allait être dangereux. Ils ont préféré prendre le risque, et maintenant il allait falloir payer.
Face à eux se dressent Crabbe, Goyle et Parkinson. Cette dernière a sa baguette à la main, mais son bras pend de façon hésitante dans le vide. Ses yeux errent sur le mur, écarquillés, presque effrayés. Les deux gorilles qui l’entourent paraissent bien plus déterminés. Ils les fixent de leurs regards malveillants, des Sortilèges Informulables au bord des lèvres. Neville et Ginny ne les prenaient pas au sérieux au début de l’année. Avant de découvrir à quel point ils aiment la Magie Noire. Ils sont dangereux, même sans Malefoy entre eux.
— Toujours en train de croire à votre rêve éveillé ? lance Parkinson d’un ton sarcastique, malgré son hésitation à lever sa baguette. Vous êtes des imbéciles de penser que votre idiote d’organisation vous sauvera.
— On verra qui sera l’imbécile quand votre précieux Seigneur des Ténèbres tombera, crache Ginny.
Neville aurait voulu lui dire de ne pas trop les provoquer. Peut-être qu’avec un peu de chance et de ruse, ils auraient pu avoir le dessus, même s’ils sont deux contre trois. Mais l’insulte a fait son travail. Les regards de Crabbe et Goyle se chargent d’orage. Le premier beugle un Doloris, le second un Stupéfix.
D’un geste, Ginny les protège d’un Charme du bouclier. Les deux Serpentard ne perdent pas de temps à enchaîner. Parkinson, elle, a disparu. Sûrement à la recherche d’un professeur. Neville pare l’attaque suivante de Goyle, avant de tenter un sortilège du Saucisson qui échoue.
— Ginny, grimace-t-il en évitant de justesse un Doloris. Ils ne doivent pas nous trouver là.
Un simple échange de regard et elle comprend. Les Carrow ne savent pas exactement qui est à l’origine de l’AD. Pas pour le moment en tout cas. S’ils apprennent avec certitude que ce sont eux, ils ne donnent pas cher de leurs peaux. Et même si Crabbe et Goyle leur disent ce qu’ils ont vu, ils n’ont aucune preuve. Ils pourront toujours se défendre. S’ils sont assez convaincants, ces idiots de Mangemorts seraient susceptibles de se laisser convaincre. Ils écoperont d’une retenue douloureuse, mais tout plutôt que de tuer l’AD en écrasant ses dirigeants.
Alors Ginny pare un nouveau sort de Crabbe, qui s’écrase sur son bouclier, puis serre ses doigts autour de son poignet et l’entraîne dans une course infernale. Peut-être qu’avec un peu de chance… S’ils sont loin du lieu du crime…
Ils entendent les deux Serpentard jurer derrière eux. Des bruits de course. Des sorts qui continuent de ricocher contre les murs autour d’eux, éclatant la pierre et produisant des nuages de poussière. Pourtant, ils continuent de courir, encore et toujours plus vite, haletants. Ils ont l’avantage d’être plus rapides et ils commencent bientôt à les distancer. L’espoir renaît dans leurs cœurs. Ils peuvent s’en sortir, ils peuvent prétendre être restés dans leurs salles de classes tout ce temps. Les Carrow les puniront, juste par doute, mais ils n’auront pas de preuves. Ils n’ont qu’à…
— Petrificus Totalus !
Ils n’ont rien vu venir. Ils étaient tant concentrés sur leur course qu’ils n’ont pas vu la porte de la salle des professeurs s’ouvrir. Amycus Carrow en sort, le regard malveillant. Crabbe et Goyle arrivent, essoufflés. Leurs visages s’illuminent d’une joie malsaine en voyant le Mangemort. Neville, lui, ne peut s’empêcher d’avoir peur. Il affrontera sa sentence les yeux dans les yeux, tel un véritable Gryffondor, mais il a peur.
— Mais regardez qui voilà, des griffons en fuite, murmure Amycus sous les rires stupides des deux autres. Miss Parkinson n’avait pas menti.
La Serpentard sort de la salle des professeurs, le regard chargé de doutes. Sur ses talons, Alecto Carrow a l’air d’un enfant pour qui on aurait avancé la date de Noël.
— Ils étaient en train d’écrire leurs immondes messages sur les murs, n’est-ce pas ? demande-t-elle d’un air empressé. Nous devrions les punir.
— Pas tant que vous n’avez pas de preuves, Miss Carrow, interrompt quelqu’un d’un ton glacial.
C’est avec un intense soulagement que Neville et Ginny reconnaissent la voix de leur directrice de maison. Quelques secondes plus tard, ils sont enfin libres de leurs mouvements. Ils se retournent, faisant face aux Carrow et leurs figures haineuses, à la violence des regards de Crabbe et Goyle, à la prudence silencieuse de Parkinson et à la détermination rigide de McGonagall.
— Nous avons des témoins, rétorque Alecto d’une voix mauvaise.
— Oui, c’était eux, affirme Crabbe, toujours essoufflé. Ils écrivaient un message de l’AD en bas, dans le hall.
— C’est faux, réplique Ginny avec fougue. Nous sommes uniquement passés devant après que le véritable auteur se soit enfui.
— Ben voyons, ricane Amycus. Si vous nous pensez assez stupides pour gober ça…
— Et qu’est-ce que vous foutiez en-dehors de vos salles de classes alors ? grogne Alecto avec rage.
— Miss Carrow marque un point, intervient McGonagall d’un ton guindé. Vous devriez être en cours, jeunes gens.
— J’étais en Potions avec le Professeur Slughorn et il y a eu un petit incident, alors il m’a demandé de partir prévenir Madame Pomfresh qu’un groupe de blessés allait bientôt arriver, ment Ginny avec aisance. Et Neville a été chargé par le professeur Flitwick de chercher Rusard pour le prévenir que la salle de Sortilèges aurait besoin d’un nettoyage. Nous nous sommes croisés dans le hall par pur hasard.
Elle affronte sans ciller le regard froid des deux Mangemorts, qui ont l’air de commencer à douter. L’occasion est cependant trop belle pour qu’ils les laissent filer sans plus insister.
— Parce que Rusard se trouvait dans le hall, peut-être, lance Amycus d’un ton agressif. Ne nous prenez pas pour des…
— Argus était parti aux serres aider Pomona à nettoyer une vilaine explosion de jus de Bubobulb, le coupe McGonagall. Filius vous l’a sûrement dit, Mr Londubat ?
Neville s’empresse d’hocher la tête, bénissant les capacités de son amie à mentir sur commande. Il en aurait été tout bonnement incapable.
— On les a vus écrire sur le mur ! proteste Crabbe, rouge de colère à l’idée qu’ils s’en tirent ainsi.
— Vous confirmez, Miss Parkinson ?
Le professeur de Métamorphoses rive son regard glacé sur la Serpentard, qui n’a toujours pas ouvert la bouche. L’adolescente hésite, son regard navigue de ses camarades aux Mangemorts, passe brièvement sur les visages de Neville et Ginny, avant de se river à ses pieds.
— Ils étaient juste devant le mur, marmonne-t-elle.
— Donc vous ne les avez pas réellement vus en action ?
Elle secoue la tête, une grimace aux lèvres, l’air à moitié sûre d’elle. Alecto jure et glisse la main dans sa poche. Cependant, McGonagall tranche avant qu’elle n’ait pu faire un geste.
— Bien, dans ce cas nous sommes tous d’accord. Mr Londubat et Miss Weasley ne sont pas responsables de ce dont vous les accusez. Si vous tenez tant que cela à les punir, je retire immédiatement trente points à Gryffondor, et ils auront chacun une retenue. Cela vous convient ?
Droite et digne, elle ne flanche pas devant les expressions absolument meurtrières des deux Mangemorts qui lui font face. Etouffés par leur rage, ces derniers sont incapables de répondre. Crabbe et Goyle, pas loin de vociférer eux aussi, arborent une jolie couleur rouge brique. Mal à l’aise, Parkinson tente de se faire oublier.
— Bien, conclut McGonagall. C’est donc décidé. Weasley, vous vous occuperez de récurer les cachots. Quant à vous Londubat, je suppose que vous pouvez vous occuper du nettoyage de votre salle de Sortilèges. Ce sera tout.
Elle les congédie d’un geste de main. Soulagés, les deux Gryffondor s’échappent sans demander leur reste, conscients de leur chance. Ils ne manquent pas le regard des deux gorilles de Serpentard, qui les suivent des yeux avec malveillance. Ils vont devoir faire encore plus attention que d’habitude ces prochaines semaines.
— C’était moins une, soupire Ginny.
— Plus jamais de boulot de jour, marmonne Neville.
— Je ne peux qu’être d’accord.
Ils rejoignent discrètement leurs classes respectives, qui ne connaissent plus qu’un calme relatif. Personne n’a remarqué leur absence. En se glissant de nouveau sur son siège, Neville lève un pouce en direction de Seamus et Parvati, qui se mettent à sourire, inconscients des dangers auxquels leur ami s’est exposé.
Lorsque la cloche sonne, Neville rejoint le hall avec les autres. Autour de lui, les élèves pressés ne parlent que du festin qui les attend, excités pour la première fois depuis longtemps. Même les Carrow et Voldemort ne peuvent pas éradiquer la joie qui précède les fêtes de Noël. En passant devant le mur qui lui a valu tant d’ennui, Neville ressent un coup au cœur.
Son message a déjà été effacé.
Il tente d’étouffer l’abattement qui lui serre la gorge, ce sentiment que tout ce qu’ils font est inutile, sans grand succès. Il rejoint sa table et mange du bout des lèvres, sans même savourer son repas. Il est presque soulagé lorsque Rusard vient le chercher pour sa retenue. Il s’éclipse avec Ginny, non sans faire un geste rassurant aux autres. Toujours leur faire croire que tout va bien, qu’il maîtrise la situation. La résistance ne peut pas s’effondrer à cause de lui.
Lorsqu’ils prennent le train le lendemain pour rentrer chez eux, Neville et Ginny ont un regain d’espoir. Ces deux semaines loin du château leur permettra de ne revenir que plus forts. Et d’abattre ce régime qui les rend malades.
Mais ils sont loin de se douter que cette résolution ne durera pas bien longtemps. Parce qu’ils ne savent pas que lorsqu’ils disent au revoir à Luna et lui souhaitent de bonnes vacances, ce sera la dernière fois qu’ils la verront avant longtemps.
Elle ne reviendra pas.
Il n’y aura plus personne pour les soutenir, leur redonner courage et les pousser à résister et croire en eux. Plus personne pour insuffler cette pointe de folie qui les fait sourire et les empêche de devenir dingues. Plus personne pour partager le fardeau de chefs qui pèse sur leurs épaules.
Parce qu’ils ne seront plus que deux.